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 [pv] 28 chiens

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Anonymous
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[pv] 28 chiens | Sam 17 Mar 2012, 17:46

Chloris était baigné dans une lumière candide et dorée. Du miel semblait couler dans les rues pavées, les gens riaient et le malheur ne touchait pas la ville. Le temps glissait différemment ici, il jouait sa musique sur des portées disparues. La chaleur du soleil, caressait amoureusement les visages sans les brûler et rassurait les coeurs. Je n'étais pas dans mon élément mais à Chloris, on se sent toujours bien. Les fleurs faisaient partie intégrante de la citadelle, elles brillaient, illuminaient tous les regards qui se posaient sur elles. Elles préparaient soigneusement leurs pétales douceureuses, comme une femme à sa toilette. Elle prenait leur temps pour raviver leurs couleurs et rehausser l'éclat de leur allure, pour mieux hypnotiser. De parfaites divas, elles se préparaient pour le spectacle. Tous les yeux, sans exceptions, se posaient sur elles et il fallait qu'elles soient parfaites. C'était pourquoi elles vivaient. Ici, l'union des hommes avec la nature était encore plus vraie que nulle part ailleurs sur l'île.

J'étais assis, sur un toit et je racontais une histoire à Aaron en regardant la ville endormie. Elle avait passé quelques jours de fête et aujourd'hui elle était fatiguée. Ses habitants se reposaient, s'endormaient sur les terrasses. Chloris n'est pas une ville tumultueuse, mais son calme inhabituel était remarquable.

« J’ai toujours ce rêve où, alors que la mer est d’huile, le ciel orange de nuages et les bâtiments éventrés ; je ressors de l’eau et échoue sur la plage. J’avais nagé, en craignant un feu à chaque fois que ma tête resurgissait à la surface. La mer était calme, pas de courant, pratiquement pas de vagues. Et… moi aussi j’étais calme. Une espèce de tranquillité intérieure, comme si la mer me portait. Et à la fois j’avais peur, j’avais la peur au ventre, peur de perdre mes forces et de me noyer.

Tout en nageant, dans cette espèce de calme presque idyllique, soudain, il y a eu un fracas étourdissant et je me suis retrouvée aspiré dans l’eau, comme si elle vibrait. Moi aussi du coup je tremblais de partout, j’avais très très peur. Je vibrais avec elle, de tout mon corps. Peu à peu je me suis senti paralysé, je ne pouvais plus bouger aucun de mes membres. Et J’ai vogué…

Je ne sais comment, j’ai réussi à atteindre cette plage, au ciel orange de nuages, aux vagues d’huiles et aux bâtiments éventrés. J’en ressors avec pour seul habit une arme. Je ne suis pas seul, il y en a d’autres comme moi, mais je ne connais pas leur nom. J’avance, des vêtements trainaient dans le sable. Je les prends, ils sont trop grands pour moi. J’ai pris la route qui s’ouvrait, béante devant nos yeux. Le portrait d’un homme était peint sur les murs. Des affiches à son effigie comblaient les trous. Je ne le connaissais pas, mais il était pour le peuple de cette ville morte ce qu’était David Bowie pour moi : une star. Il l’aimait, tant que ça basculerai presque dans l’érotique. Peut-être était-ce le cas.
Sur ma gauche alors, surgissent les flots sombres. Autour de moi sortaient des femmes pleurantes. Elles étranglaient des prières, elles passaient autour de moi sans me voir, j’avais peur. Quelque chose me disait que c’était moi qui avais provoqué leurs larmes. Je baissais la tête penaud, et me recroquevillais sur mon arme. Bientôt elles n’étaient plus là, mais je suis resté à ma place, haletant. Leurs regards me restant en travers de la gorge, armant l’air de lames.
Après ce qui semble être une éternité, des hurlements tout à coup, inhumains. J’entends un pas de course, on vient vers moi, c’est tout près, je les vois déjà. Je distingue tout, leurs cicatrices, leurs yeux fous. Se portent devant moi, rugissant comme une même bête, 28 chiens et leur gueule d’assassin. Ils sont là, plantés, et ils aboient. Pas 26, pas 30. Ils sont 28.


Et je me réveille. »


Je suis le dieu des océans, le maitre des mers, le capitaine du navire et pourtant, ce rêve terrible dans la mer me rend aussi vulnérable qu'un mortel. Pour la première fois, dans mes songes certes mais, pour la première fois, la mer devient la plus terrifiante de mes peurs. La plus grande de mes alliées se retourne contre moi... j'ai honte de l'avouer mais oui, j'ai peur.

