Coeurs : 117 Messages : 286 Couleurs : #400000 & #007C7C J'ai traversé le portail depuis le : 02/10/2011 et on me connaît sous le nom de : MISS AMAZING. (aka Kao'). Mon nom est : Noah Lhyov Nevenscheinder-Kingston. Actuellement je suis : pas intéressé. Il paraît que je ressemble à : Fuwa Mahiro & Kurosaki Tasuku, deux BG pour le prix d'un. ♥ (IRL: Hunter sexy Parrish) et à ce propos, j'aimerais remercier : moi (avatar) + baby Melichat superawesome (gifs) + super gingin (gif signa)
we can meet again somewhere. ❞ (naonoah) ✘ | Mar 31 Juil 2018, 23:08
NOAH & NAOMIIE
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We can meet again somewhere » somewhere far away from there
Le dernier mois avait été difficile. Pour Lei et Noah. Particulièrement pour Naomiie. Eux, ils l'avaient à peine vue. Elle refusait obstinément de quitter la chambre -celle de Lei, qu'il lui avait cédée depuis le premier jour- et même lorsqu'ils pensaient pouvoir l'atteindre, elle finissait par disparaître. Et elle ne se manifestait plus pendant des heures.
C'était Lei qui lui laissait à manger, parfois dans la chambre quand elle voulait bien le laisser entrer. Mais à certains moments, seulement sur le palier, quand elle gardait la porte verrouillée.
Et Noah. Noah, lui, se contentait d'attendre. Rongé par le poids de la culpabilité d'avoir été celui qui lui avait brisé le coeur et l'âme. C'était par choix qu'il avait décidé de prendre une certaine distance, mais le temps commençait à se faire long et une partie de lui aurait aimé lui parler.
Mais parler pour dire quoi, Noah ? Qu'elle avait fait de son mieux, mais que cela n'avait pas suffi ? Que la vie était faite comme ça -injuste et illogique ? Il aurait voulu trouver les mots justes pour la faire sortir de sa peine, mais Noah Nevenscheinder n'avait jamais été celui qui avait su parler.
Alors il s'était tu. Et il avait attendu. Attendu un signe -une parole, un geste- qui n'était jamais venu. Il s'était alors réfugié dans une forme de mutisme, en se coupant lui-même du monde extérieur, en se disant que Naomiie ne sortirait de cette pièce que lorsqu'elle aurait besoin. De lui, ou de quelqu'un d'autre. Et ce jour-là, il serait là pour elle. Son fidèle serviteur, celui qui pourrait prendre les coups à sa place lorsqu'elle serait trop fragile pour les supporter.
S'il avait pu prendre ne serait-ce qu'une once de la peine qu'elle endurait actuellement, Noah l'aurait fait sans l'ombre d'une hésitation. Mais elle était en train de mener un combat contre elle-même et ce n'était pas à lui de le faire à sa place.
Il s'était laissé tomber sur le canapé en plein milieu de la matinée et ne s'était pas réveillé. La faute à un sale chat errant qui avait miaulé sous sa fenêtre la nuit passée, réveillant de vieilles habitudes qu'il croyait avoir perdues. En le laissant entrer, il avait coupé sa nuit et était sorti prendre l'air, avant de revenir une fois le soleil levé -au cas où Elle déciderait de descendre.
Mais il avait fini par se laisser rattraper par le sommeil qui lui manquait. Et même quand l'escalier grinça et que le chat miaula à la vue d'une nouvelle arrivante -Noah resta les paupières closes, enfoncé dans son canapé, à rêver d'un jour qui était en train d'arriver.
Coeurs : 174 Messages : 815 Couleurs : #6633FF J'ai traversé le portail depuis le : 01/10/2011 et on me connaît sous le nom de : Naomiie. Mon nom est : Naomiie Alyn. Actuellement je suis : en deuil. Il paraît que je ressemble à : Rachel Entichers de l'artiste Yu-kichi & Originaux de l'artiste Mishima Kurone + (IRL : Amanda Seyfried) et à ce propos, j'aimerais remercier : Moi-même pour l'avatar et Yên pour la créa'.
