the lady and the brat (artéros)

C'est assis entre les arbres qu'Eros se retrouve. Une nouvelle journée d'ennui sur l'Olympe avait poussé le dieu a descendre une nouvelle fois sur la terre des mortels. C'est quelque chose qui arrive souvent, ces derniers temps ; et ce n'est pas une habitude qu'il aimerait entretenir sur le long terme.
Cependant, il n'est pas venu dans la forêt par hasard. Les bras croisés, en tailleur, il affiche une moue joueuse, un air de défi, un air qui lui va si bien face aux fins rayons solaires qui filtrent à travers les cîmes. Il avait quelqu'un à retrouver. Une de ses congénaires. Elle n'était sûrement pas encore au courant de sa visite, ou peut-être que si, mais il n'allait pas se gêner pour faire un petit tour de sa propriété forestière.

Il se lève d'un bond, et avance le pas enjoué. Il frôle les arbres, s'envole quelques secondes, retombe pour fouler l'herbe sous ses pieds. C'est dans ces instants là qu'il se sentait le plus vivant, le plus libre : éloigné de ses parents, seul avec ses pensées, préparant d'habituelles stupidités. Une des rares personnes dont il supportait la compagnie était bien étendu sa chère et tendre Psyché.
Il dépasse une clairière, se concentrant sur ses cinq sens, dans l'espoir de ressentir une vague d'aura divine. Il n'était pas à la recherche de n'importe quelle déesse ; c'était une femme que l'on ne trouvait pas, c'est elle qui vous trouve. Mais Eros est un petit effronté, un éternel adolescent qui ne se laisse pas arrêter par le danger ou la peur. C'est un insoucient, un peu trop parfois.
Stupide, souvent.

L'air vient balayer les branches, et lorsqu'il s'approche d'un sentier, il ressent quelque chose. Elle n'est pas loin. Il contourne quelques feuillages et se frotte les mains.

— Bonjour belle blonde, on se promène?

Il ne l'avait probablement pas surprise. Artémis.

THE LADY & THE BRAT

(( artémis & eros ))

C’était une journée de chasse comme les autres avant qu’un rustre ne vienne l’interrompre dans son plaisir quotidien. Artémis avait passé la matinée à suivre la piste d’une perdrix bien particulière dans toute la forêt –c’était presque un exercice de style pour elle que de se focaliser sur un seul gibier bien précis, et un particulièrement complexe à avoir proprement dans une forêt aussi dense que celle-ci. L’animal était malade, arrivait au vieil âge, et la déesse voulait l’avoir d’une seule et unique flèche pour ne pas lui faire l’affront de le laisser agoniser d’une vilaine blessure le temps de la partie de chasse.
Artémis était peut-être une tueuse sanguinaire, elle n’en n’avait pas moins des principes.

Mais une voix d’imbécile la déstabilisa au moment crucial et elle retint le soupir qui manqua de lui échapper quand sa cible s’envola devant ses yeux.

« Bonjour belle blonde, on se promène ? »

Artémis ferma les yeux, exaspérée. Eros avait vraiment le chic pour arriver au pire moment qu’il soit –déjà qu’elle supportait difficilement sa présence, c’était à croire qu’il le faisait exprès, et elle en était d’ailleurs persuadée.
Elle ne lui répondit pas tout de suite, se contenta d’ouvrir grand ses oreilles pour retrouver sa proie. Un froissement d’aile et de feuilles plus tard, elle se retourna et encocha une flèche avec une rapidité déconcertante qui alla se planter dans le cœur de l’animal, puis dans une branche voisine à celle sur laquelle Eros avait élu son perchoir.
Un seul coup, elle avait gagné son pari personnel de la journée.

« T’es tellement obnubilé par ta dulcinée que tu la vois partout, c’est fatigant mon pauvre Eros, fit-elle en grimpant à l’arbre en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire ; une fois installée en face de lui, elle passa une main dans ses mèches châtains pour expliciter ses propos. »

D’une main ferme elle attrapa la flèche qu’elle décoinça de l’écorce épaisse et récupéra délicatement le cadavre encore chaud de la perdrix pour ensuite se laisser glisser à terre. Elle porta deux doigts à sa bouche, siffla sur un air particulier et aussitôt, un de ses chiens de chasse se présenta à elle, tête baissée. Elle le gratifia d’une caresse derrière l’oreille avant de le laisser se nourrir de la prise du jour.

