Zorro est arrivé, sans se presser...

Tes mains tremblaient, Freya, il ne faisait pas froid pourtant. Tu tremblais devant tout ce monde qui semblait être là pour une raison que tu ignorai totalement. Tu n'aimais pas voir autant de monde, au cirque, tu avais pris l'habitude, le fait qu'une distance te sépare des spectateurs devait jouer aussi. Tu l'ignorai, car tu n'es pas préoccuper à ça pour le moment. Tu voulais récupérer une fleur pour Zyska. Depuis que tu savais que cette fille forte les aimait. Tu voulais savoir à quel point elles étaient exceptionnelle. Tu savais qu'une méchante de comics en avait fait une arme. Mais, loin de vouloir ressembler à Poison Ivy. Tu passais ton temps précieux à évaluer quand tu pourrai passer sans être envahie par la foule. Déjà tu t'imaginais qu'un pervers te pincerai les fesses, ou pire. Tes souvenirs flous ne t'aidait pas dans la situation actuelle. Au contraire. Tu ravalais ta salive avant de poser une main sur Iorek, il savait à quel point tout ce monde n'améliorai pas ta situation. Mais, il voulait que tu te batte contre la peur qui te ronge pour avancer et être une personne plus ou moins normale. Bien que la normalité était un concept qui t'étais inconnu, tu voulais ressembler à tes héros en dessin. Tu faisais des efforts pour être le parfait Robin à ta Batwoman. Tu respire, tu attends. Tu ne sais pas quoi faire, donc tu es immobile.

« Freya, bouge un peu, ce n'est pas comme ça que tu rendra fier ceux qui t'apprécient. »

Iorek avait raison, tu le savais, c'est pour ça que tu commençais à marcher. Tu voyais toujours un monde pas croyable attroupé, un artiste de rue, sûrement, car tu pouvais entendre une musique légère. Tu l'aimais bien, mais passer la foule pour voir, tu le ferai pas. Tes tremblements étaient toujours présent, comme un reste de tes craintes. Tu passe la foule, tu étais rassurée parce que rien était arrivé, tu lâchais un soupir de soulagement. Mais tu n'étais pas seule, tu voyais clairement un homme aux cheveux blonds. Tu reculais et percutais un vieux monsieur qui te traitait de personne mal élevée. Tu mordais tes lèvres, ce qu'elle disait, c'était vrai ? Si c'était elle la méchante dans cette histoire ? Si souvenir cachait le diable en personne, après tout, tu étais en partie démone. Donc un pied dans les forces du mal et l'autre dans le bien, comme double-face. Même si ce personnage à tes yeux était totalement méchant. Juste son visage coupé en deux. Tu voulais fuir quand l'homme te retenait, s'étonnant que tu n'étais pas à l'école. Tu te débattait.

« Laissez-moi, s'il vous plaît, je ne suis pas méchante.
-C'est ce que dise les sales gosse comme toi, et puis, tes habits... Franchement qu'elle idée de te balader avec des habits si laids. »

Tu portais ton habituel sweet rouge et le bas qui allait avec. Rien d'extraordinaire, ni de provoquant. Tu ne portais pas ton costume de scène. Il était plus forte que toi... Tu commençais à craindre la suite.

Il marche, d'un pas tranquille. Il se fond dans la masse, au milieu de ces quelques quidams. Il se remémore la foule dense dans les rues de Constantinople, ou encore sur le forum d'Athènes. Un sourire vient enfleurer ses lèvres, alors qu'il se faufile sans problèmes entre les passants, vieux réflexe gravé en lui depuis quelques temps. Il a bien longtemps qu'il a pris l'habitude d'être pris dans une marée humaine presque étouffante. Mais quand on a survécu aux cendres du Vésuve, peut-on prétendre connaître plus étouffant ? Il ne saurait le dire.

