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 Run for your life ▬ Judel

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Run for your life ▬ Judel | Dim 03 Mai 2015, 15:49


Run for your life
Le pigeon & le loup
Une journée de pause. De pause. DE PAUSE ! Gretel commençait à se demander si son amie connaissait ce terme. Déjà qu’elle avait passé une nuit horrible avec tout ces cauchemars, elle avait finit par abandonner son lit vers quatre heure du matin. Elle n’avait pas trop besoin de dormir non plus, son programme du jour n’annonçait rien d’important : elle n’avait pas cours, par contre elle allait devoir aller travailler le soir. Elle avait quitté son lit avec une mine de vampire et s’était rendue sur son balcon pour faire ce qu’elle fait le mieux : penser.  A tout, à rien, à ce qu’elle allait faire dans deux jours, dans trois, à imaginer où son frère pouvait bien être, tout était mieux que laisser son esprit être rongé par ses démons. Une sonnerie l’avait pourtant sauvée de sa torpeur. Elle avait levé les sourcils et disparut pour attrapé son portable. Qui était assez fou pour lui envoyer un message aux premiers rayons de l’aube ? Gretel était restée au moins trois minutes à fixer son écran avant qu’un sourire étire ses lèvres. Elle n’avait pas de programme pour la matinée mais il semblerait qu’une autre personne en avait pour elle. On aurait pu croire qu'un pigeon et un loup ça fait pas bonne équipe mais en fait si. Même une excellente équipe. Elle ne pouvait pas refuser ça à Judith.
Les mots de Judy étaient clairs : à la forêt dans une heure en tenue de sport. Dès qu’elle lu le lieu, Gretel retint une grimace : elle ne portait pas les forêts dans son cœur. Okay c’était sa maison vu que son premier souvenir y est mais vu les choses qui s’y sont déroulés, se retrouver entre les arbres a toujours un effet assez particulier sur elle. Surtout que c’est le lieu où elle se retrouve la plupart du temps lorsqu’elle est en louve. C’est vraiment un endroit où son instinct animal reprend le dessus et Judith aurait des raisons d’avoir peur si Gretel ne savait pas se maîtriser. Heureusement, elle sait, donc pas de problèmes, ça ne finira pas en bain de sang.
Bon, inutile de préciser que Gretel savait qu’elle se ferait déchiqueter si elle arrivait en retard. En fait, elle n’avait même pas le choix, c’était pas trop une proposition et elle se plaignait pas. Elle avait besoin de personne comme Judith dans sa vie sinon elle allait finir comme une épave. Leur amitié étant avant tout basée sur leur honnêteté sans égale, si Gretel avait pas eut envie d’y aller, elle y serait vraiment pas allé. Mais elle avait envie de voir Judith donc pourquoi s’en priver ! A la base elle s’était imaginé qu’elle et son amie allaient se contenter d’une promenade à pied ou quelque chose du genre ? Bref, un truc light, tu vois. Raison pour laquelle elle avait enfilé un short et un débardeur, attaché les lacets de ses baskets, attrapé son sac et était sortie. Elle serait sans aucun doute restée au lit si elle savait ce qui l’attendait. Elle ne se souvenait même pas comment elle s’était retrouvée à suivre Judith entre les arbres, l’une courant avec allure et grace et l’autre comme une handicapée. Je vous laisse deviner qui est qui. De base, Gretel adorait tout ce qui est exercice physique mais quand vous n’avez dormi que deux heures, ça peut vite tourner au cauchemar.
Non sérieusement tu veux pas qu’on fasse une pause ?
Gretel freina avant de s’arrêter complètement le temps de reprendre sa respiration. Elles couraient depuis presque 45 minutes et Judith avait l’air de sortir d’un salon de beauté. Cette fille était sérieusement parfaite. Après quelques secondes supplémentaire, la louve se laissa tomber au sol, ne doutant pas une seconde que l’ange allait lui en faire voir de toutes les couleurs mais sur le moment ça lui était bien égal. Elle se frotta les yeux puis se redressa juste assez pour pouvoir refaire sa queue-de-cheval qui allait dans tous les sens, elle devait avoir l’air de sortir d’un épisode de Freak Show tandis que Judith…Bah c’est Judith. Il arrivait à Chain de se réveiller et de se dire qu’elle allait sortir courir mais pas tous les jours et encore moins les matins où elle était crevée. Visiblement, c’était pas pareil pour l’ange.
Je crois que j’aurais préféré que tu me traines à une de tes séances shopping que ça.

Elle exagérait. Laaaargement.

Ange déchue

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Judith Levy-Cohen
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Ange déchue
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Re: Run for your life ▬ Judel | Dim 03 Mai 2015, 17:06


L'ANGE DÉCHUE ET LA BÊTE
(Bukowski) ▽ Long ago, among other lies they were taught that silence was bravery.

« Une pause ? » répéta Judith comme pour bien assimiler ce que son amie venait de lui dire. Cette dernière était à bout de souffle, affalée au sol comme une esclave, mais ce n’était pas une raison pour abandonner si vite. La grande brune savait pertinemment que tout le monde n’était pas aussi sportif que sa personne, mais ne ressentant aucune compassion, elle ne pouvait se mettre à la place de la sang-mêlée - ou plutôt si, mais elle ne le voulait pas. Elle profita de la faiblesse de son amie pour lui arracher sa bouteille d’eau des mains et en boire. Une fois ça de fait, elle se redressa et les mains posés de part et d’autre de la taille, demanda  « Tu t’fous de moi ? » elle essuya son front avec le dos de sa main avant de s’approcher de Gretel qui tentait tant bien que mal de reprendre son souffle. Sans crier gare, l’ange déchue la poussa brutalement en donnant une tape dans son dos ; mais Gretel ne s’est pas rétamée au sol.

