An ordinary day~ (Elly & Gin)

**An ordinary day~ (Elly & Gin)** | *Lun 30 Mar 2015, 20:35*

.Elliot & Ginger.~ An Ordinary Day ~

Ils se regardaient les yeux dans les yeux, se tenaient main dans la main, et s’embrassaient bouche contre bouche. Ou plutôt langue contre langue. Ne me demandez pas comment ils faisaient pour faire tout ça en même temps, disons que l’amour permet de faire beaucoup de choses qu’on croirait impossible. En tout cas, c’est au moment ou il commençait à lui défaire son soutien-gorge en murmurant son nom avec une voix rauque de désir que le décor changea subitement pour laisser place à une bande de jeune délinquants en maillots de bain en train de danser sur un yacht tout en gueulant en anglais avec un accent tellement massacré qu’on ne comprenait qu’un mot sur cinq.
Nouveau changement de décor. Cette fois, c’est une grande femme aux cheveux noirs et coupés très courts qui fit son apparition en s’extasiant devant une bande de thons mal fagotés.
S’ensuivit une scène de dispute assez spectaculaire entre une petite blonde et une petite brune apparemment en pleine rupture d’amitié, un grand noir tatoué de partout en train de chanter un rap approximatif avec une fille presque à poil sous chaque bras, et une petite fille hispanique qui demandait à tout le monde si on avait vu son ami le singe à bottes rouges.

Et finalement, ce fut un oreiller qui fit un atterrissage forcé sur l’écran de la télévision.

***

Pourquoi le dimanche matin y’a jamais rien de bien à la télé, j’me le demande bien. Ça fait quoi, au moins une demi-heure que je zappe toutes les deux secondes dans l’espoir de tomber sur un programme intéressant ? C’est fou, dans ma grande naïveté, je m’étais imaginé que la télé sanctuarienne était moins bête que la télé terrienne. Que nenni jeune sotte, même ici, tu seras obligée de zapper continuellement le dimanche matin dans l’attente d’un programme moins pourri que les autres. T’avais qu’à te lever plus tard et c’est tout.
Je sais pas si y’a un dieu des ondes et des satellites, mais si c’est le cas, je l’emmerde, voilà.

Je continue de zapper, un peu agacée, avant de tomber sur un documentaire animalier traitant le sujet des ours de montagnes. Le truc quand on tombe sur un documentaire animalier, c’est qu’il faut une volonté ultra résistante pour se décider à s’en détacher. Si comme moi, vous ne faites pas partie de cette catégorie de surhommes, alors vous êtes foutus.
D’un mouvement las et lent, j’abaisse mon bras armé de la télécommande et le laisse tomber sur ma cuisse en signe d’abdication. Le documentaire a gagné la guerre.

Silencieusement, je regarde d’un œil hypnotisé la vie de Myshka le petit ourson et de sa famille.
C’est alors que sans me tourner vers lui, je lance à Elliot qui est assis à côté sur le canapé :

« Au fait, t'es au courant ? J’me suis trouvé un affilié dans la forêt. C’est un ours brun énorme. »

On pari combien qu’il en a rien à foutre ?

Penser à l’Ours me fait tout bizarre. C’est dingue, mais je crois que je m’y suis attachée à cette grosse boule de poils malodorante et pacifiste. Malheureusement, je ne peux pas le faire entrer à la maison à cause de Vous-Savez-Qui, et il préfère de toute façon rester dans la forêt. C’trop triste.
Je change encore de chaîne et tombe sur une rediffusion de The Ring. Là ça m’intéresse, je laisse la chaîne et m’installe au mieux possible dans le sofa en prenant garde à ne pas renverser mes céréales sur le cuir. Enfin un truc bien, un peu de gore le matin ne fais de mal à personne…

…Si ?

(C) MISS AMAZING.

