Quelques shots plus tard... (With Red & Diane ♥)

« ▬ Par ici, la monnaie ! »

Le sourire jusqu'aux yeux, je fixe là le joli pactole d'argent qui s'est accumulé face à moi. C'est une bien belle somme n'empêche. Je pense que j'aurais de quoi invité toute le monde à la Taverne. Mais, comme ce n'est pas mon genre d'être aussi gentille, je préfère enrouler mes bras autour de cet amas de billets qui m'appelle avant qu'un des joueurs en face de moi ne réclame son du perdu. Trop tard les gars, vous venez de vous faire plumet par une gonzesse.

Bon et si on revenait genre quelques heures en arrières, hein ?


Allongée, ou plutôt affalée de tout mon long sur mon canapé, je laisse échappé un long soupire. Voilà, l'appart est niquel jusqu'à dans les moindres recoins. Manique ? À peine. Tout est propre, rangé et ça sent bon la petite odeur parfumer à la rose et à la fraise qui plante dans l'air. Quoi ? Quitte à ce que ça fasse vielle fille toute ringarde, je préfère de loin ça a une horrible odeur puante de grand-mère. Au moins, ça sent bon ! D'ailleurs, j'en suis lessivé. Qu'est-ce qui m'a pris d'acheter un appartement aussi grand sur deux étages qui plus est ?! Ah oui ! L'espace. Les apparts confiné ou il n'y a pas assez de place pour vivre ce n'est pas mon truc. Enfin bon, ce n'est pas comme si cette appart été blindé de monde. Il n'y a que moi, Rüy – même si je ne suis pas sûr qu'on puisse réellement la compter celle-là...



Et l'espèce de minie boule de poil à quatre pattes qui m'en fait voir de toutes les couleurs. D'ailleurs... Où est passé ce crétin que j'ose appeler « chat de compagnie » ? Je ne l'aurais tout même pas foutu dans la poubelle en même temps que mes restes de pizzas... Oh la merde... Je me redresse et mes yeux partent à la recherche d'une minuscule boule de poil noir et blanche. Non, non, non, non, encore non, non, trouvé ! J'arque un sourcil en voyant Misty – oui, c'est là son nom, pauvre bête, je n'avais pas mieux – en train de tenter d'ouvrir un tiroir de la cuisine « Mais, qu'est-ce que tu fais crétin de chat ! » Je me relève d'un bon et part la rejoindre. Elle me tourne autour – ouais, ouais, c'est bien une fille, casse pied – et ronronne entre mes jambes « Ouais, ok, j'ai pigé t'a la dalle. » Je me penche pour attraper son bol puis, ouvre un placard pour prendre sa boite de pâté. Versant le tout dans le bol blanc à motif de vache – comment enlever toute crédibilité à mon chat – je le dépose au sol par la suite avant que cette affamée ne me bouffe le pied !

Je soupire en voyant cette petite chose dévorée son plat « Ne vient pas te plaindre si tu t'étouffes avec ton pâté andouille. » Je n'irais surtout pas la sauver tient ! Cruelle moi ? Ce serait un mensonge si je disais non. Je m'étire est mon regard s'attarde quelque peu sur l'heure indique sur mon four ; 19H13. Mouais, c'est tôt. Le soleil n'est pas encore complètement coucher quelque rayon lorgne encore le ciel, je n'ai pas franchement faim maintenant et je m'ennuie. Nouveau soupire. Autant allez faire un tour dehors avant que je ne prenne racine ici. Ou avant que le chat décide de me trouver plus délicieuse que ça bouffe !

Je laisse donc Misty tranquille, sans peur. Toute façon, elle ne se gênera pas pour fouiller et me foutre un nouveau bordel monstre dans les placards en cas de nouvelle faim – enflure. Je réajuste ma robe à corset correctement devant le miroir à l'entrer – sait-on jamais si je ramène quelqu'un, je n'aurais pas rangé pour rien – j'attrape d'une main ma cape rouge que j'en file et de l'autre mes clés. Et me voilà enfin sorti de mon appartement. Je me balade dans les rues sans de réels buts précis. Je laisse mes pieds me guider ou bon leur sembles. Jusqu'au moment où une enseigne me tape à l'œil. Une Taverne hein, pourquoi pas.

