» Surrender || Bisounours | Mar 29 Mar 2016, 22:55
Surrender
Sora;Nate ;
Il commence à faire froid. Pourtant tu ne bouges pas d’un millimètre. Ton portable continue à annoncer des notifications. Quant à toi, tu continues à faire ce que tu as toujours fais : travailler. Toujours plus, encore et encore. Juste pour te vider l’esprit. Juste pour ne pas penser à toutes les choses qui te dérangent à côté. Juste pour ne pas te torturer. Un bord de gobelet de café noir qui rejoint tes lèvres pour s’imprégner de leur couleur prune tandis que ton regard détaille les différentes photos entreposées sur ton bureau. Les mains à plat sur ce dernier, les épaules voutées, un froncement de sourcil vient hanter tes traits lorsqu’une goutte d’eau vient se poser sur l’un des clichés. Tu passes un doigt dessus pour la faire disparaître, te demandant intérieurement d’où elle pouvait bien atterrir. Une autre. Encore une. Et là tu réalises enfin. Tu sèches tes joues d’un revers de main et pousse un long soupire pour stopper la fatigue qui provoque les larmes qui baignent tes pommettes. Cela se produit de plus en plus souvent. Trop souvent pour qu’il n’y ait aucune raison à cela. Et tout le monde l’ignore. Personne ne le sait à pars les principaux concernés auxquels tu n’adresses plus la parole. Alors tu te tais, tu fermes les yeux, et tu essaies de te calmer.
Et le bruit retentit. Un vibrement dans tes poches qui éclate la bulle de sérénité que tu tentes de créer. Tes doigts s’emparent de ton portable personnel par réflexe, sans que l’idée de te demander qui pourrait t’appeler à une heure aussi tardive te traverse l’esprit.
▬ Andersen tu réponds d’une voix claire. ▬ Je le savais, réplique la voix atrocement sérieuse de ta mère. Nathanaël-Christen Andersen tu as vingt minutes pour rentrer chez toi, c’est compris?
Une malédiction. Tombée dans le piège comme une vulgaire débutante. Tu jettes un regard à la montre à ton poignet avant de grimacer : 3h13 et toujours au bureau. Tu te tournes vers l’immense baie vitrée qui sert de mûr à ton bureau pour regarder les milliers de lumières qui s’étendent face à toi. A l’autre bout du fil, ta mère poursuit ses arguments pour te convaincre de prendre une bonne nuit de sommeil. Tu la rassures sans vraiment penser tes mots. Tu lui dis d’arrêter de s’inquiéter et de retourner se coucher. Tu lui promets, de bientôt rentrer et d’arrêter de travailler aussi tard. Elle raccroche. Tu ne fais rien de ce que tu viens de dire. Tu t’assoies par terre face au paysage qui s’offre à toi. Tu te perds à compter le nombre de lumières qui s’allument et qui s’éteignent à chaque minutes. Et tu essaies de ne pas penser au souvenir qui revient à chaque fois que tu crois t’en être débarrassé. Mais il revient quand même. Alors tu sens que tu n’es pas bien. Tu sens que tu as besoin d’en parler à quelqu’un. Tu sens que personne ne comprendra ce que tu ressens et que les seules personnes aptes à cela sont celles qui t’ont mises dans cet état.
Tu ne sais pas où aller. Tu refuses de rentrer chez toi : trop seule. Tu refuses d’aller en soirée : trop de monde. Alors tu vas où ? Parce que la princesse est perdue avec la seule compagnie de la peur qui la hante depuis toujours : celle de se retrouver seule. Les joues rougies par l’émotion et les yeux fatigués et cernés montrent une fatigue croissante mais pas assez pour que tu veuilles dormir. Alors tu cherches ; n’importe qui. La personne qui ne te jugera pas. La personne assez éloignée de tout cela pour être objective. La personne qui sera toujours là, qui t’écoutera et qui ne te jugera pas même si tu lui annonces la pire chose qui soit. La personne qui ne sera pas surprise de voir le rayon de soleil que tu es réduit en un tas de cendre. Tu la cherches, cette personne. Tu la cherches comme si ta vie en dépendait. Comme si la personne à laquelle tu aurais dû t’adresser depuis longtemps. Et tu la trouves.