Bien que la situation pouvait laisser penser le contraire, elle était aussi forte que sa binôme et ça, elles le savaient toutes les deux très bien. Ce qui plaisait à Judith par rapport à la louve était principalement son caractère et...Bien, ses capacités. A se battre et notamment celles à la supporter. Peu de personnes pouvaient la fréquenter sans la critiquer à un moment ou à un autre - trop grossière, trop méchante, trop sans gêne, trop de choses - et le fait que son amie ne soit pas du genre à faire des commérages était tout bénéfique. Après tout Judith était un garçon manqué dans un corps de femme fatale... mais ça ne semblait pas déplaire à ceux qui la considéraient comme une proche - ce qui ne lui apportait rien de plus ou de moins dans sa vie, mais si elle avait été un peu plus humaine, elle aurait sans doute énormément apprécié. Enfin, d’ici là, elle reste la même.

« BOUGES-TOI LE CUL PUTAIN ! » comme à son habitude, elle s’était mise à hurler. « Une séance ...quoi ? “Shopping” ? Mais tu TE FOUS DE MA GUEULE. MA GUEULE. » sous les cris, son interlocutrice a finit par se relever. En boitant, mais ce n’était qu’un détail superflu aux yeux de l’ange déchue. Puis elles se mirent à courir de nouveau, cette fois-ci plus rapidement, car leurs muscles avaient eu le temps de se refroidir et la course semblait deux fois plus difficile.  Au bout d’une dizaines minutes, elle mit son chronomètre en marche et grimpa dans un arbre aussi rapidement qu’un lémurien pouvait le faire, sous les yeux ébahis de la louve - qui semblait se préoccuper en fait plus de son état actuel que de la performance de la Levy. Mais si Judith courait, faisait du sport et pratiquait le krav-maga, c’était pour un but tout autre qu’impressionner les gens.

Elle sauta de la plus haute branche et déploya ses ailes avant d’atteindre le sol. Pas besoin d’avoir la cheville foulée non plus. Elle frappa deux fois dans ses mains et prit la peine de signaler à Gretel qu’elles prenaient une pause. La louve s’installa à l’ombre et son amie fit de même. « On est pas des chochottes nous. » la dealeuse se permit de boire à nouveau puis s’assit au sol le dos contre un arbre, les jambes allongées et légèrement écartées. Son regard se porta vers la paire de baskets qu’elle avait aux pieds  : une de ses préférées. A vrai dire elle aimait toutes les baskets qu’elle avait, mais disons juste que celles-ci étaient confortables et anciennes, donc elle s'y était attachée. Un peu. Si Judith était incapable de s’attacher fortement à quelqu’un, elle pouvait s’attacher à des chaussures. Au moins.
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Re: Run for your life ▬ Judel | Dim 03 Mai 2015, 20:46


Run for your life
Le pigeon & le loup
Gretel évita soigneusement de ne pas lever les yeux au ciel lorsque Judith lui arracha sa bouteille d’eau des mains. Ce genre de réaction pouvait rapidement mettre l’ange en colère et puis Chain voulait éviter ce genre de chose. Déjà que le fait qu’elle soit épuisée la mettait déjà dans une assez mauvaise humeur, pas la peine d’en rajouter une couche par-dessus. Au lieu de ça, pendant que l’ange gueulait ses poumons, Gretel prit le temps de faire craquer sa nuque et s’étira quelques secondes. Elle essayait de gagner du temps mais elle ne se voilait pas la face, ça n’allait pas durer longtemps, autant en profiter. Judith allait sans aucun doute la tirer par les cheveux pour la faire courir. Elle allait trouver un moyen de faire bouger Chain et cette  dernière n’en attendait pas moins d’elle. Elle avait beau se méfier de tout être vivant, Judith avait le privilège de se trouver dans la liste « important » de Gretel et ça, c’était rare. Suffit d’oublier son mauvais caractère, son comportement de salope, son manque évident de sentiments, sa froideur et…Bon, il reste pas grand-chose mais Chain n’est pas le genre à juger et puis Judith avait beau ne pas être parfaite, Gretel était loin de l’être également.
La louve releva la tête lorsqu’elle sentit Judith passer derrière elle. Elle grimaça lorsqu’elle la poussa brutalement mais grâce à un geste bien calculé, elle réussit à rester en place. Il en fallait du courage pour supporter l’ange… Mais Gretel avait connu pire. Par contre s’il y a bien une chose qu’elle ne supportait vraiment pas, it was les hurlements de Judith qui lui crevaient les tympans, ça par contre c’était dur à supporter. Judith pouvait dire tout ce qu’elle voulait, Gretel ne la prenait jamais au premier degré parce qu’elle savait que c’était dans sa nature d’être désagréable. Cependant elle était tentée de la faire taire en l’assommant mais elle n’avait aucune envie de dépenser sa force pour une connerie pareille. Donc elle a prit une décision beaucoup plus simple : se lever. C’était la seule manière pour que Judith cesse de gueuler. Au bout de dix minutes pendant lesquelles Gretel se décida à faire un effort, Judith décida de jouer les écureuils sous le regard mi amusé mi consterné de la louve. Grimper aux arbres, manquait plus que ça. Pas question qu’elle le fasse. Elle attendit donc patiemment que l’ange déploie ses ailes pour poser pieds à terre et annoncer, enfin, une bonne nouvelle : une pause ! Sans un mot, Gretel s’assit près de son amie sous un arbre et son sac qui était resté sur son dos pendant toute la course pour reprendre sa bouteille d’eau, histoire de ne pas la laisser près de Judith au cas où…
▬ On est pas des chochotes, nous.
▬ C’est le moins qu’on puisse dire, se lever à l’aube pour courir dans une forêt monstrueuse, y a que deux tarrées pour faire ça.
Gretel leva les yeux au ciel pour regarder les rayons de soleil qui passait entre les feuilles. Elle sortit ensuite deux sucette, une à la framboise et l’autre au citron qui est celle qu’elle tendit à Judith après avoir mit la sienne entre ses lèvres.
▬ Je sais pas si Mademoiselle suit aussi un régime stricte mais moi pas donc si tu la veut pas je la garde.
Elle la lança à l’ange qui la rattrapa au vol. Puis les sucreries, c’est toujours un little moment de plaisir, c’est comme l’orgasme…En plus long. Des fois. Ok oubliez ça. Gretel patienta quelques secondes le temps que Judith ferme les yeux un peu plus longtemps que d’habitude puis se leva rapidement et s’éloigna, sa main derrière le dos. Au moment même où l’ange rouvrit les yeux, Gretel lui lança une boule d’eau dessus. Son pouvoir pouvait s’avérer utile quelques fois. Si l’ange était maquillée, Chain pouvait définitivement dire que c’était fichue. Elle allait se faire trucider, elle le savait, mais bon.
▬ T’avais qu’à pas me frapper tout à l’heure ! Je t’ai juste rendu ton coup, on est quitte, déclara t’elle avec un soupçon d’humour dans sa voix.
Gretel fit un pas en arrière, prête à décamper si l’ange prenait la décision de riposter. Bizarrement, quelque chose lui dit que la matinée ne faisait que commencer.
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Ange déchue

