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 I missed you so much ! Happy Birthday, my sweet heart.

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Déesse de la Terre et des MoissonsStaffienne

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Déméter
Déméter
Déesse de la Terre et des Moissons
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J'ai traversé le portail depuis le : 27/03/2015 et on me connaît sous le nom de : Etilya ! Mon nom est : Déméter. Actuellement je suis : Célibataire et bissexuelle. Il paraît que je ressemble à : un original de Zhang Xiaobai. et à ce propos, j'aimerais remercier : Alice *^*
I missed you so much ! Happy Birthday, my sweet heart. | Lun 30 Mar 2015, 19:43



.Perséphone & Déméter.I missed you so much ! Happy Birthday, my sweet heart.



Aujourd’hui c’est un magnifique ciel bleu que le soleil illumine. Il serait inexact de dire que le temps se prête parfaitement à cette journée particulière, puisque c’est Déméter elle-même qui l’a commandé. Son humeur est plutôt enjouée, mais également songeuse. La même question, celle qui la cueille une fois par an, la tourmente. Viendra-t-elle cette année ? Nous sommes le 21 mars et c’est son anniversaire, après tout. Non pas de la divinité des moissons mais celui de sa fille, Perséphone, son petit rayon de soleil.  Les dieux ne comptent pas les âges, puisqu’ils existent depuis des millénaires. En revanche cela ne les empêche pas de fêter le jour de leur naissance, ou de celui d’un proche. Et chaque année, la fille de Cronos se prépare pour fêter celui de sa fille. Mais depuis plusieurs siècles, sa fille ne vient plus tous les ans, comme avant. Depuis quelques centaines d’années, Déméter fête seule, ou avec les nymphes, la naissance de son enfant. Pourquoi, me diriez-vous ? Simplement parce que chaque 21 mars elle espère que sa Coré viendra ici, en Sicile. Et notre chtonienne désire qu’elle soit accueillie comme il se doit. Ainsi, une fois par an, elle lui prépare une surprise. Et bien souvent, malheureusement pour Déméter, elle la contemple seule de ses prunelles sombres, jusqu’au crépuscule, où elle réalise que sa fille ne viendra pas. Alors, aujourd’hui encore, passera-t-elle son anniversaire enfermée aux Enfers ? Ou arrivera-t-elle à négocier avec son cruel mari pour venir ici ?

"Elle viendra."

La déesse caresse son affiliée sous le menton, le visage attendri par sa conviction. C’est vrai que Kalysta ressent parfois certaines choses… Enfin Déméter souhaite de tout son cœur qu’elle ait raison. Enfin, ce n’est pas en restant assise sur son rocher, face au lac, que les choses vont avancer. Elle tend le bras à son serpent qui vient s’y enrouler, puis se lève et va rejoindre les nymphes qui commencent les préparatifs. Elles sont sa seule compagnie, lorsqu’elle vient ici. Avant il y avait sa fille chérie, mais maintenant… La fille de Cronos vient moins souvent en Sicile depuis l’enlèvement de sa fille. Parce que son absence lui pèse plus ici qu’ailleurs. Alors elle passe plus de temps à l’Olympe, là où se trouve la plupart des membres de sa famille. Ses neveux et nièces, surtout. Sa sœur Héra, également, mais elle ne lui adresse plus la parole depuis des millénaires, sauf en cas de nécessité, et ce n’est jamais sur un ton chaleureux. IL y a Zeus, aussi, mais notre déesse l’évite le plus possible depuis cette nuit-là. Quand elle se sent trop seule, elle va trouver l’un de ses neveux –ou petits neveux-, Eros, Aphrodite, Hermès… Il faut bien qu’elle puisse déverser son instinct maternel, n’est-ce pas ? Elle n’a plus sa fille à ses côtés, en ce moment, pour combler ce manque…

"Que faisons-nous de ça, déesse ?" demande l’une des nymphes en la voyant approcher.
"Laissez, je vais m’en charger. Allez-vous amusez, je m’occupe du reste."

