C'était un début de soirée tout à fait normal, elle s'était réveillée il n'y a qu'une petite heure, son rythme de sommeil détruit par ses trop nombreuses nuits blanches dans son atelier.
Rien à faire, et personne à voir, elle s'était mise en tête de partir errer dans les rues, avec son joint au bord des lèvres.
Il parait que les balades ça aide à réfléchir.
Longeant les murs, évitant la lumière fébrile des torches qui éclair les étroites ruelles, elle arrive malgré elle sur le seuil du Bar'gnarok.
Hésitant un instant entre rentrer et sortir son carnet pour dessiner la façade, elle opta finalement pour l'option la plus confortable... et alcoolisée.
Elle entre dans le bar, poussant de manière nonchalante la lourde porte en bois, toujours avec son joint aux lèvres, qui s'est éteint avec le temps.
Jetant un rapide coup d’œil à la salle, elle croise le regard d'une serveuse qui la salue, elle ne prend pas la peine de répondre autre chose qu'un léger hochement de la tête avant de se diriger vers le comptoir derrière lequel se tient Darragh, qui a déjà posé ses yeux noir de jais sur elle.
« —
Ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vue ici, Gwynd. »
ça fait si longtemps que ça ? Qui sait ? Avec tout les black out dus à ses consommations, elle ne sait même plus quel jour on est, où même si ce qu'elle a fait la veille était bien réel ou juste un rêve.
« —
Qu'est-ce que je te sers?Elle balaye du regard les différentes bouteilles disposées derrière le comptoir, cherchant une révélation, une lumière, un breuvage qui lui ferait envie.
Ne trouvant rien à son gout, elle fixe le barman, un léger sourire en coin se dessinant sur son visage.
« —
N'importe quoi qui n'est pas hors de prix, surprend moi, cette soirée est déjà trop ennuyante.»
Après ces mots, ne lui laissant pas le temps de répondre, elle sort instantanément un carnet à croquis de son sac et saisit le crayon qu'elle avait laissé sur son oreille, Gratte frénétiquement ses taches de peintures sur le dos.
« —
Bouge pas trop par contre pendant que tu me sers, j'ai horreur des sujets qui ont la tremblote.»
Ne lâchant qu'un soupir amusé, Darragh se retourne, cherchant dans ses bouteilles de quoi satisfaire sa nouvelle cliente qui est en train, quand à elle, de le dessiner rapidement.
Étudiant ses courbes, ses formes, comment ses muscles sont dessinés sous ses vêtements, les mèches aléatoires et négligées de ses cheveux... Elle doit tout retranscrire.