Spectre dans l'ombre perpétuelle du soir qui lui tombe sur les épaules, ta silhouette jamais ne se presse. Autour d'elle ils se bousculent mais ne la font trébucher. Sans craintes tu te laisses à vagabonder au travers des ruelles devenues bien ternes en l'absence du soleil. Le regard vide de sens et de présence, tu avances, le son de tes pas claquant contre les murs étroits autour de toi. Ta peau est gelée mais tu n'as pas froid, autour de toi le brouhaha t'envahit mais ne te freine pas. Ton manteau noir couvre tes épaules et descend jusqu'à tes cuisses, bien peu couvertes hormis de ta robe blanche, arrêtée à la moitié de celles-ci. Tu vagabondes mais connais ton chemin, tu erres mais n'hésites pas sur ta trajectoire. Les pas feutrés de Junpei se calquent aux tiens, restant à quelques mètres derrière toi. La présence du tigre décourageait les malveillants, ta prestance encourageait à t'éviter. Sauf que dans la foule, il y avait une autre tête blanche qui ne t'avait même pas remarquée. Une tête blanche qui t'avait fait t'arrêter au milieu du monde. Le tigre s'assied.
Tu ravales ta salive et, les lèvres entre-ouvertes, l'observes de loin. Au milieu de tous et tout, il ressort de la foule comme il avait toujours fait. Il sort du lot comme brillant d'une lumière qui t'aveuglait. L'air t'était soudain frais, l'ambiance t'était tout à coup douce et sans que tu ne puisses émettre la moindre résistance, tes pas avançaient dans sa direction, comme attirés par un aimant trop puissant. Hypnotisée par sa présence, tu demeurais silencieuse. Il était en vie. Était-ce lui ? Un fantôme, peut-être ? Tout aurait été un bon prétexte de lui tourner le dos et rentrer chez toi. Sauf que c'était plus fort que toi, tu devais y croire.. ou tu voulais y croire. Croire en lui, en sa vie. Tu t'arrêtes soudain, à quelques mètres de lui, ta présence camouflée par la foule.
Qu'y avait-il à dire ? Il ne voulait pas te voir. Qu'y avait-il à faire ? Il t'avait fuie. Il n'avait plus envie de te parler, plus envie de se rappeler. Était-ce douloureux ? Quand toi, tu avais simplement continué ta vie, il avait perdu la sienne. Quand vous aviez donné la vie à Hayden, il avait déjà tout perdu. Se souvenait-il seulement de toi ? De ta voix, de tes yeux ? Aurait-il oublié vos rires et vos jeux ? Avais-tu seulement le droit de réapparaître ? De lui rappeler ? Tu clignes des yeux, plusieurs fois, rapidement, avant de reprendre tes pas. Qu'importe, qu'il ne veuille pas. Il était ton fiancé, c'était comme ça. Lentement, ta main vient se déposer sur son épaule. Un murmure t'échappe.
... Rei ?
Tes yeux se plantent dans les siens. Il était là, vivant, en un morceau.. ou presque. Tu papillonnes des paupières et l'observes de sous tes longs cils noirs. Des maux de têtes te prennent alors, te font vaguement plisser un œil. Comme cette aube où à ton lit s'était vu doté de vie le robot que vous aviez construit, ta tête t'est douloureuse. Comme s'il sentait sa présence, comme s'il se manifestait à travers toi. Tu passes ta langue sur ton palais alors que ton visage d'abord si doux se raffermit aussitôt.
Tu.. Tu es en vie.. Pourquoi tu n'es jamais revenu me voir ?
Peut-être qu'au fond tu aurais du juste l'oublier. Pourtant, il était là, devant toi et, si tu ne voulais pas spécialement le lui dire, tu étais heureuse de le savoir vivant. En bonne santé et en un morceau, c'était une autre histoire.
Coeurs : 35 Messages : 57 Couleurs : MediumOrchid J'ai traversé le portail depuis le : 25/08/2014 et on me connaît sous le nom de : Lizzy ou Daïa. Mon nom est : Kureiji "Rei" B. Lichtenberg. Actuellement je suis : Sýmvasi̱ de Allen, célibataire, bisexuel et potentiellement fiancé. Il paraît que je ressemble à : Add de Elsword et à ce propos, j'aimerais remercier : ma Kuru d'amour <3
Re: say something ─ Rei | Sam 27 Déc 2014, 01:31
«Say something»
feat Elizabeth & Rei
Les yeux perdus dans le vague, tu fends la foule d'un pas lent et ample, sans te presser malgré le froid qui commence à se faire ressentir. La lumière de l'astre diurne qui jusqu'ici réchauffait la place a disparut derrière les haut toit qui domine la masse informe de personne pressés de rentrer chez eux. Et toi, tu es là, dans l'ombre grandissante des murs, alors que la luminosité baisse doucement et que de fins volutes de vapeur commencent à se former devant tes yeux au rythme de ta respiration. Tu es bien ici, tu ne veux pas rentrer tout de suite. Même si tu n'habites pas tout près, le froid et la nuit ne te dérange pas, au contraire. Les mains dans les poches de ton sweat, tu te moque de cette ville trop bruyante, perdu dans tes pensées. Des pensées d'une ancienne journée d'hiver, qui remonte à très, très longtemps. Avant tout ça, avant l'accident. Avant que tu ne changes.
Ça ne t'arrive pas souvent, d'être nostalgique. Une perte de temps, un trucs de petite fille éplorée. Oui, peut être. Ça ne t'empêche pas de te souvenir d'elle. Elle et toi, jouant dans la neige tout juste tombée. Elle qui s'énerve parce qu'elle a de la neige dans le cou, et toi qui rigole. A quand date la dernière fois que tu as joué comme ça ? Ou même la dernière fois que tu l'as revu ? Tes souvenirs d'avant sont flous, seul ses yeux et son rire restent, parce que tu les a connu par cœur. Et maintenant ? Non, maintenant vous êtes des inconnus, pas vrai ? Tu n'as voulut revoir personne après Ça, elle a du se fâcher … Oui, c'est fort probable. Et puis, de toute façon, tu ne la reverra jamais, à quoi bon y penser. Tu n'aura qu'à balancer Allen d'en la rivière en rentrant, ça fera pareil.
