Assise au bord d’un précipice, je ne pus retenir un profond soupir sortir de ma bouche alors que les yeux se portait sur l’immensité nuageuse devant moi. Je savais que je devais faire attention, au moindre faux mouvement, je risquais de tomber, or, j’étais au bout du monde … ou plutôt au bout de l’île, à la mer des nuages. Je ne savais pas vraiment si l’on flottait dans le ciel ou dans l’eau, je pencherais plus pour le ciel mais bon, le fait que mon père était le maitre de ce dernier devait y faire beaucoup. Enfin, tout cela pour dire que si je tombais, je risquais de me faire très mal, ce que je préférais éviter dans la mesure du possible.
Bien qu’il n’y avait pas de vent, je pouvais sentir mes cheveux voler pour me caresser la joue, le mouvement étant animé par ma maitrise capillaire, pouvoir obtenue grâce à mes nanomachines. Cela pouvait semblait étrange et stupide de faire bouger ses cheveux soi-même alors qu’il n’y avait pas de vent, mais j’aimais beaucoup cette sensation, pour une raison que j’ignorais, cette dernière me consoler et me rassurer en même temps.
Je poussai un petit soupire en fermant les yeux. Cela faisait maintenant déjà un mois que j’étais ici, cela pouvait sembler peu, mais pour moi c’était beaucoup. J’avais dû faire des missions pour me payer à manger et un toit au début, rien de bien dangereux, plus du genre gardé des enfants ou autres. Maintenant je n’avais plus besoin de m’occuper de cela, ma mère m’ayant rejoint ici. Cela avait été une surprise que de la voir débarquer ainsi, mais je devais bien avouer que sa présence était rassurante et qu’elle me manquait. J’avais déjà passé bien trop de temps loin d’elle dans mon enfance, je pouvais bien en profiter encore un peu.
En venant ici, j’avais dans l’idée de rencontrer mon père, Zeus, le dieu des dieux. J’avais pensé que cela allait être facile, que j’avais juste a venir et à taper à la porte de son palais et demander à le voir, le problème ? Il n’avait pas de palais, et j’avais cherché pendant un loin moment, donc j’en étais sûr, ou du moins, ce dernier n’étais pas là. Résultat, je faisais chou blanc, peu importe ce que j’avais fait pour le contacter, comme essayer de lui envoyer du courrier ou autre, je ne l’avais toujours pas vu, et c’était pour cela que je n’avais pas trop le moral aujourd’hui, ce qui pourtant était quelque chose de rare. Je voulais tant le voir, tant le rencontrer que cela me faisait mal.
Poussant un nouveau soupir je me levai et enfouis de nouveau cette tristesse et solitude au fond de mon cœur, là où se trouvait Eve, et, les yeux fixer les le soleil couchant, je fis de nouveau apparaitre un sourire, bien que ce dernier était un peu forcé. Dans peu de temps je pourrais de nouveau sourire normalement et rentrer chez moi.
Zeus parcourait l’Olympe en jetant un regard autour de lui. Il cherchait à échapper à quelqu’un en toute vérité, des membres de sa famille. Ses derniers jours, il avait eu la malchance de tomber sur Arès en Grèce et Aphrodite en pleine réunion pour lui réclamer un changement dans son mariage. La suite allait être quoi? Poséidon va montrer le bout de son nez et l’attaquer à coup provocations?! Ou encore Artémis qui après avoir découvert la vérité du passé, viendra lui tirer les verres du nez! La poisse le suivait à la trousse au point de l’épuiser. Il n’avait pas un seul jour où tout pouvait bien se dérouler?! Ne serait-ce qu’une fois? C’était plus que pathétique d’avoir peur qu’un de ses enfants lui tombe sur le dos. C’est joli d’avoir une famille, mais quand la moitié des membres ont de la rancune sur votre dos, vous cherchez à l’éviter. L’humeur à deux balles, Zeus franchissait le seuil de sa chambre, se jeta dans son lit, dos contre le matelas confortable. Pris d’une subite fatigue mentale, il ferma les yeux quelques instants. La paisible pièce repoussait le flux mauvais lui collant à la peau. Il écarta les bras de chaque côté du matelas, pour ainsi prendre plus d’ampleur dans son lit. Son regard perdu s’évaporait dans la blancheur du plafond qui lui faisait face. Il devait bien l’avouer, on est toujours bien dans son lit, lorsque tout va mal, quoi de mieux que se coucher dans son lit? Cependant, le défaut du lit, le lieu parfait pour ronger du noir. Effet néfaste sur Zeus dans les yeux plissaient à mesure que les souvenirs s’entremêlaient. Certes, le souverain avait pour souhait de rétablir sa relation avec sa petite Aphrodite, mais il se refusait de revenir sur sa décision. Héphaïstos est le meilleur mari qu’elle ne pouvait avoir, tandis qu’Arès… était un désastre. Son seul fils, le fruit de son amour pour Héra, une vraie calamité.
