Promenade entre amoureux (Abiel ♥)

Promenade entre amoureux

J'avais effectivement dormi. Jamais je m'étais permise de dormir en public, c'était bien la première fois que ça m'arrivait. Même après avoir enchainé des nuits blanches lorsque je travaillais à l’hôtel, je ne tombais pas de fatigue. Mais j'avoue que ce sommeil m'avait fait beaucoup de bien, comme si je m'étais entièrement refaite. J'étais sure, c'était Abiel qui m'a permise de me remettre d'aplomb. Je ne pouvais même pas avoir une idée sur le nombre de minutes où j'ai passé à dormir. En fait, j'avais honte de le savoir, parce que, pour me sentir bien comme maintenant, c'était surement plus qu'une dizaine de minutes. Et ce n'était qu'au moment où Abiel m'avait dit qu'on était chez lui que je remarquai que le décor avait changé. On n'était plus au marché. J'avais dormi comme un petit bébé car je ne m'étais même pas rendue compte qu'il m'avait emmené quelque part.
On était assis sur un divan. Je me suis mise à regarder autour de moi. Je reconnu tout de suite les goûts de décoration d'Abiel. Il n'y avait que le nécessaire. Je souris à l'idée de pouvoir remédier à ça.

Abiel - « J'étais un peu énervé d'être entouré d'autant de gens. Si tu veux, on peut aller faire un tour en forêt, histoire que je te montre l'endroit que j'aime le plus sur cette île. »

« Avec plaisir ! J'ai besoin de me dégourdir mes jambes après cette petite sieste, et rien de mieux qu'une balade entre amoureux ! »

Mon visage afficha un petit sourire joyeux. Je n'étais jamais allée dans la forêt. On m'avait toujours déconseillé d'y aller car ça pouvait devenir dangereux si on ne connaissait pas les lieux. De plus, comme j'étais une fée et que la forêt était le plus souvent occupée par des elfes, ce n'était pas l'endroit idéal pour me balader toute seule. Je remerciai Statice de m'avoir prévenue pour ça.
Cependant, la forêt restait tout de même un lieu où j'aimerais visiter. J'étais persuadée qu'il y avait des petits paradis cachés et Abiel me l'avait confirmé par ses paroles. J'avais hâte de voir l'endroit qu'il aimait le plus. Pour montrer mon enthousiasme, je me levai du divan puis le regardai avec un sourire.

« Je te suis. »

Je tendis ma main pour l'inciter à la prendre. Je me suis mise à rire intérieurement car le geste que je faisais relevait plus au 'suis moi' que 'je te suis'.  

(C)PER KURU'

Promenade entre amoureux

Qui pouvait croire que, cet homme , à l'allure si imposante était capable d'enchainer de si beaux sourires ? A part moi, je ne pense pas qu'il n'y ait beaucoup de personnes qui pouvaient affirmer cela. Je me souviens qu'au moment où j'avais annoncé à mon entourage que je commençais à sortir avec Abiel, peu de personnes m'avait soutenue. La plupart me disait de faire attention à lui, qu'il n'était pas l'homme que je croyais, qu'il n'était pas sérieux avec moi. Et bien, je pouvais acclamer haut et fort que ces gens là, avaient tous tort. S'ils voyaient les sourires qu'Abiel me faisait, les regards pleins de tendresses qu'il me lançait, ils comprendront vite qu'Abiel n'était pas aussi mauvais qu'il n'en avait l'air.  Ses sourires, ses regards, ses gestes, ses baisers, tout son être entier, montraient à quel point il était amoureux, amoureux de moi. Le prochain qui me dit le contraire, je m'énerverai pour de bon et lui montrerai que je pouvais être aussi redoutable qu'Abiel.

Ce dernier me guida hors de sa maison. N'étant pas consciente lors de l'aller, je remarquai qu'on était déjà dans la forêt et j'aperçu même un petit village à travers les arbres. Mon amour vivait donc dans une maison isolée du village. Ceci pouvait donc éviter à Abiel de devoir expliquer la présence d'une fée, enfin à 50%, dans leur village elfique. Je ne voulais pas qu'il en vienne aux poings face à ses semblables à cause de moi. Je savais qu'il en était capable.
Nous traversons des arbres. Je ne savais si on s'enfonçait dans la forêt ou si on se rapprochait de la lisière, seul Abiel connaissait les lieux, et je lui faisais entièrement confiance. Le chant des oiseaux apportait une certaine sérénité. Je compris pourquoi il aimait cet endroit. Bien que j'aimais les endroits animés, cela ne voulait pas dire que je n'appréciai pas le calme. Venir dans un endroit comme celui ci, je ne dis pas non, surtout en compagnie de mon amour.

