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 unravel me ❞ (tiaros) ✘

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Staff Sweety Men'Tia'li

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M-S
M-S "Tia" R. Harrison
Staff Sweety Men'Tia'li
Coeurs : 62 Messages : 379
Couleurs : #22BB9D & Darkgoldenrod
J'ai traversé le portail depuis le : 07/09/2014 et on me connaît sous le nom de : Misha Mon nom est : Melissa-Sirius Ramsey Harrison, dite "Tia". Actuellement je suis : perdue. Il paraît que je ressemble à : originaux (glumish+yuumei) & Emily Rudd (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : Skullkid bae ♥ (vava) + myself (signa+gifs profil) + MISS AMAZING ♥ (gif signa)
unravel me ❞ (tiaros) ✘ | Mer 25 Mar 2015, 21:21

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PRAYER FOR NOTHING

Sirius feat Eros
700 years later - Panthéon


Ses yeux étaient remplies de larmes et ses joues griffées par sa propre colère; elle avait ce sourire tordu, tordu, tordu, celui qui met mal à l’aise sans implorer une pitié qu’elle tuerait.

Le cerf blanc se faisait vieux. Son pelage auparavant éclatant prenait une teinte grisâtre et tu craignais pour sa vie; pourtant, tu croyais qu’il vivrait aussi longtemps que toi, c’est à dire longtemps. Longtemps, très longtemps. Mais il était moins vif, moins rapide. plus fragile. Tu prenais peur, tu paniquais, et peu à peu tu ne sortais plus pour le chouchouter. Il ne devait pas mourir. Il ne devait pas. Il n’avait pas le droit. Pas encore.
Tu marchais dans les petites rues pavées de la capitale, les enfants t’évitant par de grands détours. Tu n’étais pas censé être très effrayante; tu te rappelais encore, quand tu courrais dans les rues avec tes amis en riant, quand tu étais innocente et souriante. C’était si vieux que ce souvenir était flou dans ton esprit, si vieux que t’en souvenir te faisais mal. Tu chasses le passé de ta mémoire et continue ta marche, funambule rêveuse et vaporeuse. Dans ta robe blanche rappelant grandement les tuniques de Grèce antique, on aurait dit que tu flottais comme un fantôme. Tes cheveux noirs frôlaient le sol, attachés en une épaisse et complexe tresse semée de pierres noirs, et ton visage sombre fixait obstinément le sol. Seul le sweat bleu-vert tranchait avec le tout. Oh, tu avais changé, tellement changé depuis ton arrivée. Pas seulement physiquement -tu avais quitté les 16 ans pour atteindre la vingtaine- mais ton esprit, non sans être devenu mature, avait totalement changé.

Tu baissais la tête pour ne pas voir le monde autour de toi. Tu ne voulais plus, Ô grand jamais, pleurer devant les vestiges de ces lieux où tu allais autrefois. Tu n’avais pas mis un pied sur une scène de théâtre depuis 534 ans, un jour où tu avais cru voir l’ombre d’une femme aux cheveux bleus dans les spectateurs. Alors tu t’étais rendue compte, tu avais enfin percuté qu’ils n’étaient plus là. Tu n’étais plus jamais allée à Chloris, par peur de revoir des fantômes, ou même les enfants qu’ils avaient eus. Et que leur dirais-tu? “Bonjour, petit. Ta grand-mère m’a hébergée quand j’étais enfant.” Il prendrait peur et te fuirait. Comme tout le monde à présent.
Tu n’avais que ton demi-frère, ton jumeau et Prongs comme compagnie. Exilée du monde par peur de t’y accrocher, tu vivais dans la peur de voir à nouveau la mort autour de toi. Tu avais de nombreuses fois pensée à te tuer; mais il y avait Matteo, et même avec lui, même main dans la main marchant vers les enfers, tu avais peur de ce qui t’attendais. Sans l’avouer, étouffant ta crainte au fond de toi, tu avais peur de renaître. Seule.

Elle n’était pas folle juste immortelle; elle avait vu ce qu’elle ne voulait pas et plus rien ne la tenait à l’écart du monde. Plus rien, plus personne, car elle se tenait plus loin pour ne pas souffrir encore.

