[PV Ana] Sunshine

J'suis sur que tu es même pas cap' !

« Tu veux parier ?! »

Je fixais Jeckyll droit dans les yeux, un sourire presque victorieux au visage sachant qu'il m'était impossible de perdre un pari comme celui-ci. Et dire qu'il se prétendait mon affilié, il devrait savoir depuis le temps. Ou alors … Il se foutait juste royalement de moi en me manipulant pour que je fasse ce qu'il voulait pour rire un bon coup … Nannn ! Pas possible. Ou pas. Mais peu importe. C'était juste une superbe idée tout à fait dans mon genre.
Jeckyll sauta sur la table pour se mettre à ma hauteur, et lancer fièrement un Quand tu veux! presque moqueur. Mon sourire s'élargit encore, alors que je me dirigeais déjà vers la porte, prête à sortir comme à mon habitude, attrapant au passage ma sacoche déjà pleine du nécessaire. Mon chat s'empressa de sauter à coté de moi, passant le premier la porte pour ne pas se faire enfermé, ayant hâte de voir ça.
Je filais dans le couloir, avant de faire demi tour tout aussi vite, pour fermer la porte de mon appartement (tellement en désordre que je redécouvre des choses tout les jours) à clef. Juste histoire de.

Jeckyll avait prit de l'avance, sachant très bien que je le rattraperai. Je me remis à courir, dévalant l'escalier, sauter agilement les dernières marches, avant de repartir à grandes foulées. J'aime courir, depuis toujours. Le seul moment qui égale la sensation de liberté que j'ai en courant, c'est lorsque je prend mon envole en temps que colibri. Une sensation grisante, simple. Courir. Juste courir. Éviter les passant, slalomer entre les obstacles, sauter si besoin, tourner brutalement parfois. Un vrai plaisir. Qui m'en promet souvent d'autres à venir.

Enfin je passe les hautes grilles du parc. Il fait chaud aujourd'hui, l'été s'installe, le soleil brille de toute sa force dans le ciel azuré, et seul le vent produit pas ma course me rafraîchit un peu. La bonne nouvelle, c'est qu'il fait assez chaud pour que je puisse me balader avec ma minijupe sans problème. J'avais beau avoir entièrement refais ma garde robe depuis (avec de nombreux vêtements inutiles d'ailleurs, je dois avouer. Et beaucoup de jaune et de noir, étonnamment), j'adorais toujours autant la tenue que je portais en arrivant sur l'île. C'était presque devenu ma marque à moi. Mais bref tout le monde s'en fou, non ?
Je ralentit pour prendre une allure de petit footing, jusqu'à apercevoir le lieu de rendez vous. Mon affilié est juste à deux mètres devant moi. Un sourire victorieux se plaque sur mon visage, alors que dans un dernier sprint, je cours jusqu'à l'immense arbre où nous avions fixé le défi, dépassant Jeckyll en lui tirant la langue.
Enfin, je suis arrivé.
Je reprend ma respiration, sortant une bouteille de mon sac (et ouais, j'pense à tout moi!). Il avait choisit l'un des plus grand arbre du parc comme rendez vous, car c'était un lieu fréquenté par pas mal de monde, et joliment ombré. Bref, il était sur que des gens allaient me voir. Soit, avec un public, c'est encore mieux.
Mais au fait, vous, vous ne savez toujours pas en quoi consiste le défi, non ? Ben, en fait, c'est tout con : Je dois danser et chanter en publique. Et ouais, juste ça. C'est trop génial comme défi, non ? Alors, dès que je fus prête, je sortis mon téléphone, mettant la chanson que j'avais choisit durant ma course, en mode karaoké, le son au maximum. Je posais ensuite le téléphone un peu plus loin, là où je ne l'écraserai pas, les paroles, que je connaissais par cœur défilant dans ma tête. Je me mis en place, et les premières mesures arrivèrent enfin. 1. 2. 1, 2, 3, 4 !
Percussion, symphonie, mélange de guitare électrique, de batterie, de violon et d'autres instruments divers se mirent à déferler, dans une harmonie magique. Une harmonie qui me pénétrait entièrement, tandis que je commençais à danser en rythme. La musique. La danse. Deux choses formidables sans lesquelles je ne pourrais vivre pleinement.
L'intro passa, et la mélodie arriva enfin. Et je me mis à chanter.
On m'a toujours dit que je chantais bien, même franchement pas mal. Ou alors c'est moi que me dit ça. Dans tout les cas, ma voix se mêla à la musique, prenant le rythme, enlaçant les notes, tandis que je continuais les mouvements d'une danse personnelle pas si mal. Des passants s'arrêtaient, souriant, certains restaient même, pour applaudir. Qu'importe. Ils allaient tous partir au final, non ? Mais là, tout de suite, je savourai.

