Ses pas avançaient d'un pas décidé. Cela faisait maintenant une bonne heure au moins qu'elle marchait sans relâche, mais elle n'était pas épuisée. Elle ignorait toujours ce qui la poussait tant à se rendre là-bas, mais cela avait peu d'importance. L'important était qu'elle était déterminée à s'y rendre, peu importe ce qui pouvait s'y cacher. Victoria s'arrêta enfin devant un arbre imposant de près d'une dizaine de mètres. Derrière lui, la forêt semblait s'étendre à l'infini. Elle resta de bonnes minutes plantée là à observer les arbres majestueux dans toute leur grandeur. Ce moment d'hésitation devant la masse sombre que les milliers d'arbres présentaient devant elle lui rappela la nuit de sa transformation. Sa belle mère ne pouvait être encore une fois à l'origine de cette attirance soudaine pour la forêt, elle le savait. Cette fois, c'était son propre cœur, bien que mort, qui parlait. Elle inspira profondément et s'engouffra entre les arbres.
Un silence paisible régnait tout autour. Entourée de tous ces arbres, elle compris finalement pourquoi elle s'était rendue ici, malgré les créatures étranges qui pouvaient y rôder et l'immensité de l'étendue végétale. Elle avait simplement besoin de calme, d'un endroit où se retrouver seule un instant pour trouver la paix. Le soleil filtrait entre les épaisses couches de feuilles, infiltrant une lumière bienfaisante sur les lieux. Une légère brise souffla entre les feuilles. Victoria huma profondément l'odeur des feuilles qui se dégageait. Pourquoi ne venait-elle pas plus souvent en ces lieux? On y était si bien. La nature s'épanouissait dans toute sa splendeur, sans l'aide ni l'interruption de personne. Elle était libre et magnifique.
Un sourire se dessina sur les minces lèvres de porcelaine de Victoria. Les elfes étaient de petits êtres bien chanceux selon elle. Ils vivaient parmi cette beauté toute leur vie. La vampire prit alors place sur une vieille souche et fouilla dans la petite bourse qu'elle avait emmenée avec elle. Toutes ces émotions lui avaient creusé l'appétit. Elle en sortit des petits gâteaux qu'elle avait soigneusement enveloppé dans du papier pour éviter qu'ils ne perdent de leur attrait. L'effluve sucrée qui se dégagea la fit sourire. Elle avait toujours été gourmande. Les sucreries étaient son péché mignon. Elle les préférait de loin au sang, mais malheureusement elle en avait besoin pour survivre. Si ce n'était que de son choix, elle ne mangerait que des gâteaux et des sucreries jusqu'à la fin de son existence. Soit, pour l'éternité.
Victoria s'empara d'un petit gâteau à la fraise que sa mère avait l'habitude de faire lors de son vivant, à Londres. Certes, ils avaient à l'époque un cuisinier excellent au manoir, mais la comtesse Élizabeth Hamilton adorait cuisiner. Sa mère n'avait pas toujours été bien nantie. Elle avait grandie dans un petit quartier ouvrier de Londres où ses parents et ses nombreux frères et sœurs bossaient comme des fous pour ramener un maigre revenu familial. Étant la plus jeune de sa famille, elle était restée quelques années seule dans leur appartement miteux alors que toute sa famille travaillait à l'usine. C'est par ennui qu'elle s'était mise à concocter des petits repas élégants malgré les ingrédients simples qui les composaient pour le retour de sa famille. Et elle y avait prit goût. Ainsi, elle réussit à se hausser dans la société en vendant certains de ses plats au marché. Le comte Hamilton était passé par hasard une de ces journées d'automne où le vent glacial mène parfois les gens dans des endroits qu'ils n'ont pas l'habitude de visiter. Affamé, il avait attrapé un petit pâté et l'avait, avec surprise, trouvé délicieux. La tête basse, Élizabeth n'osait pas regarder cet homme imposant. Ce ne fut que lorsqu'il lui tendit les 2 livres pour payer son repas qu'elle releva la tête. Leurs regards s'étaient croisés. Ce fut le coup de foudre.