You are damn so stupid

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Le dimanche matin, Elliot dormait. Habituellement. Disons qu’Elliot dormait lorsqu’il n’y avait pas une mioche désagréable pour le réveiller par sa simple présence dans son appartement. En temps normal, quand il y avait des gens chez lui à huit heures du matin, c’était une conquête de la veille -et encore, il préférait aller chez l’autre histoire de ne pas laisser tout son travail à porter de mains douteuses- mais depuis plusieurs semaines, il se coltinait une version de ce qu’il détestait le plus. Une petite gamine haute comme trois pommes, qui gueule presque autant que lui, avec des couilles fluos sur la tête qui, en plus, font du bruit. A 6h du matin.
Elliot n’est pas particulièrement de bonne humeur le matin. Il n’est pas particulièrement de bonne humeur en général, mais le matin, le moindre truc irritant fait généralement déclencher une tempête, au sens littéral, chez lui. Alors le dimanche, à 8h du matin, la tête encore dans le cul et le cul encore endolori par la soirée du vendredi, il n’avait pas spécialement envie de croiser dans son salon la fée avec autant de charisme qu’une cracotte. Il l’ignore totalement -ce qu’il faisait la plupart du temps- et se dirige vers la cuisine pour se préparer du café et un petit déjeuner rapide, après quoi il s’installe sur le canapé, à moitié allongée, les épaules contre l’accoudoir, son café sur la table basse et son ordinateur portable posé sur ses genoux.
Le sofa était suffisamment grand pour qu’il puisse s’allonger sans gêner la fée assise à l’autre bout. Pas que cela l’aurais gêné, mais ça aurait aussi pu marcher dans l’autre sens. Il enfile ses lunettes -c’était assez récent, mais ses yeux fatiguaient lorsqu’il travaillait bien qu’il n’en ait pas besoin tout le temps- prend une gorgée de café et commence à se mettre au travail. Il avait des dossiers à commpleter. Au bout d’une heure et demi de silence entrecoupé des changements de chaînes de la télé, et des bruits de clavier d’Elliot tandis qu’il se disait que la gosse avait dut passer toutes les chaînes au moins dix fois, il vit un oreiller du canapé voler contre sa télé. Lâchant son écran des yeux l’espace d’une demi-seconde, histoire de fusiller la squatteuse du regard, il marmonne, agacé, un « Si tu casses ma télé je te la fais payer le double de ce qu’elle m’a coûté. » avant de retourner à son boulot. Qu’elle trouve ou pas son bonheur à la télé et qu’elle s’énerve, il en avait catégoriquement rien à branler tant qu’elle s’en prenait pas au mobilier.
Il entend vaguement une voix féminine dont émane l’intelligence d’un pissenlit parler de Myshka le petit ourson de la montagne sauter par dessus des stupides ruisseaux, se demandant ce qui pouvait bien intéresser la crevette dans ce documentaire animalier. Si elle aimait tant que ça la montagne, elle pouvait très bien aller y vivre, hein, c’est pas lui qui l’en empêchera.
« Au fait, t'es au courant ? J’me suis trouvé un affilié dans la forêt. C’est un ours brun énorme. » « Mmh. » Il avait très bien compris ce qu’elle venait de dire, il s’en fichait juste totalement. Après tout il vouait presque un culte aux baleines, c’est-à-dire aux animaux les plus imposants du monde terrien -les mythologiques sont hors-compétitions à ce niveau. Alors, les ours des montagnes, il s’en tamponne un peu. Il continue de lire son dossier tranquillement jusqu’à ce qu’un cri strident lui glace le sang. Tentant de se contrôler, il jette un rapide coup d’oeil à la télé pour y voir une scène, juste, atroce, et empoigne un coussin pour le jeter sur la tête auburn de la fillette. « Éteins ça, t’es folle de foutre ce truc un dimanche matin?! » Non pas qu’il avait peur de ça. Bon en fait si, il avait totalement la trouille des films d’horreur, et la dernière fois qu’il en avait entrevu un, il avait finit par dormir totalement contre Lyrnaël. Mais il était hors de question de Ginger ne sâche ce détail, aussi il ajoute à la suite « ça se regarde le soir, ça, pas le matin… Aucun respect pour les films c’est pas possible... »

(C)PER KURU'

.Elliot & Ginger.~ An Ordinary Day ~

Non. Non, décroche pas le téléphone débile, je pense avec force tandis que la débile en question décroche le combiné, faisant fi de mes précieux conseils.

J’ai sûrement vu trop de films d’horreur dans ma vie (en même temps, à Malicorne-sur-Sarthe, y’a pas grand chose d’autre à foutre, me direz-vous) mais je remarque quand même que tous les personnages qui ne suivent pas mes conseils finissent toujours par crever salement. En vrai, si je me fais aspirer dans un film pareil (chut, on sait jamais, je suis quand même assise à côté du fils d’un DIEU, alors tout est possible) je finirais dans les derniers survivants !
Ben tiens, encore une qui clamse. Fallait écouter mes conseils pauvre nulle !

