This is Skyfall ▬ Shenit

▬ Doucement au dessus des nuages, tu rêves de toucher le sol, tu voudrais que ça s’arrête alors tu tends tes bras, une douce brise parcourant ton visage, tu ne sens plus rien, tout est calme et doux. Ton corps vacille doucement d’avant en arrière, est-ce que tes pieds son encore au sol Syldän ? Est-ce que tu es encore en vie ?  

▬ Un frisson parcourra mon dos, doucement j’ouvris les yeux. Fixant un soleil bien trop lumineux pour moi. L’air était calme et chaud, ici le temps semblait différent, tout semblait pur. Un coin de paradis entre deux mondes. Je n’y vois que mon propre enfer, ma propre perte. Une mort trop lente, tu n’es rien ici. Le paysage met en valeur les différences, doucement la tache noire que tu es prend forme, ton dos semble chargé du poids du ciel, et ton visage ne se creuse t-il pas de fatigue ? Mais j’y vois la beauté moi, je veux croire que je l’aime. Vivre une passion amoureuse, c’est ce que j’aurais voulu, me déchirer à en perdre mon cœur. Un pied après l’autre j’avance au dessus des nuages, lévitant doucement. Peut-on se noyer dans les nuages ? Imitant un funambule, les bras ouvert, brulant sous un soleil de plomb. Qu’est-ce que j’attendais ? Syldän dis-moi qu’attends-tu ? Qu’elle vienne ? Elle le fera comme toujours, tu es si loin ici, si loin de ton foyer, de tout ce qui te raccroche à la vie. Tu pleures, en silence. Sans raison les larmes coulent sur mes joues. Sans raison je tombe. Sans raison je vis.  Je voudrais crier, m’arracher les poumons, pour te dire que je suis ici mon Ange, que je suis près de toi, mais rien ne sort de ma gorge. Seulement des sanglots qui se meurent eux aussi.

▬ Pourquoi devons nous croire en l’amour ? Parce que c’est tout ce qui me maintiens sur cette terre… Seulement je ne suis nulle part ici. Je suis sur des nuages. Des nuages qui n’ont pas de fin. Prend ton envole et court, court sur ces étendus blanches, sens tes poumons s’arracher dans ta poitrine. Mais cours, cours encore, tu ne pourras que tomber. Et si je tombe, je dois me relever, je dois trouver, trouver la fin de l’infini. Mais une fois là haut, encore une fois tu survivras, car tu n’es pas destiné à mourir, tu es un Démon destiné à errer pour  l’éternité. Et tu finiras seule. Je ne devrais pas être là, je devrais être près d’elle. Près de sa chaleur, au creux de ses bras. Son souffle chaud sur ma peau. C’est tout ce dont j’ai besoin, alors pourquoi je suis ici. Dans ce blanc, dans ce pays que je déteste. Je voudrais plonger en enfer, me laisser couler. Pourquoi les démons volent-ils ? Ne devraient-ils pas plonger dans les ténèbres avec leurs victimes ?

▬ Je veux être près de toi Shenit, je veux t’aimer à en mourir… N’est-ce pas une belle mort ? Je te veux, je veux que tu me fasses mal… Autant mal que tu me rends heureuse… Reviens à la berge, cours et trouve là, tu es trop loin pour qu’elle puisse te voir. Tu es trop loin pour qu’elle te sente. Tu es trop loin pour qu’elle t’oublie. Alors je cours, cours vers l’herbes vertes et mes poumons ne s’arrache pas, mon souffle est régulier car je sais qu’au bout de la course elle sera là, n’est-ce pas ? Dis-moi qu’elle sera là… Je veux savoir Syldän, je veux savoir si elle m’aime, si je suis importante, je ne veux pas mourir seule. Je ne veux pas vivre si c’est pour ne plus être près d’elle. Alors cours, cours encore et toujours. Perdue dans le blanc infini dans nuages, perdue sans personne. Mes yeux se ferment, la fatigue monte, comment peux-tu changer d’état aussi rapidement ? Tu perds espoir ? Jamais n’est-ce pas, tu te relèves car tu ne te décides pas à mourir, tu as peur. Mais la peur, mon Ange, est bien plus tranchante qu’une épée. Alors ne tombe pas. Relève-toi et cours. Cours dans l’herbe. Redeviens celle qu’elle aime et non cet animal difforme qui ignore qui il est.

Réveille-toi Syldän.