Ses compagnes s’éparpillent en riant tandis qu’elle s’approche du petit sanctuaire qu’elle a décidé de créer aujourd’hui, pour sa fille, en cette plaine d’Enna que toutes deux chérissent particulièrement. Déméter s’assoit sur une petite souche et commence à faire pousser toutes sortes de fleurs. Que pourrait-elle bien lui offrir, cette année ? Son regard se pose sur le centre de sa composition florale, qui ne comporte que des narcisses, de différentes variétés et couleurs, allant du blanc pur à l’orange flamboyant, en passant par le jaune poussin. C’est leur fleur préférée à toutes les deux. Peut-être que… La divinité des moissons tend une main, paume vers le ciel, et y fait apparaître une demi-douzaine de graines de narcisse. Des graines spéciales qui, une fois plantée, si elles sont bien chéries, ne peuvent mourir. Peut-être que sa fille aurait besoin de s’en occuper… Qui sait ce qu’elle vit là-bas ? Elle a beau lui assurer que Hadès s’occupe bien d’elle, Déméter en doute. Hadès… elle referme sa main et la colle contre son cœur, les paupières closes. Non, elle ne doit pas penser à ce scélérat. C’est le jour de Coré ; elle ne laissera pas ce traître sans cœur le gâcher. Oui, voilà. Elle lui offrira ces graines et elles passeront la journée ici. Si elle vient…

"Déesse ! Déesse ! Je l’ai vue non loin, elle est venue !"

Déméter se lève avec précipitation et tend la main vers la petite tourterelle qui vient de lui annoncer cette merveilleuse nouvelle. Un sourire radieux illumine les traits de la divinité. L’oiseau se pose sur son doigt, tout émoustillé. Elle lui a commandé, au lever du soleil, de guetter l’arrivée potentielle de sa fille sur l’île. Elle le gratifie d’une caresse affectueuse pour le remercier, avant de le libérer. Puis, le cœur léger, elle s’évapore pour aller à la rencontre de Perséphone. Elle réapparait non loin d’elle, cachée derrière un tronc d’arbre, camouflant le mieux possible son aura divine. Elle souhaite lui faire la surprise. Elle s’approche de sa fille à pas de loup, puis lui met les mains sur les yeux, exactement comme lorsqu’elle était enfant.

"Coucou, qui est-là ?" s’exclame-t-elle selon leur vieux rituel, également perpétré par les nymphes. "Trois chances, et un gage si tu te trompes !"

Elle éclate de rire, car elle sait très bien que sa fille l’a déjà reconnue. Coré n’a jamais eu de gage ; elle sait très bien faire la différence entre toutes les nymphes de Sicile, et a toujours reconnu sa mère. Elles se connaissent par cœur, ces deux déesses. Quel cruel sort que de les avoir séparées ! Déméter laisse Perséphone retirer ses mains et se retourner. Elle contemple son doux visage avec tendresse ; depuis combien de temps n’a-t-il pas prit le soleil ? Comme le jour a dû lui manquer, à sa pauvre enfant ! Elle caresse sa joue avant de l’entourer de ses bras. Cela fait si longtemps qu’elle ne l’a pas fait !

"Tu m’as tellement manquée, Coré…" lui murmure-t-elle à l’oreille en fermant les yeux.

Elle caresse sa chevelure couleur de blé, hume son parfum de rose. Elles ne devraient pas rester éloignées si longtemps… Une fille a toujours besoin de sa mère. Déméter la serre contre elle, prolongeant cette étreinte maternelle le plus possible. Puis elle s’écarte avant de risquer de l’étouffer d’amour, et soupire en lui souriant. Elle est toujours aussi belle, malgré ce teint légèrement terne, témoin du manque de soleil. Sa petite fleur, privée de lumière naturelle… c’est un crime en soit. Déméter s’écarte d’un pas pour lever sa paume à hauteur de ses yeux et l’ouvre, pour révéler la demi-douzaine de graines nichées au centre.

"Joyeuse anniversaire ma chérie ! Ce sont des graines de narcisse. Plante-les, occupe-t’en avec amour et elles grandiront pour ne jamais faner. Je me suis dit que tu devais manque de plantes, dans ce lieu de désolation… Les couleurs vives des narcisses égayeront un peu le triste paysage, comme ça."

Déméter fait glisser les graines dans la main de sa fille, puis dépose un tendre baiser sur son front. Elle lui a tellement manquée, oui… Chaque année, elle a l’impression de la perdre un peu plus. Elle est terrifiée à l’idée qu’elle ne revienne plus ici. Alors à chaque nouvelle rencontre, elle profite pleinement de leurs instants ensembles comme si c’était les derniers.
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Re: I missed you so much ! Happy Birthday, my sweet heart. | Mar 07 Avr 2015, 14:20



.L'amour d'une Mère n'a pas de limite.



