C'est la fête ! Mais t'es pas un clone toi ? [PV Kaori ♥]

Quand on me disait de faire attention où je mettais les pieds... je ne pensais pas que c'était à cause des objets inédits qui pouvaient s'y trouver et, accessoirement, pouvaient me faire trébucher.
Maintenant, j'ai compris.
Le soucis c'est que c'est peut être un peu tard maintenant.
Mais au moins je suis prévenue maintenant.
Je regardai, incrédule, le marchand qui me fixait avec des orbes gros comme deux ballons en guise d'yeux – oui monsieur, y'a bien un brocoli OGM qui est sorti du miroir. Mais je t'en prie, continue donc ton speech de marchand, ça avait l'air intéressant... – comme si j'étais un extra-terrestre sorti de nulle part. Bah il a en partie raison, je suis bien sortie de nulle-part. C'est l'inconvénient avec le pouvoir de passe-miroirs, surtout quand tu le contrôles pas. « Euuuuuuh pardon, ahah ! » Sur ce je descendis du stand façon poids-plume – et secouai un peu ma combinaison de l'hôpital. Ce dernier vous fournissait souvent un ensemble t-shirt nul + short confortable, et comme les deux son blancs, j'avais pris l'habitude d'appeler ça une combinaison – mais du coup ça ressemblait plus à un pyjama, peut-être que je devrais songer à changer le nom... Avec mes pieds nus et mes cheveux pas coiffés – pour quoi faire ? j'étais pas sensée sortir ! – j'avais l'air échappée d'un asile, et si jamais le docteur voyait ça... il me ferait interner pour de bon, c'était certain. Je palpai ma tenue dans l'espoir de trouver mon téléphone, avant de me rappeler que mon pyjama-de-l'hôpital ne contenai malheureusement pas de poches. VOILÀ KAO C'EST OFFICIEL T'ES MAUDITE. Les Parques sont contre toi, mais c'est pas grave, tu vaincraaaas !

En vrai j'avais envie de pleurer.
Mais hors de question de le faire en public, non mais allô j'suis une F-H, j'suis sensée me battre jusqu'au bout ! Je me ravalai alors mes larmes – qui n'auraient pas coulé de toute manière – et me mis à déambuler entre les stands. D'après les pancartes c'était jour de foire aujourd'hui, et c'est là que je me rendis compte que je n'avais jamais participé à aucune foire... mais bon je n'allais pas vraiment en profiter aujourd'hui non plus, étant donné que je n'avais pas une seule drachme sur moi. Là maintenant j'avais réellement envie de pleurer. Je ne connaissais même pas le chemin jusqu'à l'hôpital ! ... en toute honnêteté je n'avais pas plus envie d'y retourner que de rester et errer comme une vagabonde qui traîne là où le vent la mène. Alors puisqu'on me donnait le choix aujourd'hui, je décidai de déambuler dans les rues de Skyworld, les pieds à l'air et des étoiles tout plein les yeux. Il fallait avouer que malgré le fait que je vivais dans un village pas trop grand, qu'on me séquestrait dans une chambre d'hôpital une semaine par mois et que je vivais une vie de chasseuse de prime... j'avais toujours aimé la compagnie des gens. Rester seul, c'était un peu nul – beaucoup nul même. Je crois que c'est à cause de – ou grâce à ? – ma famille que c'est comme ça... ils m'ont habituée à ne jamais être seule après tout. Et là je me retrouvais à...

« Haylei, tu te balade toute seul comme ça ? » Je me retournai vivement lorsque la main se posa son mon épaule, avec une tête style "HAYLEI OÙ ÇA ?" sur laquelle je restai bloquée un loooong moment. Style ton téléphone bug alors que t'es en conférence vidéo, et que ton vis-à-vis se retrouve bloqué avec une tête bizarre. ET LA TU SCREENES ! « Attaaaa... Tu viens de m'appeler Haylei ? » La session blocage terminée, je retrouvai l'usage de la parole. Il était plus grand que moi – en même temps c'est pas bien difficile – mais devait faire pas loin de la taille que ma cousine... ce qui rendait ses paroles encore plus absurdes. « T'aurais pas besoin de lunettes par hasard ? » lui demandais-je, en regardant à droite à gauche au cas où Haylei ne s'y trouverait pas, auquel cas j'aurais l'air bien idiote.

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« Bah t’a des cheveux vert, t’a les mêmes hanches qu’elle… Tu fais un Cosplay de Hay ? Tu l’as connais ? T’es qui pour elle ? Sa sœur ? » What the... ? Je le regardai, incrédule, en me demandant s'il fallait que je me barre en courant ou que je hurle à l'aide. Les deux en même tempq serait le plus sécurisant, mais après il n'y avait pas de doute quant à ce que la Haylei dont il parle soit ma Haylei. Ben, vous en connaissez beaucoup des Haylei qui ont le cheveux verts ? Surtout que c'est parfaitement le genre de gars avec qui elle aime traîner, genre belle gueule et pas beaucoup dans la tête... BON OK. Je retire ce que j'ai dit. C'est pas bien de se moquer des amis de ma cousine – mais réfléchissez bien, Haylei elle est souvent avec ce genre de garçons. J'insiste pas, okok j'ai pigé, sinon je vais finir par faire ma langue de vipère. « Un cosplay de Haylei ? Naaaan mais t'es fou toi ! Qui voudrait faire un cosplay de Hay' quand on mesure 1m60 ? » J'exagère. Je doiq faire... 1m56, mais j'arrondis à la dizaine supérieure, c'est plus simple pour compter. MAIS NON C'EST PAS DE LA TRICHE. Je posai les mains sur mes hanches en fronçant ses sourcils. « Et puis j'pourrais te retourner la question : t'es qui pour elle ? » Non mais il est gonflé, ça se voit qu'on a un air de famille quand même, on va pas se mentir : nous les verts on est ENCORE PLUS rares que les bleus ! « C'est ma cousine. » répondis-je finalement, en le regardant intensément pour essayer de deviner ce qu'il pouvait bien être pour elle. Un ex ou un flirt, il n'y avait jamais beaucoup d'optionq avec les gars comme ça...

