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 EMMA&CHERRY ಞ We are all alone

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Anonymous
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EMMA&CHERRY ಞ We are all alone | Sam 14 Déc 2013, 16:58



« Ouchi wasureta ko hibari wa; Hiroi hatake no mugi no naka; Kaasan tazunete naita kedo; Kazeni homugi ga naru bakari; Ouchi wasureta mayoigo no; Hibari wa hitori mugi no naka; Oyama no kitsune wa nakanu kedo; Kurete samishii tsuki akari

Je ne peux m’empêcher de chanter cette chanson malgré le temps qu’il s’est écoulé depuis la Tragédie. Elle tourne et retourne dans ma tête, elle me suit, elle me hante, je l’aime. Je ne sais pas ce que les paroles veulent dire, mais je sais qu’elles m’ancrent au passé, aux souvenirs et, surtout, au visage de cette fillette. Je me rappelle de tout, de la pâleur de sa peau jusqu’à sa petite taille, en passant par ses grands yeux rubis. Un monstre est le terme utilisé pour appelé les personnes comme elle, un vampire par les personnes comme elle, et un être esseulé par moi. Je me souviens des larmes qu’elle cachait, de la douleur présente dans ses yeux ainsi que de l’intonation d’une profonde tristesse lors de cette chanson. Elle avait l’air seule, abandonnée, détestée. Les cris, qui fusaient lorsqu’elle mordait, racontaient la souffrance ainsi que les sentiments haineux, de la gamine, au travers des mordus. Pourtant, je n’ai pas le souvenir d’avoir tant hurlé lorsqu’elle m’a saigné. Il y avait cette petite douceur qui contrecarrait l’amertume. Elle avait construit les bases de ma vie, en me laissant vivante. C’était un cadeau comme une malédiction. Cadeau car j’étais toujours vivante, et malédiction car j’étais morte. Toujours deux chemins qui s’entremêlent, deux idées, deux plans, deux termes opposés. J’étais morte intérieurement lorsqu’elle m’avait aspiré tous mes souvenirs. Elle m’avait tué en me laissant reprendre certains de mes souvenirs. Seulement certains se contredisent. Un brouillon, tout est un brouillon. Emmêlés, les uns sur les autres, rien ne va, rien ne va plus, des nœuds et des nœuds qui s’embrouillent encore et encore. Un peigne ne m’aidera pas, non, c’est encore plus que ça. Tout couper, tout raser, tout oublier. N’est-ce pas le contraire de ce que je veux ou est-ce vraiment ce que je veux ? Je ne sais pas, je ne sais rien, je ne sais plus. Mon cœur bat de plus en plus vite, mon sang s’arrête et j’ouvre les yeux. Un bleu intense me brûle mes paupières et je m’empresse de les fermer. Ou suis-je encore ? Ou est mon familier ? Je crois bien être débile, je ne sais même pas où se trouve la deuxième partie de mon cœur. La partie vivante, bien entendu. Je me relève, et teste chacun de mes membres. Je ne peux pas rester là, je ne peux pas perdre quelqu’un d’autre. J’en souffrirais trop. Surtout qu’on parle de mon familier, là ! Ouais, je ne vais pas rester longtemps une idiote. Je vais le chercher et le trouver, pas comme pour lui.

Une demi-heure de marche, des regards noirs, des sourires moqueurs, et je ne comprends toujours rien. Je ne sais pas où j’ai atterri, personne ne me répond pas quand je parle. Ils préfèrent tous rigoler pour je-ne-sais-quelle-raison. Cette raison, je l’ai très vite découverte, en passant devant la devanture d’une boutique. Elle m’a renvoyé un reflet d’une fille au visage creusé par la fatigue et la faim, sale et aux vêtements déchirés. Je me suis rappelée, alors, qu’avant d’être ici, j’étais là-bas, dans ma forêt amazonienne. Enfin … A cette heure-ci, je continue ma marche, avançant à bonne allure, regardant le sol des rues. J’entends toujours les rires mais je les oublis vite, du moins, je tente. J’accélère le pas, je ne sais pas du tout où je me dirige. J’essaie juste de fuir les regards pesants des autres. Je suis couverte de boue, mes vêtements d’agent sont foutus, mes cheveux sont tellement emmêlés, qu’on dirait qu’ils sont gras. Ils se divisent en plusieurs mèches qui pendouillent mollement. J’ai une allure dégueulasse mais c’est pas une raison pour me fixer ainsi. En plus, ils ne savent même pas ce que j’ai enduré avant d’être la. J’ai tellement souffert sous ces arbres, dans cette terre mouillée par les pluies torrentielles. Je n’arrive pas à croire que je ne sois toujours pas claustrophobe ! Là-bas, c’est quand même l’enfer. Les bêtes, elles sont monstrueuses, et les araignées … C’est pire que mon allure. Un soupire s’échappe de mes lèvres. Je me demande, encore, où est ce qu’il est …S’il pouvait être avec mon familier, en m’attendant avec son sourire bienveillant. Ce serait tellement beau. C’est dur à croire mais, il me manque un peu. Je secoue la tête et entrevoit une ruelle … vide. Je m’engage à l’intérieur pour tomber dans … un quartier. Mon cœur s’emballe de nouveau, je ressens la chaleur de la présence de mon double. Il ne doit pas être très loin, il faut que je le retrouve ! J’avance rapidement, le cherchant de l’œil, puis je percute quelque chose et tombe à la renverse. Je secoue la tête et regarde la jolie petite brune, elle aussi, à terre. Je grimace et agite frénétiquement la main gauche devant moi.

