{ FRANCE } ▬ Memories are in my mind » Mug' ♥

La voilà partie pour la Terre, sur un simple coup de tête après avoir embrassé amoureusement son mari qui est habitué à sa spontanéité et son impulsivité. Vêtue d'un jean, d'un tee-shirt blanc et de baskets en toile noire, la jeune vampire était prête pour son petite voyage dans le temps (façon de parler bien entendu). Elle voulait revoir le quartier où elle était née, en France. Cela faisait plus d'un siècle qu'elle n'était pas retourné dans son pays natal après avoir rejoint l'île, et les senteurs douces dans les rues qu'elle traversait le soir pour rentrer chez elle lui manquaient. Elle voulait revoir sa maison. Excitée d'avoir eu cette initiative, la fille d'Aphrodite posa son regard émeraude sur son mari qui lui disait ne pas vouloir venir car il avait quelque chose à faire. Peinée de cette annonce, elle sortit de leur appartement situé dans la cité de Skyworld en traînant des pieds, son affilié sur l'épaule qui la consolait en lui disant que ce n'était pas grave, puis elle commença à descendre les escalier pour sortir de l'immeuble. Le coeur serré, elle jeta tout de même un regard vers la fenêtre dans l'espoir de voir Adrien envoyer en l'air tout ce qu'il avait à faire pour venir avec elle, mais cette foutue fenêtre resta résolument fermée, au grand malheur de la vampire qui était triste de retourner dans le quartier où elle avait rencontré son mari il y a quelques siècles maintenant sans ce dernier. Pascal, le caméléon lié à Valentine, frotta sa tête contre sa joue pour lui dire qu'il était là lui et l'encouragea à avancer pour se poser dans un coin tranquille où elle pourrait matérialiser un portail discrètement. Non pas que cela aurait pu être choquant, mais comme cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas matérialisé de portail elle n'aurait pas voulu embarquer des passants avec elle sans le vouloir, voilà qui aurait été bête.

Une ruelle sombre, voilà qui ferait parfaitement l'affaire. Faisant voler ses cheveux dorés, la vampire avança d'un pas décidé et se concentra durant quelques secondes jusqu'à ce qu'une lumière plutôt pâle face son apparition face à elle. Décidée et concentrée au maximum, elle fronça les sourcils et visualisa dans sa tête les rues de son enfance, et quand elle rouvrit les yeux elle était sur un toit vide et isolé où personne ne se trouvait. Raaah, bravo comment allait-elle descendre maintenant? Soupirant d'agacement, la vampire avança jusqu'au rebord du toit pour regarder à quelle distance se trouvait le sol avant d'être prise d'un vertige soudain. Reculant vivement, Valentine porta une main à son cœur pour calmer son pouls avant de se rendre compte qu'en fait il y avait une porte qui menait au bas du bâtiment; voilà qui était plus pratique que de se jeter dans le vide, si je puis me permettre! Une moue boudeuse au visage (elle en voulait toujours à son cher et tendre Adrien de ne pas être venu avec elle) elle poussa la porte et descendit les escaliers précipitamment tandis que le caméléon se cachait dans la chevelure épaisse de sa liée en prenant la même couleur que cette dernière, histoire de ne pas trop se faire remarquer: les caméléons ne courraient pas les rues en France. Une fois tous les escaliers descendus, la blonde tourna sur elle-même pour regarder autour d'elle en riant joyeusement avant de sortir dehors, sans se dire un seul instant que tout ça aurait peut-être changé du tout au tout.

