Le papillon et la colombe

❝Je sais pas quoi faire, je tourne tourne tourne dans mon lit  à moitié défait. C'est fou, même si je le fais T O U S les soirs, T O U S les matins ma couette se retrouve par terre. C'est à croire qu'elle possède une volonté propre et qu'elle n'aime pas dormir en ma compagnie. Pfff, la vie c'est injuste des fois... Si même ma couette ne me supporte plus je ne sais pas qui dans ce monde le pourra. A croire que c'est une raciste des bleus !  Y a trop de Bleus-ophobe dans ce monde...
Je regarde le soleil qui passe par ma fenêtre, il doit être huit heure. Vous savez, il y a des matins comme ça où on n'a pas envie de glander, on voit l'astre centre du monde qui brille et on se dit qu'il faut se lever, on a envie d'accomplir de grandes choses. Ces matins où le lit n'arrive pas à te séquestrer.
Je pose un pied au sol, légère, et m'avance doucement vers la table où j'entrepose mes divers accessoires tels que des peignes ou mes lotions pour les cheveux. Prenant mon temps pour démêler tous les nœuds présents dans mes cheveux ciels, je chantonne une chanson stupide. Enfin, la chanson n'est pas stupide, mais je ne connais que les fins de mots, ce qui donne un rendu totalement improbable et qui donne l'impression que je suis entrain de manger une patate chaude en fredonnant.

Après avoir fini, donc trente minutes après, je m'habille. Une robe colorée avec des petites fleurs dessus, trop jolies et mignonnes ! J'enfile les bretelles en effectuant la danse de l'habillement (vous savez ces mouvements inutiles qu'on fait pour rentrer dans ses fringues, la pire c'est la danse du jean.)

Je passe ma main dans mes cheveux et dégage mon visage. Une fois Héra m'a dit de j'étais belle avec les cheveux vers l'arrière, dégageant ainsi  mon visage et mes beaux yeux. Héra, c'est vraiment un ange ! Bon, des fois elle est un peu capricieuse, mais en tant que reine des Dieux, je la comprends. Après tout elle a les droits et le rang pour demander ce qu'elle veut. Elle a tant de choses à faire, je comprends pas les mecs qui se plaignent.  Sincèrement, ils ont qu'à être Dieux et ils verront que c'est pas facile tous les jours !

J'ouvre la porte, toujours pieds nus, et sors dans le jardin. Tiens, ils ont mis du gravier dans l'allée qui contourne le jardin... ? Oooh.. aaai... Ooolalala... je danse, j'ai mal à mes petons, les cailloux ça tue, vraiment. Les gens dehors, les jardiniers, me regardent comme si ils assistaient à une danse du diable. Ils n'ont jamais vu une fille aux cheveux bleus souffrir en marchant sur des cailloux ?! C'est fou ça... Je m'assieds dans l'herbe, tranquille, et entreprends de faire une couronne de pâquerettes. Oooh, elle est belle celle-là ! On dirait un peu de la neige, leur couleur ! J'entends les jardiniers parler, j'écoute d'une oreille distraite :
« Apparemment un mariage va avoir lieux !
-Nooon, sérieusement ?
-Ouais, un grand mariage ! Avec pleins de bouffe surtout !
-Ooh, J'irais m'incruster alors
-Sans gênes..
-Tu le feras aussi j'suis sûr
-Pas faux !
J'aime pas les gens qui s'incrustent dans les mariages, c'est sensé être une grande fête, mais si tous les piques assiette se ramènent c'est plus la réunion des sdfs du coin... Enfin, je continue ma couronne fleurie en tendant l'oreille avec attention :
-Sinon, il paraît que le mortel qui a osé insulter Héra s'est retrouvé en prison...
-En même temps faut pas l'énerver celle-là !

