(willalice) ❥ « Forever is a lie. »

Pour plus d'infos sur le début du RP : (www) ♥

Forever is a lie
Alice & William

Il y avait quelque chose dans cette nuit. Quelque chose de différent, quelque chose qu'on ne prédit pas, mais que l'on sent arriver. Que l'on doit attendre en toute impuissance, que l'on subit une fois qu'elle arrive sur vous sans prévenir. Mais personne ne l'avait sentie arriver celle-là, et moi encore moins. Le sommeil avait tardé à venir, comme chaque nuit depuis une petite semaine. Une semaine. Hikari et Roxas étaient fiancés depuis une semaine. Je me cherchais des excuses, ça n'étaient pas ces fiançailles qui m'empêchaient de dormir. Passer la bague au doigt d'Hikari a été l'un des plus beaux actes accomplis par Roxas depuis qu'il était entré dans la vie de mon ange gardienne, et je ne lui en voulais pas le moins du monde, quand bien même il m'enlevait une partie de ma "sœur" en lui demandant sa main. Ce soir comme tous les autres, j'étais parvenue à m'endormir après une petite bataille acharnée contre mon inconscient pour enfin trouver le sommeil. Emmitouflée dans mes couvertures, je n'avais pas entendue la porte d'entrée claquer avec discrétion. Une fois. Puis encore une autre. Les deux ombres s'étaient évanouies dans les ténèbres de la nuit et je n'avais rien vu venir. Personne n'aurait pu prédire ce qui allait se passer, même lorsqu'on vint me secouer vivement pour me demander de me réveiller, alors que je venais de trouver une solution à ma pseudo-insomnie.

Alice ❥ « Hmm... qu'est ce qu'il y a ? »

Edgar ne me donna pas plus d'explications et me demanda de le suivre. Ce fut en traînant des pieds que je le suivis à cet instant... mais comment aurais-je pu savoir ce qui était arrivé pendant que je me laissait tomber dans les bras de Morphée ? Durant les premiers instants, j'eus du mal à réaliser que le majordome me conduisait jusqu'à la chambre de William, et y voir Hikari et Roxas eut le don de faire disparaître complètement les dernières traces de sommeil qui planaient dans mes yeux. Mon regard eut le temps de balayer la pièce du regard, pour constater que celui qui manquait à l'appel demeurait allongé dans son lit, dans un état qu'il m'était impossible de décrire à cause des couvertures qui le recouvraient presque entièrement. Lentement, je m'approchai du couple assis au chevet de William, une sensation froide dans le dos qui ne me présageait rien de bon. Il y avait un silence pesant dans la pièce, et ma voix résonna presque malgré le peu de puissance que je parvins à mettre dedans.

Alice ❥ « Quelqu'un peut-il m'expliquer ce qu'il se passe ? »
Hikari ❥ « Alice, Roxas... Je... On ne savait pas qu'on... Pardon... »

La belle ange éclata en sanglots. Je n'eus pas le réflexe de m'avancer vers elle pour la consoler, mais Roxas le fit très bien. Tétanisée par cette situation que je ne parvenais pas à comprendre, je restai stoïque, plantée à deux mètres du lit dans lequel se trouvait un certain Démon. Je m'appuyai sur le dossier de la chaise qu'Edgar avait sûrement apportée ici dans l'espoir que j'y prenne place comme l'avaient fait Hikari et Roxas, mais mes membres avaient du mal à me répondre. Malgré son manque de souffle et de volonté de parler, Hikari nous conta ce qui était arrivé pendant que nous dormions. Leur virée nocturne, une partie de leur discussion, et enfin l'attaque de la tristement célèbre Evelyn Berthwyn, gamine qui ne trouvait rien d'autre à faire que de répandre du sang autour d'elle. Edgar posa du thé sur la table basse, et je dus me résoudre à m'asseoir comme il me le demanda, pendant que l'Ange nous faisait part de ce qu'elle avait sur la conscience. Au fur et à mesure que ses dires s'écoulaient, je ne pus m'empêcher de me sentir terriblement mal, impuissante face à des faits auxquels je refusais de penser.

Hikari ❥ « On ne pourra sans doute plus le reconnaître ! Ou pire ! Il va peut-être mourir ! »

Ces dernières paroles me firent l'effet d'une douche gelée. Les bras de Roxas entourèrent de nouveau les frêles épaules de sa moitié, tandis que je n'osais pas lever le regard de la tasse de thé que je tenais entre les doigts. L'envie de pleurer ne vint pas à moi. Étrangement, je n'avais pas envie de verser ne serait-ce qu'une seule larme. Et pourtant, quelque chose au fond de mon être me disait que quelque chose allait mal, qu'il fallait que ça me fasse du mal. Ce fut tout juste si j'entendis Roxas se lever avec Hikari dans les bras. Cette dernière avait besoin de repos, elle avait bien assez souffert pour la soirée. Les gens comme elle ne devraient même pas avoir à pleurer pour des gens comme lui, et pourtant c'était précisément ce qui arrivait. Le couple passa près de moi tandis que je demeurais plantée sur cette chaise, incapable d'esquisser le moindre mouvement qui prouverait que j'étais encore en vie.