Son regard vert émeraude épousa du regard le paysage qui avait changé et s'était modernisé. Le petit quartier situé dans Paris était bondé de monde: les gens étaient au téléphone en train de se disputer, d'autres emmenaient leurs enfants à l'école, il y avait même des mendiants dans les rues! C'était comme si tout avait été rasé pour faire un nouveau monde, Valentine était perdue; elle ne reconnaissait pas son quartier qu'elle aimait tant. Se servant de sa mémoire (car oui, elle en avait une contrairement à ce que vous pourriez penser) elle parvint à retrouver la rue dans laquelle elle vivait, non sans mal. Après une bonne demie-heure à marcher, perdue dans ses nouveaux plans (saleté d'Haussmann qui avait refait tout Paris, raaah qu'il aille en enfer!) elle retrouva sa maison.
Ou du moins, ce qu'il en restait.
Un terrain de ciment, un gigantesque terrain de ciment en construction. Là où autrefois se trouvait une jolie chaumière à plusieurs étages et entourée de fleurs il n'y avait plus qu'un amas de ciment grisâtre mélangé à de la terre de la boue et de l'argile, en train de sécher.

« Ce n'est pas... possible.. »
« Tout va bien Valentine, c'est pas grave regarde; tu vis dans un appartement sur l'île avec Adrien maintenant! »
« Mais tu ne comprends pas?! C'est ici que j'ai vécu, ici que j'ai passé mon enfance! C'est ici qu'étaient entreposés mes souvenirs, et il n'y a plus rien du tout hormis ce tas de ciment mal foutu! »

Détruite, écrasée, rasée, rayée de la carte, dévorée, brûlée, envolée, disparue, crevée. Il n'y avait plus rien de son foyer d'antan, absolument plus rien. Tremblante, elle se fraya un passage parmi les passants - qui la regardaient comme si elle était un O.V.N.I tombé du ciel - et alla s'asseoir sur un banc pour ne pas s'écrouler. Cela pouvait vous paraître anodin, à vous, mais pour Valentine qui était vraiment très émotive et sensible perdre l'endroit où elle avait vécu toute son enfance était vraiment très éprouvant pour elle! Les mains tremblantes, elle caressait son affilié et retenait de toutes ses forces ses larmes, en se mordant la lèvre inférieure tellement fort que ses canines de vampires ressortaient. Il n'y avait plus qu'à espérer que personne ne remarquerait ses dents. Quoique, à cette époque, il y avait bien des adolescents (et des adultes) qui se déguisaient en personnage de manga et de dessin animé; alors pourquoi pas en vampire?

Tremblante, perdue et profondément choquée, voilà comment se sentait Valentine en cet instant précis. Ses souvenirs, cet endroit où elle avait vécu si longtemps, il n'y avait plus rien. Rien du tout, nada, nothing, quedalle, juste un putain de terrain rasé et détruit à l'arrache par des bourrins qui avaient simplement besoin d'un terrain ou construire un énième immeuble qui détruirait toute l'harmonie de ce paysage qui était autrefois si beau et magique. Elle se revoyait encore à six ans en train de tomber sur la pelouse et se relever en riant pour courir se jeter dans les bras de son cher père qui lui essuyait avec amour les genoux avant de a reposer au sol en lui disant par la suite de faire attention, qu'elle devait prendre garde à ne pas salir toutes ses affaires. Tout cela lui semblait si loin maintenant que tout ça avait disparus, maintenant que son père était parti. Lâchant un profond soupir de lassitude, elle se dit qu'elle aurait dû faire comme son cher Adrien et rester sur l'île avec lui à déprimer dans son coin sans se douter de ce qui l'attendait si elle partait pour la France. Elle n'aurait vraiment pas dû venir, maintenant son moral était au plus bas et elle avait perdu toute sa bonne humeur. La tristesse avait pris le dessus sur sa bonne humeur en seulement quelques secondes, et voilà qu'elle était à deux petits doigts de pleurer. Une larme roula sur sa joue, mais elle se mordit encore plus vigoureusement la lèvre jusqu'à ce qu'elle s'arrête à la limite du saignement. Alors qu'elle s'apprêtait à éclater en sanglots contre son gré, un cri à glacer le sang retentit dans la rue, ce qui la fit sursauter. Qui? Quoi? Comment? Pourquoi? Heiiin?