Il se contente de passer entre les gens, observant les passants du coin de l'oeil. Des gens lambdas. Des gens ordinaires. Comme la plupart des visages qu'il a pu croiser. La plupart des gens qu'il a pu rencontrer. Auxquels il a pu s'attacher. Il se rappelle de ces visages marquants. De ces visages historiques, au même titre qu'il se rappelle de tous ces gens auxquels il a pu tendre la main. Des gens exceptionnels. D'autres moins. Mais tous des êtres qui ont fini par prendre une petite place dans ses souvenirs. Dans son cœur. Et il observe ces gens, soulignant parfois quelques petites ressemblances. Quelques points communs dont il s'amuse. Et il remarque cette jeune femme, dont les cheveux flamboyants lui renvoient immédiatement le souvenir de sa défunte épouse. Il ne peut réprimer une petite pointe de nostalgie, avant de revenir à la réalité. Il s'approche du vieillard à la voix légèrement trop nasillarde à son goût, posant sa main sur son épaule.

Eh. Lâchez là. Elle ne vous a rien fait de mal.

Mais il se fait ignorer. Royalement. Alors il resserre sa prise sur l'épaule du vieillard, comme une serre qui se ferme sur une proie. Il affirme sa prise sur le petit vieux, prenant soin de ne pas lui broyer les os, jusqu'à lui faire lâcher la jeune femme, lui soutirant un petit gémissement de douleur. Il ne peut pas toujours être gentil, pas toujours doux. Et il l'écarte, doucement, de son passage, l'ignorant à son tour.

Vous allez bien?

Freya se débattait, parce que un homme, ça lui faisait horriblement peur. Ce n'était pas toujours simple. Elle savait qu'à un moment ou un autre. Elle finirait par utiliser son pouvoir de créer des explosions. La clown ne serai pas une méchante en faisant ça ? La jeune fille se posait la question. Puis, un homme blond s'opposait au vieil homme. Ce qui d'un coté, la rassurait un peu. L'adolescente savait que certains hommes n'étaient pas méchants. Pour preuve, Amel ou Lyvion dans la tête cette demoiselle. C'était sa vérité à elle. L'homme qui la tenait, ne voulait pas la lâcher sa peur montait d'un cran. Elle tremblait, elle ne pouvait rien faire contre ses frayeurs. Quand l'homme la lâchait, la jeune métisse était vraiment soulagée. Elle posait un regard sur le blond. Elle n'avait pas de raison pour le craindre. N'est-ce pas ? Pourtant, la sang-mêlée ne pouvait s'empêcher de ressentir l'angoisse. Sûrement un contre-coup de son altercation. Peut-être. Elle n'en savait pas grand chose au final. Elle se contentait donc d'avoir un vague sourire sur son visage. Ce n'était pas un qu'elle aurait fait naturellement. Elle s'éloignait un peu de lui. Même si elle lui devait la vie et son innocence.

« Merci, monsieur. Je pense oui. J'ai juste très peur en ce moment. Je ne sais pas ce que cet homme voulait, sûrement du mal. Je suis désolé, ne me manger pas. S'il vous plaît. »

Freya reste quelqu'un de craintif de nature, la parano ne l'aidant pas dans sa vision simpliste du monde qui l'entourait. Sa mémoire ayant un immense trou. Elle ne pouvait pas grand chose sur ces choses-là. Le blond, l'avait sauvé tel un héros de comics. Ce qui réveillait le côté fangirl en elle. Serait-il ce genre d'homme. L'adolescente n'en savait rien et le demander serait gâcher son identité secrète. Elle se mettait à réfléchir sur le comment du pourquoi, elle passait un moment à tourner encore ces questions. Elle se disait que de toute façon , ce monsieur ne portait pas de masque, donc son côté héroïque n'était pas inconnu de la population. Rassurée, elle attrapait un pan de ses vêtements. Elle qui d'habitude avait une frousse pas possible des hommes. Elle se retrouvait dans une situation qui l'enchantait peu. La clown respirait à fond , prenant son courage à deux mains.

« Pourquoi m'avoir sauvée, monsieur ? Je suis une inconnue pour vous, ce n'est pas vrai ce que je viens de dire ? Vous savez même pas qui je suis, vous êtes digne des super-héros, en ça, je vos dois mon prénom. Je me nomme Freya. »

La jeune fille n'avait pas entièrement confiance en cet inconnu, mais il avait déjà gagné une partie de son respect ce qui n'était pas rien. Surtout quand on connaissait sa peur, toujours là pour lui rappeler qu'elle n'étais jamais en sécurité, même avec sa troupe de cirque. Ce genre de choses lui faisait peur, alors elle n'y pensait plus, tout simplement, c'était ainsi que fonctionne la jeune femme.