Si tu veux parler ou quoi que ce soit, va au Panthéon. Tu sauras quoi faire quand tu seras là-bas.
Depuis des années ces mots résonnaient dans ta tête. Jamais tu n’y avais vraiment pensé, mais, à présent que Prongs se faisait vieux et qu’Heylin entamait son dernier siècle, tout redevenait noir. Tu n’arrivais pas à te rappeler du visage du Dieu; cette journée, ton arrivée, avait été la plus belle soirée de ta vie. Mais tout était flou, tout était étrange, trop beau pour avoir existé dans un monde où tu ne trouvais plus ta place. Il avait dit d’aller au Panthéon si tu voulais lui parler, ou autre. Tu ne voulais pas spécialement lui parler, pas spécialement faire quelque chose de précis avec lui; tu voulais juste une présence, quelqu’un qui sâche ce que tu ressentais. L’immortalité.

Tu entres dans l’immense temple, où, en sept cent ans, tu n’avais jamais mis les pieds. Tu n’avais jamais vu l’intérieur, tu ne connaissais pas l’endroit, mais, sans regarder autour de toi, tu marchais d’un pas lasse vers la seule statue qui t'intéressait; un homme au sourire en coin, arc en main et ailes sorties. Un vague sourire se dessine sur ton visage en voyant le sien, mais tes yeux ne retrouvent pas leur éclat. Statue figée dans le temps, immobile objet inanimé, tu vivais dans la mort, et ce sentiment t’étais familier. Doucement, tu t’approches de la statue d’Eros, doucement, silencieusement, ton étoffe comme le voile d’un fantôme flottant à tes côtés. “Salut Eros.” Tu savais qu’il ne te répondrait pas. Pas tout de suite. Lentement, tu viens t’asseoir à côté du marbre ancien, curieux mélange semblant prier une divinité. Machinalement, tu attrapes l’objet logée au milieu de ta clavicule, et le porte à ta bouche pour, doucement, briser le silence d’un sifflement que tu as tant de fois produit. Et il n’y avait personne pour te répondre.

Et elle était triste, Ô Dieu, qu’elle était triste, avec ses cernes noirs et son pauvre sourire, derniers vestiges d’un rêve oublié. Et elle était lasse, lasse de vivre, fatiguée de voir le monde s’écrouler.




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Re: unravel me ❞ (tiaros) ✘ | Mer 15 Avr 2015, 18:11

I'm following the map that leads to you ∞  Eros & Tia
I miss the taste of a sweeter life I miss the conversation I'm searching for a song tonight I'm changing all of the stations I like to think that we had it all We drew a map to a better place But on that road I took a fall Oh please tell me why did you run away ? I wonder where were you ? When I was at my worst Down on my knees And you said you had my back So I wonder where were you ?


All I know is we said « Hello. »
And your eyes look like coming home
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Now everything has changed
Le courant d'air chaud s'introduisit dans la pièce, soulevant sur son passage les rideaux de mousseline jusqu'à atteindre le grand lit doré, pour venir chatouiller ses occupants. La chair de poule se dressa sur le dos du jeune homme tandis qu'il se retournait dans ses couvertures pour échapper à l'appel silencieux venu de l'extérieur. Doucement, il ouvrit les yeux, s'habituant peu à peu à la lumière du jour qui se réverbérait contre les murs blancs. Un sourire se dessina sur son visage tandis qu'il s'apercevait de la présence à ses côtés, et il se mit alors à chercher à tâtons un moyen de faire savoir qu'il était réveillé. En fouillant parmi leurs oreillers, il finit par atteindre la main gauche de la demoiselle, qu'il pressa entre ses doigts jusqu'à atteindre l'annulaire sur lequel trônait un anneau doré qu'il commença à faire tourner du bout des doigts. Le contact arracha un grognement à la demoiselle qui ouvrit les paupières, découvrant deux iris couleur de l'orage. « Salut, Princesse. » murmura-t-il, tandis qu'elle refermait ses propres doigts autour des siens. Alors qu'elle ne répondait pas, son compagnon s'approcha d'elle et déposa de petits baisers dans le creux de son cou, qui eurent pour effet de la faire râler ; cela ne l'empêcha pas de continuer sur sa lancée, arrachant finalement les rires de sa compagne pour la réveiller comme il avait pris l'habitude de faire depuis maintenant près de cinq siècles.




