Felix se sentait particulièrement stupide. Il ne se contrôlait parfois pas du tout et faisait alors preuve d'une spontanéité quelque peu contre-productive. Ou comment dire : il oubliait parfois la case « réflexion » et risquerait un jour d'y laisser la peau à cause de ça. Un petit sourire débile vint fleurir sur ses lèvres alors qu'il se retenait avec énormément de difficulté de se tourner pour imiter les pivert sur le tronc de l'arbre qui lui servait de dossier. Bon en vrai, il trouvait réellement cela trop puissant, et hésita même à continuer su la voie de la débilité profonde. Mais le langage corporel – vachement très parlant sur cette forme, encore plus qu'en humaine, c'est fou – de sa vis-à-vis lui indiqua rapidement que ce n'était pas une bonne idée. C'était étrange, il n'arrivait pas à se cacher derrière le moindre masque, il ne savait pas trop qui était celui qui s'adressait. Ou plutôt, si, il avait parfaitement conscience que c'était lui, le vrai lui, le gosse immature et ignorant du monde, mais... Il se sentait vachement maladroit, disons. Ce qu'il était, il va sans dire.
Il avait bien évidemment entendu la menace, laissée en suspens, qui avait précédé son affirmation absurde. Il ne voulait pas savoir, véritablement pas savoir, ce qu'elle lui ferait s'il avait le malheur de recommencer. Ce qui tombait bien dans la mesure où il n'avait pas l'intention de recommencer. Puis elle réitéra et décida de lui redonner les chocottes – c'est vrai, il avait pas l'air trop inquiet fallait régler ce problème – et elle pencha sa tête... Vachement bas. En fait, il se retrouva nez à nez avec une corne et des yeux turquoises un peu trop animaux et. Et. Effrayant. Cette situation était assez effrayante. Assez. Pour autant, il resta de marbre – autant que faire se peut dans la position dans laquelle il se trouvait...
« Tu es vraiment... étrange. »
Felix pencha la tête sur le côté, sembla réfléchir à la remarque quelques instants, avant de hausser simplement les épaules. Il ne savait pas trop comment prendre la remarque, son ton étant tellement indéchiffrable, mais il était quasiment certain que ce n'était pas un compliment. En même temps, en toute honnêteté, il n'imaginait pas un dragon de plusieurs mètres faire un compliment, et encore moins à un petit effronté à qui elle avait failli faire regretter l'existence. Qu'elle ne s'en inquiétasse point, il maudissait déjà suffisamment sa génitrice pour cela. Surtout dans des moments comme celui-là – quoi que s'il se fiait à sa mémoire dont la défaillance ne devrait pas exister, il n'avait jamais vécu de moment comme celui-là.
Il vit la caboche de la blanche s'éloigner à nouveau, puis elle reprit son apparence humaine. Il s'étonna de voir sa robe blanche ne pas avoir été ne serait-ce qu’abîmée. Bon, il n'était pas déçu hein, il était encore trop gêné par ce genres de pensées pour ne serait-ce que les frôler. Néanmoins, c'était relativement surprenant. Beaucoup même, en réalité. Tu eus longuement le temps d'y songer, jusqu'à ce que tu ne trouves que le silence durait peut être un peu trop. Tu clignas des yeux, commençant à sentir l'angoisse un peu monter. Oui, et puis... ? Mais encore... ?
« Tu connais mon nom, et tu sais ce que je suis... donne moi le tien et dis moi qui tu es, et nous serons quitte. Ainsi je saurai te retrouver. Je n'oublie jamais. »
Felix pencha à nouveau légèrement la tête sur le côté, resta silencieux quelques instants. C'était légitime comme demande, elle s'était bien présentée à lui, la politesse exigeait qu'il en fasse de même. Et puis, comme elle l'avait précisé, il fallait bien qu'elle mette un nom sur son visage pour le retrouver plus aisément le jour où il ferait la dernière connerie de sa vie.
« Je m'appelle Felix. Felix Linus-Maximilian Jagger. J'ai quinze ans, j’étudie et vis à Skyworld, ma mère était une déesse et mon père et à moitié ange et à moitié démon. »
Il estimait qu'il n'avait pas le droit de mentir, qu'elle le sentirait très certainement. Il n'avait pourtant pas l'habitude de se présenter de la sorte, étalant aussi bien son âge, que ses deuxième et troisième prénom ainsi que sa race ou encore le lieu où il habitait – et étudiais. Mais c'était le plus logique – et moins fou – à faire. Il se redressa un peu, pour finir par se relever, le tout sans mouvement brusque.
« Je peux m'en aller, au fait ? »
Il ne savait pas trop si partir sans demander son avis était une bonne idée ; il avait donc opté pour l'option « se sentir con mais rester en un seul morceau ».
Coeurs : 119 Messages : 401 Couleurs : #00CCCB J'ai traversé le portail depuis le : 16/07/2013 et on me connaît sous le nom de : Shama/Etilya. Mon nom est : Nayla. Actuellement je suis : en profonde introspection. Il paraît que je ressemble à : création d'omocha-san/weiss schnee de RWTB et à ce propos, j'aimerais remercier : Dimée ♥♥♥.
