Le jeu du chat et de la souris

Qui a dit que la vie était simple ? Elle pouvait l'être mais apparemment pas pour  tout le monde. D'ailleurs, tu t'en étais bien rendu compte car tu passais ton temps à courir les rues en espérant pouvoir dépouiller la moindre personne, le moindre passant qui passait par là. Voleur, tu te conduisais cependant comme le plus parfait des gentlemans.
Quelques fois même, quelques hommes te jalousaient à cause de ton comportement avec les femmes. Cependant, tu ne faisais rien de plus puisque tu n'avais pas ce genre d'idées en tête. De plus, les hommes, les femmes, tu n'avais aucune préférence cela ne servait à rien de te jalouser ainsi. Aujourd'hui était un jour comme les autres, c'est à dire que tu parcourais les ruelles sombres. Tu te souvenais d'une jeune mage rencontrée dans un parc mais tu ne l'avais plus recroisé depuis.
Ton affilié, Miji, continuait à faire les quatre cent coups dans ton dos. Après tout ce n'était qu'un chaton donc il avait bien le droit de s'amuser de temps en temps et puis c'était le seul être vivant auprès duquel tu pouvais t'attacher car, d'habitude, tu ne t'attachais jamais à personne. Voleur solitaire, quelques fois cette situation commençait à te fatiguer.
Heureusement, la journée passa rapidement et la soirée ne tarda pas à commencer. La lune s'élevait à peine dans le ciel que tu te « mis en chasse ». Bien que les ratons laveurs ne soient pas de grands prédateurs, il fallait bien que tu te mette en chasse un instant ou un autre :

Shizoku : « Allez Miji en route ! Allons y ! »

Enthousiaste comme il l'était, Miji ne se fit pas prier pour te suivre dans ton aventure. Le seul problème était que cette petite créature était loin d'être discrète, contrairement à toi qui faisait à chaque fois de ton mieux pour ne pas te faire remarquer. Vissant ton chapeau haut de forme noir sur la tête, tu levas le regard vers la lune.
C'était étrange : tu n'étais pas un Loup mais tu ressentais quand même cet irrépressible besoin de hurler à la lune car tu avais l'impression que cela te calmerais mais tu te contins. Commençant par parcourir une nouvelle fois les rues sombres, tu fus rapidement contraint de t'arrêter :

Shizoku : « Miji ? Miji bon sang, où tu caches tu ? Tu sais bien que je n'ai pas que ça a faire de courir après un chaton ! Miji ? Allez montre toi, je te promets qu'on jouera plus tard mais pour le moment j'ai d'autres choses à faire ! »

Alala... Sacré chaton n'est ce pas ? Pourquoi l'avais tu pris sous ton aile alors ? Non en fait, la vérité était que tu n'y étais pour rien puisque c'était lui qui t'avais adopté après t'avoir pris pour une grosse souris. En même temps il était vrai que les ratons laveurs étaient des rongeurs et que les félins et les rongeurs étaient des espèces opposées.
Pourtant, avec Miji, le courant était relativement bien passé, ce qui était, encore une fois, assez étrange mais bon, du moment qu'il ne te poursuivais pas réellement pour faire de toi son prochain repas, tu appréciais cette compagnie même si, en ce moment, tu priais pour qu'il devienne un peu plus sage pour que tu n'ai pas à le chercher partout.
Soudain, au détour d'un regard, tu crus apercevoir quelque chose qui ressemblait à une fourrure blanche et, persuadé qu'il s'agissait de ton chaton blanc tu t'approchas. Malheureusement, tu ne te doutas pas encore qu'il s'agissait d'un autre animal bien plus imposant.
Comme quoi, on croisait vraiment de tout dans ces ruelles sombres...