Tu soupires doucement, formant un nuage plus gros que les autres, et tu le regardes s'élever doucement vers le ciel. Penser au passé peut faire mal parfois, mais à quel point ? Avais-tu vraiment envie de … la revoir ? Lui parler ? Pour dire quoi ? Non … de toute façon, elle, elle ne le voulait sûrement pas, alors … Oublis-la, c'est tout.
Tu inspire, prêt à faire un pas en avant, quand quelque chose vient se déposer en douceur sur ton épaule. Une main. Sa main. Sa voix. Qui t'appelle et dit tout doucement ton nom, incertaine et en même temps pleine d'espoir. Tu te retourne vers elle sans y croire, rencontrant ses yeux dorés presque identique à ton souvenir. Plus dur peut être, plus … vide. Mais qui es tu pour juger de cela, toi qui es mort à l'intérieur ? Pour le reste, elle est à la fois la même, et en même temps une étrangère. Elle a grandis, elle a changé, mais tu n'oses la détailler, car tes yeux sont attirés par les siens. Un instant encore, tu peux voir la douceur infini qu'elle avait pour toi autrefois sur son visage, puis celle-ci s'efface, et son souvenir s'envole avec lui.
Tu.. Tu es en vie.. Pourquoi tu n'es jamais revenu me voir ?
Tu ne réponds pas, tu ne peux pas. Parce que tu n'as pas de réponse. Tu ne bouge pas non plus, pas depuis que tu t'es retourné lorsqu'elle a posé sa main sur toi. Tu te contente de la fixer un instant encore, incapable de croire ce que tu vois tandis que, pour la première fois depuis longtemps, tu a retrouvé une partie de ta vie d'avant. Même ton regards, si vide d'habitude, se laisse à exprimer quelque chose. Est-elle réelle ? Réellement là ? Tu veux y croire, tu dois y croire. Mais …
Cela ne change rien. Tu n'es plus celui qu'elle espère voir, tu ne veux pas lui faire de mal, mais tu ne peux jouer la comédie non plus. Alors tu laisse retomber ce court instant, où ton ancienne faiblesse à fait surface, et recule d'un pas, t'éloignant d'elle, de ton ancienne vie, et de tout ce que cela représente pour toi comme pour elle. Et tu redeviens le toi présent.
« Tu n'aurais pas du venir »
Tu n'arrives pas à ajouter quoi que ce soit. Tu ne sais pourquoi, c'est trop dur. Trop dur à dire, à penser. Si seulement tu n'avais pas traîné, tu n'aurais pas eu à subir se tourbillon de sentiment incertains et incompréhensibles … Tu fermes un cours instant les yeux, pour te calmer, pour t'éloigner, et en les rouvrant, tu fixes un point par delà son épaule.
« Tu devrais rentrer, ce n'est- ... »
Tu t'arrêtes au milieu de ta phrase, perdu. Là, un peu plus loin dans la foule, à quelques pas seulement derrière elle, il est assit. Tu ne l'as jamais vu, mais lui aussi, il fait remonter des souvenirs. Douloureux. Pourtant, tu sais que ce n'est pas Lui. Tu ne sais même pas qui il est. Mais le lien semble si évident que tu hésite à poser la question … Pourtant, elle vient toute seule, dans un murmure un peu perdu et lointain :
« C'est … ton affilié ? »
Invité Invité
Re: say something ─ Rei | Sam 27 Déc 2014, 02:55
Say Something
Perdu tel un fantôme dans le manteau de la nuit il semblait errer sans but. Dans ses yeux tu y voyais sa crainte mais aussi la tienne. Celle de n'être que des inconnus. Pourtant, au plus tu te plongeais dans son regard, au plus il paraissait apercevoir une maigre lueur de celui que tu avais connu. Rei et toi avez joué, avez ri, avez bricolé dans l'atelier et dans la neige. Vous étiez-vous battu ? Ou t'étais-tu battue toute seule d'avoir été mouillée par ses bêtises ? Qu'importe, au fond, ça n'avait plus d'importance, puisqu'il était là. Au final, tu ne comprenais pas. Tu ne comprenais pas si il était content ou fâché, triste ou déçu. Son regard se perdait dans le tien mais tu n'y voyais rien. Rien d'autre que de vagues souvenirs qui te semblaient trop lointains. Ils étaient immatériels, trop irréels lorsque tu les comparais à celui qu'il était devenu.. et celle que tu étais. Pourtant, il était là, à te dire que tu n'aurais pas du être là.
Tu serres les dents et te pinces les lèvres. C'était donc ça ? Il ne voulait pas te voir ? Tu restes muette, comme restée coincée sur ses mots trop brusques, tranchants dans ces souvenirs finalement trop douloureux. De sous tes longs cils noirs tu l'observes gravement. N'y avait-il rien de plus à dire ? Pourquoi ne voulait-il pas te voir ? Tu ravales ta salive. Sans doute lui rappelais-tu sa vie d'avant.. une vie où ses parents étaient encore présents. Une vie où sa vie ne s'était pas effondrée. Pourtant, tu ne recules pas et ne fuis son regard sous aucun prétexte. Enfin, tu l'avais retrouvé. Il était hors de question de le lâcher maintenant.
Il t'indique vaguement le tigre derrière toi. Tu tournes le regard un instant avant de le reposer sur lui. Tu ne souris pas. Tu ne sourcilles pas. Tu le regardes simplement, dans l'espoir de le comprendre. Le pourrais-tu un jour ? Tu papillonnes des paupières et t'avances d'un pas, comme pour insister. De toutes façons, tu ne partirais pas.