« D-Désolée ! T’as rien d’cassé ?!


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Anonymous
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Re: EMMA&CHERRY ಞ We are all alone | Mar 24 Déc 2013, 00:22





We are all alone
Emma&Cherry


La mélodie se suspendait pour laisser le cygne déployer des ailes. Les douze silhouettes se dessinèrent tantôt sous la lumière pâle des projecteurs, tantôt dans l'ombre de la pièce. Les miroirs tapissant les murs refétaient le moindre détail de la masse formée par les gracieuses fleurs, emportées par leur art comme les feuilles par le vent. Le faible éclairage prit une teinte froide, happant la périphérie pour se concentrer sur l'unique cygne noir parmi les oiseaux blancs. La jeune fille se redressa avec grâce, enchaîna les mouvements avec un professionalisme inné avec lequel elle emporta la cruelle tonalité mineure qui faisait battre les cœurs plus vite encore. La minute passa avec une lenteur à en couper le souffle, et la lumière dévora finalement le magnifique cortège avec une telle violence que les vitres en tremblèrent. La lumière refit son apparition quand on appuya sur l'interrupteur, dévoilant les douze jeunes femmes figées dans leur position finale, telles des poupées décorant la pièce miroitée.
« C'était mauvais. »
Ce fut comme un courant d'air indésirable. Le professeur jeta un froid dans la salle, mais aucune des Swan Princesses ne protesta, restant toutes muettes et impuissantes face au repère professionnel qui les jugeait depuis maintenant seize ans.
« On en a fini pour aujourd'hui. Même chose demain, en espérant que ça se passe mieux. Maintenant dégagez le plus vite possible, je ne veux plus vous voir. »
La vieille femme quitta la pièce, laissant le loisir à ses élèves de détendre leurs minces épaules après les deux heures intensives qu'elles avaient consacrées au Cinquième Art.
« Rien ne lui ira jamais de toute manière. »
Les approbations des jeunes filles fusèrent alors que toutes se rendirent aux vestiaires, retirant leurs justaucorps pour les troquer contre des vêtements de marque. Ces douze jeunes femmes étaient l'élite de l'école, dansaient pour en faire leur métier et se donnaient du mal pour être les meilleures. En tant que groupe, elles étaient destinées à briller en société, que ce soit par choix ou obligation. Une fois leurs tenues de ville enfilées, les Swan Princesses quittèrent la salle une par une, partant chacune dans la direction de leur maison où les attendaient un sermon. Emma prit le temps de s'arrêter à un café pour s'autoriser son chocolat praliné quotidien et prit la route pour rentrer chez elle.
Elle observa la fumée s'échapper du gobelet ouvert à moitié, se laissant charmer par l'odeur enivrante du chocolat chaud qu'elle tenait entre ses doigts gantés. Elle ferma les yeux un court instant et apprécia le liquide brûlant couler dans sa gorge, enveloppant son esprit dans une douce chaleur au goût de praline. La température ambiante de l'île chutait de jours en jours, au grand damne de la Fée qui haïssait l'hiver. La neige ne tarderait pas à tomber, et alors les semaines les plus difficiles de l'année débuteraient. Le soleil se couchait sur l'île céleste tandis que la population sortait de chez elle pour profiter des premiers instants du weekend. Autrefois, elle était habituée à passer du temps avec son petit ami, à flâner dans les rues comme les deux innocents amoureux qu'ils auraient dû être. Mais cette époque était désormais révolue, et Emma était obligée de rentrer seule, entourée des couples sortis spécialement pour dépenser leur temps et leur argent à essayer de faire plaisir à l'autre. Le fait de n'avoir personne pour lui faire ressentir le bonheur d'être ensemble engendrait un affreux mépris dans le creux de son ventre. Marchant seule dans les rues emitoufflée dans son long manteau bleu pâle recouvert de fourrure blanche, Emma n'accordait aucun intérêt aux inséparables qui croisaient son chemin, préférant les ignorer plutôt que se demander ce qu'il se passerait si elle était à leur place. Marcher main dans la main n'était plus de son ressort, elle avait abandonné depuis longtemps l'idée de vivre une histoire d'amour simple et innocente comme elle avait pu en lire dans les contes étant enfant. Pourtant, envers et contre tout, Emma croyait au prince charmant. Elle avait tenté d'y renoncer, mais depuis sa plus tendre enfance, elle aspirait au conte de fée, avait décidé que sa vie se finirait par un « The End » écrit en lettres cursives sur un livre aux pages jaunies par un vécu heureux comme celui auquel avaient eu le droit toutes les princesses avant elle.
La main gauche ôta le gant blanc de sa main droite, qu'elle ramena au niveau de sa joue gelée. Sa main, au contraire, brûlait tellement intensément qu'elle se demandait comment elle faisait pour encore la sentir. Continuant de marcher, Emma prit le gobelet vide dans sa main nue qui s'enflamma aussitôt, brûlant le carton qui ne pouvait tout simplement pas résister au phénomène de combustion. Les flammes rougeoyantes se reflétèrent dans les yeux océan d'Emma, qui fixa sa colère intérieur brûler dans le creux de sa paume. Chaque fois que la colère s'emparait d'elle, Emma perdait le contrôle sur son don. Il lui arrivait parfois, comme aujourd'hui, de ne pas se rendre compte du nœud qui lui serrait le ventre, mais l'apparition de chaleur concentrée sur l'une de ses mains agissait comme une piqûre de rappel, lui indiquant qu'il fallait qu'elle se calme. L'intensité des flammes eut raison de la matière organique qui, une fois que la flamme se consuma, fut réduite en tas de cendres qui s'envolèrent au premier souffle du vent. Elle ferma le poing et, au moment où elle terminait de remettre son gant, percuta une pauvre âme égarée. La vitesse à laquelle elle était arrivée provoqua un choc qui les poussa en arrière, chacune rencontrant la pierre du trottoir avec la même violence qui les étourdit un court instant. Emma cligna des yeux, puis posa une main sur son front dégagé par son chignon de danseuse dans l'espoir de retrouver l'équilibre. Les longs doigts parfaitement manucurés glissèrent ensuite vers sa tempe, puis s'éloignèrent de son visage pour se figer dans le vide quand le spectacle de son vis-à-vis apparut clairement devant elle. Ses grands yeux bleus s'agrandirent de surprise.
Il était impossible de savoir ce qu'elle faisait dans le quartier chic de la ville. À trois rues de là se trouvait la maison des Hottenberg, et jamais en vingt ans d'existence Emma n'avait vu de scène aussi aberrante. Cette partie de la capitale était sensée être régulièrement débarrassée des individus susceptibles d'importuner les riverains par leur comportement étrange, et le manque de réaction d'Emma était simplement dû au choc de croiser une telle abomination. Ses vêtements – si l'on pouvait encore les qualifier de tels – étaient dans un affreux état, à la fois sale, déchirés et de très mauvais goût. Emma avait toujours été d'une nature très critique, et elle avait beau regarder la tenue que portait l'étrange créature, rien ne pouvait la pousser à apprécier. Elle eut de nouveau battements de cils, puis son regard remonta au niveau du visage couvert d'un mélange de boue séchée et de poussière qui l'empêchait de distinguer les traits en dessous de la saleté. L'état de ses cheveux lui arracha un frisson qui remonta le long de son dos jusqu'à son échine, lui donnant la chair de poule qu'elle sentit apparaître sur ses avant-bras. Ses lèvres se plissèrent de dégoût, tandis qu'elle demeurait figée au sol telle une poupée qu'on aurait malencontreusement fait tomber. Le spectacle donné par les demoiselles peignait un tableau tout en contrastes,
« D-Désolée ! T’as rien d’cassé ?! »
« Oh mon Dieu, et c'est à moi que tu demandes ça... ? »
Ses grands yeux se détournèrent de la jeune fille et allèrent se balader dans la rue, persuadant Emma qu'elle était bien dans son quartier et que cette apparition n'était pas un cauchemar. La Fée se leva, ouvrit son sac et en extirpa un porte-feuille rempli de cartes de crédit, duquel elle sortit une poignée de pièces dorées qu'elle tendit à la jeune fille qui ne s'était pas encore résolue à se lever. L'expression de son visage était la même que celle qu'elle arborait lorsqu'elle regardait son frère Eden saigner un animal alors qu'ils traversaient la forêt, à mi-chemin entre l'incompréhension et le dégoût.
« Je n'ai pas l'habitude de faire ce genre de choses mais... ça devrait suffire pour un soin chez l'esthéticienne. »
Il y avait bien l'équivalent de deux cents drachmes dans la poignée que tendait celle qui était persuadée que l'âme perdue qui lui faisait face n'était qu'une mendiante venue trouver de l'aide dans les quartiers riches de Skyworld. Emma n'avait jamais été charitable, et était de celles qui passaient devant les mendiants sans leur accorder plus d'attention que s'ils avaient été un lampadaire. Elle qui avait toujours vécu dans une famille relativement aisée, la valeur de l'argent n'était pas considéree et le concept de nécessité inexistant.
« Je n'ai encore jamais donné de l'argent à un mendiant mais... considérons ça comme mon cadeau de Noël, tu veux bien ? »