ALe monde n’a de cesse de changer. Chaque minute qui s’écoule rend la vie différente car l’on ne peut jamais redevenir celle que l’on était il y a dix minutes. Nous évoluons, comme les bourgeons qui prennent le temps de grandir, se renforcer, gonfler leur peau avant d’enfin s’épanouir. L’évolution, voilà une chose contre laquelle personne ne peut lutter, pas même les dieux immortels de l’Olympe. Une brise délicate effleure mon visage tandis que l’embarcation avance tranquillement sur les flots. Et moi ? A quel point ai-je changé ? Mes iris d’azures se promènent sur la flore verdoyante de l’île. Depuis quand ne suis-je revenue ici ? Cette île. Mon île. Notre île. J’ai beau aimé mon époux de tout mon être, je ne puis nier que mon existence en ces terres, me manque. A cette époque je jouissais d’une vie remplie de beauté, de jeu et…de l’amour inépuisable de ma chère et tendre mère. Bien sûr, Hadès m’aime autant que je l’aime mais, cette vie-là, en Sicile, est différente. J’aimerais y retourner juste l’espace de quelques jours, mais le monde change, la vie prend certains virages et la marche arrière est interdite. Perséphone, femme déchirée entre deux mondes, les humains n’ont jamais autant raison qu’en me surnommant ainsi. Une secousse se fit sentir, me tirant de mes pensées et m’indiquant que le bâteau venait d’accoster. Cette année, j’avais réussi à convaincre Hadès de me laisser me rendre sur l’île de mon enfance et bien que je ne pus m’empêcher de remarquer sa mine contrariée, il m’avait pourtant offert les services de Chiron, le passeur, pour m’emmener jusqu’ici. Je ne suis d’ailleurs guère certaine que ce soit réellement autorisé mais en tant que déesse et reine des enfers, je peux bien accepter une petite entorse au règlement, cela ne tuera personne. Sans mauvais jeu de mots.

D’un signe de tête, je saluais mon guide qui repartit en direction de la porte noire. Je pivotai sur moi-même et inspirai profondément l’air iodée de l’île, ouvrant grand les bras tout en fermant les yeux. Le soleil m’enlaça avec tendresse et sa chaleur réconfortante se glissa dans chaque particule de ma peau, m’arrachant un soupire d’aise. Ô douce mère qu’il est bon de revenir ici. En ce lieu je ne suis plus guère Perséphone, mais Coré, la douce jeune femme pétillante et dansante, celle qui n’a de cesse de jouer avec les nymphes, oubliant pour quelques heures, ses autres obligations. Je me relâche et me mets alors à avancer en direction du cœur de l’île. La nostalgie m’envahit à chacun de mes pas car il n’existe guère un buisson, un arbre, un pré où je ne me sois pas rendue seule ou accompagnée. Mère avait à cœur de me laisser découvrir la beauté de la nature, la beauté du monde, ne me privant jamais de mes escapades curieuses tout en gardant un œil sur moi. Les souvenirs d’enfance me reviennent en mémoire, m’assommant presque tandis que je titube sous le poids des émotions qui me submergent. Tant prise dans mon passé, tant prise dans mes pensées que je ne l’avais pas sentie venir. Deux mains, douces comme de la soie et chaudes comme le soleil, se posèrent sur mes yeux, masquant ma vue puis…je l’entendis. Sa voix, cette voix qui a su me rassurer tant de fois, qui a su calmer mes angoisses lorsque je cauchemardais, qui arrivait à me faire sourire simplement par son rire. Oui Cette Voix. Sa Voix. Délicatement, j’ôtai ses mains de mon visage pour me retourner et lui faire face. Ô Douce Mère, vous êtes toujours aussi magnifique.
Je l’observe un instant avant de me blottir contre ses bras. Je retombe enfance. Je m’effondre. Une larme de joie et de peine se met à rouler sur ma joue tandis que je ferme les yeux, humant son parfum unique. Oh que oui elle m’a manquée car jamais elle ne fut qu’une maman, elle était aussi ma meilleure amie. Nous parlions de tout, sans limite, sans taboue et même lorsque je commençai à tomber amoureuse d’un être auquel elle ne pardonnera jamais, elle était là pour écouter mes confessions et me rassurait quant à mes craintes. Elle m’a toujours protégée, guidée et aimée et sans doute le fera-t-elle jusqu’à la fin des temps du moins je ne peux que l’espérer. Nous nous écartons l’une de l’autre et je découvre alors avec émotion qu’elle a un cadeau pour moi. Mon sourire s’illumine d’avantage tandis que je l’écoute, fermant les yeux au contact de ses lèvres sur mon front pour ensuite, d’un léger moulinet du poignet, faire sortir de terre une plante grande comme un chien, dont les pétales couverts d’épines s’ouvrent béant pour accueillir les graines que je viens de recevoir. La plante infernale se referme gracieusement tandis que je m’accroupis pour lui dire ces mots.