J'entre à l'intérieur. La première chose qui me vient à l'esprit à ce moment-là, c'est « Bar – boisson – table dans un coin » Ce que je fais directement d'ailleurs, je me commande un bon whisky bien serré et m'évade dans un coin d'une table libre. Maintenant que je suis sagement installé, je peux m'attarder sur ce qui m'entoure. L'ambiance est assez agréable de ce que j'en ressens. L'air de piano qui résonne à mes esgourdes et qui plante sur nous tous est plaisant, même si d'ordre générale, je ne suis pas très fan de ce genre de choses. Pour le coup, j'aime bien écouter l'air de la pianiste. Même Rüy est d'accord sur ce point-là. Alors, que j'entame ma seconde gorgée de mon verre, trois balourds d'homme et une femme apparaisse soudainement dans mon champ de visions. Je hausse un sourcil, me demandant bien ce qu'ils me veulent exactement. Puis, finalement l'un deux lâche enfin « Une partie de cartes, ça te dit ? » Un sourire se dessine alors sur mes lèvres, le genre qui dit « tu va le regretter mon petit père. » Le jour où je refuse un jeu quelconque emmener moi voir un médecin toute suite !

Voilà donc comment en une heure, sur quatre parties, j'en ai gagné trois. J'avais prévenu ! Et je n'ai pas encore fini de l'est plumets. C'est à mon tour de mélanger les cartes, ce que je fais sans mâles, en fait, je m'amuse même à ce niveau-là. Autant prendre mon temps vu comme ils vont prendre cher toute façon. J'arrive à sentir la nervosité de certain tant dit que d'autre penche plus dans une légère balance remplie de colère. Ah, mais il ne fallait pas proposer de jouer dans ce cas-là ! Je m'apprête à distribuer les cartes, quand une jeune femme apparaît sauvagement dans mon champ de visions. Ça devient une habitude de faire ça ! Je lève mes petits yeux dépareillés sur celle-ci. Je le vois bien son petit regard furtif qui ose descendre bien plus bas que mon simple visage. Hum, c'est moi ou je viens de me faire mater les seins-là ?



Je la sens qui soupire dans un petit recoin de mon esprit. Mais, je n'y prête pas plus attention que ça. Pour le coup de la chanson, cela ne venait pas de moi. Parce qu'un, je chante comme une casserole. Et deux, je n'ai simplement pas envie qu'on entende ma voix que je resserve exclusivement pour ma douche. Alors, du coup mes yeux s'attardent en direction de l'autre fille, comme pour la dénoncer, qui affiche un grand sourire niais. Mouais, une blonde quoi. Mais, je ne suis pas contre une nouvelle personne à dépouillé, alors, d'un signe de mains, je lui indique la place libre à côté de moi. Vais-je le regretter après le joli z'yeutage sans gêne de mon haut ? Qui sait.

« ▬ Nous jouons au pokers.
▬ Par-fait ~ Au fait, moi c'est Loon. Enchantée! »

Elle s'installe telle une « diva » et je me mets donc à distribué les cartes. Tout le monde annonce son prénom à tour de rôle, nous avons donc un Léo, Marie, Etienne – quel nom pourrit quand même – Max et moi qui reste muette comme une tombe à ce sujet-là. Qu'est-ce que cela peut bien leur foutre de savoir mon nom hein ?



J'attrape mon jeu de cartes que je fixe longuement en silence. Oh, comme je sens le jeu de merde ! Et pour la première fois, je lâche enfin :

« ▬ Honneur à la nouvelle venue de commencer. »

(c) AMIANTE

Money, money, money.

Voilà ce qui me plaît le plus dans cette charmante soirée à la Taverne. Plumet tout le monde et voir la belle pile d'argent devenir de plus en plus grosse face à moi. Ceci a le don de me mettre un joli sourire aux lèvres. Faut dire que depuis le temps que nous jouons, je n'ai pas vraiment perdu. Préférant me coucher quand je sens que je ne fais pas tout à fait le poids. Je garde mes meilleurs atouts dans ma manche. Ma petite voisine et nouvelle venue en cours de route don, j'ai pris le temps d'étudier durant toutes les parties. Celle-ci et plutôt mignonne oui, je ne vais pas le nier là-dessus, je pourrais presque l'inviter chez moi pour... lui proposer un petit détour au pays de Candy – restons sauf hein. Enfin, à un petit détail prés. Bon dieu, mais qu'est-ce qu'elle parle ! Je ne sais pas si c'est à cause de tous ces verres qu'elle n'arrête pas d'aller chercher à chaque nouvelle relance, ou si celle-ci est comme ça d'ordre général. Je ne sais pas trop ce que je préfère entre les deux. Après moult réflexion surement ni l'un ni l'autre.



