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 just hear the life's song | nayla

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just hear the life's song | nayla | Dim 04 Jan 2015, 12:52

Juste écouter le chant du vent et les pétales danser, juste regarder la faune grandir et la flore faner. Ce cycle éternel de vie et de mort était un peu blasant, monotone à ne jamais déroger à ses habitudes. Mais cela avait quelque chose de doux et poétique, de mélancolique et tragique. C'était cette fatalité, ce destin inéluctable qui s'abattait sur toute chose qui naissait, vouée à un jour s'éteindre. Tout comme toi, tu finirais par t'éteindre aussi. Bien que tu avais quelques siècles devant toi - ce qui te rendait plus triste étrangement. Mais tu regardais ces fiers chênes millénaires, forts et fiers, et un sourire revenait sculpter tes lèvres. Eux étaient si vieux, mais restaient si majestueux, si nobles; comment faisaient-ils pour ne pas être fracassés par la fuite du temps ? Cette nature était si magique et merveilleuse, tellement plus que les habitants de cette île, qu'il t'arrivait parfois de l'envier.

Tu aimais te promener et observer. Pas les gens, les gens tu les aimais pas vraiment - rarement, du moins. Ils te rappelaient beaucoup trop ce que tu avais perdu, ce que tu étais devenue; un oiseau aux ailes brisées, pleurant dans sa cage sans jamais chercher à s'en aller, même si la porte était ouverte. Sauter serait du suicide, non ? Et tu ne voulais pas mourir, tu ne voulais pas tomber. Alors tu préférais te cacher dans ta cage. Tu préférais te régaler de voir ces plantes grimper, ces fleurs s'épanouir, ses pétales finir par faner. Tu préférais regarder la bicher sauter joyeusement, s'occuper de son petit; tu préférais écouter les petits bruits des écureuils sur leur gland. Tu préférais t'émerveiller de toutes ces choses là, que regarder ce que tu étais, que de le voir dans les yeux des autres.

Et ce jour était un jour comme un autre, un jour où tu voulais seulement te nourrir du vent et t'amuser de cette nature vibrante, tellement plus que toi. Stitch appréciait le fait que tu sortais, parfois; bien que cela ne fut jamais assez, tu préférais te complaire dans ta dépression que de te remuer. Et cela l'exaspérait, il va sans dire. Mais ce jour là, tu étais sortie, grand bien t'en fasse, même si seule. Oh, au vu d'où tu te trouvais, tu le savais non loin de ta petite personne, et il rappliquerait dés l'instant où il te sentirait en danger. C'était un véritable papa poule, ton affilié. Mais au vu de celle à qui il était lié... Cela n'avait rien d'étonnant.

Tu te baladais pieds-nus, dans ce sable glacé par la brise du soir, les rayons d'un soleil couchant se perdant dans tes mèches désordonnées. Tes lunettes écarlates sur le nez semblaient ne désirer que chuter, et tu n'essayais même plus de les relever, las et un peu égarée. Tu pensais, tu pensais trop. Perdue dans des songes au visage d'un adolescent effrayé qui te fuyait, à l'image d'une chambre visage et d'une gamine seule, un sanglot t'échappa sans même que tu ne t'en rendes compte. Un sanglot que tu ne tentas même pas d'essuyer, bien que flouant un peu ta vue. Tu continuais de regarder le sable fin à tes pieds, d'écouter les cigales chanter. Ici, tu pouvais te perdre en paix, rare étaient ceux qui viendraient s'y promener à une heure aussi avancée. Tu étais donc seule parmi tes idées noires, à effectuer quelques maladroits pas de danse, tordue et sans la moindre grâce. Tu étais aussi une poupée cassée.

Dans ta boîte à musique, tu tournais, te brisant inéluctablement, mais devant aimer cela. Sinon, tu aurais essayé de partir, non ? De briser tes chaînes, de briser cette bulle de verre qui te retenait; ta cage. Mais Lean était ta prison dorée. Comment fuir celui qui t'avait tout appris, comment tourner le dos à celui qui t'avait ramassée, recollée, appris à manger avec des couverts, à lire, à écrire, celui qui t'avait tant de fois relevée ? Tu ne pouvais pas, tu n'y arrivais pas. Non, tu n'y arrivais pas. Tout comme à imaginer qu'aujourd'hui, il n'était plus là; et à chaque fois, à chaque fois, les même mots te revenaient à l'esprit, se fracassant dans un coin de ta boîte cancanière : c'était de ta faute. Tout comme la disparition de Hippolyte était de ta responsabilité. Tout était à cause de toi. Tu cassais tout, autour de toi. Tellement que tu avais fini par être effrayée de toi-même, ne craignant plus les autres que pour ce qu'ils sont eux-même, mais aussi pour le mal que tu pourrais leur infliger si tu te mettais à aimer. Puis à tomber, et perdre ces personnes. Tu ne voulais plus aimer. C'était douloureux d'aimer.

