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 Tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute (eugenate)

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Anonymous
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Tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute (eugenate) | Ven 18 Mar 2016, 21:31




Eugenia & Nathanaël
« You're skinny and pretty, so that's a plus. But it's highly competitive so you'd better be rich too. »

(avant) Depuis quelques mois, Eugenia s’est vue propulsée au rang de célébrité. Les photographes et les magazines se l’arrachent et font d’elle un nouveau modèle pour les jeunes de son âge. Ils la transforment petit à petit en icône de mode, sans le lui annoncer une seule fois. Ces gens-là ne sont pas limités intellectuellement au point d’être honnêtes à cent pour-cent : ils savent qu’elle mène un combat contre ce que l’industrie classique défend, à savoir troubles de l’alimentation, tensions entre classes sociales, etc.

Elle ne répond pas à tous leurs standards, n’est pas assez grande, pas assez parfaite… Et pourtant ils s’intéressent à sa petite personne parce qu’ils savent ce qu’elle apporte : une image plus fraîche et beaucoup d’argent. Surdouée, fille de bonne famille, jeune entrepreneur.  Mademoiselle de Fitzduncan est présentée comme l’amie et l’amante parfaite, à l’écoute et engagée. Ils se mettent tous d’accord à ce sujet, on ne fait pas d’elle une petite-amie, on fait d’elle une fiancée.

Sauf qu’elle n’a jamais voulu démarrer un processus pareil. Elle est victime d’une sur- médiatisation qui commence à empiéter sur sa vie privée et n’en ressent même pas les dégâts.

***

(après) « Vous pouvez y aller, Marc. » l’adolescente donna son accord et la voiture démarra immédiatement. Coincés dans les embouteillages à l’entrée de la capitale, Eugenia prit le temps de sortir son rouge à lèvres et son miroir de poche pour se refaire une beauté. Elle a pour habitude de concentrer les efforts sur sa coiffure et sa tenue, quelque fois son teint, mais ne fait jamais d’extravagance. Elle a l'impression d'être constamment jugée par les autres. Ce n’est peut-être pas le cas ici mais en internat ça l’était ; et autant vous dire que ça l’a marquée.

Quarante minutes plus tard,  ils arrivèrent au bas de l’immeuble où se situent les bureaux de Nathanaël Andersen, une jeune femme issue du même milieu et dont elle s’est considérablement approchée. Le chauffeur descendit, fit le tour de la voiture, ouvrit la porte à l’héritière tandis que son garde du corps l’attendait. Elle entra dans l’immeuble, ignorant les paparazzis et ne leur accordant aucun mot.

« Bonjour. » Eugenia répondit poliment à la femme. « C’est pour le rendez-vous, n’est-ce pas ? » Elle fit oui de la tête avant de suivre la dame, qui la mena au dernier étage de l’immeuble. L'ascenseur s’ouvrit sur le bureau de son amie.

« Bonjour. Comment tu vas ? » L’adolescente fit un grand sourire alors qu’elles se prenaient rapidement dans les bras. Cela faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas vues. Nate l’invita à prendre place, ce qu’elle fit sans se faire prier.

Elles se sont mises à discuter de tout et de rien, laissant parfois échapper des éclats de rire. « Tu m’avais manquée ! » Mais ne voulant pas éterniser les choses, la suédoise s’est alors prononcée sur la vraie raison de sa venue. « Tu te doutes bien que je suis venue ici pour une raison et je ne te cache pas avoir du mal à en parler. » un sourire gêné étira ses lèvres « Tu vas sûrement trouver ça simplet mais j’ai des problèmes ces temps-ci et tu es celle à qui j’ai tout de suite pensé…  »

Elle ne flattait pas, elle était sincère. Ses gestes trahissaient sa gêne - ce qu’une manipulatrice n’aurait eu aucun mal à cacher.  « Depuis que les gens savent que je vais participer au défilé de mode organisé au Carlton, j’entends de plus en plus de choses dites sur moi. L’autre jour, les mannequins avec qui je posais me critiquaient ouvertement… Elles disaient que je ne méritais pas ma place et ce ne sont pas les seules. »

L’adolescente a un mauvais présage. « Je ne sais même pas pourquoi. Quand je posais pour des magazines personne ne disait rien mais là je m’apprête à défiler et on s’en prend à moi. J’aimerai bien savoir pour quelle raison. » Tu es trop loin de l’habituel “52 kilos pour 1m80” ma chérie.

made by MISS AMAZING.




