Re: Until we bleed || Natence | Dim 30 Aoû 2015, 00:25
Until we bleedღ We're the queens of the not coming back
Tu lèves les sourcils lorsque sa voix qui ne semble plus qu’un murmure se fait entendre. Tu lèves la tête vers elle, te fichant du torticolis qui va suivre. Tu clignes plusieurs fois des yeux comme si ce que tu avais entendu sortait tout droit de ton imagination. Est-ce qu’elle vient tout juste d’accepter ton offre ? Techniquement ce n’en est même pas une, tu n’as pas réfléchit. Tu ne t’attendais pas à cette réponse. A vrai dire tu ne t’attendais même pas à ce qu’elle te prenne au sérieux. Quelques mots échangés et une réponse inattendue. Pendant quelques secondes, tu te dis que tu as un peu trop fumé avant de sortir mais tu sais que tu as l’esprit aussi clair que le ciel en ce moment. Toujours un peu sous le coup de la surprise, tu penches la tête en arquant un sourcil l’air de lui demander si elle est vraiment sérieuse ou si elle ne disait ça que pour rire. Si elle rigole, elle doit être très bonne actrice.
▬ Vous rigolez?
Tu n’as pas besoin de fausse joie en ce moment. Si elle accepte, le dossier est classé, tu ne vas même pas tenter de trouver quelqu’un d’autre. Pas besoin d’étudier toutes les propositions envoyés par ton père et qui t’attendent dans ton bureau, elle est engagée tout de suite. Enfin il restera néanmoins quelques détails à régler comme le contrat de confidentialité et d’autres papiers inutiles à tes yeux mais que tes avocats adorent. Tu régleras ça plus tard, au pire s’ils t’embêtent ils se retrouveront au chômage. Entre eux et Prue sur ce coup, y a pas à hésiter. Elle t’a sauvé la vie et tu es certaine qu’elle serait prête à le refaire. Par contre tu vas prendre tes précautions pour demander une enquête sur elle, question d’en apprendre un peu plus. Ce serait con de se retrouver avec une tueuse en série comme garde du corps sans que tu le saches, hein…
Lorsqu’elle fait référence à la vie en elle, tu restes de marbre, n’ayant aucune idée à ce à quoi elle fait référence. Tu as besoin d’une dizaine de seconde avant de comprendre et là, tu restes bouche bée. Non, sérieusement ? Elle est enceinte ? Tu te racles la gorge, ton regard glissant jusqu’à son ventre avec un léger froncement de sourcil. Ca complique les choses mais un sourire étire tes lèvres sans que tu le sentes. Tu ne l’aurais jamais cru. Mais tu comprends maintenant pourquoi elle a accepté ta proposition. Tu te mords la lèvre inférieure sous l’effet de la concentration. C’est une importante décision. Tu ne devrais pas l’engager en sachant qu’elle est enceinte même si tu sais que c’est merveilleux et que c’est très bien pour elle-même si tu ignores son avis sur le sujet, tu es légèrement réticente.
▬ Ma proposition tient toujours Prue, évidemment. Je vous remercie de ne pas m’avoir caché ce fait, cela aurait compliqué les choses par la suite. En revanche je ne peux vous cacher ma crainte face à votre décision et face à votre…état. Et s’il vous arrivait quelque chose pendant que vous tentez de me secourir? Je ne saurais me le pardonner.
Tu pousses un léger soupir avant de lever les épaules d’un air impuissant. Tu ne sais pas quoi faire. Tu sais que tu pourrais refuser mais tu ne t’es pas sentie aussi protégée depuis tellement longtemps qu’en ce moment c’est une sensation unique. Tu sais que tu peux avoir confiance en elle et lui confier ta vie. Mais que se passerait-il si elle protégeait la tienne au dépend de celle qui vivait en elle?
▬ Vous êtes sûre de pouvoir gérer? C’est beaucoup de pression et ce n’est pas de tout repos. Il y aura tellement de secrets à garder en plus. On pourrait vous torturer pour vous faire dire ce que vous savez sur moi et ça c'est dangereux, autant pour vous que pour mioi. Il faut que j'ai une confiance totale en vous mais cela ne me semble pas être un véritable problème. Je veux que vous sachiez dans quoi vous vous embarquez si vous acceptez. D’ailleurs vous en avez un aperçu.
Tu lui montres les corps d’un geste du menton.
▬ Mais si vous acceptez malgré tout ce qui me ferais énormément plaisir, il va falloir prendre quelques dispositions : arrêtez la cigarette, c’est mauvais pour le bébé. Vous voulez qu’il sorte vert? Et je vous oblige à m’appeler Nate. Et à me tutoyer.
