▬ De l'autre côté de la fenêtre } Lyrnaelliot ♥

Je claque la porte, faisant trembler tout le mur, avant de me retourner pour frapper le-dit mur, imaginant mon coloc’ à sa place. Bordel de merde ce qu’il fait chier cet enfoiré! Reussir à me foutre en rogne, c’est pas obtenir un palmarès vu ma patience extrêmement limité, mais des fois Drew pouvait l’avoir. C’est pas du tout rare qu’on s’engueule, c’est même quasi quotidient, puisque nos caractères ne peuvent que faire des étincelles. Des fois j’me demande ce que les proprio ont dans la tête pour nous avoir foutu ensemble. Peut-être ont du-t-ils fantasmer en nous voyant, vu que Drew, caractère de merde mis à part, est extrêmement canon. Sauf que j’oublie pas son caractère et que la seule chose que je voulais faire, là, c’était le balancer par la fenêtre.

“PUTAIN ELLIOT, SORS DE LA.”

Alors là, vtff. Je me retourne, ignorant totalement les grognements dans la pièce d’à côté. Si je reste trop longtemps cloîtré dans ma chambre, il finira par défoncer la porte, et ça sera moi qui serait balancé par la fenêtre. Fuck. Je parcours ma chambre d’un regard noir, cherchant une solution. La fenêtre. Je fixe le ciel dehors, qui semble me tendre ses bras imaginaires. Je hausse les épaules, attrape une veste - au cas où - et ouvre la fenêtre. J’imagine Drew devant la porte, attendant un mouvement de poignet. Il peut retourner se rabiller. Je passe par la fenêtre, saute et m’envole, grimpant jusqu’au niveau des oiseaux, là où je peux voir toute la ville.


Je ne met pas longtemps à redescendre, tout simplement parce qu’avoir des piafs qui vous foncent dessus ou se mettent à hurler parce qu’un gros truc bleu vole, c’est carrément saoulant, même si j’aime bien les piafs. Je descend en piqué vers les pavés de Skyworld, avant de ralentir pour survoler les plus basses maisons du quartier. En s’cret j’suis toujours énervé de ma dispute avec Drew. J’ai raison et je le sais, et jamais il ne l’avouera, parce que lui croit qu’il a raison. On aurait jamais finis si je ne m’étais pas cassé de l’appart’. Des fois je me dis que j’aurais bien aimé avoir un affilié, histoire de pouvoir râler sans avoir l’air de schizophrène. Pis en fait non. Un affilié c’est chiant, encombrant et vivre avec un animal, très peu pour moi. Le seul que j’aurais pus apprécier, ça aurait été une baleine. Mais voila, une baleine comme affilié, hein. Pas pratique-pratique, voir pas du tout.

J’ignore totalement les bruits de foule en dessous de moi, préférant profiter de la sensation de voler, de sentir le vent contre mon visage, s’infiltrer à l'intérieur de mon haut et me caresser le torse, remuer mes cheveux lâchés. Je ferme les yeux. Accélère. Ce n’est pas vraiment du vol ou de la lévitation, en fait. Mon don se résume à la maîtrise parfaite du vent, hérité de mon père. Biologique. Hermès. Mais ce don est grave cheaté quand on y pense, déjà que je l’utilise en général pour voler, me battre ou au contraire me défendre. Tout ce que je voulais, moi, c’était ce qu’on appelle la liberté. Je secoue la tête. pas envie de penser à ça en fait, j’préfère réfléchir à autre ch…

Comme regarder devant soit. Je sais pas trop ce qu’il se passe, mais je me retrouve sur un sol inconnu, la tête sur le parquet et le cul en l’air, avec une grosse douleur...un peu partout. Le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer, j’avais bougé ma main et m’étais pris un bout de verre dedans. Fuck! La douleur me rappelle celle que j’ai un peu partout...enfin, pas totalement. Je me redresse, encore plus en colère contre...contre le monde entier, et lève la tête. C’est bien ce que je pensais. Je venais de passer par une fenêtre, la brisant, me prenant du verre un peu partout et me rétamant sur la sol de la maison à laquelle appartenait la fenêtre.

