❝ bitch better have my money (roxaelicya) | Mar 16 Fév 2016, 23:11
ROXAS & AELICYA
« ❝ bitch better have my money »
Le tintement de la glace qui valse entre ses doigts fins, ses jambes se croisent et se décroisent au rythme frénétique de la musique qui détonne dans les oreilles des clients de la boite de nuit du White Horse. Assise au bar, Aelicya amène le verre de royal Mojito jusqu’à ses lèvres rouges et scrute avec nonchalance le reste de la foule qui s’agitait sous ses yeux meurtris : …sa défense… pas de défense à prendre, elle était responsable ; sa faute tout était sa faute c’est vrai elle se le répétait ; intimes non c’est pas vrai y’avait pas d’intimité, zéro sentiment, aucune empathie. Comme une sentence qui allonge la peine d’un condamné les derniers échanges avec Emma martelaient son cerveau alcoolisé et embrumaient ses neurons repassaient au crible le moindre mot acerbe dont elle avait été la destinataire directe quand elle lui avait fait face dans son appartement. Parfois, ça la ramenait à sa propre condition et à la basse opinion qu’elle pouvait avoir d’elle-même avant tout les autres. Souvent les juges hâtifs la qualifiaient de « femme de petite vertu » pour les plus conventionnels, de « traînée » pour les autres. Aelicya avait aimé Wilhem, elle avait adoré Shin et bien plus encore elle soupirait toujours pour James. C’était l’amour désespéré auquel ses ongles rouges se raccrochaient, celui qu’elle n’avait jamais reçu de son père et encore moins réclamé des hommes. Pourtant elle appelait, encore et encore. Elle ne voulait pas être aimée. Elle voulait être préférée.
La mannequin finit par déposer son verre vide sur le bar et se retourne péniblement sur son tabouret, tentant de paraître classe mais dont les gestes hasardeux trahissent la détresse et l'angoisse. Ses yeux tentant de distinguer un mâle pouvant prétendre à l'amener plus loin que jusqu'à un verre supplémentaire, sa vision s'embrume. Elle finit par soupirer beaucoup plus bruyamment que ce qu'elle pensait, et retourne donc dans sa position initiale, face au barman qui avait déjà tenté auparavant de l'attirer dans ses filets. Les yeux au ciel que la vampire finit par lever redirigèrent l'employé de bar jusqu'au client suivant. Sûrement qu'il réessaierait plus tard.
Aelicya se redresse légèrement, pour épousseter ce qu'elle pouvait de sa jupe droite trop courte pour quelqu'un qui n'a aucune intention malsaine, et finit par joncher le reste de sa tenue d'un oeil malhabile. Un autre soupir se fit entendre, et elle se disait que décidément, l'alcool était mauvais pour elle quand elle se sentait aussi frustrée que ce soir. Elle tourne la tête, et finit de remarquer qu'elle n'était plus la seule âme esseulée venant se consoler autour de l'alcool. À première vue, rien à jeter. Le rhum la rendant plus expressive, sûrement que son vis-à-vis s'était rendu compte de l'absence de discrétion avec laquelle Aelicya se permettait de le reluquer. Alors finalement, elle prend les devants.
« Je t’offre un verre ? »
Ces seuls mots tout faits étaient les seuls qu'Aelicya avait pu faire sortir de sa bouche, dans une élocution un peu plus correcte que ce qu'elle espérait et sans trop dévoiler encore son taux d'ivresse qu'elle sentait grimper en flèche. Pourtant, elle avait tant de choses à dire.
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Re: ❝ bitch better have my money (roxaelicya) | Dim 21 Fév 2016, 22:08
AELICYA & ROXAS
« Be a fool for a day »
Un, deux, même trois jours. Trois foutus jours où il n'avait pas remis les pieds au manoir Relyse. Trois foutus jours où il était là, assis au comptoir, le regard vide dans son verre de whisky presque vide. Même le goût abject et infect de l'alcool n'arrivait à lui faire oublier le goût amer de sa vie. Il se sentait misérable, au bord de l'effondrement physique après le choc mental. William lui envoyait quelques textos de temps à autre afin de s'assurer que son meilleur ami était toujours vivant quelque part. Alice, quant à elle l'appelait souvent deux fois par jour, car elle savait que s'il ne répondait pas au premier, le deuxième était certain. Il ne voulait pas vraiment les inquiéter mais d'un autre côté, parfois, on avait besoin de se détacher un peu des autres et de s'évader ailleurs.
Vendredi soir, le bar était bondé. Les gens dansaient en rythme avec la musique assourdissante qu'ils passaient. Les gens étaient plus ou moins saouls, plus ou moins libérés, plus ou moins heureux. L'alcool rendait heureux disaient-ils. Malchance. L'alcool triste coulait dans sa gorge et lui brûlait l’œsophage. Las, il poussa d'un geste lent son verre, s'accouda sur la table et sa main et ses lèvres se touchèrent, comme s'il s'empêchait de vomir, le tout sans lâcher du regard son verre. Déliquescent, il devenait. Il l'imaginait revenir. Revenir d'entre les morts. Amour perdu, actes manqués, coeur morcelé... Juste un homme écorché.