-Rentre au château, une fois là-bas, glisse toi par la fenêtre dépose-les sur mon bureau

Je dépose un baiser sur l’un de ces pétales avec la même douceur dont ferait preuve une mère avec son enfant, puis la plante disparut dans le sol. Je me relève, réajuste ma robe couleur de ciel et je plonge un doux regard dans celui de ma mère.

-Tu m’as beaucoup manqué maman. Je suis heureuse d’être ici avec toi. Pardon de n’avoir pu venir chaque année mais tu peux bien concevoir que le fait de jongler entre toi et mon mari additionné à ma fonction de reine, rend les choses bien moins aisée.

Je m’approche alors d’elle, glissant un baiser sur sa joue avant de glisser ma main dans la sienne. Lorsque j’étais enfant, ma mère et moi nous promenions toujours main dans la main et parfois, l’on se mettait à courir frénétiquement jusqu’à ce que l’une de nous ne trébuche, emportant l’autre dans sa chute, déclenchant ainsi des crises de rire. C’est en référence à ce souvenir que je lui saisis la main et me mets à marcher, un sourire aux lèvres.

- Alors mère, raconte-moi un peu ta vie. Comment vas-tu ? Toujours en train de te promener avec les nymphes lorsque tu as du temps libre ?
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#7B68EE
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J'ai traversé le portail depuis le : 27/03/2015 et on me connaît sous le nom de : Etilya ! Mon nom est : Déméter. Actuellement je suis : Célibataire et bissexuelle. Il paraît que je ressemble à : un original de Zhang Xiaobai. et à ce propos, j'aimerais remercier : Alice *^*
Re: I missed you so much ! Happy Birthday, my sweet heart. | Sam 11 Avr 2015, 17:04



.Perséphone & Déméter.I missed you so much ! Happy Birthday, my sweet heart.



Coré… sa fille unique, la chair de sa chair, la prunelle de ses yeux, son rayon de soleil, son souffle de vie. Sa petite chérie, qui a bien grandi, a toujours occupé une place prédominante dans le cœur de la chthonienne, et ce sera toujours le cas. A sa naissance, Déméter n’aurait jamais imaginé pouvoir un jour être séparé de celle que l’on nomme Perséphone aux Enfers. Elle lui a donné ce nom, mais elle préfère l’appeler Coré. Car son premier patronyme lui rappelle constamment que son frère la lui a injustement ravie. Et Coré, c’est le surnom qu’elle lui donne. Qu’elle lui a toujours donné, depuis toute petite. Elle revoit encore son visage d’ange enfantin, joyeux et curieux, qui traverse la plaine pour se jeter dans ses bras en riant. Déméter sourit tendrement à cette pensée. Quand Coré n’est pas là, elle n’a plus que ça ; les souvenirs. Mais aujourd’hui, en ce 21 mars, sa fille est là, pour son anniversaire. Elle est si heureuse de la revoir… le teint un peu pâle certes, mais ce n’est guère étonnant. Il n’y a pas de soleil aux Enfers. Une fleur privée de lumière naturelle, quelle ignominie…

Déméter glisse dans leur étreinte tout cet amour qu’elle a dû contenir ces dernières années, depuis la dernière fois qu’elles se sont croisées. Trop longtemps pour la fille de Cronos… Mais que peut-elle y faire ? Elle s’est juré de trouver un moyen d’extirper sa fille de ce lieu de désolation, le dernier endroit au monde qui lui convienne, mais elle en est toujours au même point après plusieurs millénaires. La mère sent une larme couler sur sa joue. L’état d’esprit de sa fille doit empiéter sur le sien, comme toujours… De mémoire, elles ont toujours été très complices. Cela ne les empêche malheureusement d’être en désaccord sur certains points, et notamment sur Hadès… Mais Déméter se contente d’éviter le sujet, ainsi elles peuvent profiter pleinement de leur temps libre. La déesse des moissons porte sa main sur le visage de sa fille pour essuyer délicatement ses larmes, en lui souriant tendrement. Son amour pour elle n’a pas de limite.