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Judith Levy-Cohen
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Re: Run for your life ▬ Judel | Dim 03 Mai 2015, 21:35


L'ANGE DÉCHUE ET LA BÊTE
(Bukowski) ▽ Long ago, among other lies they were taught that silence was bravery.

Judith tourna la tête vers son interlocutrice « Fais pas chier. » c’était en guise de remerciement - et de râle aussi face au régime à la con dont son amie parlait - mais venant de sa part, c’était déjà pas mal. Elle s’autorisa un moment de détente plus long que prévu et ferma les yeux, les sourcils légèrement froncés. Elle était soucieuse de tout, et les dernières paroles de certains de ses « collègues » la nuit dernière lui avaient chamboulé l’esprit. Ils prévoyaient une attaque en bande organisée lors d’un cocktail préparé par de richissimes sanctuariens. Si ça ne marcherait pas, ils lui avaient dit qu’ils comptaient kidnapper l’une de leurs filles. On ne lui avait rien demandé directement, mais elle savait pertinemment que tôt ou tard ses amis et collaborateurs viendraient à lui demander de faire un double-jeu. Devenir une sorte d’inflitrée n’était pas si déplaisant que cela - c’était même très flatteur, puis jouer avec le feu l’a toujours guidée vers la réussite - mais pour une fois, elle avait d’autres plans. Et ses propres envies importaient beaucoup plus que ce qu’elle pourrait acquérir en faisant des missions pour son frère et ceux qui s’occupaient de ces affaires là. Stratège, elle a toujours tout risqué, tout joué et comme d’habitude, s’en est toujours sortie. Les sacrifices qu’elle pouvait faire maintenant formeraient la gloire de demain. Elle en était sûre, certaine, et rien ni personne n’allait lui faire penser le contraire.

Tout à coup, elle reçu une masse d’eau en pleine figure. Elle ouvrit grand les yeux et cracha la quantité qui était entrée dans sa bouche avant de lever les yeux vers la pétasse qui justifiait son acte. Sans plus attendre, l’ange déchue se leva, s’étira rapidement dans tous les sens, puis plongea son regard céruléen dans celui de Gretel. « Tu crois ? » Non elles n’étaient pas quittes et ça la louve allait vite le comprendre. Comme prévu, Judith fonça sur elle. Leur course dura un bon moment et sans que cette crétine ne s’en soit rendue compte, la Levy avait définitivement mit fin à leur pause. Voyant que son amie se rendait petit à petit compte de la situation, elle s’arrêta et lui dit qu’elle pouvait faire de même. Un léger sourire en coin étira ses lèvres ; elle se moquait. Mais ça encore, c’était une simple ruse pour lui faire croire que tout allait dans le sens auquel elle voulait bien penser. La grande brune au corps de rêve s’approcha de son interlocutrice, enclencha son pouvoir d’annulation et l’attrapa par la taille. Elle voulait la faire tomber, elle y arrivait presque. Les deux jeunes femmes commencèrent à se battre - ce que Judith trouvait bien amusant au passage - puis au bout de quelques coups donnés à droite, dans le vent, à gauche, l’ange déchue prit l’arrière du crâne de son amie en main et l’obligea à se baisser. Son autre main lui faisait une clé de bras, le tordant sans utiliser le quart de sa force, mais juste assez pour que Gretel le sente et face à la grimace. Cette dernière voulait lui faire un croche-pieds, mais Judith s’en est rendue compte et l’a faite glisser dans la sorte de rivière leur coupant la route. Elle fit ensuite un grand plongeon et en profita pour mettre la tête de la louve sous l’eau. Lorsque cette dernière se libéra de son emprise, l’ange déchue commença à nager. Quelques coups de brasse ne peuvent faire de mal à personne, non ?
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Re: Run for your life ▬ Judel | Lun 04 Mai 2015, 11:35