Si Rüy pouvait me frapper, je crois qu'elle me donnerait une belle tape derrière la tête. Mais comme ceci n'est point possible – heureusement – elle me foudroie simplement de l'intérieur. Pendant que moi, je l'ignore et reporte mon attention sur la partie. J'ai déjà gagné deux fois avec une Quint Flush Royale. Et cette fois, je m'apprête à nouveau à les mettre à terre avec un magnifique Carré de Roi. Mais là, c'est le drame. L'homme qui est donc assis à côté de « Miss, je parle pour un rien tout le temps » – charmante hein, mais trop de blablas tuent le blablas – celui-ci sort fièrement un petit Brelan de Dame. Mais voilà les yeux qui font un rapide va et vient entre nos deux jeux. Qui a rajouté des cartes en plus en cours de route, c'est surement là la question que tout le monde se pose à un moment pareil.



Oui, je suis une vilaine fille et j'ai triché. Qu'on m'envoie donc en prison ! Franchement, qui n'a jamais tricher au poker ? Les Joueurs honnêtes, cela n'existe que dans les films, quoi que non, même là, ils sont bien pires que moi. Quand je disais qu'il faut toujours garder des cartes dans sa manche ce n'était pas seulement une image ! L'homme, aussi imposant qu'un Hulk, se relève subitement et fait virevolter la table. Par chance, j'ai eu le réflexe juste attend de reculer ma chaise pour en éviter les dégâts. Bah voilà, le retour des ennuis, comme cela faisait longtemps. Bizarrement, je suis la seule que cela rend réellement heureuse. Je n'ai jamais dit que j'étais normal toute façon. Alors que, mademoiselle Loon rit aux éclats d'être complètement trempé par sa dernière consommation – vive l'alcool – je vois ce cher Hulk s'approcher dangereusement de moi et m'attraper par ma cape à défaut de ne pas avoir de col.

« ▬  Hum... On peut régler ça pacifiquement? Genre tout le monde récupère son argent et... non?
▬ Parce que tu crois que ce gros patapouf a une envie de faire des choses pacifiquement ?! »

À mon avis non. Le bruit sourd d'un verre qui se fracasse contre quelque chose résonne à mes oreilles. Eh bien voilà, je crois que je suis en train de déclencher une bagarre. Pour ne pas changer, j'ai envie de dire. Je me sens néanmoins un peu petite face à ce grand monsieur tout pas beau vu de près. C'est qu'il me ferait presque soulever du sol le vilain ! Par contre, je ne suis pas franchement fan don la façon par laquelle il me tient. Qu'il soit en colère contre moi, soit passe encore pas de soucis. Mais qu'on...

« ▬ QUI a fait ceci ?! »

Je tourne la tête et observe la pianiste avec un haussement de sourcils. Pour le coup, cela ne vient pas de moi – oui, il m'arrive d'être innocent, j'vous jure – je suis légèrement trop occupé pour faire ceci. J'ai genre juste un pot de colle mastodonte qui ne me lâche pas et pourtant le coup du verre venait de lui. Je ne sais pas comment il l'a fait, mais il l'a fait et avec moi en prime en main. Je ne saurais dire si ce verre était destiné à Loon ou bien à moi. Surement pour nous deux. Dans tous les cas, je me suis débrouillé pour l'éviter et elle aussi. Tellement bien que s'en est la pianiste qui en a payé le prix.