Re: we can meet again somewhere. ❞ (naonoah) ✘ | Jeu 02 Aoû 2018, 11:52
{We can meet again somewhere. Noah & Naomiie
« SOMETIMES, WORDS ARE NOT ENOUGH »
Il faisait sombre. Et chaud. Mais ce n’était pas une chaleur rassurante ni apaisante. Au contraire, c’est ce type de chaleur qui vous colle à la peau, qui empêche tout repos. Pourtant, Naomiie n’avait pas la foi de bouger. Elle aurait pu se lever, ouvrir les fenêtres en grand, laisser entrer la lumière et respirer l’air frais de la forêt environnante. Mais même cela, elle n’en avait pas envie. La douleur, les remords, la peur l’immobilisaient. La myriade d’émotions qui lui perçait le cœur et qui la tenait éloignée du sommeil depuis plusieurs semaines l’avait fait revenir à un état qu’elle avait fui il y a longtemps ; ce désespoir qu’elle avait ressenti étant enfant, après la mort de ses parents. Le sentiment qu’un pan entier de sa vie – si ce n’est sa vie entière – s’était écroulé devant elle, l’empêchant d’avancer, la postant face à un mur infranchissable. Indéniablement, même après avoir été ressuscitée par les Dieux, une part d’elle était morte ce jour d’été. En voyant partir Aaron, Naomiie voyait les derniers liens qui l’attachaient à son enfance se briser, et cette perte n’était rien comparée à la douleur d’une jeune fille éperdument amoureuse à qui l’on annonce la mort de son fiancé. La mort l’avait désorientée totalement, rayant d’un gros trait noir le futur radieux qu’elle projetait avec l’homme qu’elle aimait.
Les premiers jours avaient été les plus durs. Elle avait tant pleuré qu’à présent, aucune goutte ne semblait plus pouvoir sortir de ses grands yeux océan. Elle avait enchaîné un certain nombre de nuits blanches – mais c’était certainement mieux que les cauchemars. Aaron se tenait devant elle, et puis soudain, il se changeait en cadavre ; ou bien, il était emporté par une grande silhouette vêtue de noir. Et elle, elle était obligée de regarder ces scènes obscènes encore et encore, sans parvenir à intervenir. Lei et Noah avaient plusieurs fois du accourir dans sa chambre au milieu de la nuit, réveillés par ses cris, pour tenter de calmer ses sanglots incontrôlables. Au tout début, elle somnolait parfois quelques heures et quand elle se réveillait, elle se persuadait que tout était un rêve et qu’Aaron était toujours vivant. C’était si impensable, Aaron, disparu pour toujours… mais la réalité la rattrapait avait une cruelle rapidité. Cette conscience la faisait se sentir étouffée ; Il ne restait alors plus qu’une chose à faire – la plus difficile, et la plus indispensable. Il fallait l’accepter, et se relever.
Jusque là, cela avait été au-dessus de ses forces. Accepter la mort d’Aaron, c’était lui dire au revoir pour toujours, c’était prendre la décision de faire de la place dans son cœur pour quelqu’un d’autre. C’était accepter que l’avenir construit avec lui qu’elle pensait à portée de main ne lui appartenait plus, à jamais hors d’atteinte. Les regrets la tourmentaient, mais le pire était peut-être les remords. Si Naomiie voulait avancer, il fallait qu’elle le fasse sans lui – et elle souffrait de ne pas faire ce chemin avec lui. Elle craignait de le trahir, alors même qu’elle se serait sacrifiée pour le sauver – et c’est ce qu’elle avait fait, bien que cela ait été parfaitement inutile au final. Ce sentiment d’impuissance la rendait folle. Parfois, des larmes de rage lui montaient aux yeux et elle se surprenait à souhaiter n’être jamais revenue de l’au-delà. Vous le savez tout aussi bien que moi, mais il n’y a rien de plus bouleversant qu’une jeune fille telle que Naomiie, si amoureuse de la vie, ayant de telles pensées. D’ailleurs, elle s’en arrachait suffisamment vite, sans pourtant parvenir à remonter la pente. Se relever pour avancer, c’était laisser Aaron derrière. Elle se sentait responsable de son décès, et le voir partir à sa place la déchirait en deux. Pourquoi lui et pas moi ?