▬ Le ciel redevint bleu. L’herbe était fraiche et quelque peu humide, les nuages s’étendaient toujours à perte de vu. Mon crâne me faisait mal, je le pris dans mes mains, cherchant à comprendre pourquoi mes rêves étaient toujours si étranges. Je me relevais avec difficulté, titubant légèrement. Merde, Syldän qu’est-ce que tu as foutu. Mes mains étaient rougit par le sang séché. L’odeur de rouille se répandait doucement dans ma tête. Mon dos me faisait mal, comme si une lame le transperçait. Je reprenais doucement conscience, examinant mes paumes rouges. Les cicatrices encore fraiche de la veille s’étaient rouvertes, elles piquaient. Suintant pour certaines, une démonstration extérieur de mon pourrissement intérieur. Je remis ces sales choses à leur place, sous la cape, me recroquevillant sur moi-même fixant l’horizon.

▬ Je m'éveille d'un long sommeil mouvementé, allongée en plein soleil. Ça tape. Si le soleil règne sur ma peau, c'est l'ombre qui envahit peu à peu mon coeur. Une ombre pesante, un noir persistant qui convertit chaque lumière habitant habituellement mon âme. D'une goutte qui traîne de ci de là de mon hamac, je lève un miroir d'eau dans lequel j'observe mon visage pâle. Plus pâle encore qu'au quotidien. Un visage fatigué, cerné, encore marqué de la sieste que je venais d'achever. Tout en traînant les pieds, je menais mon petit corps frêle à la douche.

▬ Là, j'observe d'un air absent ma peau amochée par le passage sur Skyworld. Lorsque nous sommes passées, nous avions fait une mauvaise rencontre. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle avait laissé des traces. Tout juste un an après, la douleur me heurtait encore. Coupures, égratignures, plaies ouvertes ou cicatrisées, bleus, griffures… Cela contraste avec mon visage de "poupée". Je joue avec le jet d'eau le long de mon corps, s'arrêtant sur chacun des plis de ma
peau, dessinant chaque forme jusqu'à m'arrêter au point culminant de la douleur ; Une cascade noire derrière l'oreille, sous mes cheveux. Une preuve que le choix que j'avais fait ce jour là en tant qu'hybride et en tant que fée, êtres du bien, n'était pas approuvé par les Dieux. J'avais vendu mon âme au diable...

▬ La nuit tombait quand la "petite princesse de l'eau" pointa sa tête à la fenêtre de sa chambre. Elle appela le flux aquatique qui sortait du tuyau d'arrosage, à monter la chercher, ce qu'elle fit. Lorsque les pieds de la jeune fille touchèrent le sol, après une petite descente, elle se mit à courir vers la montagne blanche, comme convenu. Dans un dernier regard à sa maison, elle secoua la tête. Non, elle n'hésiterait pas. Non, elle ne regretterait pas. Elle couru. À en perdre haleine. À en perdre la raison. Le paysage défilait sous ses yeux, le sol sous ses pieds. Ses prunelles bleues pleuraient. Elle pleurait. Toute son âme faisait de même. C'était fini.

C'est seulement lorsqu'elle aperçut la chevelure rose au loin qu'elle sourit. Sa sauveuse était là, elle ne l'avait pas abandonnée. Ses yeux si particuliers, sa chevelure flashy, ses bois… Amie, amour, c'était un peu la controverse là dedans. Ce qui était sûr, c'est qu'elles allaient à Skyworld. Ensemble. Syldän & Shenit. L'une glissa sa main dans celle de l'autre.

▬ J'avais fait ce geste. Une marque d'affection, un élan de courage, un simple remerciement. Toutes ces valeurs étaient là. Ce qui s'était passé par la suite venait de se réitérer. Ce geste m'avait provoqué un courant électrique dans le bras, puis dans tous le corps pour se terminer par une brûlure là où se trouvait maintenant la cascade noire. Dès lors, à chaque fois que je pense trop à elle, la douleur se montre et mes idées se noircissent…

Une fois habillée, je me dirige vers la berge. Tout ce qui importe aujourd'hui, c'est d'arriver à être heureuse et à la rendre heureuse. Je me sens mieux, purifiée par l'eau glacée sur mon corps. Toute mon âme a retrouvé la lumière. Un pied devant l'autre, je sais. Il ne faut jamais que Syldän ne se doute de cette marque, de cette douleur, physique & psychologique, chronique Elle s'inquiète déjà bien assez pour moi.

