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 Assouvir. ▬ Leona O. Ryan.

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Assouvir. ▬ Leona O. Ryan. | Jeu 28 Nov 2013, 18:25


550 de large
Assouvir.
Roses are red.
Cette nuit promettait d’être sanglante. Vêtue e ses habituelles peaux, la belle vampire décida de s’échapper vers la planète d’où elle venait, le doux désir de la revoir titillant son esprit torturé. Malgré sa peur de s’attaquer au premier humain qui aurait le malheur de croiser son chemin, Innocence franchit le portail, qu’elle avait stupidement pris pour une porte menant au repos éternel, et signa ce changement de lieu par un rire, léger son se glissant dans les tympans de quiconque y prêterait attention. Sans un autre bruit, elle utilisa sa maîtrise de l’air pour marcher dans le vide jusqu’à une ville, atterrissant silencieusement sur le premier toit qui rencontra sa trajectoire. Doucement mais sûrement, elle entreprit la descente de cet obstacle, méticuleusement pour ne pas écraser une pauvre âme égarée en ces rues sombres. Bizarrement, l’astre lunaire la rassurait bien plus que celui solaire, sa tendre lumière, pâle & froide comme sa propre peau, lui donnait l’impression qu’après tout, elle n’était de toute façon pas la seule à être éclairée par cette étoile.

Longuement, elle la fixa, comme passionnée. Elle aurait pu en tomber amoureuse qu’elle ne se serait pas trouvée étrange. Une de ses mains passa doucement dans ses cheveux, prenant évidemment soin d’éviter ses sensibles oreilles. Rien qu’à cette sensation euphorique, ses canines vampiriques sortirent d’elles-mêmes. Décidément, l’excitation de retourner sur la Terre avait de considérables conséquences sur Sanae. Souriant à cette simple pensée, elle commença à s’avancer en ces terres inconnues, ce lieu ne lui étant pas si familier que ça.

Autant les arbres lui avaient évoqués de grands souvenirs, comme par exemple la mort de son cher & tendre. Etrangement, elle n’était pas triste en y pensant. Il avait détruit sa vie et avait perdu la sienne, n’était-ce pas la moindre des choses ? Repentante de voir son esprit nourrir de telles réflexions, elle autorisa une faible rougeur se teindre sur son visage de porcelaine, son regard brillant se posant sur chaque détail que la lumière des lampadaires lui offrait.

La journée n’avait pourtant pas été si éreintante. Mais la fille de Caïn se sentait étrangement mal à l’aise, comme si un regard dur se portait sur sa personne. Quelque peu dérangée par cette sensation, elle n’eut de cesse que de se retourner, espérant trouver celui qui la fixait. Probablement une hallucination, pour la punir de ne s’être pas languie de son ancien amour. Malgré tout, elle poursuivit sa route, jusqu’à sentir la douce odeur, âcre et métallique, du liquide qui faisait vibrer ses propres artères.

Une espèce de tension s’emparait de ses épaules alors qu’elle se laissait guider par ce parfum, comme d’habitude. D’après sa vision de faucon, il s’agissait d’un humain, plutôt jeune. Cachant son petit animal sous la grosse fourrure pâle qu’elle endossait, Sanae se glissa derrière ce qui deviendrait bientôt sa victime, passant une légère caresse sur son cou. L’artère qui y battait l’emplissait d’une sensation troublante, un mélange gênant d’excitation et d’appréhension.

« La nuit n’est pas faite pour que de jeunes gens tels que vous se promènent ainsi dans les sombres rues, monsieur .. »

Un sourire étira ses lèvres fines, laissant apparaître des crocs tranchants. Sans attendre une quelconque réponse du gamin effrayé, elle plongea ces-mêmes canines dans sa gorge, étouffant de sa main le glapissement de surprise qui lui échappa.

Chaque succion enivrait la belle, mais elle ne pouvait se satisfaire du sang d’un simple mortel. Une fois sûre qu’il était inconscient, par manque d’hémoglobine, elle se redressa, son menton dégoulinant de sang, et leva les yeux.

« Que les immortels se montrent. La soif emprisonne ma gorge. »

Plus qu’un ordre, c’était une exigence. Mais une exigence désespérée.


