(n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H
Invité Invité
(n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H | Dim 25 Mai 2014, 14:22
24 mai
Dionysos & Ruth
...c'est l'effervescence
Il y a la lumière, tout autour la lumière, la lumière du soir. Le soleil te prend de côté, quand c’est comme ça, c’est une manière plus douce, les ombres se couchent démesurément, c’est une manière qui a en elle quelque chose d’affectueux – ce qui explique peut-être comment il se fait qu’en général il est plus facile de se croire bon, le soir. Et pourtant, bien qu’indéniablement elle soit merveilleuse, la lumière du soir, il y a quelque chose qui réussit à être encore plus beau que la lumière du soir, et c’est précisément quand, par d’incompréhensible jeux de courants, caprices des vents, bizarreries du ciel, impertinences réciproques de nuées non conformes et circonstances fortuites par dizaines, une vraie collection de hasards et d’absurdités – quand, dans cette lumière unique qu’est la lumière du soir, inopinément, il pleut. Il y a le soleil, le soleil du soir, et il pleut. Ça, c’est le summum. Et il n’existe aucun homme, fût-il rongé par la douleur ou à bout d’angoisse, qui, devant une absurdité de ce genre, ne sente pas se retourner quelque part en lui une irrépressible envie de rire. Il ne rira peut-être pas, ou pas vraiment, mais si le monde était un zeste plus clément, il pourrait rire. Parce que c’est comme un gag colossal et universel, parfait et irrésistible. A ne pas y croire. Même l’eau, celle qui te tombe sur la tête, en minuscules gouttes prises de biais par le soleil bas sur l’horizon, ne ressemble pas à de la vraie eau. Ca ne serait pas étonnant si en la goûtant on s’apercevait qu’elle est sucrée. C’est dire. En tout cas, de l’eau pas réglementaire. Une générale et en même temps spectaculaire exception à la règle, un pied de nez magistral à toute logique. Une émotion. Au point que parmi toutes les choses qui finissent par donner une justification à l’habitude, sans cela ridicule, de vivre, figure certainement celle-ci, au-dessus même des plus limpides, des plus propres : être là, quand, dans cette lumière unique qu’est la lumière du soir, inopinément, il pleut. Au moins une fois, être là.
Dionysos sur la place, faisait jouer de ses mains le piano en bois, mal dégrossi et en ruine. Tout autour on dansait sous la pluie, on chantait, et riait, et buvait, dans une joie exacerbée et inspirante. Dionysos ressemblait à un homme, qu'à un homme : dans une chemise blanche, sur un jean bleu sombre et des sortes de mocassins, il n'avait rien du dieu sublime que le peuple de Chloris louait ce soir. Il ne portait pas son long manteau, comme une cape, de fourrure et de soie. Il n'avait rien d'élégant, il ressemblait juste à un pianiste qui avait un peu trop bu... il paraissait presque insignifiant, dans ce coin de la place, où personne ne faisait attention à lui. Qui aurait pu se douter ? Toi, peut-être... comment un homme peut-il jouer si vite, et clairement, magnifiquement, avec tant de verres dans le nez ? Ca jase. On aurait pu le comprendre que cet homme n'avait en fait rien d'humain. On aurait pu s'en douter si diable il prenait le temps de lever les yeux, et nous laisser découvrir dans son regard à la couleur indéfinissable, entre le bleu et le gris, et le vert tacheté de jaune ; la clairvoyance lucide que seul un dieu omniscient comme lui pouvait avoir. Mais il n'en faisait rien. Il jouait simplement, sans pédale, l'échine courbée sur son piano, sans sourire, concentré. Les commissures de ses lèvres rehaussées d'une moustache, tombaient.
C'était l'effervescence. Les cœurs battaient la mesure, les poils s'hérissaient, dressaient sur les bras d'excitation, le sang montent aux joues, on perd haleine, on suffoque, mais on continue. Et la vie commence maintenant. Et maintenant. Et maintenant. Sur ce va et vient, on en profite, après tout y'a pas de raisons, ça ira, ça ira, y'en aura pour tout le monde, ici le soleil brille pour tous et on y croit. Chloris est prise de folie décadente, c'est la débandade complète et totale, et parmi eux, parmi eux, il y a elle.
Dionysos traînait de temps en temps son regard las sur le monde alentour. Il regardait ces corps serrés, se jeter les uns contre les autres dans une forme de bestialité qu'il, il le sait, a lui-même provoquée. Il n'y a pas de fête plus belle sans lui, ce n'était pas possible. Pour atteindre un tel degré d'allégresse, la fête ne pouvait être que de nature divine. Et alors qu'il les regardait tous, l'air affable – qu'il est surprenant de voir un homme s'ennuyer, même avec cette énergie autour – à un moment, ces yeux, dans un hasard merveilleux, se posent sur elle, elle dansant. Et son corps élancée, sans imperfections, se mouvait avec tant de légèreté et d'aisance qu'il aurait été impossible d'appeler autrement cette jeune fille qu'Harmonie. Ses boucles lourdes et blondes, emmêlées dans un ruban étaient rejetées dans tous les sens, sa peau clair était comme une porcelaine mise en lumière, ou comme du pain endoré par un four. Alors Dionysos se mit à se jouer avec plus d'entrain, sans la quitter des yeux, alors qu'elle, ne l'avait pas remarqué. Les notes se mêlèrent au corps de cette femme et c'était comme s'il dansait avec elle, et à mesure qu'il la regardait, ses yeux se firent plus profonds, et carnassier : à mesure qu'il la regardait danser, il reprenait vie. La musique bientôt, ne se fit que pour elle, et il se mit à rire, heureux, d'un bonheur inconnu. Ce rire se perdait dans le tintamarre des conversations, des danses, de la musique et des autres rires ; mais ça n'avait pas d'importance, car ce soir Dionysos la regardait danser, et il riait, et il jouait, et il était bien et heureux. Ca n'avait pas d'importance car ce soir, tout va bien pour moi, pour cet homme qu'on ne remarque pas, et pourtant s'ils savaient...