Les lèvres qui s’étirent en un sourire qui contraste avec l’air abattu et les larmes. Le prénom qui apparaît dans ton esprit et qui l’illumine comme si c’était une évidence. Quelques secondes pour se redresser, pour garder l’équilibre sur des Nike qui ont dû supporter le poids de ta tristesse pendant toute une journée. Tu quittes ton bureau. Rester enfermée plus longtemps te conduira à la folie. Tu salues le gardien de nuit d’un hochement de tête accompagné d’un sourire. Tu plonges tes mains dans les poches de ton manteau, ton jean boyfriend troué laissant l’air froid de la nuit caresser la peau de tes genoux qui provoque un frémissement. Tu quittes le building sans plus tarder, ouvrant la BMW d’un clic avant de t’y introduire. Tu frottes tes mains l’une contre l’autre pour te réchauffer. Tu tentes tant bien que mal de faire en sorte que tes yeux n’aient pas l’air éclaté après les heures passées à te torturer mentalement. Tu tentes. Tu tentes vraiment. Tu souris à ton reflet dans le rétroviseur pour trouver celui que tu lui adresseras dans quelques minutes. Mais tu le sais, qu’il ne va pas y croire. Alors tu abandonnes et tu démarres.
La voiture s’arrête après avoir été garée. Les clés sont rangées dans les poches d’un jean. Les Nike font des allés retours sur le trottoir, leur propriétaire n’ayant pas encore trouvé le courage de l’appeler et de le réveiller. Parce que tu crois que tu n’en vaux pas la peine. Parce que tu adores donner de l’attention mais en recevoir te semble mauvais. Les doigts qui tiennent le téléphone qui attend l’ordre d’appeler tremblent de froid et d’hésitation. Tu te mords la lèvre inférieure de manière répétitive jusqu’à ce que ton doigt frôle enfin le bouton verre. Tu n’as pas le temps de regretter ton geste, parce que la sonnerie annonce qu’il reçoit l’appel. Parce qu’il te répond avec une voix endormie et grave avant que tu n’ais le temps de trouver un mensonge, et c’est mieux comme ça. Alors tu réponds, avec une gorge nouée pour tenter de ne pas l’alarmer, de ne pas lui transmettre tout le chagrin qui te tient la gorge et qui a fait en sorte que tu le réveilles en plein milieux de la nuit, pour toi. Juste pour toi.
Par l'une de ces nuits où se perdre devient la seule voie possible, une nuit sans étoiles. Il se tenait là, entre sa vie et le vide. Se maintenait en équilibre sur le fil mal tressé de ses pensées. Par cette nuit bien calme, c'était le froid mordant de l'hiver contre le brasier naissant dans son torse ; c'était le duel entre la solitude et l'espoir. Entre un homme éveillé et son rêve exhumé.
Après s'être s'emmitouflé dans un plaid épais, Sora s'était placé sur le balcon de sa chambre. Celui-ci n'était pas bien grand, mais largement suffisant pour installer une petite table carrée. Pratique pour déposer sa tasse de thé, bien qu'il n’ait au final bu qu'une seule gorgée en trois heures. Les coudes en appui sur la rambarde, le jeune homme avait laissé la moitié supérieure de son corps subir l'attraction du sol en contrebas, exception faite de son visage. Il ne pouvait pas observer la voûte céleste derrière l'épaisse couverture de nuages, mais faisait comme si. Comme si cet obstacle n'existait pas. Son regard se perdait dans ces brumes lointaines, et ne trouvait aucune aide dans la lumière défectueuse de la Lune.
Sora était perdu ce soir-là, c'est vrai. Perdu dans un vaste nimbus de sentiments contradictoires. Sous son crâne, dans son cœur, il entendait l'orage gronder comme une sirène lointaine. Pas par là. Ne viens pas là, tu en souffrirais. Ne te laisses pas tenter par cette voix.