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Leona O. Ryan
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Assouvir la soif.
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And...

Désolée du temps de rédaction.

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Re: Assouvir. ▬ Leona O. Ryan. | Dim 01 Déc 2013, 22:33

Fais-moi saigner, pour me faire oublier qu'après tout, à faucher des vies, c'est la mienne qui part au fil des âmes...

    - Encore une chose : fais attention.
    - Je sais me débrouiller.


Je manquai de rajouter "seule". Le démon face à moi, l'immense Spectre, me fixa sous son casque noir aux reflets améthystes. Je sentais qu'il se retenait de me faire une de ses petites réflexions dont il avait le secret. Cependant il ne dit rien. Il savait que cela serait inutile. Il s'inquiétait juste pour moi, mais je ne concevais pas qu'il puisse ressentir ce genre de chose envers moi. Tout comme il connaissait ls secrets de mon coeur tourmenté, et d'autant plus depuis ma rencontre avec Ciel et Eaque, il ne se permettait plus de me faire la leçon comme à mon arrivée. Ses recommandations étaient désormais courtes, concises. Quelques précisions si besoin. Mais toujours un foutu conseil à la fin, comme s'il ne pouvait pas s'en empêcher dans le fond. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Sans doute voyait-il un peu trop en moi l'image de sa bien-aimée reine. J'étais habituée depuis le temps. Ombre poussa un long piaillement au-dessus de ma tête pour me presser un peu et je remis en place le lourd corset en cuir que je portais. J'avais décidé, pour cette mission apparemment délicate car quelques dangereuse créatures allaient traîner dans les parages, de mettre un jean, plus confortable et pratique que l'une de mes nombreuses jupes. Je pris le portail ouvert par le Spectre. Avant de sortir cependant, je me tournai vers lui pour le rassurer d'un sourire et je vis, derrière la silhouette imposante, une autre. Bien moins musclée, bien moins grande, mais toute aussi impressionnante à cause des immenses ailes d'acier de l'armure qu'elle portait. Le Juge ne prononça pas le moindre mot, il se contenta de me fixer dans l'ombre de son regard dur avant que je ne disparaisse dans le tourbillon violent.

L'atterrissage fut plutôt rude. Je fus balancée dans les rues sombres d'une petite ville, en pleine nuit. Une odeur désagréable effleura mes narines : une usine de traitement des déchets ne devaient pas se trouver bien loin de là. Poussant un léger soupire qui fit naître un petit volute de buée entre mes lèvres pulpeuses, je me mis en marche. Je savais où je devais me rendre. Où la personne allait mourir, pour que je récupère son âme. Instinct, appel, je ne savais trop comment je trouvais le bon endroit à chaque fois sans que Charon ne me l'ai précisé. C'était comme cela. Une nouvelle chose qui m'éloignait toujours plus de la fragile existence des humains. Il y avait une barrière entre eux et moi, un mur de verre incassable qui ne me serait jamais donné de traverser pour les rejoindre et partager l'intensité d'une vie mortelle. Je n'étais point éternelle, je le savais bien. Mais les Enfers avaient besoin de quelqu'un comme moi. Et même alors que la mort viendrait me cueillir, je serais sans doute ressuscitée en tant que Spectre, au service de ma mère et de son époux, pour l'éternité cette fois-ci. Les Homme s'appréciaient la vie que parce qu'elle avait une finalité. J'aimais le voir évoluer, les voir rire et profiter de ce que leur existence pouvait leur apporter, en bien comme en mal. "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort". Je l'avais entendu des milliers de fois, cette phrase. Mais elle n'avait de sens que parce qu'un jour, la fatale faucheuse se pencherait sur eux pour leur retirer leur dernier souffle de vie. Je plaignais les éternels, les immortels, ceux qui ne seraient jamais capable de trouver une beauté plus pure que toute autre dans la simple éclosion d'une fleur.