Aucun rapport. N’importe quoi. Humour de retour. Tais-toi. Juste tais-toi. Tu t’excuses avec un petit sourire prouvant que tu ne fais que rigolez au sujet de la cigarette. Elle fait ce qu’elle veut, cela ne te concerne pas, tu es en Très mauvaise posture pour lui donner des conseils question drogue donc tais-toi.
▬ Je peux te demander depuis combien de temps tu es enceinte… ?
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Re: Until we bleed || Natence | Dim 30 Aoû 2015, 18:43
until we bleed
C'était pas plus l'idée de travailler que l'idée d'avoir de la compagnie qui était effrayante. Plutôt celle d'être dépendante de quelqu'un pour survivre. La dépendance à une source économique peut-être inépuisable, mais jamais éternelle. Imaginer un instant mourir de faim était inconcevable. Mais errer dans les rues jusqu'à ce que l'instinct reprenne le dessus n'était pas l'idée que je favorisais et que je ne favoriserais probablement jamais. Et la lueur dans ses yeux se rallume. Tilt. Elle a compris. C'était comme ça. Un souvenir perdu au fond du ventre, qui renaissait de manière douloureuse et pourtant si douce. Un souvenir affreux et à la fois charmeur. Un beau sourire et des cheveux blonds. Il avait toujours été comme ça. Improbable. Moi qui imaginais pouvoir tout faire de ma vie. Sans plus jamais la moindre responsabilité. Moi qui imaginais pouvoir fuir à jamais les méandres du poids. Me voilà en charge de deux personnes.. Et par ma seule volonté, qui plus est.
Pression n'était pas le bon mot. La pression, c'était quand ta vie était en danger devant les canons et le feu. La pression, c'était quand les bombes tombaient et qu'il fallait les arrêter avant qu'elles ne commettent les pires homicides. La pression, c'est quand tu étais le seul soldat survivant d'une bataille sanglante opposant plus de trois cent hommes. Un bébé et une pauvre riche dans les bras, ce n'était plus rien du tout. Des crédules croyant pouvoir assassiner la richesse n'étaient plus que des enfants jouant avec des allumettes qu'il faudrait leur confisquer.
« Le repos.. C'est ça qui me rend malade. »
La véritable pression, c'était de rester les bras croisés quand le monde meilleur dont j'avais toujours rêvé périssait au fond de mes pensées. La véritable pression, c'était d'être affalée dans mon canapé à me saouler alors que les cris assourdissants perçaient la nuit. Ne rien faire. C'était ça, le véritable démon. L'impuissance.
Je reste perplexe. Arrêter la cigarette ? Si ce n'était que la cigarette.. Une morsure sur la langue et le palais sec. Le regard livide et planté dans le sien. Comme si tout ça était sérieux. Jusqu'à ce qu'un sourire naisse. Et le souffle alors apaisé mais embrumé de nicotine. La nervosité au bout des doigts et les dents serrées. Comme si j'avais besoin de ça. De me rappeler que c'était mal. Et encore une fois, la petite voix naissait au fond de ma tête pour me rappeler sa détresse. Parce que c'était plus facile de l'oublier mais qu'elle finissait toujours par revenir. Elle. C'était étrange comme sa présence s'obligeait à moi et s'opposait à la mienne. Comme si je ne pouvais jamais échapper à cet autre corps, son esprit clair. Depuis combien de temps me hantais-tu ?
« Un peu plus d'un mois.. sûrement. »
Je penche la tête. Un mois. Si peu que ça ? Je la sentais comme depuis une éternité. Et elle avait toujours été si présente. Comme si son idée seule me persécutait. Je n'étais pas capable d'être mère. Mais encore moins de la détruire. Je ne pouvais que chérir un être à peine conçu. Pas même éveillé.
Je relève les yeux vers elle et son regard croise le mien. Puis plus rien. La lumière éteinte et la clope s'embrase, le paquet dans l'imperméable. De combien de temps était le contrat ? Avait-elle besoin de moi éternellement ? Que me demanderaient-ils ? De quelles informations de ma vie avaient-ils besoin ? Etait-ce nécessaire de préciser mes amants ? Mes meurtres ? Innombrables. Innommables. Même leurs visages ne revenaient plus. Pas même en cauchemar.. Ils n'avaient existé que par des cris et des douleurs. Des vagues souvenirs presque détruits.
« Mais ceci ne change rien à cela. J'accepte ta proposition. »
Quelle merde.