« Euh, c'est quoi tout ce bruit? »
« Une meuf qui se fait violer dans un coin de rue? »
« Arrête, c'est horrible! »

La jeune fille réprimanda son affilié d'un coup sec sur la tête ce qui arracha un petit couinement au petit caméléon qui se roula en boule dans le creux du cou de la fille d'Aphrodite qui soupira et leva par la suite les yeux au ciel devant tant de .. victimisation? Alors qu'elle s'apprêtait à partir à nouveau pour trouver a provenance de cet horrible cri, un miaulement attira son attention: un adorable gros chat noir se tenait à côté d'elle, un éclat d'intelligence dans le regard. Après trois siècles d'expérience, elle se doutait dont à la façon qu'il miaulait et tournait la tête vers l'autre côté de la ruelle que ce chat était en fait un affilié, mais elle préférait ne pas se mêler des affaires des autres sanctuariens, alors elle se contenta de sourire tristement au chat qui miaulait d'un air mécontent vers l'autre bout de la ruelle sombre, ce qui intrigua fortement la jeune vampire mordue qui prit le chat dans ses bras et se mit à avancer, croyant remarquer une ombre contre un mur, une ombre imposante. Un peu impressionnée et effrayée, elle s'approcha lentement tandis que ses pupilles se fendaient dans la nuit, sa partie vampire prête à mordre quiconque s'approcherait de sa personne, canines prêtes à sortir. En se retrouvant fasse à un homme gigantesque et plutôt.. beau garçon, elle soupira de soulagement et lui tendit le chat avec une moue gênée au visage;


« Euh, c'est votre affil-chat? je voulais dire chat. »

Pascal se roula plus en boule au creux de son cou, tremblant. Quelle peureux ce caméléon, sérieusement! Si elle se faisait agresser dans la rue, la vampire savait très bien que cet animal ne lui servirait pas à grande chose hormis hurler comme une fillette et le regarder se faire déchiqueter. Grattouillant la tête du chat qui lâcha quelque chose qui ressemblait à un ronronnement étouffé, elle finit par le poser au sol et il alla retourner auprès du géant qui devait certainement être son lié. Quel boulet, elle avait failli lui demander si c'était son affilié; heureusement qu'elle s'était reprise à temps sinon elle serait passée pour une folle. En sentant son instinct vampire prendre le dessus quand elle fut tentée de se jeter au cou d'une femme à la jugulaire dénudée qui passait non loin d'eux, elle serra les poings et se mordit la lèvre jusqu'à ce que le sang coule. Clignant plusieurs fois des yeux, elle repensa à la fois où elle s'était jeté sur Shenit dans cette ruelle et ne voulait pas que ça recommence. Pas ici. Pas dans son quartier natal, dans cette même rue où elle s'était faite mordre elle-même. Son regard émeraude dans le vague, elle lâcha un profond soupir en jetant un regard amusé au chat qui se frottait désormais contre ses jambes. Ah, elle allait peut-être partir sinon elle allait avoir l'air bizarre à attendre le déluge comme ça, alors qu'elle était plongée dans ses pensées tout simplement.