Code by AMIANTE
J'espère que ça te plaira <3 S'il y a quelque chose qui te dérange, que tu n'aimes pas, que tu ne comprends... n'hésite pas et je change !
Ce qui suit, c'est le codage, c'est plus simple pour moi par la suite. Si tu veux l'emprunter, je t'en prie =) :
Version claire:
Code:
<link href='http://fonts.googleapis.com/css?family=Love+Ya+Like+A+Sister|Cedarville+Cursive' rel='stylesheet' type='text/css'><center><div style="width:500px; min-height:300px; background-image:url(http://farm4.static.flickr.com/3634/3346431062_0f7db7be6b_o.jpg); border-left: 10px solid #000;border-radius:20px; -moz-border-radius:20px; border-right: 10px solid #000; -moz-border-radius:25px;-moz-border-radius:10px"><div style="font-family: 'Love Ya Like A Sister'; font-size:45px; color:#000000;padding-top:15px;text-transform:uppercase">24 mai</div><div style="font-family: 'Cedarville Cursive'; font-size:40px; color:#000; opacity:0.5; text-align:center; padding-top:-5px; text-transform:lowercase;">Dionysos & Ruth</div> <div style="width:470px;height:267px; border-radius:20px; -moz-border-radius:20px; border-top: 8px solid #000; border-bottom: 8px solid #000; background-image:url(http://img4.hostingpics.net/pics/767151Sanstitre2.png)"></div><div style="font-family:'MS Mincho'; font-size:20px; line-height:26px; color:grey; text-transform:uppercase; border-bottom: 1px dashed;">C'est l'effervescence</div> <param name="allowscriptaccess" value="always"></param></object> <div style="width:470px;font-family:georgia;text-align:justify;color:black;font-size:12px; line-height:13px;">Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d'été si doux : Au détour d'un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, Les jambes en l'air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d'exhalaisons. Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu'ensemble elle avait joint ; Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s'épanouir. La puanteur était si forte, que sur l'herbe Vous crûtes vous évanouir. Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D'où sortaient de noirs bataillons De larves, qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons. Tout cela descendait, montait comme une vague Ou s'élançait en pétillant On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague, Vivait en se multipliant. Et ce monde rendait une étrange musique, Comme l'eau courante et le vent, Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique Agite et tourne dans son van. Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve, Une ébauche lente à venir Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève Seulement par le souvenir. Derrière les rochers une chienne inquiète Nous regardait d'un oeil fâché, Epiant le moment de reprendre au squelette Le morceau qu'elle avait lâché. Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, À cette horrible infection, Étoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion ! Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces, Après les derniers sacrements, Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses, Moisir parmi les ossements. Alors, ô ma beauté! dites à la vermine Qui vous mangera de baisers, Que j'ai gardé la forme et l'essence divine De mes amours décomposés ! [b]► BAUDELAIRE[/b] </div><div style="font-family: georgia; font-size:7px; text-transform:uppercase; text-align:right; color:#000000;padding:10px;">Code by [b]AMIANTE[/b]</div></div></div></div></center>
Version sombre:
Code:
<link href='http://fonts.googleapis.com/css?family=Love+Ya+Like+A+Sister|Cedarville+Cursive' rel='stylesheet' type='text/css'><center><div style="width:500px; min-height:300px; background-image:url(http://img11.hostingpics.net/pics/925881BlackWood.png); border-left: 10px solid #400000;border-radius:20px; -moz-border-radius:20px; border-right: 10px solid #400000; -moz-border-radius:25px;-moz-border-radius:10px"><div style="font-family: 'Love Ya Like A Sister'; font-size:45px; color:#400000;padding-top:15px;text-transform:uppercase">24 mai</div><div style="font-family: 'Cedarville Cursive'; font-size:40px; color:#ddd; opacity:0.5; text-align:center; padding-top:-5px; text-transform:lowercase;">Dionysos & Ruth</div> <div style="width:470px;height:267px; border-radius:20px; -moz-border-radius:20px; border-top: 8px solid #400000; border-bottom: 8px solid #400000; background-image:url(http://img4.hostingpics.net/pics/767151Sanstitre2.png)"></div><div style="font-family:'MS Mincho'; font-size:20px; line-height:26px; color:grey; text-transform:uppercase; border-bottom: 1px dashed;">C'est l'effervescence</div> <param name="allowscriptaccess" value="always"></param></object> <div style="width:470px;font-family:georgia;text-align:justify;color:#bbb;font-size:12px; line-height:13px;">Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d'été si doux : Au détour d'un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, Les jambes en l'air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d'exhalaisons. Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu'ensemble elle avait joint ; Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s'épanouir. La puanteur était si forte, que sur l'herbe Vous crûtes vous évanouir. Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D'où sortaient de noirs bataillons De larves, qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons. Tout cela descendait, montait comme une vague Ou s'élançait en pétillant On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague, Vivait en se multipliant. Et ce monde rendait une étrange musique, Comme l'eau courante et le vent, Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique Agite et tourne dans son van. Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve, Une ébauche lente à venir Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève Seulement par le souvenir. Derrière les rochers une chienne inquiète Nous regardait d'un oeil fâché, Epiant le moment de reprendre au squelette Le morceau qu'elle avait lâché. Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, À cette horrible infection, Étoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion ! Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces, Après les derniers sacrements, Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses, Moisir parmi les ossements. Alors, ô ma beauté! dites à la vermine Qui vous mangera de baisers, Que j'ai gardé la forme et l'essence divine De mes amours décomposés ! [b]► BAUDELAIRE[/b] </div><div style="font-family: georgia; font-size:7px; text-transform:uppercase; text-align:right; color:#ffffff;padding:10px;">Code by [b]AMIANTE[/b]</div></div></div></div></center>
Invité Invité
Re: (n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H | Dim 25 Mai 2014, 21:51
24 mai
Dionysos & Ruth
C'est l'effervescence
Ruth entendit les rumeurs de la fête au loin, elle sourit bêtement à l'idée que cette fois, elle s'amuserait bien plus que le restant de sa vie. Elle sentait au loin cette aura de pure gaîté et un peu libertine. Elle frissonna de tout son long, depuis le temps qu'elle n'avait plus goûte à la fièvre de la fête pleinement jusqu'à en finir à terre, heureuse et comblée. Elle s'avançait vers ce lieu et prit sa place parmi les danseurs. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour être comme invitée à cette petite fête. Elle dansait de façon gracieuse, buvant par moment un vin des plus excellent comme s'il tombait du ciel. La musique se faisait plus rythmée, comme si le musicien avait repris un second souffle. Elle se mit à suivre en bougeant sensuellement, l'ambiance s'y prêtait, puis la danse avait toujours ce côté un peu provoquant quand elle s'y mettait. Elle dansait un peu et posa un bref regard vers le type responsable de cela. Elle sourit en voyant un homme tout à fait ordinaire, mais de lui émanait une joie immense, elle continua sa danse et s'approcha du musicien, curieuse de cet homme qui jouait si bien. Elle s'amusait à se faufiler entre les danseurs un peu maladroits accordant par moments quelques pas à des gens qu'elle connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Elle s'était tapé l'incruste dans cet endroit, elle ne regrettait pas. La fête était la plus géniale qu'elle avait insisté et elle vécu plus d'un siècle, donc elle savait de quoi elle parlait. Elle posa une main sur l'instrument en souriant un peu. Sa danse diminuant un peu par ce contact. Elle sourit, elle voulait voir comme réagirai cet homme. Elle se mit à chanter de sa voix de crécelle, se laissant emportée par les notes, elle monta doucement dans les graves. Sa voix n'étant pas trop faite pour ça, elle rata un peu son coup. Gênée, elle rougit.