Run for your life
Le pigeon & le loup
C’était hilarant. Mais Gretel n’éclata pas de rire à la figure de Judith. Non, ce n’était pas son genre. Elle se contenta d’esquisser un petit sourire et de se pincer le bout du nez pour ne pas que son amusement soit trop évident. Voir Judith trempée était franchement marrant. Gretel regrettait presque de ne pas avoir pris son portable pour prendre une photo, histoire de la garder en souvenir. Mais bon, les souvenirs gardés simplement en sa mémoire valaient mille fois plus que ceux stockés dans la mémoire d’un téléphone. Chain coinça sa sucette entre ses dents pour ne pas la perdre lorsqu’elle entendit la question rhétorique de son amie. Ca allait faire mal… Mais Judy était celle qui avait commencé, rien n’allait donc contre les principes de Gretel, elle ne faisait que lui rendre la monnaie de sa pièce. Les yeux de Gretel glissèrent vers le corps de l’ange et dès qu’elle vit les muscles de ses jambes se crisper, elle décampa. Des jours et des jours d’entraînement sur un bateau, ça paie. On apprend à deviner les gestes et les mouvements. Mais avec Judith ce n’était pas compliqué, Chain savait qu’elle allait lui foncer dessus à la minute même où elle avait balancé la boule d’eau.
Chain hésita entre s’arrêter et continuer quand Judith annonça qu’elle pouvait stopper sa course. Nan, c’était trop facile. Beaucoup trop facile. Malgré tout, la louve ralentit jusqu’à ce que l’ange la rejoigne. Elle leva un sourcil lorsqu’elle aperçut le sourire qui étira les lèvres parfaites de Judith. Le temps qu’elle réagisse, elle l’avait attrapé par la taille. Du corps à corps, évidemment. Gretel tenta d’utiliser son emprise sur l’eau pour s’échapper mais elle réalisa bien vite qu’elle n’avait pas pris en compte un détail : l’annulation de don.
▬ C’est de la triche!
La jouer à la loyale n’avait jamais été l’une des priorités de Judith en même temps. Bon, elle avait été doublée sur ce coup mais il était hors de question qu’elle se retrouve à terre. C’était dans des moments pareils que l’entraînement de Lysander servait. Alors qu’elle essayait de la faire tomber, Chain reprit le contrôle de ses membres et lui donna un coup dans les côtes, juste assez fort pour qu’elle relâche un peu sa prise et ainsi éviter à Gretel de se bouffer le sol et les pâquerettes par la même occasion. Chain n’avait franchement pas envie de faire de mal à son amie, ce n’était qu’un jeu avant tout, on avait aucune envie de se retrouver avec une Judith sans bras et une Chain dans les vappes. La louve se contentait donc d’esquiver les coups ce qui était délicat vu que son adversaire était plus rapide qu’elle ne l’imaginait. Mais pas assez pour toucher la louve qui lisait ses prochains mouvements dans sa posture. En revanche, privée de ses pouvoirs, elle se retrouvait assez désavantagée.  Elle grimaça de douleur lorsqu’elle se trouva dans une position assez inconfortable mais n’abandonna pas pour autant, usant de son agilité pour tenter de faire un croche pied à Judith qui voyait les choses autrement…
Gretel poussa un cri lorsqu’elle se retrouva dans une foutue rivière, la tête sous l’eau. Franchement, elle avait pas pris de douche avant de sortir mais ne comptait la prendre que chez elle. Serrant les dents, elle réussit à libérer sa main pour donner un coup de coude à son amie qui la lâcha enfin. Dès qu’elle fut débarrassée de l’ange, Gretel se redressa, craquant ses doigts et reprenant sa respiration. Bien, l’ange voulait faire trempette ? Pas de problème. Gretel était à présent dans son élément. Après avoir passé ses doigts dans ses cheveux humides et poussé un long soupire, Gretel empêcha Judy de continuer sa nage en élevant un mûr d’eau face à elle. Elle refit la procédure trois autres fois, si bien que l’ange se retrouvait coincer dans une prison hydraulique avec une évidente incapacité de sortir.
▬ Sérieusement, Judith? La rivière? Je crois que tu vas m’offrir une nouvelle paire de basket parce que celles-ci sont visiblement foutues. En plus tu m’as fais perdre ma sucette, merci! dit-elle sur un ton plein de sarcasme.
Quand Judith lui hurla de la laisser sortir, Gretel hésita une seconde puis sortit lentement de l’eau sans se presser, essorant ses cheveux tout en gardant Judith dans sa prison. Elle quitta la rivière et s’éloigna de quelques mètres avant de se retourner.
▬ C’est pas cool d’être en cage, pas vrai ?
C’est comme ça que j’ai vécu la moitié de ma vie, avait envie de rajouter Chain. Mais elle ne dit rien. Elle faisait confiance à Judith mais pas assez pour lui parler de sa vie. Et puis elle ne savait rien de la vie de l’ange non plus. S’arrêtant près d’un arbre, Gretel fit disparaître sa prison d’eau pour permettre à son amie de sortir de sa cage. Judith n’allait pas tarder à réaliser qu’elle pouvait sortir par le haut mais pour ça elle devait déployer ses ailes et prendre le risque de les mouiller et Chain ne voulait pas en arriver là. Après lui avoir adressé un clin d’œil, la louve sortit les griffes et grimpa dans l’arbre, imitant les gestes qu’avait fait Judith quelques instants auparavant. S’installant sur l’une des branches assez solides et s’adossant contre le tronc, Gretel fit disparaître ses griffes avant de regarder le magnifique paysage qui s’étendait face à elle. Des centaines si ce n’est pour dire des milliers d’arbres s’étendaient devant elle. Pendant quelques minutes, sont esprit vagabonda entre ses premiers souvenirs, lorsqu’elle s’était retrouvée coincée dans une forêt avec son frère. C’était pas les meilleurs souvenirs d’ailleurs. Mais la forêt gardait toujours un certain côté sauvage, un côté qui faisait souvent penser à Gretel. Perdue dans ses pensées, elle en oublia presque son amie qui devait sûrement avoir remarqué sa petite absence.
La louve baissa la tête vers son amie avant de lui adresser un petit sourire.
▬ Y a que du vert. Allez grimpe, on a une superbe vue d’ici, et je ne parle pas de ton décolleté.