Abiel  - « Tu sais, je ne veux pas te décevoir, mais à part des arbres, il n'y a pas grand chose. Parfois, on peut tomber sur un village elfique ou même féerique - ce qui est rare. Elle débouche soit sur les montagnes, soit sur Skyworld. »

Il était trop adorable à me demander si j'étais déçue. Non je ne l'étais pas. Je m'attendais à autre chose mais c'était assez agréable d'être entourée par la verdure. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai découvert que j'étais une fée, ou si la végétation de cette ile est différente de celle sur Terre, mais je me sentais plus proche de la nature. Je lui souris pour le rassurer.

« Ne t'inquiètes pas, même s'il n'y a que des arbres, ça reste un endroit charmant. Et puis, je me sens bien ici, ça doit être du à ma moitié féérique. J'ai le sentiment d'être... »

Je trébuchai sur une racine qui ressortait du sol. Heureusement qu'Abiel me tenait la main m’empêchant de faire ami-ami avec le sol.

« ...proche de la nature. » Je le remerciai d'un sourire. « J'ai vu un village non loin de ta maison. Je suppose que c'était un village elfique. On m'a m'expliqué qu'il y avait un conflit entre les elfes et les fées. Tu ne crains rien en amenant une fée si près de leur village ? »
 

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Promis, je te lache… Mais plus tard !

J'ai posé la question sans trop y réfléchir, comme toujours d'ailleurs. Mais en réalité, je connaissais déjà la réponse. Abiel n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, et n'hésitait pas à faire sortir les poings s'il le fallait. C'était pour ça que j'avais peur, peur qu'il se blesse à cause de moi, peur qu'il ait des problèmes par ma faute. Il était si fort et si puissant. Rien ne lui semblait faire peur.

Abiel - « Tu sais, s'ils ont un problème avec ça, ils n'ont qu'à venir me voir et je leur fait leur fête. J'en ai rien à foutre d'eux et de leur guéguerre à la con. Alors, non, je ne crains rien en t'amenant chez moi. Et puis, t'as vu comment ma maison est en retrait? Je ne fais pas vraiment partie du village, alors ils ne peuvent rien m'empêcher. Même si je ne te laisserais jamais seule ici. »

Je fis un petit sourire. Je ne trouvai rien à dire face à ses propos. Abiel avait raison. Enfin, pas pour initier une bagarre, mais dans le sens où personne ne pouvait m'empêcher d'être avec lui. Nous nous sommes enfin retrouvés et ce n'est pas à cause d'une guerre entre nos peuples qui va nous empêcher d'être ensemble. Je lui attrapai fermement son bras, comme pour lui dire que j'étais d'accord avec lui. – A cause de ma petite taille, c'était la seule partie de son corps sur quoi je pouvais agripper, la hanche était aussi une partie possible, mais ce n'était pas pratique pour marcher, aussi bien pour Abiel que pour moi.

Abiel - « Tu veux que j'te dise? » Je relevai ma tête pour le regarder. Il avait un regard porté au loin. « La seule chose que je crains en ce bas-monde est de te perdre. Peu importe la raison. Le responsable en paierait le prix fort et ce, peu importe sa race. S'il fallait que je crée une guerre de plus, je le ferais. De toute façon, les gens ici se battent déjà pour rien. »

Je comprenais parfaitement ce qu'il ressentait. Lorsque je l'ai perdu, combien de fois, j'ai voulu retrouvé le meurtrier pour lui faire payer. Il m'était même arrivé à vouloir le tuer. J'ai fini par abandonner cette idée après de longues réflexions, car je me savais incapable d’ôter une vie. Je me haïssais à cause de ça. Mais Abiel, lui en était capable. Et c'était ce que je redoutais. Cependant, je ne pouvais lui en vouloir à cause de ça. Et en étant aussi têtu que moi, je ne pourrai jamais lui faire changer cette manière de penser. La seule solution d’empêcher qu'il ne 'déclenche une guerre' était tout simplement de ne jamais lui en donner une raison. Il fallait que je devienne plus forte pour être en mesure de me protéger.

« Ne t'inquiètes pas, on ne se débarrasse pas aussi facilement de moi. J'ai dit que je ne te quitterai plus, donc je resterai collée à toi. Après faudra pas se plaindre parce que je deviens trop collante. Tu ne pourras non plus regretter de m'avoir promis d'être ensemble pour toujours. »

Je lui fis un petit sourire taquin avant de rigoler. On me disait souvent que j'étais trop collante. Même s'il ne s'en plaignait pas, je m'en plaignais pour lui.
Je n'allai non pas être H24 avec lui, je comprenais parfaitement que pour qu'une relation dure, il fallait que chacun ait du temps personnel. Mais la maintenant, il m'avait trop manqué pour que je puisse apprécier un temps personnel. J'avais encore besoin de sentir sa présence près de moi.