C’était pendant un de ces excès de désespoir, alors qu’elle imaginait avec une précision presque obsessionnelle la scène de l’accident, mais avec elle comme victime et Aaron survivant, que son sentiment d’impuissance et de frustration lui remonta dans la gorge. Elle bondit sur ses pieds avec une brusquerie qui ne lui ressemblait pas, et saisit l’oreiller, le jetant de toutes se forces à travers la pièce. Elle se retint de donner un énorme coup de pied dans le lit, pantelante, toute ébouriffée, ses poings serrés et tremblant sous l’effet de la colère. Pourquoi ? Les rideaux étaient fermés, l’air étouffant – peut-être était-ce seulement elle qui se sentait à l’étroit. Elle en avait assez. Assez de tourner en rond, assez de se bouffer de l’intérieur. Assez de voir défiler les images de sa vie d’avant derrière ses paupières dès qu’elle fermait les yeux, assez de voir son reflet pâle et quasiment méconnaissable, avec ses grandes ailes paralysées qui la gênaient tant, l’empêchant d’oublier qu’il était impossible de revenir en arrière. Sans trop réfléchir, Naomiie se dirigea vers la porte et l’ouvrit, s’engouffrant dans l’embrasure.
C’est lorsqu’elle se trouva en haut des escaliers, un peu éblouie par la luminosité, qu’elle prit conscience de l’état quasi-pathologique dans lequel elle était. Cela faisait plusieurs jours qu’elle n’avait vraiment vu quelqu’un ; sans parler d’une vraie conversation. Cela devait dater du jour où elle était arrivée ici, et que Noah lui avait annoncé la mort d’Aaron. Une nouvelle bouffée de remords l’étreignit, mais cette fois-ci, ils étaient d’une nature différente. Les jumeaux. Ses meilleurs amis. Ses frères. Elle savait qu’elle les faisait souffrir. Ils l’avaient accueillie, s’étaient occupés d’elle avec soin et amour, ils l’avaient calmée pendant ses crises, ils lui apportaient toujours des repas, même lorsqu’elle avait l’appétit coupé. Une boule d’émotion vint se former dans la gorge de la jeune fille. La reconnaissance qu’elle ressentait à leur égard était sans limite, et elle se sentait si égoïste de s’enfermer dans son chagrin ainsi, refusant de les voir. Elle se détestait.
Les marches de l’escalier craquèrent doucement sous son poids tandis que Naomiie descendait au rez-de-chaussée. L’odeur familière des pièces, de la lessive, lui emplirent les narines d’un coup et elle sentiment quelque chose comme de la nostalgie mêlée à une sorte de bonheur fautif lui gonfler la poitrine. Elle passa ses doigts sur la rampe vernie, un petit sourire attendri venant poindre à ses lèvres – le premier depuis des semaines. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir étrangère à ces lieux, pourtant si connus – comme si elle n’y avait plus sa place. Elle se sentait coupable d’être ici. N’entendant personne, Naomiie se dit que les garçons devaient tous deux être sortis. C’était peut-être mieux ainsi. Mais au moins, elle avait réussi à faire le premier pas, et malgré la fatigue, malgré la douleur, elle sentait un léger sentiment de fierté aigre-doux au fond d’elle. Aaron avait toujours été gentil avec elle, toujours. Mais il lui aurait sûrement déjà crié dessus pour la secouer. Elle avait beau se flageller de l’intérieur pour ce qui s’était passé, elle savait aussi que si Aaron pouvait la voir, il lui hurlerait de sécher ses larmes et d’aller au-devant de la vie. Elle pouvait presque l’entendre. « Elle a été vache avec toi – montre-lui donc de quel bois tu te chauffes, ma vieille ! » Un nouveau sourire lui échappa. Voilà qui était mieux. Finalement, sortir de son antre avait été une très bonne chose. Cela ne la guérirait pas, mais au moins elle arrivait à sortir sa tête de l’eau, à voir autre chose que du noir, réfléchir de façon plus lucide. Doucement.
Alors que la jeune fille arpentait les pièces, posant ses yeux sur les différents meubles dans la pièce, les détaillant comme jamais elle ne l’avait fait, elle entra dans le salon. Son cœur bondit violemment dans sa poitrine lorsqu’elle aperçut Noah allongé sur le canapé, endormi, ne s’attendant à voir personne ici. Naomiie posa sa main sur sa cage thoracique, sentant l’organe battre à tout rompre contre sa paume. Noah avait toujours su la surprendre, même sans le vouloir. Doucement, l’elfe s’approcha de la figure endormie, son cœur battant toujours un peu trop fort. Les yeux fermés, le visage détendu, les lèvres un rien entrouvertes… le vampire avait l’air dix ans plus jeune, sans le pli soucieux formé entre ses sourcils et la contraction de sa mâchoire. Sa peau était toujours aussi parfaite, contrastant avec ses cernes trop prononcées pour ne dater que d’hier. Naomiie se mordit les lèvres, désarmée par l’air vulnérable que ce garçon autrefois si cynique et irresponsable pouvait avoir sur son visage. La jeune fille n’avait pas besoin de savoir comment il était avant de la connaître, elle sentait d’elle-même qu’il avait beaucoup changé depuis leur première rencontre. Elle aurait voulu croire à une coïncidence, mais une partie d’elle lui soufflait qu’elle y était pour quelque chose. Cette pensée lui serra la poitrine bien plus qu’elle n’aurait osé l’avouer.