Oui.. Tu sais, le soir où je suis partie de chez moi parce que le robot voulait pas se mettre en marche.. ? Je l'ai rencontré lui. Alors que toi, quand je suis rentrée, tu étais parti.
Et plus jamais tu ne l'avais revu. Tu te mords la joue intérieure. Ton visage se radoucit. Les souvenirs. Ils étaient trop loin, trop éloignés de toi, comme si jamais ils ne te reviendraient. Comme si ils n'avaient jamais eu lieu d'être. Ton rire te manque, le sien avec. Vos sourires liés et votre complicité dans l'atelier. Tu ravales ta salive. Tout ça te semblait ironique, maintenant qu'il était là, à te dire de partir. Tu avais mal. Mal de voir à quel point tu n'étais plus rien pour lui.
Mais s'il ne voulait rien savoir, tu lui montrerais que si sa vie d'avant était belle, il était encore temps d'en faire autant pour sa vie actuelle. Le regard nettoyant les environs, tu ne vois pas Chi, le tigre qui l'accompagnait du temps où tu le connaissait encore si bien. Sans doute était-il resté chez lui ? Avait-il seulement un chez lui ? Tu te rendais finalement compte que tu ne savais rien. Rien de plus que ce que tu savais étant enfant.
Et Chi ? Je suppose qu'il a grandi non ? Il n'est pas avec toi ?
Il y avait tant de choses à raconter, tant de choses que tu aurais aimé savoir sur lui. Pourtant, chaque seconde un peu plus, il se refermait sur lui-même. Sauf qu'il oubliait une chose ; il était déjà à toi.
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Re: say something ─ Rei | Sam 27 Déc 2014, 03:46
«Say something»
feat Elizabeth & Rei
Elle est là, fière et décidé. Tu sens sa colère, contre toi, tes réponses et ton attitude. Tu t'en veut un peu, de l'avoir abandonné, de la rejeter encore et encore. Mais tu n'as pas de compte à lui rendre, si ? Pourquoi s'obstine-t-elle ? Ne pourrait-elle pas simplement être heureuse dans une vie sans toi ? Avec d'autres amis, d'autres anciens Rei, qui le désire réellement. Pourquoi s'accroche-t-elle ainsi à toi ? Pourquoi ne peut elle pas simplement te détester et partir avec un adieu définitif ? Oublier qu'elle t'as vu, abandonner cet espoir qui a vibrer en elle comme en toi pendant un court instant ? C'est si facile pourtant, non ? Il suffit de tout rejeter, tout oublier, tout enterrer.
Mais elle reste. Elle te fixe se son regards grave qui a toujours voulut tout dire. Même lorsque tu lui indique le félin derrière elle, elle se retourne à peine avant de revenir vers toi. Tu n'as jamais eut la faculté, comme les autres mages, de comprendre instantanément les sentiments des autres, mais jamais cela ne t'as manqué. Ici pourtant, sur cette place à la fois pleine et vide, bruyante et silencieuse, tu aurait tout donner pour savoir ce qui se cachait derrière ses grand yeux d'or.
Elle fait un pas vers toi, comme pour remettre la même distance entre vous avant de te répondre :
Oui.. Tu sais, le soir où je suis partie de chez moi parce que le robot voulait pas se mettre en marche.. ? Je l'ai rencontré lui. Alors que toi, quand je suis rentrée, tu étais parti.
Tu sens le reproche dans sa voix. Elle voulait que tu restes, ce jour. Si elle savait comme tu aurais voulus être resté, toi aussi. Car c'est ce jour là que tu as décider de passer par les ruelles sans prévenir. C'est ce jour là que tout à changer. Que t'as vie s'est terminée. Ta vie à toi, sa vie à lui, et votre vie ensemble. Et ça fait mal d'y penser. Parce que c'est elle qui en parle. Même en le racontant à Allen, ça ne t'avait rien fait. Alors pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi elle ? Tu sais qu'elle ne le fait pas exprès, mais ça ne t'empêche pas de souffrir. Pourtant, elle semble tout de même s'en vouloir. Son visage redevient plus doux, plus proche d'elle même, de celle que tu connaissais, alors que toi, tu replonges vers celui que tu ne devrais pas être. Tu sers les dents, tu ne veux pas y penser. Tu ne veux penser à rien de cette époque. Rien qui fasse mal. Mais tout fait mal finalement. Ce qui t'as perdu, et ce que tu as perdu. Pour toujours. Elle ne peut savoir, comment le pourrait-elle. Trop de chose sont restés secrètes pour tout le monde. Peut être sait-elle qu'ils sont mort, pas comment. Elle venait ici te faire la moral, après tant d'année, mais qu'en savait-elle, que pouvait-elle comprendre, elle qui avait tout ?!
"Nan, pas tout … pas toi ..." Ridicule. Impensable. Parce que de toute façon, elle avait …
Et Chi ? Je suppose qu'il a grandi non ? Il n'est pas avec toi ?
Ton souffle s'arrête, juste un instant. Pire qu'un coup, cette question tu ne l'attendais pas. Elle n'était même pas au courant pour ça ? Non, en fait, ce n'est pas étonnant. Et cela t'importe guère. C'est juste que … Penser à lui, à Chi, comme s'il était vivant, à t'attendre à la maison … La scène repasse en boucle devant toi. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallut qu'elle soit là ce soir ? Tu serres les dents, détournant le regard. Tu ne peux pas.
« Chi est ... »
T'as voix n'est qu'un souffle, un murmure un peu étranglé, tandis que ton regard devient flou un instant. Tu fermes les yeux, respirant calmement. Mais au fond de toi, quelque chose que tu croyait réparé s'est de nouveau brisé. Tu n'arrive pas à le dire. Tu ne veux pas. Tu ne peux pas. Mais tu finis quand même par rouvrir les yeux, toujours incapable de la regarder en face.