A cette époque, tu préférais être un fantôme, éphémère dans le monde des autres, disparaître aussi vite que tu n'étais apparue, sans jamais ne marquer la mémoire de qui que ce soit. C'était plus simple, tellement plus simple. Ne se lier à personne, continuer d'être la poupée de ton frère et se laisser oppresser. Tu étais si faible, Betty. Mais tu voulais bien devenir un peu plus forte, pour Lean - même s'il te préférais faible et à sa merci. Tu voulais bien devenir plus forte, tu le désirais même ardemment. Pourtant, tu ne faisais pas grand chose pour. Maintenant, ta pensée n'avait pas changé des masses; tu ne voulais pas aimer, cela faisait peur, cela faisait mal. Mais Alex. Alex était un soleil qui te reconstruisait tendrement, un soleil qui t'offrait la possibilité d'un happy ending, celle que tu fuyais autant que tu ne lui courrais après. Tu étais peut être plus perdue encore, maintenant.

C'est sur de bien tristes pensées que tu la rencontras. Sa longue crinière neige étincelait sous les derniers rayons du soleil, attirant immédiatement ton regard. Rencontrer quelqu'un ici était la dernière chose que tu souhaitais pourtant, mais tu t'approchas. Ce à quoi elle s'activait avait éveillé ta curiosité, plus que sa présence ou son aura. L'animal tourmenté semblait apprécier les soins que lui prodiguait la jeune femme, et Betty vint s'accroupir près de la bête. Le phoque semblait chouiner de douleur, et la femme ne lui faisait pas peur. Betty se sentit immédiatement en confiance, et se contenta de caresser faiblement l'animal, tentant de l'apaiser un peu. Elle leva les yeux vers ceux bleus de l'inconnue, et chercha son petit calepin dans sa poche, puis son stylo, et griffonna quelque chose avant de le lui montrer.

« qu'est-ce qu'il a ? »
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Re: just hear the life's song | nayla | Sam 10 Jan 2015, 18:14

Une mer sans eau… Nayla n’aurait jamais pu imaginer une telle chose avant d’arriver ici. Même si les nuages étaient composés en grande partie d’eau, ils restaient des amoncellements impalpables de gaz soumis à des conditions particulières. La kirin avait entendu parler de cette étendue de nuages, par son ami Arwenn, et par d’autres habitants lambda. On disait que des animaux y vivaient mais elle n’en avait pas vu encore. Son esprit rationnel avait du mal à comprendre comment on pouvait respirer sans eau ou sans air pur… Enfin, l’île se trouvait bien en plein ciel, et elle avait été créée par des dieux. Si l’on s’en tenait à ça, plus rien n’était impossible. Comme quoi, elle pouvait être une sous fifre des dieux et ne pas toujours comprendre la magie du monde.

Son ami Arwenn lui avait un jour recommandé de poser les yeux au moins une fois sur ce lieu réputé mythique par la plupart des habitants. Apparemment, les sanctuariens aimaient se balader le long de la plage, le soir, pour assister au coucher de soleil. Nayla n’y était allée qu’une fois. Elle préférait de loin son lac, tranquille et paisible. Et puis elle passait ses journées à patrouiller les océans de la Terre, en général. Justement, elle se trouvait en Arctique, dont les eaux froides l’indisposaient, malgré ses écailles robustes et thermo protectrices. Pourquoi bravait-elle ces températures extrêmes, me diriez-vous ? Elle suivait depuis un certain temps déjà des chasseurs de phoques qui tuaient ces animaux uniquement pour leur fourrure, et rarement pour leur chair. Malgré les lois humaines, cet animal en danger n’était pas à l’abri des  braconniers. Et vu le carnage dont ils étaient capable, elle avait décidé de les en empêcher une bonne fois pour toute. Sa traque ne cesserait qu’une fois les humains hors d’état de nuire et les animaux sains et saufs.

Justement elle arrivait sur leur lieu favori de chasse. Cette plage était une zone de rassemblement pour ces animaux pacifiques. Elle voyait un groupe d’une centaine d’individus environ, qui se reposaient tranquillement, sans se douter du danger qui pesaient sur eux. Tapie dans l’eau, elle tâchait de se faire discrète, mais pour voir sans image déformée –à cause du changement de milieu – elle devait sortir la tête de l’eau. Ainsi sa corne risquait d’attirer l’attention, donc elle se cachait en parti derrière un bloc de glace isolé. Nayla suivait des yeux l’avancée des chasseurs ; ceux-ci seraient bientôt sur les animaux, les encerclant. Ils ne pourraient fuir que par la mer, mais la kirin avait vu les armes tranquillisantes, entre autres, qu’ils transportaient. Non content de les dépouiller de leur fourrure, ils les laissaient en plus agoniser dans de terribles souffrances… ces pauvres créatures n’avaient aucune chance, d’autant plus que le bateau des criminels se trouvait amarré derrière un iceberg.

Il était temps d’agir ; les chasseurs se trouvaient à la limite du champ de perception des phoques et ils seraient bientôt repérés, ce qui impliquait qu’ils allaient passer à l’attaque. Nayla quitta sa cachette pour avancer lentement vers la côte. Les humains ne firent pas attention, trop occupés à cerner les pauvres bêtes. Aussi, lorsqu’ils surgirent derrière les mammifères, armes au poing, tirant sur les individus les plus proches de l’eau pour freiner leur fuite, ils furent  très surpris de voir un dragon à corne leur sauter dessus. Elle jaillit de l’eau en rugissant de fureur ; l’effet de surprise réussit et ils s’immobilisèrent un instant, stupéfaits, ce qui permit à la plupart des bêtes de s’enfuir par la voie des eaux, se réfugiant pour certains derrière la kirin, sentant son intention protectrice. Puis les hommes la visèrent et le combat s’engagea. Elle en reversa deux d’un coup de queue, puis fit appel à sa maîtrise de l’eau pour piéger les armes et les enrayer. Elle ouvrit la gueule et cracha un puissant jet d’eau sur le malheureux qui avait osé lui tirer dessus –en loupant son coup. Le seul encore opérationnel s’enfuit en hurlant, dans une langue qu’elle ne comprenait pas.