Voilà que tu errais dans ces rues et pour quoi ? Pour filer une potentielle victime ? Non, pour essayer de retrouver ton petit farceur d'affilié qui était allé se fourrer tu ne savais où. Tu commençais légèrement à t'impatienter : en même temps tu n'étais pas venu ici dans le but de courir après Miji mais ce farceur de chaton avait décidé de jouer à cache cache avec toi et tu étais obligé de jouer avec lui même si l'envie n'était pas vraiment là.
De plus, tu avais la désagréable impression d'être épié, regardé, observé et cette sensation commençais également à te mettre mal à l'aise. Ton instinct d'hybride essayer de te dire qu'il y avait un animal plus imposant et plus dangereux dans les environs et qu'à son avis, tu ne devrais pas trainer dans le coin trop longtemps.
Pourtant, tu n'avais pas le choix, il fallait que tu trouves Miji. Soudain, tu eus une exclamation de joie :

Shizoku : « Ah enfin te voilà Mi... »

Mais manque de pot, ton chaton s'était soudainement transformé en Tigre à dents de sabres. Tu eus un violent sursaut en essayant de contenir ta panique. Heureusement, ta partie Démon s'en chargea bien parce qu'après tout, cette partie n'avait peur de rien et ça n'allait pas être un tigre aux dents de sabres qui allait t'inquiéter n'est ce pas ?
Sauf que, dans l'histoire, tu étais également un raton laveur, donc une proie potentielle pour cet animal imposant :

Shizoku : « Et ben... Si on m'avais dis qu'il y avait ce genre d'animaux dans les rues... Tu t'es perdu ? À moins que tu sois un animal de compagnie mais cela m'étonnerais... à part si on veut d'un gros chat à longues dents chez soi »

Tu étais loin d'être idiot évidemment donc tu eus dans l'idée que cet animal pouvait peut être être un hybride comme toi. D'ailleurs, c'était la seule solution possible et probable puisque tu ne voyais pas ce qu'un tigre à dents de sables pouvait bien faire ici.  Quoi qu'il en soit, ses prunelles luisantes étaient vraiment impressionnantes.
Heureusement cependant, tu avais un avantage sur tout animal et surtout, sur les prédateurs : tu maîtrisais le feu. Des flammes vertes certes, mais ce n'était pas négligeable car tu savais que tous les animaux avaient peur du feu donc si ce tigre venait à t'attaquer, tu saurais comment te défendre. D'ailleurs tu décidas de te montrer gentil et de le prévenir :

Shizoku : « Franchement, ta présence ici m'intrigues mais je voudrais te prévenir de quelque chose : déjà je ne ferais sans doute pas un bon repas puisque je ne mange pas à ma faim donc je ne pourrais pas te rassasier et puis je saurais me défendre de toute manière donc mieux vaut ne pas essayer. De plus, je ne suis pas ici pour te faire du mal alors il n'y a aucune raison que tu m'en fasse toi même »

Alors que tu « discutais » avec ce tigre, Miji eut la bonne idée d'apparaitre juste à cet instant précis. Il poussa un miaulement surprit dans un premier temps puis, comme il fallait s'y attendre, il ne perdit pas un instant pour essayer de jouer avec le nouvel arrivant qu'il sembla tout de suite cataloguer en tant que « nouvel ami de jeu ».

Attendez un instant... Vous étiez tous deux entrain de vous regarder en chien de faïence. Selon toi, le regard de l'animal prouvait qu'il ne comprenait pas pourquoi tu n'avais pas peur de lui bien qu'il ai senti ta méfiance. Cependant, ce ne fut pas ça qui t'étonnas le plus car tu pouvais déceler une autre lueur dans son regard.
C'était toi ou tu avais l'impression que ce tigre te regardais d'un air... Séduisant ? Puis, sans que tu ne comprennes quoi que ce soit, l'impressionnant animal ne tarda pas à quitter cette forme pour prendre celle d'une séduisante jeune femme. Alors cette créature était belle et bien une hybride comme toi ? À ce moment là, il te fus difficile de mettre des mots sur ce que tu ressentais.
La jeune femme donc s'approcha de toi pour te murmurer à l'oreille qu'elle t'assurais qu'elle n'allait pas dévorer quelqu'un d'aussi craquant que toi. Le compliment te toucha tellement que tu lui répondis :

Shizoku : « Ce compliment me touche, mademoiselle mais question apparence physique, je dois avouer que j'ai trouvé mon maître. En effet, si je suis « craquant » laissez moi vous dire que vous êtes d'une divine beauté »

