héra&diane ••• piano is all i need.

PIANO IS
ALL I NEED

Diane poussa la lourde porte en bois de la taverne. On lui avait qu'en son sein se trouvait un vieux piano à queue, un piano. Piano. Il ne fallait que ce mot pour la rendre de bonne humeur. La jeune vampire était heureuse, cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas effleuré les touches noires et blanches du bout de ses doigts fins, cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas fait teinter une mélodie douce sur un instrument. La taverne était remplie et puait l'alcool ainsi que l'humidité. Les hommes se retournèrent à son arrivée, comme si ils sentait qu'une femme venait d'entrer. Ils se retournèrent ensuite et revinrent  à leurs jeux de cartes, grommelant, c'est une fillette. Ces remarques n’échappèrent pas  à son oreille et elle prit quelques secondes de pause afin de scruter les environs. Des hommes, bourrés pour la plupart, et les femmes présentes étaient soit aussi féminines qu'un éléphant soit déjà embêtée par un groupe d'homme. On aurait dit des animaux.

Elle s'avança, légère et fine, telle une gazelle ou un faon, fragile et timide. Ses yeux rouges, synonymes de tueur, ainsi que son visage fermé et froid permettaient aux peu d'hommes encore partant pour aller lui parler, de ne pas s’exécuter. Elle n'était pas là pour draguer ou avoir une aventure d'un soir, mais bien pour jouer.

Le piano était au fond de la taverne, bien caché sur une scène miteuse. Elle monta une à une les marches de bois qui grinçaient, le plancher semblait pouvoir s'effondrer sous son poids à chaque instant. Et pourtant, il semblait que ce vieux plancher voulait se voir utilisé de nouveau et était donc près à supporter le poids de la jeune pianiste.

Diane ouvrit le piano, un son sec retentit. Quelques hommes se retournèrent en entendant cela puis reprirent leur occupation. Elle ajusta les plis de sa robe, s'assit sur le siège, mit son pied droit sur la pédale et posa ses mains sur le clavier. Que jouer ? Du classique ? Non, trop ennuyant. Du moderne ? Savait-elle encore en jouer ? Une de ses compositions ? Aucune idée, elle les avait toutes oubliées... La jeune vampire se laissa envahir. Non pas par sa folie, mais par son talent. La première note retenti, lourde. L'instrument était parfaitement accordé et semblait avoir attendu la musicienne toute sa vie. Elle jouait, jouait.

Tout d'abord, le rythme fut lent et les notes se perdaient dans le brouhaha de la taverne, comme si un son aussi mélancolique n'avait pas de place dans ce lieu de joie et de jeux. Diane continuait, peu importe qu'on l'écoute ou non, elle n'était pas ici pour se donner en spectacle. Les notes, des noires, des blanches, des accords, leurs noms, elle n'en avait rien à faire. C'était son don. Ses doigts couraient de droite à gauche, alternants les accords tristes et les accords joyeux, comme elle se plaisait à les appeler. Quelques notes grinçantes se glissaient de temps en temps mais elles se retrouvaient noyées. La mélodie fut de plus en plus joyeuse, rythmée. Elle racontait une histoire, l'histoire de Diane. Une après midi, à la bibliothèque, elle lisait un livre. Un livre de conte. Les notes parlaient pour elle.


La jeune fille appuya sur la dernière note, qui se prolongea. Puis. Plus rien, un silence. Tout le monde l'écoutait et même ce vieillard bourré près de la fenêtre avait arrêté de compter ses doigts pour l'entendre. Diane baissa les yeux et ferma le piano. Lentement elle se leva, fit volte face et alla se réfugier derrière les rideaux de la scène, bien trop timide pour assumer tant de regards. Elle resta là, à attendre que les discussions veuillent reprendre, ce qui ne tarda pas à arriver. Elle allait s'empresser de sortir quand une jeune femme aux cheveux blonds entra dans sa « cachette » et lui adressa dans un sourire :
«  Tu joues bien petite. »

Elle attrapa un cajon et invita Diane à s'asseoir, ce qu'elle fit par politesse. Elle mit ses deux mains sur ses cuisses et serra les plis de sa robe, effrayée.

« Ca fait longtemps que tu joues ? Tu t'appelles comment ? »

Elle s'assit aussi sur un autre cajon, la discussion promettait de s'éterniser.

