Coeurs : 62 Messages : 379 Couleurs : #22BB9D & Darkgoldenrod J'ai traversé le portail depuis le : 07/09/2014 et on me connaît sous le nom de : Misha Mon nom est : Melissa-Sirius Ramsey Harrison, dite "Tia". Actuellement je suis : perdue. Il paraît que je ressemble à : originaux (glumish+yuumei) & Emily Rudd (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : Skullkid bae ♥ (vava) + myself (signa+gifs profil) + MISS AMAZING ♥ (gif signa)
Re: HURT» Tia - Jack | Dim 28 Sep 2014, 19:10
All is an identity question. Who're you?
Ses yeux tentaient de plonger dans ceux de la brune, mais elle fuyait. Elle avait peur de voir ce qui s’y trouvait, de voir sa haine, sa déception. Son dégoût. Elle avait peur de voir la vérité, si dure, insupportable, triste et cruelle, qu’elle préférait tourner le regard, vers quelque chose de meilleur, même si regarder devant soi plus tard devrait être pire. Elle ne voit le mouvement que lorsqu’il s’arrête. Le vent chassé frappe sa joue en plein fouet, comme une ralonge à la gifle qu’il a faillis lui donner. Ses pupilles se rétractent sous la surprise, la peur sert son coeur; sa respiration se fait saccadée, elle sent presque la main du brun contre sa joue. Elle rencontre son regard dur mais perturbé, l’espoir s’accroche désespérément à son âme; sa main, si près de sa peau, finit par retomber vers le bas, et le jeune homme se retourne. Elle reprend sa respiration, passant le bout de ses doigts sur sa joue, où certaines écailles invisibles étaient venus renforcer sa peau. “Je te l'ai dit, je ne m'appelle pas; ça ne veut pas dire que je n'ai pas de nom, juste que je ne m'appelle pas. Ce n'est pas parce que c'est toi en particulier qui me le demande que la réponse va changer. Tu n'es pas spéciale.” Tu n’es pas spéciale. Elle s’affaisse. Elle n'espérait pas le contraire, seulement dans sa voix il y avait quelque chose de tranchant, comme lorsque Matteo lui disait “ça va” chaque matin à Delhi. Comme si quelque chose voilait sa voix. Il la regarde, plongeant ses iris bleus dans les siens avant qu’elle n’ait le temps de détourner le regard, et soutient le sien vaillamment. “Appelle-moi comme tu veux.” Elle ne comprenait pas pourquoi, pourquoi la laissait-il l’appeler comme elle le voulait. Désirait-il qu’elle lui donne une identité? Après tout, c’était ça, non? Une identité. Elle ne savait même pas ce que c’était vraiment, elle ne savait même pas qui elle était. Où elle était née, qui étaient ses parents. Pourquoi en donnerait-elle une à un “inconnu” alors qu’elle-même ne savait rien d’elle? De lui? Non, il fallait bien l’avouer, elle ne le connaissait pas. Depuis quand cette pensée avait été certifiée? Elle baisse le regard, vaincu, s'apercevant de leur proximité avec le bas de la montagne. C’était bientôt fini. Tout sera bientôt fini. Une fois qu’elle aurait quitté la montagne, la tempête de neige. Lui. Une fois qu’ils se seront séparé, ils ne se reverraient plus. Puisque c’était ce qu’il voulait. Sirius respectait toujours la volonté des autres. Mais là, tout ça, ces paroles, ça faisait mal. Elle ne voulait pas partir. Pourquoi ne devraient-ils jamais se revoir? Parce qu’il le lui a dit? Sirius obéissait tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. Elle n’avait jamais contredit, elle ne s’était jamais rebellée. Mais cet ordre-ci, elle voulait le contourner. Il lui avait dit de l’appeller comme elle voulait. Comment pourrait-elle le désigner? C’était le blanc total dans sa tête. Elle la penche sur le côté, ses longs cheveux noirs se balançant doucement du creux de ses reins au côté, longue cascade opaque et épaisse dans son dos. Elle n’avait aucune idée de la façon de l’appeler. De ce qui lui plairait, ce qui lui irait. Ou même d’un surnom, car le-garçon-de-la-montagne n’était pas un titre facile à porter. Comme la-danseuse-du-Yamuna. “Comme je veux...” Un murmure franchissant ses lèvres, comme un souffle frôlant ses dents blanches. Un sourire vint éclairer son visage malgré son regard perdu, elle passe sa main sur le crâne du cerf, qui fixait la neige en essayant de ne pas se mêler de la conversation, bien que l’envie de planter ses bois à travers le corps du brun lui était passé par l’esprit lorsque sa main avait volée. Prongs n’aimait pas le jeune homme, et ne comprennait pas comme sa liée pouvait le supporter. Pourquoi était-elle aussi gentille avec quelqu’un qui lui crachait dessus. Elle non plus. “Tu sais, un nom c’est important. C’est...comment on dit, déjà, Prongs? Ah oui, symbolique. Tu n’aimes pas ton prénom?” Elle non plus, mais ce n’était pas la peine de le répêter, il le savait déjà. “Si tu ne veux vraiment pas me le dire, je peux trouver un surnom, mais...” Elle fait la moue, hésitante. Ce n’était pas facile de donner un nom à quelqu’un qu’on ne connaissait pas vraiment. Elle pose un doigt sur ses lèvres en réflechissant, puis la passe dans ses cheveux en tirant en arrière, avant de sursauter, un plus grand sourire étirant ses lèvres roses. “En hindoue, “sans nom” ne dit Ajñata! Mais ça ne te va pas très bien. En anglais c’est Nameless… Tu préfères quoi?” Elle preferait tout de même lui demander son avis, avant que la gifle qu’il avait retenue ne s’arrête pas une seconde fois.