« Chi est mort »
Cette fois, tu avais réussit à le dire d'une voix ferme, celle qui était vraiment la tienne, loin de ces émotions inutiles et fugaces que sont la peur, la tristesse ou la nostalgie. Tu ne voulais pas avoir mal, même en sachant ce que tu pouvais y gagner. Non, ton ancien monde, ton ancienne vie, tout ça, tu voulais le laisser au loin. Et elle aussi. Pour son bien comme pour le tiens.
D'un mouvement rapide, tu lui tourna le dos, cachant le bref instant où ton visage exprima réellement la tristesse et la douleur. Personne ne devait le voir. Pas même elle. Et puis tu fis un pas en avant, pour t'éloigner, avec pour sel et unique au revoir un bref « Je dois rentrer » tout juste prononcé. Tu savais qu'elle n'allais pas lâcher, tu l'as connaissais pourtant …
Comment pouvais-tu croire un seul instant qu'elle allait te laisser partir ainsi ?
Invité Invité
Re: say something ─ Rei | Sam 27 Déc 2014, 15:59
Say Something
Chi est mort. Ses mots résonnent en toi sans jamais s'arrêter. Ils te percent une partie du cœur que tu ne voulais plus sentir, gelé au fond de ta poitrine. Chi. Mort. Avait-il fini comme ses parents ? Tu baisses les yeux, les lèvres entre-ouvertes. Tu fermes les yeux un instant et les relèves ensuite vers lui. Tu ne savais pas. Tu ne savais plus. Avait-il mal ? De te voir, de se souvenir ? Se souvenait-il véritablement ? Tu ne te sens pas coupable. Tu ne te sens pas véritablement triste. Simplement bouleversée, sans doute compatissante envers lui. Ton cœur se brise. Rien. Tu n'étais rien. Rien de plus que ce qu'il voulait bien que tu sois. Le problème, c'est qu'il ne voulait pas que tu sois.
Il fuit. Comme autrefois, il fuit. Il t'oublie et te tourne le dos. Il ferme les yeux sur toi et sur vous. Sur ce en quoi tu devais croire. Ce en quoi tu voulais croire. Sauf qu'il n'avait pas le droit, pas encore une fois, de te laisser seule. Il n'avait pas le droit de te laisser te perdre, toi et vos souvenirs. Tu ne voulais pas oublier, pas encore une fois. Tu voulais te rappeler de toi, de lui, de vous. Tu voulais de lui comme il était pour toi, tu voulais de ses rires, de son sourire. Tu voulais retrouver celui que tu avais connu. Sauf que dans ses yeux, tu ne voyais plus que de la peur. Celle de te retrouver.
Rei at.. Attends.
Tu lui attrapes le poignet. Il ne partirait pas. Tu ne le laisserais pas partir. Il n'avait pas le droit de t'oublier. Il n'avait pas le droit de fermer les yeux et de te tourner le dos. Il n'avait pas le droit de rompre vos promesses, de rompre vos liens comme si jamais ils n'avaient existé. Tu l'avais retrouvé, il était hors de question de le laisser te glisser entre les doigts. Hors de question d'attendre encore des années qu'il accepte d'admettre ton existence. Tu resserres ton étreinte sur son poignet, doucement, le tirant vers toi.
Tu le forces à te regarder, plante tes iris dans les siens. Qu'il le veuille ou non, qu'il l'accepte ou pas, il était toujours Rei, ton ami plus que ton fiancé, ton compagnon et ton meilleur associé de l'atelier au grenier.
Tu n'as pas le droit. Tu n'as pas le droit de me tourner le dos encore une fois..
Tu baisses les yeux un moment. Tu observes ses mains que tu tiens entre les tiennes. Qu'il ait grandit, qu'il ait changé de voix, qu'il ait changé de regard, qu'il se soit perdu comme tu t'étais perdue à travers toi-même. Qu'importe. Tu ne le laisserais plus tout seul. Tu ne voulais plus le laisser se perdre dans ses songes et ses craintes. Tu irais le chercher, peu importe jusqu'où tu te devais d'aller. Tu le sortirais de ces ténèbres dans lesquelles il s'était plongé.. Parce qu'il était Rei.
Pourquoi.. ? Pourquoi tu me fuis ? Ces souvenirs-là, tu ne peux pas les effacer comme ça.. Pourquoi est-ce que tu tiens à m'oublier ?
Tu serres les dents, ravales ta salive. Pourquoi était-ce douloureux ? Pourquoi ne pouvais-tu pas faire comme lui ? Les fiançailles étaient un bien piètre prétexte à ton entêtement, pas vrai ? Une pauvre justification sans raison d'être, comme si c'était l'unique raison de ta foi. Tu soupires, le bout de tes doigts venant chercher sa joue, lui tournant le visage pour qu'il ne détourne pas le regard du tien. Il ne fuirait pas, pas devant toi. Tu n'étais pas son ennemie. Mais étais-tu véritablement son amie ?
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Re: say something ─ Rei | Sam 27 Déc 2014, 19:22
«Say something»
feat Elizabeth & Rei
Rei at.. Attends.
Sa main se glisse autour de ton poignet, ferme et sans appel. Tu aurais pu t'en dégager, courir, partir pour ne jamais revenir. Encore. Mais tu n'en fais rien. Tu t'arrêtes au bord de cette place où les passants se fond de plus en plus rare, le souffle court et l'esprit perdu, retenu par ce passé et enchaîné par ton présent. Tu sais ce que tu es, ce que tu dois être, mais tu sais aussi que cette main ne te lâchera pas, pas tant qu'elle verra encore en toi ce que tu as été, et ce que tu pourrais être. Doucement mais fermement, elle te tire à elle, te force à lui faire face. Et toi, tu te laisse faire, plongeant ton regards vide et froid, cachant ce que tu ressens, dans ses prunelles déterminées. Pour faut-il qu'elle soit comme ça, toujours la même ? Peut être même plus forte encore ? Alors que toi, ici, tu sombre et tu te noies, tu en oublie qui tu es. Qui tu veux être.
