Don't let them in [PV Leona] | Mar 21 Jan 2014, 23:09
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Re: Don't let them in [PV Leona] | Lun 27 Jan 2014, 18:23
Les enfants de l'Enfer sont les seuls à comprendre pourquoi ce monde est si sombre. Pourquoi il est si dénué de toute vie. Et pourtant pourquoi, dans un coin, naissent quelques fleurs.
J'avais reçu une convocation, amenée par Charon, de la part de Hadès. Que me voulait-il ? Allongée sur mon lit, fixant le tableau de la belle Goro face à moi, je ne cessais de me poser la question depuis des heures maintenant. J'avais été exempt de mon devoir pour cette nuit à cause de cette demande de la part du dieu des morts. La soirée me paraissait donc bien longue le temps qu'arrive ce moment où je devrais faire face à celui à qui je devais rendre des compte. J'avais une petite idée sur le pourquoi du comment et je m'en étais atrocement voulu, une fois la compréhension acquise dans mon esprit, d'avoir mis le Passeur dans la même situation que moi. Je n'avais pas envie qu'il ait des problèmes par ma faute. De plus, l'idée de voir Hadès ne me réjouissait pas réellement.
Je ne l'avais jamais vu. Du moins jamais réellement vu comme là, face à face, et je ne lui avais donc pas parlé non plus. J'aurais sans doute eu moins de mal avec ma très chère mère que je ne connaissais pas non plus d'ailleurs. Mais le dieu, au reflet de Eaque qui me troublait toujours autant, avait également le même caractère que son Juge sur un point : ils étaient tous les deux imprévisibles. Et c'était bien cela qui m'effrayait légèrement. Je ne voulais pas avoir d'ennuis, mais j'allais cependant défendre ma place et mon acte avec sagesse et humblement, du moins du mieux que je pouvais. Alors, regonflée par les quelques pensées positives que je pouvais avoir, je me levai et je mis rapidement un corset de cuir et un jean, avec des bottes. Puis je me regardai dans le miroir tout le temps que dura le reste de mon attente. Enfin, le portail s'ouvrit dans mon dos. J'y mis le pied pour me retrouver face à mon ami qui me salua d'un signe de la tête. Je me lui rendis, la gorge nouée. Il m'avait fait venir directement devant l'immense palais royal. En sortant, je vis les trois Juges qui me lancèrent des regards appuyés. Ils avaient sans doute été mis au courant de ma convocation. Je les saluais eux aussi avec respect avant de m'avancer dans les couloirs qui me semblèrent interminables, guidée par un des Spectres. Derrière moi, je savais que Ombre volait silencieusement. D'ailleurs à notre entrée dans l'immense bureau, le volatile se posa sur la cheminé et ne fit pas le moindre bruit alors que je mettais genou à terre et que je courbais l'échine devant le roi des Enfers.
Je l'entendis me parler, mais ses mots résonnèrent de longues secondes dans mon esprit avant que je ne puisse en saisir le sens. Cette situation me semblait irréelle. Pour la première fois, ma peur me faisait me sentir presque humaine. J'étais la proie, je le sentais. Je n'avais aucun moyen de m'enfuir en cas de problème. Même si je doutais que le roi ne se rue sur moi pour me tuer, être ainsi, comme un papillon à qui l'on aurait arraché les ailes, me mettait plus que mal à l'aise. Cependant, je me fis violence et je me redressai, fixant la divinité face à moi. Mon port altier me venait de ma mère. De même que mes yeux. Et je savais, d'après la réaction de nombreux soldats des Enfers, que malgré ma peau sombre, la ressemblance dans le regard pouvait troubler. Ma mère, qui m'avait transmis tant de douceur. Savait-elle seulement que j'avais désobéis ? Savait-elle seulement que je travaillais pour son mari, j'avais un gros doute sur le sujet...
- Votre Grandeur, je vous pris en premier lieu de pardonner cela. Seigneur Eaque m'a donné l'autorisation de continuer mon périple avec Ciel. Je sais bien que l'accord d'un Juge ne vaut pas le vôtre, mais l'enfant voulait uniquement voir le palais pour contempler de ses propres yeux la demeure de son père. Je crois que vous ne pouvais pas blâmer une âme innocente une telle demande.
Je secouai doucement la tête pour me remettre les neurones en place. Un regard à Ombre me redonna un peu de souffle et de courage pour continuer malgré le poids que je sentais crouler sur mes épaules dénudées.