▬ La berge m'offre une vue sans précédent sur le bas monde, ainsi que sur les villages alentours. Du bord du quai, j'observe le tapis de nuages sous mes pieds. Des elfes et des fées volent de ville en ville. La berge propoe un espace naturel exceptionnel pour des nuages. Des fleurs, toutes plus magnifiques que les autres poussent un peu partout. Et là, au milieu des nuages, un morceau de bois orné d'une fleur rose… Des bois et des cheveux roses… Un corps semblant sans vie. Sans réfléchir, je cours.

▬ Doucement tu tombes en avant. Doucement tu commences à vider le contenue de ton ventre vide par terre. Tu as faim, si faim…. Dans ta tête le bruit résonne, la douce voix lointaine de ta compagne. Ta douce et chère petite fée, celle qui est tout ce qu’il te reste alors pourquoi ne bouges-tu pas d’ici ? Tu es si pitoyable au milieu des nuages, n’entends-tu donc pas cette mélodie qui t’appelle ? Si… En effet je l’entends, doucement parmi mes démons se trouves mon ange. J’ouvris à nouveau les yeux. M’agitant un peu sur moi-même glissant sur le sol telle une ombre je me dirige vers l’extérieur de la berge. Au loin l’étendue blanche se fondait au bleu du ciel. Je me redressai rapidement, un peu trop rapidement, manquant de tomber à nouveau au sol. Je pris une grande inspiration, l’air transperça mes poumons comme les lames de rasoir sur ma peau, je mis à cracher, au départ tout était normal puis vint le sang, je le recrachai au sol. Une jolie tache rouge au milieu de l’herbe verte. Je relevai la tête pour fixer l’étoile brillant et brûlant au dessus de nous, tendant mes mains pour l’attraper. Tout à coup je reviens à la raison, me rappelant un son lointain. Ma douce.

▬ Ange. Cœur. Shenit. Où es-tu ? Si loin n’est-ce pas, mes pas sont lourds et je n’arrive pas à avancer, je suis engluer dans mes propres peurs. Mes propres envies, toi viens à moi je ne peux pas bouger. Mais tu ne peux pas lire dans mes pensées alors comment vas-tu me trouver… Je voudrais te crier que je suis ici, je te vois au loin, mais tu n’es qu’un mirage. Ma vue se trouble, et doucement je retombe par terre, plaquant mes mains sur ma tête. J’ai si mal. Tout  semble si lointain, le monde s’écroule petit à petit. Je ne peux pas tomber plus bas et j’ai l’impression de m’enfoncer dans le sol. Les larmes coulent sur mes joues, il n’y a pas de raison, je sais que tu me vois de là où tu es. Je sais que tu es près, mais je n’ai pas la force de bouger. Je ne veux pas bouger. Je suis une statue de pierre et mes pleures sont de marbre.

▬ Qui suis-je pour te mériter ? Je relève la tête te voyant courir, mes lèvres se crispent. Sourire à quoi bon, je ne ferais que te mentir et tu le sais. J’écarte un peu les bras. Viens à moi. Je te déteste. Tu es si belle dans la lumière et pourtant tu sembles bien sombre aujourd’hui, tes doux cheveux d’argents, ton corps si fin qui semble pouvoir se briser. Une poupée en porcelaine voilà ce que tu es. Je ne te mérite pas. Pars. Fuis. Pourquoi tiens-tu à moi ? Ne devrais-tu pas être avec les gens comme toi. Nous ne sommes pas réellement de la même espèce et pourtant nous avons des gênes en commun. Tu es lumière. Je suis ténèbres. Et pourtant derrière nos masques respectifs que se cache-t-il vraiment. Je  ne sais pourquoi, mais je sens que tu te caches. Les sourires ne sont rien de plus que le maquillage que tu portes. Qui y’a-t-il réellement dis moi Shenit ?

▬ Qui sommes nous ? Voilà ce que je me répète, te fixant dans les yeux, même si tu ne peux pas lire en eux. Je voudrais que tu saches une chose. Je t’aime, je t’aime à m’en brûler la peau… Je t’aime à en mourir, mais je suis bien trop faible pour le faire et tu le sais, tu me tiens à la vie comme un chien en laisse. Les gens pensent que c’est moi qui dirige, mais non c’est toi. C’est toi le démon, continuant de te fixer je passe ma main sur la tienne. Comme ta peau est douce, comme la tentation est forte. Je sais ne pouvoir interagir avec toi. Je sais que c’est mal, mais j’en ai tellement envie. Agrippant ton bras, le  serrant quelque peu, je sais que tu ne bougeras pas. Je n’ai pas le droit mais je le prends. Je t’attire à moi t’obligeant à me tomber dessus. Je m’en veux, peux tu voir les larmes qui coulent en silence. Doucement j’effleure tes lèvres. « Je t’aime. » Voilà tout ce que je peux te dire pour m’excuser d’être partie. Voilà tout ce que je suis capable de te répéter. A toi de me dire si c’est réciproque, à toi de faire la part des choses pour deux.