 

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Promenade entre amoureux

Je rigolai à sa blague. Bien envoyé mon cher Abiel, je ne l'avais pas vu venir celle la. Je lui serrai à nouveau son bras avant de lui sourire.

« Il faut bien que je laisse une marque pour éviter qu'on te me vole. »

Abiel était beau et avait beaucoup de charme. Il était donc normal de trouver des filles qui le trouvent attirant. Bon, il n'avait pas un caractère qui plaisait tout de suite, mais si on apprenait à le connaître réellement, on pouvait vite tomber sous son charme. Bien sur j'avais confiance en lui, et jamais je n'aurai une once d'hésitation concernant sa fidélité et de son amour qu'il éprouvait pour moi. D'ailleurs, il me dit à nouveau ces mots que toutes les femmes rêvaient d'entendre. Je ne m'en lasserai jamais. Je voulais lui répondre mais je sentis qu'Abiel s’arrêta.

Etonnée, je regardai devant nous. Quatre personnes étaient là, ils affichaient un sourire pas très rassurant à voir. Bon, ils semblaient être tous des fées. Pourquoi avais je parler de cette guerre un peu plus tôt ? J'espérais qu'ils n'étaient la que pour parler tranquillement, après tout, ils ne pouvaient pas savoir qu'Abiel était un elfe. Ou encore mieux, peut être qu'ils s'en fichaient eux aussi de cette guerre ? J'étais devenue moins optimiste en les entendant.

Fée #1 - « On se promène en amoureux, à ce que je vois? »
Fée #2 - « Vous allez faire des mômes de plus, c'est ça? »
Fée #3 - « Hé, les mecs! J'crois bien qu'on est tombé sur des elfes! »
Fée #4 - « Moi, j'pense que la fille n'est pas une elfe. »
Fée #2 - « Qu'est-ce qui te fait dire ça? »
Fée #4 - « J'le sens, c'est tout. »
Fée #1 - « Peu importe de savoir comment il sait qu'elle n'est pas une de ces raclures. Nous c'qu'on veut, c'est tuer le mec aux oreilles pointues. La fille, on s'en fiche. »

Devrais-je m'estimer heureuse de savoir qu'ils s'en fichaient de moi ? Je n'étais pas intimidée par ces quatre fées. Tuer Abiel ? Comme si j'allais les laisser faire. Et puis je savais qu'Abiel était capable de se défendre, mais je préférais la solution où on pouvait éviter une bagarre inutile.

Abiel - « On est là, vous savez. »

Je fis un petit sourire gêné. Abiel restera toujours Abiel, cela ne me dérangeait pas, mais il semblait que l'une des fées, voire les 4, l'avaient un peu mal pris. Cependant, je sentais qu'il se retenait de leur sauter dessus et leur prouver qu'ils avaient bien tord de vouloir le provoquer. J'étais rassurée à cette idée, cela voulait dire qu'il existait un moyen, du moins pour l'instant, pour éviter de la violence gratuite.

« Vous savez, le tuer ne vous apportera rien. Et puis, je pense que vous l'avez remarqué, mais ils ne se laissera pas faire, moi non plus d'ailleurs. Ce serait inutile de prendre des risques pour de la simple satisfaction, non? »

Fée #1 - « Je sais pas si tu l'as remarqué, mais on est 4 et vous 2. »
Fée #2 - « 1,5 même !! »

Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas moqué de ma taille. Ça ne m'avait pas du tout manqué. Je vous promets que s'il avait une baston, je m'occupe de cette fée. Je calmai mon fort intérieur avant de reprendre, tout en ignorant la dernière remarque.

« Oui c'est vrai, mais nous sommes dans la forêt, et le village elfique de l'homme que vous voulez tuer n'est pas loin d'ici. S'ils apprennent que vous avait fait du mal à l'un d'entre eux, ils se donneront surement beaucoup de joie à vous le faire payer. Et j'ai bien peur qu'ils en profitent car ils sont plus nombreux que vous. »

Bluff, mais ils avaient aucune façon de savoir non ? Du moins, je faisais tout pour paraître convaincante. Ce n'était pas totalement faux non plus, mais c'était juste que Abiel vivait un peu en retrait du village. Je leur fis un petit sourire pour les persuader de ne pas nous attaquer.