- Quant à mon acte, je le conçois, je n'ai pas obéis à vos ordres. J'accepterais donc la punition que vous déciderez juste de m'accorder.
La plus rude serait de la priver de ses dons et de son travail. C'était tout ce qu'elle avait pour avoir une image de l'humanité. Même si elle prenait des âmes, elle pouvait à loisir observer les hommes. Même dans leurs derniers instants, certains savaient faire sortir le meilleur de cette race que la Bible jugeait impure à l'amour d'un divin. Sans montrer la moindre trace de mon malaise pourtant grandissant, je fixais le dieu, attendant son verdict dans un mélange d'impatience et de crainte.
Spoiler:
J'espère que cela te conviendra !
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Re: Don't let them in [PV Leona] | Jeu 30 Jan 2014, 16:16
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Re: Don't let them in [PV Leona] | Ven 07 Fév 2014, 12:29
Les enfants de l'Enfer sont les seuls à comprendre pourquoi ce monde est si sombre. Pourquoi il est si dénué de toute vie. Et pourtant pourquoi, dans un coin, naissent quelques fleurs.
Contrairement à beaucoup de monde, qu'ils soient divins, serviteurs ou humains, je n'étais absolument pas impressionnée par l'aura du dieu. Du moins je n'en étais pas autant affectée. Peut-être mon sang angélique brûlait-il dans mes veines, tout comme le sang italien, provenant tous les deux de mon con de père. Cela venait également peut-être de la présence de mon affilié qui me fixait de ses yeux intenses. Je n'étais jamais seule, le vautour était sans cesse à mes côtés, et c'était ce qui me rassurait le plus. Mon regard dériva sur le plumage légèrement abîmé du volatile avant de revenir sur le dieu qui reprenait la parole. Ses mots résonnaient dans mon esprit au point de le faire bouillir sous les réflexions qu'ils provoquaient. Ses question étaient parfaitement légitimes, je comprenais parfaitement qu'il soit mécontent de mon action. Et j'allais en assumer toutes les conséquences. J'écoutais toutes ses interrogations, toutes ses paroles, avant de réfléchir à une réponse construite.
C'était légèrement blessant de se trouver dans une situation pareille. J'avais l'impression d'être un tigre acculé dans un coin, que l'on menaçait d'une lance. Je pris de longues minutes afin d'organiser ma pensée. Je savais que ma mère était également très réfléchie, mais ce côté perfectionniste ne venait certainement pas d'une déesse qui avait succombé à un grave syndrome de Stockholm. Avec tout le respect que j'avais pour elle, toute l'affection, toute la douceur, un fait été un fait. Comme moi je pensais être profondément liée au roi Léonidas. D'ailleurs je me sentais un peu comme lui en cet instant, devant le dieu-roi qui lui ordonnait de déposer les armes. Je fis un pas en avant, me tenant toujours très droite, très fière. Pas question de courbée l'échine lorsque j'assumais tout ce que j'avais fais.
- Prise d'affection, sans doute. Je ne sais pourquoi, sans doute parce que nos âmes résonnent l'une avec l'autre à cause de la noirceur des Enfers. Mais je ne conçois pas qu'un enfant ne sache pas d'où il vient. Je suis la première à avoir été choquée de connaître ma parenté. Un Prince a le droit de voir son Royaume.
Car peu importait comment Hadès voyait Ciel. Une erreur ? Juste un petit accroc dans son mariage si parfait ? Pour moi, il était un des princes des Enfers. Je laissai une petite minute de silence avant de reprendre la parole, toujours de ma voix calme et assurée :
- Je ne vois pas en quoi j'ai à vous convaincre de me garder. Après tout, les Dieux n'ont besoin d'aucun conseils, et ils revendiquent cela. J'assumerais, je vous l'ai dit. Je suis prête à perdre mes pouvoirs, c'est certains. Ciel ne m'a rien apporté, mais je ne désire rien de plus que de rendre heureux un enfant. Certes vous avez peu l'habitude de voir une âme charitable qui souhaite uniquement aider les gens. Vous trois Juges vous ramènent assez fidèlement une généralisation de l'humanité, mais vous devriez aller sur Terre vous-même pour constater que parmi une foule de mauvaises âmes, il en demeurent des pures qui ne cherchent ni conflit, ni intérêt.
