# Far away. [PV Judith]

u restas docile pendant qu'elle s'affairait à jouer les infirmières sexy. Tu n'étais pas du genre à créer des fantasmes, mais t'en connaissais un paquet qui tueraient pour voir Judith en tenue d'infirmière et aux petits soins avec eux... Si seulement ils savaient t'avais envie de dire. Tu ne la connaissais pas très bien, mais suffisamment pour savoir que non, ce n'était pas son genre...
Tu ne su pas retenir une grimace de douleur quand elle ôta la seringue de ta chair et la balança plus loin -who cares anyway ?- puis attendit le temps que le traitement fasse effet. Ce n'était que l'affaire de quelques minutes, le temps que les produits se propagent dans l'organisme, et bientôt tu serais de retour dans ton état normal -si l'alcool contenu dans ton sang ne faiait pas de réaction étrange aux médicaments.

« Ca y’est, tu t’sens mieux ? »

Tu haussas les épaules et t'étiras sans dire un mot. Il y avait toujours autant d'activité autour de vous, mais tu savais que c'était à cette heure-ci que les choses commençaient à se gâter. Que les humains commençaient à se poser des questions, que les flics ramenaient leur gueule et que certains se rendaient même compte que les gens qui étaient là n'étaient pas normaux. Il y avait déjà des animaux qui se baladaient au milieu des humains, ce qui signifiait que les hybrides ne pouvaient plus gérer leurs transformations. Tu entendis des cris, qui venaient des étages en dessous et qui étaient si forts que tu pouvais les entendre depuis ici.

« Matt. Hey Matt, on a un sérieux problème. »

Tu ouvris les yeux en te rendant compte que t'avais eu un petit moment off. Ta tête reposait au calme sur l'épaule de Judith, et tu te redressas dès que tes esprits furent repris. Tes sourcils se levèrent pour lui demander ce qui n'allait pas sans te donner la peine de poser la question directement.

« Y'a un mec, il a fait un trou énorme dans le hall. C'est super profond, et les gens sautent dedans et tout ! Faut qu'on vire de là, lève toi ! »
« Ça va, c'est bon. » soupiras-tu, exaspéré. « Passe moi de quoi écrire. »

Il fouilla dans ses poches et te tendit un feutre noir. Tu te mis à dessiner sur le sol, et plongea ta main dans ton dessin pour en sortir un mégaphone, que tu tendis à ton ami. Il le saisit sans trop savoir à quoi cela servait et se mit à hurler que la fête était terminée, qu'il était temps de rentrer et que plus personne ne devait se trouver dans les locaux. Tu te levas en ignorant les cris qui se firent entendre et réajusta les plis de ton pantalon distraitement.

« Je t'accompagne jusqu'à la sortie ? »

Tu ne comptais pas te défiler cette fois. Tu tendis une main pour l'aider à se lever et la garda accrochée à toi tout le long du trajet qui menait au portail ouvert à la hâte près de la piscine. Arrivés devant la sortie, tu baissas les yeux vers elle.

« On fait ça chez moi la prochaine fois ? » proposas-tu avec tout le calme du monde.

C'était vrai que tu n'avais jamais invité aucune fille chez toi... d'une part parce qu'il y avait ton frère, et d'une autre parce qu'il existait des psychopathes qui allaient jusqu'à attendre tous les matins que tu sortes pour t'accompagner partout où tu allais -ça t'étais arrivé au lycée et t'avais pas spécialement envie de recommencer. Tu regardas la lumière blanche qui émanait du portail. L'instabilité de ce portail de fortune faisait que personne ne se retrouvait au même endroit une fois qu'ils avaient franchi la ligne qui séparait l'île céleste de la Terre, c'est pourquoi il fallait lui dire au revoir maintenant.

« Vu que c'est encore ma faute... on fait un marché, OK ? » Tu sortis un papier de ta poche et griffona ton numéro avec le feutre qu'on t'avait passé. « T'appelles, et quand tu le fais je promets de venir, peu importe ce que je fais. Ça te va ? »

C'était la moindre des choses que de la laisser décider. Elle aurait pu te jeter aujourd'hui comme demain, tu le méritais. Tu lui mis le papier dans une main pendant que l'autre allait se poser sur sa nuque et l'attirer contre toi. Tes lèvres se posèrent sur les siennes dans un baiser similaire à celui qu'elle t'avait volé dans l'ascenseur. Tu la gardas contre toi un moment plus long que permis, savourant ce qui serait peut être votre dernier baiser, et reculas aussi vite qu'elle quelques heures plus tôt et esquissa sourire moqueur.

« Va pas croire que je vais te courir après toute la vie. Fais moi signe quand tu t'es décidée. »

Et avant qu'elle ne décide de te mettre une droite ou le plus gros vent de ta vie, tu fis un pas en arrière. Et une fois que tu franchis le pas, l'ambiance changea radicalement. Tu te retrouvas au milieu de Skyworld, dans un quartier résidentiel carrément mort à cette heure-ci. Ce changement te donna l'impression de t'être réveillé d'un rêve, comme si tout ça ne s'était jamais passé.