Tu n'as pas le droit. Tu n'as pas le droit de me tourner le dos encore une fois.
Tu sais que s'est faux. Tu sais que le peux. Parce que tu es toi, celui qui arpente les ruelles en terrifiant les êtres sombres de cette ville juste pour t'amuser. Parce que tu n'es plus l'un d'entre eux, petit mortel craignant la mort et vivant une vie tranquille et douce. Pourquoi n'y as tu pas le droit, toi aussi ? Parce que t'as vie s'est déjà terminée, avec celle de tes proches. Tout tes proches … "Non, pas tous … Pas elle." C'est vrai. Elle, elle est encore là. Elle, elle a survécut à tout ça. En partie. Mais maintenant, elle semble ne plus savoir quoi faire non plus, fixant vos mains jointes qu'elle refuse de lâcher.
Pourquoi.. ? Pourquoi tu me fuis ? Ces souvenirs-là, tu ne peux pas les effacer comme ça.. Pourquoi est-ce que tu tiens à m'oublier ?
Tu ne réponds pas, pourquoi la blesser d'avantage ? Pourquoi lui dire que tu veux tout oublier parce que tout fais mal ? Même elle. Même eux. Et puis de toute façon, tu y étais parvenu. Ta vie, c'était Allen, c'était la maison perdu de la mer de nuage, c'était les ruelles sombre et les ennuies, c'était les jeux et le silence. Rien à voir avec ta vie d'avant. Rien à voir avec elle, avec Chi, ou avec ta famille. Juste un autre. Juste toi. Oui, le vrai toi. Pas celui qu'elle croit que tu es. Tu n'es plus, tu as changer. Tu dois lui montrer, lui faire comprendre. Si elle abandonne, alors tu pourras retourner à ta vie. Ta vraie vie … Si tant est qu'elle soit vraiment réelle.
Et elle, doucement, elle place sa main contre ta joue, pour que tu continu à lui faire face, que tu ne fuis plus. Mais cette fois-ci, tu ne compte pas partir. Malgré l'insistance de ses yeux, malgré son air si fort. Tu es toi. Tu n'es plus lui. Elle ne sait rien, elle n'est plus. Elle doit partir. Tes yeux ne vacille pas, ils ont retrouvé ce froid qui les tiens depuis des années. Et tu lâches, sur de toi, sur de ton choix comme de tes mots :
« Parce que je ne suis plus celui auquel tu t'accroches »
Tu continu à la fixer, droit et direct, tes yeux rose recouvert d'un voile sombre. Ta voix ne tremble pas mais intérieurement, tu n'es sur de rien …
« J'ai changé, et dans mon présent le passé n'a pas sa place. D'ailleurs, jusqu'à aujourd'hui, tout avait disparut. Je n'ai pas besoin de souvenir pour vivre, pas dans cette vie là »
Tu recules un peu, malgré ses mains qui emprisonnent encore les tiennes. Ce contact, tu le regarde d'un air un peu triste. Ça t'as manqué. Mais tu ne peux lui dire. Parce qu'une barrière, plus grande encore que le reste s'est dresser entre vous, un barrière que tu ne veux même pas lui laisser imaginer : ta race. Personne n'était au courant. Alors elle ne devait pas l'être. Et elle devait le rester.
« N'essaye pas vainement de me sauver, personne ne le peut. C'est finit »
Mais en même tant que ces mots sorte, une petite voix cri en toi, dans ta tête et dans ton cœur. Non. Non, c'est faux. Tu le sais, pourquoi tu le lui dit ? Pourquoi ? Elle pourrait rester, fait à nouveau partie de ta vie. Alors pourquoi tu la chasse ? Pourquoi tu la rends triste ? Pourquoi … Pourquoi sers-tu ses main dans les tiennes, comme pour la retenir ? Tu ne sais plus, ce que tu veux, ce que tu dis. Tout s'emmêle et devient flou. Alors tu retires tes mains, tu redresse la tête et tu la fixe. Pour qu'elle abandonne. Pour ne plus avoir à choisir.
A la choisir.
Invité Invité
Re: say something ─ Rei | Sam 27 Déc 2014, 20:21
Say Something
Ses mots te percent et te transpercent. Sa voix est froide et te gèle, t'assèche la gorge et te souffle tes mots. Comme s'il voulait te faire tomber, il continue. Il te regarde pour te briser mais tu restes forte, droite et déterminée. Le regard perçant, tu le découvres comme un pauvre imbécile qui n'a pas trouvé de meilleure solution pour fuir que de tenter de te faire courber le dos. Piètre tentative. Au plus il parle, au plus il t'encourage à demeurer fière. C'était comme les boules de neige qu'il t'envoyait, c'était comme les boulons que tu te recevais parfois sur le crâne parce qu'il trouvait ça amusant. Sauf que là, ce n'était plus un jeu, et son but était véritablement de te faire vaciller.
Si tu usais de douceur pour mieux l'accueillir et de tendresse pour mieux admettre qu'il ait changé, il n'en était rien lorsqu'il s'agissait de te blesser. Qu'il cherche la guerre, qu'il cherche à fuir tel un lâche, il aura la défaite. Quoiqu'il arrive, tu le ferais tomber, car ce que tu voyais là n'était pas celui que tu voulais voir. Celui que tu voulais voir riait lorsque tu fronçais les sourcils et te souriait lorsque tu pleurais. Il courbe le dos et fane de sa prétendue confiance. Il se laisse se perdre à travers ses propres incertitudes pendant que toi, tu reste fière. La tête haute et le regard planté dans le sien, tu demeures immobile et sèche, comme tu savais si bien l'être.