Tendrement, Naomiie leva sa petite main aux ongles longs – elle avait cessé de prendre soin d’elle depuis un peu trop longtemps – et caressa la joue du jeune homme du bout de ses doigts. Elle se sentait coupable, si coupable. Non seulement elle n’avait pu sauver son fiancé, mais elle parvenait à empoisonner la vie aux deux êtres qu’elle aimait par-dessus tout. Ils devaient être inquiets pour elle, et elle ne faisait rien pour les rassurer. Elle contempla le visage endormi du jeune homme, l’inspectant avec minutie. Des fourmis lui couraient au bout des doigts. Je ne les mérite pas. C’est pile au moment où cette pensée amère la traversait que Noah remua légèrement. Puis, il se passa quelque chose qui sembla stopper le temps.
« Naomiie… »
La jeune fille devint aussi immobile qu’une statue, cessant même de respirer. Ses entrailles se serrèrent d’un coup tandis que ses pensées se transformaient en un chaos inextricable. Elle pouvait entendre son cœur battre dans ses tempes et ses lèvres perdre toute sensation. La vie faisait vraiment tout pour être la plus cruelle possible avec elle. Naomiie se trouvait à lutter entre une incroyable envie de fuir très loin et celle de le prendre dans ses bras. Et elle ne savait pas quel choix lui coûterait le plus. Cet appel du subconscient n’avait rien d’un aveux, elle le savait – mais ce n’était pas des sentiments de Noah que Naomiie avait peur. C’étaient des siens. Il était inquiet pour elle, rien de plus naturel. Ce qui lui faisait peur, c’était sa propre réaction.
Noah remua alors à nouveau, ses paupières s’entrouvrant, et Naomiie retira sa main de sa joue comme si elle s’était brûlée. Elle n’avait pas besoin de ça en plus de tout le reste. Elle allait vraiment se détester. Lorsque les yeux de Noah s’habituèrent à la luminosité et qu’ils se focalisèrent sur elle, la jeune fille déglutit, ne sachant plus quoi dire. C’était toujours elle qui faisait la conversation entre eux. Elle avait l’impression de ne plus savoir parler, tandis qu’elle se perdait dans ce regard écarlate qu’elle connaissait si bien. Autrefois, tout semblait beaucoup plus simple. Comment cela lui avait-il échappé ?
« Euh… bonjour… désolée de t’avoir réveillé… »
Quelle merveilleuse manière de commencer une discussion. Naomiie se demandait où ses qualités sociales s’étaient envolées. Peut-être étaient-elles toujours enfermées là-haut, dans le noir.
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Re: we can meet again somewhere. ❞ (naonoah) ✘ | Ven 21 Sep 2018, 00:03
NOAH & NAOMIIE
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We can meet again somewhere » somewhere far away from there
Il lui était arrivé, à plusieurs reprises, de rêver -cauchemarder- de ce jour qui le hanterait probablement jusqu'à la fin de sa vie. Celui où il avait assisté, impuissant, à la mort de celle qui l'avait sauvé de toutes les façons qu'une personne pouvait l'être. Cela lui arrivait régulièrement, et si en temps normal Noah se forçait à se réveiller au moment de l'instant fatidique, qu'il n'arrivait pas à effacer de sa mémoire, cette fois-ci était différente. Contrairement à toutes les autres fois, le temps s'était arrêté avant ; le monde s'était effacé et il ne restait plus qu'eux -lui, et elle. Et lorsqu'elle s'était retournée, drapée dans un halo de lumière qui la rendait plus inaccessible qu'elle ne l'était déjà, Noah avait appelé son nom.
Un cri du cœur, qu'il murmura dans son sommeil mais dont il ne se rappela pas.