« Donc si vous nous laissez tranquille, nous ne ferons pas d'histoire non plus. »

Je ne savais pas s'ils allaient réellement laisser tomber l'idée d'attaquer Abiel. Je l'espérais fortement mais j'avais tendance à être un peu trop optimiste.

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Promenade entre amoureux

Le fait d’arranger les choses avec la parole, je l’espérais fortement, mais j’y croyais à moitié. Enfin, dans ce cas-là, car ils semblaient être assez bornés pour vouloir améliorer les choses. Surtout, si le simple fait de parler pouvait réellement arranger les choses, les guerres n’existeraient pas. Mais au moins, je les avais prévenus. Je n’aime pas utiliser la violence, mais je n’hésiterai pas à en faire appel pour me défendre. Je n’allais tout de même pas me laisser marcher sur les pieds, en plus, ils veulent s’en prendre à mon unique amour. S’ils nous attaquent, nous répliquerons. Je me tenais donc prête à une éventuelle attaque des fées en attendant leur réponse.

Fée #1 – « On s'en fiche. Tant qu'ils ne la savent pas, on a rien à craindre, demi-portion. »

Encore une insulte concernant ma taille. Je n’espérais pas qu’ils me répondent poliment, mais s’attaquer sur le physique de quelqu’un était bas. Je poussai un soupire.  

Fée #3 – «  Hé, les mecs, je peux me la faire après? »
Fée #1 – « Tu feras ce que tu veux après avec elle. »

Je sentis son regard parcourir mon corps. J’eux un frisson avant de me mettre derrière Abiel pour éviter son regard. Mais aussitôt que je me mis derrière lui, Abiel disparut pour donner un coup de poing à la fée numéro 3. Ce dernier s’envola avant de se cogner violement contre un arbre. J’étais aussi surprise que les autres fées. Tout s’était passé si rapidement.

Abiel – « Vous savez pas à qui vous avez affaire, les mecs. »

Après m’être figée pendant quelques secondes, je me suis mise à sourire. Y a pas à dire, mon Abiel avait la classe.
Soudain, une des fées se mit à l’attaquer. Et comme sorti de nulle part, un éclair foudroya la fée avant d’avoir pu toucher Abiel. La fée était devenue méconnaissable. Ses compagnons étaient pétrifiés, et y avait de quoi l’être, ils s’imaginaient peut être qu’ils auraient pu être cette victime.

« Si j’étais vous, je partirai tout de suite d’ici. Vous avez bien vu de quoi était capable mon copain. Vous n’êtes pas de taille à l’affronter. »

Fée #5 – « Lui non, mais toi oui. »

Je tournai la tête et vis une nouvelle personne. D’où est ce qu’elle venait ? Etait-elle restée cachée pendant tout ce temps ou venait elle d’arriver ? L’homme m’agrippa violement mon bras.

Fée #1 – « T’aurais pu venir plus tôt, pauv’naz »
Fée #5 – « Tss.. Tu vois pas que c’est parce que j’étais pas là, qu’on a l’avantage ? »

Mais comme si j’allais me laisser faire, je lui marchai sur son pied. Créant une ouverture, je m’échappai de son emprise. Des tiges et des racines se mirent à attaquer le nouvel arrivant. Et une des racines atteignit sa cible, ce n’était pas un coup de poing aussi puissant que celui d’Abiel, mais ça l’était assez pour l’étourdir un petit moment. Je profitai alors de ce moment de faiblesse pour l’attacher en suspension dans les airs. Lorsqu’il reprit ses moyens, il ne pouvait pas bouger. Heureusement, qu’on était dans la forêt car il y avait là toutes les ressources qu’il me fallait. Je regardai Abiel pour lui faire signe que tout allait bien puis je levai la tête pour regarder le prisonnier.

« Ne me sous-estime pas non plus. Je ne suis… »

Je me suis mise à trembler. Mes jambes me lâchèrent d’un coup. Du sang coulait du visage de la fée. Il était impossible qu’un simple poing lui fasse une telle hémorragie. Je ne l’avais quitté des yeux que de quelques secondes. Les gouttes de sang tombèrent une à une devant moi. Et comme le blessé se débattait, des gouttes arrivèrent sur mon visage. J’essuyai par reflexe ses taches. Je n’aurai pas dû, car je pu voir ces taches rouges. Cela me rappela le pire jour de ma vie. J’étais en panique. J’avais les larmes aux yeux. Je me suis mise à crier. Abiel, j’ai besoin d’Abiel.

(C)PER KURU'