“BORDEL MAIS QUI A FOUTU CETTE IFNZODINZ DE FENÊTRE SUR MON CHEMIN?”

Moi, de mauvaise foi? Pas du tout. Pis merde, hein, j’ai mal. Y a du verre partout autour, en particulier sur ma peau qui saignait de part et d’autres, pas beaucoup. J’avais plus mal au cul, là, à cause de la chute. Je fixe avec haine la fenêtre, ou du moins ce qui en restait incrusté dans le mur, avant de m’appuyer sur le premier meuble - un lit - pour me redresser. Wait. Un lit? ça veut dire que...je suis dans une chambre - BRAVO CAPTAIN OBVIOUS - ? Oh putain. Me dites pas qu’il y a qu...ah si. Il y a bien quelqu’un, dans la même pièce, qui m’a vu foncer dans la fenêtre de sa maison -je suppose. Bonjour l’humiliation.

“Hocus-pocus t’as péter quoi encore………What t’es devenu un mec ?!”

Je cligne furieusement des yeux en regardant, donc, vers la porte, où se trouvait le priorietaire de la chambre. Sans doute. Au début il a l’air juste...surpris, puis il baisse la tête vers le chat qui venait d’apparaitre, avant de relever les yeux vers moi. Nettement plus ahuri. Ah bah quand même, voir un intrus passer par une fenêtre, c’est pas aussi courant qu’un piaf qui s’étale sur une vitre. C’est nettement moins drôle, mais plus intéressant dans un certain sens. Verifiant rapidement que j’avais ni sang, ni verre au niveau du fessier, je m’assois sur le bord du lit, courbé en avant, le regardant l’air de rien. Bah quoi? Qu’est-ce qu’il veut que je fasse? Le violer?

“Woh, je savais pas que l’expression « les anges tombent du ciel » c’était vrai…”

Je peux pas m’empêcher de décrocher un sourire en coin. Que de compliment, je suis flatté, c’est pas ça qui va aider mon ego. M’enfin après tout, c’est normal, non~ ? Il me regarde de haut en bas, du coup je fais la même chose. Carrément bien foutu, extrêmement mignon. Intéressant. Très intéressant. Il s’approche de moi et baisse ses yeux dorés dans les miens, penchant par ailleur tout le reste de son corps, déjà parce qu’il est plus grand que moi et en plus parce que je suis assis. J’abandonne rapidement mon sourire en coin pour un visage innocent face à son sourire taquin...

“Eh bien, eh bien ~ J’espère que tu n’es pas venu pour porter mauvaise augure petit ange perdu. Bienvenu chez moi, j’espère que tu n’es pas venu teindre mon sol de rouge, car tu es bien partie…. Tu te rends compte que c’est chiant à enlever le sang des draps….”

Et sarcastique en plus! Il continue de sourire, et me passe une main sur ma nuque. Si c’est que ça, j’m’’occuperais des draps, hein. Pour le moment, ce qui m’importe le plus c’est que je saigne un peu partout, et que la capacité à guerrir tout seul est la même que pour tout humain basique. Faible.

“Est-ce que j’ai au moins ne serait-ce… Quelque chose pour soigner ? Aaaaah réflexion pertinente, oui oui… Bah cela serait dommage, comme cela serait pratique ! Oui oui !  Après cela dépend si tu as vraiment mal, après tout ce n’est pas mon problème pour moi ! Alors, tu veux qu’on fasse quoi petit ange ~”

Je me retiens de grincer des dents parce que c’est assez peu élégant, me contentant de le fusiller du regard. Asy, même moi j’suis plus sympa…des fois - ne parlons pas des filles, je l’aurais renvoyé par la fenêtre.

“Gnblm...C’bon, j’peux m’débrouiler...”