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Re: EMMA&CHERRY ಞ We are all alone | Mar 24 Déc 2013, 12:27



« Oh mon Dieu, et c'est à moi que tu demandes ça... ? »

Je reste abasourdie devant cette jeune fille. Je sens ma bouche s’entrouvrir tandis que mes yeux fixent ma victime. Elle semble complètement … perdue. Son manque de réaction me fait comprendre à quel monde elle appartient. Un petit sourire étire mes lèvres. Si je n’avais jamais eu le don d’entrevoir le passé, je n’aurais jamais su ce que mes parents adoptifs avaient fait et j’aurais vécu dans un mensonge gigantesque mais, aussi, dans la plus grande des richesses et j’aurais été comme elle. Or, ça ne s’est pas passé comme ça et j’en suis au point où je suis dans un état complètement … Bref, je ne ressemble à rien pour le moment.  Je continu de la regarder mais, cette fois, je la détaille. Elle est mon contraire, physiquement parlant. Elle possède une chevelure sombre qui contraste avec la pâleur de son visage et ses yeux bleus. D’ailleurs, ce sont deux grands yeux rappelant l’océan par un soir de tempête, ce que je connais plutôt bien. Elle aurait pu être d’avantage jolie, si elle n’avait pas eu ce visage remplit de dégout. Je le sens qu’elle ne me voit que comme une pauvre mendiante. C’est vraiment une fille de la haute société. Franchement, aurais-je été pareille qu’elle ? Je ne souhaite pas savoir la réponse. Les gens, comme elle, peuvent-ils avoir un bon fond ? De ce que j’en vois, ça n’a pas l’air. Je plisse les yeux et la regarde se lever en cherchant un truc dans son sac. Elle en sort un porte-monnaie qui doit être plein de carte de crédit (fille à papa, oblige) et me tend une poignée de pièce d’or. J’aurais été pauvre et déboussolée, je les aurais pris mais … je le suis, en fait. Ce n’est pas pour autant que je les prends. Seulement, j’aurais pu rester calme, rester posément assise, j’aurais pu laisser croire que j’étais rien si elle n’avait pas fait ça. Je ne suis pas ce qu’elle croit et ça m’énerve. Je ne suis pas une mendiante, j’ai été riche, je suis partie, je me suis réfugiée dans les forces de l’ordre et j’ai atterri ici, sans mon familier. J’aurais pu rester calme mais mon familier me manque énormément, et sa phrase, cette phrase là, m’a énervé. C’est pourquoi je me suis levée. Enervée, je bouscule la main de cette fille, et fais tombée toutes les pièces par terre.