Et puis la dernière note arriva, emplit de l'énergie de ma chanson qui venait de passer. Dernière note qui s'achevait brutalement, d'un coup de guitare final. Dernière note que je frappais avec mon corps d'un coup au sol, pour la position final, tandis que Jeckyll ouvrait de grand yeux devant une prestation pas si nul que ça. Dernière note qui, cumulant l'énergie de la musique, et mon coup, se transforma en une onde de choc que je n'arrivais pas encore à maîtriser, faisant trembler le sol autour de moi. Et l'arbre. Surtout l'arbre.

Il y eut un choc sourd dans mon dos. Quelqu'un venait de tomber, par ma faute.
Et merde.

Je me retourne rapidement pour m'approcher de celle que j'ai accidentellement fait tombé. Quelle idée aussi de se percher dans un arbre sans s'accrocher correctement ? Bawii, c'est pas avec la secousse que j'ai faite qu'une personne normalement accroché à un arbre serai tombé, n'est-ce pas ?
C'est une jeune fille qui c'est écrasé par terre, sur le ventre. Elle reste un moment dans cette position, frottant ses bras l'un contre l'autre. Je tourne un œil inquiet vers Jeckyl, hésitant entre la fuite et l'envie de l'aider. Faut dire que, sur terre, j'aurai pas hésité, mais ici … Aussi bien cette fille était une arme de destruction massive et je risquais ma vie à m'approcher un peu plus. Et en même temps, elle c'est peut être fait vraiment très mal.

Hum, allez, arme de destruction massive ou non, j'ai toujours l'option replis-en-mode-speedy si ça tourne mal. Je me penche vers elle, prête à l'aider à se relever, mais déjà elle se redresse, les mains en l'air, grimaçant de douleur. Argg, mauvais point.

« Ça va. J'ai survécu, merci de vous inquiéter ! »

Ce ton trop plat me fait frissonner. Elle se mit à fixer ses poignets, m'oubliant totalement. Et si j'en profitais pour m'enfuir ? Hein ? Le grognement de Jeckyll retentit dans mon esprit, me faisant laisser tomber cette idée. Il avait pas l'air d'avoir envie de me laisser filer, et la vengeance d'un Jeckyll en colère est quelque chose de fort affreux. Vous n'imaginez même pas les séance de torture auxquelles j'ai eut droit.
Ouais, je suis soumise à mon chat, et alors ? Il fait vraiment peur ! … Comment ça c'est qu'un chat ?! Roooh puis zut !

Pour en revenir à notre situation, je lui répondit, le plus naturellement du monde, et avec un grand sourire :

« Mais de rien ! »

Bah quoi, elle avait dit merci, non ? Jeckyll vient se coller à moi, m'appuyant sur le pied. Ah, oui, c'est ma faute si elle est tombée. Dans ses circonstances, qu'elle peut être le mieux ? Elle n'a pas d'ailes apparentes, mais ça laisse encore un tas de possibilité. Et si je me tiens devant quelqu'un de vraiment, vraiment très puissant et machiavélique ? Allez, va pour la méthode face aux PVTI (personnes vraiment très importantes). En une seconde je me retrouve par terre, entrain de me prosterner, comme je l'ai déjà vu dans les animés que je regardais souvent, sur Terre.

« Veuillez m'excuser pour la chute, je suis vraiment désolé … T'as pas eut trop mal ?»

Ouais, le vouvoiement et moi, ça fait deux, y a que avec le martien nazi que ça marche. Je me relève, un sourire illuminant toujours mon visage.
Nan, je t'assure, le me fiche pas de toi, C'est juste ma tête normale !