La journée ne pouvait être plus belle.
Depuis cinq cents ans, c'était la même chose. Tous les jours, il se levait avec le sentiment que le monde lui appartenait. Riptide volait vers le ciel, chaque jour plus haut que la veille, croquait dans les nuages à pleines temps, traversant le choc des températures et frappant dans le mur du son chaque fois que l'occasion se présentait. Il hurla de joie tandis que le dragon atteignait l'extrémité de la mer de nuages –désormais atteindre l'île en volant ne prenait guère plus de dix minutes et la téléportation n'était plus qu'un pouvoir pour décorer– et rasait la cime des arbres de la forêt et faisant plus de loopings que nécessaire. On pouvait entendre la voix du dieu de l'amour jusqu'au fin fond de l'île si l'on tendait l'oreille, et en ce début de vingt-neuvième siècle, la joie n'était plus en option sur l'Olympe. Ce qui se passait au Sommet semblait se réverbérer sur la Terre comme sur l'île céleste : les conflits d'autrefois semblaient s'être atténués au fil du temps, pour finir par complètement s'effacer et n'être réduit qu'à l'état de souvenirs et mémoires que l'on conservait sur de grands ouvrages que personne ne lisait plus aujourd'hui, à moins d'y être contrait par le système scolaire.

« Accroche toi. » résonna la voix de Riptide dans son crâne, et à peine eut-il le temps de répondre « Je fais que ça. » que le dragon s'élança dans le vide, repoussant les limites d'une nature qui ne semblait plus avoir d'emprise sur lui. Il y avait tellement de choses à faire en un siècle et pourtant si peu. Jamais Eros n'avait senti plus de puissance que lorsqu'il s'était agenouillé au pieds de Psyché pour lui demander sa main. Jamais Eros ne s'était senti plus vivant qu'au moment où les larmes s'étaient mises à rouler sur ses joues et qu'elle avait accepté sa demande en mariage. Il n'étaient pas seuls ce jour-là, l'Olympe au complet avait été témoin de cet acte impétueux de sa part ; pas tant que ça, car il avait fait comprendre à sa mère après tout ce temps qu'il n'y avait que cette femme pour lui, et simplement lui pour elle. Alors désormais, il portait son alliance comme une part de lui-même, et ne ratait pas une occasion pour montrer qu'il était l'homme le plus heureux du monde.

Les deux compagnons atteignirent la capitale plus rapidement que n'importe qui, frôlant les cinq cent mètres seconde et ne connaissant aucune limite que celles qu'ils se fixaient. Personne ne les vit entrer dans les limites de la ville, et quand bien même ils l'auraient fait, qu'auraient-ils pu lui reprocher ? Il volaient à une allure vertigineuse, slalomant entre les obstacles qu'ils ne réussirent même pas à identifier tant ils étaient rapides. Le monde était devenu un vaste terrain de jeu, chaque jour plus excitant que le précédent. L'éternité réussissait aux jeunes dieux mieux qu'à personne... « Combien de temps ça fait ? » songea-t-il, alors qu'ils apercevaient le Castle of Heart au loin, qui se rapprochait si vite qu'en moins de cinq secondes ils franchirent les portes et traversèrent les couloirs sans que personne ne s'aperçoive de leur présence autrement que sous la forme d'un coup de vent furtif. « Cinq cent ans ? » Sept cents, en vérité.