« T’as cru que j’étais qui pour qu’tu m’fasses la charité ? J’suis pas une pauvre clocharde, ok ?! »

Je serre les poings. J’ai tant envie de la cogner. Rien qu’un coup ou deux, juste pour extérioriser ma colère et surtout le manque que me procure l’absence de Doudou. J’attrape son poignet, prête à lui mettre un coup lorsque … surprise, tout devient noir. La surprise me gagne mais je suis incapable de bouger. Mes yeux son grands ouverts comme ma bouche. J’inspire, j’expire. Je sais où je suis, je sais que ça ne durera que quelque seconde dans le présent mais plusieurs minutes dans le passé. Mon esprit s’est barré de mon corps pour pénétrer dans celui de p’tite riche sauf que je ne veux pas, je veux ressortir de là. C’est désagréable autant pour moi que pour elle, et je n’aime pas fouiner dans la vie des autres. Elle va sentir une pression dans la tempe tandis que moi, je vais ressentir tous ce qu’elle a ressenti … Pourquoi ça tombe sur moi … ? C’est trop tard pour les lamentations, je me retrouve dans une salle obscure où des jeunes filles dansent. Ses copines ? Y’a pas de doute. De plus, c’est de la danse classique, ce qui remontre bien la richesse de ma victime. Je plisse les yeux, de nouveau énervée. Je veux sortir de là. La musique s’arrête et les danseuses suivent. Une vieille femme les critique, elles restent toutes de marbre. Comment font-elles ? Je me serais énervée à leur place … J’ouvre grand les yeux et attend la suite puis soupire, découragée par sa personnalité. Je les regarde entrer dans les vestiaires puis me concentre pour essayer de partir de là. La sortie, de ses souvenirs, fut brutale. Je perds l’équilibre et tombe à la renverse. Le contraste entre le chaud, de son esprit, et le froid, du dehors, m’arrache un frisson. Je me relève et m’éloigne de quelque pas de la demoiselle. Bon, il faut que je retrouve mon familier et il me faut quelques informations. Après avoir balancé ses pièces par terre, est-ce qu’elle va me donner des réponses ? Je pense pas mais qui ne tente rien, n’a rien, puis je prie, prie pour qu’elle ne me pose pas de question sur ce qui vient de se passer.

« Sinon, on est où là ? A part dans le quartier des bourges. Sur ton chemin, t’aurais pas vu une sorte de … de léopard ayant la taille d’un chat adulte qui … bah, qui n’arrête pas de râler ? »

Je tente de prendre un sourire mais je suis encore en colère alors je n’y arrive pas vraiment. Toujours le plus loin possible d’elle, je me masse le poignet. Putain, j’aimerais tellement retrouver Doudou, il saurait quoi me dire pour me calmer, il me ferait rire, et  … et … mon ventre gargouille. Voilà, j’ai faim. C’est une bonne faim, si je mange doucement, je n’aurais pas à ma faire … bref. Je fixe les pièces par terre. Finalement, je veux bien les prendre, histoire d’aller dans un restaurant et me manger un petit truc. Je peux pas, je remettrais ma parole en doute, en faisant ça. Un nouveau grognement s’échappe de mon ventre, assez fort pour qu’elle l’entende. J’inspire et le supplie, intérieurement, d’arrêter. Ca donne l’effet inverse. Il recommence de plus belle. S’il y avait eu Doudou, on aurait rigolé tous les deux …S’il avait été là et je ne vais pas rigoler avec elle. Elle me semble la reine des glaces, c’te fille. Je regarde de nouveau la monnaie par terre. Bon tant pis, la morale, je me lance, un nouveau sourire forcé.