Une fois seule, elle constata avec satisfaction qu’il n’y avait que trois animaux blessés. Elle se retransforma en jeune fille pour pouvoir leur prodiguer des soins. Les deux premiers phoques n’étaient que légèrement égratignés et se laissèrent faire avec calme. Elle les libéra une fois les soins terminés. Mais le dernier était plus touché, et il lui faudrait quelques minutes supplémentaires pour s’occuper de lui. Or, elle percevait un son étranger. Certainement des humains qui approchaient. Elle attrapa une grande coquille creuse et la remplit d’eau. Puis elle invoqua un portail sur le premier lieu qui lui traversa l’esprit, et ce fut, curieusement, la mer de nuages. Elle poussa doucement l’animal à travers, puis s’y engouffra à son tour avec sa réserve d’eau –pour prodiguer ses soins, car elle ne pouvait utiliser de l’eau invoquée.

Elle déboucha sur la plage de sable fin, devant l’animal qui se demandait ce qu’il se passait. Elle le rassura d’une caresse et referma le portail. Puis elle déposa son écuelle improvisée et s’agenouilla à côté du phoque. Du sang s’échappait d’une méchante plaie à l’abdomen. Elle devait la nettoyer et la refermer au plus vite, sans quoi il s’affaiblirait de trop. Elle apposa sa main à côté de la blessure et attira l’eau à elle. Un mince filament se forma pour atteindre sa main et se propager jusqu’à la plaie. Les soins dureraient plus longtemps que prévu, mais au moins il était en sécurité. Elle ne remarqua la présence féminine que lorsqu’elle s’accroupit en face d’elle. Nayla releva la tête vers l’inconnue, une jeune fille blonde à lunettes, avant de lire le contenu du papier qu’elle lui tendit. Visiblement, l’étrangère ne savait pas, ou ne pouvait pas s’exprimer à voix haute.

« Il a été blessé par des chasseurs, sur Terre. »

La guérison par l’eau n’était pas forcément agréable, et le phoque souffrait de sa blessure, il poussait de petits gémissement. Nayla lui accorda une caresse pour le rassurer et apaiser un minimum sa souffrance. Nayla avait noté le geste doux de la jeune fille, du coin de l’œil, avant qu’elle ne s’exprimât par écrit. Ella apprécia cette démonstration de compassion et de tendresse, sans pour autant que cela se vit sur ses traits. Elle restait impassible, comme à son habitude, avec une expression neutre sur le visage. Mais, on pouvait toutefois noter dans ses magnifiques yeux bleus une touche de sympathie.




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Re: just hear the life's song | nayla | Mer 28 Jan 2015, 11:34

L'animal gigotait un peu sous la douleur. Tu n'étais pas insensible à cette dernière, qu'elle soit humaine ou animale. Tu te mordis distraitement la lèvre, inquiète et compatissante envers la pauvre bête. Incapable de cesser tout contact physique, tu clignas des yeux, les levas vers la blanche qui semblait très bien s'occuper du phoque. Vraisemblablement, elle n'avait pas besoin d'aide, tu pouvais très bien ne point réagir, il en serait de même.

C'était assez fascinant. Quand tes larmes soignaient, l'eau que tenait cette femme était aussi un réel remède. Et très certainement celle-ci n'avait jamais eu l'audace de se retourner contre l'inconnue. Ton regard s'attrista un peu, un tout petit peu - de toute manière, une douleur et une tristesse palpable étaient déjà présentes dans tes yeux caramels au regard de l'animal. Tu restais juste là à observer, alors que l'animal geignait un peu plus; il avait mal, vraiment mal. Et toi, tu voulais vraiment aider - la blanche le prendrait-elle bien ? Tu gribouillas quelques mots sur ton calepin, et la guérisseuse te répondis promptement.

« Il a été blessé par des chasseurs, sur Terre. »

Tu écarquillas les yeux, l'air de pas, ou mal, comprendre. Qu'est-ce que quoi ?? Mais... Pourquoi ? Tu ne savais rien des humains après tout, tu n'étais jamais allée sur Terre et en fait, cette dernière t'intéressait au moins autant que la production de machine à couper le jambon - soit, absolument pas. Mais toi, tu avais un peu de mal à concevoir que l'on puisse blesser un phoque pour... Pourquoi faire, d'ailleurs ? Oui bon, tu mangeais bien des steaks, mais c'est la chaîne alimentaire, ou... Devrais-tu devenir végétarienne ?? Non attends, c'est pas la question. Bref faisons très manichéen : là, pour toi, les humains étaient méchants. Voilà.

Bon en même temps, des "gentils", tu ne voyais qu'Alex. Lean était gentil avec toi, mais tu n'étais pas dupe quant à qui il était. Mais cela restait la même idée, les humains étaient des gens méchants, point. Et tu décidais arbitrairement de ce genre de choses si tu en avais envie.