« Euh, juste pour savoir, ta pas peur de te faire choper dans une rue sombre avec ta tenue ? Ça craint un peu tout de même… » ...MAIS SI, MEC. JE SUIS EN TOTALE PANIQUE. Je frissonai à l'idée de me retrouver dans une rue sombre, quoique ce n'était pas réellement envisageable étant donné que je me trouvais au milieu de l'allée la plus fréquentée de l'île puisque c'était jour de foire. Je baissai les yeux sur ma tenue, pour constater que le pyjama de l'hôpital ne s'était pas changé comme par magie en un jean et un t-shirt confortable, en robe estivale ou même en combinaison liberty... tant pis, j'aurais essayé tout de même. J'aurais été avec Haylei, elle m'aurait dessiné quelque chose en deux secondes, et j'aurais pu arrêter de craindre pour ma vie – vous savez pas avec tous ces pervers... – mais là, il fallait avouer que je me sentais en danger de mort. De mort, oui. « Hmm, nan ça va. Il fait encore jour, je crains pas grand chose. » C'EST ÇA. GARDE LA FACE. Je le connaissais pas après tout, j'allais pas lui dire que j'étais morte de trouille à l'intérieur quand même ! ... non c'est pas de l'hypocrisie, c'est savoir se comporter en société. [note : merci Cali' %D] Il me posa une question qui me prit au dépourvu, étant donné que je constatai qu'il n'avait pas reconnu la tenue des internés de l'hosto. P'têt qu'il n'y avait jamais mis les pieds, j'en connaissais beaucoup qui étaient dans ce cas... « Je sors euh... de l'hôpital ? Et ouais, peut-être que techniquement je suis en train de fuir le docteur... » Je levai les yeux vers le ciel en essayant de réfléchir. C'était un peu compliqué avec tout ce vacarme autour de moi, mais je ne pouvais tout simplement pas leur dire de se taire, sinon quoi je passerai vraaaaiment pour une folle et là... il n'y aurait plus de raison de ne pas me faire interner. Avant que je n'aie eu le temps de savoir si je fuyais réellement le docteur, il m'attrapa le bras et commença à me tirer, en marmonnant un discours que je ne pris même pas la peine d'écouter tant je hurlais pour qu'il me lâche.

Quelques mètres plus tard, il me fit entrer dans une boutique, et je dus capituler puisque sinon je risquais d'attirer l'attention, et par conséquent me faire renvoyer à l'hosto... ce qui était la dernière chose que je voulais aujourd'hui. Je levai un regard noir vers le blond qui avait le visage de celui dont ça cassait les coudes de s'occuper de moi. « Je vais appeler la police, pour kidnapping, et tu ver– » Il me coupa dans mes paroles en m'ordonnant de ne pas sortir tant que je n'étais pas "sortable", et ma mâchoire manqua de tomber par terre. Il se passe quoi là... ? Je me redressai plus dignement et levai les yeux au ciel, avant de m'avancer vers le fond de la boutique. « Non mais je rêve... » En tant que fille, j'avais une certaine disposition à faire du shopping. Alors même dans l'urgence, j'étais dans l'obligation de trouver des fringues qui s'associaient bien les unes avec les autres, et puis c'était lui qui m'avait dit d'être "sortable" – j'avais l'impression d'être un petit chien, c'était assez désagréable – alors si je troquais la tenue de l'hôpital contre des fringues de grand-mère, c'était pas rentable. J'attrapai un short taille haute vert foncé, avec un crop top blanc sur lequel était marqué "Princess" en noir – c'était ça ou "Fuck", par conséquent le choix était vite fait – puis en complétant le tenue avec une paire de sneakers noires, basiques. Je n'allais pas non plus assister à la Fashion Week, et vu que j'étais partie pour marcher, c'était le choix le plus judicieux. Je me retournai vers le mec qui me suivait avec nonchalance. « Tu vas tout payer ? Non parce que j'ai pas d'argent. » Je fis mine de tater mes poches inexistantes avec ma main libre et m'avançai jusqu'aux cabines d'essayage. En refermant le rideau derrière moi, j'ôtai rapidement la tenue débile fournie par l'hosto et enfilai mes nouvelles acquisitions, pour finalement constater que ça allait vachement mieux maintenant que je n'avais plus l'air d'une échappée de l'asile. Je sortis de la cabine avec une main sur la hanche, et l'air vachement plus normale que lorsque j'étais tombée sur lui. « Voilààà ! C'est bien ? Euh... comment tu t'appelles déjà ? » Bon c'est pas comme s'il me l'avait dit, mais j'avais un peu du mal avec ma mémoire, alors sait-on jamais.

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