▬ De l'autre côté de la fenêtre } Lyrnaelliot ♥

“Direct on parle famille, woh t’es un rapide ! Bah cette maison c’est celle de ma mother, le garde du corps c’est sa plante à elle. Elle l’a depuis très longtemps, toute une vie accumulée dans une maison, impressionnant hein ? ”

J’esquisse un sourire amusé en écoutant sa réponse et finissant d’émincer les oignons. Ainsi sa mère habitait aussi ici, hein? Donc elle pouvait arriver à tout moment, et trouver un parfait inconnu affairé à la cuisine; mais si son fils tenait d’elle, elle ne devrait pas trouver ça si anormal. J’entend le blond descendre de la table sur laquelle il s’était perché, et s’approcher dans mon dos pour atrapper délicatement ma chevelure bleutée.

“Okay je prends une paire de ciseau et je t’y coupe ♥”
“Eeeeh, pas mes cheveux!”

Il rit en même temps que moi, tandis qu’il écarte des mèches de mon visage pour les attacher avec un truc que je ne distingue pas, vu que ça se passe derrière ma tête. Il s’éloigne, je jète un coup d’oeil vers le chat qui mettait la table - normal - et met les oignons dans la poèle pour les faire revenir. J’atrappe un saladier et y verse la crème fraiche et les oeufs, puis sel et poivre, avant de mélanger le tout en me retournant vers mon hôte.

“Et toi, de la famille aussi ? Autant te copier !”

Je le fixe quelques instants dans les yeux, silencieux, avant de les tourner vers la crème finie. Je me retourne et met les lardons avec les oignons, retournant ces derniers. Semblant ne pas avoir remarqué mon silence, Lyr m’explique vaguement pourquoi il avait lâché une plante en pot rampante qui se précipitait sur mon sang. Ce qui me fait demander si les vampires avait une préference pour le sang des demi-dieux ou des mythologique, vus qu’ils ont une part de divin. Je penserais à demander la prochaine fois que j’en croise un.

“Mon père est Hermès, mais je ne l’ai jamais vu. La mère est décédée quand j’avais 16 ans, et j’ai une demi-soeur - enfin, du côté maternel - , Leonor, quelque par sur l’Île.”

Quelque part sur l’Île. Ouais, normalement. Parmis toutes les informations que j’avais, la position de ma soeur cadette était une chose inconnue, horriblement mystérieuse. Et ne pas savoir si elle allait bien était juste...horrible. J’avais déjà perdu mes parents adoptifs - l’une plus regrettée que l’autre - , ma première vie, ma mère, et, d’une autre façon, mon premier amour. Je ne peux pas me permettre de perdre aussi ma demi-soeur. Je secoue la tête, éteins le feu sous la poêle et met les oignons et les lardons cuits dans le saladier, mélangeant le tout. Les pâtes cuites, je les égoutte et y ajoute la crème, lorsque j’entends Lyrnaël se rasseoir et sa voix, plus sérieuse que toutes les paroles qu’il a dit jusqu’à présent, s’élever.

“Tu compte te casser après la tempête, ou tu vas pioncer ici en mode morbac ?”

Je me retourne avec un air surpris peint sur mon visage angélique, sans répondre, surtout parce que je n’en avais aucune idée. Voyant qu’il attendait le repas, je m’avance vers la table, la casserole de pâtes en main, et entreprend de lui verser la moitié dans son assiette, l’autre dans la mienne.

“Mmh, j’en sais rien.”.

Je vais reposer la casserole dans l'évier, y versant de l’eau chaude, puis revient m’asseoir à table, et atrappe ma fourchette en piquant dans mes pâtes.

“Ca dépend quand elle s’arrêtera, j’imagine. Si elle dure toute la nuit, ça me dirait moyen de repasser par une autre fenêtre.”

Je commence à manger distraitement, observant par la fenêtre de la cuisine la tempête à l’extérieur qui m’empêchait de rentrer. Enfin bon, c’est pas comme si je vivais l’enfer, ici. Je tourne la tête vers le blondinet, détaillant plus ou moins discrètement ses traits fins, et me rend compte qu’il est vraiment super mignon, en fait, avec ses longs yeux en amandes et sa peau pâle. Je ferme les yeux en secouant la tête: pas le moment de penser à ça.

“Ta mère compte rentrer quand? ça la dérangera pas de voir un inconnu chez elle? Enfin chez vous?”

La joue appuyé contre ma main, je continue de manger de l’autre main, mes yeux bleus plongés dans les siens.

“Oh t’en fait pas, t’as fait à manger ma mère va te vénérer !”