Anonymous
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Re: Tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute (eugenate) | Dim 20 Mar 2016, 00:44

Sweetest Devotion× Eugenate

Tu sors de l’ascenseur avec un mal de crâne, les semelles rouges de tes Louboutin claquant sur le sol à chaque nouveau pas. Rendez-vous de plusieurs heures. Discussion interminable  concernant le défilé qui aura lieu au Carlton dans très peu de temps. Trop peu de temps pour résoudre tous les problèmes qui s’annoncent. Tu vois les tenues confectionnées pour les mannequins avant la majorité des autres personnes. Ton avis a un poids dans cette industrie. Sans ton approbation, la nouvelle collection n’ira pas bien loin. Tu t’arrêtes net face à l’équipe de stylistes qui t’attendent dans ton bureau. Les problèmes. Tu as à peine le temps de poser ton sac YSL sur ton bureau qu’on t’annonce qu’il y a eu un problème avec le premier tirage du magasine : les photos sont floues, les textes ne sont pas bien incrustés. C’est suffisant pour te faire grincer des dents.  Tu es censée avoir le premier exemplaire entre les mains dès ce soir pour pouvoir rectifier ce qu’il y a à rectifier. Ca commence à te saouler. Dossiers entrouverts sur le bureau blanc, photos éparpillées sur la surface, portable collé à l’oreille, tapotement incessant de tes ongles contre ton gobelet de café. Tu commences à faire les cent pas dans le bureau. Les personnes autour de toi te regardent comme si tu étais à deux doigts de les virer. Tu l’es. Elles sont été assez courageuses pour t’annoncer la mauvaise nouvelle.

Tu fais un effort pour les remercier avec un sourire forcé avant de leur faire signe de retourner travailler. Ils disparaissent de ta vue en un total de dix secondes. Il te faut plus de vingt minutes au téléphone pour faire clairement comprendre que tu ne lâcheras pas l’affaire avant d’avoir le premier exemplaire dans exactement deux heures. Dans le cas contraire, tout le monde sera au chômage. Quand il s’agit de travail, il n’ y a plus de conscience.  Tu raccroches sans perdre plus de temps. Il est question de trois secondes avant que ton smartphone professionnel affiche un nouvel appel. Tu n’as même pas encore eu le temps de t’asseoir depuis ton retour. Tu reprends l’engin de tes cauchemars entre tes doigts avant de répondre.

▬ Quoi? tu aboies au téléphone.
▬ Miss de Fitzduncan est arrivée.

Tu pousses un soupire de soulagement. Tu t’attendais à une autre mauvaise nouvelle. Tu raccroches après l’avoir remercié pour l’infos. Le premier sourire de la matinée étire tes lèvres à l’idée de revoir ta protégée. Il ne serait pas faux de dire que vous vous êtes considérablement rapprochées. Cela n’a pas été tellement compliqué, elle est d’une douceur incomparable. Sur quelques points, vous vous ressemblez. Tu lui as permis de faire sa place dans ce monde qu’est la mode. Il est vrai que quelques coups de fil ont été nécessaires. Mais elle n’aurait jamais pu réussir si elle n’avait pas ce qu’il fallait. Elle s’élevait peu à peu, trouvant ses marques. Tu veilles à ce qu’elle sache que tu seras toujours de son côté. Tu es après tout celle qui l’a convaincu de tenter le mannequinat.  L’ascenseur s’ouvre. Tu la vois faire un pas dans ton bureau et tu ne perds pas une seconde avant de la prendre dans tes bras. Elle est rayonnante, comme toujours.

▬ Plutôt bien, légèrement occupée en revanche.

Rejoignant ton siège en cuir noir derrière ton bureau, tu t’y installes confortablement avant de croiser les jambes, lui demandant comment elle va. Tu peux voir à ses traits qu’elle ne vient pas seulement pour tes beaux yeux. Quelque chose la tracasse. Cependant, tu lui accordes quelques minutes durant lesquelles vous échangez quelques paroles qui la mettent plus à l’aise. Ton sourire ne quitte plus tes lèvres, heureuse de la revoir. Entre ton emploi du temps plus que chargé, tes soirées très arrosées, tes relations trop compliquées et elle avec ses études et sa carrière qui commence à décoller, vous voir commence à être difficile. Mais quand c’est possible, c’est toujours avec un énorme sourire aux lèvres que tu l’accueilles, peu importe les problèmes que tu as.