Valentine se demandait pourquoi est-ce qu'elle avait suivi ce chat jusqu'ici. Enfin, non, plutôt pourquoi est-ce qu'elle l'avait ramené à son maître, alors qu'elle se doutait que si c'était son affilié, le chat retournerait de suite aux côtés de son maître. Ses yeux émeraudes fixaient son interlocuteur avec méfiance et curiosité; il était vraiment très imposant, il devait mesurer plus d'un mètre quatre-vingt, ce qui était déjà très grand! (n'oublions pas que Valentine devait mesurer au plus un mètre soixante-neuf)(donc bon)(pauvre d'elle). Le regard vague, elle se rappela soudain que c'était ici qu'elle s'était fait mordre il y a plus de deux siècles. Dans un frisson d'horreur, elle revit l'ombre pâle et mortelle glisser sur sa frêle silhouette et lui sucer le sang sans écouter ses cris, jusqu'à ce qu'une autre ombre arriver et massacre le vampire. Perdue dans ses pensées, Valentine porta une main à son cou et eut dans un sursaut un mouvement de recul pour le gigantesque homme qui tendait une main pour cueillir la perle de sang qui gouttait au coin de sa lèvre pour la lécher sur son pousse. Elle eut juste le temps d'apercevoir ses canines blanches, et se détendit légèrement. Un peu perturbée par cet homme qui était, comment dire, sombre et menaçant, elle faisait de son mieux pour ne pas fuir à toutes jambes -voilà qui aurait été très malpoli de sa part-. Les muscles bandés, prête à détaler au moindre signe offensif, elle frissonna quand elle entendit sa voix rauque briser le silence;

« Merlin tu n'es qu'un sale traître. Jeune femme, est-ce que je m'avance en devinant que vous n'avez rien d'une humaine ? »
« Hmm eh bien euh comment dire.. »
« Valentine, ce mec me fait flipper. »
« Tu as peur de tout de toute façon alors bon, arrête de te plaindre un peu! »

Ah, cette boule de poil noire et plutôt.. bien en masse se nommait donc Merlin? Mignon comme nom. Un nouveau ronronnement attira son attention et elle jeta un regard amusé au félin qui continuait de se frotter à ses chevilles tandis qu'elle se contrôlait pour ne pas se jeter sur cette femme au bout de la rue qui ne se doutait pas un seul instant que les deux prédateurs à l'autre bout de la rue se contrôlaient du mieux possible pour ne pas aspirer la totalité du sang qu'il y avait dans son corps. Elle était si frêle, si mince, si vaporeuse.. comme Valentine il y avait quelques siècles avant qu'un vampire en manque de sang ne se jette sur elle et l'achève du tout au tout. Elle était si frêle, si mince, si vaporeuse.. comme Valentine il y avait quelques siècles avant qu'un vampire en manque de sang ne se jette sur elle et l'achève du tout au tout. Un frisson, signe de son envie de sang, lui parcourut le corps, mais elle tint bon et détourna le regard de cette silhouette fantomatique qui disparaissait dans une autre ruelle sans se douter qu'elle venait d'échapper à une mort certaine, miraculeusement. Retournant son attention vers l'homme à la chevelure blanche, la fille d'Aphrodite frissonna quand elle vit qu'il lui dévoilait ses crocs, sans retenue. Furtivement, elle regarda si personne ne passait dans la ruelle, voilà qui aurait été malencontreux de croiser un humain à cet instant précis, ils auraient été obligés de le supprimer pour garder le secret, et ça, Valentine n'en avait aucune -je dis bien aucune- envie. Le souvenir de Shenit échappant à la mort à cause d'elle était encore trop frais dans son esprit. Valentine n'avait pas bu une goutte de sang depuis cette rencontre avec l'hybride papillon et ne comptait pas en re-boire avant longtemps, temps que tout ça n'aurait pas quitté son esprit.

« Votre secret sera bien gardé, Lady. »
« Euh.. je vous fais confiance pour cela... monsieur? »

En fait non, elle n'avait aucune confiance en lui mais elle se doutait qu'il n'irait pas hurler à qui voulait l'entendre qu'elle était une vampire, enfin rien qu'à voir sa façon de se comporter c'était, comment dire.. très peu plausible dirons-nous. La blonde soupira doucement avant de tourner la tête après avoir entendu des bruits de sirène. Est-ce que tout cela avait un rapport avec le cri d'horreur qui avait retenti il y avait de cela quelques minutes? Si oui, pourquoi? Comment? Qui? Nouveau soupir, il se passait beaucoup de choses sur Terre en seulement quelques minutes. Soudain, une idée (peut-être horrible) lui traversa l'esprit. Alors elle demanda, hésitante;

