Promenade entre amoureux (Abiel ♥)

Promenade entre amoureux

Je perdis tous mes moyens. Je tremblais, je pleurais. Je voulais enlever mes mains de mon champ de vision, mais j’étais paralysée. Je ne contrôlais plus rien. Des souvenirs me revinrent en mémoire, un corps sans vie, du liquide rouge sur mes mains, Abiel me quittant. Je suffoquai. Pourquoi je n’arrivais pas à respirer. Comment on respirait déjà ? Soudain, je sentis quelqu’un me prendre dans ses bras. Au début, je me débattis, mais lorsque j’entendis une voix que je reconnaissais parmi tant d’autres, je me laissai faire. C’était Abiel qui me serrait dans ses bras. Même si je ne me débattais plus, mes pleures et mes tremblements ne s’arrêtèrent pas. Je voyais toujours ce sang rouge. Mais comme s’il avait compris de quoi j’avais peur, Abiel enleva délicatement toute trace de sang sur moi.

Abiel – « Tout va bien, ma belle. Calmes-toi, s'il-te-plaît. »

J’étais dans ses bras, et il me berçait. Je fermai les yeux pour essayer de me calmer, et me concentrer que sur lui. J’étais devenue aussi fragile qu’un nouveau-né, mais il était là, à me bercer tranquillement, à me protéger de tout. Une minute, deux minutes…au moins cinq minutes, voire dix, qu’on était comme ça. Je tremblais peu, et je ne pleurais plus. Je sentais mes esprits revenir peu à peu, j’étais maintenant capable de contrôler mes mouvements. J’ouvris mes yeux et regarda Abiel. Je me forçai de lui faire un sourire plus lui rassurer.

« Je vais mieux, merci Abiel. » Je baissai légèrement mon regard. « Je suis désolée, tu n’aurais pas dû voir ça, tu as dû avoir peur…»

Je soufflai un bon coup, même s’il avait compris, je lui devais tout de même des explications.

« Je… Ce jour là… Quand tu t’es pris la balle à ma place, du sang coulait de ta blessure, j’ai voulu stopper ton hémorragie par tous les moyens. Mais au final, je me suis retrouvée avec tout ce liquide sur moi et tu m’as quittée. Maintenant, la vue du sang m’horrifie, me faisant penser à ce jour. Je pensais qu’en t’ayant retrouvé, ma peur diminuerait, mais non… »

Je savais qu’une phobie ne pouvait se guérir en un clin d’œil, mais je voulais m’en être débarrassée avant qu’Abiel ne le remarquait. Je ne voulais l’inquiéter davantage. Mais manque de chance, mon petit secret fut vite dévoilé.

(C)PER KURU'

Promenade entre amoureux

J'étais bien dans ses bras. Je ne voulais pas rompre ce contact, mais il fallait que je le rassure. Même s'il paraissait calme, je savais que je l'avais fait peur. Je n'aimais pas du tout ça. Je me sentais si bête, honteuse. Abiel était la seule personne que je ne voulais pas qu'il me voit me comporter de cette façon.

Abiel - « Je comprends, mais une phobie ne disparaît pas comme ça. Parce que c'est d'une phobie dont on parle ici. Péter un plomb en voyant du sang, c'est pas ce que j'appellerais une peur normale. »

J’acquiesçai sans dire un mot. Je baissai ma tête pour éviter le contact de ses yeux. Je n'avais pas mal pris sa remarque, il disait la vérité, c'était juste que je me sentais encore plus honteuse. Mais au fond de moi, j'eus un pincement au cœur. Les mots d'Abiel en eux même ne me rendait pas particulièrement triste, mais c'était justement Abiel qui les disait qu'ils avaient plus d'impact.