-Excusez-moi, monsieur le musicien, je ne voulait pas gâcher votre morceau. En tout cas quand on voit la bête et son état, je suis impressionnée que vous sortez un tel son.
Elle passa à nouveau une main sur l'instrument avant de reprendre sa danse là où elle l'avait stoppé, restant proche de cet étrange personnage. Elle se dit qu'avec lui dans la pareil, elle ne pouvait que s'amuser comme une gosse qu'elle n'était plus. Cette folie, cette liesse, elle boirait de tout saoul, ou du moins jusqu'à ses limites soit atteintes. Elle prit un peu de cette boisson si bonne. La robe si rouge lui rappelant vaguement le sang dont elle devait en prélever à ses victimes pour vivre. Sa condition de jeune vampire ne lui permettait pas de tenir des années comme son père. Elle sourit un peu en roulant des haches ses cheveux blonds ondulant doucement à cause de cette pluie,elle n'expliquait pas cette pluie à cet endroit seulement, à l'extérieur seul le soleil régnait en maître absolu et implacable. Elle rit un peu en voyant que certaines esprit déjà échauffé par l'alcool se liait sans aucune gêne découvrant par moment un peu de peu. Elle fête digne de ce nom. Comme une si elle vivait une de ses légendes d'autrefois. Une bouffée de fierté monta en elle comme si ses pas l'avait conduit exprès dans cet endroit. D'habitude bavarde, elle se plaisait à juste danser en même temps que les autres. Elle ne se collait pas aux autres, mais ses mouvement suggestifs avait fait des envieux, elle le sentait. Elle n'était pas née de la dernière pluie. Elle avait un peu chercher ces gens éméchés, elle qui tenait la boisson assez bien, plus qu'une personne ordinaire ou ceux qu'elle avait croisé pour le moment. Elle pouvait s'enorgueillir. Elle affichait son bien-être en dansant avec grâce, mais toujours aussi provocante, elle jouait avec le feu, mais le danger de la situation rendait sa position vraiment comique. Qu'est qui l'attendait après ça, mais elle sentait à travers les pores de sa peau que ça allait être vraiment exceptionnel. Elle vivait un rêve, elle ne voulait pas qu'il s'arrête, qu'il dure un moment, elle finirait sûrement la dernière debout avec ce type qui jouait, un gars assez bien fichu dans l'ensemble, bien qu'une impression d’inaccessibilité émanait de lui, mais aussi l'esprit de la fête, comme si il incarnait de son être entier.
-Sacré fiesta, je me sens légère à nouveau...
Elle se tourna doucement en souriant, c'est fou que tout lui semblait morne à côté de ce moment.
Code by AMIANTE
Invité Invité
Re: (n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H | Dim 22 Juin 2014, 12:38
24 mai
Dionysos & Ruth
Ode à la vie
Dionysos a un sourire dangereux quand il la voit s'approcher. Son regard s'illumine et reprend vie en se posant sur ses hanches dansantes tout à fait ravissantes. Bien sûr, il les aurait préféré plus développées, plus charnues, alors que là elles n'étaient que parfaites en finesse et en absence de superflu. Dionysos se méfiait des femmes trop belles, et celle-ci, en plus d'être sublime, dégageait quelque chose de tout à fait particulier, et il ne mit pas longtemps à mettre le doigt dessus. C'était la première fois qu'il rencontrait une vampire. Malgré toutes ses années passées à vivre, à boire et à chanter, et bien qu'il ait dû vivre bien plus longtemps qu'elle – c'était la première fois qu'il en rencontrait. Il est curieux. Son audace l'amuse, et son intérêt pour lui le flatte. Il s'applique sur son piano, malgré le bout de son petit nez tout rouge. Il en avait entendu de belles sur les vampires, est-ce vrai tout ce qu'on raconte ? Alors qu'elle arrive à sa hauteur, il rebaisse les yeux sur son piano, feignant de se concentrer sur ce qu'il jouait. En réalité, il n'en avait pas besoin. Ses mains sont comme une entité à part entière détachée de lui-même. Elles jouent très bien toutes seules, et il n'avait pas besoin de se soucier d'elles. Ce ne serait qu'un profond ennui. Elle est à côté d'elle. Il arrivait à percevoir son parfum, malgré toutes ses effluves de sueur, de vin, de fruits, de chocolat, de nougat et de caramel, de noisette et de centaines d'autres parfums de femmes. Mais il ne relève pas les yeux, il occulte sa vue, devient aveugle, pour ne prendre garde désormais qu'à ses quatre autres sens. Respirer cette femme, apprendre à la connaître par la voix, la musique et les bruits, plutôt que de simplement la voir. Un chant indéfinissable entre le crécelle (l'aigu) qui descend vers les graves et un tintamarre cristallin monte alors. Dionysos serre les dents mais garde son sourire. Il tente de ne rien montrer et de ne pas rire : en tout cas, les vampires ne savent pas chanter – ou pas celle-là en tout cas.