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Re: Until we bleed || Natence | Lun 31 Aoû 2015, 13:31
Until we bleedღ We're the queens of the not coming back
Un peu plus d’un mois. Cela te semble encore peu. C’est combien déjà la période de grossesse ? Tu secoues la tête après avoir exprimé mentalement cette question. L’idée d’avoir à ton service une personne enceinte qui de plus est chargée de ta protection ne te rassure pas spécialement mais te ravie. Tu n’as pas de frère ni de sœur, du moins pas de la même mère. Tu n’as donc jamais vraiment assisté aux différentes étapes de la grossesse et tu n’as donc aucune idée de la manière dont cela se passe. Tu ignores pas mal de choses sur le sujet et il vaudrait mieux pour toi que ça reste comme ça si tu ne veux pas avoir de problèmes.
Encore une nouvelle raison pour demander conseil à tes avocats pour savoir comment ça va se passer, si elle va avoir besoin de congés à une période, si tu la prends en charge, t’en as vraiment aucune idée et en générale ce n’est pas toi qui te charge de cela. Mais tu sais comment ça se passe, la réunion entre tes représentants face à la loi et au futur employés. C’est quasiment un interrogatoire avec une pression énorme sur le dos. Tout ceux qui sont à ton service y sont passé mais tu sais que ce n’est pas spécialement agréable de réponse à des question privées.
Ca fait beaucoup à faire pour travailler pour toi. Tu comprendrais qu’elle refuse après tout ce que tu viens de lui dire. Sa décision sera justifiée. Tu ne chercheras pas à l’obliger. Elle est libre d…d’accepter, écoute. Elle accepte. Sur le coup tu te dis qu’elle doit vachement avoir besoin de ce boulot pour se plier à toutes ses règles désagréables, à tous ses risques gratuits et à un danger permanant. Stupéfaite, tu la regardes avec de grands yeux où brille toute l’innocence perdue après une vie trop agitée. Bon et bien tu l’as ta réponse. Elle accepte. C’est une bonne nouvelle, non ? Tu passes tes doigts dans tes cheveux pour dégager tes yeux avant d’hocher la tête en signe d’accord.
▬ Très bien, la décision finale te revient après tout.
Tu as proposé, elle t’a donné sa réponse, normalement le deal est fait. Néanmoins, tu te sens encore assez mal à l’aise. Tu la vois mal allez se présenter devant un groupe de gars à l’air sombre et à la montre qui coute trois fois le salaire minimum pour subir une pression monstre et raconter sa vie. Tu sais comment ça se passe et tu ferais mieux de le lui dire au cas où elle préférerait ne pas le faire. Tu demanderas alors ce qu’elle ne subisse pas le questionnaire, tout simplement. Tes avocats vont sûrement être dans tous leurs états mais c’est toi qui les emploie et pas l’inverse donc ils vont bien devoir se plier à tes désirs.
▬ Par contre, si je puis me permettre, on risque de te demander la nature de ta race, la description de tes pouvoirs, ils vont chercher si tu as des antécédents avec la justice, te faire passer un test physique et psychologique pour vérifier que tu es sincère, que tu es stable emotionnellement et si je me souviens bien, te faire signer un tas de trucs inutiles à mes yeux mais importants pour eux.
Tu souris d’un air sincèrement désolé en levant les épaules comme une enfant perdue. Tu sais que tout ça semble désagréable mais tu es la rédactrice en chef d’un magazine à renommée mondiale et agent secret, les ennemies ce n’est pas ce qui te manque. Sans oublier que les personnes que tu côtoies la plupart du temps et qui font malheureusement partie de ton cercle social -empli de personnes dont tu ne devrais pas t'approcher- ont souvent des ennemies qui deviennent les tiens.
▬ Je vais vraiment avoir besoin de vous tout le temps, du matin jusqu’au soir, des fois très tard à cause des soirées et tout le délire, des fois je vais disparaître sans explications mais ça je vous expliquerais plus tard. Vous êtes sûres que vous allez supporter ma compagnie pendant les prochains mois ?
Tu n’es sûrement pas insupportable mais tu sais que tu n’es pas souvent très agréable non plus quand tu es au travail. Sinon, dès que tu fais un pas en dehors du bureau, tu es un ange un nouveau. Elle ne va pas tarder à te voir sous un autre jour de toute façon. Dans, tu l’espères, un autre contexte qu’une rue sombre avec des cadavres éparpillés un peu partout.