Roxas ❥ « Sauve le. »

Et la porte claque, laissant derrière elle l'écho de ces deux mots planer dans la pièce vide. Seul le "tic-tac" de l'horloge se fit entendre. Mes yeux désormais clos refusaient de s'ouvrir, par peur de découvrir que je n'étais pas en train de rêver. Penser que je me réveillerais dans mon lit en ouvrant les paupières me semblait tellement utopique en cet instant que j'aurais pu rire de ma propre naïveté. Lentement mais sûrement, je tentai de faire l'effort d'affronter la réalité, quand bien même je devais en souffrir. Ne serait-ce que pour Hikari, je n'avais aucunement le droit de prendre la fuite sous prétexte que j'avais peur. Sauve le. Si seulement c'était possible pour moi de le faire... William et moi n'étions pas Hika et Rox. Nous n'étions pas liés par un amour sincère, passionné et éternel. Il n'allait par rester vivant seulement pour moi, et je n'allais pas m'abandonner corps et âme pour le maintenir, car nous n'étions pas aussi liés que l'avaient pu l'être les deux tourtereaux le jour où Hikari avait sauvé Roxas d'une mort certaine. Je serrai les poings sur mes cuisses et dût me faire violence pour chasser ces idées noires de mon esprit. Depuis quand étais-je devenue si pessimiste ? D'ordinaire, on appelait ça du réalisme, mais pourquoi mon esprit persistait-il à croire que c'était peine perdue ? Je me levais, posai la tasse de thé sur la chaise et m'avançai avec une allure presque lente vers William, pour combler l'espace de deux petits mètres qui nous séparaient. À vraie dire, je m'attendais à retrouver quelqu'un de sereinement endormi. Quelqu'un qui avait l'air d'aller bien, et qu'il suffirait de secouer pour tirer du doux pays des songes.

Alice ❥ « Qu'est ce que t'as fait pour être dans cet état ? »

De part l'expression de son visage ainsi que son front trempé de sueur, je pouvais aisément deviner que le Démon était en proie à une lutte intérieure particulièrement douloureuse. Malgré ça, je demeurais immobile, mon corps refusant d'amorcer le moindre mouvement dans sa direction, comme si quelque chose au fond de moi m'en empêchait. Il avait beau être tout à fait propre après son passage au Castle of Heart, je devinais aisément qu'une petite heure plus tôt, William avait été couvert de sang, dont la majorité provenait de ses propres veines. Son teint blafard ne me disait rien qui vaille, mais je me risquai à poser une main sur son front. Avec un certain soulagement, je constatai que le Démon était brûlant, ce qui ne changeait pas de d'habitude.

Alice ❥ « T'es en train d'inquiéter tout le monde... il serait temps de te réveiller maintenant. »

J'avais soufflé ces mots en espérant, au fond, qu'il les entende. Mes jambes heurtèrent le matelas alors que je m'avançais vers lui. Je me stoppai net avant de tomber en avant et baissa les yeux vers son visage. Souffrait-il réellement ? Ressentait-il seulement quelque chose alors qu'il était inconscient ? Ma main glissa de son front vers sa joue, aussi brûlante que le reste de son corps supposais-je. Je ne m'attardais pas sur ce détail presque rassurant et laissai ma main rejoindre la sienne, posée sereinement sur le bord du matelas. Mes doigts s'accrochèrent au sien, mais son absence de réaction me désola. Je me risquai une nouvelle fois à lui parler, encore dans l'espoir qu'il m'entende.

Alice ❥ « Si t'es là... fais-moi un signe. S'il te plaît. »

(C) WILLOU

Forever is a lie
Alice & William

Parfois, se laisser tomber dans l'inconscience avait du bon. Ne plus penser à rien, ne plus avoir à rien faire... tout le monde en a besoin de moments comme ceux-là. Quand on vient de se faire déchiqueter le cou - bon c'était un peu exagéré - par une vampire psychopathe, avoir un trou noir dans l'esprit s'avère être plus reposant qu'autre chose. William aurait dû se sentir comme un drogué. Il aurait dû planer comme s'il venait de passer une heure en compagnie de junkies au bord de la plage. Il n'aurait jamais dû se sentir mieux, il aurait dû ne plus rien ressentir si ce n'était une béatitude certaine et au combien agréable.

Malheureusement pour le démon, il venait de se faire mordre par un sang-pur. Ces bêtes-là étaient les pires de toutes, car non seulement elles vous arrachaient la jugulaire lorsqu'elles plantaient leurs dedans, mais elles vous laissaient aussi un cadeau empoisonné qui se baladait dans votre sang en vous brûlant les veines. La "transmission de gènes vampiriques" comme on l'appelait, qui s'apparentait à du venin courant dans votre corps à une vitesse vertigineuse. Votre corps avait beau résister aux dommages physiques, ce qui se passait à l'intérieur était un autre combat, auquel vous n'êtes pas forcément apte à faire face. Et c'était précisément ce qui arrivait à William pendant que ses amis se tenaient à son chevet, écoutant son histoire contée par l'ange à qui il devait la vie.