Victoria avait entendu cette histoire des millions de fois. Elle sourit tristement. Sa mère et son père lui manquaient énormément. La plupart des gens normaux se consolaient de la perte d'un être cher en se disant qu'ils les retrouveraient le jour venu dans l'au-delà. Peut-être était-ce vrai, ou peut-être ne l'était-ce pas non plus. Dans tous les cas, Victoria ne pouvait se consoler de la sorte. Elle était immortelle, désormais. Jamais plus elle n'aurait la chance de revoir les doux visages de ses géniteurs, de les serrer dans ses bras, de leur dire qu'elle les aime. Jamais plus.
Elle regarda à nouveau le petit gâteau au creux de sa main et, avec regret, le replongea dans sa bourse. Elle n'avait plus le cœur à l'appétit. Elle leva ses yeux verts vers le ciel. Le cime de certains arbres tournait déjà au orangé. L'automne arrivait. C'était sa saison favorite, mais à la fois celle qu'elle détestait le plus. C'était si beau et coloré, et à la fois si morose et mélancolique. La parfaite ambivalence.
Un bruit la fit soudain émerger de ses pensées. Ses sens aux aguets, elle écouta attentivement. Tout d'un coup, la forêt ne lui sembla plus aussi paisible et vide qu'avant. Pourtant, elle ne percevait rien. Sa vision ne lui renvoyait que le reflet d'arbres, soudainement si identiques les uns les autres, comme si des tonnes de miroirs avaient étés placés un peu partout pour renvoyer l'image d'un seul arbre. Elle écouta attentivement. Seul le bruit des feuilles dans la brise subsistait. Victoria se calma. Ce ne devait être qu'un petit animal, rien de plus. N'empêche, l'envie de fuir les lieux était plus fort qu'elle.
La vampire se leva de la souche sur laquelle elle était assise depuis un bon moment. Elle avait beau être une créature de la nuit, elle n'en était pas moins… froussarde. Juste un tout petit peu. Un froissement dans les feuilles mortes au sol, tout près, la fit sursauter. Elle se figea sur place. Un petit animal ne ferait pas autant de bruit. Non, c'était autre chose. Son regard parcouru les alentours. Rien ne semblait avoir changé et pourtant... Elle savait qu'il n'en était rien. Elle s’apprêtait à partir quand elle entendit le même bruit. Cette fois, elle en était sûre. C'était des pas. Quelqu'un ou quelque chose l'épiait-il? Elle se retourna et son souffle se coupa. Une ombre se détachait d'un tronc. Elle en était sûre, ce n'était pas un arbre. Elle n'était pas seule.
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Re: L'âme des arbres | Sam 24 Aoû 2013, 21:08
L'âme des arbres
Hadrian & Victoria « dans la forêt »
« Quelle mauvaise idée que d'aller se promener en forêt quand il fait nuit, connard ! »
« On se calme, chaton. »
Il y a déjà un moment que le soleil s'est caché derrière l'horizon, même si tu ne le voyais déjà plus avant même qu'il ne s'éclipse complètement pour laisser place à la lune. À travers les arbres, la lumière ne filtrait pas bien, plongeant constamment la forêt dans une noirceur qu'on ne peut comparé qu'aux ruelles auxquelles je suis maintenant habitué. Je ne vois pas dans le noir, même si j'aurais particulièrement apprécié avoir ce don, ça aurait été assez pratique dans ce genre d'endroit. Alors, je marche simplement entre les groupes d'arbres, les branches qui traînent aux sols, ces branches qui ont été arrachés, coupés ou bien qui sont simplement tombé tellement elles étaient vieilles. On entends très peu de bruit dans la forêt, ne serait-ce que le bruit de mes pas dans les feuilles sèches, quand je marche sur les petites branches sèches qui cassent sous mon poids. Je ne souligne pas ici que je suis obèse, juste que j'ai une musculature qui en impose quand on mesure moins de six pieds, ou bien qu'on pèse moins de 200 lbs. C'est difficile à expliquer, mais j'imagine que vous aurez compris le principe. Je ne suis pas léger en muscles et je ne me fiche d'attirer l'attention de quoi que ce soit dans cette forêt, alors, je fais du bruit sans même me dissimuler. Et encore, y'a Salem qui continue de râler en suivant le moindre de mes pas. Je ne l'ai jamais obligé a venir avec moi jusqu'en forêt, c'est son choix à lui et même, je ne le retiens pas ! Il n'a qu'à dégager s'il n'est pas content, rabat-joie. Le chaton roux prit ses jambes à son cou après avoir suivit le flot de mes pensées, il le faisait sans cesse, alors je ne m’inquiétais plus autant que les premières fois où il m'avait fait le coup. Il m'ouvrait très souvent la route, et m'avertissait des dangers et tout autre chose qui pouvait se mettre dans mon chemin. Il vas donc en avant, alors que moi, je marche dans le plus grand des silences, jusqu'à ce que je commence à marmonner les paroles d'une chanson que ma mère me chantais quand j'étais petit. L'eau du ruisseau qui coule attire finalement mon attention, mais je continue d'avancer en chantonnant tout bas cette même berceuse.