Un leger rire s’échappe de ma bouche à peine ouverte, que je referme après une nouvelle fourchette de pâtes. Putain je sais pas qui a inventé les pâtes carbo mais en plus d’être simple à faire, c’est tellement bon que ce type doit être Dieu. Trop de pensées naïves et dignes de la petite gamine insupportable qui habite au dessus du salon de thé.
“Même, elle serait capable de te demander ton tel pour que tu reviens faire le manger ici!”
“Haha, ça me dérangerait pas.”
Entre donner mon numero et revenir ici, je sais pas vraiment ce qui m’a le plus enchanté - enfin, si, la seconde proposition. La joue toujours appuyée contre ma main, je finis de manger cette simple merveille, et souris vivement lorsque le blond me propose de passer la nuit en sa compagnie. Enfin, une nuit normal; parce que dormir avec les autres, c’est quasi journaliers, mais pas vraiment dans les mêmes circonstances. Je finis de manger à peu près en même temps que mon hôte, et pose mon assiette à sa suite: une autre plante vient commencer à...euuuh, nettoyer, on va dire, sous mon regard perplexe. Bon dieu mais elles font tout ici. J’devrais peut-être envisager d’en avoir une dans mon bureau également, ça serait utile. Je me rassois sur ma chaise en regardant Lyrnaël atrapper son chaton et un biberon, et aquièce à sa question - en fait, j’aime à peu près tout, il me semble - puis je me sers un verre que je sirote en attendant.

Quelques minutes après, on remonte les escaliers, sans que je me gène pour admirer la vue - je veux bien être raisonnable de temps en temps mais faut pas trop demander - pour arriver dans une salle avoisinant la chambre n’ayant actuellement plus de fenêtre, dont l’ambiance tranche avec le reste de la maison.
“Je te laisse allumer la télé, si tu veux regarder un truc cherche, je vais aller chercher de quoi te changer ton pansement chelou.”
Un sourire en coin, je m’assois sur le lit qu’il vient de déplier, et le regarde passer par la porte, puis dans le couloir. l’animal semblant me regarder, je lui rend son regard en paraissant plus calme - en fait j’adore les animaux. Surtout les baleines. Je sais, c’est bizarre, mais fuck, hein. Le blond ne tarde pas à revenir, ne tenant que des bandages qui m’ont l’air à peu près normal, ainsi qu’un spray. Il s’assoit à côté de moi et, euh, tapotte sur ses genoux. Bordel, j’espère que ça m’est pas adressé; enfin, ça me dérangerait pas, maiiiiiis voila.
“Je nourris Hocus-pocus, et après je m’occupe de toi.”
Un sourire tordu et crispé déforme mes lèvres; putain que je suis con. Je détourne le visage avant de laisser voir ma gêne, et passe mes mains dans ma chevelure en retirant l'élastique qui les tirait en arrière. De toute les coiffures possible, je préfère avoir mes cheveux lâchés. Après avoir nourri la bête, il se tourne vers moi et retire les pansements, me laissant torse-nu alors qu’il vérifiait l’état de mes blessures. Vu la temperature ambiante, n’importe qui aurait eut froid, ce dont je ne peut pas m’empêcher de rire intérieurement; après avoir vécu en Alaska, plus grand chose donne froid.
“Eh bah, je gère !”
Un sourire doux étire mes lèvres, je baisse les yeux vers mes blessures qui avaient en effet bien cicatrisées, ne laissant plus que plusieurs lignes rouges sur ma peau très pâle. Il replace les bandages autour de mon torse, sous mon regard attentif, et une fois le travail finit, s’allonge sur le lit et allume la télé.
“Au fait, t’as pas de truc comme Hocus ?”.
M’étirant un bon coup pour détendre mon dos, je m’étale à côté de lui avec un soupire d’aise non dissimulé. Hocus? Son chat, j’imagine, enfin, son affilié. Je secoue négativement la tête.
“Nop, aucun.”
Au début je me disais qu’aucun animal ne pourrait supporter un mec comme moi, avec mon égo sur-dimensionné et mon caractère de merde; mais vu tout ceux que je connaisse qui ont un affilié - du genre, mon meilleur pote, avec son griffon, là - et un sale caractère en même temps, cette théorie s’était vite averée fausse. Puis en faisant mon travail, j’me suis dis que j’aimerais bien avoir un affilié pratique qui puisse m’aider. Genre, pas une fourmi, quoi. Déjà ça fait pitié L’auteur s’excuse auprès de toutes les fourmis pour ces propos discriminatoires et en plus ça doit être tellement galère. Et depuis j’me suis dis que ne rien avoir, c’est très bien.