Son combat intérieur, il était condamné à le faire seul. Mais ce n'était pas comme s'il ne le savait pas. Il ne s'était jamais attendu à ce qu'on vienne le soutenir dans cette lutte... loin d'être du cynisme, c'était plutôt du réalisme pur et dur. Quand on se bat contre une douleur intérieure, peu de personnes sont aptes à vous aider. Il fallait un miracle, et encore; même un miracle ne pouvait pas faire une chose pareille que celle d'aider un pauvre garçon empoisonné par une gamine assoiffée de sang. Autour de lui, l'agitation prit fin petit à petit, et bientôt il n'y eut plus aucun bruit si ce n'était le tic-tac de l'horloge placardée au mur. La jeune fille se leva de sa chaise, mais il ne le vit pas. Pas plus qu'elle ne s'approcha de lui, lentement mais sûrement. À l'intérieur, le démon sentait ses veines le brûler. Le vicieux venin injecté par la vampire courait dans son organisme, infectait ses organes, ses membres, ses muscles, ainsi que toute la matière vivante qu'il pouvait rencontrer sur son passage.

Son ressenti était monstrueusement douloureux. Ses membres au complet le faisaient souffrir, mais il avait beau essayer de bouger, rien ne semblait vouloir lui obéir. C'était comme être enchaîné avec des liens invisibles, les pires de tous puisqu'on ne pouvait pas trouver comment s'en défaire. Il avait beau essayer de tirer sur ses bras, ses jambes... rien ne répondait. Aussi se disait-il qu'il l'avait méritée, cette correction. S'il souffrait autant, il ne pouvait blâmer personne si ce n'était lui-même. Doucement, il cessa de se débattre et subit la douleur qui lui tiraillait le corps, rongeant docilement chaque parcelle de peau sans autre forme de procès. Il allait y passer. Il le sentait. Et pourtant, il refusait d'y croire. On avait beaucoup trop fait pour lui pour qu'il se résolve à laisser sa vie lui filer entre les doigts, sans rien essayer pour y remédier.

De l'extérieur, sa tension était palpable. Il avait beau avoir le sang naturellement chaud, sa température artérielle était ce soir anormalement élevée. Alice ne sembla pas le remarquer, mais pouvait-on la blâmer pour ça ? Il ne lui devait rien et vice-versa. Si William avait été en contact avec son entourage, il lui aurait demandé ce qu'elle faisait là; pourquoi elle n'était pas en train de dormir, comme lorsqu'il avait quitté le manoir pour se rendre au parc. Dans le fond, ces deux-là étaient pathétiques. Ils ne savaient pas ce qu'ils voulaient, et ça les avait peut-être conduits à ce qui se déroulait en l'instant. Se sentait-elle comme Hikari lorsque Roxas était aux portes de la mort ? Impossible, leur lien n'était pas aussi fort que les deux âmes sœurs qui s'étaient trouvés en si peu de temps. Il en avait fallu beaucoup trop à Alice et William pour s'apprécier, et comparer leur lien avec celui qui réunissait les deux sang-mêlés qui leurs servaient de colocataires.

Ils avaient eu tellement de mal à s'apprécier, et maintenant que c'était fait il avait fallu que de douloureux souvenirs fassent surface. Lui ne savait plus quoi penser; Elle n'était pas sûre de ce qu'elle devait penser. Ils étaient indécis, comme deux enfants qu'on aurait prématurément balancé dans le bain profond de la vie, avec comme seul conseil "démerdes-toi, t'as l'âge maintenant pour prendre des décisions." À cause de ça, ils s'étaient sentis tous puissants, et à cause de ça il manquait beaucoup de détails à leur éducation. Rien ne les obligeait à s'entendre l'un avec l'autre, et rien ne les forçait à se fréquenter. Ils avaient cru le faire pour leurs amis en commun, mais au final ils avaient seulement joué les égoïstes en se disant que malgré tout, il y avait quelque part quelqu'un qui était pire qu'eux-même. Quelqu'un qu'on pouvait mépriser sans que personne ne vienne vous le reprocher. Ils avaient fini par se trouver, et si au départ leur lien était basé sur ça, leur ressenti avait évolué au cours de l'année pendant laquelle ils s'étaient côtoyés. Leurs sentiments l'un envers l'autre n'avaient aucun rapport avec celui entre Hikari et Roxas. Ils étaient incomparables, et cela s'arrêtait là.

Pourtant, malgré l'absence de cet amour qui avait ranimé le démon à son ange, et malgré l'absence de comptes à rendre à l'autre, la chaleur qu'il sentit au niveau de sa main endolorie par le poison ne venait pas de ses songes. La voix éteinte d'Alice lui parvint presque aux oreilles, comme un écho venu du fin fond du monde. Un appel inespéré, qu'il n'attendait pas forcément et auquel il n'était pas forcé de répondre. Malgré l'absence de Tout, ses doigts se fermèrent sur ceux de la demi-déesse, guidés par le désir de faire savoir sa présence. De lui faire comprendre qu'elle n'était pas encore seule.