▬ Tu m’as manqué aussi ma belle.


Tu hoches la tête à sa prochaine remarque. Même avec des capacités d’observation moins performantes que les tiennes, on aurait pu voir qu’elle était gênée, voir tendue. Tu la regardes avec douceur pour tenter de la mettre en confiance. Tu es là pour ça. Faite pour ça. Tes ongles vernis tapotent sur la surface de ton bureau lorsqu’elle te fait finalement part de ce qui la dérange. Ton sourire s’efface légèrement sans pour autant disparaître. Tu savais que ce moment arriverait tôt ou tard. Tu n’as juste pas eu le temps de t’y préparer convenablement. Mais elle n’est pas une cliente. Elle n’est pas une personne avec laquelle tu dois faire des affaires ni marchander. Elle est avant tout ton amie et ta protégée. Elle est venue jusqu’à toi pour t’en parler, c’est suffisant pour te faire prendre conscience de l’ampleur de la chose. Tu quittes ton siège pour t’approcher d’elle et t’asseoir sur le bord du bureau pour réduire la distance entre vous.

▬ Je sais. J’ai une personne chargée de me mettre au courant de tout ce qu’on dit sur moi, ou sur toi, sur les réseaux sociaux ou dans les magasines. Néanmoins, j’ignorais que cela pourrait t’affecter à ce point.

Tu sais tout sans exception. Mais toi limite tu t’en fous, tu vis ça depuis des années. Elle, c’est tout nouveau. Si elle n’était pas venue, tu serais allée la voir. Tu connais les mauvais côté de l’industrie et t’as pas envie de la perdre à cause de ça. Elle t’est trop précieuse. En revanche c’est nettement moins simple de les expliquer à une toute nouvelle recrue sans la faire fuir. Mais tu as toujours eu le do nde la diplomatie donc y a pas à s’inquiéter, tu vas trouver les bons mots.

▬ Les nouvelles vont très vite, comme tu as dû le remarquer. Tes photoshoots ne sont pas passés inaperçus. Si ça peut te rassurer, je n’ai absolument rien fais pour que tu ais la chance de défiler. C’est seulement toi qui les a charmé, je n’ai fais que transmettre ton book après qu’on me l’ait demandé. Néanmoins, je vais quand même te demander de me noter le nom des jeunes femmes qui t’ont dit ces choses.

Tu ne dis pas ça pour la rassurer mais parce que c'est vrai. La sincérité brille dans tes iris comme l'éclat d'un joyaux. Tu poses une feuille et un stylo face à Eugenia, un sourire sur les lèvres. Ces mannequins, tu vas en faire ton affaire, elles n’oseront bientôt plus prononcer le nom de ta protégée. Elles auraient dû s’attaquer à quelqu’un de leur taille au lieu de viser les plus faibles. Tu vas rapidement leur faire réaliser leur erreur. Mais tu vas quand même éviter de faire peur à Eugenia.

▬ Elles s’en prennent à toi parce que tu es toute nouvelle et que tu as déjà atteint le niveau qu’elles tentent d’avoir depuis des années. C’est de la jalousie pure et simple. Quand il s’agit de mannequinat, le terme principal est concurrence. Tu dois donc savoir passer au dessus des critiques et rester toi-même, tout en évitant de te faire piétiner. Tu comprends ce que je veux dire?

Imbattable. Question rumeurs, mode, paparazzi et concurrence, t’avais eu ta dose et tu l’as encore. Il fallait juste savoir gérer l’ensemble avec fermeté et classe. Tu ne vas pas lui dire qu’elle est belle, parfaite et qu’elle a de beaux yeux parce que tu sais que ce n’est pas ce qu’elle a envie d’entendre. En plus d’être belle, elle a du caractère et est très intelligente. C’est ce qui t’avait plût chez elle : son physique n’est pas son seul atout. Mais cela pouvait également se révéler être un problème qui pouvait rapidement être dangereux. C’est ton rôle de la faire sortir du pétrin pour éviter que ça finisse mal ou qu’elle soit blessée psychologiquement. Mais t’as déjà tes petits plans de secours que tu vas tous lui exposer au fur et à mesure. T'es peut-être comme sa marraine la bonne fée en fin de compte.

▬ Tu as pensé à engager un garde du corps comme je te l’avais conseillé?

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