Il s'extirpe de ton emprise et te regardes. Comme pour te laisser la parole. Sauf que tu ne dirais rien. Le tigre derrière toi se rapproche de vous d'un bond, près à l'attaquer. Tu lèves une main, l'arrêtant dans sa course. Tu en faisais ton affaire. Tu te pinces lèvres et baisses les yeux un instant. Tu regardes les pattes du tigre à côté de toi alors que du bout des doigts tu caresses le haut de son crâne. Tu voulais fuir ? Alors fuis. Je te rattraperai.
Tout à fait.
Ta main claque contre sa joue et le bruit fait écho contre les murs autour de vous. Tu le réveilles de sa torpeur, de ses fabulations stupides et égoïstes. Comme s'il était en mesure de juger quant à ce qu'il était mieux pour toi de faire ou de penser. Comme s'il était en mesure de décider à ta place de ce que tu aurais intérêt à faire pour ta propre santé autant psychologique que physique. Tu le regardes gravement. Plongé dans ses prétendues vérités morbides, comme s'il était irrécupérable, comme si jamais il ne pourrait sortir de son état. La bonne blague. Avait-il oublié à qui il avait affaire ?
T'en as d'autres, des conneries de ce genre à sortir ? Tu sembles oublier, Rei, alors je vais te rafraîchir la mémoire.
Tu lui rattrapes le poignet, un peu plus fort cette fois, comme prête à faire claquer à nouveau ta main sur sa joue. Au lieu de quoi, tu l'attires contre toi et passes tes bras autour de sa taille, l'enlaçant doucement. Tes doigts attrapent son haut au niveau de ses omoplates alors que le bout de tes lèvres effleure son épaule. Tu fermes les yeux. Encore. Et encore. Tu voulais le sentir vivre entre tes doigts. Tu voulais le sentir se réveiller car tu n'en pouvais plus de le voir oublier. Encore. Encore. Ne me fuis pas encore une fois.
Coeurs : 35 Messages : 57 Couleurs : MediumOrchid J'ai traversé le portail depuis le : 25/08/2014 et on me connaît sous le nom de : Lizzy ou Daïa. Mon nom est : Kureiji "Rei" B. Lichtenberg. Actuellement je suis : Sýmvasi̱ de Allen, célibataire, bisexuel et potentiellement fiancé. Il paraît que je ressemble à : Add de Elsword et à ce propos, j'aimerais remercier : ma Kuru d'amour <3
Re: say something ─ Rei | Sam 27 Déc 2014, 22:43
«Say something»
feat Elizabeth & Rei
Elle ne bouge pas, ne réagit pas. Bien loin de la petite réagissant au quart de tour enfant, elle reste là à te fixer, sans rien dire. Qu'attend-t-elle donc pour partir, pour te haïr et t'abandonner. Ne peut elle simplement tout envoyer voler, comme le fond les gens normaux ? Ne peut elle comprendre que tu ne veux plus la voir ? Non, se serai trop simple. Trop normal. Et elle, elle n'a jamais était normal. Jamais elle n'a été comme les autre, sans intérêt ni force. Elle était celle qui avait su prendre une place dans ta vie malgré un faux départ assez … écrasant. Elle avait su devenir une amie proche et plus encore. Et aujourd'hui encore, elle faisait preuve d'une force que tu ne lui connaissait pas. Que tu n'imaginais même pas.
Son affilié la rejoignit, d'abord menaçant, avant de s'arrêter sur un geste à ses cotés. Il pouvait bien l'attaquer, qu'à cela ne tienne. Ça vie ne se résumé qu'à ça après tout. Mais elle ne semblait pas partie pour. Non, elle le regarde, t'abandonnant, et un instant tu crois qu'elle va flancher. Mais les mots sorte, et le geste suit. Douloureux et fort, résonnant autour de toi comme à l'intérieur. Tu ne vacille pas, ne tremble pas, ne pleure pas. Tu as connut des choses bien plus douloureuse physiquement et moralement. À peine le mouvement de tête du au choc, qui te permet de ne pas la regarder en face. Mais pourtant, ça fait mal. Mal à l'intérieur. Bien plus qu'à l'extérieur. Ça fait mal parce que tu sais que tu as eus tort, même si tu ne veux l'admettre. Tu sais que tu lui a fait mal, mais que malgré tout elle reste là. Ça fait mal justement parce que ça vient d'elle, mais pas seulement. Ça fait mal parce que, d'une certaine façon, c'est ton passé tout entier qui vient de te frapper. Et en même temps, tu voudrais être en colère, crier. Mais tu n'y arrive pas. Tu ne bouges pas. Même lorsqu'elle te parle, même lorsqu'elle te crie les vérités en face.
T'en as d'autres, des conneries de ce genre à sortir ? Tu sembles oublier, Rei, alors je vais te rafraîchir la mémoire.
Comme si elle le pouvait, comme si ce n'était pas déjà fait. Rien que parce qu'elle est là, tu te souviens, et c'est parce que tu te souviens que tu veux qu'elle parte. Parce que tu as peur, peur de ce que cela pourrait signifier pour ta vie, pour toi même. Alors tu fuis, oui tu fuis, mais c'est un fait. Tu ne veux mélanger tes deux mondes, plus maintenant. Jamais. Alors tu voudrais t'éloigner, partir. Mais tu ne bouges pas, et elle te retiens encore. Plus fort cette fois-ci. Tu t'attends à beaucoup de chose, des bonnes comme des mauvaise, mais elle décide finalement de t'attirer à elle. Et tu sens des bras autour de toi, ses mains dans ton dos. Tu sens son odeur qui n'a pas changé et sa joue contre la tienne. Tu sens qu'elle te sert, peut être un peu trop, pour ne pas e laisser partir. Et tu ne bouge pas, tu ne fais pas un geste vers elle ni pour te dégager. Tu reste là, perdu et silencieux, et tu l'entends, au creux de ton cou :
Tu m'as manqué.