Abiel - « Quoiqu'il en soit, tu m'as foutu une de ses trouilles, mais je sais que tu es forte. Tu finiras par te débarrasser de cette phobie. Tu es tellement têtue que ce n'est pas ça qui va t'arrêter. Et puis, je suis là. Tu as vu comment j'ai réussi à te ramener au calme? Tant que je suis là, tu ne sombreras pas dans la folie, mon amour. »

Ces paroles, ce sourire, ce baiser sur mon front m'avaient enlevé toute ma honte. Autant par ses mots ils pouvaient me rendre honteuse, autant ils pouvaient me faire sentir plus forte que jamais. La magie de l'amour pouvait être effrayante. Aimer quelqu'un s'était prendre d'énormes risques, ça pouvait avoir de terribles conséquences mais c'était aussi la possibilité de se sentir vivant et de connaître un immense bonheur. Dans mon cas, c'était la deuxième option. Je lui fis un sourire digne d'une Alessa en forme.

« Oui, tu as raison mon amour, je n'abandonnerai pas si facilement ! Tu m'as calmée relativement vite, es tu sur que tu ne me caches pas un pouvoir qui permet de contrôler les émotions ? »

Je me retrouvai debout sans que je ne m'en aperçoive.

Abiel - « En tout cas, toi et moi, on forme une équipe du tonnerre. Ces types n'ont pas pu nous résister. »

Je répondis son sourire par le mien. Il était trop gentil avec moi, Abiel avait tout fait tout seul, même si j'avais participé, à la fin c'était moi qui était la plus mal en point. Je regardai autour de nous. Tout à l'heure, dans le feu de l'action, je ne remarquai pas l'état des corps. Ils étaient morts. Je ne pensais pas du tout que ça allait finir de cette manière là, si j'avais su, j'aurai plus insisté sur la méthode non violente. Maintenant, il était trop tard, la seule chose que je pouvais pour eux, c'était de les enterrer. J'abandonnai Abiel pour me rapprocher des corps. Grâce à mon pouvoir sur le contrôle des plantes, ma tache se termina plus rapidement, car si je ne devais compter que sur la force de mes bras tout fins, j'en aurais pour bien longtemps. Après avoir fini -je ne savais pas combien de temps s'était écoulé, j'entendis du bruit, ça ressemblait à des voix. Même si je venais de récupérer de ma crise, je me précipitai vers Abiel et lui pris sa main avant de l'entrainer dans ma course. Ces voix, c'était peut être issus mon imagination, mais je voulais éviter toute bagarre inutile. Si on tombait sur un autre groupe de fée, je doute qu'on s'en sortira aussi facilement que tout à l'heure. Je me contentais de courir aussi vite que je le pouvais à travers les arbres tout en tenant la main d'Abiel. Je n'avais aucune idée d'où j'allais, mais ce n'était pas ma première préoccupation. Après vingt minutes de course, je m’arrêtai, essoufflée. Je me retournai vers Abiel.

« Je te fais courir pour pas grand chose, je ne voulais pas qu'on soit à nouveau dérangé par d'autres personnes... Même si je sais que personne ne te résiste ! D'ailleurs, tu as été impressionnant. Je t'avoue que j'ai été surprise par la foudre. Et ton poing a été si rapide ! »

Je donnais un coup dans le vide comme pour imiter Abiel. Je n'ai jamais été douée au combat rapproché, en même temps, ma silhouette ne m'aidait pas beaucoup. Les seuls coups pour lesquels j'étais douée c'était de marcher sur les pieds ou donner un coup entre les jambes de l'adversaire. Ce n'était pas très fair-play mais quand il s'agit de question de survie, ces coups marchaient toujours. En parlant de survie, je réalisai que je ne savais pas où on était, enfin, ce n'était pas comme si j'en avais une idée avant la course. Je regardai Abiel affichant un sourire innocent, tel un enfant qui venait de faire une bêtise.

« Mon amour... J'espère que tu sais où on est, parce que j'en ai aucune idée. »

(C)PER KURU'