Là où tu flottes, elle nage. Là où tu te perds, elle est chez elle. Elle virevolte tel le papillon auquel tu l'avais apparentée, elle tournoies telle l'enfant qu'elle était. Dans ton imagination elle danse, un sourire aux lèvres, son rire pailletés cadenassant ton cœur pour le faire sien. Dans tes songes elle effleure le bout de tes lèvres glacées et te ravit d'un regard, de sous ses longs cils noirs. Un frisson parcourt ton corps. D'un coup sec tu retombes sur Terre, les mâchoires serrées de ne pas pouvoir hurler, les lèvres mordues de ne pas pouvoir pleurer.
Sauf que tout ça n'avait jamais existé. Jamais elle ne t'avait souri. Jamais elle ne t'avait embrassé. Jamais elle ne t'avait chéri. Jamais elle n'avait péri. La demoiselle se pavanait tel le spectre qu'elle était devenue, une pâle copie trop bête pour être celle qui avait autrefois ravit tes yeux. Trop peu prudente pour être la demoiselle qui hantait tes rêves depuis des années déjà. Sa voix se perdait dans la neige et la tienne s'embrumait d'avoir été trop longtemps contenue.
Tu te grattes l'épaule, sans doute un peu trop, te blesses sans t'ouvrir des plaies. Tu ravales ta salive et regardes dans le vide. Son sourire te dégoûtait, ses manières te faisaient grincer des dents. Les pires horreurs du monde te passaient par la tête, la rabaissant, te révoltant. Qu'elle perde son souffle, qu'elle pourrisse là où l'odeur ne pourrait t'atteindre. Nameless. Ton monde s'arrête. Nameless. C'était déjà ton nom, pas vrai ? Un frisson parcourt tes membres et tu ravales ta salive, les lèvres entre-ouvertes. Paralysé, incapable de rien, tétanisé par ce nom qui résonnait en toi comme ses dernières paroles. Allait-elle encore disparaître devant tes yeux ? Une fois de plus ?
Tu lui attrapes le poignet et la ramène près de toi, regardes autour d'un air méchant, comme le mâle dominant que tu étai, protégeant celle qui déjà t'avait échappée. Personne ne viendra plus te la ravir, plus jamais. Comme un instinct primitif, tu serrais son poignet entre tes griffes, stressé par tes hantises. Sauf que le bourreau qui tenait les lames, cette fois, c'était toi. Tu aurais du la pousser dans la neige, courir, loin, pour ne plus la blesser. Pour ne plus l'entendre hurler, la voir pleurer. Sauf que tu ne t'en étais même pas rendu compte.
« ... Ne dis plus jamais ça. »
Tu gardes son poignet entre tes doigts, tes ongles enfoncés dans ta chair. Tu la tires en avant, l'extirpes de la tempête d'un pas rapide, aux aguets quant aux bruits extérieurs. Le moindre pas qui ne soit pas l'un des vôtres et une gorge sera tranchée, le moindre souffle qui ne soit pas le sien se verra brisé. Aucune lame ne trancherait son cou aujourd'hui, ni aucun autre jour. Pas une fois de plus. Elle resterait en vie, quoiqu'il advienne, parce que tu en avais décidé ainsi.
Tu regardes autour de toi, avances et finis par trouver le même village dans lequel la gamine t'avait accueillie autrefois. Tu ouvres sa maison, abandonnée depuis bien des années, fuie comme la peste. Tu jettes la gamine au tapis, près de la cheminée et fermes la porte une fois son ami entré. Tu fermes les fenêtres, vas chercher une chaise et la pose devant elle. Tu t'assieds dessus et l'observes, comme si tu allais la juger. Elle était l'accusée et bien sûr, tu n'étais pas l'avocat.
« Tu étais morte. Il y a plus de dix ans. On t'a tranché la gorge avec les lames que je porte. Fais pas semblant, tu m'as donné le même nom il y a cinq minutes qu'il y a dix ans, pourquoi ? Pourquoi tu ne peux pas juste disparaître de ma vie ? Je te hais. Tu entends ? Je te hais, Melissa. »
Coeurs : 62 Messages : 379 Couleurs : #22BB9D & Darkgoldenrod J'ai traversé le portail depuis le : 07/09/2014 et on me connaît sous le nom de : Misha Mon nom est : Melissa-Sirius Ramsey Harrison, dite "Tia". Actuellement je suis : perdue. Il paraît que je ressemble à : originaux (glumish+yuumei) & Emily Rudd (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : Skullkid bae ♥ (vava) + myself (signa+gifs profil) + MISS AMAZING ♥ (gif signa)
Re: HURT» Tia - Jack | Lun 29 Sep 2014, 21:57
Hurt. Hurt. Hurt. Hurt. Hurt. Hurt.