▬ Pourquoi ai-je l'impression de peser si lourd ? Pourquoi tes mots résonnent-ils en moi comme des coups de poignards ? Ton corps est si froid, Syl'. Tes bras, tes lèvres, tes mots. Tout est froid. Tu voudrais mourir, hein ? Mais tu ne peux pas. Tu n'as pas le droit. Je suis quoi moi, sans toi ? Rien. Toi. Moi. Quelque chose nous retient. Nous sommes opposés mais nous nous attirons. J'ai besoin de toi comme tu as besoin de moi. Toi sans moi, ça n'existe pas. Moi sans toi non plus. Nous sommes comme le Yin et le Yang. Deux forces qui s'opposent mais qui co-existent. Je suis ton Yin et tu es mon Yang. Je suis ta lumière et tu es mon ombre.

▬ Dis moi Syl', pourquoi nos vies valent aussi peu à nos yeux ? Ne sommes nous pas misérables ? Tu te considères comme un être devant être au mort là où je commence à m'emplir de noirceur. Si tu savais mon coeur… Si tu savais à quel point je te déteste de me forcer à rester ici. Je voudrais fuir, je l'ai déjà fait. Devant mes parents, dans le passage… Mais tu me serres, là, contre toi. Si tu savais comme je te dois tout. Je te dois d'être en vie, je te dois d'être libre, je te dois de survivre, je te dois ce que je suis. Syldän, je te dois la vie. Ne perds pas la tienne…

▬ Mon corps se réchauffent contre lui et j'ose espérer que le tien s'imprègne de ma chaleur. Je suis bien, tu sais. Mais j'ai peur. Toi et moi, on pourrait déstabiliser le monde. Tu le sais ? Quand les éléments se déséquilibrent, le monde sombre. Nous sommes des éléments, on est complémentaires, opposés et équilibrés. On a donc un monde à conserver. De ce fait, je ne te dirais rien. Tu n'as pas besoin de savoir que mon coeur est au bord de l'implosion. Ici, sur les nuages, je me sens légère. Regarde moi Syl'. Regarde moi. Je vais sauter. J'en meurs d'envie. Je volerais, tu me connais. Mon corps pare mes tendances suicidaires. Je te lache doucement les mains. Je m'en vais Syl'. Qui m'aime me suive. Je cours vers les nuages et je bondis dans le tapis blanc sous mes pieds.

Même en enfer, tu trouveras toujours ma main.

▬ L'air froid des nuages frôle ma peau. Mes bras sont humides du résultat de la condensation. Mes ailes ne battent pas. Je tombe juste. Cette sensation est agréable. Plus rien n'importe. Lorsque mon corps commence à paniquer, le papillon vole. Je remonte doucement ce que je viens de descendre. Au dessus des nuages, je n'espère ne voir que toi Syl'.

▬ Dis. On partira en voyage ? Je veux explorer ce monde. Je veux revoir la Terre. Je veux leur montrer que nous deux, on résiste à toutes les intempéries. Moi, Shenit Settlefield, je te le dis et je le pense. Si je te déteste atrocement de me forcer à vivre, je t'aime au moins tout autant. Je ferais tout pour toi. Syldän… Donne moi ta main, volons ensemble. Mon petit démon, ma vie t'appartient. J'arrive. Je reviens.

▬ Doucement tu tombes dans l’étendue blanche que sont les nuages, je te vois partir mais ne te retiens pas car je sais que tu ne me quitteras jamais, tu m’aimes et moi aussi. Nous sommes juste condamnées à rester dans ce monde. Tu as disparu, je frissonne m’avançant doucement vers le bord de la mer pour pouvoir te récupérer, j’avance comme un animal. Car c’est ce que nous sommes des animaux. Je glisse mes mains dans l’herbe verte, sentant les pierres roulaient sous mes paumes, cherchant à les percer en vain, il faut bien plus que ça maintenant… Je soupire à ta recherche, tu ressors de la lumière tel un Ange, mon Ange. Tes ailes brillent grâce à l’humidité, comme toujours tu sembles si sereine quand tu voles. Je te retrouve enfant, je sais que maintenant rien ne pourra t’arriver. Tu tombes encore ma douce et tu voles, tu voles librement, me montrant tout ton talent, je voudrais savoir faire comme toi. Je me redresse, l’animal reprend  forme humaine.