LA VAMPIRE – « Excusez-moi, monsieur le musicien, je ne voulais pas gâcher votre morceau. En tout cas quand on voit la bête et son état, je suis impressionnée que vous sortiez un tel son. »
Il fait une petite moue en pinçant les lèvres et secouant brièvement la tête : ce n'était rien, ça n'avait pas d'importance. C'est vrai que le piano en lui-même n'était pas non plus une bête de luxe. Mais les cordes semblent intactes, seul le bois vieillit. C'est un piano parfaite pour lui : il était vieux et moches à l'extérieur, mais respirait la vie en-dedans. Monsieur le musicien. Ça l'amuse plus encore. Elle ne sait pas chanter mais elle a du répondant, et un temps soit peu de modestie – c'était appréciable. C'est ce qui vous rendait charmant, et ce qui vous donnait envie de vous aimer, de vous adorer. C'est une chose que Dionysos, toute sa vie, a voulu faire naître : l'amour, l'adoration. Il n'est bien sûr, pas aussi doué que sa tante Aphrodite, qui était la véritable incarnation de l'amour, qui était l'amour même ; et il a dû user d'autres charmes. Le vin a été sa plus belle arme et sa plus grande invention. Il n'a trouvé que ça pour faire s'aimer les hommes, et ce soir, il n'y avait pas plus belle ode à la joie, à la fête, et à la tendresse. Et comme en parfaite harmonie avec les pensées du dieu, elle ajoute :
LA VAMPIRE – « Sacré fiesta, je me sens légère à nouveau... »
Le sourire de Dionysos – qui jamais ne le quitte – se fait plus doux, plus sensible, et moins carnassier : oui, les tracas s'effacent. On oublie tout. Les malheurs du monde, et les nôtres cessent de peser sur nos épaules, nous ne sommes plus que des êtres de gaieté et de chair.
DIONYSOS – « C'est venu tout seul. Ce piano est là depuis toujours, et son aspect mal fichu rebute les gens. Mais comme tu l'as constaté toi-même, on peut en faire ressortir un très bon son, si on ne s'arrête pas juste à ce qu'il paraît. » (il se jette des fleurs, mais seulement pour plaisanter :) « Ou alors j'ai un talent tout à moi pour le piano, même déglingué, je ne sais pas... » (rires, mais il redevient vite sérieux) « En tout cas j'ai simplement commencé à jouer, et puis peu à peu, les gens se sont regroupés, les commerçants s'y sont prêtés, et nous y voilà. Une fête improvisée. »
Sa façon de parler est étrange : il semble murmurer tout bas, comme pour nous prêter une confidence, et en même temps sa voix est distinctement audible et claire. Grave et profonde. Dionysos est beaucoup de choses, mais Dionysos aussi est un conteur, et il arrivait à vous obliger à l'écouter, sans même chercher à le faire. On ne sait pas si c'est de par sa nature divine ou juste parce qu'il a « compris le truc. » On sait juste que ça marche, et on l'écoute.
DIONYSOS –(avant de rire à nouveau :) « Mais je t'avoue que je ne sais pas trop ce qu'on célèbre. »
Code by AMIANTE
Invité Invité
Re: (n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H | Dim 22 Juin 2014, 15:50
24 mai
Dionysos & Ruth
Un petit verre
Ruth ne pouvait que sourire à cet homme si mystérieux, une drôle d'aura l'entourait comme si il était puissant sans pour autant être écrasant. La vampire avait une envie furieuse de passer ses doigts dans sa tignasse brune, elle ne se tenterait de le faire. Comme si elle respectait profondément ce musicien étrange.
« C'est venu tout seul. Ce piano est là depuis toujours, et son aspect mal fichu rebute les gens. Mais comme tu l'as constaté toi-même, on peut en faire ressortir un très bon son, si on ne s'arrête pas juste à ce qu'il paraît. »
Elle eut un petit rire à ses paroles, comme elle s'y était attendu, la voix de cet homme était douce comme le meilleur des vins français. Elle posa une main sur le piano un peu songeuse de ce que la suite pouvait lui réserver. Malgré le fait qu'il se complimentait, elle le trouvait assez modeste.
« Ou alors j'ai un talent tout à moi pour le piano, même déglingué, je ne sais pas... »
Elle lui sourit doucement, la compagnie de cet homme lui était agréable, elle ne savait qui il était, mais une chose était sûre, c'est que chaque mot sortant de sa bouche était un régal pour ses oreilles. Elle se plaisait à entendre son timbre grave, bien masculin. Son rire était frais comme le champagne conservé dans un seau rempli de glace.
« En tout cas j'ai simplement commencé à jouer, et puis peu à peu, les gens se sont regroupés, les commerçants s'y sont prêtés, et nous y voilà. Une fête improvisée. »
Donc il n'avait pas prévu que ça tourne comme ça, il était juste un voyageur qui était tombé sur un piano dépareillé et avait commencer à jouer sans s’occuper du monde qui commençait à s'amasser autour de sa personne, sûrement eux aussi attiré par l'aura qu'il dégageait, une attraction que nul ne pouvait éviter. Elle ne pouvait que l'écouter.
« Mais je t'avoue que je ne sais pas trop ce qu'on célèbre. »
Elle rit franchement, elle n'en savait rien non plus, c'était un mystère qui restait entier pour elle. Elle haussa les épaules avec un sourire. Impossible e le retirer de son visage comme si elle avait toujours attendu ce moment, cette rencontre.