En se réveillant, Noah mit un temps à réaliser ce qui lui était arrivé ; comme si une chose aussi banale que tomber de fatigue sur le sofa était difficile à croire. Il entrouvrit les yeux, croisa la silhouette floue de Naomiie. Baignée ainsi dans la lumière en contre-jour, elle avait l'air d'un ange -aujourd'hui plus que jamais.
Il crut d'abord à un fantasme de son esprit, venu pour le tourmenter jusque dans son sommeil. Alors il tendit le bras et et alla chercher un contact avec sa joue laiteuse ; juste avant de capturer une mèche de cheveux blancs pour la ramener derrière son oreille.
Puis il réalisa que, peut-être, ce qu'il prenait pour un mirage n'en était pas un.
Noah laissa tomber sa main qui alla s'échouer contre le sofa, puis se frotta les yeux. En les rouvrant, elle était encore là ; il se redressa, confus, et s'appuya contre la surface matelassée pour se redresser.
« Je voulais m'assurer que j'étais pas en train de rêver. »
Le demi-démon regarda autour de lui, la tête encore embrumée par le sommeil. Il avait si peu l'habitude de dormir en milieu de journée que lorsque cela arrivait, il était incapable de se gérer -comme un enfant qu'on aurait obligé à sortir du lit.
« Tu... ça va, toi ? »
Et c'était comme s'il était normal, de voir Naomiie devant lui -dans l'espace restreint, presque intime du salon dans lequel il avait grandi seul. Noah prit sa tête entre ses mains et se frotta à nouveau les yeux, agressé par la lumière claire qui enveloppait la pièce.
« Ça fait plaisir de te voir ici. »
Il ne précisa pas en vie car il n'en trouva pas la peine. Un maigre sourire se dessina sur son visage, tandis que ses yeux s'illuminaient d'une joie sincère, teintée d'une part de soulagement qu'il ne s'était pas autorisé à ressentir tant qu'elle n'était pas descendue les voir. Le voir.
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Re: we can meet again somewhere. ❞ (naonoah) ✘ | Sam 04 Mai 2019, 18:06
{We can meet again somewhere. Noah & Naomiie
« SOMETIMES, WORDS ARE NOT ENOUGH »
Naomiie regarda Noah se redresser doucement de sa position allongée, le visage encore ensommeillé. Il ressemblait à un enfant qu’on aurait réveillé trop tôt, et Naomiie pouvait sentir la tendresse maternelle qu’elle ressentait à son égard, plus que jamais auparavant, lui hurler d’effacer la fatigue de ses traits. Mais en ai-je même le droit ? Moi, qui suis à l'origine de tout cela ?
« Je voulais m'assurer que j'étais pas en train de rêver. »
Comme s’éveillant elle-même de ses pensées amères, la jeune fille retint un léger sursaut lorsqu’elle entendit la voix de Noah, rauque et grave, si familière. Cette voix qui lui avait tant manqué, qui semblait chasser les cris de douleur et les cruels reproches qui tournaient en boucle dans sa tête depuis des semaines. La jeune fille pinça ses lèvres, sentant la boule dans sa gorge grandir davantage.
« Tu... ça va, toi ? »
Naomiie ouvrit la bouche pour parler, mais même répondre à une question si simple semblait être une épreuve pour son esprit embrumé. Est-ce que ça va ? De toute évidence, elle n’allait pas bien. Elle n’allait pas bien depuis un moment. Mais est-ce qu’elle ne se sentait pas un peu mieux ? N’était-ce pas ce pourquoi elle avait réussi à sortir de sa chambre plongée dans l’obscurité ? Parce qu’elle avait envie d’aller mieux ? En réalité, Naomiie était noyée dans ses émotions d’une telle manière depuis plus d’un mois qu’elle ne savait plus prendre la mesure de ce genre de choses.
Ses yeux, qui jusque là s’évadaient timidement vers le sol et le coin de son champ de vision, vinrent se poser à nouveau sur le jeune homme assis devant elle. Il se frottait les yeux, comme pour chasser le sommeil, et elle agit avant même de réfléchir. Par pur réflexe, elle fit un pas vers lui et prit ses mains dans les siennes pour les écarter de son visage avec douceur.
« Arrête, tu vas t’irriter les yeux… », lui souffla-t-elle d’une toute petite voix.
Avant que Noah ne puisse croiser son regard, la jeune fille lâcha prise et fit un pas en arrière, pour retrouver la position qu’elle avait un peu plus tôt, les yeux obstinément fixés sur le sol. En ai-je le droit ?