« Je suis Héra, tu dois sûrement me connaître »


Cette femme semblait sûre d'elle, elle croisa les jambes et laissa un blanc.  Depuis combien de temps jouait-elle ? Elle n'en avait aucune idée. Cela faisait plus de 150 ans qu'elle n'avait pas toucher  à un piano ; déjà. Comment s'appelait-elle ? Dans son intérieur, une voix la suppliait de dire qu'elle se nommait Alice. Mais Diane ne se sentait pas de mentir, pas à cette femme au regard doux et ferme. Un regard qui inspirait l'autorité et pourtant qui se voulait bienveillant. Héra... Héra... laissez Diane réfléchir deux secondes... Elle pensa au cours de Ruth, Héra... La reine des Dieux.. La reine des Dieux ?! Il fallait donc se conduire avec obéissance.. mais comment faisait-on, déjà, pour se conduire comme tel ? La jeune vampire ne savait plus rien. Elle était tellement stressée qu'elle aurait été incapable de répéter ses tables de multiplications, et Dieu sait combien de fois elle les avait récitées, ces foutues tables de multiplications !

« … Je ne peux vous mentir, je ne sais pas du tout depuis combien de temps je joue... Là je sais que ça au fait au moins un siècle et demi que je n'avais pas retouché  à un instrument... Ca a du vous sauter dans l'oreille, toutes ces notes fausses qui parsemaient la mélodie non ? Si vous voulez, j'essaierais de faire mieux la prochaine fois, on se doit de tout faire bien devant la reine des reines, non ? Excusez-moi, je ne suis pas sûre de ce que je dois faire ou vous dire, c'est la première fois qu'une personne aussi importante vient me voir... Si je me comporte-mal à votre égard, sachez que ça n'est en rien volontaire, mais je... je n'ai jamais parlé à la Reine des Dieux ! Oh, et moi c'est Diane. »

Diane baissa les yeux, soumise et totalement paralysée. Comment se comporter face à une dame aussi importante ? Elle le savait, en un claquement de doigt, elle pouvait lui faire vivre un enfer encore pire que l'enfer qu'elle vivait tous les jours depuis une centaine d'année. Un enfer pire. La jeune vampire frissonna à cette idée. Comment pouvait-on faire pire ?

PIANO IS
ALL I NEED

Héra releva la tête de la jeune vampire qui toute honteuse avait préféré éviter son regard. A sa grande surprise, elle ne la disputa pas, non, elle la complimenta. Cela faisait si longtemps. Des maux doux, qui venaient s'appliquer sur son petit cœur encore tout meurtrit. Des maux doux, qui venaient du cœur. La reine de reines n'était pas si méchante. Généralement, quand le mot « Héra » était sur les lèvres, c'était pour en dire du mal. Sa colère était redoutée et la population entière en avait peur. Néanmoins elle se comportait comme un ange avec la jeune Diane et la vampire voulait lui rendre au centuple cette gentillesse. Elle ne se comportait pas comme une maman ou comme une sœur, non, elle se comportait comme un ange. Ses paroles douces permettait à la jeune vampire de se sentir en sécurité ainsi qu'apaisée.

La déesse tira légèrement le bras de la jeune fille, elle était tellement fine et légère, n'ayant pas encore récupéré entièrement, qu'il suffisait de peu pour la faire bouger. Elle avait effectivement repris du poil de la bête depuis son petit séjour chez Haylei, elle avait bien pris dix kilos (elle faisait avant 30 kilos pour un mètre soixante, la vampire était donc en anorexie effrayante). Sa santé s'était améliorée mais elle demeurait fragile. On pouvait facilement deviner qu'un coup violent lui fracturait les os en mille morceaux. Mais personne n'aurait l'idée de faire une telle monstruosité hein ? Elle se faisait de toute façon bien assez mal toute seule.

La déesse l’emmena un peu plus loin, dans un couloir sombre qui sentait le renfermé, mais contre toute attente, cela avait son charme aux yeux de la mordue et elle aimait particulièrement l'ambiance calme qui régnait. Effectivement seulement un bruit sourd et bas arrivait jusqu'à ce couloir, et il suffisait de hausser un peu le ton pour faire taire ce bruit et le noyer au milieu de nos paroles. Ce lieu sentait le paradis.
Son interlocutrice marqua un vieux morceau de bois du nom de « Diane » et annonça alors :
« Je demanderais à ce qu'on fasse rénover cette loge. Dorénavant, je veux que tu joues tous les soirs ici. Ce serait dommage pour toi de partager ton talent avec les habitués de cette taverne, je suis sûre que tu attirerait beaucoup de monde, Diane. Je vais aller parler au gérant, il acceptera sûrement. »

Elle la laissa ici, à contempler les murs faits de vieilles tapisseries. A certains endroits elle semblait se décoller doucement, laissant entrevoir des lattes de plancher. Elle se demandait pourquoi on mettait du parquet sur les murs, après tout quelqu'un de normalement constitué ne marche pas sur les murs. Enfin, chacun sa manière de se déplacer, le serpent rampe, Diane marche un pied avant l'autre (et non pas un pied après l'autre) et ici, il y a des gens qui marchent sur les murs.
Quelques minutes et engueulades plus tard, Héra revint toute sourire. Elle lui annonça alors qu'elle avait négocié une représentation tous les deux soirs avec le patron. Quoi de plus beau ? Diane en avait les larmes aux yeux. Il suffisait de peu pour l'émouvoir, mais cette fois-ci elle était à l'apogée de son bonheur. Pouvoir jouer, si souvent ! Oh, quel si beau cadeau ! Encore plus que tous les cadeaux de Noël qu'on a pu lui offrir jusque là ! Et en plus, ça n'était même pas noël !
« Il va vraiment falloir faire quelques rénovations. Oh, et le gérant m'a dit que tu pourrais commencer dès lundi prochain. »

Quel jour on était ? Diane ne le savait nullement. De toute façon il lui suffisait de sortir pour le demander au premier passant, ça n'était en rien un problème. De nouveau la déesse s'assit et croisa les jambes. La vampire fit de même, et la regardait avec un air curieux, cette innocence propre aux enfants. La fillette a été noyée dans le monde des adultes et cependant elle a gardé cette bulle d'innocence et de gentillesse qui flotte en elle.

Elle ne savait que faire. Bouger ? Parler ? Jouer ? Il ne lui semblait pas qu'Héra souhaitait faire de la marelle, alors elle exclu cette idée de son esprit d'un revers de pensée. Elle entremêla ses doigts, signe de stress, et prit la parole :
«Je sais pas trop comment vous remercier... Je crois pas que dans ce cas il est coûtume de dire juste merci. Vous voulez un cadeau ?  »
Les cadeaux. Diane aimait en faire. On dit toujours qu'il est plus facile de donner que de recevoir, à contrario Diane aimait bien les deux. Elle continua son discourt :
« Dites, pourquoi les gens ils vous craignent ? Je comprends pas, ils se trompent ? Tout le monde a le droit de se tromper bien évidemment. Non que je doute de votre gentillesse, parce que vous êtes un peu comme un ange mais en moins blanc, mais ça m'intrigue. Vous en pensez quoi vous ? »

Ah Diane. Cette langue qui devrait des fois rester dans sa poche au lieu de se lancer sur des chemins de roses épineux. Mais bon, on peut encore lui pardonner. Dans un sens, « ça n'est qu'une enfant ».

PIANO IS
ALL I NEED

« Pourquoi les gens me craigne ? T'es une drôle de fille tu sais. Peut-être parce que normalement je suis une méchante vicieuse profiteuse et froide ? Ah Diane, l’ignorance est une bonne chose, reste ainsi.  »

Diane pencha la tête vers la droite, sceptique. Elle se demanda quelques secondes si elle avait dit quelque chose de mauvais. Après une vive réflexion, elle eut sa réponse : non. Il fallait mieux demander aux gens réellement de ce qu'il en était. Certes, Héra n'avait pas l'air d'être ironique en prononçant ces qualitatifs peu joyeux. Mais qu'importe, Diane l'aimait bien, cette femme. Diane, elle était gentille, on se demande pourquoi. Elle continuait intérieurement à croire en l'être humain, aussi horrible soit-il. Les Dieux étaient-ils plus horribles que les humains ? Ou même, pouvons-nous dire que Diane elle même était humaine ? Dans un sens morphologique du thème, dans un sens racial du terme, non, elle ne l'était plus. Dans un sens mental, elle était encore cet animal. Elle ressentait des émotions comme tout le monde, et sa vision du monde correspondait à celle d'un être humain.

Héra fit le tour de la pièce et la jeune vampire la suivit des yeux avec attention. La déesse lui attrapa son poignet et n'eut pas vraiment besoin de faire un grand effort pour la soulever de sa chaise. Diane la suivait sur ses pas, obligée de rester derrière elle puisque de toute façon elle ne bénéficiait d'aucune force assez puissante ne serait-ce que pour se dégager.

Elles arrivèrent dans la taverne, le bruit sourd, l'ambiance humide et alcoolisée rentra d'un coup dans ses narines et elle sentit son cerveau cogner dans sa boite crânienne. Elle respira un bon coup puis s'assit à côté d'Héra qui ne lui avait pas laissé le choix.

« Salut. Elle s'est Diane, moi on s'en fout. Elle va jouer du piano tous les deux soirs ici, j'aimerais qu'elle fasse connaissance avec sa clientèle régulière. »

Diane leva la tête et fixa les occupants de cette table uns à uns. Que des hommes. Ca ne la dérangeait pas pour autant, elle n'était pas masochiste ou je ne sais quelle autre connerie. Ils la dévisagèrent avec curiosité, pendant quelques secondes, et passèrent à Héra. Elle était belle Héra, elle avait des formes et de la poitrine, et derrière son air sévère il y avait une femme, une belle femme.

« Pourquoi c'pas toi qui joue, hein ? On a b'soin d'vrais femmes ici » dit un ivrogne salement amoché en fixant Héra (sa poitrine pour être exacte), nez rouge et rengaine molle.

Diane se leva, dans toute la splendeur qui lui allait si bien, dans la puissance qui émane d'un vampire, posa doucement sa main sur la table et se pencha légèrement. Elle parla lentement, détachant ses mots comme pour se faire comprendre de tous.
« Ca n'est pas en dépit d'apparence que tu es femme, avant de juger les gens sur leur physique, maîtrise d'abord le tient.  -Elle  désigna du regard l'homme tout entier. Héra avait jeté cette fillette dans un monde de rustres, dans une arène dangereuse et monstrueuse. Et pourtant, l'ignorance aidait la vampire. On l'avait toujours préservée des méfaits de l'alcool et de ceux qui en consomment, elle ne savait pas ce qu'elle risquait.

« Tu t'crois fière avec tes longue phrases là ?  Dit l'homme après avoir réfléchit durant une dizaine de secondes au sens de la phrase, il cracha sur la table.
-Vous sentez-vous fier avec ces phrases si peu courtoises à mon égard ? Répondit Diane. Sa mère aurait pu être fière d'elle. Elle se comportant en femme, forte, droite. Pourquoi Diane avait-elle acquit autant d'aisance ? Elle avait confiance, en cette déesse. Seule, tous ces regards l'auraient traumatisée, elle se serait recroquevillée en attendant que la taverne se vide. Là s'était différent, elle était en compagnie, et elle était sûre que celle-ci l'aiderait si elle avait un problème.
Un autre homme, moins amoché -ou plus intelligent- se leva face à Diane et la regarda dans les yeux :
-Et vous pourquoi vous imposez-vous ici ?
-Parce que c'est un lieu libre ici ? Répondit-elle sans sourciller.

Il se rassit, Diane, en peu de temps, avait réussi à imposer le respect. Sauf pour le mec  là bas au fond qui était tellement bourré qu'il peinait à comprendre la phrase de la Déesse.

Diane se rassit sur son siège inconfortable, croisa les bras et posa son menton dans le trou qui s'était alors formé, elle regarda tour à tour les hommes de la table dans les yeux avant de demander :
-Vous opposeriez-vous au fait que je joue ici un soir sur deux ?
-Non, dit l'intelligent.  
Etait-ce parce qu'il savait que Diane ne resterait pas anorexique ? Ou alors parce que tout simplement elle était femme et que celles venant ici étaient d'une laideur inimaginable, provoquée par l'alcool ? Ou parce que la vampire imposait le respect, malgré sa déficience mentale ? Ou alors tout simplement parce qu'elle était Diane, et que sa détermination était visible sans qu'elle ait à parler ? Nous ne le serons jamais, tout ce que nous pouvions constater c'est que la présence masculine ne ripostait pas tant que cela face  à une présence féminine un jour sur deux.  

Soudain, un bruit de chaise qui s'écrase au sol : une bagarre venait d'éclater. Les belligérants n'étaient que deux êtres magiques salement amochés, à vue d'oeil un mage et un démon. Le gérant de la taverne fit alors signe à Héra et Diane de partir en leur désignant la porte. Dans le cerveau de tous, une femme était faible. Diane se leva alors, ayant peu l'habitude de désobéir, prit la main d'Héra et se dirigea vers la lourde porte en bois. Alors qu'elle allait ouvrir la porte, un verre arriva sur sa tête et la fit tomber au sol, tellement le coup était puissant -ou Diane faiblarde. Contre toute attente, la totalité des « habitant » de la table à  laquelle Diane et la déesse était se leva et vint vers elle pour l'aider à se relever. Etait-elle devenue la chouchoute de ce groupe de mâle en mal de compagnie ?  Bon, la totalité, toute la totalité sauf l'ivrogne là bas qui tente encore de comprendre la première phrase d'Héra en la ruminant dans tous les sens.
Diane se releva doucement, puis le plus amoché de tous désigna une dernière fois la porte :
« Dehors, c'pas pour les gonzesses ici, sauf un soir sur... -Il compta sur ses doigts- Deux. »

Diane lui sourit aimablement, prit de nouveau le bras d'Héra et sortit alors.

Une fois dehors, les rues étaient sombres et on entendait des cris venant de la taverne. Ni une, Ni deux, Diane sauta au cou de la déesse comme elle avait coutume de le faire et après lui avoir fait un gros câlin, elle se dressa devant elle, les moins jointes devant ses cuisses, et annonça alors dans un sourire:
« Il faudrait que je trouve votre cadeau alors ! Un jour il faudrait que vous viendriez me voir, parce que ça risque d'être compliqué par la poste... ! »

Sur ces mots, elle se retourna et marcha alors vers chez elle. Un peu expéditif comme au revoir, certe, mais on ne pouvait faire plus clair.