Je tourne alors mes yeux bleus vers le jeune homme près de moi. Ils étaient en réalité d'un bel argenté mais quand je rencontrais les mortels (du moins ceux que je croyais être des mortels), je les rendais plus banal. Ils gardaient néanmoins leur beauté saisissante. J'avais près de moi Aaron. C'était un charmant jeune homme et c'était à lui que je venais de confier mon rêve. Il ne sait pas qui je suis, quelle puissance je suis. Je doute qu'il comprenne alors, toute la profondeur et l'atrocité de ce rêve. Je ne savais pas non plus qui était Aaron, je ne savais pas que c'était mon fils, qu'il était le résultat d'un amour sans lendemain. Je croyais avoir sous les yeux, un simple elfe avec qui j'avais décidé de me lier d'amitié. On s'était rencontré sur une plage, je crois. Je ne me souviens plus en réalité. Aaron dégageait quelque chose qui m'avait tout de suite attiré. C'était en fait l'aura de sa mère Alison, mais je ne la reconnu pas. Pourtant, tout le monde le verrai, ces mêmes cheveux roux (quoique, ceux d'Aaron tiraient vers le châtains de temps en temps, mais pas ce soir) et ce regard intense et noir...

Mais pas moi, moi je ne l'ai pas vu. Peut-être parce que je ne veux pas.

Aaron était un être gentil, c'est certain. Ca m'a plu, j'aime les gens candides. Ce ne fut pas facile de converser avec lui, mais peu à peu, on a réussi à sympathiser. En général, quand quelqu'un fait preuve de résistance, si ce n'est pas une femme, j'abandonne. Mais... Aaron m'a laissé un tel souvenir qu'il me parut inévitable de tenter. C'est ça mère, Alison, c'est d'elle qu'il tient ça. Mais je ne le sais pas. Je ne veux pas le voir. Je l'ai oublié en réalité. Je sais qu'Aaron détient ce petit truc que j'ai déjà vu chez quelqu'un que je connais ou que j'ai connu, mais je n'arrive pas à me souvenir que c'est d'Alison.

J'ai devant moi, un simple elfe.

Nous sommes assis sur un toit et nous regardons en bavardant le ciel se coucher. Après un long silence, j'ai cru avoir ressenti le besoin de m'épancher. Et je lui ai parlé de ce rêve. J'avais maintenant planté mon regard dans le sien et j'attendais qu'il me réponde quelque chose. Je savais qu'Aaron était en fac de psychologie. C'était sûrement pour ça que je lui avais parlé de ce songe. Pour qu'il me donne un avis, pour qu'il m'éclaire. J'étais fatigué. Je ne dors plus, ou très mal. Et l'éternité me pèse avec ce rêve. J'ai peur de le faire chaque nuit durant le reste de mes jours. Peut-être drevais-je en parler à Morphée ? Je soupire discrètement, je relache tout l'air de mes poumons par les narines. Il me faut une explication.




Anonymous
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Re: [pv] 28 chiens | Dim 18 Mar 2012, 01:54

« Un père n’est pas celui qui donne la vie, ce serait trop facile,
un père c’est celui qui donne l’amour. »

Aaron était assit, sur un des nombreux toits de Chloris, et écoutait le rêve d'un parfait inconnu. Il avait fait sa rencontre que depuis quelques heures, et voilà que cet étranger lui expliquait son rêve, à croire qu'il était fait pour entendre ce que les personnes ont à dire. Leur rencontre s'était faite non loin de là, dans la plaine. Cela n'a pas été facile pour l'homme de parler avec notre jeune Aaron, car celui-ci peut se montrer réserver avec les inconnus. Il teste, voir à qui il a à faire. Heureusement, l'inconnu s'était équipé d'une arme redoutable : la patience. Grâce à elle, il avait pu sympathiser avec notre jeune elfe, et ainsi pouvoir se promener dans les rues fleuries de la belle Chloris avec. La balade avait été de courte durée, car ils s'étaient installés sur un toit, et c'est là que le Dieu commença à raconter son rêve, et quel rêve ! Il était très étrange. L'histoire était captivante, il écoutait l'homme, passionné, comme un enfant écoute son père raconter une histoire avant de dormir. Comparaison intéressante, puisqu'il s'agissait de son père mais qu'il ne le sait pas.