« Ça fait plaisir de te voir ici. »
Naomiie pouvait sentir son cœur s’emballer dans sa poitrine à nouveau. Elle pouvait sentir les larmes lui monter aux yeux. Ça me fait plaisir de te voir, aussi. C’est ce qu’elle voulait lui dire, elle voulait lui faire un grand sourire et le serrer contre elle. Mais les obscurs bras de la culpabilité la retenaient. Leur poids était tel qu’ils l’empêchaient même de le regarder à nouveau. La joie, le pur bonheur qu’elle avait ressenti en le voyant plus tôt semblait trop bon pour elle. Quelque chose en elle l’empêchait de s’autoriser un tel plaisir. C’était peut-être pourquoi elle était restée cloîtrée si longtemps. Comme si, au fond, elle pensait qu’elle méritait de souffrir autant.
« Comment tu te sens ? »
La jeune fille déglutit péniblement, la boule dans sa gorge l’empêchant presque de respirer. Sa bouche était sèche, et ses yeux trop humides. Elle ne voulait pas pleurer à nouveau.
« Je me sens… un peu mieux. » Sa voix était à peine un murmure. Elle ne mentait pas, elle allait certainement mieux qu’avant. Elle n’était juste plus trop sûre de ce qu’elle ressentait. Elle se sentait épuisée. Le nombre de nuits blanches l’avaient déboussolée et le manque de lumière du jour l’avait rendue apathique. Mais pourquoi était-elle descendue aujourd’hui ? Elle se trouvait incapable de l’expliquer. L’espoir qu’elle avait ressenti plus tôt avait été soufflé par une nouvelle vague de culpabilité, et elle se sentait capable de rechuter à tout moment.
Elle resta ainsi quelques instants, les yeux traçant le coin d’une des lattes du parquet, lorsque Noah fit mine de se redresser. Elle releva les yeux vers lui dans un mouvement soudain, et se trouva instantanément perdue dans l’écarlate de son regard. Prise par surprise, elle se trouva incapable de détourner les yeux, et tout ce qu’elle retenait confusément en elle jusque là semblait vouloir ressurgir. Naomiie n’avait jamais été bonne à cela. Elle n’avait jamais été capable de cacher ses sentiments aux autres, et encore moins à ceux qu’elle aimait. Alors qu’elle gardait ses distances physiquement aussi bien par sa posture que par ses réponses laconiques, son regard passait un message complètement différent. Je ne veux plus être seule. J’ai mal. Tu me manques. J’ai peur. J’ai peur. J’ai peur. Prends-moi dans tes bras. Se faisant violence, Naomiie s’arracha au regard de Noah et se détourna avant qu’il ne puisse voir les larmes tracer de nouvelles lignes sur ses joues pâles. Elle parvint seulement à sortir un murmure étranglé.
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Re: we can meet again somewhere. ❞ (naonoah) ✘ | Mer 22 Jan 2020, 00:36
NOAH & NAOMIIE
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We can meet again somewhere » somewhere far away from there
Un peu mieux. Il hocha la tête une fois, deux fois, essayant profondément de comprendre ce que cela signifiait. Noah n'avait jamais été celui qui comprenait les gens ; il les avait fui comme la peste depuis les trente dernières années, vivait sa vie d'ermite reclus au fin fond d'un village dont personne n'avait la connaissance et où la moyenne d'âge n'était pas inférieure à quarante ans. Il n'avait jamais éprouvé le moindre regret. Et ce jour-là marquait la première fois.
Il se redressa dans le but de se lever, et risqua un regard dans la direction de Naomiie, comme s'il prenait conscience que la chose était éphémère - et qu'elle menaçait de lui glisser des doigts à tout moment. Et la fatalité d'une telle pensée lui fit l'effet d'une gifle, à lui qui pourtant s'était résigné à accepter son immortalité, et le fait que bientôt tout ce qu'il avait connu, et tout ce à quoi il s'était attaché n'existerait plus que dans son souvenir. Le jour où elle leur avait été arrachée, Noah s'interdisait de l'oublier. Cette peur, il voulait s'en souvenir pour ne plus jamais avoir à la revivre une seconde fois.