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Re: Run for your life ▬ Judel | Mar 05 Mai 2015, 15:15


L'ANGE DÉCHUE ET LA BÊTE
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C’est pas cool d’être en cage, pas vrai ? Judith leva les yeux au ciel. C’est quoi cette question ? Ce n’était ni le moment ni l’endroit pour poser des questions aussi stupides, alors ça l’irrita. Elle se foutait littéralement de sa gueule, mais à la place d’hurler ses poumons - elle l’a déjà fait, ça n’a mené à rien - l’ange déchue préféra faire la planche. Elle était seule et rien ni personne ne pouvait voir ce qu’elle faisait, alors ne fit rien. Littéralement, elle ne savait pas ce que c’était que d’être en cage, mais quelque part, elle l’a toujours été. D’abord à l’orphelinat, puis à la rue, puis coincée dans une vie dont elle ne voulait pas. C’est juste qu’avec le temps on s’habitue.

Au bout de trois minutes, les sortes de remparts ont disparu. Judith se redressa « C’est pas trop tôt. » Une fois dehors, elle détacha ses longs cheveux noirs et chercha son amie du regard. Finalement, cette dernière s’est décidée à montrer le bout de son nez. « J’en doute. » fit-elle, trop bas pour que son interlocutrice ne puisse l’entendre. Bien sûr que tu parles pas que de mon décolleté : JE suis la vue. Selon elle il n’y avait rien d’autre de plus superbe que son corps, alors.
Elle retira son gilet, ses chaussures, ses chaussettes et les laissa exposés au soleil. Avec un peu de chance, ils seront secs d’ici une quinzaine de minutes. Souhaitant garder son énergie pour tout à l’heure, elle déploya à nouveau ses grandes et majestueuses ailes noires, rejoignant ainsi son amie en une dizaine de secondes. Une fois perchée sur la branche, elle s’installa en position assise. « T’as de ces pieds : c’est chaud ma gueule. » Judith, ayant toujours fréquenté plus d’hommes que de femmes, avait l’habitude des grandes pointures mais là c’était pour plaisanter. La grimace que fit Gretel l’a presque faite rire, mais elle s’est bien gardée de le faire. Premièrement car l’habitude n’y est pas et deuxièmement car l’intérêt non plus. « T’as rien à foutre de ta vie. » demanda-t-elle sans aucune gêne. Judith détestait ne pas avoir sa dose de sommeil nécessaire - voire même plus que nécessaire mais ce n’est qu’un détail - alors le fait que l’hybride se soit levée de son lit pour la rejoindre dans un lieu pareil restait un mystère à ses yeux. « Me prends pas pour une conne ; d’où tu viens ? » Judith voulait une réponse claire, nette et précise. Pas une blague à deux sous. Elle savait pertinemment que son interlocutrice était sortie de nulle part, se retrouvant serveuse dans la taverne du quartier le plus mal-famé de la ville, sans motif aucun.  A moins qu’elle soit une flic, elle ne voyait pas trop comment son amie pouvait en être arrivée là. Elle a vécu aux ruelles sombres, elle connaît toutes les habitations, tous les recoins par cœur. Les habitant aussi, mais Gretel n’était pas dans sa liste. Peut-être qu’elle était une fille de riche déshéritée qui veut se donner un genre - ces cruches font toutes semblant d’être mauvaises mais pleurent comme des madeleines dès qu’elles se cassent un ongle - en bossant dans le coin. Sauf que Judith se devait de connaître tout sur tout, et en particulier l’état actuel de ceux qui venaient squatter son lieu de travail. « T’es pas juste une pétasse qui veut se donner un genre » je me trompe ? Enfin oui, Judith était directe et très maladroite, mais elle n’a jamais demandé à qui que ce soit de parler un peu plus de leurs origines ; car ils le faisaient eux-même et ça a toujours eu le don de l’agacer.
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Re: Run for your life ▬ Judel | Mar 05 Mai 2015, 23:59