Je ris dans ma barbe, discrète, et me lève avec grâce, silencieuse. A ce moment, Hermès arrive, se plante devant moi et me lance « Héra veut te voir ! Si j'suis sensée être son messager tu sers plus à rien ma pauvre Iris ». Je tente de lui envoyer une droite mais il esquive et part aussitôt. Pfff, il m'énerve! Je remonte, aussi vite que je le peux sur le gravier coupant, monte les escaliers quatre à quatre, toque  à la porte et une fois que j'ai obtenu son signal, je rentre dans la chambre de ma reine.  La chambre, comme toujours, est incroyablement lumineuse, colorée mais pas trop ; fleurie mais pas trop, meublée, mais pas trop. Tout était à mes yeux perfection dans cette salle. Enfin, ça serait difficile je pense de venir régulièrement dans une salle qui me plaît pas, je dirais même que ça me ferait profondément chier.

Je m'avance vers elle, droite, qui est assise sur un siège devant un miroir, prend une brosse et entreprends de démêler ses cheveux. Je tiens ses cheveux soyeux dans ma main et les brosse doucement afin de ne pas tirer dessus comme une bourrine. Je les fais tourner autour de mes doigts fins, démêlant soigneusement tous les petits nœuds, en profitant pour masser le crâne de la déesse quand je dois peigner les cheveux près de sa tête. Cette habitude que j'ai prise, d'entreprendre des choses, pourrait paraître bizarre à certains. Au début elle me disait de faire cela, tous les matins nous commencions par ses cheveux. Peu à peu, les paroles se sont tues et l'habitude est restée, comme ancrée en moi. Si un matin je ne la trouvais pas assise là, sur cette chaise, je serais perdue, et je lui demanderais alors ce qu'elle attend de moi.
Je prends ensuite la parole, afin d'apporter les nouvelles à la reine des Dieux :

« J'ai entendu parler des gens ce matin ! Ils disait premièrement que le mortel qui a osé vous insulter était condamné, il croupit au fond d'une prison ! Je devine un sourire sur son visage et continue alors sur les nouvelles du matin : Un mariage va avoir lieu ! Bon, les personnes que j'ai entendues parler disaient qu'elles iraient s'incruster pour manger... Vous pensez que c'est une bonne chose ? Je me démène avec un nœud plus coriace que les autres, toute la difficulté consiste à ne pas tirer dessus : pourtant, qu'est-ce que j'ai envie de couper ! Personnellement non... Si un jour je me marie, j'essaierai de tout faire parfaitement... Mais pas trop quand même, ça fait superficiel quand c'est trop parfait. Vous, votre mariage, il était comment ? »

Curieuse, je n'avais que rarement abordé le sujet avec la reine des dieux. Vu son rang j'imagine qu'il y avait une robe grande, grande, grande comme le monde. Et puis pleins de fleurs ! C'est beau, les fleurs... Oh en y pensant, j'ai laissé ma couronne de fleurs par terre...
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Great Thief #14