« Est-ce que c'est à cause de vous qu'ils sont.. là? »

Si cela se trouvait, il avait cédé à une pulsion meurtrière vampirique et avait vidé tout un étage d'humains de son sang! Moui bon, la vampire était peut-être un peu trop paranoïaque, mais des fois malgré ça elle avait raison. Alors, silencieuse (pour une fois qu'elle n'était pas surexcitée et survoltée, cet homme avait de la chance) elle attendait les bras croisés de voir la réponse de son interlocuteur.
Si réponse il y aurait, bien évidemment.

Cet homme avait l'air de venir d'une toute autre époque. Valentine ne s'attendait pas du tout à ce qu'il lui fasse un baise-main, mais alors pas du tout. Certes à l'époque de la jeune vampire cela était très répandu, mais maintenant, au 21ème siècle cela était devenu très rare, qu'un inconnu vous fasse un baise-main je veux dire. Crispée, la jeune vampire se méfiait encore de cet inconnu si étonnamment poli et bien élevé... Elle se détendit quand il lui lâcha la main et recula légèrement, il la mettait mal à l'aise, mais ça c'était sûrement parce qu'elle était quelqu'un de plutôt méfiant avec les inconnus. Encore plus avec les autres vampires, et surtout qu'elle venait de le rencontrer où elle avait été mordue quelques années plutôt cela la rendait encore plus méfiante à l'égard de ce géant à la longue chevelure blanche légèrement grise. Il n'avait certes pas grand-chose de.. d'effrayant mis à part sa taille hors du commun et son air sombre, mais cette vieille ruelle rappelait de trop mauvais souvenirs à ma blonde qui devenait automatiquement méfiante envers tous les inconnus. La sensation de ses crocs se plongeant dans son cou pour en aspirer le sang avec avidité lui revint en tête et elle frissonna en se frottant le cou, son regard vert fixant le sol. Alors qu'elle plongeait dans ses pensées, ce dernier l'en sortit juste avant;

« Pardonnez mon impolitesse. Je suis Mugen. Et pour répondre à votre questionnement... je pense pouvoir avouer qu'ils sont là à cause de moi. Mais nullement parce que j'ai laissé ma bestialité ressortir. »
« Je... vois. »
« Valentine, fuyons allez. »
« Maiiiiiis tais-toi donc! »

Le petit caméléon couina et alla se cacher dans les cheveux de la blonde tandis que cette dernière soupirait en levant les yeux au ciel. Quel trouillard, et qu'est ce qu'il pouvait être lourd! Enfin, après tout le jour où il s'était rencontré il était poursuivit par une abeille et hurlait à l'aide, aide que lui avait apporté Valentine. Ce caméléon était vraiment un peureux, c'était affligeant. Elle reporta son attention sur le géant. Mugen. La fille d'Aphrodite n'avait jamais entendu ce prénom, ou alors très peu, ce qui rendait cet homme encore plus intriguant. Lorsqu'il lui lâcha la main pour reculer quand il entendit une voix de femme, Valentine tourna la tête vers la source du bruit avec méfiance. Sans parvenir à comprendre ce qu'elle disait, la vampire se contenta de hausser les épaules d'un air blasé et reporta son attention sur Mugen qui se fondait dans l'ombre. Les gens autour commençaient à s'agiter, et le bruit de l'ambulance devenait assez.. stressant. La blonde ressentit l'agitation et l'envie de fuir chez le vampire: pourquoi restait-il donc ici au lieu de fuir à toutes jambes? Cet homme de l'ombre à la taille surhumaine était intriguant, et suscitait la curiosité de la blonde. Elle aurait déjà fuit, elle, ne voulant pas se faire attraper par des policiers humain. Voilà qui aurait été fort bête, n'est-il pas?