(C) WILLOU

Forever is a lie
Alice & William

Il y eut un instant de répit dans le temps. Comme s'il s'était arrêté pour me faire comprendre que non, il n'y aurait rien. J'avais demandé un signe comme j'avais demandé un Papa, dix ans auparavant. La première fois que j'avais fait un vœu, personne ne me l'avait accordé, alors j'avais fini par arrêter de croire aux miracles. C'est dur, pour une enfant, d'arrêter de croire à toutes ces choses magiques qui font que le monde est beau. Oh bien sûr, cette manière de penser n'avait en rien dégradé ma vision utopique du monde, mais il fallait parfois se rendre à l'évidence et affronter la réalité en face. Cet instant fut long. Je ne saurais dire combien de temps j'attendis ce signe qui ne viendrait pas. Ma main posée sur la sienne n'osa pas se crisper, de peur d'entraver le minuscule mouvement qui me prouverait que j'avais tort d'arrêter d'y croire. Pourquoi je faisais ça, au juste ? « Sauve-le » avait dit Roxas. D'accord, mais en quel honneur ? Rien ne m'y obligeait, mais je demeurais tout de même là, immobile, et peu encline à quitter la pièce de peur de peur de le perdre. Oh, ne voyez rien de romantique là-dessus ; je parle de perdre William comme un chirurgien parlerait de perdre son patient. Son esprit était peut-être loin à présent, mais j'osais tout de même espérer le contraire.

Roxas, en prononçant ces deux mots, avait placé ses espérances en ma personne. Lui pensait que je pourrais être ce quelque chose qui retiendrait ce crétin de Démon dans ce bas-monde qu'il méprisait tant. Je n'avais guère d'autre choix que de rester, seulement parce que le demi-Ange me l'avait demandé. Lui qui avait échappé à la mort par amour pour son âme sœur, il pouvait bien parler. Bien que rien de tel ne m'unissait à William, je n'avais pas envie de décevoir le fiancé de ma "grande sœur" par égoïsme, avec la lâcheté des gens qui abandonnent avant d'avoir essayé. J'aurais pu partir, mais je fis bien de rester. Alors que je commençais à perdre espoir, je sentis un semblant de mouvement sur ma paume. Je pensais à mon imagination. Trop espérer revient à déformer la réalité... mais les doigts inertes de William se refermèrent avec faiblesse autour des miens, dans une étreinte délicate et inattendue. Mes yeux s'écarquillèrent de surprise, et je ne trouvais rien à dire en premier lieu. Je crus d'abord à un rêve : avais-je attendu si longtemps que j'avais fini par m'endormir ? Impossible, les sens n'étaient pas opérationnels dans un songe.

Alice ❥ « Ça veut dire que tu m'entends ? »

Ne pas trouver de quoi parler alors qu'il y avait tant à dire était désolant de ma part. Je serrai sans tact sa main dans la mienne, en attendant une nouvelle réponse qui ne vint pas. J'eus beau attendre, rien ne sembla se passer. Je mis l'élan précédent sur le compte de l'infime partie de son esprit qui s'acharnait à demeurer connecté à notre monde. Quelque chose le retenait, comme un mort qui s'accroche désespérément à la vie alors qu'il se sait condamné. Malgré cette comparaison, je pouvais témoigner du fait qu'il était encore vivant. Malgré son sale état, William était vivant. Sa respiration était longue mais présente; ses battements de cœur anormalement lents mais toujours là. Ma deuxième main vint rejoindre la première, persuadée qu'à deux, j'aurais plus de chance de recevoir un second signe. C'était une logique bidon, mais ma logique à moi.

Alice ❥ « Qu'est ce que t'attends pour te réveiller ? »

C'était un peu bête de continuer à poser des questions. Quand bien même il pouvait les entendre, rien ne disait qu'il pourrait y répondre. La pression de sa main se relâcha, comme s'il était en train de sombrer à nouveau dans le demi-sommeil dans lequel il était plongé. Quand il s'agit de l'esprit, les gens à l'extérieur ne servent pas à grande chose... dans les films ça marche, certes. Dans le cas d'Hika et Rox aussi. Mais quand on n'est pas obligé de rester, les inconscients ne cherchent jamais à remonter à la surface pour faire face au monde réel. L'une de mes mains alla se poser sur son épaule, et je tentai de le secouer légèrement.

Alice ❥ « C'est bon maintenant... tu peux te réveiller ! »

Une certaine se colère s'entendait dans ma voix. À mes yeux il n'avait pas le droit de rester dans cet état. C'était le fait qu'Hikari se sente coupable qui m'énervait le plus. Il fallait qu'il se réveille, ne serait-ce que pour lui dire qu'elle n'y était pour rien dans cette histoire, que c'était entièrement de sa faute à lui qu'il se retrouvait à souffrir empoisonné par des gènes qui n'étaient pas les siens. Les secousses se firent un peu plus fortes, et ma voix s'éleva à nouveau, un peu plus puissante que les autres fois.

Alice ❥ « Je t'autorise pas à t'en aller, tu m'entends ? T'as fait pleurer Hikari, t'as pas le droit de t'en aller ! »

L'envie de pleurer s'était complètement évaporée. Actuellement, j'étais plus sur les nerfs qu'autre chose, et j'avais une folle envie de lui coller une bonne gifle pour avoir fait pleurer ma sœur de cœur. Mais frapper un homme à terre – aussi désagréable soit-il – était un acte qui était en dehors de mes principes.