▬ Tes mots me transpercent. Je suis debout, je peux t’observer totalement, je glisse ma main, encore rouge du sang de la veille, sur la fourrure grise de ma cape. Tu sais comme moi ce que cela veut dire. Je la retire, laissant ce tissu noir tomber à mes pieds. Tu peux admirer le monstre que je suis maintenant mon cœur. Voit comme ce corps est beau, comme les cicatrices sont anciennes et vieille, comme toutes mes peines sont ici. Regarde l’encre qui a coulé sous ma peau. Ces mots d’amour que j’ai rayé à coup de scalpel. Ange regarde le doux poison qui sort de mes veines… N’est-ce pas magnifique comme spectacle ? Je m’avance vers toi. Je t’observe de là où je suis. Comme tu es belle… Comme tu brilles sous le soleil… Comme j’ai l’impression que tu ne me dis pas tout… N’ai-je pas raison Shenit ?

▬ Moi aussi je peux voler. Je n’ai pas d’ailes, je ne les mérite pas. Je ne peux pas rivaliser avec toi, avec ce que tu sais faire je peux seulement te suivre, car c’est ça mon but dans la vie il faut croire, te suivre et être toujours à tes cotés. Je marche sur les nuages. Je vole regarde. Moi aussi je peux être comme toi… Mais est-ce que toi tu ne deviendrais pas comme moi ? Alors qui serions-nous ? Seulement deux âmes perdues dans le vide. Je m’élance à ta poursuite pour te rattraper, courant dans l’air, comme si c’était le sol. Je ne vole pas vraiment n’est-ce pas ? Je ne suis pas comme toi ? C’est faux, je le sais, nous sommes un ensemble et je te veux près de moi. Je suis presque à ton niveau, les nuages sont de plus en plus loin sous mes pieds. Je frémis, j’ai froid, j’ai besoin de chaleur.

▬  J’ai peur moi aussi tu sais. Peur de la distance de nos deux mondes. La Terre c’était chez toi, je te l’ai arraché, je voudrais t’y remmener, je voudrais rencontrer ta famille leur montrer comme tu es devenue jolie mon Ange… Tu es magnifique tes ailes resplendissent et tu es si pure, si fraiche si douce. Alors que caches-tu ? Où est ton ombre ? Où est le Yang de ton Yin ? Où est l’ombre de ta lumière ? Je ne suis pas ton seul cauchemars, dis moi ce qui te hante je voudrais savoir, comprendre réellement pourquoi tu ne parles plus. Pourquoi quand je te touche tu sembles souffrir autant que tu prend du plaisir. Est-ce moi ? Est-ce ma nature de te faire du mal, je ne voudrais pas… Ne pourrait pas, ce n’est pas moi… Dis moi ce n’est pas ma faute ? Ce sont les autres.

▬ Je m’accroche à ton bras, le serrant fort dans ma main. Nous sommes au dessus du vide. La seule chose qui nous retiens c’est la volonté d’être ensemble, ce qui nous lie c’est ce que nous ressentons. Des sentiments, une vague de flux électriques dans nos cerveaux, de la science mon cœur. Rien de plus que de la science, des phénomènes que l’on viendra nous expliquer par a + b. Alors j’ai envie de dire, on emmerde la science, on emmerde le monde mon cœur, ici il n’y a que toi, moi et des nuages. Les gens ne sont que des fourmis qui peuplent un monde qui n’est pas le notre. Nous n’avons pas besoin d’eux pour vivre, tout ce qu’il nous faut c’est nous. Alors on emmerde le monde et on s’en crée un mon Ange. Shenit. Doucement je te serre contre moi. Glissant mes mains dans ton dos, tu sens si bon, tu es si douce,, si fraiche. Je pourrais te briser, il me suffirait de continuer à te serrer, encore et encore, la vie te quitterait et ensemble nous tomberions. Du ciel nous tomberions en enfer, et même une fois mortes je sais que je ne pourrais cesser de t’aimer.

▬ Doucement je te tire avec moi, doucement je nous laisse tomber ensemble, car au fond si je tiens c’est que toi aussi et qu’importe la durée de la chut le final sera toujours le même tu ne me laisseras pas nous tuer.