« Et que, comment vous nommez-vous ? Ne vous en faites pas, vous pouvez vous détendre, je ne mords pas encore à la simple vue d'une gorge fraîche. »

Un frisson d'horreur parcourut son corps en pensant ce qu'il se passerait si il osait ne serait-ce que lui mordiller inoffensivement le cou. Elle le lui ferait regretter profondément. Déjà que ça la dégoûtait profondément quand elle plantait ses crocs dans le cou d'un pauvre humain sans défense, elle n'imaginait pas le dégoût profond qu'elle ressentirait si on la mordait. Brrr. Grand bien lui fasse alors si il ne contrôlait ses pulsions meurtrières, elle elle n'y arrivait pas encore parfaitement. Pas après trois cent ans, ça craint. En fait si, elle arrivait à les contrôler mais quand elle passait une semaine sans se.. 'nourrir' la vampire en elle reprenait le dessus. Allez demander à Shenit ce que ça fait, allez-y donc.

« Une jeune demoiselle telle que vous ne devrait pas rester seule ainsi, il pourrait vous arriver quelques malencontreuses bricoles. »
« Vous pensez? »

Un sourire amusé s'étira sur son visage; si quelqu'un tentait de lui faire du mal il ne ferait pas long feu. Elle lui arracherait la tête d'un coup d'épée et voilà qui aurait été réglé en quelques secondes. Elle, cruelle? Un peu peut-être. Un coup de vent passa, tandis que l'agitation à côté d'eux devenait plus présente. Soupirant, elle releva la tête et finit par se présenter (elle était polie quand même);

« Je me nomme Valentine. »

Les humains non loin de là commençaient à sortir de l'immeuble, sous le regard pensif de la demi-déesse qui était plongée dans ses pensées. Quand un petit groupe commença à se faire interroger par des policiers à l'autre bout de la rue sur ce qu'ils avaient vu et entendu, Valentine se tourna vers Mugen et lui demanda;

« Hmm, si ils sont là à cause de vous, vous devriez plutôt partir au lieu de discuter avec moi, je me trompe? »

Pascal eut un grognement et s'enfonça un peu plus sous la chevelure assez... épaisse de la blondinette qui jetait un énième regard vers l'autre bout de la rue.

« Très joli prénom. Valentine. Il vous sied bien. Et en effet vous avez raison, je ne devrais pas rester trop longtemps ici. »
« .. Merci Mugen. »

Cet homme et ses manières qui avaient l'air de venir d'un autre monde suscitaient de plus en plus la curiosité de la fille d'Aphrodite, dont la méfiance envers cet inconnu disparaissait de plus en plus. Malgré sa taille imposante, le dénommé Mugen n'avait pas l'air d'être agressif.. ou alors c'était qu'il cachait biens son jeu. Valentine aurait pu rougir depuis longtemps face à ce comportement si galant et poli, mais à l'époque dans laquelle elle était née ce langage était si courant qu'elle était.. immunisée contre toute gêne de la sorte face à un langage comme celui-ci dirons-nous. En même temps, les gens au vocabulaire riche varié et très bien structuré se promenant dans les ruelles de Paris étaient très rares, et il était encore plus rare d'avoir l'occasion de leur adresser la parole. L'agitation soudaine de Merlin qui allait se positionner à l'autre bout de la rue pour faire le guet attirèrent l'attention de Valentine, qui ne vit pas la flèche arriver à toute vitesse vers Mugen, mais ce dernier elle-ne-savait-comment la sentit venir et se baissa juste à temps. La jeune blonde fut paralysée en entendant le grognement bestial et inhumain sortir de la gorge du jeune homme, qui lui prit le poignet avec force et la tira derrière lui. Elle eut envie de se dégager pour lui dire qu'elle était tout à fait apte à se défendre seule mais elle ne le fit pas. Le bracelet à son poignet qui était en fait son épée en fer blanc offerte par sa mère étincela, et un éclat mauvais brilla un instant dans ses jolis yeux verts.