Re: #let it burn #nayla | Mar 31 Mar 2015, 17:27
Le domaine de Nayla, c’était l’océan, la faune et la flore aquatique, les grandes et petites étendues d’eau, salée comme douce. Elle parcourait l’hydrosphère de la Terre jour comme nuit, sans relâche, si ce n’était pour dormir ou se nourrir. Parfois il lui arrivait de prendre un peu de repos, lassée des cruautés humaines. Mais, de temps en temps, elle se préoccupait aussi de l’environnement terrestre. Elle appréciait la nature sous toutes ses formes, aussi, les arbres, les buissons, les fauves, les oiseaux, toutes ces plantes et créatures qui ne dépendaient pas d’elle, elle aimait les contempler, se promener parmi elles, humer ces odeurs si insolites. Et lorsque tout ceci se trouvait en danger, elle réagissait aussi, lorsque son intervention pouvait changer la donne. Elle ne pouvait décemment pas assister à la destruction sans rien faire. C’est pourquoi elle avait réagi si vivement devant cet impudent qui n’avait absolument pas conscience de tout le mal qu’il causait. Maintenant, ce problème était réglé. Mais elle n’en restera pas là avec lui ; elle gardera l’œil ouvert.
Son commentaire l’avait laissé de marbre, excepté un haussement d’épaule. Ce geste était très en vogue chez les humains, elle avait remarqué ces derniers mois. Il faisait preuve d’une nonchalance assez désarmante. Il n’avait pas l’air traumatisé plus que ça d’avoir frôlé la mort –enfin plus maintenant, ce qui montrait une certaine capacité de retrouver contenance… Un long silence alourdissait l’atmosphère. Nayla ne pipait mot, se contentant de l’observer intensément, comme si elle pouvait décortiquer son âme par la simple force du regard, comme si elle arriverait à le comprendre en le découpant avec un couteau imaginaire. Mais non, rien à faire, son esprit se trouvait pour l’instant à un niveau trop abyssal pour la kirin.
Elle secoua la tête, dépassée par son attitude, puis lui demanda des informations quant à son identité et sa race. Il pencha la tête sur le côté, un peu comme elle le ferait elle-même confrontée à une interrogation. Il s’écoula quelques secondes de silence avant qu’il ne répondit.
« Je m'appelle Felix. Felix Linus-Maximilian Jagger. J'ai quinze ans, j’étudie et vis à Skyworld, ma mère était une déesse et mon père et à moitié ange et à moitié démon. »
Eh bien, elle ne s’attendait pas à autant d’informations à la fois ! Il n’y avait que les humains pour s’encombrer d’autant de patronymes. Un prénom, c’était tout aussi bien, et plus simple. Enfin, ce n’était pas la question. Un demi-dieu, hein ? son côté démon devait expliquer en partie son caractère assez… particulier, mais notre kirin ne le connaissait pas assez pour le juger d’avantage. Elle fronça son petit nez. Ce n’était pas le premier qu’elle croisait ; il y avait eu Spencer avant lui, ce fils d’Arès assez étrange lui aussi, mais plus raisonnable que celui-ci, enfin en tout cas, plus grand et plus mature, apparemment.
« Un demi-dieu, je vois… Felix. Je retiendrai ce nom, tu peux me croire. Je te conseille de te tenir tranquille à partir de maintenant. Tu ne voudrais pas que je me mette en colère. »
Avertissement, conseil, menace… il pouvait le prendre comme bon lui semble. Mais elle n’avait pas menti : il n’aimerait vraiment pas la voir en colère. Car le petit épisode de tout à l’heure n’était qu’un petit aperçu de ce qu’elle pouvait faire lorsque la fureur la submergeait. En général, elle ne retenait pas ses coups et plus d’une fois elle avait coulé un navire sur Terre. Oui, la kirin n’était vraiment pas à mettre en colère. Lentement, le sang-mêlé se releva, de façon cérémonieuse, comme s’il craignait de l’offenser.
« Je peux m'en aller, au fait ? »
La kirin cligna une fois des yeux, se retenant de hausser un sourcil face à cette question. Il comptait lui demander la permission de respirer non plus ? Néanmoins, cela montrait une certaine prise de conscience de sa part, et l’appréhension de la contrarier à nouveau. Nayla décroisa les mains pour ramener ses bras le long du corps.
« Oui, tu peux y aller. Tu peux même rester, je n’en ai rien à faire. Tant que tu ne recommences pas. »
Son ton neutre n’exprimait rien sinon de l’indifférence. Le mépris s’était éclipsé, du moins pour l’instant. Maintenant, il n’y avait plus que le vide. Ce garnement ne lui inspirait rien d’autre. Il n’avait aucune importance, sinon qu’il devait respecter la nature à l’avenir. Sur ces mots, elle lui adressa un bref salut de la tête avant de faire volte-face. Son lac lui manquait soudainement, et elle n’avait plus qu’une envie : plonger dans son eau douce et fraîche. C’est ainsi qu’elle s’éclipsa entre les troncs d’arbre, plantant là le jeune mortel, sans plus se soucier de son sort, qui de toute façon lui était égal.