« Moi non plus, mais ce n'est pas grave, j'avais besoin de me détendre un peu, puis les boissons sont excellentes, pourquoi se priverait-on ? »
Elle caressa à nouveau l'instrument qui ne payait pas de mine comme cela. Ce qu'elle savait c'est qu'elle passait un moment agréable, dans la liesse et la folie que cette festivité apportait à ses participants. Elle se laissait emporter par la musique qu'il jouait toujours, apparemment pas déconcentré de lui parler. Un drôle de personnage, elle se demandait bien qui se cachait sous ses traits à la fois mûrs et joyeux. Impossible de définir ce qu'il était. Ruth remit une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille avant d'aller se chercher un autre verre. La vampire toujours aussi résistante à l'alcool offrit un sourire au jeune homme qui la servait. Un type tout à fait banal à côté du pianiste qui trônait au centre de cette festivité improvisée. Que fêtons-nous ? Ah c'était la question du jour. Elle revint près de lui, elle dansait un peu sur le chemin, comme si elle pouvait se lasser de le faire. Elle déposait un verre à cet homme en le regardant tout sourire découvrant un peu ses canines aiguisées.
« Tenez, vous devez avoir soif depuis tout ce temps. Je vous apporte un petit remontant, désolé, il s'agit d'un peu d'alcool, j'espère qu'il conviendra. »
Elle sourit encore, incapable d'en faire plus pour ce personnage des plus étrange et énigmatique. Elle restait tout près de l'instrument, elle savait qu'elle ne pourrait s'empêcher de parler à cet homme, qu'importe ce qu'il était dans le fond. Elle était et resterait une femme assez bavarde, créant malgré elle des moments de vide ou l'autre l'écoutait tout simplement. Elle ne s'arrêtait pas facilement. Comme une machine, une fois lancée, impossible de l'arrêter, à moins d'en connaître la méthode adéquate comme lui parler ou lui donne une bonne gaufre. Malgré ses aventures, elle aimait toujours cet aliment. Une véritable drogue dont elle avait du mal à se passer comme l'est l'alcool dans une moindre mesure. Elle buvait son verre lentement pour sentir toutes les teintes de la boisson qu'elle buvait. Un bon vin comme on n'en fait plus. J'adorais cela.
« Mon nom est Ruth, heureuse de faire votre rencontre monsieur, je suis ravie de ce moment. »
Code by AMIANTE
Invité Invité
Re: (n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H | Lun 23 Juin 2014, 03:20
24 mai
Dionysos & Ruth
Acouphène
Quand elle lui sourit, l'éclat de ses canines accrocha le regard de Dionysos. Il ne s'était donc pas trompé. Il avait cette sensation – alors qu'elle lui souriait – de temps qui s'arrêtait, de sang qui se figeait dans les veines. C'était donc ça que de se retrouver avec un vampire : tout cesse de vivre. C'était une impression très étrange d'autant plus que la vie, elle explosait derrière lui. Ca chantait et ça dansait, et ça riait dans son dos, mais tout ça lui venait d'un monde éloigné, et pourtant si près. Comme une gravure qu'on aurait collée sur une autre. Rencontrer un vampire, c'est accepter de danser sur une autre cadence. C'était étrange, parce que rien chez cette femme ne pouvait clairement l'affirmer, ça se ressentait – encore et toujours – au niveau des sens, et Dionysos était un être, au-delà de sa position divine mais simplement de par son caractère, profondément instinctif. Il se fiait à tout ce qui passait dans son corps, c'était un être passionnel qui ne se laissait pas facilement aller à la raison. C'était un être qui mettait son cerveau au cœur de son squelette. Et là dans son corps, il ne se passait plus rien. Il ne sentait plus le gargouillement de son ventre ni le battement de son cœur. C'était comme si ce n'était pas ses poumons qui respiraient. Ca lui en coupait le souffle, alors qu'il fixait toujours de ses vieux yeux bleus délavés son sourire pendant qu'elle ne le voyait pas. Lui, si vivant de l'intérieur, était mort ce soir. A nouveau. Une profonde mélancolie lui saisit la gorge. C'était ça, que de se retrouver avec un vampire : c'était une créature morte, et la croiser nous faisait entrevoir notre propre mort. C'était comme une guerre, où un obus serait venu s'exploser tout près de nous : le choc de l'explosion nous assourdit et puis plus rien : rendu sourd par la détonation, on n'entend plus le carnage alentour, plus rien ne subsiste d'autre alors qu'un acouphène dans l'oreille. Une ligne dans le crâne et c'était fini. D'humeur morose tout à coup, il ne pouvait rien ressentir d'autre qu'une profonde tristesse pour cette femme et tous ces congénères. Elle riait, plaisantait, dansait et chantait, bavardait, pipotait, et même buvait, mais c'était un être qu'exclusivement pour la mort. Il avait bien sûr entendu parler du charisme fameux de ces individus de la nuit, de cette attirance (principalement sexuelle au départ) qu'on se devait de ressentir pour eux.
C'était une attirance obscène, et morbide, et Dionysos en était sincèrement désolé.
Quand elle reposa les yeux sur lui, il rebaissa une troisième fois les yeux sur son piano. Avait-il toujours eu les mains aussi fragiles et blanches ? Il vieillissait, il le voyait bien. Mais la conception du temps et de son passage se faisait particulière pour un homme qui ne mourrait jamais. Elle était gentille de lui avoir apporté ce verre. Il chercha à ne lui rien montrer de son désarroi, et continua à jouer. Son vin reposait sur le piano.