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Re: Until we bleed || Natence | Jeu 05 Nov 2015, 16:38
until we bleed
Mais dans quel merdier m'étais-je embarquée ? Les questions fusant et la mine immobile, le regard fixe sur la fumée qui montait aux étoiles. Au bout des lèvres, la chaleur infecte et l'odeur qui m'empoisonne. Je ferme les yeux, lentement. Une seconde passe. Je n'étais pas prête à répondre à la moindre question. Je n'étais pas prête à me retrouver face à autant de monde et leur garantir que j'étais la bonne personne. Que j'étais une mine de bonne volonté et de bienveillance. Surtout pas en étant persuadée du contraire. C'était pourtant ce qui allait passer. Me retrouver là, les yeux dans les yeux, le cœur apaisé et la respiration imperceptible, à déblatérer les mensonges les plus ridicules. Comme on avait toujours fait. Comme on avait appris aux soldats de notre rang. Je ne voulais plus me souvenir de tout ça. Des interrogatoires futiles et inutiles. Mais j'avais besoin de ce travail. La décision ne dépendait même pas véritablement de ma volonté. Mais de celle du chuchotement qui riait au fond de mon ventre.
Mais si tu n'avais pas été là, je me serais sentie bien seule. Sans cette douce idée qui naissait au travers de mon esprit, qui me murmurait que j'étais importante pour quelqu'un, au moins. Rien que pour ça, les risques en valaient la peine. Rien que pour ça, j'étais prête à courir au bout du monde et à finir ma vie attachée, aux ordres de n'importe qui. Si c'était pour cette unique cause.
« Ça ira, j'en suis certaine.. »
Stable émotionnellement. J'aurais presque ri, si ça n'avait pas été aussi cruellement vrai. J'aurais presque souri, si ça n'était pas justement la raison de ma mine décomposée avant de m'endormir. Deux monstres hibernaient en moi et le premier de mes soucis était de me plaindre de l'absence du paquet de clope dans mes poches. Absurde. Et une nouvelle loyauté alors s'était mise en marche. Non plus destinée à Sa Majesté. Mais à une personne plus belle encore. Plus instable. Plus torturée et déchue. Et comme si l'accord était passé dans un murmure, un maigre sourire se dessine au bord de mes lèvres alors que mon regard se baisse, la clope tombe. Écrasée et oubliée. Ça ira. Ça sonnait comme une promesse abrutie, prononcée dans le vent et oubliée aussitôt. Et pourtant, elle était bien plus qu'une promesse. Elle était mon devoir.
Pour la deuxième fois de mon existence, je me retrouvais obligée de devenir celle qu'on attendait que je sois pour la survie de ce que je chérissais. Et aujourd'hui, c'était toi. Sens-toi flattée, petite chose ignoble.
« Et comment je te protège, si tu as disparu ? Pause. Question indiscrète. Je supporterai ta compagnie pendant les prochains mois. »
Et je ne serais alors plus tout à fait seule. Plus tout à fait vulnérable, en proie aux questionnements stupides. Je détestais rester immobile, inutile. Je détestais n'avoir rien d'autre à faire que d'imaginer. Penser. Je détestais penser. Un poison que ces images trop dures, ces questions sans réponses. Des nuits entières passées à rien. Rien que de penser. A rien.
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Re: Until we bleed || Natence | Jeu 26 Nov 2015, 17:59
Until we bleedღ We're the queens of the not coming back
Ta cape caresse le mûr lorsque tu te relèves. Le bruit de tes semelles qui crissent sur le seul écho à travers les ruelles désertes, créant une mélodie qui ne te rassure pas spécialement. Tu ignores encore ce que tu fais là. Face à une inconnue qui t’offre un service. Insouciance. Tu as toujours veillé à ne jamais regretter tes choix. Tu comptes bien faire en sorte que celui-ci ne désobéisse pas à la règle. Tu penses déjà à tout ce qui va suivre. Tout ce que tu vas devoir faire. La soirée n’était pas censée se dérouler de la sorte. Ton envie de te réveiller dans un endroit inconnu avec aucun souvenir de la soirée a disparu. A présent, tu n’as qu’une envie ; rentrer chez toi. Priorité. Mais tu es coincée. Des corps déchiquetés et pourris. Une femme aussi attirante qu’inquiétante. La seule manière avec laquelle tu gères tout cela est d’une insensibilité sinistre.
▬ Mais oui, je n’en doute pas une seconde. Je suis sûre que tu n’as rien à cacher de toute manière.