Je ricane assez sadiquement quand l’amie de la pauvre nulle hurle en découvrant le cadavre de sa pote qui est littéralement « morte de trouille ». Merci Sadako !
J’enfourne alors la dernière cuillérée de céréales dans ma bouche. Enfin. J’allais le faire, mais un oreiller apparemment pressé d’avoir un rendez-vous avec le haut de mon crâne m’en empêcha.

« -Non mais, je lance alors au fautif en haussant le ton et en me frottant machinalement le crâne, qu’est-ce que j’ai fait encore ?

-Éteins ça, t’es folle de foutre ce truc un dimanche matin?! »

Ahurie, je le fixe d’un air suspicieux. Non mais qu’est-ce qu’on s’en fout que ce soit un dimanche matin ? Un film d’horreur ça se regarde n’importe quand merde, c’est quoi cet argument en carton ? À moins que…

Ok, j’ai capté. De toutes mes forces, mais vraiment de TOUTES mes forces, j’essaye de contenir le fou rire qui menace de me submerger comme un raz-de-marée en Asie du sud-est. Elliot, le gros connard de service, a peur des films d’horreur ?! Mais c’est Noël avant l’heure, les amis !

« -Ça se regarde le soir, ça, pas le matin… Aucun respect pour les films c’est pas possible...

-Han la vieille excuse, je lance entre deux hoquets -notez que je me retiens toujours de rigoler, et que ça me pique les yeux- y’a pas tant de différences entre regarder un film d’horreur un dimanche matin et un mercredi soir tu sais ? Honnêtement, Esther, Incidious, ou Paranormal Activity, ça se savoure à n’importe quel moment de la journée. Crois-en ma loooongue expérience… »

Laissons le mijoter un peu. Je me doute bien qu’il va vite s’apercevoir que je me fous -subtilement- de sa gueule. C’est un connard, mais il est pas con. Mais autant en profiter un max.

Je me saisi de la télécommande.

« Bon allez, si t’es aussi coincé du cul -ahem- à ce propos, je veux bien changer de chaîne. »

Je n’ai pas changé de chaîne. Je me suis contentée de remettre la chaîne à heure normale (je regardais en décalé ouep, c’est pratique de squatter chez un type dont l’abonnement TV est au top). Ainsi donc, nous sommes directement passés à la fin du film. Vous savez, celui où l’héroïne découvre le cadavre de son ex-ex-mari. Mort de trouille lui aussi. Et le visage déformé, torturé, défiguré, bref, une horreur quoi.

« Tu préfères…ça peut-être ? Je lui demande d’un air narquois quand la femme se met à hurler comme une mauvaise actrice blonde. »

Pitié faites qu'il crie comme une fillette, pitié faites qu'il crie comme une fillette, pitié faites qu'il crie comme une fillette.