Le rôle était parfait. L'acteur était prêt. Il ne manquait que les caméras ou les projecteurs mais la scène était à toi. Ajoutant une élégante courbette, tu retiras ton chapeau haut de forme pour incliner légèrement la tête pour la relever quelques instants plus tard en remarquant que déjà, la demoiselle ne s'occupait plus de toi.
En effet, elle semblait avoir trouvé un autre centre d'intérêt et tu ne tarda pas à trouver de quoi il s'agissait : ton chaton, Miji, qui voulait jouer avec le Tigre Blanc était, en ce moment « prisonnier » des bras de la demoiselle. Poussant des miaulements de surprise au départ, il ne tarda pas à ronronner sous l'intention et les caresses prodiguées.
Quant à toi, tu affichas un petit sourire attendrit, bien que tout cela ne chamboule l'organisation que tu avais prévu pour la soirée. Enfin bon, tu pouvais bien t'accorder un petit répit et ne pas aller voler les gens ce soir, non ? Tu remarquas alors que la jeune femme était élégamment habillée donc tu pris la parole pour demander, sur un ton curieux mais respectueux :

Shizoku : « On dirait que Miji vous a déjà adoptée, mademoiselle et je vous prie de m'excuser : j'étais entrain de chercher ce petit farceur qui s'était amusé à m'embarquer dans un cache cache forcé et, comme vous êtes apparue à ce moment là sous votre forme de tigre, je vous ai confondu avec lui. J'en suis confus sachez le »

D'autres te diront que tu rajoute de trop pour parfaire ton personnage mais tu étais comme ça. Tu étais comme le Renard dans la Fable de Jean de la Fontaine : tu aimais flatter ceux que tu croisais dans l'espoir de les dépouiller par la suite. Ce soir, le destin voulu que tu rencontres cette demoiselle qui était également hybride.
Serait elle ta prochaine victime ? Tu n'avais jamais prévu une telle chose mais la vie était, justement, faite d'imprévus n'est ce pas ?

Décidément cette jeune fille, à l'instar de l'animal en lequel elle se transformait, était d'une dangerosité impressionnante. Tu n'étais pas devin mais tu avais la désagréable impression qu'elle ne te croyait pas du tout et, le problème était qu'elle avait raison d'être aussi méfiante car, la plupart du temps, tu ne pensais aucun compliment que tu disais.
Pour répondre à son compliment d'ailleurs, tu l'avais également flatté en la traitant de « divine beauté ». à son attitude, même si la jeune femme te remerciais, le fait qu'elle soit flattée ne te semblais pas réel mais tu ne dis rien avant qu'elle ne change de « stratégie ». S'approchant de toi, elle rajusta ta cravate, frôlant ton costume, te faisant frissonner au passage. Était ce du désir ? Non, cela ne pouvait pas être puisqu'un homme comme toi ne cherchait pas forcément la compagnie. En effet, un voleur se garde d'être solitaire et ne s'attacher à personne. Non, tu frissonnais plutôt de méfiance.
Après avoir rajusté ta cravate la jeune femme s'approcha de nouveau pour murmurer à ton oreille. Là, plus aucune barrière n'était placée. La jeune femme te tutoyais en te complimentant sur le fait que tu savais parfaitement jouer la comédie mais qu'il fallait que tu te rendes comptes que trop de compliments tuait les compliments et qu'elle était persuadé que tu préparais un mauvais coup.
Aussitôt tu fronças les sourcils avec l'irrépressible envie de fuir. Tout d'un coup, toi qui te plaignais que la solitude te pesais, tu ne voulais pas rester avec cette jeune femme.
Cependant, après quelques instants de surprise, tu pris le parti de répondre :

Shizoku : « Moi, préparer un mauvais coup ? Voyons, j'aimerais bien savoir ce qui peut bien vous faire dire cela »

Tu souriais mais en fait, tu essayais de tout faire pour pouvoir gagner du temps même si tu te posais des questions. En vérité, qu'est ce que cela changerais si tu avouais à cette jeune femme que tu étais un voleur ? D'accord, ce n'était peut être pas le métier le plus honorable et honnête qui soit mais tu étais comme ça depuis tout petit.
Tu haussas les épaules comme pour signifier à la jeune femme que tu ne comprenais pas ce qu'elle disait bien que tu saches qu'elle avait raison. Cependant, tu te permis de revenir sur une expression, comme pour changer de sujet puisque cela commençait à devenir compromettant pour toi :