Juste avant de me mettre dans ma position ridicule, j'ai eut le temps de voir une mou boudeuse se dessiner sur son visage. Et mince ! Pas encore une rabat-joie, je vous en supplies ! Un peu de pitié dans ce monde de brut, bon sang ! Après une très légère prière à je ne sais quel dieu, déesse ou entité extra dimensionnelle inconnue (même un extraterrestre ferait l'affaire), je relève la tête, pour la voir froncer les sourcils. Ça ne m'empêche pas de sourire après tout. L'autre finit par hausser les épaules sans rien ajouter. Ouff, j'm'en sort pas trop mal en fait !
Je me rend compte d'un mouvement un peu plus loin. Un magnifique hippogriffe (vive Harry Potter pour ma culture générale) s'avance vers la demoiselle. Son affilié sûrement. Je glisse un regard vers mon petit chat roux à coté de moi. C'est pas toi qui aurait autant la classe, hein ?. [i]Peut être, mais moi, au moins, j'suis mignon, et je rentre dans ton petit appart. Et j'arrive à retrouver les affaires que tu envoie balader dans des endroits inaccessible. …. Ouais, tu marque un point là.

« Je rigole. Il faut pas t'en faire pour ça, j'avais qu'à m'accrocher un peu plus, c'est ma faute si je me suis cassé la gueule. »

Ouff, elle m'en veut pas. Je laisse échapper un petit soupir de soulagement avant de reprendre mon sourire :

«  J'suis contente que tu n'ai rien !»

Elle a continué à me fixer, pour finalement sourire à son tour. Attend, elle sourit ? Pour de vrai ? Mon Dieu, quelqu'un qui sourit ! Quelle chance !

« En même temps, je trouve que ta voix ... est magnifiquement belle. Tu es douée, c'est la première fois que je t'entends chanté. J'ai adoré ! »

Hein, quoi, c’est vrai ? Ouaah ! Je reste un instant coi avant d’arborer un sourire encore plus grand. Je me penche vers elle, lançant avec entrain et joie :

«  Pour de vraie ? MERCI !! ça me fais vraiment plaisir ! »

Mon regarde glisse lentement sur le petit chat à mes cotés : T'as vu, certains reconnaissent mon talent, eux ! Pas comme un certain félin que je ne nommerai pas … . Il se contenta de bouder en guise de réponse, ce qui me fit encore plus plaisir. Je me mis sur mes pieds, balayant l'herbe de mes genoux, avant de tendre une main amicale à la demoiselle, pour lui proposer mon aide :

«  Moi, c'est Elise, et toi ? »

« Enchantée, moi c'est Anabeth. »

Elle finit par prendre ma main pour se relever, avant de tout de suite s'adosser à l'arbre. Oupss, ça devait pas aller aussi bien que ça finalement. Mais avant que je puisse lui proposer mon aide (qui aurai été bien inutile d'ailleurs), elle s'est de nouveau tournée vers moi, affirmant que tout allais bien, juste sa tête qui tournait un peu, avant de me demander ma race. C'est une question un peu bizarre je dois dire, enfin pour moi. Je m'y était pas encore faite. Tout ce concept de races me rappelait les cours d'histoire, le commerce triangulaire et la traite des noires. M'enfin, ça n'avait rien à voir ici, c'est vrai, à part que tout le monde se tapait un peu dessus, mais rien de méchant. Tant que les anges et les démons se croisaient pas, que les elfes et les fées vivaient de leur coté, et que … C'est quoi déjà, le reste de la leçon ? Mince, j'ai oublié ! Bref, dans tout les cas, il y en avait toujours pour taper sur les autres, mais bon, c'est comme partout, faut dire.

Je souris à Anabeth. Anabeth, c'est trop long comme nom ça ! Trop compliqué. Ana', c'est quand même fichtrement mieux ! Qu'elle le veuille ou nom, ça allait être son  prochain surnom. Après avoir décidé ceci, je répondit enfin à sa question :

« Je suis une hybride ! Hybride colibri ! »

J'étais toute fière de moi, faut dire que ce titre, j'en avait pas mal rêvait, sous le terme d'extraterrestre, certes, pendant mon enfance, alors bon. Et je n'ai pas laissé le temps à Ana' de répliquer, avant d'enchaîner :

« Et toi Ana' ? Tu permet que je t'appelle Ana', hein ? Parce que Anabeth, c'est long … En échange, tu peux m'appeler 'Lise si tu veux, ou Lizzy ! Au fait, t'es sur que ça va ? Je veux dire, si tu veux t'asseoir, dis le, hein ...  »

Elle commençait vraiment à faire une tête bizarre, il faut dire … La faute à la chute … ou à moi ?