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Il pourrait dire ce qu’il voulait et revendiquer le sang divin qui coulait sans ses veines -au sens propre- ayant dut prouver que son autorité était légitime, Ginger s’en cirait l’oreille avec une brosse à chiotte. Ce qui énervait particulièrement Elliot. Il est vrai qu’il est du genre -très- colérique, mais la gamine avait un don particulier pour lui donner envie de faire bouffer ses antennes à la fée. D’autant plus qu’elle savait très bien qu’ils étaient sous son toit et que par conséquent, il pouvait la renvoyer dehors dès qu’il en avait envie. Cette idée avait de nombreuses fois germée dans son cerveau, mais s’il ne s’était pas encore exécuté c’était bien parce qu’elle n’était pas si inutile. Enfin si, il pouvait très bien s’en passer; mais la condition était que tant qu’elle pieutait chez le demi-dieu, elle travaillait pour son compte. Travailler sans être payé, hein. Faut pas non plus déconner. Elliot est peut-être pas sans-coeur mais il est pas encore généreux.
Toujours est-il que la gamine s’était retournée après avoir reçue le coussin en pleine poire -strike- et sur le coup il s’était demandé si c’était une bonne idée. Il avait pas envie de voir l’intégrale de sa tête dès le matin. Surtout en mangeant. Entrevoir son profil derrière l’écran de son ordi lui donnait déjà envie de vomir, il n’était pas psychologiquement préparé à voir la sale gueule de la mioche. Ce qui lui décrocha une grimace. Après avoir tenté de rattraper son reflexe, il fut bien obligé d’admettre que la petite n’était pas conne. Enfin si, elle était totalement débile et tout, mais apparemment elle n’était pas dupe -malgré les indéniables talents d’acteurs dont il faisait quotidiennement preuve- et avait cramé -avec un peu de retard, histoire de ne pas briser trop vite l’égo d’Elliot- sa peur bleu des films d’horreur. Et la déformation faciale visible montrait clairement qu’elle se retenait d’exploser de rire. Si elle pouvait exploser tout court ça serait cool. ‘fin pas dans mon salon, j’tiens à mon tapis. Putaaain je savais pas qu’elle pouvait être encore plus moche que d’habitude, il devrait y avoir un award pour ça.
« Han la vieille excuse, y’a pas tant de différences entre regarder un film d’horreur un dimanche matin et un mercredi soir tu sais ? Honnêtement, Esther, Incidious, ou Paranormal Activity, ça se savoure à n’importe quel moment de la journée. Crois-en ma loooongue expérience… » Il se promit à lui-même que si elle remettait un film d’horreur, un autre jour, pour se foutre de sa gueule, elle finirait par la fenêtre. Il était loin d’être idiot et comprenait très bien ses sous-entendus. Ignorant la mioche, il s’enfonce dans son canapé et remonte ses jambes, bloquant sa vision avec son écran. Pour empêcher Ginger de s’immiscer encore dans son coin, le demi-dieu branche son casque qu’il visse rapidement sur sa tête, faisant tourner Imagine Dragons dans ses oreilles, assez fort pour n’entendre qu’une seule chose quelques secondes après, et qui ressemblait un peu à la voix de la gosse.
Un sourire mesquin aux lèvres, il redresse la tête pour la voix parler avec cet air narquois qui le répugnait. Mais cette fois-ci, il ne l’entendait absolument pas, et ne prend pas la peine de tourner la tête vers la télé. Elle n’avait sûrement pas changé de chaîne. Il ricane légèrement, baisse ses yeux vers son écran tout en levant son majeur à l’attention de la fée, puis lui arrache la télécommande des mains avec un mouvement de doigt et un courant d’air, qui la dépose au creux de sa main. Hop, retour sur la chaîne de Myshka le petit crétin. « Tu veux finir dehors? Non? C’est bien ce que je pensais. » Il lui rend son air narquois en finissant sa tasse de café, et la fait voler jusqu’à la cuisine. Y a pas à dire, c’est vraiment le don idéal, la maîtrise du vent. Il avait de la chance d’être le fils d’Hermès. « T’as l’intention de sortir aujourd’hui? » Il n’avait pas la moindre envie que la petite lui gâche la journée. Mais il faisait beau aujourd’hui, alors soit il sortirait quelque part dans la journée en attendant son rendez-vous de 14h, soit il continuerait de bosser chez lui. De toute façon, il avait prévu de sortir dès son client parti.

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.Elliot & Ginger.~ An Ordinary Day ~

Elliot a ce don de toujours étouffer mes espoirs dans l’œuf. Un simple coup d’œil à sa posture suffit à comprendre que depuis tout à l’heure, je parle dans le vide puisque son casque semble greffé à ses oreilles et que l’écran de son ordinateur lui cache celui de la télévision. Tapette va.
Passons sous silence le doigt d’honneur qu’il vient de me faire, c’est devenue monnaie courante par ici, je ne m’en offusque même plus. Si avant il m’arrivait de m’énerver, aujourd’hui, c’est avec une poker face digne du plus blasé des blasés que j’accueille ses gestes obscènes. Et pis je lui rends aussi ses doigts d’honneur hein, faut pas déconner non plus.
Ennuyée, je souffle, pose mon bol de céréales sur la table basse en face du sofa et me renfonce un peu plus dans celui-ci, le coude sur l’accoudoir -merci Captain Obvious- et le menton dans la main. Tant qu’à faire, autant finir ce film hein, surtout si le schtroumpf d’à côté joue les ados en pleine crise. Cependant, un mystérieux coup de vent pas si mystérieux m’arrache la télécommande des mains pour la déposer au creux de Monsieur Regarde-comme-c’est-cool-la-maîtrise-du-vente-biatch.