« pourquoi ils ont fait ça ? »

C'était innocent, naïf. Tu étais une enfant Betty, plus encore devant la créature centenaire, plus encore devant la fière kirin, tu étais une candide gamine qui se devait de découvrir encore tant de choses. Et tu voulais tant qu'elle te donne des réponses, cette femme forte de centaines d'années d'expérience. Bien que tu n'en savais rien, évidemment.

« je peux aider ? »

Tu étais bien bavarde aujourd'hui, qu'y avait-il ? C'était tout nouveau pour toi, pas vrai, de parler ainsi à un être si froid et fier ? Alex en avait bien vu des choses, elle aussi; elle en avait de l'expérience, tu t'en doutais. Mais Alex était de miel, de feu et de lumière; Alex était douce et brûlante, mère et sœur, tendresse et joie. Alex était ta maman. On pouvait le résumer de la sorte, disons. Cette femme n'était pas cela; cette femme était de ces héros qui font rêver les gamins, à tes yeux. Elle n'était pas frêle, ne semblait dissimuler aucune fissure, n'être que fierté et élégance, qu'amour pour cette faune et, peut être même, se battre pour elle... Conviction, conviction et idéaux...? Tu n'en savais rien. Mais tu aimerais bien le savoir.
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J'ai traversé le portail depuis le : 16/07/2013 et on me connaît sous le nom de : Shama/Etilya. Mon nom est : Nayla. Actuellement je suis : en profonde introspection. Il paraît que je ressemble à : création d'omocha-san/weiss schnee de RWTB et à ce propos, j'aimerais remercier : Dimée ♥♥♥.
Re: just hear the life's song | nayla | Mar 24 Fév 2015, 23:05

La lutte contre les chasseurs faisait partie intégrante du quotidien de notre Kirin. Déjà qu’elle méprisait au plus haut point les humains pour leur stupide cupidité qui allait les mener à leur perte, déjà qu’elle les haïssait pour les nombreux dommages collatéraux qu’ils provoquaient sur leur passage lors de leurs guerres misérables et futiles, leur avidité pour la fourrure des animaux sauvages consolidait ses sentiments primaires. Elle tolérait de moins en moins ce genre de trafic, qui laissait ces pauvres créatures la peau à vif, à agoniser dans d’atroces souffrances pendant une éternité. Ils n’avaient même pas la bonté de les tuer, ils se contentaient de les assommer la plupart du temps, ou de les blesser tout en épargnant un maximum leur fourrure, qui restait leur gagne-pain. Ils ne consommaient même pas leur chair. Malgré les tentatives d’une petite minorité d’humain pour protéger les espèces en voie d’extinction, la chasse restait la principale cause de mortalité de certains animaux. Ainsi furent les pensées de Nayla après avoir fourni une réponse courte mais concise à cette jeune inconnue. Trop occupée à prodiguer ses soins, elle ne vit pas l’expression surprise de la fille à lunettes. Elle dirigeait l’eau bienfaitrice avec concentration.

Elle entrevit un nouveau papier dans son champ de vision. L’écriture fine et délicate, propre à celle d’une femme, demandait pour quelle raison ils avaient fait ça. Les lèvres de la Kirin se pincèrent, se replongeant dans ce flux continu de pensées négatives. Parfois, elle souhaitait que les dieux libérassent leur colère sur les humains et effaçassent leur existence de la Terre. C’était un souhait certes ombrageux, mais légitime, n’est-ce pas ? En quatre siècles d’existence, elle avait assisté à tant de massacres, de catastrophes anthropiques, d’horreurs gratuites… Elle se demandait toujours comment ses parents avaient fait pour rester aussi calmes face à ces événements atroces. Il fallait croire que leur fille, qu’ils avaient pourtant élevée dignement, ne possédait pas leur empathie pour les créatures terrestres humanoïdes. Elle ne pouvait pas, pas après avoir vu ça, pas après avoir subi leurs sombres desseins. Nayla ne quitta pas la blessure des yeux, qui se refermaient lentement mais sûrement, alors qu’elle lui répondit.

« Pour leur fourrure. Ils en font un commerce illicite. »

Digne d’elle-même, sa réponse fut tout aussi prompte et directe que la précédente. Elle ne s’encombrait pas de paroles inutiles pour simplement rendre la chose plus facile à entendre. Elle n’épargnait personne de ce genre de vérité en général. Non pas qu’elle était dépourvue de compassion, mais elle préférait mettre tous ses efforts dans la sauvegarde de la faune et de la flore aquatiques. Mais parfois avec un peu de temps et de patience, on parvenait à lui délier quelque peu la langue.

« Je les ai stoppé à temps, mais pas assez vite pour éviter des blessés. »

Son don de guérison lui était certes très utile pour soigner les blessures, mais d’une part elle lui consommait une quantité non négligeable d’énergie, et d’autre part elle préférait arriver à temps pour empêcher ce genre de dommage. Chaque créature blessée par les humains était un échec pour elle, et pourtant elle savait bien au fond de son cœur qu’elle ne pourrait jamais toutes les sauver, que des centaines se mourraient à ce moment précis, que tout ne reposait pas sur elle. Mais ça ne faisait qu’empirer son sentiment d’impuissance. Un nouvel écrit vint pénétrer son champ de vision. Cette fois-ci, après sa lecture, Nayla releva la tête et détailla l’inconnue. Elle pouvait lire dans son regard tout aussi bleu que le sien, son désir de se rendre utile et d’amenuiser les souffrances du phoque. Nayla se redressa et passa les mains sous sa chevelure platine pour les remettre derrière ses épaules.