« Dis, finalement, je pourrais prendre quelques pièces ? Je viens d’arriver et j’ai faim … »


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Re: EMMA&CHERRY ಞ We are all alone | Sam 28 Déc 2013, 10:52





We are all alone
Emma&Cherry


D'un geste violent, l'inconnue écarta la poignée de pièces tendues par Emma qui s'envola, tombant sur le sol marbré dans un bruit sourd. La Fée sursauta mais resta sous le choc. Pour une fois qu'elle décidait d'être gentille, voilà comment on la remerciait... Elle se préparait à lui lancer une remarque désobligeante quand la mystérieuse inconnue lui attrapa le poignet, geste qui lui arracha un cri horrifié jusqu'à ce que tout devienne noir. En ayant le sentiment d'ouvrir les yeux, Emma vécut une nouvelle fois la scène qui avait marqué sa fin de journée. Elle se revit danser, elle ré-entendit son professeur les critiquer. Tout se passa exactement comme elle l'avait vécut, avec une douleur atroce qui la lançait au niveau de la tête. Elle aurait voulu que cela s'arrête tout de suite, et plus les minutes avançaient, plus la douleur augmentait. Emma avait envie de hurler, elle n'était pas habituée à souffrir de la sorte et lorsque ça arrivait, il y avait toujours quelqu'un pour l'aider. D'un geste désespéré, elle s'aggripa à son collier, lequel contenait cette fameuse photographie d'une famille heureuse et unie, souvenir de cette époque révolue où les Hottenberg formaient un véritable clan. Le décor revint peu à peu, et Emma fit un pas en arrière, les mains sur la tête comme pour se protéger. La jeune fille était tombée à la renverse, ce qui prouvait qu'elle n'était pas étrangère au phénomène qui venait de se produire. Emma prit une grande inspiration et se fit violence pour ne pas tomber aussi lamentablement que l'avait fait son vis-à-vis, bien que ses jambes menaçaient de se dérober sous son corps.
« Sinon, on est où là ? A part dans le quartier des bourges. »
Aucun doute, cette fille ne venait réellement pas de ce monde. Que ce soit Sanctuary of Heart ou de la haute société, elle ne semblait connaître ni l'un ni l'autre. Emma réajusta son chignon et sortit son téléphone de son sac à main, vérifiant l'heure. Seules quelques minutes s'étaient écoulées entre le moment où elle avait perdu contact avec le présent et celui où elle avait repris connaissance. Elle rangea son smartphone tandis que le visage de son interlocutrice tentait de se forcer à son sourire. Pauvre petite.
« Non, je n'ai rien vu. Maintenant si tu permets, il faut que je rentre. »
Au moment où elle terminait sa phrase, le ventre de l'inconnue se mit à faire du bruit. En premier temps, Emma baissa les yeux vers l'origine du son Ô combien peu élégant, puis lorsqu'il recommença, un sourire moqueur se dessina sur son visage. La nature est parfois plus puissante que la volonté, mais quand cela tournait à son avantage, c'était mieux. La Fée attendit patiemment que l'odieux personnage n'abandonne, ce qui ne tarda pas à se produire.
« Dis, finalement, je pourrais prendre quelques pièces ? Je viens d’arriver et j’ai faim … »
Il y eut un nouveau sourire forcé, mais très bien fait. Seulement Emma était passée maître dans l'art de l'hypocrisie, et savait reconnaître le faux du vrai, puisqu'elle les utilisait tous les deux autant que possible. Elle baissa les yeux de nouveau vers les pièces qui jonchaient le sol, puis replongea son regard dans celui de l'inconnue.
« Je serais tentée de refuser mais... je ne ramasse pas ce qui est tombé par terre. »
Ce n'était pas une simple question d'hygiène, car les sols de cette partie de la ville étaient quasiment aussi fiables que ceux des maisons qui bordaient les rues. Son étique faisait que ce qui était donné n'était pas repris, peu importe où il finissait. Que cet argent finisse dans le caniveau ou dans les mains de cette fille ne lui importait plus du tout. Seulement, la phrase qu'elle venait de prononcer la faisait passer pour la plus garces des filles à papa – ce qui n'était pas si faux que ça – qui faisait tomber des pièces et refusait de les ramasser sous prétexte qu'elle ne se baissait pas. Emma la fixa intensément, attendant une quelconque réaction avec cet habituel sourire supérieur pendu aux lèvres. Beaucoup de gens avaient envie de frapper ce genre de filles, mais peu s'y autorisaient à cause de son nom de famille qui était le même que cette femme qui avait sa place dans la haute couture du XXIe siècle, mais aussi celui des deux beaux garçons qu'étaient ses frères ainés. Emma, en regardant attivement, se surprit à penser que sous cette couche de saletés, cette fille ne devait pas être si laide que cela. Depuis le temps, elle savait reconnaître du potentiel là où il y en avait ne serait-ce qu'une once, et bien que cette fille eut paru étrange au premier abord, il n'empêchait qu'elle avait du potentiel d'un point de vue esthétique. Emma remit son sac sur son épaule et s'avança jusqu'à arriver au niveau de l'inconnue, à qui elle lança cet habituel regard hautain qui la rendait tellement désagréable humainement parlant.
« Mais tu devras marcher un moment avant de trouver un restaurant acceptant les individus au physique... repoussant. »
Elle avait hésité à atténuer, mais son côté franc était revenu à la charge, la rendant encore plus détestable qu'elle ne l'était déjà. Elle eut un sourire encore plus hypocrite que tous ceux qu'elle avait pu faire durant l'entrevue et s'apprêtait à partir quand une voix familière l'interpella. Un frisson remonta le long de son dos, tandis qu'elle faisait volte-face pour se retrouver face au miroir qu'elle verrait dans une vingtaine d'années. La surprise se dessinait sur son visage tandis que la femme s'avançait pour la prendre dans ses bras, le visage radieux et respirant la bonté.
« Maman ? »
Eleanor serra sa précieuse fille dans ses bras et commença à parler, tandis qu'Emma ne l'écoutait que d'une oreille distraite. Elle entendit vaguement les mots "surprise", "panne" et "pieds" qui supposait qu'il avait dû arriver quelque chose à son chauffeur. Emma rendit doucement son étreinte à sa mère qui, après avoir remis en place sa cape et son bérêt, avait baissé les yeux vers Cherry.
« Qui est cette jeune fille, Emma ? »
« Personne. Rentrons à la maison. »
La créatrice jeta un regard désaprobatteur tandis qu'Emma attendait, le visage fermé. La différence qu'il y avait entre la mère et sa fille résidait dans leur vision du monde ; Eleanor était bien plus humaine qu'Emma ne le serait jamais, et comprenait ainsi les douleurs de la société avec plus d'empathie que pouvait le faire sa fille. La Fée se baissa à la hauteur de la sang-mêlé, et eut un sourire maternel.
« Tu dois être frigorifiée... Il ne fait pas bon de sortir avec des guenilles un soir d'hiver. Surtout à Sanctuary of Heart. »
Emma roula des yeux, exaspérée et outrée par le comportement trop naïf de sa mère. Elle croisa les bras sur sa poitrine et regarda Eleanor ôter ses propres gants pour faire apparaître une flamme sur sa paume qu'elle tendit à l'insolente inconnue, lui assurant qu'elle pouvait la tenir dans ses mains sans craindre de se brûler. La magie d'Eleanor avait beau être de base offensive, la Fée relativement pacifiste avait fait en sorte d'apprendre à l'utiliser à bon escient.
« Que dirais-tu de dîner avec nous ce soir ? J'avoue que l'on se sent seules en ce moment, Emma et moi...
« Par les dieux... »
Eleanor se leva, jeta un nouveau regard désapprobateur sur sa fille et attendit que Cherry ne se lève, pour les conduire à l'énorme maison qui se trouvait au bout de la grande allée.