Son cadeau lui plaît ! Elle en est ravie. Mais elle n’en a jamais douté. Elle connaît sa fille mieux que quiconque. Et elle ne connaît personne d’autre mieux qu’elle. Elle l’observe avec tendresse confier son présent à une plante d’aspect infernal. Déméter n’en est nullement peinée ; pour elle, toutes les plantes sont magnifiques. L’apparence n’est qu’un critère, soit de protection, soit d’attirance. La divinité est même heureuse que sa fille se trouve des compagnes végétales dans ce lieu si froid et ténébreux. Coré est la grâce et la bonté incarnée. Tendre, généreuse, attentionnée, tout comme sa mère. Le lien du sang est plus fort que tout. Une légère brise vient soulever le pan inférieur de la robe crème de la mère. Son vêtement souligne parfaitement ses courbes généreuses. C’est sa préférée ; elle s’est faite belle pour sa fille. Elle a même mis de petites boucles d’oreilles que Perséphone lui a offertes il y a bien des siècles. La douce voix de Coré chasse délicatement le silence. Déméter lui sourit et caresse sa joue.

"Ne t’excuse pas ma chérie, je sais très bien que ce n’est pas ta faute. Pour moi l’important c’est que tu sois là. Que tu ailles bien, et que tu puisses profiter de cette belle journée. Je ne pourrai jamais t’en vouloir pour ça. Pour rien, même, tu le sais. Je t’aime plus que tout et ça ne changera jamais."

A ces mots, Déméter reçoit un baiser affectueux. Puis elle sent la petite main de Coré se glisser dans la sienne. Elle referme doucement ses doigts manucurés par le soin des nymphes. Ça lui rappelle quand Coré avait une dizaine d’année et qu’elle la prenait par la main de la même façon pour l’emmener courir dans les champs en riant aux éclats. Elles faisaient la course parfois, et il arrivait à Déméter de la laisser gagner. Mais pas tout le temps, car sinon où est le progrès ? La déesse contemple sa magnifique fille. Elles se ressemblent toutes les deux, tant physiquement que mentalement, mais Coré a hérité des cheveux blonds de son père. C’est une rose éternelle, vouée à vivre loin du soleil… non, elle ne doit pas laisser cette pensée gâcher ce moment. La question de sa fille lui arrache un sourire.

"Je vais bien. Tu sais, la vie est assez calme de mon côté. Je navigue entre l’Olympe, avec les conflits à résoudre, et mes fonctions de divinité de la moisson, qui deviennent de plus en plus compliquées avec les humains qui se perdent… Et puis je viens ici pour me reposer, en compagnie des nymphes, oui, comme toujours."

Déméter prend la deuxième main de sa fille, ce qui les force à s’arrêter, et lui caresse les doigts avec ses pouces en plongeant son regard sombre parsemé de paillettes indigo dans les iris bleutés de sa fille adorée.

"Et toi, dis-moi ? Tu vas bien ? J’espère que tu ne t’ennuies pas… Comme le soleil doit te manquer !"

L’air compatissant elle embrasse le dos de ses mains, avant de la tirer vers elle pour la guider dans une future course folle.

"Avant de me raconter les dernières nouvelles, suis-moi, j’ai quelque chose à te montrer !"

Et elle lui lâche une main pour se mettre à courir, en riant, comme lorsqu’elles étaient encore ensemble, avant l’enlèvement de Perséphone, avant que toute sa vie ne bascule à cause de l’égoïsme et de la cruauté d’un seul homme. Elle garde la main de sa fille serrée dans la sienne, jetant des coups d’œil régulier derrière son épaule, comme si elle pouvait disparaître d’un instant à l’autre. Cette fois-ci, ni l’une ni l’autre ne trébuche sur le chemin, mais c’est éreintée que la déesse débouche sur le petit sanctuaire préparé à l’attention de sa fille. Une petite fontaine coule doucement, entourée d’une magnifique composition florale, de toutes sortes d’espèces et de variétés de fleurs. Elle s’assoit sur la même souche et tapote la place libre à ses côtés pour inviter sa fille à la rejoindre.