❝La Reine des Dieux ouvrit ses yeux dans son lit à baldaquin. Elle était d'assez bonne humeur aujourd'hui, car c'était le jour de la visite d'Iris. Chaque semaine, le même jour à chaque fois, sa messagère venait discuter avec elle, lui donner les derniers potins et parler de tout et de rien. En vrai Iris était plus une confidente qu'une messagère, mais c'est tout du moins sa fonction à l'origine. Oui, il arrive à la déesse du mariage d'envoyer sa chère bleutée envoyer des messages à droite à gauche, parce que ça lui fait plaisir de faire ça pour Héra. C'est une grande histoire entre les deux déesses. Iris lui fait part de tout, ce qu'elle entend, d'Hermès (surtout d'Hermès en fait, elle peut pas le saquer), des questions qu'elle se pose, entre les deux c'est un peu comme des "soeurs de coeur" ou des "confidentes". Sur ces belles pensées, la déesse écarta les rideaux du lit baldaquin et se leva. Elle appuya sur la sonnette des serveurs qui vinrent lui amener son petit déjeuner dans la seconde qui suivit. Elle somme alors un serveur d'aller lui chercher Hermès, afin que celui ci aille dire à Iris que l'heure de venir était… venue ? Le messager de Zeus arriva prestement et la Reine des Dieux lui ordonna sèchement d'aller chercher sa partenaire. Et il le fit aussitôt. Comment désobéir à la Reine de l'Olympe ? C'était un blasphème de le faire. Elle partit s'asseoir devant la coiffeuse après avoir chassé les serveurs qui encombraient (un peu trop) la pièce à son goût. Elle se regarda dans le miroir. Elle apercevait la porte derrière, ce qui veut dire elle verra Iris entrer. Héra trouve qu'Iris est une belle fille, ses cheveux bleus sont bien entretenus et ses doigts fins sont… divins (normal). Sa démarche est gracieuse et son rire discret et cristallin. Ses ailes sont d'un blanc pur immaculé et sont douces comme la soie. Iris est une personne drôle et affectueuse. Elle a un caractère bien trempé mais sait se montrer amicale avec les gens qu'elle apprécie. Oui, Héra apprécie Iris, elle se sent réellement bien en sa compagnie, et c'est chose rare. Car Iris est l'une des seules personnes qui réussit à faire sourire Héra, à la faire rire et à la détendre. Avec Iris, Héra s'éclate, elle oublie le reste, son statut de reine, sa froideur, sa raideur, elle devient une rayonnante jeune femme pleine de vie. Elle aperçu alors la porte s'ouvrir et entrevit la chevelure de sa messagère. Elle l'invita à entrer. Elle l'observa dans le miroir s'approcher de la coiffeuse et commencer à démêler ses cheveux à l'aide de la brosse qui était posée sur le meuble. Ses mouvements sont doux, sa main aussi, elle s'y prend doucement, sans rien brusquer, avec un calme remarquablement rare. Elle défait peu à peu les noeuds qui avaient élus domicile dans la chevelure de la grande déesse. Elle fait aussi des massages quand elle atteint la racine des cheveux afin de détendre la tête d'Héra, ce qui lui fait extrêmement du bien. Pour le moment, les deux déesses sont silencieuses et profitent de l'instant présent. Héra se doutait que cela ne durerait pas longtemps, Iris allait bientôt commencer à déballer ses informations de la semaine, son innocence et son côté enfantin fit sourire la Reine des Dieux. C'était une habitude, comme un rituel, le brossage de cheveux, puis la parlotte. Au début de tout ça, Héra devait indiquer à Iris ce qu'il fallait faire, mais elle s'est très vite habituée et à commencé à faire les choses instinctivement. Le rituel touchant quasiment à sa fin, la bleutée se mit à déballer les infos de la semaine.

— J'ai entendu parler des gens ce matin ! Ils disait premièrement que le mortel qui a osé vous insulter était condamné, il croupit au fond d'une prison ! Un mariage va avoir lieu ! Bon, les personnes que j'ai entendues parler disaient qu'elles iraient s'incruster pour manger... Vous pensez que c'est une bonne chose ? Personnellement non... Si un jour je me marie, j'essaierai de tout faire parfaitement... Mais pas trop quand même, ça fait superficiel quand c'est trop parfait. Vous, votre mariage, il était comment ?
— Oh oui, ce mortel là, quel insolent, il ne risque pas de sortir de sitôt c'est moi qui te le dit ! Oui, ce fameux mariage, on m'en a parlé, je dois sceller l'union. Non Iris, faire le pique assiette est une chose inacceptable, ce sont des sans-manières ! Tu as bien raison de penser que non ! Oui, superficiel n'est pas un beau mot Iris, souvient toi de ce que je te dis toujours "beauté et simplicité sont les maitres mots d'un mariage réussi", et je peux te garantir que ce sont des paroles justifiés, foi de la déesse du mariage ! Et mon mariage était très… formel disons. Pas très glamour comme celui que tu voudrais. Mais ce n'est pas bien grave !