Le Panthéon était le seul lieu sur l'île auxquels étaient réellement attachés les dieux. Les statues d'eux n'étaient pas seulement là pour le culte ; elles étaient là pour ceux qui venaient plaider leur aide. La connexion qu'il avait à présent avec sa projection du Panthéon était si forte qu'il avait immédiatement su de quoi il s'agissait. Les flash qu'il avait reçus dès l'instant où l'on avait fait appel à lui étaient si forts qu'il s'était presque senti obligé de sauter sur le dos de Riptide et atteindre l'île céleste sur laquelle il mettait de moins en moins les pieds. C'était triste à dire, mais le changement sur Sanctuary of Heart n'était plus aussi flagrant qu'à la belle époque où s'autorisait encore à aider les jeunes mortels à s'intégrer –chose qu'il n'avait plus renouvelé depuis près de trois siècles maintenant– sans craindre de faire du mal ces enfants à cause de la puissance grandissante qu'acquéraient les dieux au fil des siècles. Jusqu'à quand pourrait-il continuer de côtoyer les mortels ? Bientôt, ils ne pourraient plus s'approcher d'eux sans qu'ils ne se sentent oppressés par cette Aura trop puissante pour eux, et c'était la seule chose que craignait Eros à mesure que les années s'écoulaient.

Ils défoncèrent presque la porte. Le bois qui cognait contre les murs trembla sous l'impact, mais le temple resta solide, comme le temps qui passe et qui se fout de tout. Riptide n'avait pas tant grandi, de même qu'Eros, qui avait l'air de n'avoir vécu qu'un petit quart de siècle, à peine. Ses cheveux noirs étaient ébouriffés par la course folle qu'il avait entamée pour atteindre l'île comme il s'était accoutumé à faire, mais plus courts que lorsqu'il vivait comme un adolescent. « Salut. » déclara-t-il. Son timbre était sérieux, mais l'on sentait une petite pointe d'espièglerie dans sa voix. Il regarda la silhouette qui se dessinait près de sa représentation de marbre, bien loin de la réalité et pourtant si ressemblante. L'ombre du dragon derrière lui l'empêchait de distinguer clairement les traits de la jeune fille qu'il avait aidée à s'intégrer, des siècles auparavant, pourtant il savait, en voyant la masse de cheveux noirs traîner par terre, que la petite fille qu'il avait croisée ce jour-là n'était plus qu'un lointain souvenir enfoui sous les années qui étaient passées et avaient tout effacé. « Ça fait longtemps. » Pas tant que ça, mais c'était les mots qu'il fallait dire aux jeunes immortels. Il s'avança vers elle tandis qu'elle n'esquissait aucun mouvement qui montrait qu'elle avait capté sa présence dans la salle. « Il en aura fallu, des siècles, avant que tu ne te décides à venir. » Un sourire se dessina sur son visage, mais cette fois-ci ses yeux étaient tristes.
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Re: unravel me ❞ (tiaros) ✘ | Lun 04 Mai 2015, 18:50

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PRAYER FOR NOTHING

Sirius feat Eros
700 years later - Panthéon


Son regard était aussi morne que son coeur qui avait cessé de battre; elle l’avait donné, depuis des siècles, à celui qui n’était plus là. Le poids du sifflet qui pendait au creux de sa clavicule tendait à lui rappeler qu’elle vivait. Elle vivait pour deux, pour eux, même malheureuse.

Les secondes passaient mais tu n’y faisais pas attention. Le temps était une notion tordue et tu aurais pus attendre dix ans, vingt ans, assise sur le marbre à fixer le vide. Peut-être que cela en faisait trente. Peut-être dix secondes. Tu n’en savais rien, tu te contentais de siffler doucement dans l’objet, le son strident étant devenu quotidien. Combien de fois avais-tu mis l’embout dans la bouche en espérant voir deux yeux félins te fixer? Combien de fois avais-tu espéré, en vain, revoir celui que tu avais aimé? Ta poitrine était vide. Vide de chaleur, silencieux, presque inexistant. Fille d’Hadès. Petit à petit tu avais compris ce que ce fardeau signifiait. Seule. Condamné à errer dans les souterrains, condamné à vivre sans but. Tu fermais les yeux en espérant comprendre, comprendre comment les immortels pouvaient vivre éternellement. “Des fois il suffit d’attendre que le temps passe. C’est long, mais on s’y fait.” Tu repenses aux paroles de ton parrain, Allen, qui avait vécu plus de deux mille ans. Mais ce n’était pas à lui que tu avais envie de penser. Tu ouvres doucement les yeux, des yeux tristes et vide, des yeux verts et reptilien, où les larmes se tassaient sans jamais couler.

