| | A l'ombre de la lune ~ Diane R. E. "Alice" Moondell & Louvia Butcher | Jeu 29 Mai 2014, 21:54 | |
| A l'ombre de la lune
Diane R. E. "Alice" Moondell &
Louvia Butcher
 
L e soleil luit dans le ciel. Chasse les nuages. Une douce brise atténue sa chaleur. Un chemin de pavés. Quelques habitations. Un marché derrière. Le calme règne dans le couloir de la ville. Il est roi. Ici les bouches n’osent s’ouvrir. De peur de percer ce silence si fort. Puissant. Une jeune fille avance. Un panier d’osier en mains. Vêtue d’une longue robe blanche à tablier bleu. Des fins souliers à ses pieds. Une mèche de ses longs cheveux châtains barre ses yeux vairons. Elle semble songeuse. Un petit écureuil gris siège sur son épaule. Fier. Elle suit ces carrés. Ignorant où ils mènent. Et elle marche. Absente. Ailleurs. Elle et le rongeur ont la même expression. Comme si leur esprit était connecté l’un à l’autre. Ils entendent le crépitement de l’eau. S’interrompent. Ouvrent doucement les yeux. Haussent les sourcils. Captivés par la beauté qui les entoure.
L’eau s’écoule paisiblement d’une large fontaine creusée dans un mur de pierre. Divers motifs y sont incrustés. On observe des passants traverser un ponton au-dessus. Mais leur agitation ne touche pas cet endroit. L’air est encore plus doux ici. Un cerisier en fleurs surplombe le décor. Ses pétales s’échouent sur l’eau. Délicates. Autant que cette jeune femme assise sur un banc. Son regard plongé dans un livre. Ses cheveux sont longs. Aussi rosés qu’une fleur. Ses mèches jouent avec le vent. Ses traits sont fins. Elle porte d’anciens vêtements. Anglais. Datant d’un siècle antérieur. Une large robe rose. Ornée de motifs dorés. Des dentelles à ses manches. L’étrangère se peint au paysage. S’y mêle. Elle semble douce. Délicate. Si belle, pense la jeune fille qui pousse, accompagnée de l’écureuil, un soupir attendri. Ils s’échangent un regard. Sourient.
Elle s’avance vers la belle jeune femme. Timide. Craignant tant de faire irruption à sa lecture. Mordant sa lèvre inférieure, elle se baisse. Glisse l’animal au sol qui lève sa patte en regardant la jeune fille. Comme un pouce qui signifierait que tout va bien. Il se dirige lentement vers le banc. Y grimpe aisément. Remue son museau vers la lectrice. Pose ses pattes sur les plis de sa robe. Emettant un bruit aigu. Comme pour attirer son attention. « Skouik ! » s’exclame-t-il.
Crédit: Cali' in epicode |
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| | Re: A l'ombre de la lune ~ Diane R. E. "Alice" Moondell & Louvia Butcher | Dim 01 Juin 2014, 12:52 | |
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Diane était assise, là, sur un banc blanc, simplement éclairé par la lueur timide de la lune. Le silence, ou presque. La fontaine derrière elle chantant des notes d'eau, cristallines et douces. La température était tiède, et le châle dont ses frêles épaules étaient couvertes suffisait à la maintenir au chaud. Puis de toute façon, qu'il eusse plut ne lui aurait déplut, elle était plongée dans son livre. De quoi parlait-il ? Aucune idée, la couverture en cuir rouge ternie par le temps ne contenait que le titre, écrit en police manuscrite, « The wonderful storie of Diana. » Diane avait prit se livre à sa librairie car il y avait presque son nom, et dans un instant de narcissisme extrême elle avait pensé que l'histoire serait belle puisque Diane, ça ressemble à Diane, à un -a près.
Elle tournait doucement les pages jaunies, lisant avec attention, et c'est justement à cause de cette histoire passionnante qu'elle n'avait pas vu le temps passé et que celui-ci avait filé comme un lièvre qui détalle, la nuit tombant aussi vite que le lourd rideau rouge à la fin d'une représentation de théâtre.
Un bruit, ou plutôt, un bruit qui n'appartient pas au monde de la nuit. Un animal. Skouik ! Diane sursauta, tourna la tête à droite à gauche, apeurée. Quel monstre pouvait donc bien faire un bruit aussi petit ? Elle baissa la nez. Un.. un... Une souris ? Un loir ? Un écureuil ? De toute façon là n'était pas la question et le plus important était de savoir pourquoi il se trouvait là.
La jeune vampire leva le nez, de nouveau, et put apercevoir une autre jeune fille, vêtue d'une robe bleue, d'un tablier blanc comme la neige, d'un panier en osier et de fines chaussures. Toute personne normale se serait demandée « mais que fout une jeune fille dehors à cette heure là ? » mais pas Diane. Car vous le savez aussi bien que moi, Diane n'est pas une personne normale, Diane n'est pas tout le monde, Diane ne rentre pas dans ce critère qui change en fonction des personnes qu'on appelle « normalité ». Et même avec toute la foi du monde, on ne peut considérer Diane comme normale. |
Donc je disais, Diane, elle, se demandait « Mais pourquoi elle fait des courses ici alors qu'ici il n'y a qu'une fontaine ?! Elle ne peut pas acheter de l'eau dans la fontaine tout de même ! ». Et comme pour vérifier cette vérité, elle se pencha au dessus de l'eau claire ou le ciel sombre se reflétait, et confirma sa pensée. Il n'y avait là aucun vendeur d'eau dans la fontaine.
Elle se leva, mains jointes devant, maintenant son livre contre ses cuisses qui avaient repris un peu de formes, car on ne va pas le cacher avant de venir à Sanctuary, la jeune vampire était maigre, maigre, maigre.
Diane, depuis plusieurs heures, n'avait pas poussé un bruit, un soupire, ou même accomplit un autre geste que celui de tourner une page ou de remettre une mèche rebelle derrière son oreille. Durant des heures, elle était un meuble, un objet inanimé, au milieu d'une population qui vit à cent à l'heure et qui bouge sans cesse. Non, Diane était calme, paisible. Sa dernière crise datait d'à peu près une semaine, et les coups présents sur son corps commençaient à s'effacer doucement.
Elle ouvrit la bouche, et de sa voix fluette et mélodieuse, dit alors :
« Enchantée. »
Enchantée. Si peu de mots. Pourtant, le fait qu'elle se soit levée prouvait qu'elle accordait une certaine importance à son interlocutrice. Elle avait appris à en dire le moins possible, ne pas être jugée, tout de suite du moins.
La brise se lève, ses cheveux comme ceux de la jeune fille présente devant elle volettent au gré du vent. Diane la scrute, elle a l'air gentille. Enfin, elle a l'air. Depuis fort longtemps, elle sait qu'il y a une différence entre ce que les gens semblent être et ce qu'ils sont réellement.
Après tout, on je juge pas un livre à sa couverture. |
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