(C) WILLOU

Forever is a lie
Alice & William

On qualifiera ce simple geste d'élan. Celui que l'on donne lorsqu'on veut désespérément prouver qu'on existe, qu'il ne faut pas oublier. C'était un geste spontané, qu'on ne sait pas où il faut caser, puisqu'il se situe à la frontière entre l'inconscient et l'éveillé. Pourtant, la chaleur émise par la main de la demi-déesse éveilla l'inconscient du démon. Ses plaintes n'atteignirent pas son cerveau avec précision, mais le son cristallin de sa voix lui fit l'effet d'une décharge électrique, mais il n'avait pas assez de force encore pour se relever. Il aurait voulu lui dire qu'il était là, qu'il n'avait pas choisi de faire pleurer Hikari, et qu'il assumait cette fois que c'était sa faute s'ils se retrouvaient tous les deux dans un tel état. Les hurlements de la demi-Déesse s'arrêtèrent, laissant place à un silence méditatif, plus atroce encore à subir que ces cris qui le maintenaient éveillé. Cette petite main qui se serra autour de la sienne eut le même effet qu'un baume, et ce fut comme si la douleur qui lui tenaillait le corps disparut. Cette brûlure intérieure se volatilisa, ne laissant plus aucune trace derrière elle, permettant au démon de reprendre connaissance, petit à petit. Peu à peu, la sensation au bout de ses doigts se fit sentir, mais le manque de mouvement de la part de la fille de Zeus le poussa à oublier qu'elle le tenait encore. Il ouvrit difficilement un œil, puis l'autre.

« C'est bon, t'as fini de hurler ? »

Sa voix se fit rauque, et prononcer cette simple phrase fut extrêmement douloureux. Un nouveau silence prit place dans l'atmosphère, où la luminosité de la pièce semblait aveuglante et agressive. Pourtant, il voyait cette chambre tous les jours, puisqu'il s'agissait de la sienne, dans laquelle il se sentait désormais chez lui. Mais quelque chose aujourd'hui était différent. Quelque chose que personne dans cette pièce ne pouvait imaginer, à laquelle personne ne s'attendait. Aucun des deux n'osa parler, et il en profita pour se redresser, s'appuyant avec difficulté sur la tête du lit. Il baissa les yeux sur leurs deux mains accrochées l'une à l'autre, mais ne dit rien en premier lieu, préférant attendre avant d'user de sa voix à nouveau. Lentement, il souleva la frêle main d'Alice et la porta au niveau de son visage. Ce soir, le parfum de la demi-déesse avait quelque chose d'infiniment léger, comme la délicieuse effluve qu'on remarque dans l'air à l'arrivée du printemps, qui redonne une impression éphémère d'espoir alors qu'on vient de livrer une lourde bataille contre l'hiver qui semble interminable. Elle ne bougea pas non plus, et William leva les yeux vers elle, scrutant en silence chaque détail de son visage encore marqué par quelques traits de cette enfance dont elle ne voulait pas sortir.

« Tu as pleuré. »

Aussi étrange que cela puisse paraître, il attendait une réponse. Malgré les traces qu'avaient laissé les larmes sur ses joues de porcelaine, malgré ses yeux encore rougis. Lentement, il accumula assez de forces pour exercer une certaine pression sur les phalanges de la fille de Zeus, mais pas suffisamment pour oser prétendre lui faire du mal. Comme s'il en avait le droit.

« Et ne mens pas, s'il te- »

Une douleur le lança dans le cou, lui arrachant une plainte qu'il étouffa avant de terminer sa phrase. Sa main laissa s'échapper celle de la demi-déesse, et alla se plaquer avec violence sur l'emplacement où venait de le mordre la vampire qui courait encore dans les rues de Skyworld. Il se redressa immédiatement et hurla de douleur, en se penchant douloureusement en avant, comme si ce simple geste suffirait à calmer cette brûlure qui lui arrachait le cou.

(C) WILLOU

**Re: (willalice) ❥ « Forever is a lie. »** | *Dim 08 Sep 2013, 09:35*

Forever is a lie
Alice & William

Je me retrouvais réduite à compter les secondes, alors que des larmes de colère menacèrent de s'échapper de mes yeux. Il me fallut quinze secondes pour craquer. Quinze secondes pendant lesquelles j'attendais un signe, n'importe quoi qui pourrait me prouver qu'il était encore là parmi nous, et pas de retour aux Enfers qu'il avait choisi de quitter. Le décompte silencieux qui me faisait angoisser fut interrompu par cette voix de rescapé de guerre, la voix de quelqu'un qui avait réussi à escalader un gouffre pour apercevoir finalement la douce lumière du jour.

William ❥ « C'est bon, t'as fini de hurler ? »

Un frisson me parcourut le dos, m'arrachant un sursaut qui me fit lever les yeux vers l'origine de cette voix rocailleuse dont le timbre m'était si familier. Je sentis mes yeux bleus s'écarquiller de surprise, et me retrouvais alors incapable de sortir un mot tandis que le revenant décidait enfin de me montrer un signe. Il en profita pour se redresser, et je ne trouvai rien à dire à cela, préférant de loin garder le silence pour essayer, lentement mais sûrement, de me rendre compte que cet être en face de moi était vivant. Il lâcha ma main sans rompre le contact, et quelque chose me poussa à le laisser faire lorsqu'il la porta à son visage, sûrement pour se persuader qu'il n'était pas mort. Du moins pas encore. Je suppose que lui non plus ne devait pas se rendre compte qu'il était revenu parmi nous, car la sensation de mourir était, je pense, si étrange qu'on met du temps à s'en remettre. Mais je n'étais pas assez bien placée pour tenter de me mettre un tant soit peu à sa place. J'eus un maigre sourire, sans réellement savoir ce qui me prenait, et déclarai, la voix légèrement brisée :