Et c'est comme si quelque chose se brisait, tu passe tes bras autour de sa taille et finit par lui rendre son étreinte. Comme si elle risquait de disparaître, alors que l'inverse serai le plus probable. Comme si elle était le seul ancrage à la réalité, alors que c'est par sa faute qu'elle n'existe plus. Comme si elle pouvait réellement te sauver, alors que, en quelque minutes, elle a juste fait s'écrouler tout ton monde. Mais peu importe. Elle est là, contre toi, et tu te perds en ce lieu sans comprendre. Comment peut on manquer à quelqu'un alors qu'on à rien fait pour ? Qui sait. Pourtant, spontanément, tu finit par murmurer à ton tour :
« Toi aussi, tu m'as manqué ... »
Et vous restez là quelques minutes encore. Parce que le monde tourne rond, et que rien n'a d'importance. Vous êtes là comme avant, au cœur de l'hiver, comme si ces cinq ans n'étaient jamais arrivés. Et puis tu rouvre les yeux, sur la place presque vide et sombre malgré les lampes qui s'allument ici et là, sur son affilié, sur le ciel presque noir maintenant, et sur elle. Et un détail te frappe, un détail de sauve, parce que tu n'as pas envie de la voir partir, et pas envie de parler de chose qui fâche non plus. Alors tu t'écartes, un peu mais pas trop, et tu désignes le joyaux qui orne son front :
« Au fait, c'est quoi ça ? »
Sans attache visible, presque comme incrusté, pas vraiment ce qu'elle portait si ne semble aimer, du moins que tu t'en souviennes.
Invité Invité
Re: say something ─ Rei | Sam 27 Déc 2014, 23:55
Say Something
Abandonnée dans ses bras, tu laisses ta colère tomber. Ta tête contre son épaule, enfin tu détends les muscles de tes épaules restées trop longtemps tendues de le voir se perdre. Tu resserres ton étreinte sur lui, doucement, fermant les yeux un instant avant qu'il ne s'écarte. Tes yeux suivent son mouvement, dans l'espoir qu'il ne tourne pas le dos et ne fuie pas. Mais il reste. Un maigre sourire naît au bout de tes lèvres. Au fond, tu étais incapable de vraiment lui en vouloir. Tu l'observes et le détailles, alors qu'il remarque la gemme bleue sur ton front. Celle qui, finalement, lui appartenait autant à toi qu'à lui. Tu hésites un instant. Encore une fois, il retournait dans le passé et à cette nuit-là où il avait tout perdu. Il revient à cette aube où tu aurais aimé le voir, au moins une dernière fois avant d'être perdue dans l'oubli.
Tu te mords l'intérieur de la joue. Hayden. Toi non plus, au fond, tu ne voulais pas te souvenir de ton domestique d'autrefois. Celui avec qui tu jouais, celui qui tu riais. Pourtant, il était là, éternellement lié à toi, au travers de tes souvenirs comme de ta propre vie. Tu le regardes. L'invoquer t'était douloureux. Pourtant, la gemme s'illumine et dans un écran de fumée, il apparaît à tes côtés. Le robot est droit, fier et n'a pas de visage pourtant on devine qu'il regarde ton ami. Il met un genou à terre et baisse la tête. Le reconnaissait-il comme étant son maître ? Tu sens un vertige te prendre et tout de suite, le robot prend ton bras pour pas que tu ne tombes.
C'est.. le robot qu'on avait fait. Il a fini par marcher.
Et quand tu as cherché à lui annoncer la nouvelle, il était trop tard pour lui. Tu ravales ta salive. Le sujet n'était plus celui à aborder. Tu papillonnes des yeux un instant, récupérant doucement ton équilibre. Le robot te relâche, estimant alors que tu étais en mesure de tenir debout seule. Tu parviens à rester droite, malgré les maux de tête et le regard perdurant au sol. Tu serres les dents, incapable de cacher plus que ça ta propre faiblesse lorsque tu l'invoquais.
Junpei, resté calme et assis à côté de toi, te transmettait de partir. Comme s'il y avait un danger, sa patience semble perturbée. Peut-être disait-il ça simplement car tu te sentais fatiguée ? Y avait-il véritablement à craindre de ça ? Ou Hayden était-il apparu justement parce qu'il y avait un problème ? Tu ravales ta salive, un peu sur tes gardes, alors qu'au fond, il ne s'agissait sans doute que de l'inquiétude par rapport à ta fatigue. Tu fronces les sourcils. Ça ne pouvait pas être que ça.
.. Normalement Hayden ne sort pas quand je ne lui demande pas.
Dans ta voix transparaissait de l'inquiétude. D'un côté, tu aurais aimé simplement dire à Rei qu'il était temps pour toi de partir et ensuite filer jusque chez toi. Pourtant, tu n'en fis rien. Tu ne voulais pas le quitter et encore moins le laisser là en sachant qu'il y avait un problème. Dans la ruelle à droite, tu vois une ombre mouvante. Une silhouette anorexique dont les pas résonnaient à travers la place du marché. Tu te pinces les lèvres alors que Hayden te porte, un bras sous tes genoux et l'autre sous tes bras. Junpei, de son côté, forçait la main à Rei, l'emportant sur son dos et rattrapa le robot.
Tu ne comprenais plus rien. Qu'est-ce que cette silhouette avait de si dangereux pour qu'ils se mettent tous à paniquer ? Comment pouvaient-ils simplement savoir qu'il y avait un danger ? Leur instinct ? Depuis quand les robots avaient-ils un quelconque instinct ? Tu serres les dents alors que Hayden disparaît dans un écran de fumée. Tu te rattrapes agilement sur tes pieds. Junpei s'arrête.
Je ne comprends pas.. Pourquoi ils se sont mis à paniquer ?
Tu gonfles une de tes joues et observes un instant les alentours. Te voilà perdue. Tu soupires. C'était bien la peine de fuir si c'était pour t'emmener là où tu ne retrouverais pas ton chemin.