« Hé mais non je l’avais avant ! » je lâche comme une gosse avant de me mettre sur les genoux pour tenter de rattraper le précieux objet, en vain bien entendu. N’est pas boulet qui veut.

Résultat, emportée par mon élan, je m’étale sur le sofa de tout mon long, les jambes repliées en l’air et la face contre le cuir. Je marmonne quelques injures bien crues que j’espère inaudible pour Elliot -sinon, sûr qu’il me démembre- avant de me redresser d’un moment rapide. À quatre pattes sur le canapé, face à Elliot, j’ouvre la bouche pour lui lancer un « je te hais » bien efficace (je me fais pitié putain).

« Tu veux finir dehors? Non? C’est bien ce que je pensais. »

…L’enfoiré !
Bon ben mon « je te hais », je l’ai ravalé aussi sec. Pas tellement envie de me retrouver sdf, surtout depuis que je connais ce connard d’Heylin. Non mais, imaginez un peu, me retrouver clocharde, c’est au moins 40% de chance en plus de le croiser, et ça c’est NON. Elliot est certes chiant, mais il ne me fout pas dans une merde mortelle à chaque occasion, contrairement à l’autre taré.
Profondément agacée de ne pas avoir de réponse correcte à la pique d’Elliot, je fais comme tous les adultes matures font dans cette situation : je me lève dignement, débarrasse mon petit-déj’ (pourquoi je maîtrise pas le vent putain ?) et hurle ma frustration dans la cuisine -porte fermée bien sûr. On sous-estime toujours les bienfaits d’une bonne « gueulade ».
Après ça, je renfile ma dignité et sors de la cuisine l’air de rien -enfin, avec l’air que j’ai habituellement les dimanches matin quoi.

« -T’as l’intention de sortir aujourd’hui?

-Euh, non ? Je sais pas en fait, je répond en me grattant le haut de la cuisse par-dessus mon tee-shirt trop large. »

Le fait est que tous ceux avec qui je pourrai potentiellement m’amuser aujourd’hui sont occupés, même Coban qui est pourtant mon larbin -quoique, j’ai la flemme de le voir aujourd’hui, il va me harceler avec ses histoires de familles perdues alors que j’ai pas des masses avancé. Bref.

« Tu fais quoi toi ? Je demande à l’ange. T’as un rendez-vous cet aprem non ? »

L’avantage de vivre chez son employeur, c’est qu’on est ainsi plus ou moins au courant de son emploi du temps -et de fait, on peut s’adapter en fonction de celui-ci.
La journée s’annonce relativement casse-pied : j’ai personne à voir, j’ai pas envie de rester à la maison toute seule, j’ai pas non plus envie d’aller me perdre dans la forêt pour retrouver l’Ours.
En clair, le risque que je me fasse chier toute la journée est relativement élevé. Abattue, je m’affale sur le dossier du canapé, les bras croisés autour de mon visage. J’essaye de faire tourner mes méninges afin de me trouver une occupation, mais avouons le, quand Myshka le petit ourson semble perdu dans la montagne, c’est dur de se concentrer -National Geographic va te manger le cerveaaaauuu.

Et puis enfin, l’illumination. Quoique, pas vraiment, surtout qu’il faut toujours réussir à convaincre l’autre, mais on sait jamais. Et puis mes arguments tiennent parfaitement la route dans ma tête.

« Elliooooot ? Tu veux bien que je t’accompagne tout à l’heure ? »

Avant de le laisser me répondre un « NON. » catégorique, je saute par-dessus le dossier et me réinstalle dessus en faisant face au fils d’Hermès.

« Vois les points positifs : si je t’accompagne, tu pourras m’apprendre à être une indic top niveau, ce qui ne t’apporteras que des bénéfices, et moi j’aurais une occupation pour la journée. Promis je me fait toute petite petite. Si tu veux on peut même faire une trêve jusqu’à ce soir. S’teuplait ! »

J’aurais bien aimé maîtriser la « Wendy-bouille » pour l’obliger à accepter, comme fait Wendy avec Orion, mais je doute que ce genre de technique fonctionne sur ce cœur de pierre…

(C) MISS AMAZING.