Alice ❥ « Ouais, j'ai fini. »

Un soupir soulagé s'échappa de mes lèvres, et détournai le regard pour me retenir de lui mettre une claque. Mes réactions avaient toujours été un peu trop violentes, mais c'était à cause de ce maudit sang divin qui coulait dans mes veines, qui chauffait mes nerfs à blanc sans que je ne puisse rien y faire. Sa remarque suivante me fit sursauter, tandis que ses doigts se refermaient sur les miens. Ma main libre passa sur mon visage sec, mais je savais sans avoir à regarder mon reflet que mes yeux rougis pas les larmes ne pouvaient que me trahir. Je m'apprêtai à répondre lorsqu'il me coupa, sans parvenir lui-même à terminer sa phrase.

William ❥ « Et ne mens pas, s'il te- »

Il eut un cri de douleur qui m'alerta automatiquement. Son buste eut un mouvement en avant, et j'eus le bon réflexe de me placer devant lui afin de le soutenir. Je sentis son poids se poser sur mes épaules, tandis qu'il hurlait de douleur, la main plaquée sur son cou. Après tout il venait de se faire mordre par une Vampire, et même si la transformation n'avait pas l'air de débuter, le venin naturel des Vampires n'en restait pas moins douloureux à supporter. Mes bras s'enroulèrent autour de lui tandis qu'il continuait de se débattre comme un beau diable. S'il avait été dans son état normal, sans doute aurais-je eu plus de mal à le contenir, mais dans l'immédiat, ses forces semblaient l'avoir déserté suite à son inconscience. Il finit par se calmer, et je sentis sa tête retomber dans mon cou, mais je ne trouvais rien à dire en plus. Les remarques dans le genre « Ça va aller ? » me passaient au-dessus de la tête, car il ne fallait pas être un génie pour voir que quelque chose n'allait pas.

Alice ❥ « Faut te reposer. »

On pouvait dire ce qu'on voulait : je n'étais pas médecin. Je ne pouvais rien faire d'autre que de lui dire de se reposer, et il me semblait que c'était pour l'instant la meilleure chose à faire. Le seul médecin que nous avions dans l'immédiat était Hikari, laquelle souffrait beaucoup trop de ce qu'il s'était passé pour qu'on puisse lui demander quoi que ce soit. L'une de mes mains remonta jusqu'au cou de William, cherchant à l'aveugle cette marque que lui avait laissé son agresseur. Je ne tardai pas à sentir les deux trous causés par les canines pointues de la Vampire, et réprimai un frisson lorsque mes doigts frôlèrent la blessure, qui cicatrisait tant bien que mal, mais qui respirait la fraîcheur au moindre contact avec cette peau renouvelée depuis peu.

Alice ❥ « Ça fait mal ? »

Ses cheveux me chatouillaient un peu, mais je n'allais pas lui dire de dégager alors qu'il peinait déjà assez. Il eut un petit hochement de tête tandis que je restai dans cette position peu confortable, mais à laquelle je ne prêtai guère plus d'attention. Mon visage s'enfonça dans son épaisse tignasse blonde tandis que je le serrai un peu plus fort dans mes bras, comme l'on ferait pour rassurer un enfant après qu'il ait fait un vilain cauchemar. J'étais rarement confrontée au point de vue de celle qui réconforte, car au fond j'étais toujours cet enfant qui se réveille au milieu de la nuit et qui a peur d'être tout seul. Mais soutenir un être fragilisé s'avérait être plus agréable qu'autre chose. À cet instant, je me sentais réellement utile à quelqu'un, loin de toutes ces fois où je me demandais jusqu'où pouvait aller l'égoïsme que je m'étais inventé à propos de moi-même.

Alice ❥ « On s'est vraiment inquiétés pour toi. »

Je fermai les yeux et me laissai très légèrement tomber sur William. Comme d'habitude, il émanait du Démon une chaleur corporelle anormalement élevée, qui était dans son cas un signe de santé. Je commençais à mourir de chaud, mais contrairement à ce que l'on pouvait penser, c'était juste parce que l'air ambiant s'était réchauffé. Je poussai un soupir, et mes épaules se relâchèrent d'elles-même, comme si j'étais rassurée de constater qu'il était là, conscient et en bonne santé – du moins pour quelqu'un qui venait de se faire mordre par un Vampire.

Alice ❥ « Il y a un moment, je me suis demandée pourquoi je me faisais autant de soucis pour toi. Il y a même des fois où je me pose la question de si je suis amoureuse de toi. »

Un rire nerveux m'échappa à cet instant. En vérité, j'essayais d'être franche avec lui ; pour qu'il comprenne, et qu'il évite de se poser des questions à son tour. Aussi loin que je me souvienne, je n'étais jamais tombée amoureuse. Ç'avait toujours été un concept dans ma tête, qui ne m'intéressait pas plus que ma première lance à vrai dire. Mais le fait de ne pas avoir connu ce sentiment – qui à ce qu'il parait vous donne des papillons dans le ventre, même si ça reste à vérifier – ne m'empêchait pas de savoir que ce n'était pas ça.