J'ai peut être parlé trop vite, faut dire que je m'en rend juste jamais compte, j'suis comme ça, c'est tout. J'ai enchaîné les questions avant de m'en rendre compte, et Ana' à l'air d'avoir du mal à tout suivre. En même temps, après une telle chute, elle doit être un peu secouée, c'est tout à fait compréhensible. Pourtant, elle se met à sourire, un petit sourire en coin, qui montre qu'elle arrive encore à suivre toutes mes questions. Et ben ! Je crois que j'ai trouvé une perle.

Non, mais oui. Ça ne me dérange pas que tu m'appelle Ana si ça te dis. Puis ... Ça va bien, je te jure. C'est juste .. ça prends quelques minutes pour que je sois stable sur mes pieds, ça passeras, je te jure.

Elle se remet à sourire, moi aussi. Ça fait du bien de juste sourire. Elle replace discrètement, d'un geste plein d'habitude, ses cheveux derrière ses oreilles puis elle se met à rire. Il y a quelque chose de drôle ? Elle a dut se cogner la tête plus fort que je ne l'aurai crut … Et puis d'un coup, elle s'arrête de rire, peut être conscient de mon incompréhension, et elle me lance :

Je suis désolée. Je m'imaginais en Rapunzel, lançant mes cheveux en bas de la tour pour y faire grimper mon prince charmant. Tu penses que j'y arriverai, un jour ? Oh .. Je n'ai pas répondu à ta question.

C'est vrai que ces cheveux était encore plus long que les miens, peut être qu'un jour elle … attendez, quelle questions ? J'en pose tellement que je ne vois même pas de quoi elle parle ! Elle repousse encore une fois ses cheveux derrière ses oreilles, mais avec plus d'insistance encore cette fois, m'obligeant à faire attention à son geste. C'est comme ça que je remarque leur bout pointu. Alors, les oreilles pointues, c'était … Fée ou Elfe, non ? Un être de la forêt en tout cas me semble-t-il. Encore que, avec tout les mélange possible, je suis peut être tombé sur une vampire hybride lion sang mêlé elfe avec un peu d'ange du coté de l'oncle de la tante du troisième degrés, c'est jamais très simple par ici

Anabeth ✘ Je suis une demi-elfe, demi-déesse. La petite fille d'Aphrodite.

…. Ok, encore plus compliqué que mon histoire en fait. La partie elfe, c'était une chose -en l'absence d'ailes, j'aurai du m'en douter – mais demi-déesse … Le trou le plus proche, il est par où ? J4ai oser abîmer la fille d'Aphrodite quoi ! D'ailleurs, Aphrodite …. Je remet mes neurones en marche pour faire marcher mes cours de mythologie exprès. Aphrodite, déesse de l'amour et de la beauté … Bon, déjà, j'suis pas tomber sur une folle genre fille d'Arès, c'est pas mal. D'ailleurs, la fille en question continue de me sourire gentiment, en s'éloignant un peu de l'arbre … Bon, je ne devrais pas mourir tout de suite, bonne nouvelle. Je peux également fermer ma bouche actuellement en mode poisson rouge, se serai une bonne idée … Ou alors, autant m'en servir pour parler, puisqu'elle est ouverte :

« … Ouah, c'est sur que ça a la classe.»

… Je vous assure, j'ai vraiment rien trouvé de plus intelligent. Je me reprend quand même un peu pour retrouver mon sourire, avec un petit air de pompom-girl bien contre mon grès :

« Et je suis sur qu'un jour tu arriveras à dépasser Rapunzel. Quand on veut, on peut ! D'ailleurs, tu veux faire quoi maintenant ? Ça va mieux, on bouge ?»

Le tout avec un grand sourire freedent totalement sincère et de l'excitation. L'idée même qu'elle eut envie de s’éloigner de moi ne m'a pas effleurer : pourquoi quelqu'un voudrait echapper à ma compagnie ? J'ai ma petite idée... Toi, tais toi !