« Valentine, courez sans vous arrêter. Merlin vous guidera dans un endroit sûr. »
« Comment ç- aïe! »

Elle foudroya du regard le félin qui venait de lui planter ses griffes dans le mollet. Si ça n'avait pas été pour la prévenir de le suivre, elle lui aurait donné un coup de pied, mais heureusement la jolie fille de la déesse de l'amour et de la beauté ne le fit pas, et faillit se casser la figure quand le vampire aux cheveux blanc la poussa pour qu'elle s'en aille. Marmonnant dans sa barbe avec mauvaise foi, elle lui jeta un dernier regard avant de disparaître alors en courant le plus rapidement possible, prête à dégainer son épée à n'importe quel moment et n'importe quel mouvement suspect à son égard. Valentine courait maintenant avec aisance aux trousses du chat qui tournait la tête de temps à autres pour voir si elle n'avait pas perdu sa trace. Pendant ce temps, Pascal était hystérique;

« PLUS VITE. COUUUURS. COUUUURS. »
« ARRÊTE DE ME METTRE LE PRESSION DEJA QUE J'AI LA PEUR DE MA VIE. CONTENTE-TOI DE D'ACCROCHER PAR TOUS LES DIEUX. »

Agacée par son affilié elle finit par le prendre dans ses mains tandis qu'elle courait pour le fourrer dans sa poche pour qu'il se taise, et quand le chat s'arrêta de courir elle fit de même, soupirant de soulagement. Ses jolis cheveux blonds allaient dans tous les sens, aussi utilisant son pouvoir qui lui permettait de les contrôler, elle vérifia si personne ne la regardait pour claquer des doigts afin qu'ils se désépaississent et lui arrivent au milieu du dos, parce que courir avec une tignasse épaisse et frôlant le sol en plus de ça n'était ni pratique ni très hygiénique. Pascal, lui jetant un regard noir, sortit de sa poche et alla se poser sur son épaule pour ensuite se mettre à trembler, sans qu'elle ne sache pourquoi. Ce fut alors avec horreur qu'elle vit qu'un homme à l'air sombre s'approchait d'elle, en silence et le regard mauvais. Merlin feula, et quand à elle elle mit la main sur son bracelet/epée, prête à dégainer son arme;

« Vous courez vite, jeune demi-déesse. »

Ahahah, un habitant de l'île, à Paris? Sérieusement, elle n'avait que très peu de chance en ce moment la petite Valentine. Alors qu'il avançait, elle reculait avec méfiance. Euuh, pourquoi est-ce qu'il l'attaquait au juste? La réponse vint rapidement;

« Parce que j'aimerais bien goûter un peu le sang d'une fille d'Aphrodite vampirisée. »

Ahahah, très amusant. Et comme ça il lisait dans les pensées? Pas bieeen. Quand il commença à approcher plus rapidement, Valentine dégaina son épée et la pointa sur la jugulaire du.. vampire (il devait en être un pour vouloir lui sucer le sang ce taré) et quand il tenta de l'attraper par le coup, la méthode de se débarrasser de lui fut radicale; elle le décapita. Sans états d'âme. Quand la tête toucha le sol, le cadavre se transforma mystérieusement en tas de cendre; tant mieux elle n'aurait pas à nettoyer. Le regard sombre, elle regarda sa lame tâchée de sang et l'essuya comme elle le pouvait avec un tee-shirt oublié dans un coin de rue, puis elle soupira en pestant;

« Pourquoi faut-il toujours que je tombe sur des tarés?! »

Son visage angélique était déformé par la haine et l'agacement, et Merlin se contenta de pencher la tête sur le côté tandis qu'elle s'asseyait dans un coin en gardant son épée souillée d'un peu de sang à la main, prête à la ranger ou à trancher un membre au moindre moment. Elle n'avait plus qu'à attendre que Mugen termine ses affaires.