« A moins que vous ne possédiez un pouvoir de guérison, la seule chose que vous puissiez faire c’est caresser ce phoque et lui parler doucement pour le rassurer. »

Le pauvre animal venait  de vivre un événement traumatisant, et malgré la sécurité actuelle et les soins que lui prodiguait sa bienfaitrice, il était toujours stressé. Mais il n’y avait pas que ça. Même si Nayla lui témoignait des intentions pacifiques, le phoque sentait son instinct de prédateur, ce qui n’arrangeait pas sa nervosité actuelle. Il se laissait faire parce que Nayla le guérissait et apaisait ses souffrances, mais ce n’était pas pour autant qu’il demeurerait à ses côtés jusqu’à la fin des temps. C’était l’inconvénient de son devoir ; protéger des êtres qui pendant un instant vous étaient reconnaissants, pour vous fuir la seconde d’après car ils avaient peur de vous et de votre instinct de chasseur. Il fallait bien se nourrir, n’est-ce pas ? Nayla était habituée à cette situation, même s’il lui arrivait de souhaiter n’être plus qu’une créature dépourvu d’attributs menaçant pour ces pauvres bêtes.

« Il a vécu un événement traumatisant et malgré mes efforts et mes intentions pacifiques, il sait que je suis un prédateur. Ça le rend nerveux, aussi je vais me dépêcher de terminer. »

Fidèle à son rôle, Nayla apposa une dernière fois ses mains, concentrée sur le moindre geste. L’eau s’insinua dans la chair pour relier les tissus entre eux, réparer les muscles, faire repousser la fourrure. Le processus était long, mais efficace. Et la laissait toujours vidée.




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Re: just hear the life's song | nayla | Dim 22 Mar 2015, 17:28

Son regard était sombre, mais concentré. Indéchiffrable, son expression était tel un lac dont on ne voyait le fond : seule la surface pouvait être dessinée, le reste, seulement imaginé. Alors que sa longue chevelure neige tombait en quelques mèches devant ses yeux, le vent s'y engouffrant légèrement, elle ne perdait pas une miette de son intense concentration. Elle semblait prendre sa tache très à cœur, mais pas seulement ; cette ombre qui planait dans son regard se rapprochait trop d'une sorte de rancœur, voire de haine, pour que cela ne soit que de la simple compassion, ou un simple sentiment de responsabilité. Mais cela, toi, tu ne le comprenais pas. Bien sûr, tu avais mal de voir cet animal agoniser, bien sûr, tu ne pouvais t'empêcher de faire une moue douloureuse, bien sûr... Mais quand bien même, tu ne comprenais pas cette violence qui se logeait dans ses prunelles. Et alors qu'elle lisait à nouveau ton écriture peut être un peu brouillonne, ses lèvres se pincèrent, et son regard, s'étant légèrement adoucis juste avant, redevint sombre. Tu penchas la tête sur le côté, un point d'interrogation fictif flottant quelque part au dessus de ton visage.

« Pour leur fourrure. Ils en font un commerce illicite. »

Sur le moment, tu fronças les sourcils, l'air de ne pas comprendre. Puis, un livre lu dans la bibliothèque du manoir te revint à l'esprit, et tu baissas les yeux sur l'animal. Les hommes étaient si cruels... Estimaient-ils que tout ce qui demeurait sur Terre était à eux ? Étaient-ils si égocentriques ? Ou bien... Ou bien quoi ? Tu ne comprenais pas réellement. Bien sûr, tu n'étais toi même pas végétarienne. Mais si c'était pour se nourrir, cela pouvait se comprendre. Alors que pour vendre de la fourrure illégalement... Qui était le plus à condamner, celui qui faisait un profit en massacrant des bêtes et en frôlant la torture pour ce faire, ou ceux qui achetaient après, l'air de rien, se songeant innocent de tout crime ?

« Je les ai stoppé à temps, mais pas assez vite pour éviter des blessés. »

Tu hochas légèrement la tête. Tu fronças les sourcils, t'empressas d'écrire un nouveau message à l'intention de la kirin. Tu voulais l'aider. Mais tu ne savais pas vraiment si elle le prendrait bien... Et puis, elle t'intimidait un peu, cet être centenaire à l'allure noble d'une statue de marbre de la Grèce antique. Puis elle envoya une mèche qui devait la gêner derrière son épaule, avant de poser à nouveau son regard gelé sur ta petite tête.

« A moins que vous ne possédiez un pouvoir de guérison, la seule chose que vous puissiez faire c’est caresser ce phoque et lui parler doucement pour le rassurer. »

Tu papillonnas des yeux ; un pouvoir de guérison ! Oui, tu en avais un ! Par contre, lui parler, euh... Tu en étais moyennement capable, disons. Les euphémismes c'est cool. Tu caressas tendrement le phoque avec un air compatissant, et plongea tes yeux dans ceux terrorisés de la bête qui regardait partout autour d'elle hystériquement. Bien sûr, l'instant de survie... Il était perturbant de se dire que dans les yeux de cet animal, ton reflet te ramenait à ta propre personne. Non pas comme une simple image, non pas comme ta simple apparence, mais bien toi. Toi, la gamine effrayée d'un rien, terrorisée d'un rien, même, toi.