Elles avaient l'habitude de parler beaucoup toutes les deux, Iris posait les questions, Héra donnait les réponses, et les conseils qui vont avec. Elles sont comme ça toutes les deux, et Héra n'a pas du tout envie que ça change, ce qui est bien c'est qu'elle en aura des occasions de parler avec Iris… Jusqu'à la fin de… La fin de rien, elles sont toutes les deux immortelles ! Et là l'expression "amies pour la vie" prend tout son sens. Cette habitude ne se perdra jamais et toutes les semaines, voir plus fréquemment selon disponibilités, Iris viendra coiffer, discuter et rire avec Héra, et ce pour l'éternité !

— Si tu te maries un jour je te verrais bien avec Hermès ! Vos disputes sont choutes et je suis sur qu'au fond vous vous entendez bien ! C'est juste la rivalité du travail qui fait ça, chérie ! Apprenez à vous connaitre vous verrez, tu ne voudrais quand même pas finir avec Héphaïstos quand même ?

Héra éclata d'un rire sonore et distingué. Avec Iris elle pouvait parler de tout sans se gêner, de tout et de n'importe quoi ! Ah si un jour Iris ne peut plus venir au moins une fois par semaine je vous demande bien ce que ferait Héra de son éternité… Elle s'ennuierait à mourir ! Elle cessa de pouffer et revint à son sourire. Elle regardait Iris grâce au miroir.

— Un jour il faudrait que tu essaye autre chose que tes deux couettes, je suis sûr que d'autres styles de coiffures t'irait très bien, pas toi ?

Son sourire s'intensifia et elle se leva, à présent Iris devait avoir fini. Elle alla se poser sur sont lit et invita Iris à venir à côté d'elle. Elle commença à défaire les chouchous des cheveux de la bleutée et pris un autre peigne dans le meuble, et commença, à son tour, à démêler les noeuds.

— Dis moi donc ce que tu voudrais en coiffure, chérie.

Et elle afficha un large sourire.
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Great Thief #14

❝ Héra a toujours été une maman et un exemple pour moi. Et je me base beaucoup sur ses jugements pour élaborer les miens. Certains disent que c'est de l'hypocrisie, t'façon j'ai beau dire que non personne me croit jamais, dans ce monde il y a quasiment personne qui me comprend ! Tu n'as pas, toi, une personne que tu admires, la seule que tu écoutes quand elle dit « fais pas ça » ? Moi c'est Héra, toi c'est peut être ta mère ta sœur ou ta best friend forever, moi c'est la reine des Dieux. Soit dit en passant, chez moi elle est d'abord ma maman, et ensuite la reine des Dieux. Effectivement j'éprouve un profond respect envers elle, mais avec le temps la crainte de ne « pas être à la hauteur » s'est estompée. Tu sais pourquoi ? Non tu sais pas. J'AI DIS NON TU SAIS PAS. Donc je disais, tu sais pourquoi ? Je vais te le dire ! Parce qu'une fois, Héra m'a regardée dans les yeux et elle m'a dit « quoique tu fasses, si tu fais de ton mieux, soit toujours fière de toi » ! Et depuis ce jour j'ai plus peur de ne pas faire comme il faut, car j'essaie toujours de me surpasser (et de toute façon je suis obligée puisque Hermès me dépasse sinon.)

—Oh oui, ce mortel là, quel insolent, il ne risque pas de sortir de sitôt c'est moi qui te le dit ! Oui, ce fameux mariage, on m'en a parlé, je dois sceller l'union. Non Iris, faire le pique assiette est une chose inacceptable, ce sont des sans-manières ! Tu as bien raison de penser que non ! Oui, superficiel n'est pas un beau mot Iris, souvient toi de ce que je te dis toujours "beauté et simplicité sont les maîtres mots d'un mariage réussi", et je peux te garantir que ce sont des paroles justifiés, foi de la déesse du mariage ! Et mon mariage était très… formel disons. Pas très glamour comme celui que tu voudrais. Mais ce n'est pas bien grave !

Moi ? Glamour ? Mais mais mais. Je me vois pas trop arriver avec une robe de mariée moulante sur les hanches en dansant sur un air disco des années 1980 (car chez les Dieux, comme on est immortels, les années 80, on les a aussi vécues tu vois ? Donc on est obligé de dire 1980.)