Un bruit violent et sourd te fait sursauter. Le sifflet s’échappe de tes lèvres pour rebondir sur ta peau claire tranchée d’écailles ternes, tes yeux retrouvent un instant leur éclat d’antan en voyant l’animal noir se poser au milieu de temple. Perché sur le dragon, Eros n’avait pas changé. Il avait toujours cet apparence jeune -bien que plus âgé que toi- et ce sourire joyeux, cependant il semblait plus...lumineux. Plus lumineux qu’à votre première rencontre. Tes lèvres se tordent en un sourire tordu que tu ravales, consciente de ne pas avoir réellement sourit depuis trop longtemps pour y arriver d’un coup. “Salut.
Tu te sentais plus relaxée, plus à l’aise en compagnie de ce Dieux qui n’avait, à tes yeux, rien de très impresionnant. Tu l’avais rencontré quand tu étais encore innocente. Faible, ignorante et utopique. Une enfant idiote qui ne savait rien du monde, une enfant sotte qui n’avait aucune idée de ce qui l’attendait. “Salut.” Ta voix avait repris de la contenance, mais pas assez pour te convaincre que tu allais bien. Tu n’allais jamais bien. Pas sans lui.

Ça fait longtemps.  ” Tu lèves tes yeux dans les siens. Maladroite comme si ton corps avait rouillé mais aussi gracieuse que la danseuse que tu n’étais plus, tu te lèves, rejetant d’un mouvement de têtes ta tresse en arrière. Longtemps. Sept cents ans, c’était long. Tu esquisses un sourire triste, levant une main pour tirer doucement sur une mèche rebelle. “Sept cents ans jour pour jour. ” Parce que tu avais compté, parce que tu savais. Il n’y avait aucun moyen pour que tu oublies ton arrivée, aucune façon pour que son aide s’efface de ta mémoire. Il t’avait montré les étoiles. “Il en aura fallu, des siècles, avant que tu ne te décides à venir. ” Il te rend ton sourire mais ses yeux trahissaient sa tristesse. Aussitôt le tien s’efface et tu baisses les yeux. Tu ne voulais pas rendre les autres tristes. Avant, tu rendais les autres heureux en souriant. Avant. Tu ne voulais pas autant changer.

Désolé.” Des mots vides de sens, pourtant tu les sentais naturels. Une excuse minable pour ces siècles de silence, mais tu ne savais pas lequel de vous était à blâmer. Pourtant ton petit sourire fleurit sur tes joues. Tu étais triste, Ô dieux que tu étais triste, mais sa présence avait quelque chose de réconfortant. En quelques secondes, devant tes yeux les souvenirs de votre soirée défilent. Tu t’avances légèrement, laissant échapper un rire creux lorsque Riptide te donne un petit coup de tête dans les côtes, et tu le grattes distraitement sous la gorge. “Salut toi.” Puis tu relèves les yeux vers le Dieu.
Je n’ai jamais eu le temps de te remercier. ” Il t’avais laissé, cette nuit-là, aux soins de Statice -son souvenir aurait déchiré ton coeur, si tu le sentais encore battre entre tes poumons- en partant comme ça. À demi éveillée, ton mouvement de bras innocent, aussi morne que ton présent, te paraissait maintenant si peu approprié pour sept cents ans d’absence. Si tu savais. Ô si tu savais, combien de choses aurais-tu changé? Si tu connaissais le futur, combien de regrets n’aurais-tu pas à supporter à présent? “La chef de la pâtisserie, Statice. Elle a vraiment été comme une mère pour moi. Merci de m’avoir laissé là-bas.” Ta voix se brise dans ta gorge et les larmes envahissent tes yeux; pourtant tu les refoules. Tu te souvenais encore de l’enterrement de celle qui avait été ta mère. Tu te souvenais encore avoir pleuré inlassablement dans les bras de ton jumeaux. “Merci.” Un murmure rauque, tu passes une main tremblante sur la tête du dragon qui te regardait de ses grands yeux où se refletait cette innocence que tu avais perdue.

