Rolling in the Deep ▬ Syldän

▬ Alors c'est donc ça les ténèbres ? Nous sommes tombées, ensemble comme une seule personne, je me sens bien quand je suis avec toi et j'aimerais te dire tout ce que je ressens, mais je n'ai pas le courage, tu te contentes de mon souffle au creux de ton oreille. Le vent éparpille nos pensé et tout devient plus sombre en core, comme si on avait traversé la terre, il fait de plus en plus chaud et je me sens de plus en plus bien avec toi. Je ne sais pas où nous sommes ni si nous allons mourir, le sommes nous peut-être déjà... Je m'en voudrais mon Ange, je t'aime bien trop pour te causer de la peine, je t'aime tellement que je me sens coupable de tout ce qu'il se passe... Oh s'il te plaît pardonne moi d'être comme ça, peux-tu faire ça pour moi ? Me pardonner, oublier un peu que je suis un monstre et me dire que malgré tout tu tiens encore un peu à moi...

▬ Je vois le feu brillait dans le noir. Je ne sais plus très bien ce qu'il c'est passé, mais os semblent tous brisés, et j'ai l'impression que chacun de mes membres sont coupé, j'ai mal, horriblement mal, je voudrais bouger mais je ne peux pas alors je ferme mes yeux pour me replonger dans le noir murmurant doucement ton nom, Shenit... Le temps passe et je ne sais pas où tu es, j'avance dans mes pensées comme dans un brouillard essayant de savoir où on est... L'atmosphère et lourde et chaude il n'y a plus de ciel ici. Il n'y a plus rien ici, le royaume des morts... Est-ce donc ça ? Sommes nous en enfer mon Cœur ? Mon cœur... Je tourne ma tête m'infligeant tout les maux pour voir que tu n'es plus là, tu n'es plus près de moi et le sang coule de ma bouche.

▬ J'ai peur. J'ai peur car tu n'es plus là, s'il te plaît dis moi que tout va bien... J'essaie de déplacer mon corps, chaque mouvement étant encore plus douloureux que le précédent. Un doigt après l'autre j'arrive enfin à bouger ma main, puis mes jambes et enfin tout le reste de mon corps. J'avais l'impression de brûler, comme si la douleur était tout ce qu'il me resterait en enfer. J'étais debout dans le noir, cher chant une trace de ton passage, de ton odeur. J'avance, un pied après l'autre cherchant une solution pour comprendre. Je frôle les murs, le touchant du bout des doigts, une roche dure et chaude, poreuse, presque poisseuse. L'odeur qui régnait ici été insupportable et je n'arrivais pas à discerner autre chose et pourtant je ne peux m'empêcher de savoir que tu es ici, avec moi.

▬ Je continue à marcher doucement, m'affaissant un peu plus à chaque pas, voulant continuer car je sais que tu es pas loin, que tu m'attends je peux le deviner et je ferais tout pour être à nouveau près de toi ma douce... Je tombe comme une masse et je n'arrive de nouveau plus à bouger, j'ai mal beaucoup trop mal. Je serre mon ventre entre mes mains sentant les larmes roulaient sur mes joues. Pourquoi faut il que mon corps soit si faible, je devrais être chez moi ici, en enfer je suis un démon, un monstre je devrais être ici comme chez moi... Mais ma maison n'était-elle pas une prison ? Serait-ce donc ça la réalité... Rien n'est vraiment clair ici, je voudrais sortir à nouveau main dans la main avec toi. Mais c'est la nuit qui nous accueille à bras ouverts.

▬ Mon sang me brûle et commence à sécher en même temps qu'il coule le long de mes membres. Je ne sais pas si je peux en mourir, je ne sais surtout pas dans quelle état tu es... Tu dois avoir si mal mon Ange... Je veux te trouver, alors je rampe au sol comme un animal blessé. Je m'accroche à la pierre pour me guider, du bruit au loin m'indique que l'enfer est en vie. Alors j'avance, doucement ma peau rappe contre le sol, un sol dure et plus froid que les murs, coupant mon cadavre. Je m'en fous de quoi j'ai l'air tout ce que je veux c'est toi, je voudrais être belle quand tu me verras mais je ne peux pas, je m'accroche. Chaque centimètres est plus douloureux et compliqué à atteindre pourtant je me bats pour y arriver pour te voir sourire à nouveau.