Encore. Comme si le scénario se répétait, enfermé dans une roue qui ne faisait que tourner. Il était figé. Glacé. Glacial. Choqué, paralysé, il la fixait avec une expression qu’il avait déjà eut, celle dont elle n’avait pas été sûre de ce qu’elle ait vu. C’était certain, il y avait un problème, quelque chose qui clochait: lui, ou elle? Il se précipite vers elle et attrape son poignet en la tirant vers lui, elle sursaute et retient un cri; ça faisait mal. Sa poigne était trop forte, son articulation lui faisait mal, elle ne sentait plus son sang passer et sa main semblait paralysée; mais elle était trop surprise pour esquisser une grimace de douleur, trop près du brun pour faire une quelconque action. Il regardait autour d’eux, aux aguets, semblant chercher quelque chose; mais la petite n’entendait rien mis à part le bruit tonitruant de la tempête de neige, ne voyait rien à part son visage trop près, ne sentait rien à part l’effrayante douleur qu’il lui infligeait au poignet. “.. Ne dis plus jamais ça.” Elle déglutit, sent son coeur se serrer, accélérer, ralentir, se retourner, jouer entre ses poumons; elle sent son corps se réchauffer, se refroidir, figé, agité. Elle se mord la lèvre sans se préoccuper avec quelle dent elle mordait: elle pouvait bien s’envenimer les lèvres, c’était loin d’être une priorité. Elle était, pour la première fois depuis des années, tétanisée. Tétanisée par la peur, par le prédateur qui le tenait contre elle, l’empêchant de fuir. Il se met à marcher, rapidement, l'entraînant à sa suite au sein de la montagne, tirant son poignet avec une force qui la faisait presque trébucher. Elle suit tant bien que mal, tentant de regarder autour d’elle pour se repérer; c’était peine perdue. Tout était blanc.
Il l’amène le long d’un chemin que seul lui semblait connaître, comme une certaine habitude, entrant dans un village silencieux et tout aussi blanc; il ne prend pas la peine d’y mettre les pieds plus que nécessaires et entre dans une maison abandonnée, jetant Sirius contre le sol d’un geste plus ou moins violent; elle atterrit brutalement sur le côté, sa grimace de douleur atteignant enfin son visage. Prongs entre à sa suite, esquivant le jeune homme pour faire redresser sa liée à l’aide de ses bois, fixant leur geôlier qui prend soin de fermer les fenêtres et s'asseoir face à eux. La petite recul, se blottissant contre la fourrure du cerf, son expression faciale décrivant parfaitement son sentiment principale: elle est terrorisée. “Tu étais morte. Il y a plus de dix ans. On t'a tranché la gorge avec les lames que je porte. Fais pas semblant, tu m'as donné le même nom il y a cinq minutes qu'il y a dix ans, pourquoi ? Pourquoi tu ne peux pas juste disparaître de ma vie ? Je te hais. Tu entends ? Je te hais, Melissa. ” Elle le fixe longuement, sans rien comprendre de la situation. Sans rien comprendre de lui. De quoi parlait-il? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi l’accusait-il d’une chose dont elle ne savait rien? Le brouillard occupait son esprit; les larmes occupaient ses yeux, puis ses joues. Incompréhension. Terreur. Elle ne savait plus rien, son esprit se vidait, ses larmes coulaient sur ses joues. Elle sanglotte, roulée en boule sur elle-même, ses grands yeux verts fixés sur Nameless. “Je sais pas...je sais pas...je sais pas de quoi tu parles...” Comme une petite souris, sa voix traînait dans les aiguës, timide. Les mots s'emmêlaient dans son esprit, il n’y avait plus de logique. Plus de phrases. Juste quelques mots qu’elle ne savait comment organiser. “Pourquoi? Qu’est-ce que j’ai fais? Je...je...” Elle passe une manche sur ses yeux, soulevant ses lunettes qui chutent sur le bout de son nez. “Je ne suis pas morte...pourqu...s’il te plais...s’il te plais...” Elle sanglottait de plus en plus, fuyait son regard, les joues roses. Elle voulait partir. Ou plutôt, elle ne voulait pas qu’il la regarde avec tant de haine. La haine. La haine. Ca faisait trop mal. Elle n’en voulait pas, de la haine des autres. “J’ai peur...” Comme pour elle-même, un simple murmure dans l’obscurité de la petite maison.
Tes yeux ne la quittent pas, jamais. Ils la dévisagent et la détaillent, définissent sa silhouette, chacune de ses mèches de cheveux, la moindre petite égratignure sur le haut des joues. Froid et pourtant inquiet, prêt à sauter sur la première source de mouvement. Ton souffle caressant le bout de tes lèvres sèches, tu te décidas à te lever de ta chaise et à lui tourner le dos. Tu envoies le siège valser tandis que ta main vient rejoindre tes cheveux, les ébouriffant d'un geste brusque. Une main collée contre tes paupières closes, tu serres les dents et tapes du pied.
