Egoism is the enemy of all relationship « HYDRA

Aujourd’hui et comme convenu, je me suis rendue chez mon associée. Comme d’habitude, j’ai été très bien accueillie. Emma avait beau ne pas avoir une attitude très cordiale envers tout le monde, elle était toujours sympathique envers moi. Me considérant comme une personne avec qui il est agréable d’échanger des idées, ça ne m’étonne pas trop. Pas que je sois narcissique, mais il faut bien avouer que tous ceux qui se vantent de fréquenter telle ou telle personne ne sont que des arrivistes. J’ai beau avoir un bon fond comme on me le dit si souvent - il faut dire que je fais beaucoup d’efforts pour être une bonne personne - je n’en suis pas pour autant stupide, et je sais faire la part des choses. Certaines connaissances ne savent pourtant pas le faire et par conséquent, ont tendance à prendre de haut tous ceux qu’ils connaissent. Je ne pourrai jamais me permettre de juger qui que ce soit, mais il est vrai que le cas est -à mes yeux- assez décevant. L’une pacifiste et l’autre au caractère de feu, nous formons une équipe idéale pour notre association à but caritatif et je m’en réjouis pleinement. Mon amie m’a alors averti qu’un dossier venait d’arriver et qu’elle devait aller le récupérer sans plus attendre. D’un ton calme, je l’ai rassurée « Ne t’en fais pas pour moi. » Ce pouvait être jugé impoli, mais avec le temps nous sommes devenues intimes et les obligeances sociales étaient devenues de simples banalités. Elle sortit de l’appartement en m’assurant revenir vite, et me laissa ainsi seule dans son logement. N’étant pas curieuse au point de fouiller tous les recoins, je suis restée sagement assise à ma place. Emma m’accorde sa confiance et je n’oserai jamais la trahir - pas parce qu’elle est elle aussi une « fille de » mais simplement parce que c’est une amie. Voire plus que cela : elle était presque une sorte de grande soeur qui corrigeait tous mes faux pas et me tirait vers le haut, comme je l’ai toujours fait avec bon nombre de personnes.

Mon téléphone se mit à sonner et j’ai de suite répondu. C’était ma mère, qui voulait être sûre que je sois arrivée chez la Hottenberg et que tout se passe bien. Nous nous sommes ensuite mis à parler de tout et de rien, et j’ai pris des nouvelles de mon père qui me manque énormément. « Figure toi que ton père a gagné un deuxième trophée au golf club ! Il est comblé de bonheur, il faudrait que tu vois ça. » un sourire se dessina sur mes lèvres pulpeuses. « Je passerai vous rendre visite les vacances prochaines. Embrasse le très fort de ma part. » puis notre conversation téléphonique s’est arrêtée là. J’ai beau ne pas l'avoir montré, l’absence de mon daddy me chagrinait au plus haut point. Nous avons certes beau avoir eu des avis contraires par le passé, maintenant nous nous entendons mieux que jamais. C’est principalement dû à la distance -j’en suis bien consciente- mais mes parents restent mes parents et je pourrai jamais changer cela. Les aller-retours sur Terre étant beaucoup plus fatigants que les vols en première classe auxquels je suis habituée depuis ma plus tendre enfance, je ne m’y rends pas souvent… Mais cette fois-ci je compte tenir parole et faire les modifications nécessaires à mon agenda pour m’accorder un instant avec eux - et en particulier mon père, qui m’a toujours considéré comme sa petite princesse.

Perdue dans mes pensées je n’ai absolument pas remarqué que la porte venait de se refermer. Quelqu’un venait d’entrer et croyant que c’était Emma, je me suis levée pour la saluer à la porte le sourire aux lèvres. Malheureusement pour moi il ne s’agissait là que de son colocataire : un homme me dépassant d’au moins deux têtes et à l’air peu sympathique. De plus, il ne m’inspire absolument pas confiance et ne m’a pas du tout l’air fréquentable. Je me suis toujours demandé ce que mon associée pouvait trouver comme raison valable pour le garder plus longtemps sous son toit, mais jusqu’à ce que je trouve enfin réponses à mes questions le concernant, je me suis contentée de le saluer poliment avant de retourner à ma place et feuilleter un magazine politique que j’ai pris la peine d’apporter. Simple mesure de précaution au cas où un drôle d’énergumène venait à se retrouver dans la même pièce que moi.

