••• si l'amour te tourne le dos, touche lui le cul ; Capucine

Le félin perdu dans la neige, le regard plongé dans le froid et la gorge sèche de se rappeler le feu faire fondre la glace, se meurtrit devant le spectacle de ses souvenirs. Tu penches la tête, te rappelant de chaque détails beaucoup trop bien, te déchirant la poitrine. Tu serres les dents. C'était la première fois que tu osais revenir ici après avoir quitté ton foyer. Tu passes ta main dans ta nuque et soupires, un pas hésitant mais avançant vers les décombres de ce que tu avais toujours considéré comme ta maison. Des bouts de bois contre les murs de la grotte, une avalanche avait bien fait de couvrir les flammes, aussi vives puissent-elles être. Pour arrêter le maître, ce qui aurait fallut n'était pas de l'ordre de tes capacités. Ce qu'il fallait, c'était une catastrophe naturelle qui lui tombe dessus, la foudre qui lui arrête le cœur, à condition qu'il en ait un. La seule chose qui était capable d'arrêter ce taré, c'était l'univers. Et l'univers en avait après toi, pas après lui, de toutes évidences.

Bientôt, le soleil ne serait plus. Bientôt, la lune viendrait enchanter tes innombrables cauchemars. Tu fermes les yeux et te laisses bercer par le vent, le froid, tu te laisses emporter par l'odeur putride du sang, certainement pas le tien, séché quelque part sur les parois, dans la neige. Partout il y en avait. Des horreurs de ce genre où se perdait le souffle de pauvres malheureux, des crocs se plantant dans la gorge de pauvres victimes inconscientes. Des yeux brillants dans la nuit dévorant du regard une pauvre gamine prête à se faire déchirer la peau, arracher les yeux et les tripes. Tu déglutis, ton souffle lourd et rauque perçant ta gorge sèche. Cette sensation ne te quittait plus jamais depuis elle. Depuis que les lames avaient transpercé sa poitrine, depuis que ses yeux et son sourire s'étaient éteints, laissant place à tes incertitudes.

Mais j'ai peur sans toi.

Tu fronces les sourcils, les yeux fermés, alors que tu te réveilles de tes songes torturés lorsqu'une odeur désagréable te prend aux narines. Tu regardes tout autour de toi, prêt à sauter sur l'inconscient qui s'aventurait sur ton territoire. Car même incendié, tu estimais que ce terrain était toujours ta propriété, par principe d'y avoir toujours habité. L'odeur se rapproche et tu reconnais alors son identité, vaguement. Tu connaissais cette présence, cette horrible senteur de chien mouillé. Derrière toi.

« Eh bah, la discrétion c'est pas gagné, hein ? Sérieux, t'as pensé à prendre une douche ? »  Tu te retournes et la regardes. Un sourire se dessine sur ton visage. « Hey, gurl »

codage par Junnie sur apple-spring