Ne tombes pas sous le charme d'une illusion.
Un battement de cil, une image gravée sous ses paupières. L’ange déchu laissa son menton retomber mollement entre ses clavicules. Un soupir fatigué lui échappa alors, et il passa une main devant ses yeux clos. Pourquoi fallait-il qu'il s'imagine tant de choses ? Qu’il envisage le plus improbable ? Où donc était passé son bon sens ?
La réponse, Sora la connaissait. Depuis ses retrouvailles avec Wolfgang, il s’était plus d’une fois senti emporté par l’impression la plus traîtresse qui soit : rien n’est impossible. Faux, faux, archi faux. Ce genre de phrase ne se pensait pas à la légère. Oh, il savait l’utiliser sur les autres oui, lorsqu’il tentait de leur faire garder espoir en l’avenir. Or, en son propre avenir, Sora ne croyait qu’à moitié. Parce que son autre moitié n’était plus. Il pensait sincèrement avoir abandonné. Certes, durant les semaines qui ont suivi son arrivée sur l’île, il avait guetté ces mèches de blé et ce regard pétillant. Après avoir appris pour les résurrections, le jeune homme n’avait pas pu s’empêcher d’attendre secrètement, d’imaginer. Cette naïveté d’alors ne lui avait apporté qu’un nouvel arôme d’amertume. Il avait bien vite réalisé que le roi des Enfers ne la ramènerait pas juste parce que lui, un simple mortel, ne savait plus vivre sans elle. Aëlia était précieuse pour lui, certes, mais ça ne faisait pas d’elle un être d’exception en ce bas-monde.
N’avait-il pas retenu la leçon, à l’époque ? Pourtant, il avait suffi d’un événement pour que le second retombe dans ce piège. Il avait retrouvé son frère qu’il croyait mort depuis quinze ans, alors pourquoi ne la retrouverait-il pas elle ? La première fois que cette idée l’avait effleurée, doucereuse tentatrice, son cœur avait loupé un battement. Depuis il s’efforçait de ne pas y penser, ayant conscience qu’il n’en tirerait aucun bénéfice – c’était plutôt l’inverse. Sora s’était fait une raison, s’était habitué à son absence. Mais au fond, il ne doutait pas que si elle réapparaissait, alors de nouveau il serait sien. Ne l’avait-il pas, tout compte fait, toujours été ? Et puis par cette journée maussade, propice au vagabondage de l’âme, il avait cédé. Rien qu’aujourd’hui, juste quelques heures ; il allait lâcher prise. S’autoriser à se languir. Espérer.
Mais cette perspective l’enchantait autant qu’elle l’effrayait. Le pâtisser n’avait pas oublié la manière dont elle était morte. Comment pourraient-ils faire comme si de rien n’était ? Il ne savait même pas comment lui demander pardon. Il aimerait, pourtant. Il aimerait tant. La serrer contre lui, lui parler, s’excuser. Pleurer, peut-être. C’était idiot, d’y penser autant. Et tout autant égoïste de penser tout de suite à l’accabler de ses remords, plutôt que de lui dire à quel point elle lui avait manqué. Elle mériterait un meilleur accueil. Tout comme, sans doute, elle aurait mérité un meilleur homme. Que lui avait-il apporté ? Il avait l’impression de n’avoir jamais quitté le stade d’enfant nécessiteux, qui s’accroche à la personne qu’il aime le plus.
Sora releva finalement le visage vers le ciel. Une brise froide souffla, asséchant ses yeux déjà douloureux. Il était dehors depuis un moment, et ne clignait pas souvent. Sans compter que la fatigue commençait à se faire sentir. D’ailleurs, quelle heure était-il ? Il sortit son portable de sa poche pour vérifier. Presque une heure, quand même. Sans doute était-ce psychologique, mais en se rendant compte qu’il était si tard, le demi-japonais ne pût retenir un bâillement. Il s’éloigna du bord de son balcon en tendant les bras, fixa les nuages sombres encore quelques secondes, puis rentra. Minuit avait sonné ; son temps était écoulé. Il déposa sa tasse encore pleine sur son bureau et s’affala sur son lit. A peine sa tête rencontra-t-elle son oreiller que le sommeil l’emporta.