Le Dieu parlait de calme et de peur, de fracas et de tremblements. Il parlait d'une mer calme, mais qui vibrait. Il disait qu'il avait rejoint une plage après ces secousses. Il était nue et armée, mais il y avait des vêtements sur le doux sable. Il n'était pas seul. Des femmes pleuraient, tristes. Si tristes. L'homme disait que c'était de sa faute si elles étaient dans un tel état. Soudain, les dames disparurent, laissant place à 28 chiens aussi féroce que Cerbère lui même se ruer en direction de l'homme, et c'est alors qu'il se réveille. Systématiquement. Toujours au même endroit.

Durant tout le discours de l'homme, le rouquin analysa la situation, et regarda l'expression qu'affichait le visage de cet homme aux yeux océans. Il avait lu en lui toutes les sensations et les sentiments qu'il avait éprouvé dans ce rêve. Le jeune garçon eu un instant de réflexion. Il n'avait pas un block note sur lui et un stylo alors, pour retenir tout ce qu'il avait dit et réfléchir à la réponse qu'il allait donner, cela allait demander de la concentration. Après tout, il n'en était qu'à sa deuxième année de psychologie.

« Vous semblez aimer la mer mais en même temps avoir peur d'elle. Des femmes pleures et vous avez l'impression que c'est votre faute. Elles disparaissent et laisse place à des bêtes féroces. Vous savez, nos rêves veulent toujours signifier quelque chose. Je pense que tout cela peut être lié à quelqu'un. Parfois, vous rêvez de quelque chose, qui en réalité peut être remplacé par une personne. Ce que j'essaye de vous dire c'est que, peut être que la mer dont vous avez confiance mais aussi peur peut être l'un de vos proches, que vous lui aviez fait du mal et que du coup vous rêver que cette personne-là ce venge, ce qui ce traduirait dans votre rêve par l'attaque des 28 chiens. Par contre, je ne vous connais pas, donc je ne peux pas vous dire pourquoi ce nombre. Il doit être lié à quelque chose. Après, je ne sais pas, tout ce que je dis peut être faux. Je ne suis qu'un jeune étudiant. »


Aaron avait du mal à expliquer tout cela. Ce qui est compréhensible. Il ne connait la personne que depuis quelques temps et celle-ci ce confie à lui. Bien évidement, il ne pouvait pas deviner que c'était un Dieu, il n'en avait pas le don. De plus, savoir qu'il parle à Poséidon ne lui ferait pas comprendre qu'il s'agit de son père. Pour lui, son père n'existe pas, car pour lui, un père, ce n'est pas qu'une histoire de sang. C'est aussi une histoire d'amour. Certes, il avait grandit avec un homme qu'avait épousé sa mère, mais il savait très bien qu'il n'était pas son géniteur. Il était bien trop con pour l'être. Malheureusement, il est le père de ses frères et de sa sœur et ça, il ne peut rien y faire, à son grand désespoir.

Le jeune homme remonta ses jambes contre lui, et posa sa tête sur ses genoux. Il regarda droit devant lui, l'air pensif. Le vent venait caresser avec douceur sa peau blanche et faisait virevolter les cheveux oranges de l'elfe avec grâce. Regardant devant lui, il appréciait de plus en plus le paysage qui s'offrait devant lui. Chloris était vraiment une ville magnifique. C'était complètement différent de la cité. Ici c'était calme et paisible. Il s'y sentait bien. Aaron détourna son regard noir de ce beau paysage pour le planter dans celui du Dieu. Malgré tout, il aimait la présence de cet homme, alors qu'avant ce soir, il ne l'avait jamais vue de sa vie. Il beau, grand et fort. Tout ce dont rêvait notre garçon, ce dernier étant plutôt fin et pas très large d'épaules.

« En fait, je pense que ce n'est pas pour rien que vous faites tout les soirs le même rêve. Je pense que cela pourrait être une sorte de... Message. Qu'en pensez-vous ? »

La voix du garçon était douce, mais pas très sur de lui. Il n'avait jamais été confronté à ce genre de situation. Ce n'était pas si simple que ça, d'autant plus que le rêve de l'homme était étrange. Quand Aaron repensa à la mer dont avait parlé l'inconnu, il ne put s'empêcher d'étirer un sourire sur ses fines lèvres. Lui, il aime l'eau. Il pourrait y passer des heures, car l'un de ses pouvoirs lui permet de respirer sous l'eau.



|HRPG ; Ce n'est pas aussi beau que toi, désolé.|
 
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