LA VAMPIRE – « Tenez, vous devez avoir soif depuis tout ce temps. Je vous apporte un petit remontant. Désolée, il s'agit d'un peu d'alcool, j'espère qu'il conviendra. » DIONYSOS (avec un rire) – « Ah désolé ! L'enfant sage que je suis ne boit pas d'alcool ! » (c'était une blague, mais ça elle ne pouvait pas le savoir, tout comme elle ne pouvait pas se douter qu'une telle déclaration de sa part était particulièrement étrange : il tente par l'humour d'étouffer ses idées noires) RUTH - « Mon nom est Ruth, heureuse de faire votre rencontre monsieur, je suis ravie de ce moment. » DIONYSOS (d'une voix précieuse, marquée par le respect et la gratitude) – « Enchanté Ruth »
Il prend au sérieux sa dernière déclaration, et incline légèrement de la tête, touché. Touché de voir que sa présence avait pu rendre un moment ravissant. Il se redressa et se tint plus droit (il avait une tendance générale à mal se tenir quand il était assis), s'ébroua un peu, se « secoua les plumes » et, se concentrant réellement cette fois-ci, il l'invita à relever un défi. Il avait bien vu sa façon de danser (c'était d'ailleurs la toute première chose qu'il avait vue, et la première image est pour toujours impérissable), et il avait été marqué, non pas seulement par sa grâce, mais aussi voire surtout par son aisance. Ses doigts toujours au-dessus des touches, disparaissaient dès qu'ils en touchaient une, la cadence s’accéléra très vite, mais le morceau était toujours aussi dansant. Seulement très vite, on constatait derrière lui que ce n'était plus un rythme soutenable, que celui qui voulait danser sur ça prenait le risque que son cœur éclate.
DIONYSOS (avec un sourire accueillant mais moqueur) – « Mais dites-moi Ruth... je vous ai bien regardée... » (pause) « ...et je me demandais si vous accepteriez de danser cette fois pour moi. »
Car après tout, si elle n'avait pas dansé, il ne l'aurait certainement jamais remarquée. Il serait resté là, à jouer, ennuyé, sans rien dire, sans même penser. Mais il l'avait vue. Le vampire est un être exclusivement pour la mort, figé entre deux espaces-temps propres à lui-même, qui veut qu'il ne soit pas complètement disparu mais pas totalement vivant non plus ; mais de ça Dionysos ne voulait plus en entendre parler. Il voulait qu'elle danse, qu'elle tournoie pour lui qui n'ose pas. Elle peut braver tout cela, il en est sûr. Dépasser sa condition, ressentir la vie comme tout autour d'eux et en lui, et ainsi chasser cette pensée si triste qui veut qu'elle soit un être exclusivement pour la mort.
Danse.
Danse et je te sourirai. Danse et je te ferai boire le plus grand vin de l'Univers. Danse et je te dirai peut-être qui je suis, et tu riras sûrement de l'apprendre. Danse et plus jamais je ne serai triste.
Code by AMIANTE
Invité Invité
Re: (n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H | Lun 23 Juin 2014, 07:59
24 mai
Dionysos & Ruth
DANSE
Ruth ne comprenait décidément pas le musicien, un truc d'artiste sûrement. Elle ne pouvait que constater que l'homme jouait toujours bien qu'une vague de tristesse était présente dans ses yeux. Comme si malgré la fête qui battait son plein, quelque chose l'empêchait d'être heureux lui aussi. Il avait refusé son verre en disant qu'il ne buvait pas d'alcool, elle trouvait cela dommage, il était vraiment excellent ce soir comme venant d'une autre monde.
« Enchanté Ruth »
Elle avait entendu du respect de la part du joueur de piano. Il jouait sa mélodie l'accélérant de plus en plus, le rendant un peu inhumain. Elle le regarda avec un air interrogateur. Que voulait-il prouver en faisant cela. Elle ne savait pas que sa nature avait été devinée par le mélomane. Elle était une participante parmi tant d'autres à cette fête.
« Mais dites-moi Ruth... je vous ai bien regardée... »
Il marquait une pause, Ruth l'observait avec attention, vraiment cet homme était tout sauf un type ordinaire. Son aura puissante, sa mélancolie qui transparaissait par moment dans ses paroles. Elle n'arrivait pas à mettre un nom à cette présence forte et douce à la fois.
« ...et je me demandais si vous accepteriez de danser cette fois pour moi. »
Elle sourit doucement, il est vrai qu'elle était plus doué pour danser que pour chanter. Elle posa son verre naturellement vidé de sa boisson sur l'instrument du pianiste et centre de cette liesse. Donc, il voulait qu'elle se mettent à bouger au rythme de sa musique, elle le ferait, non seulement pour rassurer cet homme, mais aussi parce que sa fierté n'était pas du genre à reculer devant un défi aussi ridicule ou gênant qu'il pouvait être. Elle posa une main sur son épaule un moment, un courant électrique la traversa de part en part avant d'aller sur la piste de danse. Elle regarda un peu le musicien avant de se mettre à bouger suivant son instinct, ses hanches roulant au rythme des notes, ses boucles blondes volant à chaque mouvements. Elle se trémoussait avec grâce, laissant les autres de l'assemblé sans voix, elle n'était que le reflet de la mélodie que jouait cette personne. Elle ignorait qui il était, elle aurait su peut-être aurait-elle rit quand il avait refuser son verre. Elle haussa doucement les épaules dans un pas compliqué. Ce n'était pas dansé qui pouvait l'empêcher de penser. Elle restait au centre laissant ses bras et ses jambes suivre la symphonie qui se jouait, le piano et la nature ensemble faisant la fête. Ruth garda en tête ses mots doux et prit dans une lutte contre lui-même. Elle voulait le voir sourire à nouveau, ne plus observer le malheur dans ses yeux. Un inconnu qu'elle avait envie d'aider comme un vieil homme dont elle se serait pris d'affection, une sorte de grand frère. Elle ne put qu'être un peu heureuse face à cette conclusion l'artiste qui résidait derrière ce clavier fait de touches blanches et noires était comme une entité bienveillante. Elle continua en le regardant de tant à autre, elle voulait le voir heureux, elle dansait en grande partie pour le satisfaire, usant son corps qui malgré ses résistances avaient lui aussi ses limites. Elle devait gérer son temps pour prendre le temps de se reposer un peu, elle remerciait mentalement son boulot qui l'obligeait à rester debout de longues heures. La chorégraphie qu'elle exécutait en ce moment était loin d'être si anodine que surveiller des jeunes gens auxquels elle apprenait l'histoire. Elle se souvenait de cette sensation bizarre lorsqu'elle avait touché, comme si c'était interdit. Elle n'arrivait pas à savoir. La gorge serrée, elle continuait jusqu'à sentir ses jambes trembler, elle se dirigea vers le piano et s’essaya à son pied, elle avait dansé au moins trois heures sans s'épuiser. Elle posa un regard sur l'homme.
