Ce que les enfants veulent le Dragon l'offre [Ketra Karina Gania]

C’était une balade qui nous faisait du bien à tous. C’était rafraîchissant qui plus est. Il faisait tellement chaud au sol ! Ici, l’on sentait une petite brise nous caresser la peau. On étouffait moins, on respirait un air pur. C’était tellement agréable ! Qui plus est, les enfants étaient occupés, ils s’amusaient sagement, respectaient les consignes, que demander de plus ? À les voir, ils ressemblaient à de véritables petits anges ! Et pourtant, ils savaient se montrer très turbulents, croyez-moi !

Ethan, en petit garçon qui adorait les histoires de chevaliers et de dragons, était très curieux de savoir comment ça vivait, un vrai Dragon. Marina était très concentrée sur ce qu’elle voyait. On dirait qu’elle essayait de mémoriser les images qu’elle avait sous les yeux et de les graver à jamais dans sa mémoire. Lorsque Ketra répondit aux questions du petit garçon, sa moue m’arracha un sourire :

”En fait, j'ai deux formes: un de Dragon Argent et un autre de Fée. Donc, je peux très bien me promener sur la terre, et je le fais souvent. Et donc, je peux manger ce qui est mangeable.

- Oh… Ah d’accord. Mais quand même, tu fais beaucoup de choses quand t’es un Dragon ? Y’a beaucoup de dragons comme toi ? Vous faites des balades ensemble ?”

C’était comme s’il semblait presque déçu que Ketra ne soit pas un Dragon tout le temps ! Je pense tout de même qu’il se rappelait bien de l’avoir vu se transformer. Mais il ne lâchait pas le morceau, j’avais l’impression que pour lui, c’était impossible que l’immortelle ne profite pas beaucoup de ses origines “dragoniques”. Dans sa tête, c’était tellement cool qu’on ne pouvait pas ne pas rester tout le temps sous cette forme. Lui en tout cas aimerait bien avoir cette particularité.

Chloris avait particulièrement plu aux enfants en raison de la diversité de fleurs et de couleurs. Même Louka donnait son avis à sa manière. J’avais dû le tenir plus fermement pour ne pas qu’il tombe, car il cherchait à se pencher pour attraper des fleurs colorés de ses petites menottes qui battait l’air en s’ouvrant et se refermant. Il poussait des petits cris de joie, des petits “eeh” ou “oooh”.

Puis Marina posa des questions au sujet des humains. Cette petite était déjà assez cérébrale, elle aimait bien poser des questions qui demandaient plus de réflexion. Je savais ce que Ketra en pensait. Les humains étaient incapables de faire autre chose que de se haïr. Après tout, ils l’avaient exécuté sur de simples croyances religieuses complètement bidons parce qu’elle avait osé aimer une femme. Ceci dit, les enfants n’avaient pas besoin de savoir ça, ils étaient trop jeunes et innocents. Je préférais qu’ils profitent de leur naïveté tant qu’ils le pouvaient. La candeur infantile part bien trop vite dans ce monde.

"Les humains nous ressemblent à tous et sont juste un peu moins variés que nous. Et si on pense que ce sont des êtres inférieurs, c'est parce qu'ils n'ont absolument aucun pouvoir et qu'ils n'ont aucun moyen de se défendre autre que des armes à feu qui ne tuent qu'eux-même. Ils ont aussi tendance à évoluer en s'autodétruisant.

- Ben ils sont méchants alors. Et bêtes. Pourquoi ils se tuent ?"

Marina semblait intriguée par la tendance autodestructrice du peuple de la terre. Et elle avait déjà un avis très tranché sur la question, elle ne changerait plus d’opinion. Ketra n’aborda pas le sujet de sa mort, elle devait penser tout comme moi qu’il valait mieux épargner les enfants.

Et notre sortie aérienne nous fit prendre la direction de Skyworld. Nous en restions tout de même assez éloignés, ce qui n’était pas plus mal. Je pris la parole :

”- Vous reconnaissez Skyworld, les enfants ? Qu’est-ce que vous préférez entre Skyworld, Chloris ou les montagnes ?

- Tout est joli ! Je sais pas lequel choisir !

- C’est joli Chloris, mais à Skyworld, y’a plein de magasins ! Même qu’on trouve des bijoux, mais t’as pas voulu qu’on reste Nanou !”

Ah… Les bijoux à Skyworld. J’aurais préféré qu’elle oublie ça. Cette histoire m’avait un peu contrariée. Quoi qu’il en soit, Marina aimait donc… les boutiques. Ça faisait très cliché sur les femmes. Mais pourquoi pas après tout. Elle avait encore le temps de changer d’avis sur l’attractivité des magasins. Je m’adressai alors à Ketra :

”- Et toi, Ketra ? Montagne plutôt que ville ? Et si on s’éloignait d’ici ? On peut survoler d’autres zones plus sympas.

- La mer de nuages ! Dis Ketra, on peut y aller ? Elle est grande la mer ?”

L’attention de la petite fille était désormais revenue sur notre balade, et c’était tant mieux !