broken souls » lindsey

broken souls

La douleur sur ta gorge ne t'était que trop familière. La panique qui t'inonde soudain, tu ne la connais que trop bien. Il ne sert pas assez pour que cela recommence, mais tu paniques. Tu avais déjà perdu ta voix, frôlé la mort, ainsi. Tu as peur, plus qu'il n'aurait pu réellement t'effrayer d'une autre manière. Tu te sens à nouveau vulnérable, alors même que les sons qui proviennent sûrement de son squelette t'indiquent que tu es plus robuste que lui à l'heure actuelle. Mais tu es terrorisée. Tu te mets à t'agiter, tentant vainement de le repousser, sa colère plus forte que ta panique ; tu es faible, tu te sens faible, comme à cette époque. Tu es une merde, on peut si facilement te marcher dessus, te tuer, tout t'enlever ; Betty regarde comme tu es pitoyable.

Tu n'es rien. Pendant tout ce temps, tu as cru que tu pourrais te reconstruire, tu as cru que tu pourrais te relever ; que de chimères ! Betty, cesse donc d'espérer, enfin ! Regarde, il est faible, ce garçon, et pourtant, pourtant, il lui suffirait d'appuyer un tout petit peu plus pour réduire ton existence au néant. Pour qu'enfin tu comprennes ce qu'il te répétait souvent. Que tu n'existes pas, que tu n'as jamais eu le droit d'exister. Même tes parents devaient ne pas vouloir de toi, tu te souviens ?

Tu essayes de respirer, tu te débats. Il était en colère. En colère à cause de toi. Son regard mort était devenu vivant, peut être un peu trop pour ton intégrité physique et mentale. Tu veux qu'il te lâche, mais tu es trop faible, tu ne peux rien faire. Trop faible parce que tu l'as sauvée, parce qu'il t'a bouffé après. Tu vas donner quoi, encore, pour cet inconnu qui fait tout pour te détruire ? A quel point es-tu idiote ? Être faible, inutile, ça te suffit pas ? Être un fardeau, c'est pas assez pour toi ? Tu veux qu'il t'éteigne, Betty ? Tu veux qu'il te tue ? Est-ce que toi aussi, tu aimerais mourir... ?

Plus maintenant. Tu ne t'aimes plus c'est vrai, mais tu ne veux plus mourir ; Alex t'aime, Alex ne veut pas que tu meurs. Un énième sanglot t'échappe alors que tu t'étouffes avec tes larmes aussi. Sa poigne commence à se faire moins forte, tu parviens à respirer un peu plus facilement ; un tout petit peu plus. Tu le frappes un peu comme tu peux, pour le pousser, mais il ne flanche pas. Puis il finit par te lâcher, et tu t'effondre.

« Mais tu n'existes pas petite merde, tu n'existes pas, tu comprends ça ?! »

C'est faux. La douleur qui t'irradie te le rappelle. Le brun s'éloigne, alors que tu l'associes à présent d'avantage au boucher qu'à ton frère. Alors qu'il est plus proche de l'être que tu hais le plus au monde. Ton regard se relèves, tes mains sur ta gorge, et peinant à respirer correctement. Un regard mauvais qui le ronge. S'il croyait que te faire peur te ferait reculer... Non, tu avais déjà refusé. Tu avais déjà dit non au boucher, tu ne pouvais pas régresser, pas maintenant ! Alors tu allais gagner, alors il n'aurait pas ce qu'il voulait, il était hors de question qu'il ait ce qu'il veut. Ce mec allait vivre, et ce même s'il détestait ça. Ce serait ta façon de le punir, disons.

Et s'il finissait par te tuer, hein, Betty ? Quel prix la vie a-t-elle a tes yeux ?

It's like wishing for rain as I stand in the desert, but I'm holding you closer than most, cause you are my heaven.