« Cela est-il satisfaisant monsieur, j'y ai mis toute mon âme dans ses pas. J'espère que le spectacle vous a plu. »
Elle regarda le public qui l'avait observé. Elle vit de l'étonnement, de l'amour, mais aussi de la peur, une réaction tout à fait naturelle de ce public improvisé et de sa nature de buveur de sang. Elle ne pouvait pas la nier, elle savait que les gens pouvait sentir son aura, voir ses canines ou pire être victime de ses soifs purement sanguines. Elle se massa doucement les mollets, ils avaient bien travailler. Elle eut un rire, l'espace d'une minute, incapable de l'arrêter, elle ne s'arrêta toute seule en sentant à nouveau les yeux se tourner vers sa personne.
Code by AMIANTE
Invité Invité
Re: (n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H | Sam 28 Juin 2014, 23:19
24 mai
Dionysos & Ruth
Bacchanale
Dionysos la regardait danser comme toute l'assemblée, en souriant. Sa torpeur était encore très présente. Le spectacle lui venait de loin, comme d'une autre histoire. C'était comme si Ruth, en s'éloignant de lui, était sortie d'une bulle dans laquelle il se retrouvait tout seul maintenant. La voir danser comme ça, ça ne lui fit d'abord rien. Mais les coups de pied, les envolées de ses mains et le jeté de ses cheveux eurent bien vite raison de sa bulle. Il jouait toujours et la regardait tenir la cadence, maintenir le cap à son piano. Elle était belle, c'était indéniable ; mais pour Dionysos ce n'était qu'une beauté somme toute intellectuelle. Il comprenait qu'elle soit belle, mais ne ressentait pas ce charme. Du moins le croyait-il. Autour on bave de la voir, on devine ses hanches et sa chute de reins, on imagine ses jumelles, les yeux de tous les autres leur sortaient de la tête. On devient fou. Elle faisait tourner un bras, et on reculait, pour lui laisser plus de place encore ou comme si elle nous avait jeté un sort. L'assemblée applaudissait en rythme, la soutenant dans son effort. Elle frappait du pied au sol, et on sentait... on sentait comme la terre trembler. Elle balançait tout son poids à droite, à gauche, toute ballottée qu'elle était par les croches, demi-croches, blanches et noires. Accaparé par la scène, n'ayant d'yeux que pour cette femme qu'il ne connaît pas, et qui envoûtait Chloris, telle Salambô, Dionysos ne vit pas arriver les autres musiciens qui avait décidé de se joindre à la mélodie, et la transformer en symphonie ; la danse de Ruth en devint sublimée, enchantée, miraculeuse. Des cuivres résonnèrent, des trompettes et des saxophones filèrent, des cordes arrondirent les angles ; et plusieurs tambours et autres percussions rythmèrent la danse et donnèrent au tout, un aspect plus bestial, plus bacchanale. Dionysos, dont le cœur dormait depuis le début de la soirée, se réveillait lentement. Sa bulle implosa violemment en de milliers de débris. Ruth l'avait d'abord fissurée en la pénétrant, maintenant elle l'avait détruite. Dionysos reprit définitivement et complètement vie. Son sourire s'étira, plissant ses yeux comme des lignes, créant de multiples petites rides, et creusant deux grandes fossettes dans ses joues, des fossettes à croquer. Il joua avec plus de vigueur, d'entrain, mais aussi de joie, de joie réelle, de celle qui vient du cœur. Il joua et elle tourna, et tourna, et tourna. A jamais, et pour toujours.
Malheureusement, toute cette énergie ne lui revint que quand Ruth elle, n'en eut plus, et dû s'arrêter et s'asseoir. L’œil de Dionysos posé sur Ruth, pétillait quand il la voyait revenir vers lui. Il pouvait s’enorgueillir : c'était pour lui qu'elle avait dansé. Tout autour, des murmures jaloux montaient. C'est qui celui-là, ce vieux fragile, à l'aspect revêche et fatigué ? Pourquoi elle s’assoit près de lui, et pas de moi ? Ils se connaissent ? C'est son père ? C'est sa fille ? C'est qui, d'abord, celui-là ?
RUTH – « Cela est-il satisfaisant monsieur ? J'y ai mis toute mon âme dans ses pas. J'espère que le spectacle vous a plu. »
Il y avait un côté tout à fait ironique à la dernière phrase : ainsi assise, Dionysos la dominait, et d'où il était, il avait une vue plongeante sur son balcon.
DIONYSOS – « Ca on peut le dire ! »
Mais en réalité Dionysos n'avait que faire de sa poitrine, tout emporté qu'il était par sa bonne humeur. Il ne regardait Ruth que dans les yeux – et jamais rien d'autre que droit dans les yeux. Il lui faisait sans s'en rendre compte son plus beau sourire. Mais on vint vite les déranger : un garçon, d'une vingtaine d'année aux cheveux châtains ébouriffés, et aux yeux splendidement verts, apportait à Ruth un verre de son vin pour qu'elle se remette de sa danse. Et alors qu'il lui tendait sa boisson, il ne tarissait pas d'éloges à son égard, lui expliquant ô combien il l'avait trouvée magnifique, et gracieuse de surcroît, au milieu de tous ces badauds qui parsemaient la place.