HRP; j'ai modifié la fin de mon dernier post, parce qu'en fait c'était juste pas logique. Cétou ♥

Haha. Tell me it’s a joke, please

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« Euh, non ? Je sais pas en fait » Le fils d’Hermès lève les yeux au ciel, tapotant de deux de ses doigts la surface de son ordinateur, non satisfait de sa réponse. Soit elle sortait, soit elle sortait pas. Ça lui coûtait quoi d’être claire? Le jeune homme lâche un léger soupire exasperé, tentant de se concentrer sur le dossier qu’il rédigeait. « Tu fais quoi toi ? T’as un rendez-vous cet aprem non ? » Suspicieux, Elliot redresse sa tête vers la gamine, un sourcil redressé en l’air. « Euh, ouais? » A vrai dire, le demi-dieu avait rendez-vous dans une boite de strip-tease pour laquelle il avait travaillé il y a plus d’un an. Il y était retourné quelque fois pour saluer des connaissances, et n’avait strictement aucune idée de la raison pour laquelle son client voulait qu’ils se rencontrent la-bas. Mais après tout il s’en foutait un peu. Les yeux plissés, il fixe la fée s’affaler sur le dossier du canapé, baissant légèrement l’écran de son ordi pour avoir la petite dans son champs de vision. Elle avait quelque chose derrière la tête. Pas dedans parce que son cerveau était apparemment aussi inexistant que ses seins.

Au bout de quelques secondes, quand il venait de hausser les épaules pour se remettre au boulot, Ginger le coupe dans son élan en se redressant. « Elliooooot ? Tu veux bien que je t’accompagne tout à l’heure ? » Le fils d’Hermès manque de s’étouffer. Il ouvre la bouche pour répondre, mais la petite passe par dessus le dossier du canapé en lui coupant la parole, pour poser ses arguments. « Vois les points positifs : si je t’accompagne, tu pourras m’apprendre à être une indic top niveau, ce qui ne t’apporteras que des bénéfices, et moi j’aurais une occupation pour la journée. Promis je me fait toute petite petite. Si tu veux on peut même faire une trêve jusqu’à ce soir. S’teuplait ! » Le jeune homme fronce les sourcils, ouvre la bouche pour protester, mais finis par la fermer, pris d’une grosse crise de fou rire. Ginger. L’accompagner. L’idée en elle-même pourrait être ridicule puisqu’il n’avait pas foi en la gosse pour être discrète, et surtout pour lui garder sa crédibilité. Mais le plus comique dans tout ça aurait été de la voir dans une boite gay. Juste ça. Tout pour voir ça. Essuyant une larme de rire, Elliot ferme son ordi, avant de se lever en ricanant toujours. « Si tu veux morfler, aucun soucis. » Sur ce, il retourne dans sa chambre, son portable sous le bras, les épaules toujours secoués. « A deux heure moins quart sur le palier. »

13h47 - Le fils d’Hermès sort dans le grand hall de l’immeuble, suivit de près par la petite fée qui faisait apparemment son possible pour ne pas être trop près, geste qu’il appréciait. Il salut le vigile -qui restait justement là parce que cet immeuble était un des plus sécurisés, raison pour laquelle Elliot y habitait- d’un mouvement de tête avant de sortir dans la rue et s’étirer. Le dimanche était généralement un jour assez calme, en tout cas plus que le samedi puisque les plus jeunes qui arrivaient en week-end en profitaient; et le dimanche, ils dormaient. « Viens, c’est pas loin. » Sans vraiment faire attention à si elle suivait ou pas, Elliot commence à marcher d’un pas rapide dans les rues du centre-ville; habituellement il s’y serait rendu en volant, mais avec Ginger, il était même pas sûr qu’elle réussisse à le suivre.
Au bout de cinq minutes de marche, ils finissent par arriver dans un quartier plutôt chic, mais connu pour être centre de débauche. Un sourire au coin des lèvres, le bleu se dirige vers un bar et emprunte une rue à l’arrière, se retournant pour s’assurer que la fée le suivait bien. Puis il toque contre la porte, et quelques secondes après, deux hommes ouvrent la porte. « Ellioooot! » Le premier, un grand blond que tu connaissais depuis ton arrivée sur l’Île, te saute dans les bras en te serrant contre lui, avant de s’éloigner pour te contempler, son éternel sourire narquois collé au visage. « Hey, Jack. Comment ça va depuis le temps? » Le demi-dieu observe un instant le jeune homme en jean-t-shirt, ses cheveux ébouriffés lui tombant sur les épaules, qu’il hausse. L’instant d’après, il était focalisé sur Ginger, et des étoiles brillaient dans ses yeux verts. « Oooh mon Dieu mais c’est qui? Ta petite soeur? »
Avec un grognement dégouté, tu ouvres de grands yeux avant de tourner la tête vers la fée qui avait approximativement la même tête. « Plutôt crever que d’avoir un lien de parenté avec cette mioche. Non, c’est mon, euh, indic. Et coloc. » Il lève les yeux au ciel devant son explication foireuse, un sourire narquois au visage en voyant Jack frotter les joues de Ginger, accroupie devant elle. Puis tu tournes la tête vers le deuxième homme -Daren, le barman- qui te fais signe d’entrer, un sourire courtois collé au visage.

