What a beautiful day ! [Libre à qui voudra. ]

The days

FEAT. LES GENS RANDOMS

Tu réprimes un bâillement, accoudé sur le bord du balcon. Tu observes les gens vaquer à leurs occupations. Le réveil a été un peu dur ce matin, pas vrai ? Quoiqu'il en soit, tu as eu un peu de mal à émerger, et encore plus à te souvenir de ta soirée de la veille. Une soirée assez mouvementée, à en croire les traces de suçons que tu as gardé dans le cou. Bah. Peu importe. Si elle n'était pas à tes côtés à ton réveil, c'est que tu l'as renvoyée avant la fin de la soirée. Tu sens les effets de l'alcool qui s'abattent sur toi. La bouche pâteuse et l'oeil légèrement vitreux, tu profites du début de la journée, accoudé sur le balcon de cet hôtel que tu ne reconnais plus. Tu sens une vive douleur te traverser le crâne. Tu devrais cesser ce genre d'abus. Tu le sais. Et pourtant tu continues, encore et toujours. Tu grognes, d'un son assez sourd. Assez bestial. Tu sais que ce genre de lendemains sont toujours horribles, et malgré tout, tu continues à ne rien te refuser. Tu passes une main dans ta tignasse encore emmêlée. Tu te frottes le crâne, comme pour apaiser la douleur. Et tu ne fais que grimacer de plus belle, tirant sur quelques cheveux, ravivant la douleur de ton crâne. Foutue gueule de bois.

Mais tu finis par arriver à te vêtir décemment, pour quitter la chambre, à la recherche d'un endroit calme pour faire passer ton mal de crâne, tes nausées, et si tant est que ce soit possible, manger un morceau. Tu titubes dans les marches de l'hôtel, retrouvant ta stabilité autant que ta dignité une fois dans la rue, tes talons frappant sèchement le pavé. Tu t'installes à la première terrasse venue. Tu observes les alentours en attendant de pouvoir passe commande. Tu laisses ton regard voguer sur les passants. Sur ces gosses dont les piaillements te donnent envie de les étriper. Sur ces couples mièvres qui passent. Sur tous ces gens lambdas. Jusqu'à ce qu'une demoiselle retienne ton attention. Tu l'observes de loin, alors qu'elle couvre le pavé de couleurs. Tu te permets même d'arquer un sourcil, finissant par te lever alors que les premières gouttes d'une averse certaine commencent à tomber. Tu ignores royalement le serveur qui venait vers toi, le repoussant d'un revers de la main dédaigneux. Tu commences à dégrafer ta fourrure, venant la mettre entre les mains de cette artiste improvisée.

Tenez. Couvrez-vous, il serait fâcheux que vous tombiez malade.

Ton expression est plus neutre qu'à ton habitude. Probablement à cause de la fatigue et des séquelles de la veille. Mais tu souris. Tu lui souris, presque naturellement. Presque sans y penser.

The days

   FEAT. LES GENS RANDOMS

Pas même le temps de répondre, de réagir, de quoi que ce soit. Tu sens bien que ton corps et ton esprit sont alourdis. Engourdis. Tu sais bien que tu n'es pas en peine possession de toutes tes facultés. Tu as à peine le temps de comprendre le contact de sa main au creux de la tienne. Tu n'as même pas le temps d'assimiler l'information, et là voilà déjà qui t'entraine à l'abri de la pluie. Dommage, ça commençait presque à te réveiller. Tu reprenais un peu tes esprits, l'impact des gouttes d'eau fraîches sur ton visage te tirant de cette espèce de brume dans laquelle tu t'enfonçais. Tu clignes un peu des yeux, réalisant petit à petit ses paroles. Tu souris à sa dernière remarque. Tu devrais peut-être faire un peu plus souvent preuve de bonté. Ou peut-être pas. Quelle importance que deux ou trois plébéienne crèvent d'un sale rhume pris en charge trop tard ? Tu observes la place. Il n'y a guère ce genre de problèmes ici. Mais ce n'est pas le cas partout dans cette ville. Et tant pis pour les mendiants et les malades. Tu ne tends jamais la main avec désintérêt. Il y a toujours une raison qui se cache sous tes actes. Quelque chose que tu veux, ou que tu peux obtenir. Tout dépend. Mais peut-être as-tu agit un peu vite. Qu'est-ce qu'une gamine comme elle va bien pouvoir t'apporter ? Elle avait l'air un peu plus âgée au premier coup d'oeil. Bah. Quelle importance pour toi.

Je me prénomme Iskandar. Et ne vous inquiétez donc pas de ma santé.

Tu souris tranquillement. De ce sourire si chaleureux, si rassurant que tu sais si bien exécuter. Ce sourire si affreusement faux que les gens ne s'en rendent jamais compte. Tu n'as qu'à mettre ton masque de gentilhomme, galant et courtois, et les gens deviennent incapable de voir le meurtrier qui s'y cache. Le monomaniaque accro à la domination et la possession. Mais bon. Tant pis pour eux. Toi, tu t'amuses, comme d'habitude, pendant que je t'observes depuis les hauteurs. Alors dis moi cher ami, que vas-tu faire de celle-ci ?

Quant aux sauvetages... Je ne préserve que les demoiselles les plus charmantes voyons.

Ton rire s'élève, alors qu'elle semble surprise. Mais au final, peut t'importe. Tu verras bien si elle tombe dans tes filets, ou si elle s'en échappe. Aujourd'hui, tu te reposes, pas vrai ? De toutes façons, ton esprit est encore un peu trop embrumé pour désirer. Trop désorganisé pour y penser. Tu as décidé de te laisser aller pour cette fois. Et tu verras bien comment évolueront les choses.