Alice ❥ « Mais c'est pas ça que je ressens pour toi. Je ne suis pas attirée par toi, je n'ai jamais eu envie de te prendre dans mes bras ou même de t'embrasser... »

Nouveau rire, plus amusé cette fois. J'avais l'air fine, maintenant, mais mettre la vérité sur la table m'avais permis de me sentir plus légère, et les questions que je me posais avaient trouvé immédiatement leur réponse. De toute façon, ces choses-là, c'était pas mon truc, et je laissais volontiers ma place à Hikari et Roxas...

(C) WILLOU

After reading. ~[/b]

**Re: (willalice) ❥ « Forever is a lie. »** | *Dim 15 Sep 2013, 09:43*

Forever is a lie
Alice & William

Ce sentiment de vulnérabilité qui envahissait l'esprit du démon était incommensurable, tellement sue c'en était presque aussi douloureux que la morsure elle-même. Malgré le peu de fierté qu'il lui restait, il parvint à mobiliser ses forces pour lui éviter de s'écraser de tout son poids sur les épaules frêles de la fille de Zeus qui malgré son confort apparent aurait certainement peiné à le soutenir le temps qu'il lui faudrait. Il avait beau espérer le minimum, ce qu'on espérait n'était pas souvent ce qui arrivait. « Faut te reposer. » avait-elle dit, tandis qu'il poussait un soupir en signe de capitulation. Il aurait aimé se reposer, mais tout ce qui lui arrivait était en grande partie de sa faute: il n'aurait jamais dû faire autant de bruit en sortant; il n'aurait jamais dû sortir, tout simplement. Les doigts d'Alice passèrent sur la trace bombée résultant de la morsure encore remplie de venin, contrairement à ce que l'on pouvait croire, leur arrachant à tous les deux un frisson d'origine inconnue. La nature des réactions humaines étaient parfois un mystère absolu aux yeux du commun des mortels. Quand elle lui demanda si ça faisait mal, il se contenta de fermer les yeux et marquer un temps de silence avant de répondre.

« Des fois, ça me lance d'un seul coup... Mais là, ça va. »

Elle ne s'étala pas d'avantage sur le sujet et décida de lui avouer qu'ils s'étaient inquiétés pour lui. Cela ne l'étonnait pas tellement, les habitants de cette maison étaient tellement débordants d'amour et de sentiments qu'il lui était arrivé de se sentir étouffé, de penser qu'il ne donnait peut-être pas assez. Puis sa nature reprenait le dessus, et il prenait sans en donner plus en retour. Sans doute avait-ce été une erreur quand, cette nuit, il s'était aperçu qu'il aurait dû donner plus; pas pour lui mais pour eux. Désormais, tout le monde s'était fait un sang d'encre et personne n'avait dormi. Tout ça à cause d'une promenade nocturne qui avait mal tourné. Alice se laissa tomber sur lui tandis qu'il s'appuyait sur elle, comme si l'un ne pouvait pas rester debout sans l'autre à cet instant.

Suite à ça, Alice décida de se laisser parler. Il ne l'interrompit pas à se contenta d'assimiler ses paroles, avec une once de surprise face à de tels aveux. Il lui était arrivé à lui aussi de se demander ce qu'il pouvait ressentir vis à vis de la charmante fille de Zeus, mais lui était parvenu à une conclusion moins certaine que celle à laquelle elle était arrivée. Il n'avait pas été aussi catégorique, en se mettant dans la tête qu'il n'était tout bonnement pas amoureux d'elle, mais l'entendre dire de manière si convaincue le fit douter à son tour. Finalement, il n'était jamais tombé amoureux, raison pour laquelle il ne réussissait pas à mettre de nom sur ce qu'il ressentait pour elle. Désormais, et en quelques images d'Hikari et Roxas défilant dans sa tête, il pouvait être sur et certain: ce n'était pas l'amour qui les reliait l'un à l'autre.

« Je comptais pas trouver l'amour ici, rassure toi hein... »

William eut un sourire, puis prit une grande inspiration qu'il regretta quand le parfum de la demi-déesse lui parvint. Il y avait quelque chose de différent chez lui ce soir, qu'il préféra laisser de côté pour le moment, sans savoir qu'il le regretterait amèrement.
Au lieu de ça, il passa une main sur sa propre blessure, pour la première fois depuis qu'il s'était fait mordre. Il eut le même sentiment que lorsqu'on appuie sur une plaie blessée, bien qu'elle semblait avoir déjà cicatrisé. Du moins était-ce l'impression qu'elle donnait. Après, il s'agissait toujours d'une morsure de vampire, il ne fallait pas oublier. La voix de la fille de Zeus reprit de plus belle, mais cette fois se perdit dans l'immensité de la pièce, laissant un William à demi inconscient de ce qu'il se passait. Il tourna la tête vers elle, enfouissant son visage dans le cou gracile de la jeune fille. Doucement, quelques forces lui revinrent, le temps de l'emprisonner dans une étreinte dont elle ne chercha pas à se libérer, loin de se douter de ce qui était en train de lui arriver. Quelque chose en lui prenait le dessus sur ses actes et pensées, tandis que William assistait impuissant à une perte de contrôle totale.