Et elle était condamnée, condamnée à se traîner au sol en regardant les étoiles, ces héros qu’elle ne rejoindrait pas. Elle qui n’avait jamais eu d’ailes, elle qui n’avait jamais été libre, son dos était en lambeaux, sa peau était arrachée, et elle hurlait sa plainte, elle pleurait ses rêves, rampait dans le noir.




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Re: unravel me ❞ (tiaros) ✘ | Lun 06 Juil 2015, 12:57

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Il ne l'avait pas connue longtemps, et pourtant il savait qu'elle allait s'excuser. « Désolé. » Les syllabes résonnèrent en lui comme s'il s'agissait de la chose à dire. Il balaya ses excuses d'un revers de la main. Ce n'est pas à toi de t'excuser. Eros l'avait surveillée, un temps. À l'époque où il venait de la mettre entre les mains d'une femme au cœur pur et à l'âme généreuse, il s'était tout de même entêté à demander à Iris de prendre parfois de ses nouvelles, et lui envoyer des messages arc-en-ciel pour lui assurer qu'elle allait bien. Cela avait duré une vingtaine d'années, et c'était ce qui lui avait permis de se stabiliser, de devenir plus forte. Mais il était un dieu, il n'avait pas le droit de privilégier un mortel par rapport aux autres ; il l'avait fait une fois, et il ne le ferait plus jamais. Alors il l'avait laissée partir, grandir.

Maintenant le temps qui passe lui revenait dessus comme une vague qui se cassait sur son dos. Elle faisait un pas en avant et c'était un fantôme qui s'approchait de lui. Riptide se baissa suffisamment pour lui mettre un petit coup dans les cotes, déclenchant un rire enroué, comme un son qu'on retient prisonnier et qui force malgré tout le passage pour parvenir à atteindre la surface. Il n'avait pas fait cela dans le but de recevoir des remerciements, il n'était pas ce genre de personne. Il s'était vraiment fait du soucis pour elle ce fameux soir, et c'était là l'un des principaux traits de caractère d'Eros, qui faisait de lui un "type bien". Il s'approcha de Tia et posa une main sur son épaule, qui était aussi frêle que dans son souvenir.

« Il y a pas de quoi. » Ce n'était pas plus une formule de politesse que le fond de sa pensée. Être avenant n'avait jamais coûté à Eros, c'était dans sa façon d'être. Il avait grandi psychologiquement au cours des derniers siècles, mais cela n'avait en rien changé dans sa façon d'être ou de se comporter avec les autres. « Pourquoi tu as attendu si longtemps avant de venir ? » Eros ne disait pas cela comme si elle était la seule fautive de l'histoire, mais les dieux n'avaient pas le droit de privilégier une personne à une autre, on leur demandait d'être impartial et il ne voulait pas se faire catégoriser comme l'un de ses olympiens qui se mêlaient à tort aux mortels et créaient ainsi des sang-mêlés qui n'avaient pas leur place aux yeux des dieux. La vie d'un semi-divin était triste dans la mesure où les enfants qui naissaient comme tels devaient grandir privés de l'amour d'un père ou d'une mère. Eros avait toujours béni la chance qu'il avait eu d'avoir deux parents qui s'aiment, et ce malgré les nombreuses disputes qu'ils avaient pu avoir, et qu'ils auraient certainement jusqu'à la fin des temps.

Il pencha la tête sur le côté, cherchant son regard qui fuyait. Eros capta ses deux iris verts une fois, mais elle détourna la tête, ses cheveux noirs retombant sur son visage en s'échappant de la longue tresse qui traînait au sol. « Eh, regarde-moi. » Riptide à côté d'eux s'agitait, faisant frémir ses petites écailles bleu nuit et tentant lui aussi de capter l'attention de la sang-mêlé. Elle n'était plus la pauvre enfant perdue à qui il avait donné une maison, et pourtant elle semblait demeurer là, quelque part au milieu de toute l'obscurité qui semblait l'avoir enveloppée.
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