Tu laisses ton regard s'échapper vaguement vers ses larmes et tu ravales ta salive. Ce jour-là aussi, elle pleurait. Brr. Mauvaise pensée. Tu t'accroupis face à elle, tentes de faire un effort. Rapidement, tu regardes son ami, le toisant de sorte à ce que tu n'ais pas à l'égorger pour qu'il ne t'approche pas. Ton visage s'adoucit et, malgré que déserté de sourire, perd sa méchanceté lorsque tes yeux se plantent dans ceux de la demoiselle.
« Ta gueule. Et arrête de pleurer, ça te rend plus moche que ce que tu l'es déjà. »
Un coude sur ton genou et le menton posé au creux de ta main, tu prenais un air hautain qui n'avait finalement jamais fini de se calquer sur ton attitude. Tu n'avais jamais fait dans la dentelle et sincèrement, t'en avais rien à foutre. La douceur, tu la laissais volontiers aux gentils hommes. Tu n'étais pas un gentil homme. Ou alors tu ne le savais pas encore. Aha. La bonne blague.
Tu baisses les yeux et soupires. Qu'est-ce que tu pouvais lui dire ? Que tu t'étais trompé, que c'était pas grave, tu allais juste lui arracher les yeux et les cheveux pour lui faire avouer que c'était une salope qui s'était jouée de tes sentiments ? Peut-être qu'elle sera heureuse de l'apprendre, qui sait ? Douce ironie. Tu te lèves et te mords la langue.
« Sois sans crainte, je te tuerai pas une deuxième fois. »
Tu passes ta main dans tes cheveux, à l'arrière de ton crâne. Est-ce qu'elle se rendait compte au moins que si tu avais l'intention de lui faire du mal, elle ne serait même plus là pour y penser ? Tu te mords la langue. Tu n'avais jamais eu de problèmes à éliminer les obstacles sur ton chemin, et elle en était un. Pourtant, elle était toujours là, pas la moindre goutte de sang hors de son corps. Tu lui tournes le dos et penches la tête. Ce n'était pas toi, qui lui avais tranché la gorge, pas vrai ? Ça ne pouvait pas être toi, ça ne pouvait être personne, elle était là.
« Soit, tu n'es pas Melissa. Admettons. Mais qui es-tu dans ce cas ? Je me fous bien du nom que tes parents t'ont donné, ce que je veux savoir ce sont de vraies informations. »
Coeurs : 62 Messages : 379 Couleurs : #22BB9D & Darkgoldenrod J'ai traversé le portail depuis le : 07/09/2014 et on me connaît sous le nom de : Misha Mon nom est : Melissa-Sirius Ramsey Harrison, dite "Tia". Actuellement je suis : perdue. Il paraît que je ressemble à : originaux (glumish+yuumei) & Emily Rudd (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : Skullkid bae ♥ (vava) + myself (signa+gifs profil) + MISS AMAZING ♥ (gif signa)
Re: HURT» Tia - Jack | Mar 21 Oct 2014, 00:29
Not me, I didn't know, who's she?
La chaise qui vole à travers la pièce fait sursauter la jeune fille, qui lâche un petit couinement en se faisant encore plus petite qu’elle n’essayait déjà. Elle se blottit fermement contre Prongs, essuyant maladroitement les gouttelettes sur ses joues pâles, les yeux fermés comme dans l’attente de la sentence. Il n’y avait que le bruit du pied du garçon qui tapotait nerveusement le sol et les sanglots de la petite pour briser le silence. En rouvrant les yeux, elle le voit s’accroupir face à elle, fixer un instant le cerf en lui intimant de ne rien faire - et, malgré le fait qu’il ne soit pas son maitre, l’animal obéit - puis diriger son regard vers elle. Son coeur battait de plus en plus fort, de plus en plus rapidement, mais la colère et le dégoût qu’exprimait son regard s’étaient volatilisé, sans pour autant laisser place à une quelconque expression positive. “Ta gueule. Et arrête de pleurer, ça te rend plus moche que ce que tu l'es déjà.” Son coeur s’accelère, elle déglutit. Son attitude hautaine ne la laissait pas de marbre, elle était terrifiée. Obéissante, elle se force à stopper ses larmes, retirant ses lunettes le temps de s’essuyer les yeux d’un revers de ses mains tremblantes. Le garçon soupire, baisse les yeux, semble réflechir et se relève, tandis que Siris remettait ses lunettes sur le bout de son nez rougit. “Sois sans crainte, je te tuerai pas une deuxième fois.” Elle sursaute, lève les yeux. Non, elle ne le comprenait pas. Pas du tout. Elle penche la tête, l’air perdu, abandonnant son visage horrifié. Il n’y avait plus que de l’incompréhension et de la curiosité sur son visage - et encore une trace de peur. Il se détourne d’elle, comme s’il refusait de regarder encore son visage. “Soit, tu n'es pas Melissa. Admettons. Mais qui es-tu dans ce cas ? Je me fous bien du nom que tes parents t'ont donné, ce que je veux savoir ce sont de vraies informations.” Elle déglutit en entendant son prénom. Le fait de devoir se dissocier d’une certaine “Melissa” qu’il connaissait et aurait confondu avec elle - bien qu’elle soit morte il y a dix ans, apparement - était perturbant. Et puis elle avait fait des gaffes. Beaucoup. Comment se ratrapper? Comment ne pas faire les même erreurs qu’elle avait faite, comment ne pas l’énerver? Elle devait d’abord prouver qu’elle savait qu’elle était, non? “Je viens d’Inde. Sur Terre. J’y ai toujours vécu, je ne suis jamais venu ici avant le mois dernier.” Elle déglutit, passe une main dans ses cheveux et se mord la lèvre inférieur. “Je ne sais pas de qui tu parles, mais je ne connais personne qui porte le même prénom que moi, et, j’ai dix-sept ans, quand j’avais sept ans je n’étais pas ici. Promis.” Une promesse devait être bien peu pour lui, bien peu pour elle. je serais toujours là, avait dit Adrika. Elle secoue la tête, chassant les mauvaises pensées qui s’était immiscées dans son esprit alors qu’il était faible, faible des larmes et de la peur. “Pourquoi...Pourquoi m’as-tu confondu avec elle? Qui était-elle?” Deux pauvres petites questions qui s’étaient échappés de sa bouche, qu’elle regrette juste après, sentant son sang se glacer au fur et à mesure que les paroles se prononcent. Elle se fige. Non, décidemment, elle enchainait les gaffes. “Pardon.”