« Il a vécu un événement traumatisant et malgré mes efforts et mes intentions pacifiques, il sait que je suis un prédateur. Ça le rend nerveux, aussi je vais me dépêcher de terminer. »

Tu hochas à nouveau la tête, puis, voyant son teint pâlir encore d'avantage, tu te penchas ; et alors, tu te souvins de ce qu'elle venait de dire exactement. Prédateur. Que devait-tu en penser ? Après tout, toi même étais un prédateur... Les phénix n'étaient après tout pas des êtres pacifistes, mignons et faisant pousser des fleurs, non plus. Donc tu ne savais vraiment pas quoi penser. Alors, tu te contentas de mettre cette information dans un coin de ton esprit, et tu attendis qu'elle ne finisse. Subitement, son teint devint plus pâle encore ; tu t'approchas légèrement d'elle, et lui montras ton papier.

« Ça va ? C'est très fatiguant, pas vrai ? Tu sauves souvent des animaux ? »

Tu pouvais soigner les blessures, la fatigue, tu en doutais. Puis, tu te posais subitement pleins de questions, que tu n'osais pas encore extérioriser.
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Re: just hear the life's song | nayla | Dim 29 Mar 2015, 18:29

La jeune fille ne semblait pas comprendre ce qu’il se passait, si ce n’est que Nayla soignait un animal blessé. L’inconnue avait cet air innocent et naïf qui caractérisait les jeunes générations. La kirin n’y était pas plus sensible que cela. Elle pouvait rester, du moment qu’elle ne la déconcentrait pas ni ne la dérangeait. Qui plus est, elle restait silencieuse, ce qui était appréciable. Les jeunes d’aujourd’hui parlaient beaucoup, trop pour notre asociale. Elle pouvait sentir l’attention de la jeune fille ; elle entendait sa respiration calme. Elle ne devait pas avoir une grande expérience de la vie, cette enfant, et pourtant, quand Nayla posait les yeux sur elle, elle voyait dans son regard comme un voile d’ombre. A n’en pas douter, elle avait traversé des épisodes difficiles. Mais tout le monde en traversait ; la vie était ainsi.

La nouvelle venue se contenta de caresser le phoque tendrement, en le regardant dans les yeux. Elle ne lui parlait pas doucement comme Nayla lui avait dicté ; étonnant. Elle semblait pourtant désireuse de l’aider… Mais, elle écrivait pour s’exprimer, elle devait certainement être muette. Ce ne devait pas toujours être évident pour elle de communiquer avec les autres. Nayla n’insista pas et la regarda faire. Le phoque réagissait bien, donc il n’y avait pas de raison de s’inquiéter. Lorsque la blessure fut enfin refermée, Nayla se redressa, interrompant le contact, et soupira.

« Ça va ? C'est très fatiguant, pas vrai ? Tu sauves souvent des animaux ? »

Nayla acquiesça. Elle appréciait l’attention que la jeune blonde à lunette lui portait.

« C’est toujours plus fatiguant quand je soigne les autres. »

Elle leva la tête pour profiter d’un rayon de soleil qui réussit à percer la barrière de nuage. Elle sentit la douce chaleur caresser son visage. Une petite brise vint secouer sa chevelure immaculée. Oui, elle aurait besoin de repos après cela. Comme à chaque fois. Comme tous les jours. C’était l’inconvénient de son pouvoir de guérison ; il la fatiguait plus que quand elle l’utilisait sur elle, et elle devait consacrer plus de temps à dormir. Ce qui signifiait qu’elle ne pouvait être opérationnelle aussi souvent qu’elle le souhaitait. C’était frustrant, c’était un cercle vicieux, mais elle n’y pouvait rien. Chaque année la population humaine croissait et avec elle diminuait celle des animaux. Chaque année, des espèces disparaissaient, victimes de l’activité anthropique. Chaque année, des centaines d’animaux mourraient de la main de l’homme, étaient maltraités, empoisonnés. Mais elle n’y pouvait rien. Nayla prit sa chevelure dans ses mains pour la remettre en ordre.

« J’en sauve presque tous les jours. Mais il y en a tellement qui sont en danger… je ne peux en aider qu’une fraction. C’est décourageant, mais je n’y peux rien. Je ne suis pas toute puissante.»

Les épaules de Nayla s’affaissèrent légèrement. Elle aimerait pouvoir faire plus, mais ce n’était pas possible. Elle n’était pas une déesse, et quand bien même elle le serait, elle serait soumise aux mêmes lois que les divinités. Enfin… elle se redressa pour dégourdir ses jambes ankylosées. La position en seiza –à genoux- lui donnait des fourmis à force. Elle posa ses yeux bleus sur la jeune fille.