▬ Le bruit s'intensifie, des pas. Je ne suis pas seule en enfer. Je me relève dans un soupir de douleur mais je suis debout, du moins je m'en rapproche. Je me dirigeais vers les bruits comme un aveugle pourtant je commençais à pouvoir contempler une douce lueur rouge, les murs  devenait de plus en plus précis et un peu d'espoir rejaillit en moi, l'espoir de retrouver ma chère. Je tenais toujours mon ventre d'une main et reprenais mon souffle difficilement. La lumière était devenu plus forte et je pouvais bientôt voir l'état dans lequel j'étais. Je restais bloqué, je n'étais plus qu'une morte vivante... Je sentais les larmes montaient de nouveaux à mes yeux... Mais je ne devais pas pleurer car en relevant la tête, je pu apercevoir des silhouettes assez grandes transportant quelque chose de blanc avec deux ailes de papillons tombantes... Je me sentais à nouveau vivante -du peu que je l'étais avant dirons nous- je voulu les rattraper, mais je tombais de nouveau pouvant entendre sa petite voit percer le silence.

▬ Assise sur le sol, je ne sais plus très bien, mon corps est humide, j'ai si chaud, à moitié nue j'attend que les ténèbres partent. Shenit, qu'ai-je donc fait... Je t'ai tué ? Alors que la seule qui mérite la mort c'est moi... Quel monstre suis-je ? Du genre de ce qui détruise tout ce qui compte, et tu es tout pour moi... Tout ce dont j'ai besoin, la seule raison qui me pousse à respirer, la seule raison que j'ai de me battre... Seulement, seulement Ange, si tu n'es plus là, que me reste-t-il ? Seulement mes yeux pour pleurer... Les ténèbres me rongent, il n'y a plus aucune lumière ici... Il n'y a plus rien... Seulement la mort au bout du chemin, Ta mort... Ton absence me ronge, je sais que je pars sans prévenir, que je te prend pour ensuite te laisser seule, je sais comme je suis horrible, comme je pourrais te laisser croire que je ne t'aime pas, mais Shenit, tu es la seule chose qu'il me reste, tu étais ma seule raison de vivre et maintenant je ne peux même pas mourir... Je suis née pour causer la destruction, je m'en veux tellement... Si tu savais comme je me déteste et combien je t'aime... Combien tu es tout ce qu'il me restait.

▬ Les ténèbres. C'est la seule chose qu'il me reste, je m'étends contre la pierre, il fait si chaud, la roche heurte ma peau, j'ai envie d'avoir mal. J'ai mal. Mal de ne pas t'avoir près de moi, tu es morte Shenit et je suis si seule, je n'ai plus rien, plus rien pour respirer, je suffoque dans les enfers, je me sens si mal. Je me replis sur moi même, je voudrais tellement être près de toi, pouvoir passer ma main dans tes cheveux de glace, tu es si douce, si parfaite, je n'étais qu'un poison pour toi et te voilà morte... C'était toi, toi qui faisait que je ne tombais pas, me donnait la force d'avancer encore un peu, mais je n'ai plus rien. Je voudrais tellement te retrouver, tu es tout ce dont j'ai besoin. Je serre la pierre dans ma paume, elle transperce doucement l'épiderme le sang commençant à sortir de son enveloppe beige pour aller sur le roc. Je la relâchais doucement, frottant le sol granuleux. Je ne sens plus rien sans toi, petit à petit je vais me vider de mon âme, pourquoi continuer... Pourquoi ne pourrais-je pas de nouveau être dans tes bras mon Ange...

▬ Je veux te rejoindre, moi aussi je veux mourir, moi aussi je veux tout perdre pour n'avoir plus que toi, pourquoi vivre si toi tu n'es plus là ? Qu'est-ce que je fais dans cet endroit sans toi... Au loin je peux entendre un crépitement, un bruit de feu... Du feu... Soudain je me souviens, glissant ma main le long de mon corps à moitié nue, laissant quelques traces de sang sur la peau pale. Je glisse mes ongles le long de mes hanches, passant sous le tissu de ma culotte, non pas envie de ça, je cherche quelque chose de petit et métallique. Une petite chose qui me donnera le pouvoir, il est là sous mes doigts je le ressort délicatement le ramenant à hauteur de mon visage. Un zippo orné d'une tête de mort. Je l'ouvre et une lueur orangé vint teinter la pièce. Du feu, voilà ce qu'il me fallait, je passe ma paume au dessus de ma main, le sang commençant à brûler, la flamme se détachant légèrement du briquet, finissant par se retrouvé dans ma main, grandie.