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Anonymous
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Re: EMMA&CHERRY ಞ We are all alone | Ven 03 Jan 2014, 12:35



Je déteste les filles comme elle. Celles qui se croient supérieures parce que Papa et Maman ont des sous, parce que Papa et Maman leur payent une école prestigieuse, parce que Papa et Maman les surprotègent. Lâchez-les dans une forêt, avec une carte dans la main, elles ne reviennent pas. Vous savez pourquoi ? Parce que, tout simplement, ces pétasses de première ne sortent jamais de leur petit quartier de bourge, de leur petit monde à elles. Ces filles là, on le don de m’énerver et elle, malgré qu’elle manie bien l’art de l’hypocrisie, ne faisait pas exception à la règle, même si elle avait fait un bon geste pour ma petite personne. Seulement, il faut croire, qu’elle n’est pas très intelligente car elle se contredit toute seule. Bons Dieux, pourquoi suis-je tombée sur elle ? Elle est hautaine et sacrément odieuse. Je plisse les yeux lors de sa petite réplique et tourne la tête. Je me suis trop détendue lorsque mon ventre s’est mit à joyeusement gargouiller. J’en avais oublié que c’est une garce. Finalement, je me lève et m’approche des pièces que je ramasse. Si elle ne se baisse pas, moi, je le fais. En plus, toutes ses pièces réunies devaient faire une sacrée somme. Je pourrais faire ce qu’elle m’a conseillé, et passé dans un institut de beauté. Enlevée toute cette terre, cette boue sur mon visage serait tellement bon … Je ferme les yeux, tentant de m’imaginer dans un bon bain, avec pleins de bulles de savon qui sentent extrêmement bon … Je soupire puis me souviens, à temps, de mon familier. Elle m’a pas répondu ! Elle ne sait peut être pas où il se trouve … Je porte mon poing à ma bouche et commence à mordiller ma peau. J’entends la jeune fille parler à quelqu’un. Je lève les yeux vers elles et surprends une femme l’a serré dans ses bras. Je reste bouche bée devant sa beauté. Il est vrai que cette femme est magnifique ! Elle ressemble un peu à ma « sauveuse », enfin si je peux appeler ça comme ça. Franchement, elle ne mérite pas de nom. La bonté de cette femme me laisse muette tandis qu’elle me tend une flamme qu’elle promet inoffensive. Je passe une main dessus et sens juste une douce chaleur. C’en est presque trop beau. Ma mère, la vraie, devait être comme ça, vu que, dans chacun de mes souvenirs, différents soient-ils, elle arbore un adorable sourire. Si ces deux filles sont de la même famille alors, ça ne se voit pas ! Je retiens un rire hystérique. Ca fait un petit moment que j’avais pu me réchauffer …

« Que dirais-tu de dîner avec nous ce soir ? J'avoue que l'on se sent seules en ce moment, Emma et moi... »

En entendant cela, je faillis sauter de joie. Riche = bons plats et les Dieux savent que j’aime manger … La voix de la prénommée Emma me parvient, elle n’a pas l’air ravie que je vienne. Un sourire étire les commissures de mes lèvres. Si j’accepte, elle va sûrement être énervée et froide vis-à-vis de moi, et, si je refuse, elle pourra continuer sa vie comme si je n’avais jamais existé. J’opte pour la première option, c’est beaucoup plus drôle de la voir rager que de la voir rentrer, triomphante. Je me lève, sans la toucher, je ne veux pas la salir tant je suis sale, et répond, gentiment, me rappelant de ce que mes « parents » m’avaient appris dans l’art de la conversation, tout en me courbant légèrement.