Qu'importe. Les échos de tes spectres te hantent et te torturent. Dans ta détresse tu la cherches mais jamais ne la trouves. Au travers de tes incertitudes tu demeures immobile et fade lorsqu'elle se perd dans ta violence et ta froideur. Mais qu'importe tout ça, elle n'était qu'un mirage, une matérialisation de tes frustrations. Tes yeux la détruisent et la percent, sans gêne et sans aucune chaleur. Pourtant, au fond de ta poitrine, ton cœur pourri te suppliait d'arrêter, de respirer. Qu'importe ses songes, ses pleurs, qu'importe ses cris, plus jamais sa vie ne lui sera arrachée. Tu la regardes, du coin de l’œil, lorsqu'elle se défend de ne pas être elle.. de ne pas être celle que tu aimais. Tu plisses les yeux lorsque ton regard croise le sien et ferme les paupières. Dans ta mémoire ne défilaient que des images floues et embrumées de larmes qui n'avaient cessé de couler. Plus maintenant; plus jamais.
Elle continue de chouiner. Encore. Encore. Encore. Tu te prends le front, les doigts de ta main libre tiquant de de pas pouvoir la faire taire. Mais qu'importe, tu l'avais déjà tuée. Cette pensée t'arrache un frisson et te fait déglutir. Tu inspires, expires, longuement, avant de te retourner et de la regarder. Pourquoi. Elle avait toujours un pourquoi. Elle avait toujours une question de trop à poser, une information à arracher. Les mâchoires serrées, tu l'observes, elle puis son ami qui, si tu ne te retenais pas, aurait sûrement fini en brochette.
Sauf qu'elle était là et qu'elle pleurait déjà assez. Ce n'était pas la peine qu'elle commence en plus à hurler, tu finirais par lui arracher la gorge de tes crocs. Mauvaise pensée. Tu soupires.
« Je l'aimais. »
D'un coup, la tension de tes muscles s'étaient relâchées et ton regard apaisé. Les yeux rivés à tes pieds, la gorge brûlante et le palais dévoré par l'amertume et les regrets, tu semblais perdu à travers tes doutes. Quelle était ta réalité ? Celle que tu l'avais aimée.. ou celle que tu l'avais tuée ? Tout ça n'avait été qu'un rêve. Un bref souvenir, rongé par le sang et la brume, embrasé par les flammes d'un désir trop profond d'oublier.
« Et tu lui ressembles. Beaucoup. Un peu trop, sûrement. »
Sauf que Melissa était belle, douce, charmante, riante, chaleureuse et des tas d'autres choses qui, chaque fois que tu y pensais, te ravissais encore un peu de ce qu'il te restait d'âme. La demoiselle qui te faisait face, elle, n'avait rien de tout ça. Elle chouinait, posait des questions idiotes et se recroquevillaient sur elle-même telle le déchet qu'elle était. S'il y avait eu une poubelle, elle aurait été son lit. Mais qu'importe, elle n'était pas réelle.