La vie d'Hydra avait toujours été bordélique, voire chaotique, sans but ni lois, avec comme seul fil rouge la successions de diverses envies. Son emploi du temps que personne ne comprenait était une véritable énigme et on s'étonnait toujours du fait que ses délais étaient respectés bien au delà des espérances de ses supérieurs. Supérieurs qu'il avait par choix, et non pas par obligation d'ailleurs. C'est donc tout naturellement qu'il s'était accordé une journée de repos dans ses enquêtes. Son métier en soi n'était pas bien compliqué, et heureusement pour lui toutes les analyses ne le concernaient pas, il réfléchissait juste assez dans le but de trouver pourquoi monsieur X avait choisi le hachoir au lieu de la simple arme à feu pour tuer sa colocataire. Une fois cela expliqué, il pouvait aller se recoucher gentiment.

Après s'être prélassé dans son lit comme un adolescent inutile à la société -ça lui faisait un bien fou, des fois, d'être juste inutile à la société, au lieu de la noircir plus qu'elle ne l'était déjà- l'hydre parti se préparer. Wilhem n'était pas de naturel très soigné -ni ordonné, comme dit plus haut- mais Emma ne supportait pas de le voir se balader à moitié nu dans tout l'appartement, et le fait le voir habillé semblait la rendre plus agréable -comprendre, moins chiante. Parfumé de son eau de Cologne aux senteurs masculines et vêtu d'un jean accompagné d'un simple T-shirt noir il descendit prendre son café du matin, à dix heures. Quelle fut sa surprise quand il remarqua que sa rousse habituellement râleuse et peu épilée avait été remplacée durant la nuit par une femme bien plus propre sur elle et surtout à l'air moins arrogant.

A son habitude Hydra n'aimait pas ce genre de personnes, trop propres sur elles sans une once de défauts visibles, mais il faut croire que son manque de caféine le rendait moins difficile. Toujours est-il que son cerveau n'était pas encore bien réveillé, mais son appareil reproductif lui ne se mettait jamais en veilles, et à quoi bon chasser le naturel puisqu'il revient au galop, il l'aborda sans timidité aucune.

Il la salua donc d'un geste de tête sans faire attention à sa réponse, se servit un mug de café et vint la rejoindre sur la table de la cuisine.
▬ Vous vous appelez Eugenia, j'imagine ? Dit-il en tournant sa petite cuillère dans son café non sucré.
Ne pas le remarquer aurait été stupide, puisqu'au niveau de sa poitrine on pouvait apprécier les balancements irréguliers d'un joli pendentif estimable facilement pour « beaucoup d'argent », où étaient écrites dans une police manuscrite les lettres de son prénom. De plus à force d'apparaître dans les journaux aux gros titres pleins d'éloges, on finissait par la connaître cette jolie rousse.

Il avait par le biais d'Emma des relations dans le milieu de la haute, mais ne s'en servait pas. Il avait cette culture des personnalités importantes car les riches avaient toujours été ceux qui en avaient le plus à cacher, et leurs dossiers criminels étaient les plus difficiles à démêler tout en étant ceux qui avaient le moins de personnalité.  Lui qui venait d'un milieu inconnu, d'une mère très certainement prostituée ou battue ne se sentait pas chez lui chez les hypocrites. Sa mère biologique, il s'en foutait. Bien sûr il aurait pu enquêter et la retrouver, il en avait les capacités et le savait. A quoi bon ? Il ne rêvait pas d'une famille unie et ne chercherait jamais à reconstruire la sienne. Hydra était un solitaire. Tout bon psychologue expliquerait cela avec son passé et ses pouvoirs, et nous, nous n'en avons rien à cirer puisque ça n'est pas le sujet.

Conscient que sans un minimum de politesse, il n'obtiendrait rien de la jeune fille, il leva ses yeux jaunes vers elle et continua :
▬ Enchanté, je suis Wilhem, le colocataire d'Emma.

L'hydre savait que sa stagiaire ne parlait pas en bien de lui, mais il restait cependant à savoir jusqu'où elle allait dans les détails.


HRP: Si il n'y a pas assez de relance pour toi, je rajouterai du contenu, tiens moi au courant. ♥