— Je t’offre un verre ?
Cette voix sortie de nulle part le surprit et le fit revenir subitement à la réalité. Ses yeux clignèrent une, puis deux, puis trois fois avant de se rendre compte qu'on lui adressait la parole. C'était la première fois depuis ces derniers jours - à part le barman. Son corps affaibli par une malnutrition qui durait depuis une semaine déjà rendait ses mouvements lourds et peu dynamiques. Les cernes marquées sous ses yeux lui donnaient un air fatigué et dépressif qu'on aurait pu croire qu'il était au bord du gouffre. Habituellement, il n'aurait pas dédaigné répondre quoi que ce soit, mais pour une fois, il allait faire un effort, mental et physique. Se lamenter sur son sort n'allait pas faire avancer les choses, loin de là. Son regard se tourna enfin vers celle qui lui prêta un peu d'attention et...
— Que...
Non. Impossible. Sa gorge se serra, ses yeux papillonnèrent comme s'il était ébloui par un lumière, sa respiration s'accélérait. Il allait faire une syncope. Merde, elle allait croire qu'il tombait littéralement sous son charme. Elle avait exactement sa couleur des yeux, sa chevelure, longue et rose, ce teint pâle, ses lèvres rouges. Elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Roxas était déconcerté et sans le vouloir, fronça des sourcils en la regardant. Reprenant rapidement ses esprits, il inspecta méticuleusement le visage de son interlocutrice. Elle lui ressemblait tellement. Mais il aurait pu la reconnaître entre milles. Il savait que son regard était différent, sa voix était plus fluette, ses gestes plus doux, son sourire lui redonnait le sien immédiatement. Or ce ne fut pas le cas. Quand bien même, celle qui se tenait devant lui avait de la carrure et une certaine prestance qui le laissa tout d'abord sans voix. Finalement, il prit une légère inspiration et laissa sa voix sortir enfin de sa gorge.
— N'est-ce pas plutôt les hommes qui invitent les dames ? Dit-il entre les dents serrées mais suivit d'un léger sourire.
Il n'avait pas spécialement envie de discuter ce soir, mais il devait reconnaître que cela changeait un peu par rapport à d'habitude. Ainsi, il fit un effort sur lui-même pour paraître plus sympathique qu'il n'en avait l'air et lui offrit à nouveau un sourire. Quoique, ses yeux le trahissaient immédiatement. On pouvait clairement y lire le désespoir d'un homme. Jouant avec son verre, il y jeta un œil et s'apercevant qu'il était pratiquement vide se pencha vers celle qui l'avait accosté :
— Finalement, je veux bien que tu m'en payes un, je suis fauché.
Le barman passa à leurs côtés et Roxas leva le doigt pour l'interpeller et demande un double whisky court puis reporta son attention sur la jolie demoiselle à ses côtés.
— Je fais tellement pitié au point que tu t'es décidé à me faire de la charité ? fit-il d'un ton ironique. Excuse mon auto dérision, je ne suis pas dans mon assiette. Au fait, moi c'est Sora.
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Re: ❝ bitch better have my money (roxaelicya) | Dim 24 Avr 2016, 15:56
ROXAS & AELICYA
« ❝ bitch better have my money »
« Si, c'est vrai, habituellement, je préfère que ce soit toi qui m'invite, Sora. »
Le sourire sardonique, le ton impatient et pressant, son verre attrapé au bout des doigts, Aelicya se rapproche instinctivement de son vis-à-vis, dont le malheur trop communicatif lui fit hausser les sourcils. Mais il lui en faut bien plus pour la décourager, et lorsqu'il lui sourit, elle se sent spéciale. C'est bizarre, soudainement. Dans les yeux de l'inconnu, l'ivresse se fait plus belle encore et son visage s'avance vers lui pour mieux reculer, pour voir plus près même si elle est bourrée.
« Je vais te dire un truc chéri. Moi non plus j'suis pas dans mon assiette. Mais j'suis belle. Et j'ai du fric. »
La vampire s'égare, et les syllabes à peine articulées l'entraînent dans une joute verbale aussi insensée que pathétique. En fait il y avait un peu de vrai dans ses dires, si on ôtait la vulgarité des mots choisis et l'attitude de la locutrice à qui l'assemblée prédisait déjà une fin de soirée des plus déplorables.
« Et toi t'es... canon. »
Tant pis pour le fric. Elle se retint de prononcer des mots maladroits en replongeant ses lèvres dans son nouveau verre, le coude droit contre le bar. Si l'employé avait décidé de la faire sienne en la noyant de l'alcool, Sora allait être son seul secours.