— Si tu te maries un jour je te verrais bien avec Hermès ! Vos disputes sont choutes et je suis sur qu'au fond vous vous entendez bien ! C'est juste la rivalité du travail qui fait ça, chérie ! Apprenez à vous connaitre vous verrez, tu ne voudrais quand même pas finir avec Héphaïstos quand même ?

Je manque de m'étouffer. Je rougis très légèrement et commence à bredouiller des excuses au pif sur le tas. Pourquoi. Tout.Le.Monde. Veut me mettre avec lui ?! Héra, Eros, Eole ! Je jure je colle une claque au prochain qui me ship ! Olalala. C'est pas comme si on allait bien ensemble, notre seul point commun c'est qu'on est bleus ! D'accord être bleu c'est bien, mais je suis pas en couple avec tous les bleus de la terre!

« —Moi j'aime pas Hermès il fait que de me chercher de de me faire courir et de me faire mouiller avec de l'eau et de m'embêter et avec lui j'ai l'impression d'être une victime alors que je suis pas une victime !

Dis-je en bougonnant et en croisant les bras quelques secondes avant de finir le démêlage de ses cheveux. Et Héra quant à elle rigole. Pff pfff pffff... Je suis vraiment une victime en fait.
Elle se lève et va, gracieuse, sur son lit. La reine tapote la place  à côté d'elle pour m'inviter à la suivre, ce que je fais, intriguée. Je m'assieds sur son lit (j'ai trop envie de sauter dessus mais ça se fait pas.. Pourtant j'suis sûre je vole!) Elle prend la parole, redevenue sérieuse, je lâche cette mine boudeuse qui me collait au visage depuis sa réflexion et l'écoute attentivement.
— Un jour il faudrait que tu essaye autre chose que tes deux couettes, je suis sûr que d'autres styles de coiffures t'irait très bien, pas toi ? Dis moi donc ce que tu voudrais en coiffure, chérie.

Elle prend une brosse et peigne mes cheveux. C'est agréable ! Elle est douce, comme une maman, elle est soigneuse, comme une fée, elle est délicate, comme un oiseau. Si j'étais un chat je ronronnerais. Je pose mes mains sur mes genoux, et réfléchis. Enfin, j'y ai souvent pensé, à changer de coupe, de coiffure, mais j'ai jamais trouvé. Je penche la tête en arrière afin de voir Héra, qui doit se demander ce que je fais.  Je lui souris et dis alors :

 —Je sais pas trop... En fait quand je les lâche j'ai l'impression d'avoir un poid immense sur la tête, mais en même temps des fois c'est joli... Une queue de cheval peut être ? Non je sais pas... Vous aimeriez quoi vous ? Oh, vous étiez coiffée comment quand vous vous êtes unie à Zeus ? Ca devait être beau même si c'était classique et pas.. Glamour ! 

Je me remets à l'endroit, attend qu'elle ai finie de me coiffer et me relève avec délicatesse, lui tendant ensuite la main pour qu'elle se relève à son tour.  Comme madame météo a prévu que la pluie allait venir, il serait préférable de ne pas sortir. Buhuhu alors qu'il faisait si beau quand je me suis levée.
Je vois alors des perles. Oooh c'est trop joli ! Je m'éclipse quelques secondes (le temps de faire un aller-retour ma chambre celle d'Héra) et  reviens la main droite remplie de jolis coquillages que j'ai rapportés de ma dernière chasse aux trésors en compagnie de.. Shama et d'Eole, et la main gauche d'une petite boite avec de véritables perles d'huitres. Je les pose sur la table en bois qui se trouve au centre de la pièce et sourit  très largement à la reine des Dieux :

« — Puisqu'il fait moche, on va pouvoir faire des activités manuelles non ? J'en ai pleins ! Bon, en vérité j'ai toujours eu un peu la flemme car tout seul c'est triste, mais faire des perles ou des décorations à vitre en discutant c'est tip top non ?