▬ Je vois le feu, je le sens et l'apprécie, brûlant tout sur son passage, et maintenant je peux voir. Voir ce qui m'entoure voir le mort-vivant que je suis, le sang séché sur mon corps, les cicatrices, les bleus, et l'encre... Ce corps, ça faisait si longtemps que je ne m'étais pas arrêté dessus. Il ne m'avait jamais plus, étrange, pâle et détruit, pourtant il y avait du beau, il faisait peur, mais il était harmonieux, sous les marques fraiches on pouvait encore lire "Shenit" sous chaque cicatrices s'en caché tant d'autre... Oh amour je vais si mal, maintenant je peux voir. Je me relevais avec peine, ma tête tourna, j'avais mal, mais ce n'est pas grave, je peux voir maintenant et je sais que tu n'es pas loin, mon amour... Je sens ton odeur dans l'air.Et doucement dans la lumière je me mets à chanter pour te rappeler à moi mon amour.

« Reaching a fever pitch, it's bringing me out the dark, finally I can see you crystal clear... »

▬ Une voix de cristal au loin, Shenit je sens ta présence, mon corps se plie encore sous la douleur. Je ne suis pas forte je suis même faible, mais je t'aime, je t'aime plus que tout alors rien ne m'empêchera de me battre pour te garder près de moi, pour revoir tes cheveux de neige, ton corps si précieux, te sentir de nouveau mienne, c'est tout ce qui me tiens en vie, alors si tu n'es plus là je n'ai plus vocation à vivre. Mais je sais que tu es là et que je peux te sauver, j'entend au loin, le murmure d'une douce mélodie. Elle réchauffe mon cœur, je le sens presque battre de nouveau c'est douloureux comme sensation. Aimer. Ma délivrance est ma souffrance, m'aimait te tue doucement, m'aimait te détruis je le sais... Mais Shenit sans toi qu'est-ce que je deviens ? Suis-je égoïste de ne pas vouloir te délivrer, ton poison m'ensorcelle, tes ailes me charment, ton regard me perce, tes lèvres m'obsèdent et ton corps et ma drogue. Je craque chaque fois que tu te présentes devant moi, je deviens Fauve, je ne suis plus, mais peut-être que je te fais mal comme ça, mon but n'étais pas de t'emmener si haut pour te faire chuter, je voulais voler, t'imiter, moi aussi je voulais connaitre ta liberté, celle de voler traverser les nuages, ne plus à sentir le temps s'encrer dans ma peau, ne plus voir tout ce sang, cette noirceur qui nous ronge un peu plus chaque jour. Je ne veux plus sentir ma peau s'arracher sous le vent, je ne peux pas être une étoile, car les étoiles sont libres et moi ? Et moi je n'ai jamais été libre, je ne le serais jamais...

▬ Qu'importe le temps qui passe j'avance, m'enfonçant de plus en plus, je veux revoir quelque chose de beau, quelque chose de bon, je veux te revoir, savoir... Hum, Shenit, ta peau si fine, parfois j'ai envie de te voir saigner, de te voir pleurer, simplement pour mieux te consoler, mais tout ce que je sais faire c'est t'infliger les pires maux et tout ce que tu me diras alors c'est que tu m'aimes... Mais Shenit, je ne suis pas faite pour être aimé, déteste moi, sépare toi de moi, rejète moi car ça te sauvera, j'essaie de te faire partir, mais je ne peux pas aller contre tes yeux, je ne peux pas prétendre le contraire... Je veux te bonheur, je veux te sauver, je veux te voir voler et au lieu je t'emmène dans l'enfer... C'est ça la vérité mon cœur, je ne fais que te tuer à petit feu, tu es un papillon et je suis la flamme tu te brûleras les ailes à être près de moi et pourtant tu ne pars pas... C'est ça le véritable amour, suivre l'autre jusque dans le trépas et une fois mort, une fois que le sol est couvert de notre sang, une fois que plus rien n'a vraiment d'importance, maintenant que l'on peut mourir, que l'on a ce qu'on veut... On veut plus, on se rend compte entre la vie et la mort combien on est trop faible pour mourir, Shenit, je suis faible car plutôt que de te libérer en partant, je vais venir te sauver, et t'emmener encore plus loin en enfer.