Toute à mes terribles pensées, j'en fus retirée uniquement en sentant un froid m'envahir d'un coup. Dans une rue uniquement éclairée par un faible lampadaire, je le vis. Il était si jeune. Trop sans doute pour que sa vie ne s'achève. Le cou déchiré, dévoré, le corps s'écroula sur le bitume glacé de ce début d'hiver. Mes cheveux volèrent dans la brise qui m'apporta l'odeur âcre du sang. Je fronçais légèrement le nez. Mais je ne fis rien. Devant moi, alors que j'étais dissimulée dans les ombres de la nuit, la demoiselle faucheuse était, elle, éclairée des rayons blafards de la lune. Sa peau blanche semblait presque transparente vue d'ici. Je m'épris une seconde sur son innocente beauté. L'enfant aurait été parfaite sans cette flaque rouge qui tachait son visage de porcelaine. Quelques secondes s'écoulèrent avant que le corps du mort en soit légèrement agité. Une petite boule en sortie. Elle resta suspendue en l'air devant la jeune ingénue. Brillante d'une lueur améthyste, elle ne donna que plus de rudesse et de noirceur aux traits d'enfants de la demoiselle. Elle se mit à vibrer soudainement et à s'approcher d'elle avant de lui tourner autour. Si la tueuse avait tenté de l'attraper, ses doigts d'une finesse étonnante seraient passés au travers sous une morsure glacée. L'âme était perdue, elle ne savait où allait. Un pas me dévoila sous la lueur dorée du lampadaire sur ma gauche. Je tenais ma faux étroitement en main. Sans dire un mot, je la tendis vers la doucereuse qui avait suppliée, dans un murmure sombre, que les immortels se montrent. Quelle serait sa déception...

Sous mon mouvement, l'âme se figea près de la joue de son assassin. Elle resta immobile une seconde avant de me fondre dessus. Dans mon autre main apparue une lanterne qui la goba sans bruit. Mes yeux bleus se fondirent dans ceux de ma vis-à-vis. Petite. Mince. Et si cruellement belle.

    - La mort provient toujours d'une manière qui m'étonne. Alors même les anges sont capables de tuer...


Mon timbre, cassé, légèrement rauque, comme si j'avais trop hurlé et qui pourtant avait toujours été comme cela, résonna dans le silence qui nous entourait. Je baissai ma main. Le bout du manche de ma faux se déposa près de mon pied. Je restai droite. Prête à me téléporter au moindre signe agressif de la part de la jeune femme. Car mon travail n'était point de faucher moi-même mais de récolter. Si elle décidait de se jeter sur moi, je doutais fortement de mon efficacité à la combattre. Et s'il ne me voyait pas revenir rapidement, Charon allait s'inquiéter un peu plus, ce qui était mauvais pour son coeur autant que pour mes nerfs.

Spoiler:




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Re: Assouvir. ▬ Leona O. Ryan. | Mar 03 Déc 2013, 18:30


550 de large
Assouvir.
Violets are blue.


La soif irradiait dans la gorge de la princesse vampire, se jugeant bien trop dépendante de cette substance liquide. Soufflant inutilement à la suite de sa supplication, elle observa sa première victime trépasser d’un œil indifférent, habituée à voir des êtres passer de vie à mort. Ce spectacle était même d’une beauté à couper le souffle, presque plus importante que celle de la vampire. La poitrine qui cessait peu à peu de se soulever, les doigts serrés qui se décrispaient lentement, le souffle saccadé qui s’effaçait dans l’air … Toujours aussi fascinée par cette vision, elle ne se pencha tout de même pas pour mieux détailler les traits soudainement détendus de l’humain. Si jeune, si innocent. Savoir qu’elle venait de briser la vie de sa famille ne faisait ni chaud ni froid au monstre, qui se contenta d’esquisser un sourire d’une douceur entièrement feinte. Il ne méritait pas plus, heureux comme il l’avait été. Depuis des siècles qu’elle vivait sans réelle humanité, Innocence n’aurait pu éprouver plus que de la simple pitié pour cette carcasse vidée de vie, écrasée à ses pieds.