"Je l’ai fait pour toi, avec les nymphes. Elles sont parties s’amuser près du lac, mais nous pourrons les rejoindre tout à l’heure si tu veux. Alors, vas-y, dis-moi tout mon cœur ! Nous avons tant de temps à rattraper !"
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Re: I missed you so much ! Happy Birthday, my sweet heart. | Mer 20 Mai 2015, 16:49



.Le temps d'un Battement de coeur.



AJe l’écoute avec attention, la couvant du regard tout en prenant la peine de détailler ses traits. Instinctivement je cherche un changement quelconque, une rides, une cerne, simplement une marque de vieillesse, la preuve que le temps ne cesse de s’écouler, la preuve que peut-être un jour, mon existence s’éteindra. Rien. Ô douce mère, le temps a su épargner votre beauté si unique, si envoutante et si gracieuse. Bien que j’ai parfaitement conscience de mon physique attrayant, je n’ai jamais pu étouffer cette envie de toujours, de ressembler à ma mère. Son élégance n’a d’égal que la beauté de son regard, ces iris emplie de discrètes paillettes indigo, ce même regard qui ne m’a pas lâché depuis mon tout premier gémissement ici bas. Mère, un jour serai-je une déesse aussi belle et forte que vous ? Ces pensées m’arrachent un petit sourire alors qu’elle me saisit pour m’emmener à son tour dans une course folle. Je cours, encore et encore, une excitation nouvelle s’emparant de mon esprit, éveillant de vieux souvenirs qui défilent devant mes yeux. Je la suis, ayant le sentiment de redevenir la petite fille que j’étais, courant à en perdre haleine derrière la fine silhouette de ma mère qui, parfois, me laissait remporter la compétition.

Où m’emmène-t-elle ainsi ? Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu mère ainsi, aussi nerveuse et impatiente mais après tout, c’est bel et bien ma faute si j’ai le sentiment de ne plus l’avoir revu depuis trop longtemps. Bien sûr mon rôle de reine me prend du temps néanmoins, si je le souhaitais vraiment, je sais que j’arriverai à dégager plus régulièrement, un créneau pour ma douce mère. Cependant, rendre plus souvent visite à Déméter, impliquerait de contrarier Hadès et de l’abandonner dans son inquiétude incessante que je ne l’abandonne, alors, peut-être à tort, je compte sur ma mère pour se montrer compréhensive quant à mes longues absences. Elle, elle peut le comprendre, je le sais mais Hadès, aveuglé par la peur que ma mère ne m’arrache à lui, en est incapable. Peut-être qu’un jour elle me pardonnera.

Soudain, reprenant conscience du monde qui m’entoure, je m’arrête de justesse, évitant de bousculer violemment maman. Mon regard d’azur se porte alors sur le domaine spécialement décoré pour mon anniversaire. Je n’en crois pas mes yeux. Des flots de senteurs florales me font tourner la tête, des couleurs pétillent dans tous les sens à tel point que je ne sais plus où poser mes yeux. Tout est magnifique et respire la joie et l’excitation. Je sens alors les plantes étendre leur énergie végétale pour m’envelopper avec douceur, me souhaitant un bon retour sur mon île natale. Je ne puis rester insensible à tant d’attention si bien qu’une larme discrète vint perler sur ma joue. Ma mère, les nymphes et les plantes mêmes de l’île, toutes ce sont donner au maximum pour ma venue en ce lieu, me prouvant ainsi leur amour et leur joie de me retrouver. J’inspire alors profondément, essayant de me ressaisir avant d’aller m’installer à côté de celle qui m’a donné la vie, contemplant encore la décoration splendide de cette clairière. Avant de revenir sur cette île, je n’avais pas réalisé à quel point cette partie de ma vie, me manquait. Perséphone, l’incarnation de deux déesses prisonnières dans un seul et unique corps. Cette phrase ne fut jamais aussi vraie et juste qu’en cet instant précis.