En fait, non, mais déjà j’ai mon ego et mon esprit de contradiction, ensuite je me laissais pas si facilement à la merci des autres, aussi canon soient-ils. Je continue de gromeler, l’ignore totalement en retirant ma veste, la laisse tomber par terre -histoire de pas salir les draps - et commence à retirer les bouts de verre coincés dans mes bras, laissant le vent s’occuper de ceux plantés dans mes jambes et autres. Les bouts de verres finissent par voleter dans les airs, regroupés à côté de moi, histoire que ça tombe pas par terre. ça serait dommage de marcher dessus.

Je me relève, manquant de le bousculer, examinant le resultat comme je peux. Non, définitivement, je peux pas rester avec le sang sur moi, et faut vraiment que je soigne toutes ces plaies, même si je ne cache pas que mon côté masochiste s’en fiche. Et en plus...bon. J'attrape les pans de mon tee-shirt à l’arrière et les soulèves, jusqu’à retirer complètement le vêtement avec un mouvement de tête pour remettre mes cheveux en place, et examine mon torse parfait parcouru de blessures. Bon, j’esprère juste qu’il va pas rester de cicatrices...Puis des cicatrices, ok, c’est sexy, mais dire que c’parce que j’suis passé par une fenêtre, ça l’est moins. Et puis je compte bien garder ma peau lisse comme de la porcelaine.

“Eh, le blondinet! L’ange peut emprunter ta salle de bain avant de pisser le sang partout dans la barraque?”

Je lève les yeux vers le-dit blond, une main sur la hanche, l’autre tenant toujours mon haut, mon sourire en coin de nouveau sur mon visage, le reste totalement impassible. Avec un peu de chance, ça pourrait bien finir, tout ça.

“Ah, et l’ange s’appelle Elliot.”

“On m’appel Lyrnaël, petit ange.”

Lyrnaël, tiens donc. ça sonne chelou comme prénom. Enfin, c’est pas moche, hein, mais c’pas banal. genre j’en ai pas connu à New York, quoi. Bref, stop de m’enfoncer, je détail une nouvelle fois ce fameux Lyrnaël. Lyr c’quand même plus simple à retenir et dire. Bref,  il fait de même avant de sembler tiquer sur quelques chose - une chose que j’ai dite? - en s’arrêtant net, comme si on venait de faire pause. Je penche la tête, un sourcil relevé malgré mon visage blasé.

“Eh bien, si tu veux ! Mais si tu tiens à la vie je vais t’accompagner… Après c’est mon avis ! Mais il serait dommage que tu reviens d’où tu viens.”

Si je tiens à la v...Pardon? Je sais pas si il blague ou pas, en tout cas le ton sur lequel il le dit - sadique - me laisse penser qu’il déconne pas. Je sais pas dans quel genre de maison j’ai atteri et bizarrement, l’envie de le découvrir s’éloigne de plus en plus. Rester dans la chambre, c’est bien, aussi…

Il n’a pas l’air de cet avis, parce que le blond ouvre la porte et commence à la franchir, regardant soigneusement à gauche puis à droite. Ne pas penser pourquoi, Elliot, tu te ferrais des films pour rien. Il commence à avancer, enjambant les piles de livres qui manifestement n’étaient pas présentes que dans sa chambre; je le suis à une distance raisonnable, copiant chacun de ses mouvements histoire de ne pas me ramasser dans cette maison trop en bordel. Bon, après, ça donne un côté sympa, j’avais. Dangereux mais sympa. Je cligne des yeux lorsque Lyr s’arrête, semblant chercher quelque chose en m’intimant de ne pas avancer. Question de précaution, j'obéis sans rechigner à mon hôte; oui je sais, moi qui obéis est aussi courant qu’une vache en alaska, mais passons. Il fixe une rembarde, suivant la longue tige d’un végétal s’y enroulant sur plusieurs mètres, du doigt, se retournant au fur et à mesure qu’il en était nécessaire, jusqu’à se stopper comme tout à l’heure. Curieux, je lève les yeux vers les siens, levé vers le haut, et...et avec une expression honnêtement inquiétante. Un rire nerveux s'échappe de ses lèvres tandis que je me retiens de me retourner.