« Du mouvement ! Je vois une meuf aux cheveux platine. »
« N'attires pas son attention, chat de gouttière .. »
J'accélères la cadence pour arriver où est cette personne avant que le chaton ne lui saute dessus pour lui faire la peau ; on ne sait jamais ce qui peut se passer avec ce débile. J'avances et j'entends des bruits, ce sont sans doute mon putain de matou qui se fou le museau où il ne faut pas. Je m'arrête quand même dans l'ombre et observe la demoiselle qui regarde autour d'elle. C'est certain qu'elle a entendu le bruit de mes pas, mais c'est seulement parce que je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'elle soit là. Et l'empressement dans la voix de Salem m'a poussé a accélérer pour aller voir cette femme ; dont je me fous réellement au fond. Je m'accote le dos contre un arbre et regarde en direction de la demoiselle, je suis un peu dans l'ombre de sorte à ce qu'elle ne soit pas complètement capable de distinguer mon apparence. Je ne bouge pas, jusqu'à ce que sont regard s'attarde sur moi. Elle me voit, du moins, elle sait que je suis là et que je la regarde. Mes doigts s'entourent doucement autour de la bague qui orne mon doigt, je frotte doucement cette dernière en souriant en coin. Les rayons de lunes traversent les arbres et éclair sa peau telle une poupée de porcelaine ; sa peau est pâle, du moins, plus que celle que j'ai, moi. Je m'avance dans le cercle lumineux avant de me prononcer.
♯ Hadrian : C'est la nuit, qu'est-ce que fais une demoiselle dans ton genre dans cette forêt lugubre et dangereuse ?
Une question rhétorique, j'ai l'air persuadé, mais je ne veux pas réellement connaitre le fond de sa pensée, mais je n'ai pas l'intention de lui faire fermer son clapet ; j'ai pas envie de rester là à rien dire tel un psychopathe, ça se comprends, non ?
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Re: L'âme des arbres | Jeu 29 Aoû 2013, 03:52
Elle restait là à fixer l’ombre qui se détachait de l’arbre, prête à tout. Quoi qu’en fait elle ignorait bien ce qu’elle pourrait faire si la silhouette venait à l’attaquer. Victoria avait beau être un vampire, sur cette île, n’importe qui pouvait se retrouver en position d’infériorité. La fuite semblait être la meilleure solution. Devait-elle partir avant que la silhouette, homme ou bête, ne décide de se dévoiler? Sa respiration s’accélérait sans qu’elle ne puisse dissimuler sa panique. Elle avait beau tenter de se calmer, Victoria n’avait jamais vraiment eu à faire face au danger depuis sa transformation. Outre les âmes nocturnes qui sillonnaient parfois dans les rues de Londres à une certaine époque et qui risquaient de la surprendre en train de se rassasier, l’ombre cachée derrière un de ces arbres devant elle était la forme de danger la plus élevée qu’elle ait croisée dans sa vie de vampire.
Il était trop tard pour prendre une décision. La silhouette s’avança tranquillement, jusqu’à dévoiler son visage sous les rayons de la lune qui perçaient soudainement les branches. Tiens, déjà la nuit? Elle n’avait pas vu le temps passer. Combien de temps était-elle restée dans la forêt à contempler ses gâteaux? Décidément, elle devait cesser d’être aussi lunatique et nostalgique.