Dionysos était irrité de se voir Ruth occupée par quelqu'un d'autre. Lui, il ne voulait plus rester assis, il ne voulait plus jouer du piano. Sa poitrine le picotait, ses jambes le démangeaient. Il avait le diable au corps. Alors, profitant d'un moment de déconcentration du beau garçon aux yeux verts bouteille, il attrapa Ruth par le poignet et l'emmena à nouveau danser, et comme dans un accord parfait avec le reste du monde, entre les senteurs divines de la ville de Démeter, comme une chorégraphie parfaitement exécutée, comme une harmonie de la nature et des hommes : tous ces autres qui avaient arrêté de danser pour regarder Ruth revinrent au centre pour danser avec eux, dans une joie, une bonne humeur si particulière, si forte et puissante qu'elle emportait tous les cœurs alentours et les faisaient se mouvoir, en cadence, sur les cordes, les percussions et les vents. Dionysos entoura sa taille d'un bras, l'approchant plus encore de lui, et tint de son autre main celle de Ruth, et la fit virevolter dans un tango aux nuances de valse. Il ne le sentait pas ce courant électrique qui avait grésillé chez Ruth, lui, il ne ressentait que la froideur de ce corps qui était voué à la mort. Et pour le réchauffer, il la fit tournoyer deux fois, et il sentit le parfum de ses cheveux voler jusqu'à lui. Il la fit se retourner et, posant une main sur son ventre, il la tint contre son torse, ses lèvres à hauteur de ses oreilles, son nez chatouillé par les cheveux blonds de la vampire :
DIONYSOS – « Vous êtes remarquable ! »
Remarquable d'avoir su redonner foi au dieu de la fête.
Code by AMIANTE
Invité Invité
Re: (n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H | Dim 29 Juin 2014, 09:37
24 mai
Dionysos & Ruth
DANSE
Ruth a bout de force regardait son public avec un petit sourire moqueur, les autres peuvent ce qu'il veulent, tout ce qui l'intéresse elle, c'est ce gars, il lui disait vaguement un truc, elle ne savait pas quoi, puis cette aura qu'elle ne pouvait pas nier.
« Ca on peut le dire ! »
Au moins, elle ne s'était épuisée à la tâche pour rien, elle était contente dans le fond. Puis elle put voir un sourire s'afficher sur le pianiste. Le voir un peu peiné, avait rendu sa fête moins disons, agréable. Un jeune homme s'approchait d'elle en la complimentant, elle connaissait ce genre de drague, elle l'avait tellement vécu qu'elle eut du mal à retenir tellement il avait l'air ridicule. Ces compliments bateaux, elle n'en avait rien à faire. Elle prit le vin parce qu'il était bon. Si on droguait sa boisson ? La vampire n'y pensa pas une seule seconde. Elle but sa coupe sans demander son reste. Le jeune pourceau continuait à la brosser dans le sens du poil jusqu'à sentir une main la prendre par le poignet, la prise était ferme. Emportée, elle se retrouvait à nouveau au centre de la « piste » de danse. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, elle cligna des yeux avant de sentir un bras l'entourer, elle vit que c'était le musicien, bien que c'était plaisant pour une raison qu'elle ignorait, si elle savait, elle rirait peut-être et serai flattée, mais la prof ne savait qui il était. Il conduisait sa danse entre le tango et la valse, un mélange assez étonnant, pourtant il était beau de ce qu'elle pouvait en voir. Il menait clairement ses pas, ce n'était pas en soi si indésirable que cela de se faire guider. Il marqua une pause pour lui parler doucement de sa voix grave qui donnaient des frisson, le danger, mais aussi l'ivresse à l'état pur.
« Vous êtes remarquable ! »
Ruth sourit, elle ne pouvait pas imaginer ce qu'elle avait fait en ce noble jour. Elle avait chercher son divertissement, ses mauvaises rencontres l'avaient lassé, elle n'était pas prête à se lancer dans une relation après cela, mais elle savait que son cœur la guiderait encore. Elle tomberait amoureuse une énième fois.
« J'ignorais qu'en plus d'être un musicien hors pair, vous étiez un danseur plutôt doué monsieur, vous semblez taillé pour la fête, comme si, non, ce n'est pas possible. »
Elle se mit à rire, pour elle ce n'était qu'un homme ordinaire qui possédait une aura puissante, séductrice, festive, mais aussi une pointe de mélancolie comme si comme un ancien vampire, il avait traversé le temps. Elle en était loin, elle était encore jeune pour une personne de sa race. Ce n'était pas cela qui changerait sa façon d'être dans l'immédiat. Il se tenait près, mais pas trop, comme un bon partenaire de danse. Elle tenta e faire reprendre la danse en menant cette fois, elle ne pourrait pas faire grand chose face à ce personnage. Elle qui avait voulu rencontrer Dionysos, elle ignorait qu'elle tournoyait avec ce dieu. Elle n'est pas bête, elle se doute qu'il est important. C'est juste qu'elle ignore à quel point il est. Ruth enchaînait les pas de deux en se laissant aller dans son mélange homogène de danse inventé dans le monde entier, un peu comme si cet homme était à l'origine de ces choses, à la fois sensuelle, mais aussi belle et pleines de sentiments. L'institutrice s'amusait bien, ces soucis n'étaient plus qu'un mauvais souvenir, tout ce qu'elle voyait, c'était cet homme. Un inconnu qui l'avait intrigué par la force de sa présence, masquée par la foule.
« Puisqu'on a commencé, continuons à laisser la musique de la nature nous guider, sans le son de votre piano, c'est un peu étrange, mais on s'y fait. Vous savez sûrement que cet instrument est connu pour être parfait transmettre ses émotions. »
Ruth n'était pas musicienne, elle avait eu un amant qui l'était du coup, elle savait un peu sur la chose, pas que ça ne l’intéressait pas avant, mais pour elle ça n'avait pas grande place dans sa vie à côté de l'histoire. Elle y était attaché, parce qu'elle aimait la fête, peut-être une conséquence de sa vie ans son pays natal ou les festivals fleurissaient. Elle dansait toujours, incapable de repousser son partenaire. Drôle de situation, il était vraiment étrange. Enfin, je n'allait pas me plaindre, mes problèmes s'étaient envolées avec ma danse, mes pieds suivaient la cadence.
Code by AMIANTE
Contenu sponsorisé
Re: (n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H |
(n'oublie pas ton sourire ce soir si tu sors) | R U T H