Dégages. ~ S P E N C E R & H Y D R A

Fuck off
PV ✖ Spencer & Hydra

Il y a des matins comme ça, où on a pas déjà mis le pied par terre on se rend déjà compte que la journée risque d'être purement merdique.

Il devait être 7h45 quand le ronronnement assourdissant de l'aspirateur vint perturber le sommeil de l'hydre qui après une soirée un peu trop alcoolisée était rentré totalement défoncé. Wilhem, après avoir vérifié que personne ne se trouvait à côté de lui (il avait ces temps-ci la fâcheuse manie de ramener des filles sans formes le soir, jolies, mais plate, on avait donc plus de mal à les voir sous les masses de couvertures qui couvraient son lit) avait tenté de minimiser les bruits en mettant son oreiller au dessus de sa tête, mais rien à faire, il ne pouvait pas se rendormir, et pourtant Dieu sait à quel point il avait besoin de dormir.
C'est pour cette raison là qu'il décida d'aller engueuler la femme de ménage qui, c'était sûr, faisait le ménage juste pour le faire chier. Une femme se doit de faire le ménage, certes, mais si elle peut le faire en silence c'est mieux. De toute évidence, elle ne voyait pas les choses comme ça, et c'est donc pour cette raison qu'à 7h58 exactement il était à genoux par terre entrain de nettoyer les joins de la cuisine à l'aide d'une brosse à dent. Cette femme était petite, aussi haute que large et du haut de son mètre cinquante trois hurlait aussi fort qu'un général nazi en pleine guerre. Dénudée de tout sentiment, elle faisait le ménage avec une précision remarquable mais n'était pas en bon termes avec l'hydre. Il avait essayé d'expliquer cela à Emma, qui lui avait envoyé en pleine figure que si ça le dérangeait tant que ça, c'était bien fait pour lui, s'il n'avait pas un peu trop bien occupé la dernière ils n'en seraient pas là. Avouez, on a déjà fait mieux en matière de matinée.

C'est en ayant fini, deux heures plus tard, et remarquant qu'en plus il était seul dans la maison qu'il fut assuré d'une chose : c'était une journée de merde. N'ayant pas envie que son environnement principal devienne l'application directe de la LEM (loi de l'emmerdement maximum) il décida de sortir. D'un claquement de doigt il appela Personne qui vint se nicher au niveau de son cou.
▬ Tu sais que tu es le seul homme donc j'accepte la présence si près de moi ?
▬ Ca doit être mon sex-appeal.

Un sourire étire ses lèvres et il remercie son étoile de lui avoir donné un compagnon pareil. Leur entente est parfaite, ils sont pareils. Tous les deux solitaires, ils  ne se voient pas beaucoup et vaguent à des occupations plus ou moins respectables, tant que ça  ne nuit pas à l'autre tout va bien. C'est d'ailleurs pour ça que l'hydre a demandé à son compagnon d'infortune d'éviter de ramener des petits, c'est chiant, les enfants.

C'est donc avec son rat de compagnie sur l'épaule qu'il sortit de l'appartement, vêtu uniquement d'un T-shirt ample sous lequel se dessinait son corps lorsque d'un pas décidé il se retrouvait plaqué contre son ventre bien dessiné. Il faisait beau et chaud, à croire que le monde entier allait bien quand Wilhem se trouvait au plus mal.

Sans trop savoir pourquoi, ses pas le dirigèrent vers le centre ville, et plus précisément au marché. Idée stupide, il ne supporte ni les vieilles, ni les gosses, or ils constituent un bon soixante quinze pour-cent de la population active le mercredi matin. C'est en étant en plein bain de foule, entre un poireau et un bouquet de roses à deux drachmes l'unité qu'il aperçut un jeune homme sous un arbre, entrain de fumer on ne sait trop quoi. Le point positif à faire presque deux mètres, c'est qu'on dépasse amplement toutes les grands mères du coin. Il s'avança d'un pas lent et nonchalant vers ce dit jeune homme qui de toute évidence recherchait un peu de tranquillité. Chose impossible à faire lorsque notre Hydre est dans les parages.

▬ Rassurez-moi, vous ne vous sentez pas viril, avec votre ombrelle au dessus de la tête et votre cigare entre les doigts ?

Fuck off
PV ✖ Spencer & Hydra

▬Bin non, hein, j'me sens pas viril, t'inquiètes. Non, mais comme si j'avais le loisir de penser à ça! Tu peux aller te faire voir avec ta virilité! La génétique merde son travail parfois. Toi, tu peux pas en dire autant, hein!
Un sourire triomphal étira les lèvres de l'hydre qui le dévisageait tout entier. Il savait que ses mots pouvaient blesser mais rares étaient-ceux qui bondissaient à la première attaque. Il faut dire qu'avec Emma il fallait y mettre la dose, avant qu'elle ne daigne ne serait-ce que lui adresser un regard. Il avait pris l'habitude de l'attaquer elle, il connaissait sur le bout des doigts tous les sujets qui la faisaient sortir de ses gonds, pour son plus grand plaisir à lui. Il arrivait souvent à Wilhem de se demander pourquoi elle ne l'avait toujours pas expulsé comme un malpropre de son appartement. Il valait beaucoup plus, c'était évident, mais il devait y avoir quelque chose en plus de sa valeur brute.  Il ne voyait pas les choses possibles autrement.

Wilhem fut flatté que même un homme reconnaisse sa virilité. En même temps, il puait les phéromones au sens propre du terme.

▬'Fin, t'es pas albinos, tu sais pas ce que c'est de dire adieu à ta virilité, mec. Maintenant, dégages.

Le jeune Hauptmann arqua un sourcil et le fixa dans les yeux. Personne ne se permettait de lui parler comme ça, de part son rang au sein de la police -il n'était pas un officiel mais son savoir faire faisait de lui un homme aussi respecté que fuit- mais aussi de part son caractère qu'on savait enflammé. Il n'avait rien contre ce jeune homme personnellement , à la base il en voulait au monde entier, mais cette manie qu'il avait à répondre, puis à se victimiser l'énervait au plus haut point. N'existait-il plus d'hommes capable de s'assumer un tant soit peu ?
Il respira la fumée qui se dégageait de la bouche du jeune homme avant de lui répondre gravement :

▬ J'ai pris la peine de vous vouvoyez, si vous êtes pitoyables au point d'en perdre votre politesse, ça ne m'étonne pas que vous ayez perdu votre virilité. Avant d'être un style c'est une manière d'être. Si vous ne vous assumez pas, personne ne le fera à votre place, avant de vous réfugier dans ce que vous appelez destin, voyez si vous ne pouvez rien y changer, jeune homme.

Sans démordre de son air froid et inexpressif, il sortit une clope de sa poche, l'alluma à l'aide de son briquet et le mit à sa bouche. Hydra était certainement avantagé par sa composition physique, néanmoins il savait pertinemment que pour plaire à une femme il fallait dans le trois quart du temps éviter de se comporter comme s'il était un des leurs.  Il tira un coup et expira la fumée longuement avant de reprendre son discours pseudo-sympathique

▬ A votre tête, je vous fais chier. Si vous voulez attirer les femmes, il faudrait déjà paraître plus sympathique.