Son repos fut bien court. Quand Sora sentit son portable s’affoler, il poussa un râle de protestation aussi mou que ses membres fatigués. Croyant tout d’abord qu’il s’agissait de son réveil, il tâtonna l’écran à la recherche du bouton d’arrêt, en désespérant de pouvoir éteindre cet engin de torture. Ce n’est qu’à la troisième vibration qu’il réalisa que la sonnerie ne collait pas. Un appel ? Mais quelle heure était-il ? Assez surpris, le jeune homme fit un effort pour viser la bonne icône.
« Allô ? » Son correspondant mystère n’avait pas à douter de ce qu’il faisait avant de décrocher, avec une voix aussi pâteuse. Celle qui lui répondit lui sembla familière, mais lointaine. A cause de la fatigue ? Sora fronça les sourcils au-dessus de ses yeux clos.
« Nate ? » Demanda-t-il avec un étonnement à peine perceptible. Cela dit sa question était purement rhétorique, la demoiselle avait une voix des plus reconnaissables. Même lorsqu’elle avait la gorge nouée. Il passa une main dans ses cheveux puis sur son visage pour tenter de se réveiller un peu, avant de répondre « Donnes-moi une minute » et de raccrocher. Au passage il tenta de vérifier l’heure, mais n’aperçut qu’un trois à travers ses cils.
Après une lutte acharnée notre Enderstar vira son plaid puis s’extirpa de son lit. Heureusement, il avait gardé le survêtement qu’il avait enfilé après sa douche de la veille au soir ; pas besoin de s’habiller, donc. En s’engageant dans le couloir, il décida de ne pas allumer la lumière pour ne pas déranger ses camarades. Il trébucha une ou deux fois et faillit se manger un mur en pleine face, mais malgré ces obstacles, le commis arriva sain et sauf au rez-de-chaussée. Là, il s’autorisa à allumer les petites lampes de chambre qu’il croisait – ils en avaient installé quelques-unes, sur les comptoirs et les présentoirs notamment. C’était plus pratique pour récupérer la clé et, accessoirement, ne pas risquer une nouvelle chute.
Terminus : la porte d’entrée du salon. Sora fit jouer la serrure et l’ouvrit doucement, jusqu’à voir Nate apparaître derrière. Elle n’était éclairée que par les quelques lumières environnantes de la ville, pourtant, ce qu’il apercevait confirmait ses doutes. Elle n’était pas venue sur un simple coup de tête. Ce n’était pas le genre de personne qui appelait au beau milieu de la nuit sans raison, après tout. Tout en s’appuyant contre le bois massif, il lui adressa un sourire doux. « Hey. » Une salutation simpliste ponctuée d’un geste de la main pour l’inviter à rentrer. La pauvre semblait gelée. Sora ferma rapidement la porte derrière elle, avant de reprendre la parole. « C’est pas raisonnable, de manger un gâteau à cette heure-ci. » C’était de l’humour, bien sûr. Il se doutait qu’elle n’était pas venue pour ça. « A moins que tu préfères une boisson chaude ? » Ajouta-t-il tout en récupérant le manteau de son amie et en se dirigeant vers la cuisine. Proposition subtile, car une tasse brûlante de thé ou de chocolat, c’était l’idéal contre les mains tétanisées par le froid. Et puis, ils n’étaient pas obligés de se précipiter vers le vif du sujet. Le plus important pour lui était de la laisser y aller au rythme qui lui allait le mieux.