« Les mortels et leurs nouvelles technologies de l’amour t’ont-ils si bien remplacé que tu n’as rien d’autre à faire que m’importuner dans mes forêts, morveux ? »

Eros était et sera toujours un enfant trop gâté aux yeux d’Artémis –mais peut-être que son aversion pour sa mère Aphrodite jouait un peu dans son opinion.

code - kuru

Eros fit mine de s'offusquer avant d'afficher un grand sourir nigaud en direction de la déesse ; elle a donc connaissance du concept d'humour.

— C'est vrai qu'ils sont ingenieux pour ce genre de gadgets, mais rien ne remplace ou n'est plus efficace que mes belles flèches chargées de sentiments purs.

Lorsqu'on en venait à son arc et ses flèches magiques, il pouvait parfois se découvrir un égo surdimensionné. En même temps, qui d'autre que lui pouvait bien avoir le monopole de l'Amour? Les mortels avaient beau s'amuser avec leur technologie, leurs relations ne duraient jamais bien longtemps et étaient souvent vouées à l'échec. Les flèches d'Eros ne possédaient pas ce genre de défauts.

— Tu penses qu'ils inventeront bientôt une super application « Chasse » et remplaceront tes chasseresses? Les pauvres se seront vouées à la solitude pour rien.

En tant que Dieu de l'Amour, le concept de voeu de chasteté était bien étrange pour Eros. Quand il croisait les fidèles d'Artémis, il se sentait parfois désolé pour elles, qui pourtant sont souvent si belles. Il aurait pu leur trouver de beaux partenaires si elles ne s'étaient pas retrouvées dans les filets de la Déesse de la Lune.
Tranquillement adossé au tronc, il ne peut tout de même pas réprimander une vague d'admiration quand à la précision avec laquelle Artémis tirait ses flèches sur les gibiers. La voir en action était tout autre chose que d'entendre des récits de ses exploits. Bien qu'effronté, il n'oserait jamais se la mettre en porte-faux.

— Où sont-elles d'ailleurs? Elles ne t'accompagnent pas? C'est rare? Ou c'est juste moi qui me trompe et en fait elles vivent leur vie sans toi?

Il n'y connaissait pas grand chose, au final.

THE LADY & THE BRAT

(( artémis & eros ))

« C'est vrai qu'ils sont ingénieux pour ce genre de gadgets, mais rien ne remplace ou n'est plus efficace que mes belles flèches chargées de sentiments purs. »

Artémis leva les yeux au ciel et mima de se faire vomir. Si elle avait certainement une vision fermée de l’amour et de ses bienfaits, celle d’Eros lui semblait certainement bien trop idéalisée –l’amour rend bête, sourd et aveugle, et il peut faire bien trop de dégât chez les faibles d’esprit ; elle n’en voulait pas.

« Tu penses qu'ils inventeront bientôt une super application « Chasse » et remplaceront tes chasseresses ? Les pauvres se seront vouées à la solitude pour rien.
— Sauf qu’aux dernières nouvelles mes Chasseresses ne chassent que pour elles-même et se fichent bien de ce que peuvent créer les mortels donc peu importe. Elle leva les yeux les yeux vers lui et lui offrit son sourire le plus mauvais qui soit. Et je te ferais remarquer en passant que la vie qu’elles mènent, elles l’ont choisi. Je suis curieuse de savoir combien de ceux que tu as piqué du bout de tes fléchettes empoisonnées étaient réellement consentants…
— Où sont-elles d’ailleurs ? Elles ne t'accompagnent pas ? C'est rare ? Ou c'est juste moi qui me trompe et en fait elles vivent leur vie sans toi ?
— Je ne suis pas leur mère, elles sont libres d’aller où ça leur chante, fit-elle en haussant les épaules devant l’ignorance du jeune dieu, leur devoir est de venir à moi lorsque je les appelle mais je n’ait pas besoin de les avoir dans mes pattes tous les jours, elle peuvent se débrouiller seules. »

C’était ce qu’elle appréciait tant chez ses chasseresses, comparé à sa suite de nymphes ; les premières comprenaient beaucoup plus vite que les secondes le besoin d’espace de la déesse et son désir de ne pas avoir à materner quiconque sous son autorité.