« Seulement physiquement. Sincèrement, en plus d'être conne, t'es salement chiante. Elle, elle était parfaite. »
Coeurs : 62 Messages : 379 Couleurs : #22BB9D & Darkgoldenrod J'ai traversé le portail depuis le : 07/09/2014 et on me connaît sous le nom de : Misha Mon nom est : Melissa-Sirius Ramsey Harrison, dite "Tia". Actuellement je suis : perdue. Il paraît que je ressemble à : originaux (glumish+yuumei) & Emily Rudd (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : Skullkid bae ♥ (vava) + myself (signa+gifs profil) + MISS AMAZING ♥ (gif signa)
Re: HURT» Tia - Jack | Sam 08 Nov 2014, 22:11
I don't no the word "love"
Il s’irrite de plus en plus, elle baisse la tête, fixant de son regard délavé le sol poussiereux. Elle n’osait plus rien dire, elle n’osait ouvrir la bouche, de peur qu’il lui arrache la langue, qu’il lui fasse du mal. Elle sentait les muscles fins de son affilié se presser contre elle à travers ses vêtements, et du bout des doigts, effleurait le sol froid, aussi glacée que la neige hors de la maison. “Je l'aimais.” Sirius relève les yeux, fixant le jeune garçon. Il l’aimait. L’amour? Une vague notion. Quelque chose dont on lui avait parlé, mais qu’elle n’avait jamais vécu. Joie et souffrance à la fois, avoir envie de sourire et hurler, pleurer de bonheur et de tristesse. Elle ne savait pas ce que ça signifiait; ce n’était pas quelque chose de concret, ce n’était pas expliqué dans les livres. Et, si c’était pour avoir aussi mal, être aussi follement amoureuse à en perdre la raison et toute logique que l’on ait créé, le coeur meurtri dans une douleur pourtant si plaisante, elle préférait ne jamais tomber amoureuse. particulierement si c’était pour finir comme lui, comme elle, l’autre petite brune aux yeux verts, celle qu’il avait aimé. Morte ou glacial? Sirius ne preferait pas avoir à choisir. “Et tu lui ressembles. Beaucoup. Un peu trop, sûrement.” Elle le fixe de ses yeux, où ses étincelles de bonne humeur s’étaient légèrement évaporées. C’était ce qu’elle avait cru comprendre, ce qu’il laissait entendre. Involontairement, elle faisait comme elle; mais l’autre était morte. Et la petite ne voulait pas finir comme elle. Elle n’avait jamais vraiment réflechis à la mort, tout ces trucs de philosophies qu’elle laissait bien aux philosophes et préférait se promener avec Krig. Elle n’avait connu qu’une seule mort, et elle était survenue naturellement; les autres, elle savait au plus profond d’elle-même que son frère se passait bien de les lui annoncer. “Seulement physiquement. Sincèrement, en plus d'être conne, t'es salement chiante. Elle, elle était parfaite.” Elle baisse la tête, gonfle les joues. Évidement, quand on aime quelqu’un, cette personne est parfaite. Toujours. L’objectivité était un concept qui disparaissait totalement lorsqu’un tel sentiment arrivait; mais ça, elle ne pouvait pas le savoir, elle n’en avait aucune idée, de ce que c’était vraiment, de la manière dont toute la logique pouvait n’être qu’un vague souvenir. Elle se frotte les cheveux, puis commence à les coiffer distraitement, passant les mèches de cheveux entre ses longs doigts pâles aux ongles vernis de vert pomme. “Mmh.” Elle marmonne vaguement, tandis que Prongs se relève avec agilité sur ses longues pattes et appuis de petits coups secs sur les épaules de la demoiselle pour la forcer à se relever. Sans trop savoir pourquoi, elle obéit, lançant un regard assez indifférant par la fenêtre, par delà laquelle la neige tombait jusqu’à l’horizon, tellement violemment que les maisons d’un village proches étaient à peine visible. Elle n’avait aucune idée de la manière dont elle partirait, son dernier espoir restant le jeune homme. Et si jamais il s’énervait, s’enfuyait? Son coeur se glace à cette pensée. Elle ne pourrait pas rester ici pour toujours, et lui, bien qu’elle l’avait soigné du mieux qu’elle pouvait, ne tiendrait pas longtemps ainsi. “Désolée d’être, conne, chiante ou tout ce que tu veux. C’est pas comme si tu m’as laissé l’occasion d’être gentille.” Il y avait une douceur dans sa voix qui ne pouvait pas laisser penser qu’elle avait de mauvaises intentions. Qui transformait une phrase cassante en une réplique calme et apaisante. Reprenant un certain calme, tout en caressant frénétiquement le pelage blanc du cerf, elle laisse son regard se mouvoir entre la fenêtre, la porte et le garçon. Pourquoi devait-elle être mêlée à tout ça? Parce qu’elle avait trébuché sur un corps inerte? Parce qu’elle avait osée parlé? Parce qu’elle était brune aux yeux verts? Elle ne savait plus très bien où elle en était. Un faible sourire tord ses lèvres, brisant son visage voilé d’une sorte de tristesse mélancolique. Elle baisse les yeux vers son cerf. “Viens, Prongs, on ferrait mieux de rentrer.” Sa voix rocailleuse s’était brisée sur les dernières syllabes, qui sonnaient comme un abandon à la fatalité, comme une fuite au champs de bataille. Il n’y avait rien à gagner à resister, rien à perdre se s’enfuir, même si c’était une fissure dans son entêtement, une blessure à son ego. Une griffure à son âme que de fuir le champ de bataille. Ses doigts se serrent sur son pelage. Elle a peur de fuir. Elle a peur de partir.
Sous sa frange noire et à travers ses yeux émeraude la peur s'éteint mais jamais ne disparait. Dans sa pureté et sa beauté elle fleurit et se fane au même moment, sourit et puis tremble. Chacun de ses pas t'est un spectacle, elle semble se parodier devant tes yeux sans jamais n'en perdre la moindre valeur. Dans son élégance elle trébuche et dans sa joie elle pleure. Du bout des lèvres son souffle lui échappe et chaque fois te donne envie de l'étouffer. Putain de sociopathe. Du bout de tes doigts tu grattes ta joue lorsqu'elle te répond vaguement, sans but précis sûrement, les yeux dans le vide. Instable. Rien qu'un peu et elle tomberait, juste un souffle et elle basculerait. Sauf qu'elle s'en va.