Run for your life
Le pigeon & le loup
Gretel grimaça quand elle entendit la remarque de son ami mais c’était plus pour cacher son sourire qu’autre chose. Elle savait que son amie plaisantait ce qui devait être plutôt rare, chez l’ange déchue. Lorsqu’elle lui dit qu’elle n’avait rien à foutre de sa vie, Gretel cessa de regarder l’étendue de verdure face à elle pour tourner la tête vers son amie le temps de voir si elle était sérieuse. Malheureusement, elle l’était et d’un côté elle n’avait pas tort. Pour accepter de rejoindre un ange qu’on pourrait plus décrire comme étant un démon aux premières lueurs de l’aube dans une forêt, fallait pas être bien dans sa tête. Et Gretel l’est pas vraiment. Pour elle, elle a déjà vécu ce qu’on peut vivre de pire alors petite sortie alors qu’elle arrive à dormir c’est pas le pire qu’elle ait fait dans sa vie.
Elle fit grincer ses dents quand elle entendit sa question. Aouch, ça allait mal. Elle savait que ce moment allait arriver tôt ou tard. Elles ne pouvaient pas continuer à être amies sans rien connaître l’une de l’autre à pars le job et être conscientes qu’elles avaient un caractère très fort (aka de merde) toutes les deux. Chain aurait pu utiliser son pouvoir pour en savoir plus sur Judith mais elle refusait de le faire, s’incruster dans la mémoire des gens c’était pas son truc. Une amitié sans un minimum de confiance et de partage ça marchait pas des masses et Gretel en était consciente. Elle aurait néanmoins souhaité que ce moment arrive plus tard. Mais déjà, le fait que ce soit Judy qui lui demande, c’était déjà énorme. Elle s’intéressait assez à elle pour lui demander d’où elle venait. Bon, c’était pas demandé de la manière la plus diplomate qui soit mais fallait pas demander la lune non plus. Chain n’avait franchement pas envie de parler de sa vie mais l’une d’elles devaient bien commencer par faire le premier pas alors autant que ce soit elle.
▬ J’ai l’air d’une pétasse qui veut se donner un genre? répéta Chain en plantant son regard rubis dans celui de l’ange. Si je l’étais j’aurais eu trop peur pour rejoindre un dealer à 6am, tu ne crois pas ? Je viens de partout et de nulle part. Je viens d’une fichue forêt et de l’océan.
Gretel soupira après sa réponse qui était tout sauf claire. Elle savait que ce n’était pas ce que Judith attendait d’elle mais que pouvait-elle répondre d’autre ? « Me suis retrouvée dans une forêt puis dans un camion puis sur un bateau pirate yay » ! Non, pas question. Chain était définitivement pas douée avec les mots et ça, elle en était consciente. Alors elle déçida de s’y prendre autrement parce qu’elle savait que son amie n’allait pas lâcher l’affaire après une réponse comme celle qu’elle lui avait fournit. La louve approcha son poing fermé de l’ange avec un petit sourire. Judith devait sûrement penser qu’elle attendait quelque chose d’elle mais pas du tout. Après quelques secondes, Chain ouvrit la main pour lui présenter des formes faîtes grâce à sa maîtrise de l’eau. Les détails n’était pas parfait mais on pouvait nettement reconnaître la miniature d’une forêt en 3D qui se retrouvait dans la paume de Chain.
▬ Je vais simplement te dire que ma vie se partage en deux parties. L’une pendant laquelle j’étais plus ou moins perdue dans la forêt…
Chain referma sa main puis la rouvrit après avoir remplacé la forêt hydraulique par un navire qui s’avérait être une copie quasi-conforme de l’Atlantis. Mais ça, Judith ne pouvait pas le savoir.
▬ Et l’autre où je me suis retrouvée sur les flots et avec disons, une certaine envie de vivre.
Après avoir adressé un demi sourire à son amie, Gretel lança l’eau qu’elle avait dans la main dans l’air avant de faire en sorte qu’elle se divise en des milliers de particules qui retombèrent autour d’elle. Avec les rayons du soleil, c’était plutôt joli à voir. Gretel ne comptait pas dire autre chose sur elle. Ce serait trop long, trop compliqué, et puis elle savait que Judith allait l’interrompre en plein milieux parce qu’elle jugerait ça trop ennuyeux. Elle répondrait seulement aux questions que Judith lui posaient et cela seulement si elle trouvait qu’elles valaient la peine d’avoir une réponse. Mais là, c’était le tour de Judy.
Chain se laissa glisser le long de la branche pour faire croire à Judy qu’elle allait tomber. Juste au moment où l’ange allait crier, Chain se rattrapa à la branche grâce à ses jambes et se retrouva à l’envers, tête en bas en position de chauve souris.
Et toi, mon ange? Dit moi un truc sur ta vie. A part sur ta situation professionnelle qui me fascine particulièrement.



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Judith Levy-Cohen
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Re: Run for your life ▬ Judel | Jeu 07 Mai 2015, 21:51


L'ANGE DÉCHUE ET LA BÊTE
(Bukowski) ▽ Long ago, among other lies they were taught that silence was bravery.

Qu’elle lui dise « quelque chose de sa vie ».
Est-ce qu’elle pouvait appeler ça une vie ? Elle n’y réfléchissait pas parce qu’elle en doutait fortement. Judith se mit à regarder au loin, perdue dans ses pensées. Enfin non elle ne réfléchissait pas, elle ne faisait rien. Elle regardait un oiseau se déposer sur un nid sans doute apportant des vers aux plus petits. Comment aurait été sa vie si ses parents étaient restés en vie ? Si quelqu’un s’était décidé à s’occuper d’elle et de son frère convenablement ? De bien les éduquer, de surveiller leurs fréquentations, de leur apporter tout l’amour nécessaire ? Ils ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Mais Judith n’y pensait pas non plus car ça brisait tous ses calculs. « A chaque problème sa solution. » elle se disait cela à longueur de journées et avec le temps elle a développé un genre de sixième sens. Il lui permettait d’avoir du flair, de savoir quand prendre la parole et quand se rasseoir. Il lui permettait aussi de retomber sur ses pieds quand il le fallait. Après chaque chute, après chaque perte, elle devenait plus forte. Au fur et à mesure du temps qui passe elle s’est éloignée de tout le monde et s’est détachée de tout ce qui pouvait lui importer. Elle est devenue un être sans âme, empli d’orgueil et de volonté. « J’ai pas grand-chose à dire. » Il valait mieux lui faire croire le contraire. Judith n’aimait pas parler d’elle, tout simplement car elle n’en voyait pas l’utilité. Dans son monde tous devaient lui ressembler. Mais personne ne pouvait être sa copie conforme alors elle s’ennuyait rapidement des gens et finissait par se croire supérieure.
Sans plus attendre, elle se mit dans la même position que son interlocutrice. Quelques gouttes provenant de ses cheveux mouillés retombèrent sur son visage d’ange - mais son expression restait néanmoins féroce. La bouche cousue, elle chercha la main de Gretel. Cette dernière devait sans doute se demander ce que Judith faisait, mais au bout d’un court instant elle comprit ce qu’il se passait. Elles n’étaient pas douées avec les mots et avaient beaucoup de mal à s’exprimer. Ni l’une ni l’autre ne souhaitait s’exposer, se dévoiler complètement...alors c’était la meilleure façon de faire. « Qu’est-ce que t’attends ? » demanda l’ange déchue, toujours la tête à l’envers. C’est là alors que son amie s’est décidée à utiliser son pouvoir. Pouvoir qu’elle n’a jamais pu exercer sur la dealeuse car elle l’annulait constamment. Mais aujourd’hui était un autre jour, c’était une nouvelle approche. Une expérience inédite, quelque chose qu’elle ne ferait qu’une seule fois dans sa vie. Peut-être pas tout compte fait - il y avait quelqu’un d’autre qui méritait sûrement sa confiance - mais son histoire avec son petit-ami était encore floue.