« Bon. Tu me racontes tes malheurs ? À moins que tu préfères me dire que je suis belle. »
Si elle s'enregistrait et qu'elle écoutait le lendemain ses propres paroles, elle se cacherait de honte pour le reste de sa vie immortelle. Il y en aurait eu, des tonnes de suites possibles à ses tirades délirantes d'autant plus fantasques quand elles étaient destinées à un presque parfait inconnu. Des "mais je veux pas te rendre malheureuse" ça elle connaît et l'a trop entendu. Aelicya avait toujours eu horreur qu'on lui dise qu'elle est belle sans mais derrière. Marre d'être simplement une jolie carcasse à l'esprit aussi vide qu'une coquille, le porte-manteau qui défile sur les podiums dans des vêtements griffés, les beaux traits qu'on admire sur papier glacé. Et c'est le doute soudain qui la prend. Le verre posé soudainement sur la surface sombre du bar verni, ses doigts dansent autour de la paille qui gigote sous ses ongles rongés.
« ... Je suis belle n'est-ce pas ? »
Ce n'était plus la souveraineté, juste la folie à tes pieds.
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Re: ❝ bitch better have my money (roxaelicya) | Lun 09 Mai 2016, 22:10
AELICYA & ROXAS
« Be a fool for a day »
Enivré par l'odeur de l'alcool et de la sueur des danseurs sur la piste qui planaient dans la pièce, il se laissa aller, il se laissa faire. Elle se rapprocha de lui, telle une tigresse qui s'approche doucement près de sa proie. La proie c'était lui. Peu à peu, tu t'abandonnas à son jeu de regards et de sourires. Elle était belle, c'est vrai, il fallait le dire. Peut-être parce qu'elle lui ressemblait énormément. De longs cheveux roses, des pommettes rougies, un sourire malicieux, le regard bleu azuré. Elle lui ressemblait tant. Petit à petit, son image se reflétait sur elle. Les infimes détails disparaissaient. L'alcool commençait à te monter à la tête et à elle aussi. Vous entrez tous les deux dans la spirale infernale de la fête. Tous les deux pris au dépourvu du jeu. Chacun cherchant son amant perdu. Quant à lui, il recherchait sa princesse. Princesse endormie depuis bien longtemps.
— Haha... Tu m'en proposes un, voilà que tu m'en demandes un. Donne-moi encore un sourire et je verrai si je t'en offrirais un.
Elle ne lui laissa aucun répit et sourit de plus belle. Il comprit à moitié les phrases qu'elle prononçait à présent. Il put repérer un "chéri" puis un "belle". Oh, un "fric". Non, il n'en avait pas besoin. Non il n'en voulait pas. Comme on le disait si bien, l'argent ne faisait pas le bonheur n'est-ce pas ? Sa tête commençait à devenir lourde, mais les lumières qu'il voyait à travers son champ de vision ne le gênaient guère. C'en était presque amusant. Il se sentait comme Alice aux pays des merveilles après avoir fumer avec la chenille. Alice.
— Pas d'argent, je ne suis pas un gigolo ha ha... Je suis canon ? Tu rigoles ?
Heureusement que sa chaise maintenait son postérieur où il aurait rencontrer le parquet. L'alcool lui faisait tourner la tête, l'odeur de la cigarette s'infiltrait dans ses poumons, la drogue lui chatouillait le nez. Mais c'était sans doute son parfum qu'il préférait de toutes les odeurs environnantes. Elle s'était rapprochée heureusement, et son parfum dispersait toutes les autres et l'enivra peu à peu. Elle lui faisait tourner la tête à présent. Il la voyait à présent à travers elle. Le bruit de la musique étouffait sa voix ainsi, il crut l'entendre de ses oreilles.
—... Oui tu es belle. Tu l'as toujours été.
Spontanément, il lâcha ces mots puis rebut un coup. D'un air un peu saoul il appela le barman : « Sers la demoiselle à côté, tu mettras ça sur ma note. » Puis il se tourna à nouveau vers, elle, un sourire narquois au coin de la lèvre, l'air farouche. Il se croyait victorieux, mais c'était elle qui tenait la victoire entre ses lèvres.
— L'alcool devrait être le meilleur ami de l'homme non ?... De la femme également hein. Ha ha...
Il tendit la main et attrapa une de ses mèches roses et la fit tournoyer de ses doigts. Il lui faisait ça avant. Il était de la même couleur. Pourtant dans son esprit, c'était elle. Un voile s'était posé sur lui. Pourquoi cherches-tu à fuir la réalité ?
— Tu veux vraiment savoir ? Je viens me consoler avec cet élixir de vie... J'en ai marre de me lamenter sur quelqu'un... Celle que je convoitais est partie. Elle m'a laissé tomber.
Il but une nouvelle gorgée et redemanda un verre encore plus corsé. Sûrement le cinquième de la soirée depuis qu'il était arrivé. Son mal de tête s'accentua et il se laissa tomber sur elle, posant sa tête sur son épaule un instant, comptant se redresser un peu après. Besoin de contact physique pour se rassurer. Pourtant elle était froide. Glaciale.
— Tu ne m'abandonneras pas hein ? Je veux bien un câlin avant de me coucher... Ah non je n'ai pas fini mon verre !
Il but d'une traite et en redemanda un autre. Il était mort. Ivre mort.
— Toi aussi tu as des malheurs ? Enfin, j'espère qu'ils sont moins pitoyables que les miens.