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Great Thief #14

❝ Héra observait Iris, assise à côté d'elle, sagement posée, tandis qu'elle lui coiffait les cheveux à son tour. Elle essayait d'être la plus douce possible, ne voulant pas faire de mal à la bleutée. Iris… Cela faisait longtemps qu'elle et Héra passaient leur temps libre ensemble… Dès qu'elles se libéraient elles allaient se voir et discuter de tout et de rien, un peu comme maintenant en somme. La Reine des Dieux passa ses doigts dans la ample chevelure de la déesse des arc-en-ciels et entreprit de démêler les noeuds qui se formaient principalement à la racine. C'était sûrement à force de voler que les racines d'Iris s'emmêlaient, parce que la déesse du mariage savait à quel point sa messagère aimait voler, elle trouvait d'ailleurs sa façon de voler vraiment impressionnante. Quand elle vole, Iris, c'est un papillon, elle se libère, elle s'isole, elle ne fait plus attention au reste des gens, elle est dans son élément, dans son monde. La déesse bleue pose ses mains sur ses joues. Elle est choupie comme ça, on dirait un enfant qui réfléchi à sa liste de jouets pour Noël.

— Je sais pas trop... En fait quand je les lâche j'ai l'impression d'avoir un poids immense sur la tête, mais en même temps des fois c'est joli... Une queue de cheval peut être ? Non je sais pas... Vous aimeriez quoi vous ? Oh, vous étiez coiffée comment quand vous vous êtes unie à Zeus ? Ca devait être beau même si c'était classique et pas.. Glamour !
— Hmm, j'ai peut-être une idée, ça irait bien avec ton visage d'enfant.

Héra démêla le côté droit des cheveux de sa messagère et attrapa un chouchou (bleu pour qu'il ne se voie pas) dans le tiroir de la coiffeuse. Elle attrape une poignée de cheveux et la passe dans le chouchou, ce qui donne une seule et unique couette sur le côté. Vous savez, ce genre de coiffure qu'on fait aux petites filles, eh bien la même chose mais sur Iris. Héra trouvait que cela lui allait parfaitement, ça s'accordait avec son visage d'enfant et son teint resplendissant, et puis ce genre de coiffure avec des cheveux bleus… c'est pas courant, mais ça rend très bien, et puis vu que c'est inédit ça à une chance de lancer une mode "couette cheveux bleus". Qui sait, bientôt on trouvera des tutos coiffures couette cheveux bleus chez tous les coiffeurs du coin.

— Et voilà ! J'espère que ça te plait !

Une fois ceci fait, la déesse des arc-en-ciel se leva du lit et tendit une main à sa maitresse afin de l'aider à se relever. Héra apprécie ce genre de gestes anodins qui montrent tout de même que la politesse ne se perd pas chez certains, contrairement à d'autres. La Reine de Dieux jeta un regard par la fenêtre et fixa le ciel. La pluie allait tomber prochainement au vu de ces grosses masses de nuages noirs qui s'étalaient dans le ciel. Quand Héra tourna la tête elle vit Iris passer la porte, une boite de perles à une main et une boite de coquillage à l'autre. Elle avait été tellement absorbé par les nuages qu'elle n'avait pas vu sa messagère quitter la pièce, elle est quand même rapide. La bleutée pose le matériel sur la table en bois au centre de la pièce qui sert habituellement pour le petit déjeuner de la Reine des Dieux. Iris lève la tête vers Héra et lui sourit avant de prendre la parole.

— Puisqu'il fait moche, on va pouvoir faire des activités manuelles non ? J'en ai pleins ! Bon, en vérité j'ai toujours eu un peu la flemme car tout seul c'est triste, mais faire des perles ou des décorations à vitre en discutant c'est tip top non ?

Hm, des activités manuelles ? Héra n'avait pas vraiment l'habitude d'en faire, en réalité c'est même pas "pas vraiment" mais "pas du tout", on lui faisait tout, après tout c'était la Reine. Si ça avait été n'importe qui d'autre elle aurait sûrement refuser d'une voix froide et serait partie, mais là c'est pas la même chose, elle est avec Iris, et franchement, faire des choses avec Iris c'est tout ce qu'elle demande. Entre son mari, sa famille (particulièrement sa nièce) et toute l'agitation chez les mortels en ce moment (parait que y a un évènement avec un labyrinthe et tout) un peu de calme et d'activité ça fait pas de mal.