Crissement de pneus. Tu peux l’entendre même s’il semble encore loin. Tu relèves ta manche. Ta montre t’informe que la notion du temps semble t’avoir échappé. Les personnes que tu as contactées seront là dans exactement trois minutes pour faire leur job. Il vaudrait mieux pour toi et ton nouveau bodyguard de disparaître de là avant qu’ils ne vous trouvent. Tu sais que c’est une mauvaise idée de rester sur leur passage. Tu lèves lentement la bouteille d’alcool avant de la lâcher pour la voir s’écraser au sol. Elle se brise en dizaines d’éclats auxquels tu n’accordes aucune importance. Ton attention est sur Prue. Tu te demandes si tu devrais lui parler de ta double si, de la raison pour laquelle tu as besoin d’une sécurité. Tu as passé un accord. Tu ignores encore s’il s’avérera positif ou négatif par la suite. Une aura inquiétant plane autour d’elle mais cela t’inquiète à peine. Une capacité innée de côtoyer les mauvaises personnes. Peu importe, à tes yeux, ce sont les bonnes.
▬ Tu ne me protèges pas. Dans ces cas là, tu n’auras pas à prendre la responsabilité, si quelque chose m’arrive. Des infos supplémentaires te seront données dans très peu de temps. Je te recontacterai.
Tu n’as pas besoin de lui demander son adresse. Tu vas la trouver. Avec une posture militaire que peu de personnes interprète comme la preuve concrète de l’entraînement que tu as suivis, tu lui tends la main, l’invitant à la serrer. Tu lui offres encore une échappatoire. Après cela, se retirer sera aussi simple que s’échapper des enfers. Ton regard scintillant exprime avec clarté ce qui va se passer par la suite. Ta vie n’est pas simple et tu l’es encore moins. Signer avec toi reviendra presque à passer un pacte avec le diable. Sauf que dans ce cas-ci, il est blond et a plus tendance à être sympathique que machiavélique. Au moment même où sa main va froler la tienne, si cela arrive, tu partiras. Les ordres sont clairs : à l’arrivée des nettoyeurs, aucun agent ne doit encore être sur place. Tu lui diras ton petit secret un jour. Même si dans tous les cas, tu as la certitude qu’elle le découvrira bien assez tôt.
▬ Deal?
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Re: Until we bleed || Natence | Ven 04 Mar 2016, 17:14
until we bleed
Le regard fixe, ses paroles résonnent et son souffle se brise. Le sang autour d'elle ne lui fait pas plisser les yeux, l'odeur ne lui rétracte pas le nez. Je n'aimais pas tuer. Et je n'aimais pas défendre la veuve et l'orphelin. Mais quelque chose me disait que cette fille-là valait la peine de faire tomber quelques spectres en plus. Une sorte d'intuition, une volonté étrange au fond des yeux. Une lumière derrière toute sa froideur. Je me redresse lorsque le verre se brise au sol. Ses indications étaient claires mais incomplètes. Pourquoi n'expliquait-elle pas tout ? Elle parlait comme le général aux cheveux brillants. Tout ce qu'il oubliait de dire était toujours le plus important à savoir. Comme le fait que nous allions tous mourir à la fin de la bataille. Comme le fait que même si nos corps demeurent, nos âmes, elles, auront filé bien loin. Alors qu'est-ce qui pouvait être pire que la mort qu'elle n'ose pas mentionner ? Ou qu'elle ne mentionnait pas, simplement par précaution ?
Ils n'étaient pas tous morts, au sol. Mais ils allaient probablement l'être d'ici quelques minutes. Et si personne ne s'en chargeait, ils étoufferaient de toute façons dans leur sang qui devait maintenant envahir leur gorge. Le spectacle était répugnant. Ils commençaient déjà à sentir le moisi. Je ne saisissais pas bien si j'avais pitié ou si j'étais juste écœurée.
Lorsqu'elle tend la main, mon attention se repose sur elle. Je lui avais au moins confirmé ma loyauté deux fois en dix minutes. Qu'est-ce que ce travail pouvait bien impliquer de si dangereux pour qu'elle demande confirmation sur confirmation ? Je penche la tête, doucement, perplexe. Je nettoyais la scène du regard. Des cadavres, de l'argent et une jolie demoiselle complètement insouciante. Ça ne changeait pas vraiment de ma vie d'avant, finalement. Un maigre sourire se dessine au coin de mes lèvres. Ma main empoigne la sienne, la secoue légèrement, lentement.
« Deal. »
A peine prononcé, elle était déjà partie, telle une ombre, terrée dans l'obscurité. Des pas se faisaient plus instants dans la rue adjacente. Je baisse la tête, un bref murmure destiné au cadavre encore respirant à mes côtés avant que je disparaisse à mon tour.
Que Dieu t'accompagne plus haut qu'il ne l'a fait pour les autres, mon ami.
(hrp) j'ai pas mis un million d'années à clôturer hein.. :D