Manches d’un pull à vol V gris mit à la va vite entre des doigts grelottants de froid. Les secondes défilent dans ton esprit. La rue est déserte. Aucun bruit à part celui de tes dents qui s’entrechoquent quand tu tremblotes de froid. Tu réfléchis à ce que tu vas dire. Tu penses à faire demi- tour. Tu devrais le faire. Le réveiller en plein milieux de la nuit pour tes histoires personnelles. Un sentiment d’égoïsme te traverse. Oui, tu devrais y aller. Rentrer chez toi. Peu importe. Tu ne sais plus où tu en es. Mais la porte s’ouvre. Alors c’est trop tard. Tes iris sombres dans la nuit percutent la clarté des siens. Un faible sourire étire tes lèvres tandis que les dernières secondes d’hésitations disparaissent de ton esprit. Un dernier regard vers la rue avant de pénétrer dans la maison. Un frisson te traverse face au changement de température. Tu allais finir congelée. Tu retires ton manteau avant de le laisser le récupérer, croisant les bras sur ta poitrine dans un geste qui montrait toute ta gêne. Tu t’en voulais de l’avoir réveillé pour ce qui te semblait être rien d’autre que des histoires d’adolescente.
▬ Merci. J’ai jamais été du genre raisonnable, tu le sais bien.
Raison pour laquelle tu te retrouves tout le temps dans des situations que n’importe qui éviterait à ta place. Tes pas se font inaudibles tandis que tu le suis jusqu’à la cuisine où tu ne prends pas la peine de t’asseoir. Debout contre l’un des plans de travail, tu coinces une mèche de cheveux blonds derrière ton oreille en essayant de trouver les mots pour exprimer ce pour quoi tu es venue. Mais tu ne sais plus. Tu ne sais pas par quoi commencer. L’idée même de penser et raconter tout ce qui s’est passé te noue la gorge. Tu cesses d’admirer le sol pour relever les yeux vers lui. Tu hoches la tête avec lenteur comme si tu réalisais à peine ce qu’il t’a demandé trois minutes plus tôt avant de te secouer pour retrouver un semblant de vivacité. Tu es en mode off, Nate. Il serait temps de te reprendre un minimum.
▬ Un thé? S’il te plaît, ce serait parfait.
En bonne petite bourgeoise. Tu reviens toujours à tes origines lorsque tu es désespérée. Fini l’esprit rebelle, tu reprends le vocabulaire qu’on t’a appris sans même t’en rendre compte. Tu es trop fatiguée pour y faire attention. Tu fais tourner ton portable entre tes doigts pour essayer de t’occuper. Pourquoi tu ne trouves plus les mots alors qu’en temps normal tu es celle qui trouve toujours les choses à dire? Le karma. Ca tourne. Tu laisses échapper un long soupire qui donne l’impression que tu n’as pas respiré en 48 heures. Plus tu regardes ton ami, plus tu sais que tu as fait le bon choix en venant à lui. Pour la première fois depuis des semaines, tu sais que tu n’es pas en terrain miné. Que rien de ce que tu lui diras ne se retournera contre toi. Tu as juste besoin de ça. De parler à quelqu’un qui ne prendra pas tout ce que tu dis au premier degré, qui ne hurlera pas à la première annonce et qui ne te jugera pas à la première faute. Alors tu cesses de trop réfléchir comme tu le fais tout le temps et tu y vas en freestyle. Parce que c’est la meilleure chose. Parce que c’est ce qui marche. Parce que tu t’es assez pris la tête.
▬ Excuse moi. Je sais que j’ai écourté ta nuit. J’ai simplement l’impression d’avoir eu des différends avec tout le monde dernièrement. Enfin à pars avec toi.
Tu t’assoies sur l’une des chaises. En quelques secondes, ton front se pose sur la table. Tes cheveux retombent sur ton front. Tu es épuisée. Tu relèves la tête sans tarder pour regarder Sora avec une grimace plus ironique que triste. Tu adoptes ton air le plus angélique en posant ton coude sur la table et ta main sous ton menton. Tu as rarement été dans un tel état. Voire tout simplement jamais. Mais c’est tout simplement trop, d’un coup. En faisant passer les autres avant toi, tu t’es oublié. Il serait temps de te rappeler qui tu es.
▬ Quoi que je ne pense pas que ce ne soit qu’une impression. J’ai l’air désespérée à quel point? Je suis certaine que si je croise Hadès il va penser que je suis un mort vivant.