▬ Doucement le feu se glisse sur les murs les peignant en orange, jaune et rouge sang... Doucement je me glisse vers un corps à demi mort, Shenit... Les ombres c'est mon domaine, je suis le cerf qui se glisse dans tes cauchemars, tes rêves et tes désirs, je viens pour dévorer ton cœur. Je viens te redonner la vie par la destruction, le phénix ne renait-il pas de ses cendres ? Ne suis-je pas dans mon royaume, les enfers, c'est de là où je viens c'est ici que j'ai été conçu, je viens du péché de la chair et je le répand avec moi... Mais avec toi c'est différent, c'est doux, c'est tendre, et chaque mouvement est source de plaisir, chaque geste est sensuel, Shenit, tu es là, si faible et je ne peux m'empêcher de sourire en te voyant ainsi, oh mon amour, mon ange, mon amie solitaire, toi qui sait chaque recoin de mon corps, je vais te ramener plus haut, je vais te faire remonter dans le ciel, qu'importe le moyen. Tu sais voler, mais je sais t'aimer, je peux avec toi je n'ai pas à avoir peur d'être touché, ta peau m'électrise, et doucement le feu se propage au sol. Je brûle pour toi, mon corps brûle mais je n'ai pas chaud, tu sais pourquoi ? Car ma seule source de chaleur c'est le battement de ton cœur, de voir tes ailes s'illuminaient dans le ciel...

▬ Doucement je me penche sur toi, je ne vois pas bien, je ne sais pas bien, tu dois mourir de chaud ici, je ne sais plus où mes mains vont, mais elles sont là sur ta peau, essayant de dégager le tissu devenu trop encombrant, je pourrais réduire le feu, mais mon pouvoir ne répond plus, jamais je ne t'ai autant désirer, jamais je ne t'ai autant voulu contre moi. Le velours de ta peau, la soie de tes ailes et la douceur de tes yeux, je t'aime, ardemment tu me brûles bien plus que le feu ne pourra jamais le faire, doucement je t'élève, je ne te regarde plus, je ne sais plus, plus rien n'a de sens dans ma tête comme si doucement toutes les doses, tout ce que j'avais un jour mis dans mon corps agissaient en même temps, poussée à agir que par le désir de pouvoir de voir sourire à nouveau. Regarde moi Shenit, regarde moi pendant que je t'embrasse.

▬ J'aimerai tellement être parfaite pour toi, j'aimerai être un garçon que l'on puisse s'exposer, j'aimerai être douce, j'aimerai avoir des ailes comme toi, être aussi belle que toi, mais je ne suis rien de tout ça et je cherche encore pourquoi un jour tu as décidé de m'aimer, et je cherche encore à savoir pourquoi c'est toi qui a remis la mécanique de mon cœur en marche. Je voudrais être parfaite à tes yeux, tu dis tout le temps que je le suis, tu me complimente tout le temps, que je suis gentille, que je suis une belle personne. Mais je ne suis rien, derrière cette cape d'ombre je ne suis rien d'autre que mensonges, je ne suis rien Shenit, rien de bien en tout cas. J'aimerai te remontrer la lumière, je titube encore vers toi, sentant chacun de mes muscles se plier sous le poids de la vérité. On est en enfer, et l'enfer c'est ma maison, je viens d'ici et pourtant je sais que si ma place est avec toi, tu n'as rien à faire en enfer, sur un autel. Au milieu du feu tu es si belle, tu brilles encore plus que dans mon souvenir, tu es si belle, et je ne fais que pourrir ton âme.

▬ Shenit, je voudrais t'emmener loin d'ici, j'aimerai t'emmener dans un endroit où nous pourrions reposer nos âmes, où nous pourrions être heureuses, mais la réalité est tout autre, bien plus sombre. Ma présence ne t'apportera rien dans le fond et nous le savons, mais je te donne tout, mon corps, mon cœur et mon âme, tout est à toi mais ne souffre pas, laisse moi continuer. Les ombres dansent autour de nous, ces grandes choses qui te veulent du mal et contre qui je ne peux rien. J'aimerai que l'amour soit plus fort que tout, que les chimères que l'ont nous vend quand on est gosse soient vrais. J'aimerai que tout ça soit fondé, mais rien n'y est. Rien n'y est, rien n'est vrai, tout est mensonges. Tout est à mon image, Shenit, tu sais combien je t'aime et je sais combien j'aimerai que ça ne soit pas le cas, tu souffres, tu souffres tellement par ma faute.

▬ Je glisse doucement, tombant au sol finalement, les cailloux arrachant petit à petit ma peau, pourquoi je ne sais plus marcher ? Pourquoi tout me quitte, pourquoi je sens que je te perds, ton chant me guidait, c'est la seule chose qui comptait encore, la seule chose qui éloignait les ombres et la nuit, le froid. Il fait froid en enfer, le feu est faux, l'enfer est un pays de glace où rien ne peut survivre. Ton amour est la seule source de chaleur, et voilà pourquoi tout devient de nouveau froid, ce que les ombres recherchent chez toi c'est ton feu, et voilà ce qui m'a conduit à toi, un sentiment si fort que même la mort ne pourrait supprimer. Mes os me font moins mal maintenant que je revois ta chevelure d'argent, il y a longtemps que je devrais être remontée auprès de toi, mais je suis faible, si faible et tu le sais, ma force c'est toi, je ne suis rien sans toi, une coquille vide, comme avant.