“Un conseil, ne te retourne pas, et surtout ne bouge plus ! Bon après si tu aime les surprises retourne toi donc, mais je ne suis pas responsable de ton acte… et s’il te plait Canini… Ferme cette bouche petite coquine!”

Le choix qu’il me ‘propose’ là est rapidement fait dans ma tête. Je déglutis, empêchant mon corps, surtout ma tête, de se retourner pour voir ce qui se trouve derrière moi, cachant mon expression avec les quelques mèches de cheveux bleues qui voilent mon visage. Je finis par inspirer, jetant quelques regards furtifs voir si...Oui! Une porte ouverte, un peu plus loin, sur ce qui ressemble beaucoup à une salle de bain. Sans plus attendre, je fais un pas vers le blond, attrapant son poignet, et nous propulse droit vers l’ouverture, par un courant d’air violent. Au milieu du parcours qui ne dure même pas trois secondes, j'entends un claquement sec dans mon dos. Je sais pas à quoi j’ai échappé - Canini, apparemment - mais ça a des crocs.

Je n’avais pas vraiment réfléchis à l'atterrissage, raison pourquoi je me retrouve allongé sur le sol avec un furieux mal de fesses et d’épaules, un son à mi-chemin entre le grognement et le rire s’échappant de ma bouche.

“Aaarh p’tain, c’est la jungle chez toi...”

Un rire nerveux s’enfuivit, et je tourne la tête pour voir où Lyr a atterit. Le poid sur le corps m’en dit long sur ce fameux endroit.

“Confortablement installé?”

Un sourire carnassier collé au visage, je me redresse légèrement, regardant le blond affalé sur moi, sa tête directement contre mon torse nu. J’suis sur qu’il profite, en plus. Bon c’est pas tout ça mais il est pas mal canon et cette position, que les autres peuvent trouver gênante, va finir par m’exciter, pour ne pas tourner autour du pot. Après quelques secondes je l'attrape par l’arrière du col et le détache, reculant pour le lâcher ensuite. Bah ouais, il a fait son bâtard avec moi, c’est à mon tour, hein! Jettant un regard circulaire - c’est bien la salle de bain - j’avise la douche et me met sur mes deux jambes, marmonnant plus ou moins fort.

“Bon, au moins c’est la bonne pièce...”

Je lâche mon haut - que je tiens dans la main depuis la chambre - et, tout en laissant mon regard se perdre dans les méandres de ma pensée, je retire mes bottes, chaussettes, puis retire le bouton de mon jean et laisse tomber ce dernier sous mes chevilles.

“Eh bah, si j’avais su qu’il fallait juste emmener une personne dans la salle de bain pour qu’elle se fout à poil devant moi…”

Je ne tourne pas la tête, mais je sens le petit sourire accompagné du rire nerveux et du regard fixé sur moi, ce qui me donne instinctivement un sourire machiavélique, alors que je plie mes affaires pour les poser sur une commode près de la douche Si, y a une commode. Un tapotement plutôt bruyant se fait entendre par la porte, et je me retourne à moitié, un sourcil froncé, jettant un coup d’oeil à mon hôte assis contre la douche face à la porte. Il ricane et mon expression faciale se détend, je finis de poser mes affaires en me tournant vers un mirroir au dessus du lavabo.

“Une jungle ? Plus une maison du meurtre oui ! Mais j’avoue qu’avec toute les plante qui traine, la baraque et remplis de racine au plafond ou dans le sol… Enfin faut voir le jardin c’est pire ! Aussi faut être suicidaire pour aller dans la maison Khaedis, enfin de Master Khaedis comme elle aime se faire appeler, la vieille !”
“Mmh...”

Vu le fils je préfère pas rencontrer la mère, en fait. Je regardant dans le mirroir, je me détache les cheveux et passe une main dedans, pose deux-trois barrettes sur le lavabo et l’éloigne vers la douche, tandis que le blond pose son regard où je viens de le quitter.

“Sinon tu fais quoi par un aussi mauvais temps orageux qui arrive ? Tu voulais tenter un suicide ? Car si tu veux hein je te laisse en tête à tête avec Canini ! Non laisse moi deviner, ta copine t’a plaqué ?”