Coeurs : 35 Messages : 57 Couleurs : MediumOrchid J'ai traversé le portail depuis le : 25/08/2014 et on me connaît sous le nom de : Lizzy ou Daïa. Mon nom est : Kureiji "Rei" B. Lichtenberg. Actuellement je suis : Sýmvasi̱ de Allen, célibataire, bisexuel et potentiellement fiancé. Il paraît que je ressemble à : Add de Elsword et à ce propos, j'aimerais remercier : ma Kuru d'amour <3
Re: say something ─ Rei | Dim 04 Jan 2015, 00:30
«Say something»
feat Elizabeth & Rei
Elle hésites, elle doute. Ne veut-elle pas t'en parler ? Pourquoi ? Ce qui n'était qu'une façon d'engager la conversation attise soudain ta curiosité. C'est étrange, comme sensation. Tu veux savoir comme tu pourrais tout à fait vivre sans, tu balances d'un point à un autre sans fin. Tu veux lui demander, mais tu n'en as pas le temps. Avant que elle ou toi aient dit quoi que ce soit, la pierre brille et à ses cotés se dresse un robot, à l'air fier et sans visage. Un robot qui te fait face et qui semble te juger. Un robot que tu connais, parce que tu as aider à construire chaque partie de son être, enfant, dans ce vieux grenier. Un robot que, jamais, tu n'as vu marcher. Et pourtant il est là, face à toi, un genoux à terre, faisant la révérence.
Et ce n'est plus seulement la curiosité qui t'envahit, plus les souvenirs, les doutes ou la peine. C'est juste ton caractère, ton habitude de chercher à comprendre et à créer qui a toujours était présente, et qui l'est restée. C'est cette envie qui t'accompagne partout est qui te fais te demander comment elle a réussit, comment il a pu s'enclencher alors qu'il le refusait obstinément. Trop concentré sur cette découverte, tu remarque à peine ton amie vaciller légèrement. Tu entend juste sa voix, qui fait éclater ta bulle.
C'est.. le robot qu'on avait fait. Il a fini par marcher.
Tu les fixes. Lui, puis elle, puis lui. C'est fou comme, en un instant, une question, tout à changé. Mais tu ne fais même pas attention, tu murmure tout juste à souffler :
« Comment as-tu ... »
« réussit à le faire marcher » ? Tu ne termines pas ta phrase. Parce que tu viens seulement de saisir cette tension qui flotte doucement dans l'air froids de la nuit. Tu la vois se tendre, tu vois les oreilles de son familier frémir doucement aussi. Pas un détail très visible, mais Chi avait le même, alors tu avais appris à le distinguer. Face à toi, elle fronce les sourcils, formant un plis sur son front orné, qui n'a jamais voulut rien dire de bon. Pour toi ou pour un autre.
.. Normalement Hayden ne sort pas quand je ne lui demande pas.
Tu l'entends. Elle a peur. N'a-t-elle pas l'habitude de ces rues froides ? C'est vrai qu'elle n'était jamais autant sortit que toi, les ruelles ou la forêt n'était pas vraiment un terrain de jeu intéressant pour elle. Et encore plus maintenant. Tu sentais de nouveau l'écart qui s'était creusé entre vous, mais tu ne dis rien. Parce que tu l'as sentit toi aussi, sur ta gauche. Tu l'entrevois, caché dans l'ombre, à vous fixer discrètement. Il chasse ce soir, mais cette proie là il ne l'aura pas. Il suffisait de lui faire savoir.
Tu n'en eus pas l'occasion, sans doute heureusement pour toi. Une pression sur ta main te fit revenir à la place, où Junpei te dirai doucement. Liz était déjà à quelques mètre, dans les bras de Hayden. Ce nom te disait vaguement quelque chose, mais impossible d'y revenir. Une pression de plus et tu consentis à grimper sur le dos de l'animal. À peine installé, il s'élança et rattrapa rapidement sa liée. Tu n'en montra rien, mais au fond de toi cette balade était un mélange de joie intense due aux sensations oubliées, et d'une tristesse infinie à cause des souvenir qu'elle évoquait. Mais tu te força à oublier, encore, en te retournant pour voir la silhouette s'effacer dans l'ombre, à la recherche d'autre chose. Et puis ils prirent un tournant, et la place illuminée disparue. D'un coup, le rythme ralentit, tu regardes à nouveau devant toi et tu vois Hayden disparaître de la même façon qu'il était arrivé. Liz se réceptionna doucement, alors que son lié, et toi par la même occasion, vous arrêtez à ses cotés. D'un mouvement agile, tu retrouves terre en l'écoutant marmonner :
Je ne comprends pas.. Pourquoi ils se sont mis à paniquer ?
Tu ne réponds rien. Elle fait sa tête des gens mécontent, mieux vaut la laisser dire. Elle regarde autour d'elle en soupirant, avant de reprendre :
Une idée de l'endroit où on se trouve ?
A ton tour, tu jettes un rapide coup d’œil autour de toi. Les rues ne te dises rien, mais au vu de la course, presque droite et peu longue, que vous aviez fait, il n'était pas trop difficile de se repérer. Tu hausse doucement les épaules en lui répondant.
« Dix minutes de marche de la place, peut être quinze grand maximum. Les rues de la ville sont relativement droites, et parallèles vers le centre, ça ne devrait pas être trop dur de retrouver notre route. Et au pire, il reste les toits, pour se repérer »
Tu lèves les yeux, fixant les petit immeuble des rues commerçantes, ou du moins proche. Rien de bien compliqué, et suffisant pour situer le château, ou autre grand point de repère. Le nez toujours collé vers le ciel, tu ajoute tout de suite après ta tirade, du ton banale de la conversation :
« Et ça, c'était un vampire, ou un croisé vampire, bref un truc qui mange les petites filles effrayées la nuit »
Un petit sourire en coin vient terminer ta phrase, parce que tu sais qu'elle n'aime pas être traité de petite fille effrayée, et que la faire râler était ta raison de vivre à une époque, et l'est encore un peu aujourd'hui.