#welcome back #feofan

Il avait pincé les côtes de son frère, en se rappelant parfaitement à quel point il pouvait être chatouilleux. Peut-être parce que rire leur ferait du bien. Ils avaient tous les deux ressentit trop de choses en trop peu de temps. Feofan se sentait bien. Bien mieux que depuis très longtemps. Et si le soulagement de savoir que son frère l’aimait toujours était un sentiment des plus agréables, il l’avait comme épuisé. Ressentir des émotions était épuisant. «  Crétin toi-même ! » Répliqua Felix en riant et un mince sourire vint se déposer sur son visage duquel il effaça les larmes.

Deux bras s’enroulèrent autour d’eux, et il lâcha en partie Felix pour passer un bras dans le dos de la jeune fille. Il lui devait tant. C’était parce qu’elle avait placée une barrière derrière lui qu’il avait réussi à venir, à retrouver son frère. C’était parce qu’elle avait su le calmer qu’il avait échappé à l’asphyxie, qu’il ne s’était pas échappé face à finalement une trop regrettable erreur. Il avait averti dans un mensonge qu’il ne se souvenait plus du chemin. Felix n’avait pas prit, répondant par un ‘menteur’ en souriant. Oui il était un menteur.

« Voilà qui est mieux. Vous êtes plus heureux maintenant. C'est toujours agréable d'avoir quelqu'un a qui on tiens si fort près de soi. Faites pas trop de bêtises en rentrant, je le saurai de toute façon, Monsieur Félix est bavard, très bavard. » Feofan releva légèrement la tête vers le visage de la jeune fille en haussant un sourcil, puis son regard redescendit vers son jumeau. Que son frère soit bavard n’était pas vraiment un secret, mais voir ses joues rouges étaient intéressant.

Une main passa dans ses cheveux, puis elle se recula. Il la lâcha simplement, la laissant aller récupérer son affilié. Il pencha légèrement la tête. C’est vrai, il y avait des affiliés aussi avec eux. Il les avait complètement oublié dans tout ça. Mais Kaa ne lui en voudrait sans doute pas. « Rentrez bien, à moins que vous avez besoin d'un chaperon pour rentrer en un seul morceau. Si j'étais vous Monsier Feofan, je ferai tout de même attention, bien que vous le faîtes pas exprès. »

Ce fut au tour de ses joues de prendre la couleur traître du rouge, sous le visage narquois de Felix. Il détourna le regard en fronçant les sourcils. Ce n’était pas de sa faute s’il attirait toutes les merdes comme un aimant attirait les clous. Fallait engueuler sa mère. C’était de sa faute. Un bras passa autour de ses épaules et il croisa le regard de sa moitié. Un regard ému, mais aussi empreint d’une joie, d’une excitation et d’une vivacité qui lui avait manqué. Il se demanda distraitement s’il avait le même regard.

« Allez Feofan. Il est temps que je te montre chez toi ! » Il hocha la tête avant de s’extirper de l’étreinte sommaire de Felix. Rentrer. Revoir les vieux. C’était un autre cap à passer, et un cap qui lui faisait peur aussi. Sa main alla chercher sans y penser celle de son frère. Tout irait bien si Felix était là. Sans doute. Tout allait bien lorsque Felix était là de toute façon. Il était même chanceux avec lui. Chanceux dans sa vision des choses, c’est-à-dire juste pas poisseux comme il l’était habituellement.

Il alla récupérer Kaa pour le mettre autour de lui, comme d’habitude. Transformant son ventre en eau pour que le cobra puisse y passer et s’hydrater avant d’aller retrouver sa place autour de ses épaules. Il lui siffla son inquiétude, il le rassura en disant que maintenant, oui, ça allait. Il salua Séréna d’une main avant de suivre son frère parmi les rues de la capitale. Ils discutèrent sur le chemin. De beaucoup de choses, généralement ridicule et insignifiante. Jamais les cinq fameuses années ne furent abordées. Ce n’était ni l’endroit ni le moment.

Feofan avait mentit à son frère, en disant qu’il ne se rappelait plus du chemin de la maison. Un énorme mensonge. Il ne l’avait jamais oublié, gravé qu’il était dans sa mémoire. Depuis les deux jours qu’il était rentré ici, il s’y était même rendu, à la maison. Il avait revu sa façade, s’était avancé jusqu’à son palier, avait levé la main pour frapper ou même ouvrir. Et avait fuit. Mais il se souvenait du chemin. Hors, celui qu’il empruntait en compagnie de son jumeau n’était pas ce chemin. Il ne savait pas s’il devait s’étonner ou pas. Après tout pendant ces cinq ans, leur père avait peut-être enfin décidé d’arrêter de crécher chez leurs grands-parents.