Je le fusille du regard tout en faisant glisser mon dernier vêtement sur les hanches jusqu’en bas, le posant sur ma pile de vêtement en entrant dans la douche tout en répondant d’une voix où sonne l’ironie

“Hin hin. Je suis gay, j’ai pas de copain, et encore moins de copine. Et je suis pas suicidaire...enfin, plus, parce que j’ai déjà fait, et ça fait pas du bien. Nan, j’me suis juste cassé de mon appart’, mon coloc’ me faisait chier, et j’avais pas prévu qu’il allait pleuvoir comme une vache qui pisse.”
“ Bon par contre, s’il pleut comme c’est annoncer tu ne vas pas être coincé ? Pas que cela dérange… Mais je dirais que niveau bouffe, je ne sais pas comment on va faire !”
“Bah je sais faire à bouffer mais je sais aussi ne pas manger, hein, te dérange pas pour moi...enfin pas autant.”

Sur ce, j'attrape le pommeau de la douche et actionne l’eau, tout en regardant du coin de l’oeil Lyrnaël sortir de la pièce.

[je me vois pas décrire Elliot se doucher alors je saute le passage]

Lorsqu’il re-toque à la porte, je venais tout juste de sortir, une serviette trouvée au pif enroulée autour des hanches, face au miroir. Je marmonne un “Entre...”, sans quitter mon reflet des yeux, concentré à me sécher le corps sans toucher aux nombreuses coupures plus ou moins profondes qui ressemblent, maintenant qu’elles ont arrêté de saigner, à de longues traces linéaires dans différents tons de rougâtre. Je claque des doigts en voyant le reflet du blond derrière moi, stoppant net l’air chaud qui tourbillonnait autour de mon corps, et me retourne, tout en pestant contre mes cheveux encore trempés - ils mettent toujours longtemps à sécher, peu importe ce que j’essaie, et ce depuis tout petit. Je le regarde avec un petit air curieux en penchant la tête, avant de cligner des yeux en me rappelant un détail.

“Mmh, t’aurais de quoi soigner tout ça?” Je montre l’intégralité de mon corps presque nu d’un mouvement vertical de ma main, avant de reprendre. “Ah, et si t’aurais un caleçon à me filer aussi ça serait cool.”

Je lui lance un grand sourire innocent avant de me retourner vers le miroir, secouant vivement mes cheveux qui commencent à goûter sur mon torse et mes omoplates, puis me contorsionne pour voir mon dos, le tâtant du bout de mes doigt pour vérifier si la base de mes ailes - si elles ne sont pas visible, les ovales constituant leur base contre ma peau sont cependant présents et possèdent de nombreux nerfs particulièrement sensibles - n’est pas endommagée, ce qui n’est pas le cas et me fait soupirer de soulagement et marmonner “Humph, mes ailes sont pas abîmées, ça va...”.

Je me retourne encore vers le blond, les bras croisé contre mon torse en levant les yeux vers les siens.

“Ton chien de garde est toujours dehors ou on pourra retourner dans ta chambre sans qu’il bouffe mon magnifique corps?”

Le tout ponctué d’un sourire colgate soulignant parfaitement le narcissisme de ma voix. Je suis canon et je le sais, sinon j’aurais pas collectionné les aventures comme certains collectionne les timbres ou le liquide vaisselle - chacun sa passion, je juge pas - sans jamais - ou presque - m’attirer d’ennuis, ou du moins lié à ces histoires; les problèmes liés à mon travail, c’est autre chose.

Il ricane a ma remarque et je ne peux m’empêcher de faire de même, tellement son rire est mignon - chut. Il ouvre la porte et je le suis, ma serviette toujours accrochée autour de mes hanches, et regarde à droite et à gauche, puis en haut.

“Faut croire que tu lui plais pour qu’elle veut te bouffer, elle a bon gout ! Ah mais c’est qu’elle est farceuse la bestiole, elle veut bouffer par en haut ! Aller ici Canini vient voir Lyrn ! Voilà gentille fifille. Maintenant tu écoute, on ne mange pas, tu as déjà mangé souviens toi.”