Tu serres les dents et t'approches rapidement, dans un élan d'instinct, comme pour la rattraper. Qu'est-ce qui te prenait ? Autour de toi tu revois les gens applaudir chacun des coups qui la blessent, tu revois leurs sourires de la voir mourir. Tu avances, le cœur bondissant dans ta poitrine que tu aurais voulue de pierre et finit par lui attraper le poignet, violemment, comme si elle avait déjà été mise au bûcher. Tu reviens à la réalité lorsque la neige te donne froid. La porte derrière toi se referme et la neige autour de vous vous évite sans jamais vous frôler. Tes cils viennent caresser le haut de tes joues lorsque ta main resserre son emprise sur son poignet.
« Tu danses ? »
Vide de sens, elle balance, vides de sentiments, dansants, tu la fais valser, la rattrape d'entre tes doigts et la laisse finalement tomber, tête la première dans la poudreuse, un maigre sourire naissant du coin des lèvres.
« Et voilà t'es trempée et pleine de boue. C'est con. Fallait pas partir. Je t'avais dit que dehors était dangereux pourtant.. »
Tu te ravises vite et ranges ton presque-sourire en la regardant. Tu t'accroupis devant elle et, comme pour t'excuser, te mets à essuyer son visage. Finalement, si elle ne te frappait pas ou ne te tirait pas les cheveux, ce n'était pas drôle, pas vrai ? Tu penches la tête et passes une main dans ses cheveux. Fragile et pourtant si forte. Au plus tu l'enfermais, au moins elle était enfermée. Comment faisait-elle ? Mauvaise pensée.
Coeurs : 62 Messages : 379 Couleurs : #22BB9D & Darkgoldenrod J'ai traversé le portail depuis le : 07/09/2014 et on me connaît sous le nom de : Misha Mon nom est : Melissa-Sirius Ramsey Harrison, dite "Tia". Actuellement je suis : perdue. Il paraît que je ressemble à : originaux (glumish+yuumei) & Emily Rudd (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : Skullkid bae ♥ (vava) + myself (signa+gifs profil) + MISS AMAZING ♥ (gif signa)
Re: HURT» Tia - Jack | Sam 06 Déc 2014, 22:22
Don't know what thinking when you do that
Elle hésitait. Elle hésitait à partir, mais elle avait pris sa décision: alors elle marche, elle marche sur le plancher, vers la porte. Qu’esperait-elle? Qu’il la laisse partir ou qu’il la ratrappe? Elle ne savait pas elle-même, elle ne savait plus grand chose. Elle s’avance toujours plus près de la porte, tend sa main, attrape la poignée, la tourne. Il l'attrape. Violemment. Elle n’a pas le temps de se retourner, il la pousse par la porte, le froid l’enveloppe d’un coup comme une vague d’eau glacée sur la nuque. Les dents claquent une petite seconde avant qu’elle ne sert la mâchoir, son regard emeraude fixé sur le visage du jeune homme. Il sembait absent; elle ne savait pas qu’il était conscient de ce qu’il faisait, ni même si il savait que son poignet la faisait souffrir. Encore. “Tu danses ? ” Clignant des yeux, elle ouvre la bouche. Mais il la fais valser, trop bien pour que ça soit vrai, trop glacé pour que tout soit réel. Il mène la danse quelques secondes, elle suit naturellement, comme si danser lui demandait autant de concentration que de respirer. Il la fait danser. Il la fait tomber. La poudreuse saute légèrement au choc, lui retombant dans ses cheveux, comme des étoiles dans un ciel noir. Elle n’esquisse même pas une grimace, elle ne sent rien, elle fixe le ciel invisible à travers les nuages blancs de neige, à travers la tempête de flocons qui s’abattaient encore autour d’eux. “ Et voilà t'es trempée et pleine de boue. C'est con. Fallait pas partir. Je t'avais dit que dehors était dangereux pourtant.. ” Elle se redresse, tente d’ignorer la douleur à son bassin, s’asseyant sur les fesses et fixe le sol d’un air boudeur. C’était lui. Il l’avait fait exprès, tout ça pour, encore, avoir raison, pour, encore, la mettre en tord et la ridiculiser. Si seulement c’était pour ça. Il ne voulait pas la laisser partir, et elle, elle ne savait pas comment réagir. Comment réagir face à lui, à son comportement, ses paroles blessantes qui percent peu à peu sa coquille protectrice qu’elle s’était faite, il y a bien longtemps, pour protéger son coeur. De tout. “...mmh.” Nouveau faible grognement. Lui se baisse. Il s’accroupit devant elle, elle redresse vaguement son visage, sans quitter des yeux les flocons au sol. Et il passe sa main sur sa joue. Elle cligne des yeux et le regarde, surprise, constatant qu’il lui essuie le visage. Elle déglutit. Elle s’attend tellement à sentir ses ongles sur sa peau, ses doigts s’enfoncer dans son visage pâle. Elle s’attend à beaucoup de chose, mais pas au coté de sa main lui frotter la joue, et ses doigts s’enfoncer non dans sa peau, mais dans sa chevelure. “... Pourquoi tu fais ça ?” Ses mots claquent dans sa tête, elle le regarde avec un calme qu’elle tente de contrôler. De quoi parlait-il? Pourquoi faisait-elle quoi? Tentait de partir? “Pourquoi j’essaie de partir?” C’était comme un murmure. Plus doux qu’un murmure, une caresse. Elle n’avait pas besoin de hausser la voix pour qu’il l’entende, il n’était pas à plus de cinquante centimètres d’elle. Trop proche. Son regard parcours ses joues, son nez, ses lèvres, reviennent se planter dans ses yeux. Elle sert la neige dans sa main, voyant du coin de l’oeil Prongs se redresser - il avait dut être projeté en sortant de la petite maison. “Parce que...tu me traites comme...je sais pas, moi, je suis pas elle! Pourquoi est-ce que je devrais supporter…ça parce que je lui ressemble? J’ai rien demandé...” Sa voix s’était à nouveau brisée, coupée par les larmes qui menaçaient de monter. Elle se mord la lèvre, tourne le visage, son visage affichant clairement son air blessée. Elle ne laisse qu’échapper une dernière petite phrase, d’une voix à peine perceptible. “Et tu m’as fais mal aux hanches.”