Absorbée par sa contemplation, elle faillit ne pas percevoir l’arrivée de l’immortelle qu’elle désirait tant, amusée par ses mots. Etre qualifiée d’ange la surprenait quelque peu, à en juger par l’hémoglobine qui tâchait sa peau translucide. Tournant un regard chocolat vers la belle inconnue, Sanae haussa simplement les épaules, mouvement gracieux pourfendant l’ancienne immobilité qu’elle avait adoptée. Instaurant un long silence, durant lequel elle détailla la jeune femme, un soupir franchit finalement ses lèvres, traversant sans difficultés le fin obstacle qu’étaient ses canines.

Son bras se leva lentement, le regard de la princesse sans vie se dirigea vers l’astre lunaire, en même temps que ses doigts. Captant un filet d’air, elle le tourna et le lança vers l’inconnue, le laissant caresser sa joue de la même manière que la précédente brise. Toute fois plus rapide et probablement plus dangereux, il ne pouvait couper sa peau pâle, se contentant d’y laisser une infime trace.

« Être un ange ne m’empêcherait pas d’arracher la pauvre âme de cet humain. »

S’autorisant un nouveau sourire, elle jeta de nouveau son attention sur la belle, tentant de déterminer sa race. Une faux presque plus grande qu’elle, lui donnant l’apparence de la Faucheuse elle-même, elle n’en restait pas moins d’une beauté envoûtante, à laquelle Sanae ne céda pas. D’un pas traînant, elle s’avança vers elle, s’arrêtant à une distance plus ou moins respectable, par mesure de précaution. Bien que le repos éternel l’intéressait quelque peu, elle ne voulait pas finir son existence des mains d’une telle femme.

Plongeant ses iris de bronze dans les perles d’océan qu’étaient les yeux de celle qu’elle considérait déjà comme sa future proie, Sanae durcit son regard, jugeant que cet air irait de pair avec la question qu’elle s’apprêtait à poser.

« Toujours est-il que ces quelques mots ne m’ont pas permis d’avoir l’honneur de connaître le nom de la Faucheuse. »

Simple manière de politesse, elle estimait plus les immortels que ces piètres humains, similaires à celui qu’elle avait tué. D’un coup de langue, elle fit disparaître une traînée de sang sur son menton, ses oreilles s’agitant doucement sous le vent qu’elle générait autour d’elle, tourbillon invisible la protégeant d’une quelconque attaque, si faible elle était. Une voix dans sa tête faillit lui arracher un sursaut, la douce créature lovée contre son cou se manifestant.

* San, ne fais pas de bêtise. * * Tiens, mon beau louveteau est donc réveillé .. N’aies crainte Shiro, je sais ce que je fais. * * Je tenterais de te faire confiance. *

Amusée par l’intervention mentale de son affilié, elle en oublia presque l’autre immortelle, sa main droite caressant tranquillement la tête du loup à moitié endormi. Revenant rapidement à elle, Innocence croisa ensuite les bras, la soif brûlant sa gorge. Elle ne tiendrait pas longtemps à l’envie de caresser de ses crocs la peau de cette brune.






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Re: Assouvir. ▬ Leona O. Ryan. | Jeu 05 Déc 2013, 12:37

Fais-moi saigner, pour me faire oublier qu'après tout, à faucher des vies, c'est la mienne qui part au fil des âmes...

Comme si la vie s'était éteinte en elle, comme si elle ne ressentait plus tout ce que les humains sont obligés d'endurer, la créature, l'enchanteresse, s'avança vers moi. Ses traits marqués du rouge de la mort me semblèrent plus fins et délicats encore alors que la lueur faible du lampadaire s'emparait d'eux dans un rayon morne. Plus animal que femme, plus morte que vive, et pourtant cette rose aux allures vieillissantes devait avoir l'âge d'un bourgeon. Dans une vie d'immortel, qui peut dire lorsque l'on s'approche de la vieillesse ou lorsque l'on est jeune. Comme pour tout, c'était une question de mental. Tant que les gens ne se sentaient pas mourants, ils ne l'étaient pas. C'était ainsi fait mais les Hommes, persuadés qu'il était nécessaire de se retrouver dans un fauteuil à la veille de la mort, ne faisaient pas d'efforts pour tenter de bien vieillir. Sous le regard de cette louve assassine, nombre avaient dû pâlir de jalousie, de désir, avant de céder à l'étreinte du repos éternel. Les crocs brillant sous la lune, elle me parla d'une voix qui résonna en moi avec violence. Elle semblait presque venir d'outre-tombe, alors qu'elle avait été douce pourtant. Étrange paradoxe.