Shizoku : « Me brûler les ailes, vraiment ? Je trouve réellement cette expression fort bien choisi surtout lorsqu'on sait que... »

Mais tu gardas ta phrase en suspens, surtout que Miji sembla vouloir te retrouver car il quitta les bras de l'inconnue pour venir vers toi, se frottant contre tes jambes. Lançant un petit regard d'excuse à la jeune femme, tu te penchas et pris ton chaton dans les bras pour le caresser un petit moment avant de le reposer à terre.
Regardant ensuite la jeune femme dans les yeux tu retiras ton chapeau haut de forme que tu posas par terre tout en demandant :

Shizoku : « Permettez que je vous fasse une petite démonstration mademoiselle, histoire d'expliquer pourquoi je me suis arrêter sur cette expression »

Tu tendis les bras vers elle et tu fermas les poings ainsi que les yeux. Quelques secondes plus tard, lorsque tu rouvris les yeux et les poings, par la même occasion, la jeune femme pouvait voir que des flammes vertes dansaient dans tes paumes

Alors là, ça commençait à être dangereux. Toi qui te plaignais n'avoir aucun contact humain, voilà que tu te mettais à regretter tes propres paroles. Heureusement que tu avais Miji car lui au moins ne posait pas de question, ce qui pouvait être un avantage surtout lorsque tu te retrouvais en face d'une demoiselle qui semblait deviner tes moindres gestes.
Puérilement, pour te protéger sans doute, tu avais décidé de nier l'évidence. Oui, tu savais que la jeune femme avait visé juste en disant qu'elle pensait que tu préparais un mauvais coup. Était ce si évident que cela ? Toi qui te vantais d'être discret... Nouvelle question : qui étais tu vraiment ? Aussitôt tu eus un petit ricanement mauvais mais essentiellement désabusé :

Shizoku : « Ah.... Très bonne question Miss Sherlock Holmes ! Qui suis je exactement ? Je vous laisse essayer de répondre à cette question comme vous semblez aimer deviner. Alors à votre avis, que puis je bien être selon vous ? »

Encore une fois tu t'aperçus que tu avais changé d'attitude mais tu n'arrivais pas à comprendre comment cette jeune femme avait fait pour deviner autant de chose sur toi alors que tu ne savais rien d'elle à part peut être le fait que ce soit une hybride tigre à dents de sabres apparemment. D'ailleurs, ce que tu constatais ne te plaisais pas du tout.
Indifférent à cette situation, Miji poussa un miaulement qui sembla sonner comme une interrogation avant de te regarder comme s'il attendait de toi une réponse. Cependant, tu avais décidé de faire une petite démonstration de ton pouvoir de maîtrise de feu à la jeune femme. Pourquoi ? Pour lui prouver que tu pouvais, effectivement, te défendre en cas d'attaque.
Pourtant, il y avait bien une chose que tu n'avais pas prévu : que cette inconnue ai le même pouvoir que le tien puisqu'elle t'en fis la démonstration également après t'avoir enlacé si bien que tu sursautas, peu habitué à cette démonstration d'affection qui, d'ailleurs, semblait sincère. Tu ouvris alors de grands yeux lorsque tu l'as vit plonger ses mains au cœur même de tes flammes verdâtres : n'allait elle pas se brûler ? Apparemment non.
Des flammes classiques, jaunes apparurent également dans les paumes de la jeune femme qui leva ensuite les mains pour écrire un « merci » dans le ciel bleu nuit. Aussitôt, tu te détendis légèrement :

Shizoku : « Cela nous fait au moins deux points communs. Oups ! Je viens de vous révéler un indice sur ce que je suis. Bien que vos flammes soient plus classiques que les miennes, vous arrivez à maîtriser votre pouvoir. Serait ce dû à un entraînement intensif et répété ? »

évidemment c'était une question idiote parce que tu étais persuadé que ces flammes étaient le résultat de quelques années de maîtrise à moins que cette demoiselle ne contrôle son pouvoir de façon innée