(C)PER KURU'

.Elliot & Ginger.~ An Ordinary Day ~

De mon œil de lynx, je scrute la réaction du fils d’Hermès. Il est vrai que je m’attendais à tout -genre, je l’aurais bien vu me cracher à la gueule en criant « JAMAIS », par exemple- mais certainement pas à ce qu’il se tape la crise de rire du siècle.
Qu’est-ce que j’ai fait de drôle encore ?

▬ Si tu veux morfler, aucun soucis.

What ?

▬ A deux heure moins quart sur le palier.

La bouche béate et les yeux écarquillés, je fixe Elliot qui se lève et monte dans sa chambre avec une expression extrêmement intelligente et qui témoigne à la perfection de la vivacité de mon esprit. Un truc qui ressemble vaguement à « gaaaaah ? ».

Il a accepté. Putain, il a dit oui. Aujourd’hui, je joue au loto, c’mort, j’aurais jamais autant de chance avant deux cents ans au moins. Il me faut encore quelques secondes pour réaliser. Je sais pas si vous vous rendez compte de la gravité de la situation : Elliot Sky-Meltemson, le fils d’Hermès irascible, l’ange insupportable, le bleu misogyne, vient d’accepter que moi, Ginger Rëd Topaz, pauvre esclave de ma condition de femme, je passe l’après-midi en son illustre compagnie ! Je sais pas ce qu’il peut arriver de plus incroyable aujourd’hui, vraiment.
Le caractère exceptionnel de la situation me fait presque -pour ne pas dire totalement- oublier l’expression sardonique qui s’était inscrite sur le visage d’Elliot quand il m’a donné rendez-vous sur le palier.
Il a dit que j’allais morfler non ? C’est qu’une menace en l’air comme on s’en lance toutes les demi-heures ou j’ai vraiment à craindre pour mon matricule ? Ne me dites pas qu’il a rendez-vous avec un mafieux dans un bar des ruelles sombres, et qu’ils supprimeront toute personne non-autorisée ! Est-ce qu’en tant que colocataire de l’informateur, j’ai droit à un traitement de faveur ? Probablement pas, vu l’informateur en question…

Et puis crotte. Les ruelles sombres, je les ai affrontées à plusieurs reprises, et je suis toujours vivante. Les mafieux, j’en ai jamais vu, mais au pire je vole plutôt vite donc je saurais me carapater si besoin. Et je vais certainement pas me défiler parce que l’autre idiot essaye de me faire peur, j’ai pas beaucoup de dignité, mais pour ce qu’il en reste, j’y tiens.
J’suis pas une lopette, non mais oh.

Une fois dehors, je m’efforce de suivre Elliot, qui de toute évidence marche sans se préoccuper de savoir si j’arrive à suivre son rythme ou non, tout en maintenant une distance de sécurité entre nous. C’est un truc sur lequel on s’est mis d’accord plus ou moins tacitement : pas trop près sinon ça pète. Et de façon générale, puisque ni lui ni moi ne tient particulièrement à avoir l’autre dans les pattes, on s’y tient. C’est probablement pour cette raison que la cohabitation ne se passe pas si mal que ça -ok, je me plains beaucoup, mais comparé à ma vie quand je créchais chez ma mère, c’est le paradis ici. Elliot a beau me faire pas mal de sales coups -que je lui rends dans la mesure de mes moyens- au moins avec lui, je risque pas de me réveiller un matin avec des smileys tatoués sous les doigts de pieds parce qu’il était défoncé et trouvait ça marrant. Pas comme ma mère donc. Le paradis.
Nous arrivons dans un quartier plutôt chicos mais qui me fout la chair de poule pour une raison inexplicable. Peut-être est-ce à cause de l’abondance de bar-spectacles aux enseignes tape-à-l’œil, ou alors à cause des deux trois sex-shops qui se trouvent sur la même rue… Pas que je sois spécialement prude -mon credo c’est « faites ce que vous voulez, me faites pas chier »- mais l’idée qu’Elliot ait un rendez-vous professionnel dans ce genre d’endroit me file un peu la gerbe.