Promenade entre amoureux

Voilà Alessa, c'est de ta faute si on en est arrivé là. A force d'agir sans réfléchir, tu étais, maintenant perdu dans la forêt, et en plus tu avais embarqué Abiel avec toi ! Mais bon, il fallait voir le bon coté de la chose, j'avais pu expérimenté le fait de courir à en perdre haleine dans cette forêt mystérieuse. C'était une drôle de sensation de se savoir perdu tout en sachant que je ne risquais rien. Ce sentiment de sécurité, c'était ce que je ressentais constamment lorsqu'Abiel était à mes cotés. Même s'il m'avoua qu'il ne savait lui non plus où on était, et souligna même le fait que c'était de ma faute. Je me suis mise à rigoler, pas d'un petit rire, non, mais d'un éclat de rire. Peut être que sa grimace était en partie la raison de mon rire, ou bien parce que cette situation m'amusait. Je nous avais imaginés en train de dormir à la belle étoile, de cueillir des champignons magiques pour se nourrir, à se cacher des créatures bizarres présentes dans cette forêt. J'essuyai les quelques larmes, tout en regardant l'homme de ma vie. Pauvre Abiel, sur toutes les femmes de la Terre, voire de l'ile, il a fallait que tu tombes sur moi. Moi qui n'était ni spécialement belle, ni la plus remarquable de toutes, j'étais juste une simple fille têtue et rêveuse.

Abiel - « Ça ne devrait pas être difficile de me retrouver puisque tu as courus en ligne droite tout le long. Logiquement, ma maison est par là. »

Il montra la direction d'où on venait. J'étais ébloui par le calme d'Abiel. Alors que je nous imaginais à passer des heures dans la forêt pour retrouver sa maison, lui, savait parfaitement que faire pour rentrer sans peine. Il était vraiment magique. Je vous avoue que j'exprimais une certaine fierté à l'avoir en tant que petit ami.

Abiel - « Si tu veux, on continue à explorez cet endroit pareil partout où bien on retourne chez moi. »

L'idée de continuer l'exploration de la forêt me plaisait bien, même si on ne pouvait pas dormir à la belle étoile, on pouvait toujours partir à la recherche de créatures magiques à découvrir. Mais d'un côté, j'avais envie de m'affaler dans un canapé. Je regardai autour de nous comme si le décor pouvait m'apporter une réponse à mon hésitation. Mais contre toute attente, Abiel s'approcha de moi et je me retrouvai à nouveau dans ses bras. Comme il m'avait surprise, mes joues se tintèrent en rouge, surtout lorsqu'il me regarda avec ses yeux si envoutants. Il m'était impossible de penser à autre chose lorsqu'il me regardait ainsi. Son visage se rapprocha doucement du mien jusqu'à ce que la distance soit réduite à zéro. C'était un doux et long baiser qu'il déposa sur mes lèvres. Autant son regard arrêtait mes pensées, autant j'avais l'impression que ses baisers arrêtait le temps. Mes yeux étaient fermés le temps du baiser et ne se ré ouvrèrent lorsqu'il rompit le contact de nos lèvres. Je me suis surprise à vouloir prolonger ce baiser. Mais son sourire me fit à nouveau tout oublié.

Abiel - « Qu'est-ce que t'es belle. »

Même si mes joues revenaient petit à petit à leur couleur normal, elles redevinrent roses. Même si nous étions ensemble depuis des années, je ne restais toujours pas indifférentes à ses compliments, surtout un compliment juste après ce baiser rempli d'amour. Je ne savais pas quoi lui répondre, que dire après ça ? 'Merci' ? 'Toi aussi' enfin 'Toi aussi tu es très beau' ? J'étais tellement gênée que je plongeai ma tête sur son torse.

« Espèce de dragueur ! »

Puis finalement, je décidai de me montrer, je levai ma tête.

« Je te propose de retourner dans ta maison, nous continuerons l'exploration un autre jour. »

Je commençai me détacher de ses bras, à mon plus grand malheur. Cependant, je gardais le contact en glissant ma main dans la sienne. Il ne restait qu'à refaire le chemin inverse. Je l'avais vraiment fait courir pour rien, mais je préférerais si possible de ne pas repasser par là où il avait eu une embrouille. J'aurai du créer une sortie près de la maison d'Abiel, comme ça on aurait pu y être en quelques secondes, mais je n'y avais pas pensé. Mais la marche ne me dérangeait pas surtout en présence d'Abiel.

« Allons-y Mr. Le dragueur, on a du chemin à faire. Ton canapé me manque, et j'ai hâte de découvrir ton chez toi. »

Je souris avant de lui tirer la langue.

(C)PER KURU'