Alors les deux canines qui venaient d'apparaître se plantèrent dans la cou de la demi-déesse, arrachant un hurlement silencieux du démon qui ne pouvait rien y faire.

(C) WILLOU

Forever is a lie
Alice & William

Il se laissa tomber dans mes bras. Il avait abandonné l'idée de se recroqueviller sur lui-même, comme si la force demandée pour se cacher était devenue trop importante. J'aurais pu croire qu'il avait jeté les armes à mes pieds, qu'il avait enfin décidé d'arrêter de jouer les durs. J'avais fait de même avec Hikari, après avoir enfin compris qu'elle faisait tout ça pour moi, et qu'elle était en aucun cas responsable de la perte de ma mère. J'enroulai mes bras autour du cou de William et resserai mes bras autour, enfonçant mon visage dans sa tignasse blonde. Il était cet odieux personnage que l'on a tous dans sa vie, qui vous exaspère mais que vous ne pouvez vous empêcher d'apprécier. Les choses ayant été mises au clair, j'avais cette nette impression qu'une phase venait d'être passée, et que de nouvelles bases s'étaient posées. Plus rien ne semblait pouvoir me freiner dans la franchise dont j'avais fait part pour lui avouer mes "sentiments". Il aurait dû ressentir la même chose, mais malgré notre proximité, je le sentais distant. Je desserrai mon étreinte, tandis que la sienne de referma sur moi.

Alice ❥ William ?

Un frisson glacé me parcourut l'échine. Je sentis son souffle s'arrêter dans le creux de mon coup, me faisant sursauter. Je fis descendre mes mains sur ses épaules, tentant de le repousser pour voir ce qu'il se tramait au niveau de son visage, en vain. Ses mains, quant à elles, attrapèrent avec une douceur mêlée à de la violence, comme si l'individu en face de moi était tiraillé entre deux solutions. Une certaine inquiétude se fit ressentir dans l'air, et la pièce semblait totalement différente de quelques minutes auparavant.

Alice ❥ Will... qu'est ce qu-

Je n'eus pas le loisir de terminer ma phrase. Croyez-moi, j'aurais voulu le faire, pour essayer de comprendre... mais on me prit de court cette fois-ci, et je dus admettre ma défaite contre la maîtrise de la situation. À partir de là, je ne contrôlai absolument plus rien. Le temps s'arrêta pour moi ; les bruits se stoppèrent et ma vision se brouilla. Le hurlement de douleur que j'aurais dû pousser partit de mon ventre mais se bloqua avant d'atteindre ma gorge. La douleur de la morsure me lança ; je m'étais blessée tellement de fois dans ma vie que me rappeler de chacune de mes douleurs était impossible... mais celle-ci, jamais je ne l'oublierai. Mon sang partit, aspiré comme si l'on tentait de retirer ma vie par les orifices créés par les canines pointues.
Personne ne s'était attendu à cette situation. Pourquoi personne n'avait-il pensé à cette alternative dans laquelle le sang de William se mêlait à celui de celle qui l'avait mordu ? À nos yeux, il avait combattu l'organisme parasite, et tout redeviendrait presque comme avant. Cette scène eut des allures de songes, mon esprit embrumé demeura incapable de discerner ce qu'il se passa. Impossible de savoir si mon fil de vie fut coupé par les Moires à ce moment. Je crus voir William se détacher, mais ce ne furent jamais que des images floues. Qu'est ce qu'il fait, pourquoi il s'en va ? Je plaquai mes mains sur ma jugulaire, le liquide chaud refuse de s'arrêter de couler, je n'ai pas assez de force pour l'en empêcher. La silhouette de William s'approche de moi, j'ignore ce qu'il fait, j'ai trop mal. Sa main dégage la mienne, je le laisse faire, incapable de le repousser. J'ai la tête levée vers lui, l'incompréhension se lit dans mes yeux bleus. Soudain, ma blessure me brûle ; j'ai envie de hurler mais je n'y arrive pas. Ma respiration s'accélère, et William approche son visage du mien tandis que sa main brûle encore et encore plus. Il approche ses lèvres de mon oreille, et sa voix est la dernière chose dont je me rappelle. Ensuite, c'est le noir total.

William ❥ Je suis désolé.

Elle sombra dans l'inconscience tandis qu'il l'allongeait sur le matelas maculé de son sang. Le Démon passa une main sur ses lèvres, sur lesquelles ce même sang n'avaient pas terminé de sécher. Dégouté, il s'essuya la bouche d'un revers de la main et laissa ses pas tracer le chemin le plus court vers la fenêtre qu'il ouvrit avec rage. Jetant un dernier coup d'œil dans la pièce, William déploya ses ailes et s'enfonça dans les ténèbres d'une nuit riche en événements.
Le corbeau posé sur le rebord de la fenêtre avoisinante s'engagea à sa poursuite, et le calme retomba sur l'imposant manoir Relyse.

(C) WILLOU

After reading. ~

conclusion de l'activité : Willou et Lilice ont fait du WTF pendant un an. mais ça y est, j'crois qu'on a récupéré le lien. 8D.

**Re: (willalice) ❥ « Forever is a lie. »** |

» { Always and forever. [Pv Alice]
» GAIEL ✿ NAOKI ✿ "Together forever, Naoki ♥"

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée