La terre a mit son sombre manteau de nuit, tout est noir, éclairé seulement de la lumière argentée de la lune, seul erre dans les rues les quelques ivrognes désœuvrés, triste population de la nuit qui s'anime comme des êtres perdus. Pareil à ces gens, je traine sans but dans la ville, prêtant à peine attention à ceux que je croise. Tous des dépravés sans intérêt ne pensant qu'à noyer leurs problème dans l'alcool. Je progressais dans les rues, ne cherchant rien en particulier, marchant pour le plaisir de marcher, ni plus ni moins.
Soudain, une silhouette différente des autres, féminine, une frêle jeune femme qui tremble de froid, je la dévisage, m'inquiétant pour elle, elle a les yeux humides, aurait elle pleurée ? Je m'arrête à quelques pas d'elle, lui souriant gentiment, ne pas la brusquer surtout, la pauvre fille avait l'air perdue. Je tends mon esprit vers le sien, elle m'a remarqué elle aussi, et elle ne semble pas rassurée, mon état de loup garou est il à ce point visible, ou son inquiétudes est tout autre ? Au sol, devant elle, un petit écureuil s'avance bravement vers moi, seul rempart entre la jeune et moi, je souris, Minami n'en ferait qu'une bouchée si elle avait été là. Je relevais la tête vers la jeune femme, biche perdue et effrayée dans la population présente qui n'est guère rassurante la nuit. La rassurer, ça serait une idée tiens, qui pouvait elle bien être ?
Bonsoir, vous êtes perdue ?
Question simple, sans ambiguïté, j'espérais qu'elle aurait moins peur en parlant un peu, visiblement oui, elle était perdue, et il faisait plutôt froid pour quelqu'un vêtu comme elle, à moins qu'elle n'aime le froid, sinon c'était la pneumonie assuré avec cette température, il faisait si froid que mon souffle se condensait, faisant des petits nuages de vapeur quand je parlais. Si elle prenait peur que ferais je ? J'en avais strictement aucune idée, je la laisserais surement partir, mais que deviendrait-elle ?
Je peux peut-être vous aider ?
Elle semblait perdue et vulnérable, si elle ne prenait pas peur je pourrais faire quelque chose pour elle, sinon bah tant pis, je m'accroupissais devant l'écureuil et lui tendais une main amicale, au risque de me faire mordre. Car certes l'animal est petit mais une morsure avait quand même de quoi piquer. Je parlais mentalement à l'animal en lui disant que je n'étais pas son ennemi et que je m'inquiétais pour sa maîtresse, je verrais bien sa réaction ensuite.