Un, deux, trois.
C’est le nombre d’épisodes de sa vie qu’elle autorisait son amie à faire défiler dans leurs esprits. Le premier était un jour sombre à l’orphelinat, le deuxième une bagarre de sang à quinze ans, le troisième sa rencontre avec Matthew. Elle connaissait sa propre vie par cœur donc elle savait que ce n’était pas le plus intéressant à savoir. C’était tout de même assez pour son amie qui  comme toute autre personne, devait ressentir un sentiment de malaise vis-à-vis des premiers souvenirs. Ce n’était pourtant pas le pire de son existence - c’était même sa routine quotidienne - mais c’était choquant. Parce que Judith, elle, a toujours vécu de cette façon. Adolescente colérique, aventureuse, provocatrice. Se faire battre à sang pour le respect, se faire tordre les membres pour s’endurcir, se faire violer pour perdre toute dernière trace d’innocence. Adulte détestable, mauvaise et narcissique. Manipuler les gens, tuer des êtres indésirables, vendre de la mort pour vivre. C’était son mode de vie mais à la place de lui dévoiler tous ces détails elle préféra lui montrer le meilleur. Parce que quelque part conclure avec le Harrington lui est et lui sera bénéfique. Pour tout ce à quoi elle a pensé et tout ce à quoi elle n'a pas encore réfléchi.
« Maintenant explique : c’est quoi cette foutue histoire de forêt et de bateau ? » donnant-donnant.
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Re: Run for your life ▬ Judel | Ven 08 Mai 2015, 12:04


Run for your life
Le pigeon & le loup
Gretel leva un sourcil lorsque l’ange se mit dans la même position qu’elle. On allait les prendre pour des folles but who cares ? Quand Judith lui prit la main, Gretel eut un mouvement de recul qui lui valut une mini-crise cardiaque. Elle n’appréciait pas les contacts physiques quand ils n’étaient pas prévus, ça la mettait mal à l’aise et Judy le savait pertinemment. Mais l’ex pirate ne tarda pas à comprendre ce qu’essayait de faire son amie. Judith n’avait jamais été doué avec les mots mais le fait qu’elle laisse Chain utiliser son pouvoir sur elle surprenait vraiment la louve. C’était vraiment une preuve de confiance qui comptait vraiment pour la louve qui ne pouvait qu’être réticente à l’idée d’utiliser son pouvoir. Elle évitait de le faire même si elle le contrôlait plus ou moins bien. Les images se retrouver à défiler devant ses yeux comme si elle avait été témoins de la scène mais les émotions liées à ce souvenir restaient en elle également. C’était comme se faire tatouer à chaque souvenir reçu mais sur le coup, elle ne gâcha pas ce moment et prit une longue inspiration juste avant qu’un flot d’image n’envahisse son esprit.
Un, orphelinat. Deux, bagarre. Trois, un mec ? La différence entre les trois moments surprit encore plus Gretel qui cligna plusieurs fois des yeux pour reprendre ses esprits lorsque les images s’arrêtèrent, la laissant avec un certain sentiment de mal aise. Non seulement elle avait pénétré l’esprit de son ami pour lui emprunté des souvenirs mais en plus ces derniers n’étaient pas les plus charmants. Mais c’était ça qu’avait fait de Judith ce qu’elle était. Chain pose ses doigts sur ses yeux pour se concentrer sur le présent. Se promener dans le passé on pourrait trouver ça cool mais revenir dans le présent c’était toujours plus compliqué. Il fallait trouver un moyen de garder les images qu’elle venait de voir en mémoire sans qu’elles se mélangent avec ce qu’elle vivant dans le moment même et ça c’était le plus difficile. La louve secoua la tête et rouvrit les yeux quand elle sentit que les images étaient moins vivaces dans sa mémoire. Elles y étaient toujours, -elles y seront à jamais- mais différemment. Maintenant c’était des dizaines de questions qui s’imposaient à elle mais Judith avait déjà fais beaucoup et évidemment, elle attendait un truc en retour.
▬ Maintenant explique: c’est quoi cette foutue histoire de forêt et de bateau ?
Gretel hésita. Elle en avait déjà dis plus qu’elle ne l’aurait voulu mais par rapport à ce que lui avait montré Judith, c’était que dalle. En gros, c’était pas loyal et Gretel n’aimait pas ça. Après avoir lâché un petit soupire, elle tourna la tête vers son amie.
▬ J’ai un blanc de tout ce qui s’est passé avant mes six ans. La fichue forêt correspond au jour où je me suis réveillée et me suis retrouvée dans une forêt, c’est le premier souvenir que j’ai. Pour le bateau, en résumé, j’ai été recueillit par des pirates et j’ai vécu sur leur navire. Terre, mer, abandonnée, recueillie, ma vie est un vrai bordel je dois te l’avouer.
Bien qu’elle donnait des détails, la louve faisait bien attention à ne pas parler des personnes qui avaient traversé sa vie et qui en ont fait partie, son frère en l’occurrence. Elle aurait pu parler de tous les événements qui s’étaient produit pendant ces 22 années mais elle n’aurait pas mentionné son frère tout simplement parce que c’était encore assez douloureux et même si elle savait que Judith ne faisait pas dans la pitié, elle ne voulait simplement pas en parler. Un jour elle le lui dira, mais pas ce jour là, pas encore.
Elle tendit la main vers l’ange pour la pousser un peu juste histoire de lui faire peur puis la rattrapa histoire qu’elle reprenne son équilibre et qu’elle évite de tomber au sol pour se fracasser le crane. Gretel savait qu’elle aurait déployée ses ailes avant mais elle voulait éviter de se faire tuer, juste lui faire un peu peur.
▬ A mon tour : c’est qui le brocoli? Il est pas mal du tout en fait. Me dit pas que tu as enfin trouvé quelqu’un qui te supporte assez pour t’aimer? la taquina Gretel avec un petit sourire amusé.
Elle déconnait, évidemment, surtout parce qu'elle était l'une des personnes qui supportait assez Judith pour l'apprécier mais à ce moment là elle parlait bien évidemment de Matthew mais d’une façon pas très…diplomatique. Elle ne le connaissait pas et Judith n’en avait jamais parlé auparavant, raison pour laquelle Chain était très curieuse à ce sujet là. En réalité elle ne savait même pas si c’était le copain de Judith ou pas mais la louve savait que l’ange ne lui aurait pas montré cette rencontre si elle ne représentait pas quelque chose d’importante pour elle. Evidemment, elle n’allait pas perdre cette occasion de l’embêter un peu. Chain ne comptait pas reparler des autres souvenirs que lui avait fait voir Judith. Ils avaient l'air assez douloureux et pas des plus joyeux, elle en parlerait si Judith le faisait mais dans le cas contraire, non.
▬ Allez balance, je veux les détails. Il embrasse bien au moins?
Prions pour qu’elle ne se prenne pas une raclée.


