Tease ┅ (Isis)

T E A S E

Voilà, c’est tout ce dont elle a besoin en ce moment Isis.
Qu’on la dorlote, qu’on s’intéresse à elle ; qu’elle soit la seule à exister aux yeux de quelqu’un, même pour quelques minutes seulement. Quand Dante prononce son prénom au creux de son oreille sur un ton que les plus prudes qualifieraient d’obscène, quand il s’immisce au plus profond de son être à chaque coup de rein et lui tire des gémissements de plaisir, elle se sent vivre.
Qu’on lui pardonne de chercher ce dont elle a toujours manqué dans les choses les plus frivoles.

Quand les braises sont soufflées et que Dante s’écarte pour se laisser tomber à côté d’elle sur le matelas, des étoiles dansent encore derrière ses paupières closes –son corps tout entier vibre encore sous les draps.

« C'est moi ou plus on le fait, plus c'est bon ?
— Fais gaffe alors, tombe pas amoureux de moi, ce serait bête de devoir tout arrêter maintenant, elle rétorque, narquoise en tournant le regard vers lui, un sourire insolent se dessinant sur les lèvres. »

Lorsqu’il se lève, Isis ne se prive pas de l’observer de dos et remarque avec une certaine satisfaction qu’il risque de garder la trace de ses ongles quelques jours sur les épaules.
Elle se penche pour attraper une bouteille d’eau au pied de son lit –qui traîne depuis sa cuite de l’avant-veille– et en boit une gorgée, autant pour se désaltérer que pour rafraichir son corps échauffé ; elle la tend ensuite à Dante, de retour sous ses draps, avant de se rallonger contre lui.

« Il nous reste un peu de temps ensemble... Et si on reprenait notre petit jeu ?
— Hmm d’accord ! C’était mon tour je crois ? »

Elle se laisse le temps de réfléchir à sa prochaine question tout en traçant du bout des doigts des lignes imaginaires sur les clavicules du demi-dieu. Pendant une minute, elle cherche sérieusement une question intéressante à poser mais l’inspiration ne vient pas –alors elle laisse tomber la bienséance des adultes pour se laisser retomber en enfance.

« J’parie que tu m’as pas vu venir ! »

Un rictus malicieux s’étire sur ses lèvres et avant que Dante n’ai le temps de réagir, elle relève l’extrémité de la bouteille au moment où il la lève pour boire à son tour, faisant ainsi se renverser une partie de l’eau dans les draps…et sur le jeune homme.

« J’ai gagné, haha ! elle s’exclame dans un rire de gosse avant de plaquer ses lèvres contre sa bouche comme pour l’empêcher de protester –ou comme pour l’amadouer, aussi, éventuellement. »

Sans prêter d’attention d’aucune sorte au fait qu’elle risque de se retrouver trempée à son tour, Isis se love contre le corps de Dante en inversant de nouveau leurs places afin de pouvoir laisser reposer sa joue contre son torse nonchalamment.

« Viens on change de jeu plutôt ! C’est qu’elle se lasse vite, Isis, il faut toujours renouveler les jeux avec elle, Deux mensonges et une vérité, celui qui se trompe a toujours un gage. Tu commences ? »

T E A S E

« Ok… »

Lorsque Dante fait mine de réfléchir, Isis s’installe plus confortablement contre son torse et attend qu’il lance les hostilités tout en scrutant chaque tic de son visage pour essayer de faire la différence entre mensonges et vérités.

« J’ai déjà fait un saut en parachute, je n’ai jamais été en couple… J’ai un chien.
— Hmm… »

Elle plisse les yeux et fronce le nez comme une enfant en pleine réflexion. Elle hésite entre les deux premières réponses –le coup du chien, c’est trop cliché, et son odorat surdéveloppé le lui aurait dit depuis longtemps.

« Déjà c’est pas la dernière, tu pues pas le clebs, lance-t-elle avec une certitude nonchalante. »

Elle avait beaucoup de mal à imaginer Dante en train de jouer les soldats de l’air –ça ne colle juste pas au style du personnage elle dirait. Mais le seconde réponse lui semble trop facile, et elle redoute le piège. Un mec comme Dante pourrait très bien refuser toute relation de couple après tout, mais elle ne le connait pas assez pour l’affirmer avec certitude.
Elle tente le tout pour le tout –de toute façon, perdre à ce petit jeu n’est pas décevant bien longtemps dans ce contexte bien précis.

« Aussi vrai que de t’imaginer sauter d’un avion avec un p’tit parachute est une image assez drôle, j’vais pencher pour la réponse deux, lâche-t-elle avec un sourire narquois. »

Elle lâche une exclamation de contentement quand il lui confirme la bonne réponse et change de place pour s’asseoir en tailleur à côté de lui –elle est intenable quand l’euphorie pulse dans son sang.

« À moi, alors, hmmm… J’ai enregistré un disque à sept ans, c’est Silas Thessalis, tu sais l’acteur célèbre là, qui a choisit mon tatouage –elle montre du doigt le petit cœur à l’encre noire qui trône en haut de sa pommette– et…je me suis déjà faite enlevée une fois ! »

N’importe qui crierait aux mensonge pour des sottises qui semblent tout droit sorties des fantasmagories d’une pré-adolescente s’imaginant une vie de rebondissements sans fin –mais quand on connaît Isis, et sa façon de ne rien prendre au sérieux, tout peut paraître vrai subitement.

« Si tu perds j’veux des bisous partout ! ne manque-t-elle pas d’ajouter, son espièglerie habituelle au fond de la voix. »