Il bifurque à l’angle d’une rue et s’engage dans une impasse avant de toquer à une porte que j’identifie comme étant la porte de service d’un bar. Et d’un coup, une espèce de surexcité blond se jette sur mon colocataire en gueulant son nom comme s’ils ne s’étaient pas vu depuis des années. Moi qui pensait qu’il n’y avait pas plus gay qu’Elliot, j’ai du revoir mon jugement.

▬ Hey, Jack. Comment ça va depuis le temps ?

Le Jack en question hausse les épaules, et semble sur le point de lui répondre avant de tourner la tête vers moi. Houlà, je le sens pas là, c’est normal les petites étoiles dans ses yeux ? Pourquoi tu t’accroupis devant moi mec, tu me vois pas assez bien d’en haut ? D’OU TU ME FROTTES LES JOUES TOI ?

▬ Oooh mon Dieu mais c’est qui? Ta petite sœur ?

Une moue bien dégoûtée se peint sur ma face et j’en oublie mes joues qui se font toujours torturer.

▬ Plutôt crever que d’avoir un lien de parenté avec cette mioche.

▬ Ouais, j’allais le dire, je renchéris, et toi, je fais en attrapant les poignets de Jack pour lui coller les mains sur ses joues à lui, touche à tes fesses, même ma mère me tripotait pas les joues comme ça !

Et ce con, même s’il arrête de martyriser mon visage, il se marre en me traitant de « mignonne à croquer ». Mec, je suis pas un Petit Lu, fais toi une raison.
Je tente de faire abstraction du ricanement d’Elliot et le suis à l’intérieur du bâtiment tout en gardant le blondinet à l’œil, des fois qu’il soit à nouveau pris du syndrome de la grand-mère.
Comment dire… J’ai souvent l’impression de ne pas être à ma place, de faire tâche dans le décor, tout ça… Mais je crois que ça n’a jamais été aussi flagrant. En même temps, j’ai envie de dire, qu’elle serait la place d’une gamine haute comme trois pommes dans une boite gay ? Qui fait aussi boîte de strip-tease à en juger par la scène aménagée au fond de la salle et les trois quatre mecs à moitié sapés, en plein répèt. Nulle part, exactement.
La lumière tamisée, la musique de fond, et les confettis au sol m’indiquent qu’ils sont en plein rangement, et que la soirée de la veille avait du être grandiose.

Il m’est déjà arrivé d’aller en boite de nuit, généralement pour récupérer ma mère complètement déchirée, donc je ne suis pas plus impressionnée que ça, et même si une boite gay, c’est une première pour moi, je vis tout de même Elliot, donc j’ai plus ou moins l’habitude. S’il pensait me voir faire la grimace, il s’est mis le doigt dans l’œil jusqu’au coude : je m’en bats les steaks.
Nous avançons jusqu’à une table où le client d’Elliot est censé arriver d’une minute à l’autre.

▬ Alors c’est ici que tu viens quand tu désertes l’appart ? C’est tellement régulier que tout le monde te connais ou bien ?

Ouais hein, j’ai pas raté les signes de têtes et autres salutations que les différents mecs ont fait à son attention, je ne suis pas dupe.

Au fond de la salle, un homme se lève et semble venir à notre rencontre. Je me penche vers Elliot, un peu intriguée.

▬ Tiens c’pas ton client là ? je chuchote.

D’un côté, c’est marrant de voir un bout de l’univers d’Elliot. Après tout, il a beau m’avoir accueillie chez lui, c’est pas comme si je savais tout de lui. Ce serait même plutôt l’inverse…

(C) MISS AMAZING.

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