« J’accepte avec plaisir, merci de votre proposition. »

Je souris, sans me forcer, sans me tourner vers Emma. Elle doit trop rager. Je rigole, intérieurement. Je regarde la flamme s’éteindre, c’est une belle représentation de l’espoir que donne cette femme. J’aurais aimé qu’elle soit ma mère. Je garde un sourire béat lorsque je sens le sol se dérober sous mes pieds. Dans un premier temps, je ne comprends pas ce qu’il se passe, puis des coups de langue, râpeux, me font réaliser que ce n’est autre que ma deuxième partie, mon moi animal, Doudou. Allongée sur le sol froid, sous les yeux hautains de la jeune fille et de sa mère, je serre mon familier avec force. Mon cœur se met à battre fort tandis qu’il me débarrasse de la poussière sur ma joue gauche, involontairement. Je ris un peu plus fort à chaque coup de langue. Ca me rend hystérique tant je suis heureuse. L’avoir perdu, ne serait-ce quelques heures, a suffit à me rendre folle. Je sais que nos retrouvailles ne feront qu’attendrir mon cœur pour quelques heures, juste le temps du dîner. J’en ai bien besoin car ça s’annonce dure avec la petite princesse. Je m’assois, laissant résonner mes derniers éclats de rire, et disant d’une voix remplie de bonheur.

« Tu m’as manqué ! J’ai cru t’avoir perdu ! Oh, Doudou, si tu savais ce qu’il s’est passé quand je ne t’ai pas vu à côté de moi ! »
« Moi aussi, j’ai eu tellement peur ! En attendant, t’as une sacré mauvaise mine … Les masques de boue ne te réussissent vraiment pas ! »

L’award, des blagues les plus nulles du monde, revient à mon familier, incontestablement ! Je me mets à rire de nouveau, son regard, à lui, se porte sur Emma et sa mère. Il est anxieux, depuis qu’il les a remarquées. Je me demande à quoi il pense, de toute façon, je lui expliquerais tout lorsque nous serons en privée. Je le vire de mes genoux et le présente très vite à mes sauveuses. Emma devrait comprendre qu’il est ce que je cherche depuis un sacré bout de temps. Je m’incline de nouveau devant la maman d’Emma, comme pour lui prier de m’excuser. J’attrape Doudou, de façon à pouvoir le porter, et dis.

« Je suppose que nous pouvons y aller. Je vous suis. »



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Re: EMMA&CHERRY ಞ We are all alone | Sam 15 Fév 2014, 11:18