Il chercha à fuir le plafond en dirigeant ses yeux vers la gigantesque fenêtre de sa chambre. Le ciel si bleu interpellait Zeus comme le font les sirènes pour charmer les hommes. Ce grand bleu lui tendait la main vers un lieu où il fuirait la famille ne serait-ce quelques heures. Persuadez que le ciel était une bonne échappatoire, disons plutôt la fuite, quoi! Il se levait du lit possédé d’une soudaine énergie nouvelle et se jette, oui, se jeta littéralement par la fenêtre. Cependant, au lieu de tomber comme une pierre par la gravité, son pouvoir de télékinésie le permit de flotter. Il surveilla les environs et les oiseaux volant en groupe. C’était bien le seul spectacle que lui permettait d’assister à cette hauteur dont il se trouvait. Cependant, bien que le ciel fût signe de liberté, la terre ferme l’attrayait plus. Donc, dans un claquement de doigts, le voilà téléporté dans un lieu où la terre et le ciel ne faisaient qu’un. Les nuages donnaient cette impression de nager dans les cieux. Seul ce chef-d’œuvre d’architecture naturel ne bernait en rien le roi des dieux.
Une surprise l’entendit à sa téléportation, il apparut directement devant une femme au sourire forcé. Zeus ouvra grand les yeux, son visage était à quelque centimètre du sien, encore plus et leurs lèvres s’effleuraient. Instinctivement, il recula d’un pas ni trop près ni trop loin de la jeune femme. Ses prunelles se fondirent dans ceux de la jeune femme profondément triste pour une raison lui étant complètement inconnue, mais incapable de résister devant une superbe femme, il caressa du bout des doigts la joue chaude de la belle inconnue. Un sourire chaleureux fendit ses lèvres.
-Une aussi belle femme ne devrait pas sourire de la sorte, ça ne fait qu’abimer ce portrait d’une telle beauté.
Sa teinte de voix était douce, malgré ses aventures extravagantes de famille, rien ne pouvait plus lui remonter le moral qu’une belle demoiselle en détresse.
Je commençais enfin à me sentir mieux, ma faiblesse passagère commençant a partir avec la tristesse que je ressentais. J’étais un peu inquiète du silence d’Eva, en général, elle essayait de prendre avantage de la situation pour contrôler mon corps, et ce malgré le fait qu’elle n’avait pour le moment jamais réussis à le faire. Parfois je me demandais si je n’étais pas folle, après tout une deuxieme personnalité démoniaque vivait en moi, personnalité que j’avais plus ou moins moi-même créée afin de soulager mon existence première. Bien qu’a la base, Eva était mon ancienne moi, dénudé de sentiments et d’émotion, la moi que j’avais enterré afin de ne plus jamais l’être, elle était devenue autonome et maléfique.
Alors que je commençai a faire chemin en sens inverse, je me retrouva nez à nez avec un jeune homme. Je me bloquai net, et heureusement sinon il y avait de grande chance que je lui serai rentré dedans, voir même peut-être l’aurais-je embrassé, après tout, mes lèvres et les siennes étaient vraiment proche. Ce dernier avait l’air aussi surpris que moi, car il fit un petit pas rapide en arrière, comme s’il ne s’attendait pas à me trouver là. Alors que c’était plus a moi d’être surprise. Je ne l’avais absolument pas senti arriver, or, je suis sûr d’avoir des sens excellant, même si je n’en suis pas fière, j’ai quand même été entrainé pour devenir un assassin, et j’ai officié dans ce métier un moment. En plus de ça, j’étais presque sûr qu’il n’était pas là quelques secondes avant, après tout je regardais devant moi en marchant. Il était possible qu’il ait pu surgir du côté, mais j’avais plutôt l’impression qu’il était apparu comme par magie … Mais oui, la magie, c’était sans doute ça ! Il posa un doigt sur la joue, prononçant quelque chose, mais je n’y fis pas attention, j’avais une multitude de question à lui poser.
- Dit dit monsieur, tu es un magicien ? Demandais-je la voix pleine de malice.
La perspective de rencontrer un magicien m’enchanter au plus haut point. J’en avais certes déjà vu un ou deux, mais aucun qui pouvait apparaitre comme ça alors qu’il n’était pas la quelque secondes auparavant. J’avais hâte de savoir quels autres pouvoirs ce dernier pouvait avoir s’il en avait déjà un si cool. Peut-être pouvait-il voler dans le ciel aussi. Le ciel était le domaine de mon père, je rêvais de pouvoir de déplacer librement dedans.
- Tu es apparu par magie non ? Tu as d’autre pouvoir comme ça ? Moi je sais faire bouger mes cheveux.
Je lui fit une petite démonstration, oubliant que mes propres pouvoir pouvait eux aussi passer pour de la magie. J’utilisai deux grosse mèche de cheveux, les allongea, et leur fit prendre la forme de mains où ils firent une partie de pierre papier ciseaux avant de retomber inanimé. J’avais une drôle de sensation en restant après de lui, comme si mon sang était en ébullition. Comme si mon corps essayer de me faire comprendre quelque chose … sauf que je n’y comprenais rien. Si mon corps voulait me faire part d’une remarque, il avait qu’à parler … quoi qu’il ne puisse sans doute pas. Sans que je le remarque, je m’étais accroché a son haut, sautillant presque sur place comme une enfant. J’avais beau avoir seize ans, ma mère me répéter sans arrêt que j’étais une vrai gamine, mais je n’y pouvais rien, je rattrapais seulement l’enfance que je n’avais pas eu. Mon sourire forcé avais disparu, remplacer par un sourire admiratif envers ce jeune homme apparu de nulle part et dont je ne connaissais même pas le nom.