« Comment vont les autres sur l’Olympe sinon ? »

Tant qu’elle y était, elle pouvait bien prendre quelques nouvelles de ceux qu’elle fuyait tant, cela ne pouvait pas faire de mal.

code - kuru

Eros ne connaissait pas Artémis aussi bien que l’on pourrait le penser. Ils avaient beau être « collègues » dieux, ce n’était pas celle qu’il fréquentait le plus.
C’est pour ça qu’il ne sait pas grand chose sur ses chasseresses.

— Ta passive-agressivité ne cessera de m’étonner. Certes, je demande peut-être pas leur avis avant de tirer mes flèches, mais j’étudie souvent mes cibles avant.

Quand il unit deux personnes, il sait pertinemment qu’elles iront bien ensemble. Quel Dieu de l’Amour ferait-il s’il ne pouvait pas? Il avoue l’avoir fait au hasard certaines fois, mais il ne serait pas lui non plus s’il ne s’amusait pas parfois.
Il descend de sa branche pour fouler les feuilles mortes. Il repense à la scène qu’il a vu plus tôt et examine la distance qui avait séparé la flèche d’Artémis de sa cible. Impressionnant.

— Je passe pas tant de temps que ça sur l’Olympe. En tout cas, pas avec les autres. Mais je suppose qu’ils vont bien.

Il passait la majorité de son temps soit avec Psyché soit avec Zéphyr, ou avec les deux. Mais l’idée de passer plus de temps qu’il le faisait déjà avec les autres dieux le rendait malade. Il laissait sa place pour faire copain-copain avec Apollon.

— Maman va bien, ça c’est sûr.

Évidemment, c’est celle qu’il voyait le plus durant ses journées sur le mont des Dieux.

— On te voit jamais toi, tu voudrais pas venir faire coucou de temps en temps au moins?

THE LADY & THE BRAT

(( artémis & eros ))

« Ta passive-agressivité ne cessera de m’étonner. Certes, je demande peut-être pas leur avis avant de tirer mes flèches, mais j’étudie souvent mes cibles avant.
— Tu diras ça à mon frère, il sera sûrement ravi de l’entendre, fit-elle railleuse en évoquant l’incident Daphné comme elle aimait qualifier cet évènement. »

Artémis s’assit dans l’herbe et entreprit machinalement de nettoyer son matériel de chasse tandis que son chien finissait son repas à ses côté avant de se rouler en boule contre elle pour une petite sieste digestive qui lui tira un sourire amusé –qu’il se repose, de toute façon il lui obéirait au doigt et à l’œil dès lors qu’elle aura décidé qu’il était temps de s’en aller.

« Je passe pas tant de temps que ça sur l’Olympe. En tout cas, pas avec les autres. Mais je suppose qu’ils vont bien. Maman va bien, ça c’est sûr. »

Elle leva les yeux au ciel mais ne fit pas de commentaire –l’état d’Aphrodite était loin d’être quelque chose dont elle se souciait. Cependant elle fut surprise d’apprendre qu’Eros ne passait pas autant de temps qu’elle ne l’aurait cru à l’Olympe. Dans son esprit, l’enfant gâté qu’il était devait passer ses jours et ses nuits dans les toges de sa mère, mais il fallait croire que le petit garçon était devenu un adolescent rebelle qui fait le mur pour rejoindre sa chérie ou ses amis. Dans un sens, cela faisait longtemps qu’Eros était comme ça mais elle n’avait jamais vraiment cherché à le réaliser jusque là.

« On te voit jamais toi, tu voudrais pas venir faire coucou de temps en temps au moins ?
— Je passe de temps en temps, détrompe-toi. Je m’arrange juste pour partir avant d’avoir à croiser tout le beau monde de l’Olympe, voilà tout. »

Autrement dit, une fois Apollon et quelques autres dieux qu’elle appréciait salués, elle se hâtait bien de retourner à ses forêts.

« Sans vouloir te vexer plus j’évite ta chère mère et mieux je me porte. Il en va de même pour beaucoup de gens là-haut, alors n’en faite pas une affaire personnelle. »

Artémis étouffait rapidement sur l’Olympe ; elle s’y sentait aussi libre qu’un lion en cage.