Je remonte les genoux et me glisse le long du lit, écoutant la télé tout en regardant le plafond.
“Lyr, tu...”
Un cri strident me coupe dans ma phrase, me faisant faire un bond sur le lit; pris de panique, je m’emmêle un instant dans les draps avant de me redresser, les yeux fixés sur la télé...qui passe un film d’horreur. Je frémis, et, poussant un petit cri horrifié devant l’horrible scène, je me blottis contre le blondinet, tremblottant légèrement et la tête fourrée au creux de son ventre.
“Aaaaaah j’aime pas çaaaa...”
Parce que voila, une de mes plus grosse peur - et dont je suis peu fier - est les films d’horreur. Mais merde, ça fout les jetons ces trucs-là!

“Non mais, t’as raison, en plus c’est tirer d’une histoire vrai. Cette esprit de fille violé apparaît chaque nuit de pluie torrentiel. Et dés que nous baissons notre garde, elle apparaît derrière toi, et te fait subir le même sort qu’elle. Chaque doigts, chaque membre retiré un a un… et le pire, c’est qu’elle te laisse même pas le droit de mourir, tu mourras au moment qu’elle disparaitra.”
Je n’avais même pas réagis aux trois quart de sa tirade, mais lorsque le blond finit de parler, je lève machinalement les yeux vers lui, mon visage sûrement horrifié. Non mais, pourquoi il me balance une histoire d’horreur? Il a bien vu que je ce n’est pas la chose que j'apprécie le plus! Quel sadique. Ce que confirme son sourire en coin - qui serait ma foi trop mignon, mais dans d’autres circonstances.
“Ca dernière victime ne date pas d’il y a un mois… Encore une fois, c’était un jeune homme perdu qu’elle a attrapé… Et encore une fois le même message est laissé, elle trouvera son assassin… Il est dit que son assassin avait une couleur originale de cheveux, donc elle poursuit toute les personne ayant les cheveux d’une couleur étrange. ”
J’espère que c’est pas censé être rassurant. Parce que question couleur de cheveux, le bleu c’est pas la plus naturelle qui existe - même si la mienne l’est à 100%. Je sursaute violemment en laissant échapper un petit cri lorsque la lumière et la télé s’éteignent brusquement, m’agrippant à la couverture.
“Et le pire de tous ça… Cette fillette violée, a eu un enfant, le pire de tous. Un garçon… Après la naissance de celui-ci, la fillette c’est pendu, devant lui… Il paraît qu’il est enfermé pour un souci interne… Mais, la vérité, c’est que cette enfant est sortie, et qu’il cherche ardument la personne qui la fait naitre… Et que l’esprit de cette fillette le suit tout le temps, et le hante pour toujours.”
Je déglutis peniblement, il avance son visage vers le mien pour venir me chuchoter à l’oreille:
“Et tu sais quoi ? C’est moi….le fils maudit.”
Mon coeur saute un battement, et je le sens m’agresser avec...UN COUT..eau en mousse.
“AAAAAAAAAAH PUTAAAIN LYRNAËL!!”
“T’aurais du voir ta tronche !!! ”
“JE TE HAIIIIIIIS.”
Parce qu’en plus il rigole! Non, il rigole pas, il se tient les côtes, effondré de rire sur son lit, alors que la lumière se rallume, jusqu’à en tomber par terre. Je fulmine en gonflant les joues, me redressant sur le lit en même temps que lui, la couette sur les épaules; dès que sa main me tapotte la tête, rigolant toujours, je lui envois un oreiller à la figure et m’affale sur lui en le tapant avec - bon, je met pas de force quand même, mon but n’est pas de le tuer.
“Je-te-dé-teste! Tu veux me faire avoir des cauchemars? Si c’est le cas c’est réussis, mais c’est toi qui va morfler cette nuit!”
Je gonfle encore plus les joues, la mine boudeuse, puis me retourne d’un seul coup, la couette à moitié enroulé sur moi -je laisse le reste à mon hôte, il me reste quand même un semblant de bonnes manières.
“Bah je boude! Et je dors!”
Puis j’hésite quelques instants, et après une petite dizaine de secondes, je me retourne d’un coup et lui colle un bisou sur la joue, pour retourner dans ma position foetale une seconde après en lachant un “gnbl” étouffé, et je ferme les yeux.
Une vingtaine de minutes après, n’arrivant pas à m’endormir, je me retourne vers Lyrnaël pour me blottir contre lui en marmonnant un “froid” à peine audible, avant de sombrer dans les bras de morphée.