« Il est guérit maintenant. Il doit se reposer, mais aussi manger pour reprendre des forces. Je n’ai pas de poisson sous la main, voulez-vous m’aider à le nourrir ? »

Son visage n’affichait aucune expression. Mais dans son regard brillait une lueur d’intérêt. Elle avait senti le besoin de la jeune fille de se rendre utile. C’est pour ça qu’elle lui avait proposé. Bien évidemment, elle ne savait pas si des poissons pouvaient survivre ici, dans la mer de nuages. C’était un environnement qu’elle ne connaissait pas. Elle y nageait rarement, préférant l’eau douce de son lac.

« A moins que vous ne souhaitiez rester près de lui pendant que je vais chasser. »

Oui, elle avait bien l’intention de débusquer des poissons. Et si elle devait plonger dans les nuages pour ça, elle était prête. Par contre, elle devrait s’éloigner un peu avant de se transformer, pour inquiéter le moins possible le pauvre phoque qui devait sentir son instinct de prédateur. Nayla croisa les mains dans ses manches en attendant la réponse de cette jeune compagne.




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Re: just hear the life's song | nayla | Dim 05 Avr 2015, 21:32

« C’est toujours plus fatiguant quand je soigne les autres. »

Tu l'écoutais simplement, calmement. Pour toi, te soigner ou soigner les autres, c'était la même chose. Tu ne ressentais pas la moindre fichtre différence. Peut être aussi parce que la nature de vos pouvoirs était différente – tes larmes avaient une vertu curatrice, une fois qu'elles coulaient, tu n'avais plus à contrôler quoi que ce soit ni te concentrer et à fatiguer. A bien y réfléchir, le plus difficile dans ce pouvoir – paradoxalement – c'était juste de pleurer. Cela semblait en être différemment pour sa capacité, usant de l'eau et puisant dans ses forces, son énergie. Cette femme était forte, dans le reflet doré de tes iris.

« J’en sauve presque tous les jours. Mais il y en a tellement qui sont en danger… je ne peux en aider qu’une fraction. C’est décourageant, mais je n’y peux rien. Je ne suis pas toute puissante. »

Tu penchas la tête. Cela sonnait tellement... Super-héroïne. Cette héroïne volant pour sauver les animaux mais tombant sans cesse, non pas face à ses défaites mais son incapacité d'agir ; après tout, elle restait simple mortelle. Et même ; les dieux pouvaient-ils seulement eux-même agir ? Tu en doutais sincèrement. Bien que n'ayant jamais douté une seule seconde de leur puissance, tu n'hésitais pas à le faire de leur omnipotence. Alors cette femme, aussi forte et fière fusse-t-elle, n'avait pas de réelle chance dans sa quête, de la voir un jour achevée. Il lui faudrait certainement abandonner, ou en crever. Quoi que tu doutais de la première option – bien qu'elle était forte, la seconde semblait presque plus convaincante. Elle courrait après du vent. Elle courrait pour un but inatteignable. Pourquoi ? Parce que tels étaient ses principes. Parce qu'elle était droite, déterminée. Parce qu'elle ne flancherait pas, pas comme toi, comme toute grande héroïne, comme tout grand héros qui se respectait. Et même si son corps semblait légèrement ployer sous la déception, elle gardait le regard brûlant d'une fierté exacerbée. Cela te fit légèrement sourire, peut être était-ce de l'admiration, cachée dans ta rétine à toi ?

« Il est guérit maintenant. Il doit se reposer, mais aussi manger pour reprendre des forces. Je n’ai pas de poisson sous la main, voulez-vous m’aider à le nourrir ? »

Tu clignas des yeux, l'air de ne pas comprendre pendant quelques secondes – le temps que l'information ne monte au cerveau, 'voyez. Tu penchas légèrement la tête, l'air pensive. Tu voulais la suivre... Ou pas ? Après tous, les héros étaient faits pour cela, être suivis, être des modèles – quoi qu'ils étaient mieux tant qu'ils restaient de simples idéalisation. Seulement... Pourquoi hésitais-tu seulement ?

« A moins que vous ne souhaitiez rester près de lui pendant que je vais chasser. »

Tu penchas la tête, baissant légèrement les yeux. Tu regardas l'animal, lui caressas légèrement la nageoire. Il semblait plus calme, mais tu n'étais pas rassurée pour autant. Tu ressortis ton calepin, écrivis rapidement.

« Je vais rester avec lui. J'aime pas l'idée de le laisser tout seul »

Tu lui lanças un petit regard timide avant de continuer, à la ligne en dessous.

« Bonne chance pour la chasse »

Tu lui offris un sourire encourageant qui donnaient des couleurs à tes joues et ravivait ton teint. Tu étais mignonne ainsi, Betty. Tu te retournas vers la bête et continua de la veiller, le temps que la blanche ne revienne.
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Nayla
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J'ai traversé le portail depuis le : 16/07/2013 et on me connaît sous le nom de : Shama/Etilya. Mon nom est : Nayla. Actuellement je suis : en profonde introspection. Il paraît que je ressemble à : création d'omocha-san/weiss schnee de RWTB et à ce propos, j'aimerais remercier : Dimée ♥♥♥.
Re: just hear the life's song | nayla | Sam 11 Avr 2015, 10:00