« Comment va cette chère Psyché ? Toujours interdite de séjour par Aphrodite ? »

Ce n’était pas tant qu’elle s’en souciait, mais puisque qu’Eros avait l’air décidé à lui trainer dans les pattes, autant avoir de quoi discuter…

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**Re: the lady and the brat (artéros)** | *Ven 28 Sep 2018, 13:53*

Il tique un peu quand elle lui parle de Psyché. Son sourire moqueur s'efface quelques secondes avant de revenir de si tôt. Voyons, Eros, il n'est pas convenable de te laisser abattre comme un gamin qu'on réprimande.

— Oui oui, toujours. Mais ça ne m'empêche pas d'aller la voir, comme d'habitude. Maman n'a pas grand chose à redire, elle sait qu'elle ne m'en empêchera plus, maintenant.
Il ne sait pas s'il se ment à lui même ou s'il s'agit réellement de la vérité. Il essaie sûrement de convaincre lui même qu'il s'agit de la deuxième supposition.
— Je t'avoue que j'ai tendance à éviter ma chère mère aussi, donc je ne vais rien te dire sur ça.

C'est vrai qu'il a tendance à mettre en place diverses façons de passer le moins de temps possible avec sa génitrice, qui la plupart du temps ne lui parle que pour le rappeler à l'ordre.
Il avait largement passé l'âge de s'asseoir sur son lit et l'écouter déblatérer des reproches.
Il croise les bras, s'asseoit là où il est. On aurait pu croire qu'il méditait, mais il réfléchissait, pas forcémment à grand chose d'intéressant d'ailleurs ; juste au fait qu'il allait fatalement devoir remonté sur la montagne des dieux à un moment ou un autre, et qu'à ce moment exact, il enviait bien Artémis pour cette chose - pouvoir rester là, dans sa forêt avec ses chasseresses.

— Tu dois quand même apprécier la tranquilité des bois. Ca change de l'activité constante du Mont Olympe, qui ressemble plus à une ruche qu'autre chose.

Il ne s'en plaignait pas tant que ça, il avouait juste que changer d'air de temps en temps ne lui ferait pas de mal, à lui aussi.

**Re: the lady and the brat (artéros)** | *Dim 25 Nov 2018, 18:58*

THE LADY & THE BRAT

(( artémis & eros ))

« Oui oui, toujours. Mais ça ne m'empêche pas d'aller la voir, comme d'habitude. Maman n'a pas grand chose à redire, elle sait qu'elle ne m'en empêchera plus, maintenant. Je t'avoue que j'ai tendance à éviter ma chère mère aussi, donc je ne vais rien te dire sur ça.
— Ooh, petit garçon deviendrait grand ? Le ton était narquois, mais la pique pas mauvaise dans le sentiment. Il était temps que tu t’affranchisses de tes parents. »

Dire qu’Artémis détestait la famille était une bêtise sans nuance –elle avait déjà tué pour l’honneur de Leto et d’Apollon et n’hésiterait pas une seule seconde à recommencer, car son amour pour eux surpassait toute la hargne et le mépris qu’on lui connaissait. Mais le concept de famille ne lui convenait pas ; elle n’avait pas besoin de vivre constamment aux côtés des siens pour être sûre de l’amour qu’elle leur portait, et elle avait toujours été ainsi.
Zeus lui-même s’était étonné de l’indépendance féroce de la petite fille qu’elle avait été.

« Tu dois quand même apprécier la tranquillité des bois. Ça change de l'activité constante du Mont Olympe, qui ressemble plus à une ruche qu'autre chose.
— Pourquoi j’ai fuit l’Olympe dès que possible à ton avis ? Outre la présence constante d’Aphrodite et Héra, je déteste restée enfermée dans le palais avec tout ce monde autour de moi, je ne sais pas comment vous faites pour le supporter, vous autres. »

La déesse rangea les flèches désormais nettoyées de la terre et du sang qui les souillaient plus tôt dans son carquois d’or et d’ivoire et releva la tête vers Eros.

« Si tu tiens tant à éviter ta mère, pourquoi ne quitte-tu pas l’Olympe aussi ? Ce n’est pas comme si tu était obligé d’y rester par ton statut comme peuvent l’être Iris ou Zeus, n’est-ce pas ? »

Elle eu un sourire narquois.

« Tu verrais qu’une fois la liberté goûtée, on ne s’en passe plus. »

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**Re: the lady and the brat (artéros)** |

» Hello Green Lady [pv Haylei]
» I'm a single lady, oh oh oh ♫ Eole [R16]

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