▬ Le corps n'est rien sans âme, le corps n'est rien ici bas, lutter n'est pas sa tâche, il se plie à la volonté de l'âme, le corps est faible, les os craquent, la peau se déchirent, la vue se trouble et pourtant l'âme veut retrouver sa sœur. Alors on avance dans un feu noir, guidée par une voix venue du ciel. Shenit, seule toi peut te sauver, si tu me guides et seulement si, je pourrais venir de nouveau à toi... Mes ongles se plantant petit à petit dans la pierre et la terre, saignant. Je ne laisserai derrière moi que sang et désolation, et maintenant tu me parais de nouveau si loin, si loin de moi. Je ne vois plus ton corps fétiche maintenant, je suis au sol et toi sur une pierre trop élevé pour mon corps, l'amour a perdu sa route.

▬ Shenit, regarde je vole, les ombres me portent et m'emportent, elles me font danser pour toi, regarde comme elles nous entourent, regarde comme nous sommes tous là pour toi, pour célébrer ta beauté, tu vois Shenit, tu vois ici tout le monde te trouve magnifique, moi la première. Regarde mon corps saigner, regarde comme je suis faible, j'ai tenu et je suis retombée, les ombres nous enveloppent, tu vois l'espoir, la dernière lueur des hommes ? Ce n'est rien, ce n'est que foutaise. Je n'ai plus aucun espoir, ton chant est fini et je ne sais pas le continuer, je ne sais plus. Finissant par tomber à côté de ton autel, nous essayons vainement de respirer, regarde toi, encore si belle, comme si les lieux n'avaient aucune emprise sur toi, et les ombres dansent autour de nous, se moquant de ma faiblesse. Elles dansent célébrant ma défaite, célébrant notre perte.

▬ Et pourtant, si ce n'est que de la poussière, mon cœur pleure encore pour toi, mon cœur n'est sans doute plus rien, mais il me fait mal, car il sait que je me trompe. La veille mécanique qui le fait battre est bien trop rouillé pour comprendre comment ça se passe la mort, il ne sait pas bien ce qu'il doit faire, alors l'un se gonfle pendant que l'autre se vide, et doucement, la poussière redevient charbon, combustible. Et doucement l'espoir, cette valeur que j'ai toujours détesté, reprend le dessus et les ombres cessent de danser. Pourquoi ? Parce que simplement dans un mouvement involontaire ta peau a touché la mienne, et dans un petit cliquetis mécanique, tout l'organisme se souvenait de l'espoir. Que tu es si près pour abandonner, que je t'aime trop pour te laisser seule. Les ombres cesseront à jamais de danser près de nous.

▬ Shenit, regarde moi me relever, regarde ce vieux corps vivre, regarde comme je revis pour toi, mais ton visage est toujours aussi pale, tu as l'air si froide. Passant mes doigts sur ta joue j'espère sentir ton souffle, mais je ne sens rien, tu es vivante. Tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas me faire ça. Tu ne peux pas choisir de partir alors que je reste, regarde moi Ange, regarde comme tu es belle, regarde les ombres disparaitre si tu restes avec moi. Et doucement je glisse ma main sur ton cou, mon Ange, tu ne peux pas faire ça, tu ne peux pas car moi je ne veux pas vivre seule.

▬ Les princesses n'aspirent qu'à une chose, connaitre l'amour, le prince sur son cheval, venu les délivrer de leur prison doré, mais rien n'y est. Shenit, je ne suis pas prince, je suis le monstre sous ton lit, je suis le dragon trop vieux pour défendre son trésor. Shenit, je t'aime et je ne sais comment te le prouver autrement que par ces larmes noires qui coulent sur mes joues, je ne sais comment l'exprimer autrement que par des cris de douleur, car tu ne peux pas partir, je ne te laisserai pas partir, je veux t'entendre chanter de nouveau, te voir sourire, te voir heureuse. Alors je te pris dans mes bras, serrant ton corps, te susurrant tout l'amour que j'ai pour toi, mais rien n'y fera. Laisse moi mourir avec toi, laisse moi t'aimer, te toucher de nouveau, alors c'est ce que je fais, mon corps ? Je ne peux pas aller contre, je ne peux même pas le diriger, mais je sais que je t'aime et que je peux nourrir ton amour du mien, alors Shenit laisse moi te montrer ma façon de t'aimer et reviens moi..