Adopt him, please ! [Libre]

Wouaf ! Wouaf !

Une petite frimousse blonde attendait patiemment, une affiche dans les mains. Hazel était vêtue d'une robe bleue estivale accompagnée d'escarpins blancs et ses cheveux coulaient en vagues dorées dans son dos. De temps à autre, une petite brise les soulevait pour caresser sa nuque et ses épaules. La jeune fille semblait attendre quelqu'un. A dire vrai, c'était le cas mais elle ignorait encore le nom de cette personne.

Hier soir, alors qu'elle avait fait un détour par le parc pour se détendre avant de rentrer à la maison, elle avait trouvé un chiot noir. Déboussolé et visiblement perdu, Hazel avait réussi à l'approcher et après l'avoir examiné rapidement, elle n'avait déniché aucun collier ou toute autre preuve de son appartenance à quelqu'un. Sans réfléchir, c'est ainsi qu'elle l'avait ramené à son appartement pour la nuit. Le petit bâtard dans ses bras, elle s'était mise en tête de retrouver sa famille ou bien de lui en trouver une s'il avait été abandonné. Une fois chez elle, elle avait aménagé un petit coussin sur son fauteuil pour que le petit nouveau passe la nuit et avait rempli un bol d'eau fraiche. En guise de repas, elle s'était concoctée un plat de pâtes natures qu'elle avait partagé avec lui. S'il venait à rester un peu plus longtemps, l'ange prévoirait d'acheter quelques croquettes. Étrangement, la présence de ce petit animal, si vif et affectueux, avait réchauffé le cœur d'Hazel. Pour une fois, elle se sentait un peu moins seule dans son grand appartement. Après s'être lavée et avoir eu dans l'idée de se coucher, le chiot avait insisté pour dormir auprès d'elle. L'ange l'avait porté jusqu'à son coussin à plusieurs reprises puis, au bout d'une énième fois, elle avait capitulé et le petit têtu avait finalement passé la nuit sur sa couette, contre le ventre d'Hazel.

Le matin, l'ange avait téléphoné à la bibliothèque en expliquant qu'elle ne se sentait pas bien. Une fois son lieu de travail prévenu, elle avait enfilé sa robe bleue, ses escarpins et avait préparé une petite affiche sur laquelle était écrit « CHIOT PERDU. CHERCHE SA FAMILLE. ». Elle avait rapidement gribouillé une tête de chien et avait filé avec son petit protégé dans les bras. Tout d'abord, il lui fallait un lieu de passage stratégique : le marché. Du passage, beaucoup de personnes. Avec un peu de chance, certains reconnaitraient peut-être cette petite bouille et lui indiqueraient un nom à qui le ramener. Alors, Hazel s'était postée entre deux stands. La pancarte dans une main et le chiot assis à ses pieds, elle espérait que quelqu'un finirait par se manifester.

Une heure était passée, puis une deuxième. Au bout de trois heures, Hazel commençait à avoir les jambes engourdies d'être restée debout aussi longtemps. Elle s'étirait et gardait un œil sur le chiot, tout aussi patient qu'elle. Certaines personnes passaient, s'arrêtaient pour caresser l'animal et repartaient, sans donner aucun signe d'espoir à Hazel, mis à part des encouragements. Puis, sans savoir pourquoi, le chiot noir se leva en aboyant et courut à travers la foule.

« - Ah ! Attends ! »

Hazel, qui avait retiré un escarpin pour libérer son pied endolori, courut après le chiot avec sa chaussure dans les mains. S'apercevant qu'elle n'irait pas bien loin ainsi, elle l'enfila aussi rapidement que possible et s'empressa de reprendre sa course. Mais, à peine eut-elle le temps de relever la tête qu'elle heurta quelqu'un de plein fouet. Le choc lui fit faire deux pas en arrière. Confuse, elle s'inclina et s'excusa :

« - Je suis désolée, je n'aie pas fait attention. Pardon. »

Pourvu qu'elle ne soit pas trop retardée, les dieux seuls savaient où ce petit loup pourrait bien aller se fourrer.