Tu te dis vaguement que cet endroit n’est pas vraiment la meilleure idée que tu es eus. Mais ton esprit est trop dans le vague pour y songer un peu plus sérieusement. Tu t’es simplement laissé tomber contre le premier arbre venu après avoir réussit à éloigner Greta de toi. Tu ne veux pas qu’elle te voit comme ça. Ca lui fera trop mal et Dieu sait à quel point elle a déjà souffert à cause de toi. Alors tu l’as rassuré de ton mieux. Tu lui a dit que tout irait bien pour toi, même si elle te laissait seul. Tu lui as assuré que tu ne craignais rien et que tu ferais attention. Tu lui a mentit, bien sûr. Tout ne peut pas aller bien avec toi. Pour toi. Tu crains quelque chose évidemment. Le plus grand danger pour toi c’est toi-même. Ton amie le sait et c’est pour ça qu’il a été si dur pour toi de la faire s’éloigner.
Peut-être qu’elle se doute que tu es là, échoué au pied d’un arbre, une lame dans la main et les veines de l’autre bras ouvert.
Tu sais bien que ça ne suffira pas à t’envoyer au royaume d’Hadès. C’est quelque chose que tu as essayé tellement de fois sans succès. Non ça ne te tuera pas. Parce que tes chairs se referment trop vite pour que ce soit fatal. Alors tu coupes encore. Et encore. Et encore. Et encore. La douleur ne t’émeut pas. C’est même quelque chose qui fait presque du bien. Un peu comme une expiation ? Tu ne sais pas trop. Si Greta savait ce qui se passe dans ta tête, elle te passerait sans doute un beau savon. Quoiqu’elle doit sans doute le savoir. Elle sait tout quand ça te concerne après tout. Tu n’y peux rien, tu ne pourras plus jamais rien lui cacher. Même si elle n’est pas là, elle sait. Et ça la blesse. Même quand tu l’éloignes de toi pour ne pas lui faire mal, tu la fais souffrir. Eh bien, ton existence aura été un échec jusqu’au bout n’est-ce pas ?
Un rire malade remonte dans ta gorge, secoue tes épaules et s’étouffe à la barrière de tes lèvres. Tes yeux morts tombent sur ton poignet. Maigre. Pâle. Orné de deux petites marques rouges sur la largeur. Des plaies que tu as dessinées et qui se sont déjà refermées. Alors tu fermes les yeux, tu lèves un peu ta main, juste un peu, et tu tranches à nouveau dans la chair. Deux nouvelles entailles. Assis ici, n’importe qui pourrait te trouver tu sais ? Oui tu sais. Et tu t’en fous. Tu n’es plus vraiment en état de te préoccuper de ça. Ta conscience vole, ton bon sens est mort depuis bien longtemps. Il y a une brume qui enveloppe ton âme comme une chape de plomb.