« ▬ Je me répète, qui a lancé un verre à travers la salle
▬ ... Y a eu de la triche... »

Je profite de ce petit moment d'inattention de Master Hulk pour lui donner un joli coup de genou dans ses parties intimes, je n'ai jamais était fair-play t'façons. Je lâche un petit « on ne touche pas sans permission » à son égard. Et les bonnes manières des hommes, elles sont passées ou non mais oh ?! Il est peut-être grand, fort, costaud tout ce que vous voulez. Il n'en reste pas moins très sensible à ce niveau-là. Un homme quoi. Je réajuste correctement mes vêtements et me décale de lui qui souffre au sol pour me rapprocher des deux demoiselles comme si de rien était. Je prends d'ailleurs la parole sans perdre de temps :

« ▬ Primo tout le monde triche au poker, c'est un fait. Secundo, toi » Je porte mon attention sur la pianiste. « Ton piano n'est pas casser alors arrête de beugler à tout-va pour un rien. Et enfin quant à toi. » Je me tourne ensuite vers ladite Loon. « Tu pues l'alcool va donc te laver tient »

(c) AMIANTE

Et dire que cette soirée avait pourtant si bien commençait. Si bien commençait, jusqu’à ce que je me fasse choper en moins de deux. C’est que je deviens de plus en plus nul au poker avec l’âge ou bien quoi ? Manquerais plus qu’il me pousse des cheveux blancs avant l’heure. M’en fin. Apparemment, je suis une marrante. Moi ? Sérieusement ? C’est le monde qui tourne à l’envers aujourd’hui, ou quoi ? Parce que je propose à la demoiselle d’aller prendre une douche, on va me décerner le prix de la connerie ? Un peu de jugeote, ma fille, je ne parlais pas de prendre une douche dans le bar ! J’ai bien compris qu’il n’y avait jamais douche ici. Déjà, les toilettes, c’est limites, limite. Enfin, encore faut-il qu’elle soit apte à rentrer chez elle pour ce décrassé, parce que bon sang ce que la bière empeste. Peut-être qu’elle s’attend à ce que je l’invite chez-moi pour la prendre si je me penche un peu plus sur ses derniers mots… Je me pince l’arête du nez en réfléchissant, suis-je aussi folle quand je suis bourrée ? À vrai dire, je ne tiens pas franchement à savoir.

« ▬ Enfin si c'est ce que tu veux... moi je dis pas non hein?
▬ Ecoute chérie, tu es bourrée, et me taper des personnes bourrées ce n’est pas encore mon délire. »

Nope. Par contre être bourrée ET me taper quelqu’un là, oui, c’est possible. La logique voyez-vous. Je fais un petit tour de la pièce des yeux et me rends compte que… Ouais, on a fait un joli grabuge quand même. Il est possible, je dis bien « possible », dans une petite éventualité toute proche que le tout soit de ma faute. Et j’entends Rüy se racler la gorge dans ma tête comme si je venais de sortir la belle ânerie au monde. D’accord, d’accord. C’est bien de ma faute. Mais au moins j’aurais mis un peu d’ambiance dans tout ça. À un tellement point que cela a le don d’agacer la pianiste qui s’en va sans demander son reste. Eh bien, merci et a une prochaine, on s’appeler et on se fait des pâtes ! J’entends vaguement la question de Loon qui résonne à mes oreilles. Disons plutôt que la grosse voix du barman par-dessus m’empêcher d’y répondre à temps. Je roule des yeux en l’entendant nous demander de sortir dehors. Pour si peu vraiment ? Bon, ok, on a fait fuir sa pianiste et il y a quelque regard peu agréable qui se dirige dans notre direction. On est dans un bar les gars, ça finis toujours dans une mêlé générale. Faut revoir vos leçons, vous savez. Enfin, je n’oppose pas de résistance et sors bien gentiment. C’est que j’aimerais revenir la nuit prochaine alors me faire interdire l’accès serait bien dommage.

Une fois dehors, je m’éloigne un peu de la porte et secoue mes vêtements. À quoi bon, ils sont bons pour aller au lavage sans plus tarder. C’est que le gros balourd m'a laissé de belles traces quand même. Je soupire et me décide de répondre enfin à ma compagne de jeu de table.

« ▬ Je m’appelle Red, dis-je en replaçant ma cape sur la tête, et si tu arrêter de plonger tes yeux dans mon décolleté, tu ne veux pas y faire un tour directement non plus ? »

Pas que ça me dérange, mais bon, ça frise l’obsession au bout d’un moment quand même. Mais j’affiche toute de même un grand sourire, parce qu’au final le tout me fait plus rire qu’autre chose. Enfin, je me frotte légèrement la nuque et rajoute de la façon la plus aimable qui m’est possible de faire :

« ▬ Désoler pour avoir, rendu ta soirée plus mouvementé que prévue. Et peut-être pour avoir était un peu méchante sur les bords. L’ambiance rend peu aimable. »

(c) AMIANTE