Sous son visage, je voyais ceux de nombreuses demoiselles dont j'avais fauché la vie. Leurs âmes se trouvaient désormais dans le cercle des réincarnations pour les plus chanceuses, dans une des prisons de Hadès pour celles qui n'avaient vécu que par le vice. Puis, d'autres traits s'imposèrent à moi : Ciel. Lui aussi était jeune. Comme elle semblait l'être. Tous les deux étaient à l'aube de leurs pouvoirs. Je devais avoir des siècles de retard sur cette ingénue qui, pourtant, me faisait me sentir plus âgée que jamais. Sans doute mon esprit affûté de nombreuses lectures, de nombreux mythes, y était-il pour quelque chose.

    - Que t'apporterait mon nom, petit ange ? Demandes-tu cela à tous ceux dont tu prends si goulûment la vie en quelques gorgées ?


Je sentais monter en moi une irrésistible envie d'en connaître plus sur elle. Ses motivations, ses engagements, ses désirs et ses peurs. Dès que je rencontrais quelqu'un d'intéressant, qu'il fusse humain ou divin, je ne pouvais m'empêcher de me poser mille et une questions à son sujets sans qu'aucune n'eusse franchit jamais la barrière de mes lèvre. Devant cette tueuse, je ne levais pas mon arme. Je n'en voyais pas l'intérêt. Je ne pourrais pas lui faire face de toute manière. Mes armes les plus affûtés étaient les mots, dont je savais me servir aussi bien pour blesser que pour réconforter. Je préférais la seconde option d'ailleurs. Il m'était rarement arrivée de devoir être rude et réaliste avec quelqu'un au point que la personne m'en veuille réellement. Je l'avais été une fois, avec Charon. Et je m'en mordais encore les doigts aujourd'hui. Lui si attentionné, j'avais dû lui faire la plus grande peine du monde à lui cracher à la figure qu'il n'avait pas à s'occuper de moi car je n'étais pas sa fille. Étant l'enfant de Perséphone, j'étais un peu celle des Spectres également. On ne choisit pas sa famille et je m’accommodais de celle que j'avais. J'aurais pu tomber sur bien pire après tout.

Je fixais toujours la demoiselle dans les yeux sans une once de peur en moi. La fuite allait peut-être être envisageable, mais pour l'heure je ne craignais pas d'elle un geste plus violent que de simples pas vers moi. Un léger sourire, un peu maternel, un peu protecteur, légèrement amusé, naquit sur le coin de mes lèvres.

    - Il est compliqué de ne pas céder à une forte soif, j'en conviens. Mais n'as-tu jamais essayé d'y résister ? Après tout, il est bien plus jouissif de résister à une tentation que d'y céder dans la seconde.


Ces mots m'avaient été dis par l'une des religieuses du couvents, alors que je regardais, étant petite, un gâteau dans une pâtisserie. Ce n'était pas pour sauver ma peau que je ressortais ce discours à cette ombre blanche. Mais ce qui faisait l'humanité en chacun de nous, de mon avis, était cette force qui nous permettait de ne pas céder aux bassesses et aux désirs. Bien entendu, mes paroles allaient sans doute ne jamais être retenues et la jeune femme aurait tout à fait raison de me sauter à la gorge pour se nourrir de mon sang. Mais peut-être espérais-je qu'elle me prouve que même derrière une âme sombre se cachait une part de lumière. J'avais rencontré des vampires qui avaient voulu me tuer. Des démons prêts à me déchirer les entrailles pour s'en nourrir. Des hommes et des femmes, même, sur le point de me tirer une balle dans le ventre sous la peur que je faisais naître en eux. Jamais mes mots n'avaient été retenu par l'un d'eux. Tous avaient fini morts. Pas par ma main. Mais morts tout de même, et bouffés par les asticots. De la violence résultait la violence, et de la rage résultait le repos éternel. Je voulais encore croire qu'il n'y avait pas que des monstres sans esprit, que certains savaient déceler le peu de beauté que le monde avait à leur offrir.