Je chancelai très légèrement. Un oeil humain ne l'aurait pas vu, mais le dieu avait sans doute été attentif à cette petite oscillation qui me trahissait légèrement. Cependant je n'avais pas peur. Je ne craignais rien venant des Enfers, car c'était également mon Royaume, même si je ne le revendiquait pas car je ne pensais pas en avoir le droit. Je fis quelques pas afin de me détendre, de me reprendre, et juste après je repris la parole.
- Puis-je oser vous demander qui est la mère de Ciel ? À moins que vous ne vous souciez point de vos enfants, qu'ils soient officiels ou officieux ?
Elle savait que la plupart des divinités ne voulaient pas entendre parler de leurs enfants "erreur de parcours" comme certaines disaient. Mais j'espérais secrètement que le roi des Enfers ne partageait pas cet avis, car sa femme ne le partagerait donc peut-être pas non plus. Ces dieux ne comprenaient pas que, des fois, de beaux yeux, un beau corps, pouvait tenter le plus élevé des esprits, et que ce n'était pas pour cela qu'ils ne s'aimaient pas. C'était une vision assez élargie de ce que pouvait être l'infidélité que j'avais là, mais je l'assumais elle aussi. Être sûre de moi était mon arme la plus virulente pour combattre les esprits étriqués des divinités.
Spoiler:
C'était parfait ^^. En espérant que ça aille.
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Re: Don't let them in [PV Leona] | Jeu 13 Fév 2014, 15:17
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Re: Don't let them in [PV Leona] | Ven 14 Fév 2014, 16:10
Les enfants de l'Enfer sont les seuls à comprendre pourquoi ce monde est si sombre. Pourquoi il est si dénué de toute vie. Et pourtant pourquoi, dans un coin, naissent quelques fleurs.
Le malaise que je ressentais faisait échos à celui dont le Dieu semblait être la victime. Avais-je réussi à agacer la divinité censée être la plus calme et lointaine de ce que pouvait être le sentiment de gêne ? Un léger sourire aurait pu fleurir sur mes lèvres à cette pensée mais je ne fis que m'asseoir face à lui sans rien dire, croisant délicatement mes jambes. Je le fixai de mes yeux clairs. Je me rappelais encore ce que disais les soeurs à leur propos. "Ils brillent comme la lune. Elle t'habite. Tu es fille de la nuit, le soleil ne ferait qu'abîmer la lueur qui te fait paraître si irréelle et loin de nous". Déjà à l'époque, déjà alors que je n'avais qu'une dizaine d'années, j'étais considérée comme lointaine de ce monde humain que, pourtant, je chérissais plus que tout au monde. L'amour, la haine, l'ardeur de combattre, la jalousie, l'amitié, toutes ces émotions qui faisaient naître tant de choses, qui amenaient tant de mal comme tant de bien que le monde. Mon admiration pour les humains était née avec celle que j'avais porté aux nones mais également à un prêtre, arrêté pour attouchement sur une de mes amies de l'époque. Il m'avait montré pour la première fois qu'un Homme pouvait être mauvais. Loin d'en être effrayée, j'avais trouvé cela étrangement attirant. La noirceur de âme avait-elle sans doute joué un rôle dans cette vision des choses.
J'écoutai la déité face à moi qui semblait regagner peu à peu son calme. Dans l'obscurité, Ombre vola et se posa près de lui, le fixant de son regard jaune et légèrement inquiétant. Il ne fit rien d'autre que de le garder à l'oeil. Je pris le temps d'écouter tout ce que le dieu avait à me dire, ou presque, avait de reprendre la parole. J'avais sans doute une vision étrange des choses mais je me devais de défendre mon point de vue et mes valeurs. Sans bouger, sans élever la voix, je pris la parole en fixant Hadès droit dans les yeux, sans faillir :
- Je considère chaque enfant de dieu comme ayant le droit de connaître leurs races et de voir une seule fois l'endroit d'où ils viennent. C'est important de savoir qui sont nos parents. Je ne connais pas mon père, et bien que je ne lui porte guère d'affection, je regrette cela chaque jour que Dieu peu faire. Ciel n'aurait pas trouvé la mort ici, j'en suis certaine. Eaque ne l'aurais pas laissé faire, même sans moi. Il est de vos trois Juges celui qui se rapproche le plus d'un homme malgré sa froideur et son regard ferme, et vous le savez. Il n'y a point de honte à admirer l'humanité. C'est leur mortalité qui les rend aussi beaux, aussi fascinants. Je suis certaine que si vous aviez eu le point de la mort sur vos épaules, vos actes envers Perséphone auraient été fait autrement, et sans doute dans un temps beaucoup moins réduit. Ils auraient été emprunt d'une impatiente passion.