We are all alone
Emma&Cherry



Le sourire d'Eleanor avait quelque chose de chaleureux et rassurant. C'était peut-être parce qu'elle était mère de trois enfants, et qu'elle avait adopté cette aura qui émanait de toutes les Mamans. Emma aimait sa mère plus que tout au monde, et cette femme était l'une des rares personnes pour qui elle pouvait faire des compromis. Serah remonta son sac sur son épaule et attendit que la jeune fille se relève, tandis que sa mère se redressait pour les dominer toutes les deux de son mètre quatre-vingt. L'inconnue accepta la proposition, et Emma retint un soupir exaspéré ; sa mère lui avait toujours dit de faire bonne figure peu importe les les circonstances, peu importe ce qu'elle pouvait ressentir. Il n'y avait que ça pour manipuler les hommes sans avoir à perdre sa firerté.
Une énorme boule de poils arriva au galop dans leur direction, et les Hottenberg ne le remarquèrent que lorsqu'il sauta sur la mystérieuse rescapée d'on-ne-savait quelle catastrophe, provoquant un sursaut de la part de la mère et de la fille. Elles n'intervirent pas dans l'échange en comprenant très rapidement qu'il s'agissait de la moitié de son âme, cet animal qui avait un lien si fort avec elle qu'il était impossible de le comparer à quoi que ce soit. Emma elle-même avait un Affilié, aussi teigneuse soit-elle. Après tout elle se ressemblaient suffisamment, elle et Zooey, pour savoir s'entendre comme il se devait. Et puis il y avait pire qe tomber sur un renardeau comme celui qui glandait chez elle en balançant « il faut que j'hiberne » comme excuse pour ne pas sortir dans le froid. L'inconnue présenta l'animal sous le nom de « Doudou » puis finit par se lever pour
« Je suppose que nous pouvons y aller. Je vous suis. »
Emma fit volte-face et commença à marcher, les yeux rivés devant elle et sans dire un mot. Eleanor quant à elle resta d'abord en retrait pour s'assurer que son invitée était capable de marcher correctement puis n'insista pas plus que ça.
« Tu peux m'appeler Eleanor. Et ne fais pas attention à ma fille, elle sort d'un cours de danse alors elle est fatiguée... mais son humeur s'arrangera. »
Eleanor considérait encore sa fille comme quelqu'un d'adorable. Emma pouvait l'être, mais ça ne sera jamais du vrai ; elle n'était comme ça qu'avec un cercle de personnes très restreint, composé d'abord de sa famille, et encore. Elles arrivèrent très vite devant l'énorme bâtisse qu'était la maison des Hottenberg, bien qu'une grande partie de cette dernière contienne les pièces consacrées aux créations d'Eleanor. Donna vint leur ouvrir la porte, cette gouvernante qui avait fait office de nourrice à Emma depuis son plus jeune âge, puis accueillit la nouvelle arrivante sans broncher.
« Donna, veux-tu préparer des changes pour notre invitée ? Serah, je veux que tu la conduises jusqu'à la salle de bain. »
Emma retira ses chaussures dans l'entrée et leva les yeux au ciel, boudeuse et désabusée par l'hospitalité dont faisait preuve sa mère vis à vis d'une fille qui ne le méritait, vu la manière dont laquelle elle avait refusé l'aide que lui avait proposée la danseuse lors de leur entrevue écourtée par l'arrivée de la styliste. Elle traversa le couloir et posait ses pieds sur les premières marches de l'escalier quand elle se rendit compte que Cherry ne la suivait pas encore.
« Qu'est ce que t'attends ? C'est par là. »
Puis elle grimpa les marches pour arriver à l'étage. Il y avait un petit hall qui menait à diverses pièces dont la chambre d'Emma adjacente à sa salle de bain personnelle et, entre autres, une chambre vide qui faisait office de chambre d'invités. Elle conduisit son « invitée » vers la seconde salle de bain – quasiment aussi grande que la sienne – et attendit devant la porte que la jeune fille entre dans la somptueuse pièce carrelée et lumineuse.
« Donna va t'apporter de quoi te changer, puis elle prendra tes vêtements pour les... jeter, sans doute. »
La pillule passait mal pour le moment. L'idée d'offrir un toit à cette nana sans aucun tact lui déplaisait fortement, mais elle était forcée de faire avec car on ne contestait pas les ordres de sa Maman. Refermant la porte derrière Cherry, la Fée regagna sa propre salle de bain et entama une douche brûlante pour se débarasser de tout ce qu'elle avait accumulé à l'occasion de cette rude journée. Elle resta près d'une demi-heure dans la cabine, laissant l'eau frapper sa peau dans une pluie revigorante et Ô combien agréable. Toutefois elle fut appelée par Donna qui frappait à la porte pour lui dire que le dîner était prêt et que « madame Eleanor » avait un imprévu qui la contraignait à retourner à son grand atelier, situé à l'autre bout de la ville. Le statut de Mme Hottenberg dans ce qu'elle faisait rendait son emploi du temps très instable, et ça n'était pas la première fois qu'elle faisait faux bond à sa fille lors d'un repas sensé être leur moment à toutes les deux. Rageusement, Emma coupa l'eau et sortit pour enfiler une nuisette sous sa robe de chambre. Elle sécha ses cheveux en vitesse, sans prendre la peine d'allumer un sèche-cheveux et se contentant d'utiliser sa serviette, puis s'assit sur son lit le temps de réveiller son Affilié qui dormait paisiblement sur son oreiller.
« Lève-toi Zooey, c'est l'heure de manger. »
Le renardeau roulé en boule couina, ouvrit difficilement les yeux et s'étira avec la grâce d'un chat. C'était leur petit rituel ; Zooey ne faisait rien d'autre que manger et dormir ces derniers temps, à cause de la neige qui ne lui donnait envie de rien faire d'autre. Elle roula sur le dos et Emma lui gratta le ventre, puis la petite boule de poils pourpre se blottit contre les jambes de sa liée posées sur le lit. Elles restèrent bien cinq minutes pendant lesquelles Zooey revivait la journée de Serah en fouillant dans ses souvenirs, puis elle bondit du lit pour atterir sur la moquette rose.
« Allons saluer nos invités ! »
Elle se mit à bâiller et prit la tête du cortège, et toutes les deux descendirent au rez-de-chaussée pour rejoindre Cherry et Doudou qui, semblerait-il, étaient déjà installés à table puisqu'ils avaient été sollicités avant Emma. On le savait car la Fée était toujours la dernière à être appelée quand venait l'heure de manger. Elle s'installa en bout de table, à côté de Cherry, tandis que l'on terminait d'apporter les plats. Emma regarda longtemps la jeune fille, se demandant un instant s'il s'agissait de la même personne qu'elle avait croisée au milieu de l'allée. Sans toute la crasse qu'elle avait dans les cheveux et sur le visage, il était vrai que la nouvelle arrivante était plutôt jolie, et avait certains atouts au niveau du visage qui étaient très peu négligeables.
« On ne s'est pas présentées. Moi c'est Emma-Serah, enchantée. »
Elle ne l'était pas, mais utilisait l'expression comme une formule de politesse. Tout le monde l'appelait « Emma » mis à part sa famille qui s'autorisait parfois à l'appeler « Serah » seulement. Ses parents à sa naissance n'avaient su choisir entre les deux, raison pour laquelle ils n'avaient pas cherché à faire de compromis et s'étaient contentés de lui donner les deux. Puis, par fantaisie, avaient choisi de poser en premier le prénom en « E » pour respecter la chaîne de leur joyeuse famille. Joyeuse famille qui avait fini par se briser, comme tout ce qui était beau.
« Et elle, c'est Zooey. »
Elle désigna l'animal qui se trouvait à leurs pieds, et qui jetait des regards méfiants en direction du félin qui se trouvait de l'autre côté de la chaise de Cherry. Puis elle grimpa sur les genoux d'Emma – sa place favorite quand Eleanor était absente – et s'assit pour laisser sa tête dépasser de la table.
« Il m'inspire pas confiance, ton copain... »
L'avantage avec Zooey, c'était qu'elle savait parler. Enfin « avantage »... tout était relatif.

(C) MISS AMAZING.




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