    - Tu as appelé un immortel, alors je suis navrée de te décevoir en te disant que je ne suis point de ces gens-là. Je suis tout ce qu'il y a de plus mortelle. Une balle dans le coeur suffirait, comme pour tout homme, à mettre fin à ma vie, de même qu'une de tes morsures si tu me vidais de mon sang.


Mon sourire était toujours présent que mes lèvres. Je me tenais cependant prête à disparaître de sa vue à la moindre tentative. Dans l'obscurité, Ombre nous scrutait. Je sentais son regard dans mon dos. De quoi me rassurer, du moins un minimum.




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Re: Assouvir. ▬ Leona O. Ryan. | Dim 08 Déc 2013, 16:25


550 de large
Assouvir.
Don't be afraid.
A en juger par sa réponse, l'inconnue n'était pas encline à la politesse. Quelque peu vexée par ses paroles, la princesse vampire ne dit rien quand même, s'obstinant d'un silence froid et impénétrable. Bavarde telle que l'était son interlocutrice, probablement qu'elle ne s'en rendrait même pas compte.

Chacun de ses mots perçaient le cerveau de Sanae, sa voix trop rauque pour être qualifiée de belle s'infiltrant douloureusement dans ses tympans. Une seule envie, une seule pensée siégeait dans son esprit torturé : boire le sang de cette brune mystérieuse. Animée par cet unique désir, elle endura le long discours sur la soif dont elle fut témoin, à la limite d'ignorer les conseils avisés de la Faucheuse.

« Je ne suis pas de cet avis. Après tout, laisser libre cours à ses propres envies est plus intelligent que de se forcer à y résister. Combattre sa race est stupide, il faut l'accepter et s'en servir à son avantage. »

Innocence agrémenta ces quelques phrases d'un sourire faussement aimable, ainsi que d'une légère révérence pour accentuer l'effet de politesse qui émanait d'elle. Son but principal, sur le moment, était de faire culpabiliser l'inconnue, lui faire comprendre que la première des politesse était de se présenter, et pas d'éviter la question en utilisant un simple compliment. Très attachée à ce genre de choses, Sanae n'était pas encore prête à lâcher le morceau, bien que ce morceau-là soit futile et probablement inintéressant.

Les secondes paroles de la belle surprirent la vampire, qui avait pourtant cru qu'à son allure, et à son aura, l'humanité avait quitté ce corps à l'apparence si frêle, laissant ainsi la vie éternelle l'enserrait dans son étreinte, elle-même cause de nombreuses souffrances. Pour manifester ce sentiment, elle écarquilla quelque peu les yeux, et s'approcha de quelques pas, inspirant profondément. Une fine touche de senteur humaine caressait la peau de cette inconnue, submergeant la princesse d'un désir violent de lui arracher la jugulaire. Maîtrisant ce-même désir, elle s'immobilisa soudainement, tendue.

« Moi qui nous pensais dans l'intimité de la quasi-solitude ... Votre ami compte-t-il nous faire l'honneur de sa présence ? »

Shiro avait déjà réagi à la présence de l'animal, plus loin. Mais en réduisant l'espace qui séparait les eux créatures bipèdes, Sanae avait put percevoir l'odeur âcre qui émanait de ce qui semblait être un volatile, ce même parfum agressant ses narines. Les douces senteurs humaines avaient disparues, le semblant de vie qu'elle avait perçu sous la poitrine de son interlocutrice échappait éjà à ses tympans. Déçue, elle n'en laissa rien paraître, et caressa la tête de son affilié, se détendant quelque peu.

« Dîtes-moi, gente dame ... Avez-vous peur, vous-même, de mourir ? »



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Re: Assouvir. ▬ Leona O. Ryan. | Mer 18 Déc 2013, 19:56

Fais-moi saigner, pour me faire oublier qu'après tout, à faucher des vies, c'est la mienne qui part au fil des âmes...