Je n'aimais pas parler de ma mère mais je n'avais pas eu le choix. Pour toucher le Dieu, il fallait évoquer sa femme. Sans cela, mes paroles auraient été vides de sens. Je ne connaissais pas la déesse et elle ne voulait sans doute pas de moi, sinon elle aurait déjà cherché à me rencontrer. Elle n'assumais rien. C'était ce qui me rassurait : je ne voulais pas d'une mère qui crachait sur sa fille une excuse minable de faiblesse, sans avouer le fait qu'un jour, un ange avait su capter son attention et son désir plus que son mari n'avait pu le faire.
Mes yeux se plissèrent légèrement alors que la déité regardait mon chapelet. Je prie le petit pendentif en bois abîmé pour le serrer avec violence entre mes doigts. Sa question me parut d'une tristesse à pleurer. Cependant, je pouvais comprendre qu'il ne savait saisir ce qui me poussait à croire en Dieu alors que lui-même se croyait plus puissant que tout, comme ses frères, soeurs, neveux et nièces. Je répondis rapidement, sans élever la voix de nouveau. Mon ton se fit pourtant d'une froideur qui aurait pu rivaliser avec celle de Hadès :
- Je suis née ici mais votre épouse, dans sa honte d'avoir conçu une bâtarde, m'a envoyé dans un couvent.
Je me fichais bien de le blesser en cet instant. Je n'avais que faire qu'il ait mal sous mes mots. Je voulais juste lui cracher à la figure que ma mère, égoïstement, avait décidé d'abandonner un bébé dans un monde qu'elle ne connaissait même pas, se contentant de son royaume et de l'Olympe. C'était pitoyable.
- Que savez-vous du Seigneur, vous qui ne vivez que par vous-même ? Que savez-vous des textes sacrés ? Des enseignements ? Des valeurs qui s'y trouvent écrites ? De bien-être que cela fait de pouvoir prier quelqu'un qui vous entend, qui vous aide, et non d'en appeler à une mère indécise et un père narcissique ? Je ne sais pas si je crois en Dieu. Je ne sais pas en qui je crois. Je ne sais pas s'il existe ou non. Mais je sais qu'il y a quelque chose, de cela je suis certaine. Dans les moments les plus durs, il faut pouvoir se raccrocher à un roc. Il faut pouvoir croire en quelque chose que l'on ne peut pas voir, ni sentir, mais qui pourtant est là pour nous écouter et nous conseiller. Qu'il se nomme Dieu, Satan, Léviathan ou même Kiki !
Je venais de m'énerver et j'aurais ris à la fin de ma phrase si ma rancoeur n'avait pas été si profondément ancrée en moi. Alors que mon Aura m'entourait doucement, sur mon front se dévoila le symbole de la lune qui n'apparaissait que lorsque mes dons se manifestaient. Dans mon agacement, je n'avais su me contrôler. Je me calai au fond du fauteuil et je prie le temps de me calmer. Lentement, la marque disparue et mon Aura s'effaça de l'atmosphère glacée du bureau. Ombre vola vers moi et je sentis son bec pointu se poser sur ma jambe. Ma main trouva sa tête dans une légère caresse. Une fois de nouveau calme, je fixa la déité.
- Je vous l'ai dis, je suis prêtre à assumer toutes les conséquences de mon acte. Punissez-moi, retirez-moi mes dons. Mais, à votre grand malheureux et à celui de votre épouse, même si vous me tuiez, cela n'effacerait pas ce qu'elle considère être comme une erreur. Car même sans pouvoir, même en simple humaine, je ne serais jamais comme tout le monde. Je suis sa fille, qu'elle le désire ou non, et j'assume parfaitement la part d'Enfer qui régit ma vie.
Mes convictions n'avaient jamais été si fortes. Qu'il prenne n'importe quelle décision, je m'en fichais. Je comptais bien tout assumer. Pour Ciel.
Spoiler:
Nickel !