Et pourtant, il n'arrivait pas à détacher ses yeux des orbes céruléens de la jeune femme. Pendant l'espace d'un instant, il oublia les tragiques événements, et fut ramené au soir de leur rencontre. Cette soirée fatidique, au cours de laquelle il avait réalisé que la force se manifestait sous bien des formes ; et que Naomiie portait en elle tout ce qui lui manquait, à lui. Mais il y avait dans ces yeux, ce soir-là, une flamme intense qui brillait, mais qui n'existait plus aujourd'hui. Et il était loin d'imaginer tout ce qu'il était capable de sacrifier pour la raviver.
Elle détourna le regard et le charme fut rompu, laissant Noah confus et déboussolé. Il ne sut quoi dire, avant qu'elle ne commence à parler. Et alors il comprit.
« Noah… Je suis désolée… Je suis désolée… »
Il bondit du canapé et, dans un geste presque instinctif, enroula ses bras autour d'elle. Il sentit sa tête se heurter contre son torse et fit attention à ne pas toucher aux grandes ailes blanches qui pendaient derrière elle, incapable de trouver leur place. Il prit une grande inspiration.
« T'as pas à t'excuser. C'est pas de ta faute. »
Rien de tout ça n'était sa faute, et pourtant cela faisait bien un mois qu'elle s'auto-flagellait, incapable de justifier sa présence. Ils restèrent un moment dans cette position, le temps qu'elle calme ses sanglots entre ses bras. Il leva la tête et regarda les poutres du plafond, comme incapable de baisser les yeux vers elle tant qu'elle serait dans cet état.
« C'est peut-être la mienne. Celle de Lei aussi, un peu. »
Il marqua une pause. Il n'avait jamais été doué avec les mots, Noah n'était pas de ceux sur qui il fallait compter dans ces moments-là. Tout ce qu'il savait faire, c'était simplement de donner sa présence, mais il avait bien vu que la technique ne fonctionnait pas. Que s'il continuait ainsi, il finirait par lui faire plus de mal encore. Alors il allait se plier à l'exercice, quitte à prendre le risque de dire des choses qu'il allait regretter.
« Je ne sais pas - je ne sais plus - ce qu'on ferait sans toi, Naomiie. »
Ne pas la voir rendait la chose plus simple. Il n'avait pas à affronter son regard rempli de culpabilité, le même qu'il voyait dans le miroir il n'y avait pas si longtemps. Il n'avait pas la certitude qu'elle l'écoutait attentivement, comme elle savait si bien le faire. Et c'était mieux ainsi, car ses mots avaient encore la possibilité de se perdre dans le néant.
« C'est peut-être pour nous que tu es revenue. Et dans ce cas, c'est moi qui suis désolé. »
Désolé, de t'avoir arraché à ce monde que tu chérissais tant et de t'attirer si égoïstement dans le mien.
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Re: we can meet again somewhere. ❞ (naonoah) ✘ | Mer 22 Jan 2020, 14:09
{We can meet again somewhere. Noah & Naomiie
« SOMETIMES, WORDS ARE NOT ENOUGH »
Lorsque Naomiie sentit les bras de Noah l’entourer, sa tête se retrouvant contre le cœur du jeune homme, elle ne put retenir un soupir tandis que les larmes continuaient de rouler sur ses joues. Une partie d’elle, celle qui se sentait coupable, ne voulait pas se laisser aller à cette étreinte. Mais la jeune fille s’était renfermée sur elle-même pendant trop longtemps, et tel un homme privé de contact humain pendant des années, elle s’accrochait avec avidité à ce geste affectueux. Elle avait beau vouloir régler tout seule, elle avait besoin de leur réconfort pour avancer. Elle avait besoin d’être rassurée, même si elle ne voulait pas se l’avouer.
« C’est peut-être la mienne. Celle de Lei aussi, un peu. »
En entendant ces mots, Naomiie prit une inspiration brusque. Durant le mois dernier, elle avait ressenti bien des choses. Tristesse, désespoir, culpabilité, frustration, impuissance… et de la colère. Naomiie n’avait jamais été de nature colérique. Mais depuis peu, probablement moins d’une semaine, elle avait ressenti plus de colère qu’elle n’en avait le souvenir durant toute sa courte vie. Et d’entendre Noah assumer la culpabilité pour quelque chose dont elle se sentait pleinement responsable la piqua à nouveau d’une soudaine vague de colère. Elle écouta Noah poursuivre après une pause, et son cœur se serra dans sa poitrine entendant ses paroles. Il était si sincère avec elle, et elle était si touchée lorsqu’il prouva une nouvelle fois à quel point il tenait à elle. Mais au-delà elle ressentait de la honte. Elle avait si honte d’elle-même, de le laisser croire qu’il avait encore à s’excuser alors qu’elle n’avait fait que lui apporter des souffrances et de l’inquiétude depuis des semaines.