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Judith Levy-Cohen
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J'ai traversé le portail depuis le : 17/06/2013 et on me connaît sous le nom de : Judy. Mon nom est : Judith Levy-Cohen. Actuellement je suis : follement amoureuse de lui (Matthew) Il paraît que je ressemble à : Dahlia de Takenaka • IRL : Megan Fox et à ce propos, j'aimerais remercier : Miss Amazing.
Re: Run for your life ▬ Judel | Sam 09 Mai 2015, 19:24


L'ANGE DÉCHUE ET LA BÊTE
(Bukowski) ▽ Long ago, among other lies they were taught that silence was bravery.

Judith se demandait si son interlocutrice était sous cocaïne ou pas. Ce qu’elle lui a confié - et ce même avec explications - semblait totalement surréaliste et surfait. Alors elle ne dit rien d’autre pour le moment, muette face à ladite louve orpheline. Ou du moins c’est ce qu’elle a compris mais encore une fois rien n’était sûr. Quand cette dernière s’est mise à lui poser des questions sur  « le brocoli » elle a de suite détourné son attention. Elle voulait des détails en plus, qu’on discute de lui. Oh bien sûr que ce n’était pas de la jalousie mais disons juste que Judith ne souhaitait pas en parler. L’ange déchue se fichait de ces sujets stupides qu’abordent les filles en général. Alors lui demander de parler de sa seule expérience amoureuse était un peu trop gros, si bien qu’elle resta au moins deux bonnes minutes à fixer l’étendue du ciel. « Y a pas que ça qu’il fait bien. » a-t-elle avoué en se redressant. Ayant maintenant une vue panoramique sur le derrière rebondi de Gretel, elle a poursuivi. « C’est mon mec. Ferme ta gueule maintenant. » Judith supposait que de telles conversations partaient toujours « en couilles » alors elle coupa net son interlocutrice. Elle ne souhaitait surtout pas se mettre à discuter de ce qu’ils faisaient au lit ni même de quoi que ce soit d’autre. Surtout pas de mariage ou de nombre d’enfants ou de choses tout aussi stupides.
Elle a beau avoir toujours été sûre et certaine qu’elle finirait sa vie avec un homme qui la rendrait heureuse - tout le monde n’a pas la même définition de ce mot je vous le rappelle - elle et ses enfants, elle n’en veut pas maintenant. C’est beaucoup trop tôt et ça pourrait mettre en péril ses plans pour l’avenir. Alors ne lui parlez pas de « gosses » de « morveux » ou même de « petits cons » parce qu’elle n’est pas prête psychologiquement à renoncer à un an de sa vie pour accueillir un alien dans son ventre. Son côté fêtarde joue grandement mais il faut bien dire que son petit-ami aussi l’est, alors on peut dire que sur ce point là ils se sont bien trouvés.

Sans dire un mot, Judith sauta de l’arbre à nouveau pour atteindre le sol. Pas que ce soit une feignante mais disons que s’écorcher les pieds avec des bouts de tronc qui dépassent c’est toujours mieux si on peut éviter que ça arrive. Elle mit ses affaires maintenant sèches et alla s’asseoir dans un endroit où il n’y avait pas de boue. Elle fit signe à son amie de descendre et une fois que ce fut fait, se remit à courir. Judith a beau être une tortionnaire sans état d’âme elle n’en est pas pour autant assez masochiste pour risquer de se tordre la cheville ; aussi elle commença à un rythme lent. C’était beaucoup plus approprié vis-à-vis de Gretel, qui maintenant qu’elle a repris des forces a intérêt d'accélérer. « Et toi t’as quelqu’un ? »
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