Ce n’était pas une bête, ni une créature quelconque. C’était bel et bien un homme. Et tout une pièce d’homme! Victoria sentie ses muscles se détendre, mais elle se reprit rapidement. Elle ne devait pas baisser sa garde. Il avait beau être craquant, il pouvait tout aussi bien avoir de mauvaises intentions. Méfiante, Victoria le détailla de la tête aux pieds. Ses cheveux d’un bleu profond lui arrivaient aux épaules, encadrant un visage fin mais masculin. Elle perdit son regard dans le sien. Des yeux bleus clairs, ou peut-être étaient-ils gris? Elle n’aurait su dire si c’était un effet causé par les rayons de la lune ou non. Une chose était sûre, ils étaient magnifiques, au point où elle arrivait à peine à les quitter des yeux. Il gardait la tête haute, comme s’il la défiait. Il avait un corps musclé et fort supporté par de longues jambes musclées. Elle aurait dû éviter de porter trop attention à son physique beaucoup trop distrayant. Mais quelque chose qui scintilla dans la noirceur attira son attention. Il portait une bague. Une très…très belle bague.
La voix de l’homme s’éleva. Qu’est-ce qu’elle faisait là? Eh bien… elle était simplement là. Et lui dans tout ça? Victoria ne prit pas la peine de répondre. Elle releva le menton avec défi.
« Je pourrais te poser la même question. »
Ne jamais utiliser de formalité dans des moments pareils. C’était une règle de vie. Un point pour Hamilton! Ses yeux verts lançaient des éclairs. Il avait intérêt à se montrer sympathique. Sinon… elle fuirait. Deuxième règle de vie : ne jamais foncer tout droit dans les obstacles sur notre chemin. Elle s’efforçait de se rassurer, mais le fait est que rien n’y faisait. Si son cœur avait pu battre encore, il serait sans doute en plein marathon. Cet étranger ne lui inspirait pas confiance et c’est ce qui la tracassait le plus. Elle n’était pas de nature méfiante. Elle se détestait d’avoir laissé Fola chez elle sous prétexte d’avoir besoin de paix. Certes, son ami corbeau pouvait être assez énervant pour rester poli, mais à l’instant, elle souhaitait plus que tout ne plus être seule.
« Alors? Qu’est-ce que tu veux? »
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Re: L'âme des arbres | Jeu 05 Sep 2013, 17:05
Je me suis simplement accoté le dos contre l'arbre le plus noir des environs avant de commencer à fixer la demoiselle dans l'intention de lui faire peur, n'empêche elle ne m'a pas l'air de quelqu'un qu'on effraie facilement, mais c'est d'autant plus plaisant dans ces circonstances. Je lui demande alors ce qu'elle fait dans cette forêt à cette heure ; parce que c'est rare que de croiser des gens ici en plein milieu de la nuit, ne serait-ce que les vampires qui traquent leurs proies dans ces forêts sombres. Ça ne m'a jamais traversé l'esprit que je pourrais être une belle proie quand je marche simplement comme ça à travers les arbres. En gros, je continue de faire tourner la bague dans mon doigt en regardant la demoiselle, qui ne tarderas sans doute pas à me répondre ; du moins, je l'espère.
Victoria ♯ Je pourrais te poser la même question.
Elle n'avait pas tord sur ce point, la porcelaine. Elle m'avait toisé de ses yeux gazon avant de se mettre à terrorisé, si elle savait combien elle pouvait être plus dangereuse que moi. J'avais même l'impression que la blonde cachait quelque chose, ne serait-ce que sa race. Je veux simplement en connaitre d'avantager, c'est .. compliqué ? Je croise donc les bras sur mon ventre en la regardant sans bouger d'avantage, elle a l'air de se poser des questions et je n'ai qu'à attendre qu'elle ouvre la bouche pour répondre à ses suppositions ; je suis un homme de mystère, alors mademoiselle ne sauras pas qui je suis, du moins, pas si elle le demande. J'aime jouer au chat et à la souris, peu importe la position que j'occupe dans le jeu. La vie, n'est qu'une géante partie de jeu, celui que l'on préfère.