Quand ses mains se glissent entre les tiennes et que ses yeux t'emportent vers une hypothétique liberté à laquelle tu pensais croire et quand sous les lumières de votre fleurissante éternité tu danses, tu te sens revivre. Sa douceur te fait voyager et de sous ses longs cils noirs te regarde-t-elle, elle te ravit. Pourtant, tu la lâches et la laisses heurter le sol brutalement. Sans délicatesse, tu t'en moques. Sans douceur, tu la laisses courber son dos. C'était si beau. Tu ne souris pas mais y penses vaguement. Tu ne ris pas mais sens ton diaphragme se détendre. Ses pupilles se plantent dans les tiennes et tu te retrouves muet. Du bout des doigts tu lui effleures la joue mais jamais l'envie de lui écorcher la peau ne te vient.
Ta victime était belle, ce soir. Le crime n'aurait pas été si gai, si elle n'avait pas été si faible.. et pourtant si forte. Chaque fois que tu sembles la détruire elle se reconstruit. Chaque fois que tu lui brises ses convictions, elle s'en créé de nouvelles. Chaque seconde un peu plus, elle repousse ses limites et franchis les tiennes, comme pour te prouver qu'elle était plus forte que toi. Elle était plus forte que toi.
Elle souriait lorsque tu lui tournais le dos. Elle riait lorsqu'on lui racontait une blague. Elle dansait lorsqu'on lui prenait la main. Jamais ne s'arrête-t-elle de respirer, de vivre. Dans sa douceur elle te complétait, dans sa tendresse elle te ravissais et dans sa grâce elle te détruisait. Même pleine de boue, tu ne pouvais t'empêcher de te sentir trop sombre à côté de sa lumière si belle. Tu détestais ça. Plus encore qu'elle te reproche de lui avoir fait mal. Alors pourquoi te sentais-tu coupable ? Crétin.
Lentement, tu descends tes yeux sur ses hanches. Se relèverait-elle, si tu ne l'aidais pas ? Avais-tu vraiment envie qu'elle se relève, au fond ? Tu lui tends tes deux mains, doucement. Lorsque sa peau vient effleurer la tienne, tu glisses tes doigts entre les siens et la tire vers toi, la retourne pour la plaquer contre le sol, dos dans la neige. Sans aucune douceur, une main prête à lui arracher la peau, l'autre tenant une de tes lames, pointée sur la bestiole qui avait aussitôt accouru.
« Comme ça au moins tu t'échapperas plus. » Tu marques une pause, fermant les yeux l'espace de quelques longues secondes. « Je pourrais te tuer. Là, maintenant. »
Planté dans ses yeux ton regard sombre, tu restes les genoux dans la neige, le bout de tes cheveux effleurant son front. Ton souffle glacé caresse tes lèvres et s'échoue sur sa peau, hésitant. Ses émeraudes te fixent et t'effraient. Qu'elle ne pleure pas, surtout pas à cause de toi, pas encore une fois. Tu serres les dents et lance ta lame dans la neige, l'y plantant, laissant le bout de tes doigts s'égarer sur son visage. Trop frêle. Trop fragile. Trop jolie pour être détruite. Tu lui griffes doucement la joue, à peine de quoi lui laisser la marque de son passage une demi seconde avant qu'elle ne s'efface.
Tu soupires. Incompréhensible. Toi-même tu ne comprenais pas pourquoi tu étais comme ça, pourquoi avec elle et surtout pourquoi aussi sincère. Elle révélait en toi quelqu'un que tu n'aurais jamais voulu connaître. Quelqu'un de si faible qui, en la regardant, s'imaginait pouvoir l'atteindre. Trop lointaine, beaucoup trop belle. Crétin.
« T'es belle, quand t'as l'air bête. »
Coiffée par la poudreuse et le froid, elle t'échappe, te glisse entre les doigts, encore une fois. Tu serres les dents et te relèves, lentement, comme pris par une certaine tristesse. Tu ne la laisses pas se relever et la prends par les jambes et les épaules. Elle était au moins assez petite et légère pour que tu parviennes à la porter, c'était déjà ça.
« Alors, tu comptais aller où, toute seule, princesse ? »