— Ok, faisons ça !

Héra prit un crayon et une feuille sur sa table de nuit et fit un schéma de la fenêtre (approximativement, sans mesures, ni rien, elle a autre chose à faire que de mesurer sa fenêtre dans la vie). Puis elle commença à ajouter des coquillages sur le schéma, de façon à faire une fresque : un conque, un corail, une huitre, un conque, un corail une huitre etc… Mais en haut de la fenêtre, elle fit quelque chose de différent, elle mit une grande coquille de palourde, dans laquelle est collé une perle parfaitement ronde. Elle trouvait ça très joli sur le schéma, mais avec son expérience en bricolage, pas sûr que ce soit aussi beau une fois réalisé. Elle prit les premiers éléments : un conque, un corail et une huitre. Puis elle se posa une question. Avec quoi allait-elle relier ces coquillages ? Elle réfléchit un instant. La colle c'est une mauvaise idée, ça va se voir, ça va baver, ça va être tout moche. Et là une idée lui vint : de la ficelle. Il suffit de percer les coquillages et de passer la ficelle dedans pour les relier, et on ne se sert de la colle uniquement pour fixer la banderole de coquillages à la fenêtre. Elle entreprit alors d'expliquer cela à Iris.

— Donc, je te propose de faire tout d'abord une espèce de guirlande alternant entre un conque, un corail et une huitre, qu'on relierait avec de la ficelle. Mais à peu près au milieu de la guirlande, afin que cette partie soit en haut de la fenêtre, un mettra une grande coquille de palourde dans laquelle on collera une perle, clair ?

C'était assez compact comme résumé, mais Héra était persuadé qu'il n'en faudrait pas plus pour qu'Iris comprenne ce qu'elle voulait faire, et au pire, il y avait le schéma. Activités manuelles avec Iris… C'est bien ça, à refaire ! Elle pensait déjà à refaire avant d'avoir commencé… Héra était vraiment différente quand elle était avec sa messagère… C'est sûrement une bonne chose. Ca la rend plus agréable petit à petit, même si son caractère ne changera pas d'un claquement de doigt, il reste quand même… l'éternité pour changer ! Les mortels disent toujours "il est trop tard pour changer, il se fait trop vieux" alors que les divins, ne mourant pas, on tout leur temps pour changer.

— Bien réfléchissons donc à comment on va faire les trous.

Oui, il fait réfléchir pour faire des trous, parce que sur des coquillages fins c'est difficile de faire des trous sans détruire les coquillages vous voyez ? Héra raya la perceuse de sa tête de base, si tu veux percer des petits trous tu t'y prends pas à la perceuse. Elle se posa sur une chaise, croisa les jambes et se frotta le menton. Elle ne trouvait pas du tout comment elle pourrait faire ces foutus trous, c'est trop compliqué !

— Je ne vois pas du tout comment faire ces trous… Tu as une idée toi, Iris ?

En espérant qu'elle en ai une ce serait parfait.❞

Great Thief #14

❝

—Ok, faisons ça !

Me répond la reine des dieux. Je souris juvénilement, aux anges. On me l'a déjà dit, la reine des Dieux changerait de comportement en étant face à moi. Je comprends pas... Bon, je l'accorde, au début elle me faisait peur à faire toujours de grands gestes, crier fort et engueuler tout le monde. Mais on s'habitue vite! C'est juste une femme très expressive qui sait se faire obéir !
Je la regarde croquer une ébauche de dessin, vite fait, et pourtant, c'est beau. Je suis le crayon des yeux sans lâcher une miette de ces traits fins et précis. Elle a dû galérer pour apprendre à faire des trucs comme ça, mes uniques compétence en dessin se résumant quant-à-elles à faire de extraterrestres dans le sable.  Je reste captivée, silencieuse, comme si un mot de ma part allait détruire tout son travail. Ce qui est totalement stupide soit dit en passant, puisqu'avec des mots on ne déchire pas une feuille.. Quoique j'ai vu une émission à la télévision où le mec criait tellement fort qu'il tuait des gens ! Donc si tu tues des gens, tu peux déchirer une feuille, vu qu'une feuille c'est plus fragile qu'une personne.