Victoria ♯ Alors ? Qu’est-ce que tu veux ? Hadrian ♯ Ne t'en fais pas, ce n'est pas pour toi que je suis venu jusqu'ici, j'ai seulement été surpris d'entendre des bruits dans la forêt à cette heure, des bruits aussi discret cela dit. Il y a toujours des petits animaux, des vampires assoiffés qui sautent sur les gens .. et autre choses.
J'attends sa réaction face à ce que je viens de dire, si elle est une vampire, elle défendras surement ces derniers sans même s'en rendre compte. Ce sont ses cheveux platines et ses yeux émeraudes qui me font douter de ses origines, elle ne pourrait qu'avoir les gênes de peau plus pâle que la normale ; et ce n'est que cette particularité qui me fait me poser cette simple question.
« Tu penses réellement qu'une vampire serait terrifié rien qu'à te regarder ? » « La beauté, ça effraie beaucoup de gens, tu sauras. »
Salem est dans un arbre, étendu sur une grosse branche et se contente de regarder la scène du haut du feuillus. C'est rare qu'il se mêle a mes situations, et même quand je vais crever ou bien que je perds connaissance, il se tire et se fou de ma gueule ; nan, je blague, mais c'est presque ça. Je penche finalement ma tête en regardant la princesse blonde devant moi et secoue légèrement la tête.
Hadrian ♯ Explique-moi pourquoi, si tu es aussi peureuse, tu te balades en forêt durant la nuit ? Il fait déjà noir ici en plein jour, alors là en pleine nuit, c'est carrément comme être aveugle.
Je ne connais pas son prénom, je ne connais pas sa race. En fait, je connais pas grand chose d'elle, ne serait-ce qu'elle n'est pas gênée. Du moins, pas avec les inconnus qui l'épis dans l'ombre d'un arbre ; c'est déjà un bon début, non ? Je m'assois finalement sur une souche d'arbre qu'un bûcheron a sans doute couper pour construire quelque chose avant de relever les yeux dans sa direction. Elle a quelque chose de mignon cette jeune femme-là et même si je ne sais pas exactement ce que c'est, ça me force un peu à rester assis là à rien faire. À attendre une réponse.
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Re: L'âme des arbres | Lun 30 Sep 2013, 03:35
Victoria restait sur ses gardes. Et elle avait bien raison de rester distante. Lorsque l'homme mentionna les vampires, elle fit un pas en arrière, mais il ne sembla pas le remarquer. Comment réagirait-il s'il apprenait ses origines? Il n'avait pas l'air du genre à prendre la fuite en présence d'un danger, mais oserait-il s'en prendre à elle? Victoria ne savait pas à quoi s'en tenir. Pourquoi s'obstinait-il à l'interroger ainsi? Fola lui manquait. Il était toujours d'un précieux recours lors d'échanges dans ce genre, Victoria n'étant pas toujours très vite d'esprit pour faire preuve de répartie. Elle se demanda ce qu'il devait bien fabriquer à cette heure-ci. Peut-être l'attendait-il, en plein désespoir et se noyant dans l'inquiétude de ne pas la voir rentrer, les yeux piteux, devant la porte en criant son nom.... Non. Comme elle connaissait Fola, il devait être en train de mettre la pagaye à l'intérieur en se faisant un nid avec tout ce qu'il trouvait (c'était dans sa nature, quoi), et à cambrioler le réfrigérateur pour se faire des provisions avec... ses gâteaux. SES GÂTEAUX! Victoria secoua la tête. Elle ne devait pas se laisser distraire de son objectif. Son objectif... au fait, quel était-il?
« Explique-moi pourquoi, si tu es aussi peureuse, tu te balades en forêt durant la nuit ? Il fait déjà noir ici en plein jour, alors là en pleine nuit, c'est carrément comme être aveugle. »
À ces paroles, Victoria s'emporta, mais réussi tout de même à le camoufler quelque peu. Elle n'était pas si peureuse... excepté quelques fois, où son degré de courage chutait... bon d'accord, c'était très fréquent. Mais il n'en restait pas moins qu'elle n'aimait pas se défiler et se faire marcher sur les pieds. De plus, elle ne devait pas le montrer à ce garçon, qui qu'il soit. Qui sait ce qu'il oserait faire s'il voyait en elle un être fragile.