« Noah… arrête. »
La jeune fille s’écarta de Noah et enfin, le regarda en face. Ce n’était pas avec la complicité, ou la douceur qu’elle montrait toujours en sa présence. Son visage était figé, ses sourcils froncés avec un sérieux peu caractéristique, et ses lèvres pincées de manière sévère.
« Ne t’excuse pas. Si quelqu’un doit s’excuser, c’est moi. »
Naomiie prit une inspiration et vit que Noah s’apprêtait à répondre quelque chose, donc elle s’empressa de reprendre la parole avant qu’il ne puisse le faire.
« Non, laisse-moi finir. S’il-te-plaît. » Elle prit une nouvelle inspiration avant de poursuivre, visiblement agitée. « Arrête de toujours essayer de m’innocenter. Je sais que tu le fais pour moi, mais je veux que tu arrêtes. Je vois bien que tu n’as pas dormi correctement depuis des semaines. Je sais bien que Lei a encore des cauchemars. Et pourtant ce n’est que maintenant que j’ai réussi à me bouger et à sortir parce qu’avant c’était au-dessus de mes forces. C’est de ma faute si vous souffrez alors arrête de me dire le contraire. Je le sais. » Au fil de sa tirade, Naomiie s’était mise à hausser le ton graduellement, sans pour autant en venir à crier, mais c’était déjà bien plus de colère qu’elle n’avait jamais montré devant le semi-vampire. Naomiie le regarda encore quelques secondes dans les yeux avant de se détourner, les poings serrés, cherchant à déverser sa colère ailleurs. Un juron lui échappa et c’était si peu caractéristique de sa part que si elle n’était pas si énervée, elle se le serait sans doute reproché. Elle reprit d’un ton vif.
« Je me déteste, Noah. Ca fait un mois que je reste enfermée à me morfondre alors que vous souffrez tout autant voire plus que moi – je me sens tellement… tellement impuissante ! Je ne suis bonne qu’à pleurer, je n’ai fait que ça depuis des semaines – et je n’ai même pas été capable de le sauver ! J’ai juste réussi à faire du mal à tout le monde, pour rien !!! »
Par frustration, la jeune fille s’agrippa fermement les cheveux, comme si elle ne savait pas quoi faire de toute la colère qui essayait de s’échapper de son corps.
« J’en ai marre. Je veux juste être capable d’avancer, d’arranger les choses – mais j’ai l’impression d’en avoir perdu le droit quand j’ai rompu ma promesse. »
Elle se tourna vers lui, les yeux brûlants d’une émotion bien plus virulente qu’on pouvait y lire à peine dix minutes plus tôt.
« Je me sens comme un parasite ici. Je me sens inutile et tellement coupable, Noah. Je pense que… peut-être… je ne me sens peut-être pas bien mais je suis prête à avancer. Mais il faut que tu me dises quoi faire, parce que j’ai peur de tout ruiner encore une fois. »
La jeune fille déglutit.
« Et c’est aussi pour ça que je me déteste. Parce que je suis égoïste. Je… j’ai besoin de toi. »
Naomiie sentit à quel point cela lui coûtait d’avouer à quel point elle avait besoin de Noah pour se relever. Elle détestait avoir à lui demander de l’aide, pourtant elle savait qu’à sa moindre demande il serait là pour elle. C’est pour cela qu’elle se le refusait. Elle trouvait ça trop facile d’arriver dans leurs vies, de les laisser brisés par une erreur de sa part et ensuite revenir en exigeant d’eux qu’ils l’aident alors que c’était à cause d’elle qu’ils avaient tant souffert. Mais elle se rendait maintenant compte qu’en essayant de gérer seule ses émotions – c’est tout ce qu’elle avait toujours connu et elle ne savait pas comment faire autrement – elle avait fait plus de mal que de bien. Elle s’était isolée trop longtemps. Et elle s’en voulait parce qu’elle s’était fermée à eux en cherchant à les préserver, alors qu’ils avaient aussi besoin de la voir pour baumer leurs propres blessures. Je suis une imbécile.