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Re: Don't let them in [PV Leona] | Dim 16 Fév 2014, 18:55
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Re: Don't let them in [PV Leona] | Dim 16 Fév 2014, 22:47
Les enfants de l'Enfer sont les seuls à comprendre pourquoi ce monde est si sombre. Pourquoi il est si dénué de toute vie. Et pourtant pourquoi, dans un coin, naissent quelques fleurs.
- Vous ne comprenez décidément rien. Et vous vous targuez de bine gouverner votre royaume ? Vous me parlez de faiblesse, comme c'est amusant. Mais pleurer devant la mort, sourire à la vie, trembler quand on a peur, je ne trouve point cela faible. Je trouve au contraire qu'il faut énormément de force pour surmonter tout ce que notre existence peut nous imposer. Et vous devriez le savoir mieux que quiconque. Vous me dites que je me contredit, mais c'est faux. Je ne sais pas comment celui que je vénère s'appelle, il est vrai, mais je ne doute absolument pas de son existence. Et vous, Majesté, combien d'humains croient encore en vous dites-moi ?
Il parlait de faiblesse, cela en était presque risible, alors que lui-même avec succombé à la douce chaleur de l'amour et qu'il avait enlevé sa femme, qu'il l'avait presque piégé pour qu'elle reste avec lui. Il ne se rendait pas compte de l'exemple qu'il donnait au monde en représentant sans doute un des couples les plus pures et les plus solides. Et il osait me parler de faiblesse alors que lui, emprisonné dans un égoïsme plus puissant que celui de n'importe qui d'autre, avait osé donner ce grain de grenade à la femme qu'il aimait juste pour s'assurer de son éternelle présence à ses côtés ? Le dégoût de le servir me remonta une seconde dans la gorge alors que je le fixais sans trembler. Ses mots, ses gestes, tout en lui ne m'inspirait plus aucune peur mais une terrible tristesse.
Ma mère arriva également sur le tapis. Bien entendu, j'en avais parlé, il fallait forcément qu'il défende sa dulcinée. En m'accusant, bien entendu. Un manque d'amour maternel ? Se moquait-il de moi ? Je n'avais jamais eu de mère. Évidemment que j'étais en manque d'amour maternel !
- Je ne manque point de confiance en moi. Et ma mère n'est pas la seule divinité à m'avoir donné son sang. Mon père était un ange. Je tiens de lui également. Et à notre grand malheur à nous deux, Votre Majesté, je ressemble beaucoup trop à votre femme pour que vous puissiez être objectif dans le jugement que vous portez sur moi. Donc il était inutile pour moi de dissimuler ce que je pensais d'elle afin de me faire mieux voir.
Je me levai doucement et le fixai toujours. Ombre poussa un cri à glacer le sang et s'envola par la fenêtre après avoir brisé un carreau sans faire attention à la déité. Son geste énervé aurait presque amené un sourire sur mes lèvres, mais je n'en fis rien, afin d'éviter de m'attirer un peu plus les foudres du dieu des morts. Sans crainte, je le regardais alors qu'il semblait avoir prit sa décision à mon sujet. Décision qui me fit légèrement flancher, mais il était hors de question pour moi de lui montrer le moindre trouble. Après cette discussion, où tout aurait été dis, il n'aurait plus aucun pouvoir sur moi autre que celui de me priver, un temps, de mes dons. Je savais bien entendu qu'il ne se priverait pas de cela. Je n'avais pas ma place dans sa vie comme dans celle de ma mère. Peut-être l'aurais-je chez mon père mais j'en doutais fortement. Ma place était avec Ombre et Charon, rien de plus.
Sa décision de m'envoyer au Tartare ne m'étonna pas non plus. Il y envoyait ceux qu'il ne souhaitait plus revoir sur sa route. Comme un enfant qui jetterait un jouet cassé d'un méprisant revers de la main. Sentant que je n'étais plus désirée, je fis demi-tour. Cependant, alors que ma main allait se poser sur la poignée de la porte, je suspendis mon geste avant de prendre calmement la parole, plus sereine que jamais :
- Au fond, Majesté, il n'y a que les personnes que l'on aime que l'on est capable de haïr. Passez une bonne soirée.
Et je sortis, le coeur serré en songeant à ma mère.
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Re: Don't let them in [PV Leona] | Mer 19 Fév 2014, 18:54