« Je n'ai pas peur. J'aime l'ambiance de la forêt. Ça me repose. C'est interdit?»
Ses réponses plutôt audacieuses la surprenaient elle-même. Pour une fois, elle n'hésitait pas avant de dire une bêtise sans intérêt sur la situation. Même si sa réponse était fausse, du moins pour ce qui était de la peur, cela l'aidait au moins à le lui faire croire. Mais la peur semblait s'accentuer de plus en plus, courant dans ses veines comme une décharge électrique. Elle devait quitter cet endroit. L'idée qu'il soit au courant qu'elle soit une vampire la poussait à partir. Elle avait la nette certitude que ce n'était pas son cas, et cela la terrifiait. Malgré les différentes races qui peuplaient l’île, malgré qu'elle n'aie jamais été confrontée à un danger par rapport à sa race, qui sait de quoi était capable un être qui se sentait en danger? Bien qu'elle était à peu près sûre qu'elle ressentait plus l'urgence du moment que lui, confortablement assis sur une souche coussinée de champignons, elle ne tenait plus en place et préférait ne prendre aucune chance.
« Bien, maintenant que tout est clair, j'ai d'autres chats à fouetter. Ce sera tout, merci. »
Elle profita du fait qu'il regardait ailleurs, probablement concentré sur son trône naturel, pour déguerpir en vitesse. D'un saut, elle adopta la les branches d'un arbre non loin comme cachette. Elle pourrait ensuite se faufiler d'arbre en arbre jusqu'à la sortie, mais pour l'instant, une pause pour reprendre ses émotions s'imposait.
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Re: L'âme des arbres | Jeu 03 Oct 2013, 15:52
Victoria ♯ Je n'ai pas peur. J'aime l'ambiance de la forêt. Ça me repose. C'est interdit ?
Elle aurait pu être la meilleure menteuse du monde que je n'aurais même pas cru à ses paroles. La meilleure preuve que j'avais, était sans doute qu'elle sursautait au moindre petit bruits dans les alentours ; ce qui prouvait qu'elle n'était pas complètement à son aise, mais pas non plus qu'elle était effrayée. Je m'étais sans doute un peu trop avancé dans mes paroles, mais j'aimais beaucoup faire mon fendant, ça avait l'habitude de faire rager les gens, mais pas celle-là. Non, elle n'était pas comme toutes les autres à qui j'avais réussis à faire peur dans les forêts. J'étais un habitué maintenant, des grandes marches en forêt durant la nuit. C'étais compliqué même. La forêt, les ruelles, c'était mon monde. Je ne vivais sans y être au moins la moitié de ma journée. La forêt aussi reposante soit-elle, les ruelles aussi mouvementés. Elles me donnaient un équilibre que personne ne peut comprendre. J'ai souvent l'air plus méchant que je ne le suis réellement, quand on me regarde, on se dit sans doute que je vais attaquer sans intention. Il ne faut pas abuser non plus, je suis pas quelqu'un qui tape sans rien dire. Finalement, je reste assis sur ma souche et je regarde attentivement les mouvements de la demoiselle qui se trouve en face de moi. Une petite blonde, au teint pâle et aux yeux rouges. Ce n'est pas très trompeur comme apparence, je sais très bien qu'elle est une buveuse de sang, mais ce n'est pas la première fois que j'en croise sur cette île ; ils sont très fréquents et encore plus dans les endroits que moi je fréquente.
Victoria ♯ Bien, maintenant que tout est clair, j'ai d'autres chats à fouetter. Ce sera tout, merci.
Je fronce simplement les sourcils en levant les yeux vers la jeune femme. Disparut. Elle s'est enfuit comme une bâtarde. C'est vraiment n'importe quoi. Je me relève alors de mon siège et regarde autour. Il est rendu où Salem ? Je lève les yeux vers les arbres en cherchant toujours le chat roux à travers les feuillages.