Désireuse de mettre de côté toute notion de tristesse ou de nostalgie, je décide de reporter mon attention sur ma mère, me mordillant nerveusement la lèvre inférieure lorsqu’elle me demande de lui raconter ma vie. Je ne sais que trop bien ce qu’elle pense de mon époux, aussi je rechigne un peu à lui parler de mon existence en enfers. Je n’ai pas très envie l’entendre dénigrer l’amour véritable qui me lie à Hadès mais c’est ma mère et ma meilleure amie, j’ai toujours eu pour habitude de tout lui raconter. Je prends alors mon courage à deux mains et souris légèrement tandis que je commence mon récit :

-Et bien, je tiens d’abord à te remercier pour tout ce que tu as préparé pour moi. Je n’avais pas réalisé à quel point cette île pouvait me manquer par moment. Merci mère. Ensuite et bien…que dire… Depuis que les démons ont réussi à s’extirper des enfers, Hadès et moi n’avons de cesse de réparer leur âneries. Beaucoup d’âmes finissent en enfers, il faut donc prendre le temps de les juger pour savoir où les envoyer et cela prend du temps, d’autant plus que l’afflux est plutôt abondant ces derniers temps. Et quand je ne dois pas officier en tant que juge des âmes, je dois me rendre sur l’île afin de discuter de stratégie pour contenir au mieux les démons, j’en discute avec père surtout, d’ailleurs il m’eut demandé de tes nouvelles. Il ne te voit plus vraiment ces temps-ci et à chaque fois que je dois le voir, il me répète que je te ressemble comme deux gouttes d’eau et espère que tu te portes bien.

Je m’arrête un instant, la laissant méditer un peu mes propos. Mère a toujours eu une vision idyllique de mon avenir, jamais elle n’avait imaginé une seule seconde que sa fille passerait ces journées à s’occuper des âmes agonisantes des mortels. Lui parler de mon travail n’est pas une chose particulièrement agréable mais je ne veux rien lui cacher. Elle se doit de tout connaître de moi quitte à ce que cela la contrarie un peu.

-Ensuite, entre deux aller et venue sur l’île, je me promène en enfers. La fuite de quelques spécimens démoniaques a eu pour effet de donner un peu trop confiance aux démons restés en enfers, je me dois alors de les remettre à leur place. Hadès et moi nous relayons assez régulièrement, ils me craignent tout autant que lui d’ailleurs.

J’adresse alors un regard un peu gêné à ma mère, rougissant quelque peu.

-Tu te doutes bien que lorsque j’officie en tant que reine des enfers je ne suis plus Coré mais Perséphone, reine impartiale et implacable du royaume des morts.

Retrouvant mon sourire habituel, je poursuis, quitte à lui raconter ce qu’elle n’aime pas entendre, autant y aller jusqu’au bout et en détails.

-Mais sache que malgré mon emplois du temps plutôt chargé, mon mari et moi arrivons toujours à nous accorder des moments de douceur. Il se montre attentionné, doux et tendre avec moi, notre amour ne faiblissant jamais malgré les siècles. D’ailleurs, sur le toit de notre château, il m’a fait une superbe surprise. A l’aide de domestiques, il a crée tout un parterre de plantes magnifiques, il a réussir à le faire dans le plus grand des secrets et il l’a fait parce qu’il sait parfaitement que mes promenades sur terre me manquent parfois. Il a créé cet endroit merveilleux dans le but que j’aie mon endroit personnel. J’ai trouvé ça adorable et j’ai eu l’impression de tomber à nouveau amoureuse de lui !

Timidement, je glisse alors ma main dans celle de ma mère, plantant mon regard droit dans le sien avec une pointe de fermeté dans le regard même si l’appréhension envahissait mes traits.

-D’ailleurs j’ai un service à te demander mère. Je ne lui en ai pas encore parlé mais je le ferai à mon retour. Je sais que tu le hais mais, c’est très important pour moi, qu’une fois, l’on puisse se réunir tous les trois autour d’un délicieux repas. Est-ce trop demander que d’avoir les deux personnes les plus importantes de mon existence, réunies autour d’une table ?

A la vérité, je ne comptais lui parler de mon idée qu’en fin de journée mais puisque j’étais lancée, autant en profiter. Relâchant sa main, je la toise avec intensité. Quelle sera sa réaction face à tout ce que je viens de lui dire ? Une crainte s’empare de moi car je ne veux guère que la colère vienne embrumer son esprit. Pas maintenant. Pas en ce jour si spécial. J’aime ma mère tout autant que j’aime mon époux, aussi j’ai peur qu’elle ne se vexe.
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