Aussi suivit-il sans un mot concernant les rues prises son jumeau jusqu’à un immeuble. Jusque-là, rien de trop étonnant si l’on gardait en tête l’hypothèse précédente.

« Ha ha fait pas cette tête. » Fefan haussa un sourcil. Et il était censé faire quelle tête dans ce cas-là ? Son frère lui disait qu’ils allaient rentrer à la maison et l’emmenait finalement devant un immeuble qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Et il était censé ne pas avoir l’air surpris ou septique ? C’était quoi l’option dans ce cas ? Faire la danse du ventre ?

Sans partager ses pensées, il suivit Felix à l’intérieur du bâtiment, observant ce nouvel environnement avec attention tout en écoutant d’une oreille très distraite pour le coup le babillage incessant de son jumeau. Il gravit les marches, quoique plus lentement, et arriva à son tour devant une porte que Felix s’empressa d’ouvrir  avant d’entrer et de l’inviter à faire de même. « Bienvenue à la maison ! »

Ou pas. Parce que ça, c’était peut-être la maison où vivait Felix, mais ce n’était pas la sienne. Aussi se contenta-t-il de rester sur la palier avec l’air le moins convaincu du monde sur la tronche. Ce qui n’était pas très compliqué. Son frère souffla. « Bon ok tu rentres et je t'expliques. Parce que te faire tout un historique sur le palier alors qu'on se les pèle non merci. » Et envoyant valser dans les poires le libre arbitre de son frère, Felix le chopa par une manche et le tira à l’intérieur avant de refermer. Okay.

Soit, il faisait froid dans le couloir. Ses explications avaient intérêt à être bonnes. Son regard déphasé fit le tour de ce qu’il pouvait voir de l’appartement, et là il s’autorisa à être étonné. C’était. Le. Bordel. Connaissant Felix, ce n’était pas tant étonnant. Mais tous ces cadavres abandonnés d’objets en tout genre lui indiquaient deux choses. Une, ses grands-parents n’étaient pas passés par là depuis longtemps. Donc n’y habitaient pas. Parce que sa grand-mère n’aurait pas autorisée à ce que ne serait-ce qu’un poil de souris ne traine dans la piaule. Deux, son père ne vivait pas ici non plus puisqu’il était comme sa mère, mais en moins pire.

Conclusion. Felix vivait soit tout seul, soit avec quelqu’un d’autre que leurs grands-parents ou père. Et Feofan s’en étonnait beaucoup. Les explications avaient intérêt à être très bonnes. Il regarda Felix s’avancer dans ce bordel digne de l’enfer et il le suivit quoique plus prudemment en se demandant quelle tornade avait bien put passer par là.

« Je te fais un chocolat chaud ? Moi je m'en fais un hé hé. » Il rejoingnit son jumeau dans la cuisine. « Oui s’il te plait. » Bien que son frère avait déjà sortit deux tasses sans attendre de réponse. Feofan le laissa faire et alla simplement s’assoir sur l’un des siège du bar américain. Kaa somnolait sur ses épaules. Il regardait autour de lui, découvrant ce tout nouvel endroit. Endroit où vivait son frère, sans leur père pour d’obscures raisons qu’il voulait connaître.

Son regard se posa sur un félin. Trop gros pour être un chat. Il n’aurait su dire à quelle espèce il appartenait. Il l’avait déjà vu, lorsqu’il avait rejoint Séréna et son jumeau. Il les avait également accompagné jusqu’ici. Etait-ce l’affilié de Felix ? Sans doute. « En fait ici c'est chez Adèle. Je vis plus chez papy et mamie. Et papa a déménagé mais je voulais pas vivre avec lui. »

Son regard se détourna de l’animal pour se poser sur son frère. Il avait l’identité de la personne avec qui Felix habitait. Restait une question. « Pourquoi ? » La question avait fusée, sans qu’il ne la réfléchisse. Elle lui paraissait évidente. Que c’était-il passé durant son absence ? Une tasse de chocolat chaud fut poser devant lui et il la prit en remerciait son jumeau. La porcelaine était chaude contre ses mains et c’était réconfortant.

Il la porta à ses lèvres et en but une gorgée, sans pour autant lâcher Felix du regard. Il voulait des réponses. Au même titre qu’il savait que sa moitié en attendant autant de lui. Ce serait chacun son tour.