« Je la suis. » « Laisse-là, Salem ! On s'en fou. » « Si elle fuit, c'est qu'elle a quelque chose à se reprocher ! »
Je serre les dents et écoute attentivement les bruits dans les arbres, je sais qu'ils sont dans les arbres puisque mon affilié y était quelques minutes auparavant. Je commence à marcher dans une direction sans être certain que c'est la bonne direction. Un cri. Je cours dans sa direction, puis m'arrête après avoir dépassé un arbre. La jeune femme est étendu contre le sol et le roux est juste à côté d'elle, l'air de l'avoir fait tomber de l'arbre en se lançant entre ses jambes alors qu'elle s'en allait ; oui, c'est bien son genre d'ailleurs.
Hadrian ♯ Putain ! Salem !
Je m'approche dans sa direction et tends ma main à la fille qui est au sol, je ne sais pas quoi faire d'autre que de l'aider un peu. C'est quand même ma faute si elle est rendu à ce point, carrément étendu dans l'herbe et la terre.
Hadrian ♯ Je suis désolée pour son comportement de merde ! Je voulais pas te faire peur, je veux même pas t'faire du mal. Juste ce putain de chat t'as pris en griffe ! Excuse-moi.
Invité Invité
Re: L'âme des arbres | Mar 12 Nov 2013, 19:25
Victoria retenait son souffle. Il ne lui restait plus qu’à attendre que l’autre s’en aille, et elle pourrait redescendre de son perchoir en toute tranquillité. Le vent nocturne sifflait à travers les branches grinçantes des arbres, seul bruit dans le silence environnant. De là où elle était, la vampire ne voyait plus vie au sol. La forêt était plongée dans le calme. Sa respiration devint régulière et apaisée. Le silence de la forêt lui faisait ressentir un soudain sentiment de bien-être. Elle en avait oublié tout le reste. Un bruissement de feuille la ramena à l’ordre. Le temps d’analyser les alentours et d’amorcer un saut, quelque chose percuta ses jambes de plein fouet et l’entraîna dans une chute vertigineuse. Elle s’écrasa avec un bruit sourd sur le sol terreux et parsemé d’herbes sauvages de la forêt. Elle entendit l’écho de son cri se répercuter dans la nuit. Il s’était échappé de ses minces lèvres rosées bien malgré elle, sans même qu’elle ne s’en rende compte. Sonnée, elle ouvrit les yeux sur trois visages flous qui se ressemblaient étrangement tous. Leurs bouches s’agitèrent en même temps, sans qu’aucun son ne parvienne aux oreilles du vampire, ne serait-ce qu’un léger vrombissement. Soudain, comme si quelqu’un avait tiré les bouchons qui l’empêchaient d’entendre, des paroles se rendirent jusqu’à elle aussi brutalement qu’elle s’était effondrée.
«Je veux même pas t'faire du mal. Juste ce putain de chat t'as pris en griffe ! Excuse-moi.»
Presque aussi subitement, les deux visages sur les côtés se réunirent pour n’en former qu’un très clair droit devant ses yeux. Elle écarquilla ces derniers et recula doucement. Elle n’arrivait pas à tenir plus de trois secondes à proximité de quelqu’un aussi près, surtout d’un inconnu. Elle déposa le regard au sol quelques secondes, puis le reporta sur le jeune homme avec méfiance. Puis, son cerveau analysa les paroles qu’il avait prononcé plus tôt. Un chat? Elle tourna la tête et remarqua le félin roux, se léchant les babines en la regardant avidement. Victoria se tassa d’un bon et releva la tête vers le garçon. Sa méfiance envers lui c’était quelque peu évaporée. Elle était en fait plutôt canaliser vers le chat un peu louche à ses côtés. Le garçon lui avait tout de même présenté des excuses et il ne comptait pas lui faire de mal, selon ses dires… Allongée ainsi sur le sol, elle était à la merci de n’importe qui ou n’importe quoi. Elle était vulnérable. Bien qu’elle ne fût plus très méfiante, sa nature de comtesse se réveilla et dans son regard, une étincelle d’espièglerie rayonna.
Elle releva le menton avec un « umpf! » discret et leva la main vers le jeune homme. Deux choix s’offraient à lui, soit il s’abaissait à lui donner un baiser, soit il la prenait soigneusement dans ses grandes mains chaudes. En détourant le regard, elle ajouta après un moment d’une voix faible et résignée :
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