—Donc, je te propose de faire tout d'abord une espèce de guirlande alternant entre un conque, un corail et une huitre, qu'on relierait avec de la ficelle. Mais à peu près au milieu de la guirlande, afin que cette partie soit en haut de la fenêtre, un mettra une grande coquille de palourde dans laquelle on collera une perle, clair ?

Je hoche la tête. En réalité j'ai absolument rien compris à son discours, mais j'ai compris le dessin, par déduction je comprends donc son idée. Héra est comme ça des fois, pas très claire quand elle parle ; mais je lui en veux pas non plus, moi j'suis jamais claire, quoique je fasse.. -c'est Hermès qui l'a dit ! Me sortant de mes pensées, la douce voix de la déesse retentit :

—réfléchissons donc à comment on va faire les trous.

C'est vrai ça, comment on fait... ? Je triture ma seule et unique couette et l'enroule autour de mon index en me rongeant l'intérieur de la joue. Je sais paaaaas...  Je m'assied par terre, le cul contre les lattes de parquet. Je sais paaaaas... Non je sais pas.

—Je ne vois pas du tout comment faire ces trous… Tu as une idée toi, Iris ?

Je hausse les épaules. Si ça avait été Hermès, j'aurais répondu que j'étais entrain de chercher et qu'il était stupide car moi j'avais déjà trouvé (en fait non, mais c'est du bluff mes amis!), mais elle.. Je ne peux pas me permettre de faire un truc pareil, c'est la toute puissante. Je me gratte la joue, me relève et me balance d'un pied sur l'autre comme si ça m'aidait à réfléchir. Je parle alors à voix haute :

— Si on le fait avec une perceuse, le coquillage se brisera c'est évident... Une aiguille ? Je suis pas sûre que ça marche, et vous risqueriez de vous blesser..  Mais je ne vois que ça. Un coquillage c'est dur et fragile à la fois, c'est hyper dur à manipuler !  Heureusement que, entre nous, on est des pro' hein ?

Fière de mon idée, je file dans ma chambre, et après cinq bonnes minutes à chercher absolument partout (tiroirs, lit, trousse de toilette, boites à chaussures, paquet vide de kinder bueno) je trouve enfin une aiguille assez grosse pour percer un coquillage. La gardant bien entre me doigts, je reviens voir Héra en arborant fièrement ma trouvaille en levant les bras :

—Voilà ! 

C'était sans compter le courant d'air qui s'est produit au moment même où la porte s'est refermée derrière moi. L'aiguille, fine et légère, s'est échappée de mon emprise pour tomber sur le plancher. J'affiche une mine déconfite. C'est pas bon ça. Du tout. Je me mets alors à quatre pattes, tâtant des mains le plancher afin de voir si je la trouve. Mais rien de rien. Avec mon manque de chance habituel elle a dû se coincer entre deux lattes, et je ne la reverrais jamais, et un jour Héra se tuera en se piquant avec, comme la belle au bois dormant, et je serais trop triste, et tout sera ma faute.. Tout ça à cause d'une aiguille...

Cependant, je dois rester une femme forte, toujours par terre je continue de chercher, en affichant un air de gagneuse, Héra ne doit SURTOUT PAS SE RENDRE COMPTE QUE JE PANIQUE. J'suis sûre ça marche. Je lève le nez. En vue de son air que je ne saurais pas trop décrire ( amusement ? Colère ? Intrigué? ) elle s'est rendue compte de ce qui m'arrivait. Et je crois même qu'elle a compris. Pourquoi ça n'arrive qu'à moiiiiiiiiiii ?

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Great Thief #14