Ensorcelante. C'était le mot juste pour qualifier la jeune vampire qui se tenait présentement devant moi. C'était si étrange de voir une frêle jeune femme comme elle avec du sang sur la figure et des crocs aussi menaçants que ceux d'un loup affamé. Pourtant, elle ne démordait pas de cette sorte d'aura meurtrière qui semblait avoir accaparée tout son être jusqu'au dernier fibre. C'était également ce qui faisait d'elle une créature attirante. Quel homme n'aurait pas souhaité passer la nuit dans ses bras et les jours à ses côtés, à la faire rire - car j'en était certaine, elle avait un rire de cristal qu pouvait faire chavirer un coeur. C'était une part de la beauté des femmes, que de pouvoir avoir ce que l'on désirait d'un simple sourire. Belle, moche, tout cela n'avait plus d'importance lorsque nous tenions un homme entre nos mains. L'irrésistible envie d'en faire notre pantin était toujours présente. Certaines se retenaient, d'autres par contre n'en avaient pas envie et c'étaient elles que l'on qualifiaient de "femmes fatales" ou plus injustement de "sangsues" ou "sorcières". Je n'avais jamais été de celles-ci, mais peut-être la jeune ingénue devant moi en faisait-elle partie. Elle avait besoin des humains pour se nourrir, pour ne pas dépérir. Car l'immortalité a un prix : la chasse. Toujours plus de sang, toujours meilleur. C'était le vice dans lequel beaucoup de vampires devaient tomber. Où en était-elle dans cette chute ?

Ses propos étaient dans le vrai. Elle était forte et intelligente, deux bons points pour elle. Mais la retenue avait toujours fait partie de ma vie, je ne pouvais pas partager son point de vue. À cette heure, dans cette rue, de toute manière, personne ne pouvait rien partager hormis de terribles ennuis. La preuve en était le cadavre du jeune homme par terre. Allongé dans l'ombre de sa mort. Si seulement il avait su ce qui allait lui arriver, sans doute ne serait-il pas sorti. Mon regard ne cessait de fixer la créature. Ses pas comme ses paroles ne m'inquiétaient guère pour le moment. Inutile de me montrer agressive. Je me rendis compte que j'avais été d'ailleurs un poil impolie de ne pas lui avoir donné mon prénom. Mais réserve naturelle oblige... Lorsqu'elle parla d'Ombre, j'entendis le volatile s'ébrouer dans la pénombre et pousser un léger cri qui trancha la nuit comme le fil d'un rasoir. Le cri d'un vautour, toujours si de mort, non ? Moi il me rassurait. Je souris légèrement et tendis la main dans un signe d'invitation. L'oiseau s'envola et se posa sur le haut de ma faux.

    - Ombre n'a pas trop l'habitude que nous soyons entouré de d'autres personnes. Je suis désolée de son attitude.


Je la fixais toujours. Je me devais de rester prudente. Et sa question me troubla quelque peu, je devais bien l'avouer. Dès que je l'entendais, j'avais toujours la même réponse que me venait. Mais elle était compliquée à formuler, alors que je cantonnais à quelque chose de presque banal. Sauf pour les personnes que je trouvais intéressantes, ce qui était le cas avec cette jeune demoiselle. Je pris le temps de réfléchir un petit peu à mes paroles avant de lui répondre avec sincérité, même si elle allait sans doute me trouver ridicule :

    - Oui, j'ai peur de la mort. Qui n'a pas peur d'elle. Elle marche chaque jour à côté de moi, c'est une vieille amie. Mais elle m'effraie. Cependant, c'est une bonne chose d'en avoir peur je pense. Vivre sans cela, sans cette naturelle crainte, ce n'est pas vivre. Du moins pour moi.


Je fis un pas vers elle, comme elle avait fait pour moi. Il y avait toujours une bonne distance entre nous deux mais elle rétrécissait de minute en minute. Cela m'effrayait et me subjuguait en même temps. J'aurais dû me méfier face à une personne de son type mais j'étais trop accaparée par notre discussion pour faire attention à ce sentiment de gêne qui me comprimait la poitrine. Je baissai une seconde les yeux avant de les plonger de nouveau dans les siens.

    - Oh et je m'appelle Leona.


Autant être sincère jusqu'au bout, non ?

    - Et vous jeune éternelle, la mort vous fait-elle peur ? Car si le temps n'a pas d'impact sur vous, certaines armes, elles, en ont un.

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