Je le regarde apprivoiser la;..plante verte - ok. - qui semble inexorablement attirée par moi, ce qui me fait légèrement reculer. C’pas que j’ai pas l’habitude, loin de là, mais par une plante verte, bizarrement, ça ne me dit rien. Canini, puisque tel est son nom, semble rétiscente, mais finit par retourner dans les escaliers, tandis que je me demande si c’est prudent de la laisser là alors qu’on doit justement passer par l’escalier pour retourner dans sa chambre. Je sursaute en entendant un miaulement en haut des escaliers, venant du fameux hocus-pocus avec lequel Lyr m’avait confondu. J’écoute à moitié leur conversation - entre l’un qui sort des mots scientifiques et l’autre qui miaule...j’ai arrêté mes études à 15 ans je vous rappelle - jusqu’à ce que le chat s’en aille et que le blond me fasse signe d’avancer. Obéissant, je lui emboite le pas jusqu’à sa chambre qu’il ouvre d’un coup avec une légère révérence.

“Monsieur, je vous pris de revenir sur le lieu de votre crime ! !”
“Si aimablement demandé…”

Je le gratifie d’un sourire colgate en retournant dans la pièce, fixant la fenêtre brisée, et atrappe au vol le caleçon qu’il m'envoie. Sans aucun soucis pudique, je laisse tomber la serviette à mes pieds pour l’enfiler, puis me penche pour la récupérer et la mettre autour de mon cou afin d’éviter que les gouttes d’eau de mes cheveux ne continuent à me tremper le dos. Il tapotte un siège pour me faire signe de m’assoire et je m’installe, totalement à l’aise, en face de lui. Le chat étant revenu, Lyr sort du petit sac ramené une fleur jaune et…un chou.

“Un chou.”
“Bon on va te soigner à la Khaedis ! Ni repris, ni échanger ! Par contre le paiement risque d’être haut ! ”

Je le fixe avec un regard tellement blasé que même Hadès aurait du mal à faire pire, mais le laisse s’occuper de moi puisqu’il a l’air de s’y connaitre. Je le regarde m’étaler du choux sur le corps avec une légère grimace - omg faut pas que ça se sache, ça - et bander le tout. Je bouge légèrement en conservant ma grimace; moi qui déteste être entravé, c’est bien mon jour de chance. Il me tend un verre d’eau avec la fleur flottant au milieu, sous mon regard signifiant clairement “...pardon?”

“C’quoi?”
“ Avec ça tu va être détendu et avoir moins mal, pour les feuilles sur ton corps je dirais quelques heures et ça va te faire moins mal et cicatriser doucement, au moins t’es sexy comme ça ~ ”

Ne retenant pas un petit sourire en coin à la dernière remarque, je lui tire la langue, pendant qu’il se relève.

“Bien maintenant manger ! Aller cendrillon ! let’s Go to the kitchen !”
“Cendri...quoi?”

Je lâche un grognement mécontent en me levant, le suivant jusqu’à la-dite cuisine, ayant au passage enfilé mon pantalon où peu de traces de sang étaient restées. Comme je m’étais proposé pour faire la cuisine, je commence à fouiller dans ses placards et son frigo histoire de voir quoi faire et prendre mes marques.

“Hum...Pâtes à la carbonara ça te va?”.

Sans attendre vraiment sa réponse, j'attrape le paquet de pâtes et commence à les faire cuire dans une casserole random.

“Bon, sinon, toi, ça va, la famille, les amis? Tiens en parlant de famille, tu vis tout seul? Enfin, avec ton garde du corps et ton chat?”

Je tourne rapidement la tête vers lui avec un leger sourire, découpe les oignons, fait un mouvement de la tête pour retirer mes cheveux devant mes yeux, sans résultat convenant.

“Step’, tu pourrais mettre mes cheveux en arrière? J’y arrive pas et j’suis occupé, là.”

Je met les oignons sur une poêle random² et commence à les faire revenir.