Se soigner elle-même ne lui demandait presque aucun effort. Il lui suffisait de s’étendre dans son lac et son pouvoir faisait effet. C’était presque automatique chez elle, ce qui lui permettait de s’endormir après un combat acharné contre les sans-cœurs, par exemple, pour refermer ses blessures. Mais l’utiliser sur une autre personne, ou sur un animal, c’était une autre histoire. Car il lui fallait alors commander à l’eau de se frayer un chemin jusqu’à la plaie pour ensuite, tout en gardant le contact, guider son pouvoir de guérison. Cela lui demandait une quantité d’énergie non négligeable, qui dépendait de la gravité de la blessure, et de sa taille. Ainsi, elle se retrouvait fatiguée par les soins, mais elle n’était pas épuisée pour autant. La kirin avait de la ressource.
La jeune fille paraissait hésiter à la proposition de Nayla. Ni l’une ni l’autre ne connaissait leur nom, mais notre mythologique n’en avait jamais eu besoin pour converser. Pour le peu qu’elle discutait, de toute façon… Elle ne demandait jamais le patronyme des autres. Pour elle, les gens étaient trop éphémères pour prendre la peine de leur demander leur prénom. Parce que cela insinuait qu’ils étaient amenés à se revoir et ça, notre kirin, ne le souhaitait pas. Elle était froide, distante, et asociale, mais cela lui convenait très bien. Finalement, la jeune blonde lui fournit une réponse manuscrite. Nayla lut le papier et hocha la tête. Elle n’était pas très étonnée ; cette personne semblait encline à l’empathie et à la tranquillité.

« Je n’en aurai pas besoin, mais merci. Veillez bien sur lui alors. Je ne devrais pas en avoir pour très longtemps. »

Sur ces mots, la kirin s’éloigna en direction d’un sous-bois qui, elle le soupçonnait, abritait en son centre une petite étendue d’eau. Il y avait toujours de quoi nourrir même un phoque avec les poissons qui y habitaient. Elle ne souhaitait pas perdre de temps, donc elle marchait à une allure soutenue. Elle pourrait très bien utiliser sa maîtrise de l’eau pour lui amener les proies. Oui, elle pourrait. Mais elle n’était pas ainsi. Ce n’était pas dans ses principes. Elle se savait déjà puissante, comparée à ces pauvres créatures aquatiques. Elle ne laisserait pas son honneur se perdre dans les méandres des profondeurs abyssales. Elle chasserait, comme toujours.

Elle arriva enfin à une source stagnante, juste en dessous d’une petite cascade. C’était parfait. Elle pouvait sentir la vie y fourmiller. Restait à savoir comment elle ramènerait ses prises jusqu’à son protégé. Sur sa robe ? Non, tout de même pas. Dans sa gueule, peut-être… cela lui semblait être la meilleure solution. Elle se transforma donc et plongea dans le semblant de mare, qui se prolongeait plus loin en une rivière tranquille. Elle était juste assez large pour contenir le volume important de la kirin, sans qu’elle ne fût gênée. Elle put ainsi sans mal se mouvoir dans l’eau à la recherche des pauvres poissons qui finiraient dans l’estomac de son patient. Elle n’eut pas à aller bien loin pour cela. Même si, grâce à leur petite taille, les poissons étaient vifs et agiles, Nayla était rapide et rompue à l’art de la chasse. Elle en avala quelques-uns pour se reconstituer après cet effort, puis elle en happa une douzaine dans sa gueule, qu’elle pouvait tenir fermée avec ses proies à l’intérieur. Elle sortit avec grâce, secouant au passage sa crinière pour en évacuer l’eau puis elle prit la direction de la plage.

Elle émergea du sous-bois les écailles encore ruisselante, nullement inquiétée à l’idée d’effrayer la jeune infirmière improvisée. Tout simplement parce que Nayla n’y pensait pas. Elle se dirigea à grands pas vers l’animal qui, sentant sa présence de prédateur, commença à s’agiter. Nayla recracha les poissons qui tombèrent en masse avec un « floc ». Elle plongea ensuite ses yeux bleus reptiliens dans les iris dorés de l’inconnue.

« Comment va-t-il ? si ce n’est ma présence qui l’inquiète. »

Elle se retransforma sur ces mots, retrouvant son apparence de jeune humaine inoffensive, vêtue d’une longue robe blanche et soyeuse. Elle remit en ordre sa chevelure immaculée, avant de s’accroupir près du phoque et de poser sur sa fourrure une main rassurante. La douceur de sa paume eut l’effet escompté et la créature se calma aussitôt, tendant le museau frétillant vers la nourriture déposée à son attention.

« Cela devrait suffire. Vous voulez lui donner ? Je crois qu’il vous aime bien. »

EN même temps la jeune fille paraissait inoffensive. Même si Nayla ne s’arrêtait jamais aux apparences, elle sentait que l’inconnue ne représentait aucun danger. Pour lui montrer comment procéder, Nayla se saisit d’un poisson et le présenta au phoque, qui le renifla avant d’ouvrir la gueule pour le saisir. Nayla l’aida à avaler, puis fixa l’adolescente.

« Ce n’est pas compliqué. Vous souhaitez essayer ? »

Pas de sourire rassurant, ni amical, ni empathique. La kirin ne souriait jamais. Ou presque. Mais son expression, d’habitude impassible, laissait transparaître sa sympathie, notamment dans ses iris couleur des mers du sud. C’était, en quelque sorte, sa façon à elle de sourire. Par le regard.




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